TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 12 octobre 2009

Le Royaume-Uni va privatiser pour réduire son déficit public

Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a annoncé, lundi 12 octobre, que le gouvernement vendra pour 16 milliards de livres d'actifs sur deux ans, soit plus de 17 milliards d'euros, afin d'aider à redresser les finances publiques.

Dans un discours devant des économistes à Londres, le premier ministre a indiqué que son gouvernement prévoit de céder une série d'actifs non-financiers, dont des infrastructures de transport, qui devraient rapporter de l'ordre de 3 milliards de livres (3,2 milliards d'euros). Il s'agira notamment d'High Speed One, la seule ligne ferroviaire à grande vitesse du Royaume-Uni, qui relie le Tunnel sous la Manche à Londres, de la participation britannique dans le consortium nucléaire européen Urenco (33 %), de la maison de paris Tote, et d'une société spécialisée dans les prêts aux étudiants, a précisé le premier ministre. Le reste du programme proviendra de la vente de biens immobiliers et d'autres actifs détenus par des collectivités locales, a ajouté Gordon Brown.
Le ministre des finances, Alistair Darling, a assuré de son côté que le gouvernement ne procéderait à aucune vente-éclair, alors que l'opposition craint qu'il ne soit tenté de s'en séparer au plus vite. Il a promis sur BBC Radio Scotland que toute cession n'interviendrait "que lorsque nous penserons que les conditions sont bonnes". "Nous n'allons pas nous précipiter pour vendre quelque chose, si nous estimons que nous pourrions en tirer un meilleur prix en patientant", a-t-il expliqué.

Ces annonces interviennent alors que les finances publiques devraient être un thème majeur des prochaines élections législatives, qui se dérouleront au plus tard en juin. Le gouvernement travailliste s'est engagé le mois dernier à réduire le déficit public de moitié sur les quatre ans qui suivront la fin de la récession, y compris en réduisant les dépenses publiques. Les Conservateurs, en tête des sondages depuis des mois, n'ont quant à eux de cesse de critiquer la dérive de la dette publique et ont eux-mêmes commencé à détailler leurs plans pour résorber le déficit. Les travaillistes les accusent de préparer des coupes claires qui pourraient miner la reprise économique. Gordon Brown a d'ailleurs repris cet argument dans son discours. "On doit redresser les finances publiques de façon à soutenir la croissance, et non à la détruire", et "si on n'y arrive pas, nous risquons une décennie d'austérité", a-t-il lancé.

Ces ventes devraient permettre de réduire un peu le déficit public du Royaume-Uni, tout en évitant d'avoir à tailler trop sévèrement dans les dépenses publiques, alors que le pays n'est pas encore sorti officiellement de la récession. Le déficit, qui a été gonflé par les plans de sauvetage bancaires et les mesures de relance sans précédent adoptées face à la crise, devrait atteindre 175 milliards de livres (près de 190 milliards d'euros) cette année, soit 12,4 % du produit intérieur brut, selon les projections du gouvernement.

QU'ATTEND LA FRANCE POUR PRIVATISER LA POSTE ET LA RATP ET DÉGRAISSER LE MAMOUTH ?

Le parti de Poutine et le maire de Moscou raflent la mise aux élections

Le très controversé maire de Moscou, Iouri Loujkov, a remporté haut la main des élections municipales dénoncées par l'opposition et, fort de ce résultat, il a annoncé lundi 12 octobre, qu'il resterait à son poste, malgré des accusations persistantes de népotisme.

Le parti Russie unie du premier ministre, Vladimir Poutine, a aussi raflé la mise lors des élections locales – municipales, de district ou régionales – organisées dans d'autres régions du pays. A Moscou, la liste Russie unie conduite par M. Loujkov a remporté 66 % des suffrages dimanche, soit près de 20 points de plus que lors du précédent scrutin en 2005 (47,25 %), a annoncé la Commission électorale dans la capitale.

