Le PDG du groupe LVMH oppose une fin de non-recevoir à la demande d'Hermès de revendre sa participation dans la marque de luxe, dans un entretien publié jeudi par le supplément économie du Figaro. A la question de savoir s'il est prêt à revendre ses parts, comme le lui demande Hermès, Bernard Arnault répond clairement : "Non. En outre, je ne vois pas en quoi le gérant d'une société cotée en Bourse est qualifié pour demander à un actionnaire de vendre ses parts." "Il est au contraire censé défendre les intérêts de tous les actionnaires", poursuit le PDG de LVMH.
"Je pense que notre arrivée est probablement le meilleur moyen de préserver l'ancrage français et le caractère familial de cette entreprise", argumente-t-il. "Cette opération est tout à fait pacifique. Ce qui est hostile, c'est plutôt d'exiger de nous de vendre nos actions", assure-t-il encore au Figaro Economie.
"IL FAUT VOUS RETIRER"
Pour preuve du caractère amical de son entrée au capital, il indique que "dans les années 80, les actionnaires d'Hermès avaient vendu plus de 10 % du capital à [son] groupe", "pour assurer un peu de liquidités à la famille", présume-t-il. "Notre présence au capital n'avait posé aucun problème", souligne-t-il encore. Cette participation avait été "conservée pendant plusieurs années" puis revendue "pour faciliter l'introduction en Bourse" d'Hermès, explique encore Bernard Arnault.
Mercredi, les dirigeants d'Hermès avaient appelé le patron de LVMH à se retirer du capital de la maison, moins de deux semaines après son entrée fracassante. "La famille le dit clairement et à l'unanimité : si vous voulez être amical, Monsieur Arnault, il faut vous retirer", ont demandé dans Le Figaro le président du conseil de gérance, Bertrand Puech, descendant du fondateur à la cinquième génération, et le gérant d'Hermès, Patrick Thomas. Les deux dirigeants soulignaient dans cet article que la prise de participation de Bernard Arnault à hauteur de 17,1 % n'avait été "ni désirée ni sollicitée".
jeudi 4 novembre 2010
Hermès : Bernard Arnault ne revendra pas sa participation
L'UMP, un parti de privilégiés ?
On sait qu'en Grande-Bretagne la longue traversée du désert du Parti conservateur avait pour cause principale son image de nasty party ("méchant parti"). En effet, le Parti conservateur apparaissait de plus en plus comme le parti des catégories privilégiées et s'était ainsi coupé des classes moyennes, qui avaient pourtant assuré le succès de Margaret Thatcher dans sa lutte avec les syndicats.
Plus profondément, ce que l'on reprochait au Parti conservateur, c'était son incapacité à être en phase avec les problèmes des gens et son idéologisme qui l'éloignait des réalités vécues par la majorité des citoyens britanniques. Le syndrome du nasty party a marginalisé le Parti conservateur pendant plus d'une décennie, et il a fallu toute l'habileté de communication de David Cameron pour amender cette image désastreuse.
N'en doutons pas, aujourd'hui, l'UMP souffre des mêmes maux et apparaît à la fois comme le parti des privilégiés, mais aussi comme un parti coupé des réalités. Lorsque l'on écoute ses principaux dirigeants, on est frappé par la tonalité généraliste des propos où l'on se réfugie volontiers derrière des termes commodes, comme la réforme, pour masquer, la plupart du temps, une incapacité à comprendre une réalité sociale difficile.
On se projette le plus souvent dans l'avenir, alors que pour des millions de Français les difficultés économiques sont quotidiennes et à très court terme. On comprend mieux, dès lors, pourquoi les salariés (du privé comme du public) ont pris leurs distances avec ce parti, ce que toutes les enquêtes confirment. Même le discours sur l'entreprise apparaît formaté et loin des préoccupations des millions de petits entrepreneurs. Il est souvent dit que le sarkozysme serait un avatar du bonapartisme. Peut-être, mais dans son versant affairiste et huppé, et l'on cherche en vain à l'UMP des personnes capables d'incarner le versant social et populaire du bonapartisme, l'équivalent de ce que représenta le binôme Pasqua-Séguin au RPR.
On touche ici une des faiblesses de ce parti. C'est un parti entièrement structuré autour de la personne du président de la République et où la diversité idéologique est très faible. La raison en est simple : toute analyse divergente est traitée comme une attaque contre le président, on est pour ou contre lui. De ce point de vue, nul doute que Dominique de Villepin, en personnalisant trop ses critiques, n'ait su éviter ce piège.
Le conformisme qui résulte de cet état de fait n'est pas sans expliquer un certain autisme des principaux dirigeants de l'UMP lorsqu'il s'agit d'appréhender la réalité. Les logiques courtisanes préparent rarement à affronter les crises. Ces logiques sont à l'oeuvre dans tous les partis mais, à l'UMP, elles sont poussées à leur paroxysme.
L'effet pervers d'une telle situation, c'est l'incapacité de l'UMP à cristalliser autour d'elle des électeurs qui se retrouveraient dans telle ou telle approche de ses dirigeants et de la sorte amortiraient la désaffection vis-à-vis du président, ou du moins envers la majorité présidentielle. On a beaucoup critiqué les courants du Parti socialiste (PS) devenus très vite plus des écuries présidentielles que des laboratoires d'idées.