M. Loujkov, 73 ans et maire depuis 1992, a été accusé de corruption par ses détracteurs durant la campagne, notamment d'avoir fait la fortune de sa femme, Elena Batourina, à la tête d'une entreprise du bâtiment, travaux publics, omniprésente à Moscou.

Malgré cette victoire, les médias continuent à spéculer sur son limogeage avant la fin de son mandat en 2011 – le maire de Moscou et les gouverneurs étant nommés par le président – tant ce personnage surpuissant agace.
"Loujkov sait que le Kremlin veut le changer depuis longtemps", écrivait lundi l'hebdomadaire Newsweek dans son édition en langue russe. "Je me considère comme l'un des artisans de Russie unie à Moscou, et nous dominons (...) Arrêtez toutes les spéculations, je ne compte pas partir!", a réagi M. Loujkov.

Outre Russie unie, seul le Parti communiste, avec 13,27 %, franchit la barre des 7 % nécessaires pour être représenté à l'Assemblée, conduisant tous les autres mouvements politiques à dénoncer des fraudes.
Même le parti Russie juste, favorable à Vladimir Poutine et au président Dmitri Medvedev, a dénoncé ces résultats.

"Nous avons de très gros doutes concernant les résultats de l'élection de l'Assemblée de Moscou", a réagi Sergueï Mironov, président du parti et du Conseil de la fédération, le Sénat russe. Ailleurs dans soixante-quinze régions, Russie unie remporterait près de 80 % des sièges en jeu, tandis que les opposants libéraux de Iabloko et Pravoe Delo n'en décrochent aucun, a indiqué Léonid Ivlev, de la commission électorale centrale. Observateurs et opposition dénoncent aussi des irrégularités.

"Les violations du processus électoral ne permettent pas de conclure (...) à des élections honnêtes, libres et concurrentielles", a jugé, dans un rapport, l'association Golos qui surveille le déroulement des scrutins en Russie.
Le président de la commission, Vladimir Tchourov, a lui qualifié d'"hystériques" les accusations de fraudes.
Les incidents les plus graves rapportés concernent la ville de Derbent, au Daguestan, dans l'instable Caucase russe, où un tiers des bureaux de vote n'ont jamais ouvert, tandis que la police faisait pression sur les électeurs pour assurer la victoire du maire sortant.

"Ce qui s'est passé à Derbent ouvre une nouvelle page de l'histoire électorale russe. Pour la première fois, l'appareil administratif a été utilisé pour empêcher les citoyens de voter", estimait lundi le quotidien Kommersant. Enfin, Joaquim Crima, candidat noir dans la région de Volgograd et coqueluche des médias durant sa campagne, s'est réjoui de ses 4,75 %. "Je ne m'attendais pas à plus de 1 %. Et je suis arrivé troisième!", s'est félicité ce Bissau-Guinéen naturalisé Russe, promettant de participer aux prochaines élections dans son district de Sredniaïa Akhtouba.

ENFIN DES ÉLECTIONS CLAIRE ET SANS PRESSIONS!!!

Les médias étrangers indignés par l'affaire Jean Sarkozy

REVUE DE NET - La presse et les internautes du monde entier jugent sévèrement la possible nomination du fils de Nicolas Sarkozy à la tête de La Défense à Paris, stigmatisant le «népotisme français».

Népotisme. En anglais, en italien, en espagnol, en chinois, le terme revient systématiquement dans les nombreux articles que la presse étrangère consacre à la possible nomination de Jean Sarkozy, 23 ans, à la tête de l'Etablissement public d'aménagement de la Défense (Epad).

Jamais en reste pour chroniquer les frasques de Nicolas Sarkozy, la presse anglaise tire à boulets rouge sur cette affaire. «La dynastie Sarkozy s'est une fois de plus embourbée dans une histoire de népotisme», expliquait ainsi le Guardian vendredi.