On oublie pourtant qu'ils ont certainement permis au PS d'agréger des groupes d'électeurs et de militants aux motivations parfois divergentes, et ainsi de mieux résister aux multiples tempêtes électorales qu'a subies ce parti. Il n'est pas sûr que, confrontée à de telles tempêtes et possiblement privé du soutien de la présidence, l'UMP résisterait aussi bien.
S'il appartient aux partis de préparer l'avenir, il leur appartient aussi de comprendre le présent. Bien sûr qu'il existe de multiples blocages dans la société française, des corporatismes solidement ancrés, corporatismes qui se parent volontiers des oripeaux de l'intérêt général, qui le nie ? La passion pour l'égalité est, dans notre pays, très souvent contrebalancée par le désir d'échapper à la loi générale en multipliant les statuts dits spéciaux.
Mais il existe aussi des millions de salariés ou d'entrepreneurs qui luttent quotidiennement pour leur survie et pour qui l'ascenseur social ne fonctionne plus. La crise a accentué ces tendances lourdes de notre société ; il s'agit pour les politiques de répondre à ces attentes en sachant que les réponses seront modestes, mais continues dans le temps. On oublie trop souvent, comme l'avait magistralement démontré naguère le sociologue Michel Crozier, que l'on ne change pas la société par décrets.
Jean-Claude Pacitto, enseignant-chercheur à l'université Paris-Est
Le FMI déconseille la rigueur dans l'immédiat
Ce conseil constitue un léger glissement par rapport au discours tenu jusque-là par le FMI. Le 1er octobre, son directeur général Dominique Strauss-Kahn invoquait auprès de ses Etats membres "la nécessité de mettre en place des plans à moyen terme pour contribuer à atteindre une position budgétaire viable". Et, ajoutait-il, "dans le cadre de ces plans, la consolidation budgétaire devrait débuter en 2011".
UN DISCOURS NUANCÉ
Le Fonds a cependant cherché à maintenir les pays développés en alerte face à leur problème de dette publique : "les risques" d'avoir des difficultés à refinancer la dette publique parvenant à maturité "restent à des niveaux élevés dans les économies développées", a-t-il prévenu.
Car si les 25 Etats examinés dans le rapport devraient avoir réduit leur déficit budgétaire en 2010 par rapport à 2009, "cela doit beaucoup à l'amélioration de la conjoncture économique", selon le FMI. Les pays développés devraient en fait emprunter l'année prochaine des montants encore supérieurs à cette année. "Le besoin de financement brut des économies développées, déjà élevé, devrait selon nos projections augmenter quelque peu en 2011", a calculé le FMI.
Dans son rapport, le FMI compare trois moyens de renforcer la viabilité du financement des retraites : le relèvement de l'âge, la baisse du montant des pensions et la hausse des cotisations. "Une hausse de l'âge de la retraite est l'outil le plus efficace" si un gouvernement ne veut pas nuire à la croissance, conclut le rapport.
En France, le gouvernement s'est félicité de la position du FMI sur la question, qui a suscité en octobre un vaste débat dans la classe politique. L'institution a en effet pour directeur général Dominique Strauss-Kahn, l'un des candidats potentiels à l'élection présidentielle de 2012 pour le Parti socialiste, alors que le PS s'est opposé à une telle mesure. M. Strauss-Kahn s'était dit, en mai, favorable à un ajustement de l'âge de la retraite en fonction de l'espérance de vie et de la pénibilité du travail, précisant qu'il n'avait pas de " dogme" de la retraite à 60 ans.
Le relèvement de l'âge de la retraite aide la croissance, selon le FMI
Le Fonds monétaire international a affirmé jeudi qu'un relèvement de l'âge de la retraite de deux ans augmentait en moyenne le produit intérieur brut d'un pays "de près d'un point de pourcentage à court ou moyen terme et de 4,25 points de pourcentage à long terme".
Le FMI a comparé dans son "Rapport de surveillance budgétaire multinational" trois moyens de renforcer la viabilité du financement des retraites: ce relèvement de l'âge, la baisse du montant des pensions et la hausse des cotisations.
"Une hausse de l'âge de la retraite est l'outil le plus efficace" si un gouvernement ne veut pas nuire à la croissance, a-t-il conclu.
"En moyenne selon les régions, relever l'âge de la retraite de deux ans augmenterait le PIB de près d'un point de pourcentage à court ou moyen terme et de 4,25 points de pourcentage à long terme, tout en réduisant le ratio de la dette sur le PIB de 30 points de pourcentage sur la même période", a-t-il calculé.
Le FMI a fait l'éloge des pays qui ont fait ce choix.
Depuis le dernier rapport six mois auparavant, "les principaux développements dans ce domaine ont été l'adoption par la Grèce en juillet, et par la France en octobre, d'une réforme importante des retraites, qui a considérablement amélioré les fondements budgétaires de long terme dans ces pays", a-t-il expliqué.
Ces deux pays ont relevé respectivement à 65 et à 62 ans une retraite qui était fixée à 60 ans.
En France, le gouvernement s'est félicité de la position du FMI sur la question, qui a suscité en octobre un vaste débat dans la classe politique. L'institution a en effet pour directeur général Dominique Strauss-Kahn, l'un des candidats potentiels à l'élection présidentielle de 2012 pour le Parti socialiste, alors que le PS s'est opposé à une telle mesure.
M. Strauss-Kahn s'était dit en mai favorable à un ajustement de l'âge de la retraite en fonction de l'espérance de vie et de la pénibilité du travail, précisant qu'il n'avait pas "de dogme" de la retraite à 60 ans.
Il ne fait pas bon agacer le grand argentier de la planète avec le Tibet, sa monnaie sous- évaluée, la flamme olympique et autres sornettes droits-de-l'hommistes. Tout ce qui fâche est proscrit des entretiens. Surtout quand le président chinois vient voir son ami Nicolas Sarkozy pour, enfin, signer des contrats avec la France. Car jusque-là on avait beaucoup parlé de grosses commandes mais pas beaucoup d'engagements fermes. Les Chinois tiennent les cordons de la bourse de cette fin de crise et leur colossal plan de relance intérieure a été un efficace levier de la reprise des échanges. Leurs énormes réserves monétaires pèsent si fort sur l'économie internationale que Hu Jintao est le vrai maître du monde. Il ferait donc beau voir que pour de basses raisons de concurrence ou de dissidents on laisse s'obscurcir le ciel calme des relations entre les deux pays.
Après la visite d'État ratée du président de la République à Pékin, en 2007, les relations se sont normalisées. D'autant plus facilement que nous ne sommes pas en situation de nous passer de cet eldorado commercial et que, chaque fois qu'ils l'exigent, nous passons sous ses fourches caudines.
C'est ainsi que les Chinois imposent pour toute signature de contrat sur des Airbus, des TGV, des centrales ou du matériel militaire que nous organisions les transferts de technologies. Quand on sait leur talent à copier les inventions, on imagine sans peine les risques de ses concessions d'expertise quand, dans dix ans, ils commenceront à exporter des avions ou des TGV comme déjà ils s'apprêtent à le faire en Californie. Il y a maintenant des années que la Chine s'est éveillée et suscite plus de craintes que d'espoirs. Pourtant, elle a besoin de la France et de l'Europe pour faire contrepoids aux États-Unis.
Le dernier géant « communiste » courrait le risque de l'implosion s'il s'isolait commercialement au moment où se fait jour la tentation du protectionnisme en Occident. Cet intérêt bien compris des Chinois pourrait aussi être mis dans la balance des accords et de la diplomatie pour nous épargner de nous asseoir sur nos valeurs démocratiques. Et demander à voix haute la libération du Liu Xiaobo, le Nobel de la Paix.
La violente charge de Copé contre les syndicats
La nomination de Jean-François Copé à l'UMP est devenue un secret de Polichinelle.
La nomination de Jean-François Copé à l'UMP est donc devenue un secret de Polichinelle. Même l'actuel secrétaire général, Xavier Bertrand, a estimé mercredi sur RTL que ce scénario était «possible», lui-même étant susceptible alors de revenir au gouvernement. «C'est amical de sa part» lui a, à distance, répondu Copé, «amical» n'étant pas le mot qui caractérise le mieux les relations entre les deux hommes, rivaux notoires.
Groupe de travail
C'est donc en tant que président du groupe UMP à l'Assemblée que Jean-François Copé a lancé, mercredi, un certain nombre de propositions que, devenu secrétaire général du parti présidentiel, il n'aurait aucun mal à recycler. Il a ainsi tiré quelques enseignements du récent conflit sur la réforme des retraites, qui lui a inspiré une violente charge contre les syndicats. «Je déplore , dit-il, qu'aucun grand responsable syndical n'ait trouvé les mots pour regretter la présence des lycéens dans la rue, ou pour condamner le blocage des raffineries.» Puis, enfonçant le clou : «On ne peut plus mener des réformes avec un corps syndical qui utilise des méthodes d'un autre temps», car «bloquer les ports et les dépôts de carburant, c'est toucher aux fonctions vitales du pays, et ça n'est pas supportable. Il y a des choses qu'on ne peut pas laisser faire».Jean-François Copé va mettre en place une «réflexion» au sein du groupe puis - sans doute au sein du parti - une équipe de travail qui rendra un rapport sur cette question, sans remettre en cause ni le droit de faire grève ni celui de manifester. Des décisions pourraient être prises avant 2012, sans autre précision. Les propositions du groupe de travail pourraient aussi être «mises en débat dans le projet présidentiel» et donc «arbitrées par les Français» sur ce que Copé a qualifié de «sujet de bon sens» . Vu du groupe UMP, ou vu du parti.
« Bloquerles portset les dépôtsde carburant, c'est toucher aux fonctions vitalesdu pays,et ça n'est pas supportable.Il y a des choses qu'on ne peut pas laisser faire » Jean-françois copé, Président du groupe umpà l'assemblée.