Pour le Times de Londres, Nicolas Sarkozy a provoqué «l'embarras de ses alliés politiques» et cite des critiques anonymes au sein de l'UMP, qui trouveraient que les choses vont, cette fois «trop loin». Le quotidien rappelle l'ascension «météorique» de Jean Sarkozy, qui «a été grandement aidé par l'influence de son père».

Sur son blog, le correspondant du journal en France, Charles Bremner, est plus féroce. «Le terme de République bananière a été utilisé par un couple d'amis», raconte-t-il, parlant d'un «stupéfiant acte de népotisme». «Sarko junior, qui passe sa licence de droit, a été élu l'an dernier au Conseil général de ce département [les Hauts-de-Seine, NDLR] à la réputation scabreuse. On lui a aussitôt confié la direction de l'Union pour un mouvement populaire de papa», rappelle le journaliste.

«La notion de dynastie se porte bien», note un journal indien

En Italie, le Corriere della Sera fait figurer le sujet dans sa «une» et rappelle que la Défense est «le plus grand centre d'affaires d'Europe», au «potentiel stratégique énorme» et que sa direction est «tout sauf triviale». Le journal s'amuse de la «continuité dynastique» des Hauts-de-Seine et de l'irruption de «Sarkozy II, le Jeune».

En Espagne, où l'agence EFE a consacré une dépêche à l'histoire, plusieurs médias évoquent l'affaire, qui amuse également le quotidien conservateur américain New-York Post .

L'affaire rebondit jusqu'en Inde, où l'Express India note que Nicolas Sarkozy a «été critiqué» pour «gérer en famille» ses affaires. Le site DNA y consacre même un édito sur les dynasties politiques, notant que cette notion familière à l'Inde «se porte bien dans le monde et devient commune même dans les soit-disant méritocratiques démocraties occidentales». On parle de Jean Sarkozy jusqu'en Australie, où The Australian reprend un article du Times de Londres.

Comme le relève Christophe Grébert, élu municipal Modem de Puteaux, la commune voisine de la Défense, et initiateur d'une pétition contre la nomination de Jean Sarkozy qui a déjà recueilli plus de 7.000 signatures, l'affaire fait également jaser en Chine, où la télévision nationale lui a consacré un sujet :

Et puis il y a Internet. Outre la pétition, plusieurs blogeurs ont également porté la contestation sur Twitter, où les internautes s'amusent à ajouter le «hashtag» (une convention qui permet d'associer un mot-clé à tous les messages sur le même sujet) «#jeansarkozy» partout à leurs messages. Ce qui a donné lieu à un concours de bons mots au sujet du jeune homme, qui se poursuit lundi.

Mitterrand : deux Français sur trois contre sa démission

Tandis que Xavier Bertrand estime, dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France publiée lundi, que «L'affaire Mitterrand est terminée», les Français semblent s'être fait leur opinion sur le scandale propagé la semaine dernière autour du livre du ministre de la Culture, «La mauvaise vie», et de ses déclarations relatives à l'arrestation de Roman Polanski.
Pour 67% des personnes sondées par BVA pour la Matinale de Canal +, Frédéric Mitterrand ne doit pas démissionner de son poste de ministre de la Culture et de la Communication.

Le détail de ce sondage en fonction des sympathies politiques montre que le ministre est sensiblement plus soutenu à droite (78% contre sa démission) qu'à gauche (63%). Un écart que l'on retrouve en fonction des catégories socio-professionnelles : 73% contre sa démission chez les cadres et professions libérales, 62% chez les employés et ouvriers.

Dans toutes les catégories, la proportion de sondés favorables à sa démission reste très largement minoritaire. Elle l'est même chez les sympathisants du Front National (35% pour, 55% contre), alors que l'offensive est venue de ce parti, avec l'intervention de Marine Le Pen lors de l'émission «Mots croisés», sur France 2. .