La démocratie du futur
La culture du consensus
L'exemple suisse
L’Europe fédérale ? Elle vient de naître
Plus que la révision des traités réclamée par Angela Merkel ou les exigences budgétaires de David Cameron, le véritable événement du récent sommet de Bruxelles est le pas décisif de l'Europe vers l'avènement d'un super-Etat.
Pendant que la presse britannique se concentrait sur des enjeux nationaux, de véritables évènements historiques se produisaient en Europe. Le Royaume-Uni est peut-être dirigé par son premier gouvernement de coalition depuis 70 ans, mais l’Europe fait encore mieux. L’Union européenne vient d'accomplir un pas décisif sur la voie de l’Etat unique en transférant les politiques budgétaires et fiscales du niveau national au niveau fédéral.
Une décision prise en catimini
Le fait qu’une des décisions les plus controversées de l’histoire européenne moderne ait été prise dans une telle discrétion et presque sans débat n’est que la marque du style hiérarchique adopté par les élites politiques européennes. En dépit de tous ses défauts, la version européenne et élitiste de la démocratie représentative pourrait rester dans l’histoire comme une méthode bien plus efficace que les modèles américain et britannique, plus populistes, lorsqu’il s’agit de gérer les délicats compromis exigés par la nouvelle donne géopolitique mondiale.L’histoire commence – comme la plupart des évènements récents – par la crise financière. Après la faillite de Lehman Brothers en 2008, il était presque inévitable que l’Europe soit gagnée par la panique et voit sa monnaie unique fortement menacée.
La théorie des dominos
La crise a frappé l’Europe à l’automne 2009 et a atteint son apogée durant le week-end du 8-9 mai 2010, lorsque le gouvernement grec s’est trouvé dans l’impossibilité de rembourser des crédits arrivant à échéance le lendemain. Les dirigeants européens ont compris que la faillite de l’Etat grec entraînerait dans sa chute toutes les banques du pays mais également celles d’Irlande, du Portugal, d’Espagne et d’Europe centrale. En l’espace de quelques jours, si ce n’est de quelques heures, les euros des banques grecques, espagnoles et italiennes ne vaudraient plus qu’une fraction de ceux des banques allemandes et néerlandaises. L’euro aurait de fait cessé d’exister.Dans la nuit du 9 mai, l’Europe était au bord de l’abîme. Ses dirigeants ont toutefois mis au point un mécanisme financier d’un montant de 750 milliards d’euros afin d’aider les pays ne pouvant plus se refinancer auprès d’investisseurs privés. Plus important encore, Angela Merkel a fini par s’asseoir sur ses principes pour accepter la suspension de la "clause de non-renflouement", ajoutée in extremis dans le traité de Lisbonne afin de garantir aux Allemands qu’ils ne seraient pas financièrement responsables des largesses des gouvernements du "Club Med". Tout aussi incroyable, le Trésor britannique a accepté de participer au programme de crédit européen afin de contrôler les projets budgétaires depuis Bruxelles, créant de fait un budget fédéral européen. "Ça a vraiment été une nuit de miracles", reconnaît Emma Bonino, ancienne commissaire européenne italienne
Un renforcement du contrôle central
Le plan de sauvetage de l’euro n’avait aucune chance de survivre si les gouvernements ne s’étaient pas engagés un minimum à pérenniser les garanties collectives sur la dette des pays de la zone euro. Ces garanties n’auraient jamais pu fonctionner sans mécanisme de transfert budgétaire dans la zone euro, et ces transferts n’auraient jamais été acceptés par l’Allemagne et les autres Etats créanciers sans un renforcement du contrôle central sur les budgets nationaux, ce que personne n’avait encore suggéré.Le principe de ces mécanismes a été approuvé la semaine dernière à Bruxelles. La plupart des journaux ont titré sur des questions secondaires comme la défense du rabais britannique par David Cameron ou l’insistance d’Angela Merkel à réviser les traités européens. Pourtant, la vérité est que l’Allemagne a cédé, une fois encore. Les gouvernements européens ont tous accepté l’idée qu’aucun pays ne pouvait être contraint de sortir de la zone euro pour défaut de paiement.
Tôt ou tard, l'union politique
Même si personne, pas même les dirigeants européens, ne peut préciser les termes de cet accord, il en résulte que l’UE devrait créer des mécanismes de soutien financier mutuels et permanents pour toute la zone euro et qu’ils figureront dans les prochains traités européens. Loin de protéger les contribuables allemands des déboires financiers de leurs partenaires, les demandes répétées d’Angela Merkel pour une révision des traités renforce l’engagement des pays européens sur de futurs renflouements. En modifiant explicitement la clause de non-renflouement, les révisions demandées par Angela Merkel permettront de doter le budget fédéral européen d’un statut légal irrévocable.Pourquoi les Allemands accepteraient-ils de nouvelles obligations si coûteuses ? Il y a deux raisons. La première est que les milieux industriels et financiers allemands dépendent fondamentalement de la stabilité et de la prospérité de la zone euro. La seconde est que l’union politique est un objectif que les élites politiques et économiques allemandes se croient destinées à accomplir depuis longtemps.
Les Allemands ne sont pas stupides. Ils n’accepteront pas de jouer les garants permanents des pays les plus imprudents sans un net renforcement du contrôle des finances. La création d’un budget fédéral nécessite un certain de degré de centralisation politique qui paraît peut-être encore difficile à imaginer mais semble de plus en plus inévitable.
Comment concevoir, par exemple, que des pays puissent présenter une telle disparité sur l’âge de leur retraite, leur niveau de pensions et leur système de sécurité sociale si les coûts de ces différentes politiques sont garantis conjointement ? D’un point de vue strictement économique, la convergence de l’âge de la retraite à 67 ans en Europe est donc l’une des conséquences les plus bienvenues de la crise financière.
L’intégration européenne a toujours progressé par à-coup et une grande avancée vers le fédéralisme politique et budgétaire est devenue irréversible après cette année de crise. C’est exactement ce que les artisans de l’euro avaient en tête.
Nestlé lorgne Yoplait
Le numéro 1 mondial des produits alimentaires, le suisse Nestlé, est intéressé par une prise de participation dans le groupe français Yoplait, dont la moitié du capital est à vendre, affirme le journal Le Figaro, jeudi. Nestlé "prépare plusieurs options en vue de faire, le cas échéant, une offre de rachat de la moitié du capital", indique le journal.
Yoplait est détenu pour moitié par une coopérative agricole, la Sodiaal. Les 50 % restants appartiennent au fonds d'investissements PAI, qui veut vendre sa participation.
Sur ce dossier Yoplait, Nestlé est en concurrence avec l'américain General Mills, qui produit notamment les glaces Häagen-Dazs, a indiqué en septembre le journal britannique The Sunday Times.
Yoplait, présent dans 50 pays, compte 1 500 salariés, dont 1 300 en France. La marque à la petite fleur réalise un chiffre d'affaires d'environ 3,5 milliards d'euros dans le monde, en direct et via des franchisés. Il s'agit de la deuxième marque mondiale de produits laitiers frais, derrière Danone. Le marché américain représente 48 % des volumes de la marque Yoplait.
Discovery ouvre l'ère des robots spatiaux humanoïdes
«Un petit pas pour lui», mais «un bond de géant» pour la robotique s'enthousiasme Rob Ambrose, l'un des responsables du programme robotique à la Nasa, en reprenant la célèbre formule de Neil Armstrong au moment de fouler le sol lunaire.
Pour l'instant, Robonaut 2, dont la physionomie se rapproche plus de celle de C-3PO, le fidèle compagnon de R2-D2, est cul-de-jatte : ses jambes, en cours de fabrication, ne seront terminées que fin 2011. Mais il n'en pèse pas moins 150 kg et ses bras articulés, en aluminium et en fibres de carbone, munis de mains «humaines», sont déjà capables de soulever des haltères de 9 kg. Faute de place, l'ordinateur central qui lui sert de cerveau, a été placé dans son buste. Le volume de sa tête, recouverte d'une très seyante visière dorée, est entièrement occupé par les cinq caméras qui lui servent d'«organes» de vision. Il est également muni de plus de 350 capteurs assez sensibles pour lui permettre de percevoir, du bout des doigts, un objet aussi léger qu'une plume.
Batterie de tests
Une fois installé sur un piédestal, dans le module Destiny de l'ISS, R2 va subir une batterie de tests destinés à observer son comportement en apesanteur. La Nasa espère qu'il sera capable, à terme, non pas de remplacer les astronautes, mais de les aider à accomplir des tâches d'entretien ou de nettoyage, de les assister lors des sorties dans l'espace sans craindre le froid glacial et l'impact des radiations, ou d'intervenir dans des situations d'urgence (incendie, fuite de substance toxique…). Le tout en mode automatique ou en étant actionné à distance par les occupants de l'ISS.L'astronaute et médecin Michael Barratt, qui fait partie des six membres de l'équipage de Discovery, estime cependant, qu'«il faudra beaucoup de temps», d'améliorations et de mises au point avant que R2 puisse travailler aussi bien qu'un humain.
Au-delà de l'ISS, dont il sera un occupant permanent, R2 aidera la Nasa à concevoir les futurs robots qui partiront peut-être un jour en éclaireur sur Mars ou à la rencontre des astéroïdes qui frôlent la Terre d'un peu trop près. Il y a un an, des ingénieurs de la Nasa, au Johnson Space Center de Houston (Texas), se sont déclarés prêts à mettre au point en 1 000 jours un robot humanoïde capable d'atterrir sur la Lune. Avec la fusée pour l'amener à bon port.
«Projet M»
Alors qu'il en aurait coûté 150 milliards de dollars pour ramener des hommes en chair et en os sur la Lune avant 2020, comme le prévoyait le programme «constellation» abandonné par Barack Obama, ce défi, baptisé «projet M» (pour mille), reviendrait en tout et pour tout à 450 millions de dollars.À l'heure où la Nasa se cherche un avenir dans l'exploration spatiale, «un robot humanoïde foulant le sol lunaire inspirera nos étudiants et démontrera notre capacité technologique», déclare Matt Ondler, le responsable du projet M. Mais la Lune fait-elle encore rêver les Américains ?