Sondage de l’Institut BVA réalisé par téléphone les 9 et 10 octobre auprès d’un échantillon de 1005 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Représentativité de l’échantillon assurée par la méthode des quotas, appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille après stratification par région et catégorie d’agglomération.
ENFIN !
N'en déplaise à beaucoup, cet homme est le seul capable de nous faire oublier Jack Lang, cet olibrius qui nous a pondu des fêtes à ne plus savoir qu'en foutre.

L'avertissement des Etats-Unis au futur président afghan

Quel que soit le résultat de l'élection présidentielle du 20 août, le prochain président de l'Afghanistan devra faire plus pour répondre aux problèmes du pays, explique au Today Programme de BBC Radio 4, Hillary Clinton. La secrétaire d'Etat américaine a commencé samedi une tournée européenne, qui l'a emmenée à Zurich puis Londres, Dublin et Belfast. Elle doit prononcer lundi un discours en Irlande du Nord afin de soutenir le processus de paix entre catholiques et protestants. Elle est attendue lundi soir à Moscou.
Pour Mme Clinton, le prochain président devra établir une nouvelle relation avec la population, son armée et les Etats-Unis. "Nous sommes impatients d'avoir les résultats finaux de l'élection", explique-t-elle, rappelant que Hamid Karzaï a été "très utile sur de nombreux fronts. (...) Mais nous sommes très clairs sur un point : si le résultat du scrutin mène à sa réélection, il devra y avoir une nouvelle relation entre lui et le peuple afghan, entre son gouvernement et ceux qui soutiennent ses efforts pour stabiliser et sécuriser l'Afghanistan."

Les autorités électorales afghanes vont bientôt terminer leurs enquêtes sur les accusations de fraudes. Un représentant électoral a indiqué lundi qu'une annonce – le nom du prochain président afghan ou la tenue d'un second tour – "pourrait tomber d'ici cinq à sept jours".

Pour la secrétaire d'Etat, l'examen de la stratégié américaine en Afghanistan apporte quelques éclaircissements bienvenus. La secrétaire d'Etat confirme que le but des Américains reste le démantèlement et la défaite d'Al-Qaida et de ses alliés extrémistes, mais qu'il s'agit de savoir qui est réellement allié au réseau d'Oussama Ben Laden. "On a tendance à négliger les progrès réalisés en Afghanistan car il reste encore de vrais défis à relever."

Dimanche, le New York Times laissait entendre que le président Obama s'impatientait des lenteurs du développement des institutions civiles, du système judiciaire et des forces de sécurité en Afghanistan. Le président Obama a annoncé en mars l'envoi de centaines de conseillers civils pour aider au développement du pays, mais la détérioration des conditions de sécurité n'a pas permis leur arrivée sur le terrain.

RELECTURE DANS L'EXPRESS


CHERCHEZ L'ERREUR

Genève : un parti antifrontaliers gagne haut la main des élections locales

Le Mouvement citoyen genevois (MCG), avec son slogan "Genève et les Genevois d'abord", a séduit les électeurs confrontés à la crise, dimanche 11 octobre, lors des élections au Grand Conseil, le parlement du canton genevois. Ce parti populiste local assure qu'il y a un lien direct entre la présence des travailleurs français frontaliers et le taux de chômage à Genève, le plus élevé de Suisse (7 % en septembre contre 3,9 % au niveau national). Pour le président du mouvement, Eric Stauffer, Genève risque de devenir un "déversoir pour les 2,9 millions de chômeurs français". Le MCG a presque doublé sa représentation au Grand Conseil, qui passe de 9 à 17 sièges, se trouvant ainsi propulsé deuxième force politique du canton derrière le Parti libéral (droite), qui passe à 20 sièges (- 3).
Le parti populiste de droite UDC, familier des diatribes xénophobes, a bien tenté de disputer le terrain au MCG en faisant de la surenchère anti-frontaliers mais subit un revers en passant de 11 à 9 sièges.
Durant la campagne, l'UDC a publié un encart publicitaire dénonçant la "racaille" et les "criminels étrangers" qui, selon le parti populiste, envahiraient Genève si une nouvelle liaison ferroviaire transfrontalière était établie avec la ville française frontalière d'Annemasse. Cette rhétorique a provoqué l'indignation de la gauche genevoise et du maire d'Annemasse Christian Dupessey qui a annoncé son intention de porter plainte contre l'UDC.
JE LES COMPRENDS, LES FRANÇAIS SONT NOS POLONAIS POUR EUX.

Affaire Mitterrand : et si on inculpait Léon Blum ?

Par Bernard-Henri Lévy, écrivain, directeur de la revue La Règle du jeu
Marine Le Pen n’y suffisait pas : il a fallu que la jeune garde socialiste, Benoît Hamon en chef de file, vole au secours du nouvel ordre moral qui, depuis quinze jours, semble tourner des têtes que l’on croyait immunisées contre le moralement correct cher à nos Pères et Mères la Pudeur, type Christine Boutin ou Philippe de Villiers.

Et voici donc un événement considérable, et qui semblait impensable à ceux qui, comme moi, avaient mis leur espoir dans ce groupe de quadras - Benoît Hamon donc, mais aussi Manuel Valls, Arnaud Montebourg... - qui portaient, avec d’autres, les couleurs de la rénovation à gauche : l’alliance folle, profondément contre-nature, suicidaire, entre des héritiers de Jaurès et le parti d’un homme qui, jadis, à Alger, partit faire du tourisme parachutiste autrement plus olé olé que celui dont Frédéric Mitterrand a fait lui-même, il y a quelques années, dans un livre unanimement salué par la critique, l’aveu public et désolé.

Une fois de plus, et comme dans l’affaire Polanski dont cette affaire-ci est, hélas, la suite à la fois logique et délirante, il ne s’agit pas d’excuser des pratiques que leur auteur a eu la franchise de révéler en son temps, et à son entier détriment.

Mais il s’agit, premièrement, d’observer le spectacle navrant de cet escadron de vertueux, estampillé socialiste, qui fonce droit dans le piège tendu par ses pires adversaires.

Et il s’agit, deuxièmement, de savoir si l’on va, désormais, devoir fouiller dans la vie de chacun d’entre nous pour évaluer, dans notre passé, pourquoi pas dans notre adolescence, ou même dans notre prime enfance, notre degré de «moralité».

Responsables, ou futurs responsables, qui, dans vos écrits ou confessions, aurez pris le risque de rapporter telle ou telle histoire, passion, bonne ou mauvaise action, apprenez désormais à vous taire ou sachez, à défaut, que vous serez du gibier de média et d’agora.

Artistes, romanciers, diaristes, journalistes, qui, dans vos fictions et vos autofictions, croiriez bon de nous instruire de telle ou telle tentation, perdition, perversion, turpitude, regardez-y à deux fois car vous devez savoir qu’à gauche comme à droite, au nom de la défense des bonnes mœurs, on vous jettera en pâture à l’opinion et l’on sonnera contre vous l’hallali.

André Malraux, qui fit publiquement l’aveu d’un penchant pour les paradis artificiels contracté dans sa jeunesse et jamais véritablement conjuré, ne resterait, aujourd’hui, pas ministre cinq minutes.

Blum à qui il arriva, au temps de La Revue blanche, de faire l’éloge de l’adultère et de l’extrême liberté de mœurs pour les jeunes filles emprisonnées dans le carcan des familles, devrait se tenir à carreaux de peur d’être dénoncé comme pédophile par les Benoît Hamon de service.

Gide ne publierait pas Corydon ou ne prendrait plus, s’il l’avait fait, la présidence des Comités antifascistes de 1934 ; Jean-Jacques juge de Rousseau finirait avec ses Confessions pendues autour du cou ; et ne parlons pas de Jean Genet dont le Journal d’un voleur ne trouverait tout simplement plus éditeur.

La nouvelle Brigade des mœurs veille. Triste époque.