Défaite cuisante à la Chambre des représentants. Perte de dix postes de gouverneur. Résistance, sur le fil, au Sénat. Pour les démocrates, le scrutin de mardi est sans ambiguïté. Ce n'est pas une déroute, mais l'avertissement est sérieux. Une majorité d'Américains attendent de leur Président un changement de cap.
Les raisons de cette défaite ont été amplement évoquées avant même le verdict des urnes. Manque de résultats économiques, notamment sur le front du chômage ; vigueur de la contestation populiste du mouvement du Tea Party ; activisme forcené des très puissants lobbies hostiles à la réforme de la santé et à celle de Wall Street ; désaffection des minorités et des jeunes, très mobilisés en 2008. Tout cela est confirmé par le vote.
Ces derniers mois, les responsables démocrates avaient tendance à considérer que leur principale limite n'était pas tant l'action du gouvernement, historique pour certains, que le manque de pédagogie sur le travail accompli par l'administration Obama. Ils vont devoir réviser leur copie. Les sondages à la sortie des urnes montrent clairement la volonté de sanction exprimée par les électeurs.
Aux États-Unis, on n'aime pas tant refaire l'histoire que la faire. Le bilan désastreux dont Obama a hérité il y a deux ans était, de l'avis général, l'un des plus lourds des dernières décennies. Mais ce n'est plus le problème. Sortir de la mauvaise passe de l'automne 2008 était nécessaire ; c'est insuffisant si la relance n'est pas au rendez-vous. Un représentant démocrate, conscient du signal d'alarme, l'affirmait d'ailleurs très clairement, dès hier, dans le New York Times. La seule question qui vaille désormais dans toute action gouvernementale est celle-ci : « Est-ce que cela renforce la croissance économique ? »
L'avertissement est donc limpide, la priorité bien définie. Néanmoins, l'échiquier politique américain n'en ressort pas pour autant simplifié. Loin de là. Sur le plan institutionnel, le pendule électoral ramène la démocratie américaine sur un terrain de cohabitation qu'elle pratique souvent. Avec une Chambre républicaine et un Sénat démocrate, le compromis est, d'ordinaire, incontournable pour gouverner. Mais cette fois, compte tenu de la radicalisation du débat politique, le risque de blocage est bien réel.
Car si les républicains peuvent être très satisfaits de sortir du trou noir dans lequel les avait laissés Bush, la percée du Tea Party flaire plus l'obstruction que le dialogue. Le mouvement populiste n'a pas provoqué un raz-de-marée. Il a même connu quelques revers inattendus. Mais il entre au Sénat et à la Chambre, galvanisé notamment par des succès remarqués, comme celui de Marco Rubio en Floride. En vue de la présidentielle de 2012, cela va peser lourdement sur les orientations du Parti républicain.
Depuis hier, la campagne pour les primaires républicaines est en route. Certes, les tea partiers, pour devenir crédibles, vont devoir sortir de leur posture contestatrice. Mais les sondages montrent que quatre électeurs sur dix du vieux parti sont sensibles à leurs thèses. Leurs représentants clament volontiers qu'ils n'entendent pas se faire récupérer ou phagocyter par les barons républicains. Ces dissensions prévisibles peuvent naturellement servir Obama, mais il aurait tort de trop en attendre. Il a plus à perdre à la paralysie du système que les radicaux.
L'exception est devenue une habitude. Lorsque tombe le chiffre mensuel du chômage, celui-ci est, désormais, communément accompagné du nombre des autres demandeurs d'emploi indemnisés : ceux qui exercent une activité réduite, mais sont inscrits à Pôle emploi. Soit qu'ils veuillent travailler plus, soit qu'ils cherchent un autre poste. Les chômeurs au sens strict, ceux qui n'ont aucun travail, sont classés par Pôle emploi en catégorie dite A, laquelle donne le nombre officiel de chômeurs (2,7 millions en septembre). Les seconds sont répartis en deux catégories : B s'ils ont travaillé jusqu'à 78 heures dans le mois, C s'ils ont un emploi d'au moins 79 heures.
Ces travailleurs inscrits à Pôle emploi, qui perçoivent généralement des allocations chômage en complément de leur salaire, étaient 1,3 million en septembre. Présentés, la plupart du temps, comme des chômeurs, ils viennent gonfler la statistique du chômage, accréditant l'idée que celui-ci frappe, en réalité, 4 millions de personnes en métropole. Et, lorsque baisse le nombre des demandeurs d'emploi de catégorie A, l'égale publicité faite au chiffre des B et C entretient l'impression d'un « halo » persistant du chômage. La réalité est plus complexe et il est artificiel de considérer comme « chômeurs » ces demandeurs d'emploi qui travaillent. Ils sont souvent plus proches de l'emploi que du chômage.
Pour « Les Echos », la direction des études de Pôle emploi a réparti les demandeurs d'emploi à activité réduite d'août 2010 selon la durée d'activité (1). Deux enseignements s'en dégagent. Le premier est que la moitié des personnes inscrites en catégories B + C travaillent plus de 90 heures par mois, soit bien plus qu'un mi-temps. Ce n'est certes pas considérable, mais cela les éloigne de la définition rigoureuse du chômeur. Au sens du Bureau international du travail (BIT), notamment, il faut n'avoir eu aucune activité dans le mois.