[Bernard-Henri Lévy est membre du conseil de surveillance de «Libération».]

Gorbatchev : «On a évité une troisième guerre mondiale»

INTERVIEW EXCLUSIVE - Le dernier président de l'URSS donne sa version personnelle des événements qui ont conduit à la chute du mur de Berlin et à l'effondrement du bloc communiste. Et dit ce qu'il pense d'Obama, de Medvedev et de Poutine.

LE FIGARO. - Il y a vingt ans, vous étiez au pouvoir en Union soviétique au moment de la chute du mur de Berlin. L'aviez-vous vue venir ou vous a-t-elle pris par surprise ?
Mikhaïl GORBATCHEV. - Il aurait été difficile de me surprendre à cette époque-là. Ces événements étaient le résultat d'un long processus. Cela faisait longtemps que j'étais dans les cercles du pouvoir et je connaissais parfaitement la situation. Quand je suis devenu le leader de l'Union soviétique, l'une des pierres angulaires de ma vision du monde était de considérer l'Europe comme notre maison commune. J'avais d'ailleurs proposé, au cours d'une visite en France, que nous bâtissions cette maison commune. Et la question allemande faisait partie de cette vision. L'unification de l'Allemagne a été possible parce qu'elle a été précédée de grands changements en URSS, en Europe centrale et de l'Est, dans les relations avec les pays occidentaux et particulièrement avec les États-Unis, avec qui nous étions alors en très mauvais termes. Quand je suis arrivé à la tête de l'URSS, les responsables soviétiques et américains ne s'étaient pas rencontrés depuis six ans. Quelques années plus tard, nous avions changé cela. Et c'est l'ensemble de ces changements qui a entraîné la possibilité de la réunification. Lors d'une visite en RDA en 1989, à l'occasion du 40e anniversaire de la République est-allemande, j'ai été très impressionné par ce que j'ai vu. J'ai longuement parlé avec le président Erich Honecker et il m'a étonné. Je pensais qu'il ne comprenait pas ce qui se passait. Ou qu'il refusait d'accepter le processus qui était en cours et qui, de toute évidence, mettait la question de l'unité de l'Allemagne sur la table. Il y avait un grand défilé, les vingt-huit régions de la RDA étaient représentées. Les jeunes qui participaient à la manifestation criaient des slogans qui prouvaient que le pays était en effervescence et qu'il allait y avoir de grands changements très bientôt… Le premier ministre polonais, Mieczyslaw Rakowski, s'est approché de moi en me demandant si je comprenais l'allemand. J'ai répondu : suffisamment pour savoir ce que disent les pancartes et les slogans. Alors il m'a dit : c'est la fin. J'ai dit oui.

À vous entendre, c'est presque comme si vous aviez vous-même planifié tout cela ?
Non, je ne l'ai pas planifié. D'ailleurs, en juin 1989, à l'occasion d'une visite en RFA, après un entretien avec Helmut Kohl, un journaliste m'a demandé si nous avions évoqué la question allemande. J'ai répondu que oui. J'ai déclaré que la division de l'Allemagne était un héritage de l'histoire, de la Seconde Guerre mondiale. Mais que c'était à l'histoire de dire ce qu'il en adviendrait. Les journalistes n'étaient pas contents et ils ont insisté en me demandant quand aurait lieu la réunification. J'ai répondu que cette question serait probablement résolue au XXIe siècle et que ce serait l'histoire qui déciderait. Vous voyez, c'était ma position quelques mois avant la chute du Mur… Et puis il y a eu les changements en URSS, en Europe centrale et de l'Est, la « révolution de velours », les nouvelles relations avec les États-Unis, le désarmement. Tout cela a entraîné la spirale des événements, même si la RDA était encore une sorte d'île dans cette mer de changement.