Le deuxième enseignement est qu'il faut justement cesser d'assimiler les inscrits de la catégorie C à ceux de la catégorie B, dont le rapport au travail n'est pas du tout le même : 40 % des premiers (C) travaillent au moins 120 heures mensuelles, tandis que la moitié des seconds (B) sont occupés moins de 40 heures dans le mois. « Leur situation n'est pas du tout la même », analyse Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi.
Cependant, l'idée d'une « grande couronne » du chômage constituée de 4 millions de personnes est alimentée par l'hypothèse, au demeurant intuitivement sensée, d'allers-retours fréquents, entre catégories A, B et C, de travailleurs en situation de sous-emploi chronique, ni vrai chômeurs ni vrais travailleurs. Cette hypothèse est en bonne partie invalidée par les études de Pôle emploi. Pour la première fois, l'organisme de recherche d'emploi et d'indemnisation a quantifié les mouvements entre catégories de demandeurs d'emploi. D'une remarquable stabilité dans le temps (ceux d'août 2010 sont pratiquement identiques à ceux d'août 2009), les résultats mettent en évidence des mobilités d'ampleur plutôt limitée.
Certes, qu'ils soient répertoriés en A, B ou C, une très faible proportion des demandeurs d'emploi (de 6 % à 7 %) quittent chaque mois les fichiers de l'assurance-chômage, et pas forcément parce qu'ils ont retrouvé un poste. Mais le phénomène marquant est, surtout, l'inertie dans la répartition des inscrits à Pôle emploi : 85 % de ceux qui n'ont aucun travail, 47 % de ceux qui travaillent jusqu'à 78 heures et 62 % de ceux qui ont un emploi de plus de 79 heures se retrouvent le mois suivant dans la même catégorie. Seuls un demandeur de catégorie B sur quatre et 13 % des inscrits de la catégorie C figurent en catégorie A le mois suivant. Sans grande surprise, les salariés travaillant moins d'un mi-temps sont les plus susceptibles de se retrouver au chômage.
L'identification de mouvements réels, quoique limités, entre catégories de demandeurs d'emploi peut être analysée moins comme le signe d'une pérennité dans la précarité que comme la manifestation de trajectoires, aussi chaotiques soient-elles, vers des emplois plus stables. Au demeurant, selon ces statistiques de Pôle emploi, les jeunes sont surreprésentés parmi ces demandeurs d'emploi « mobiles » : un sur trois est âgé de moins de 30 ans. Parce qu'ils sont moins qualifiés, mais aussi parce qu'ils sont plus « employables ». En septembre 2009, le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) n'évaluait pas à plus de 5 % la proportion des personnes âgées de 30 à 49 ans « confinées entre l'emploi stable et le non-emploi » (2). Publiée en avril 2008, une enquête de l'Unedic (3) effectuée auprès des demandeurs d'emploi travaillant peu montre que, pour une très forte majorité d'entre eux (81 %), cette activité réduite est perçue comme un tremplin vers un emploi durable, pas vers le chômage.
Loin de ne refléter qu'une hausse du chômage global ou de la précarité, une augmentation du nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégories B et C indique, au moins autant, une mobilité professionnelle synonyme de retour progressif vers des emplois plus stables. L'exercice d'une activité, fût-elle très réduite, introduit une différence de statut et de nature entre chômeur et demandeur d'emploi.
Dans un article publié en juillet 2009 par l'Insee (4), les chercheurs Pauline Givord et Lionel Wilner confirment l'impact des contrats temporaires (lesquels concentrent l'essentiel des activités réduites). Selon eux, des salariés en intérim ou en contrat à durée déterminée (CDD) ont, respectivement, 2,1 et 3,2 fois plus de chances qu'un chômeur d'accéder à un contrat à durée indéterminée (CDI) au cours du trimestre suivant. Ainsi constituent-ils bien « de petits marchepieds vers l'emploi en CDI ». C'est donc à tort que nombre d'entre eux sont assimilés à des chômeurs.
Le moment approche enfin où le mystère de la formation du nouveau gouvernement sera levé. Il faut bien avouer que l'on n'a toujours pas compris pourquoi le président, contrairement à tous ses prédécesseurs, avait cru bon d'annoncer ce changement six mois à l'avance. Etait-ce pour faire monter le suspense, comme en amour les préliminaires font monter le désir ? On serait alors en droit de voir arriver à Matignon un… superman ! Mais, à entendre les indiscrétions et confidences des milieux soi-disant bien informés, on est pris d'un terrible doute : superman existe-t-il ? Pas un seul prétendant n'échappe à la critique assassine de ses petits camarades. Qu'on en juge : Copé trop incontrôlable, Juppé trop fort, Alliot-Marie trop classique, Lemaire-Baroin-Chatel trop jeunes, Bertrand trop UMP, Hortefeux trop flic, Guéant trop préfet, Lagarde trop financière, Woerth trop cuit. Mais alors il ne reste que Borloo ? Surtout pas ! Borloo, il est trop tout. Vous vous rendez compte, pendant la grève, il répétait matin et soir qu'il n'y avait aucun problème d'approvisionnement en essence, alors que, au même moment, des millions d'automobilistes constataient le contraire. Non, vraiment, il est trop. C'est normal puisqu'il est le favori.
Si donc on attend encore l'annonce du nouveau gouvernement, c'est que le président cherche désespérément un Premier ministre. Peut-être se demande-t-il d'ailleurs lui-même pourquoi il est si difficile de dénicher l'homme ou la femme idoine. Il y a tout de même 65 millions de Français et parmi eux on a bien trouvé de remarquables patrons de grandes entreprises dont les responsabilités n'ont pas grand-chose à envier à celles de chef du gouvernement. Serait-ce que la fabrique française d'hommes politiques de qualité connaîtrait des ratés ? Serait-ce que, en qualifiant son Premier ministre de « collaborateur », le président aurait tari les vocations ? A moins que, comme disait Rocard, le job soit une telle galère que plus personne n'en a envie. Ils préféreraient tous être président. Sauf Fillon, bien sûr.
Agnès Bénassy-Quéré est directrice du Cepii ; Laurence Boone est chef économiste France de Barclays Capital.
Obama et les leçons d'une «raclée» électorale
Tout en se déclarant ouvert à des compromis ou des ajustements avec les Républicains sur la santé ou la relance de l'emploi, Barack Obama a esquissé son autocritique sur ses relations avec le monde du «business».
La main tendue
François Fillon défend son bilan et vante la "continuité"
François Fillon a longuement défendu, mercredi 3 novembre, son bilan social à Matignon, au moment où Jean-Louis Borloo peaufine son profil social dans l'espoir de lui succéder lors du prochain remaniement. "Je crois à la continuité de notre politique réformiste parce que l'on ne gagne rien à changer de cap au milieu de l'action et parce que le redressement de la France réclame de la durée", a lancé le premier ministre devant un parterre d'ingénieurs réunis dans les salons de Matignon.
Se présentant comme le défenseur du "dialogue social", le premier ministre a assuré que rien n'était "plus injuste" que de "dire que les liens avec les partenaires sociaux ont été négligés" depuis 2007.
"La loi sur la modernisation du marché du travail de juin 2008, la loi sur la démocratie sociale d'août 2008, la loi sur la formation professionnelle de novembre 2009, sont toutes issues d'accords entre partenaires sociaux", a-t-il égrainé dans un discours au ton offensif.
"Cette politique est équilibrée, et ce n'est pas en la faisant basculer à gauche ou à droite que l'on obtiendra des résultats. Cela n'est pas non plus en reniant ce que l'on a fait ou en nous excusant d'avoir réformé que nous convaincrons nos concitoyens. Les Français nous jugeront sur notre cohérence, notre droiture et notre franchise", a-t-il poursuivi.
"Nous avons des défis à relever qui ne se prêtent nullement à des virages tacticiens", a encore dit François Fillon. "Le président de la République a commencé à moderniser la France. Cette politique doit être poursuivie. Notre pays ne doit pas repartir en arrière", a conclu François Fillon.
Selon un sondage BVA (PDF) publié fin octobre, 51 % des Français souhaitent que François Fillon reste à Matignon. La proportion monte à 80 % chez les sympathisants de droite. Jean-Louis Borloo passe en tête des premiers ministrables préférés des Français si François Fillon devait quitter ses fonctions.
Qualifié par le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, d'"orfèvre en matière sociale", Jean-Louis Borloo, en campagne pour succéder à François Fillon, a récemment vanté la méthode du Grenelle – négociation à cinq entre Etat, associations, collectivités, syndicats, entreprises – pour s'attaquer aux différents chantiers encore à venir.
Le FMI exhorte les Etats à se préparer à une faillite du type de celle de Lehman Brothers
Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté, mercredi 3 novembre, les grandes économies mondiales à se préparer à gérer les implications d'éventuelles nouvelles faillites de grandes institutions financières, à l'image de celle de la banque Lehman Brothers en 2008, considérée comme le début de la crise qui a frappé l'économie mondiale.
Dans un document appelé "Conséquences des réformes de la régulation sur les institutions financières grandes et complexes", le FMI a appelé à une "coordination mondiale pour établir des mécanismes efficaces de démantèlement et de partage des tâches pour gérer les institutions multinationales en faillite".
Ces mécanismes n'existent pas plus aujourd'hui qu'il y a deux ans, quand la gestion de la crise connue par la banque d'affaires américaine avait été compliquée par le manque de communication entre les régulateurs de la multitude de centres financiers dans lesquels elle était active. Or "les faillites futures sont inévitables", a souligné l'institution. "Un accord sur les régimes transnationaux de démantèlement doit être une priorité élevée", et "avancer sur ces questions exigera un engagement politique aux plus hauts niveaux", a-t-il considéré.
"C'est une priorité essentielle, à notre avis au FMI, que les grands centres financiers se mettent d'accord sur un cadre et sur les principes de coordination, les procédures, qui seraient en place pour gérer les risques de faillite comme celle de Lehman", a expliqué à la presse l'auteure principale de cette note, Ceyla Pazarbasioglu.