Avez-vous eu la tentation de recourir à la force pour arrêter les mouvements à l'œuvre en Europe de l'Est ?
Vous savez, quand mon prédécesseur, Konstantin Tchernenko, est mort, en 1985, les leaders des pays du pacte de Varsovie sont venus aux funérailles à Moscou. Nous nous sommes réunis dans mon bureau. Je les ai remerciés et je leur ai dit : nous ne ferons rien qui puisse compliquer nos relations avec vous. Nous respecterons nos obligations, mais vous êtes responsables de votre politique, de votre pays, et nous sommes responsables de notre politique, de notre pays. En 1985, donc, je leur ai promis que nous n'interviendrions pas - et nous ne sommes jamais intervenus. Si nous l'avions fait, alors je ne serais probablement pas là aujourd'hui, avec vous… Cela, je peux vous l'assurer.

Que se serait-il passé, selon vous ?
On aurait pu avoir une Troisième Guerre mondiale… À l'époque, l'Europe était pleine d'armes nucléaires. Il y avait environ deux millions de troupes des deux côtés du rideau de fer… Imaginez simplement ce qui aurait pu arriver si nous avions utilisé la force…

Quelle était, à cette époque, votre vision de l'avenir de l'Union soviétique ?
C'était une vision qui nous a conduits à engager des changements démocratiques, à ouvrir le pays, à réformer notre union et notre économie, à rendre leur liberté de mouvement aux citoyens, à introduire la liberté d'expression et de religion. À cette époque, je n'avais aucune hésitation, je savais que c'était le chemin à suivre. Et j'ai cru que l'on pourrait ainsi préserver l'Union soviétique. Mais, après les élections libres de 1989, certains, au sein du Parti communiste, ont réagi férocement contre toutes ces réformes. Le parti était alors divisé : 84 % des députés en étaient membres, mais la nomenklatura avait perdu les élections. J'avais toutes les raisons de croire que la perestroïka était soutenue par la majorité. Il n'empêche que la nomenklatura a essayé à plusieurs reprises de me renverser, de me démettre lors des réunions du Soviet suprême. Les adversaires de la perestroïka n'ont pas été capables de s'opposer à nous légalement, politiquement. C'est pour cela qu'ils ont organisé un coup d'État en 1991. Nous avons sous-estimé le danger, nous aurions dû agir avec plus de fermeté pour empêcher cela. Je pense que les défenseurs de la perestroïka, y compris moi-même, nous avons été trop confiants. Nous croyions être sur la bonne voie. À cette époque, nous avions préparé un programme pour redresser la situation économique en URSS. Ce programme avait été soutenu par toutes les Républiques, même les Républiques baltes. Début août, nous avions aussi préparé un nouveau traité pour l'Union. En novembre 1991, nous voulions tenir un congrès pour réformer le parti. Nous pensions que, dans cette situation, il aurait été irresponsable pour quiconque d'organiser un coup d'État. Malheureusement, ils l'ont fait, et certains de ceux qui ont organisé le coup faisaient partie de mon entourage, de mon cercle rapproché.

Comment interprétez-vous aujourd'hui la nostalgie de l'empire et de l'Union soviétique qui se manifeste au sein du pouvoir et de la population russes ?
Je connais la situation. Je pense qu'il ne faut pas exagérer cette tendance. Dans un sondage réalisé en 2005 pour le 20e anniversaire de la perestroïka, 55 % des gens estimaient que les changements avaient été nécessaires, alors qu'ils étaient minoritaires dix ans plus tôt. Les deux tiers des Russes se disent favorables aux élections libres, à l'économie de marché et à la liberté de mouvements…

Oui, mais Staline est plus populaire aujourd'hui qu'hier…
Je ne le pense pas. Il est vrai que certains manifestent dans la rue avec des portraits de Staline. Cela prouve surtout que la Russie n'a pas totalement réussi son processus de changement. Mais cela, on le savait déjà. Quoi qu'il en soit, il n'y aura pas de retour vers le passé. On ne peut pas faire marche arrière. Cela n'arrivera pas.

Quel jugement portez-vous sur la politique du tandem Medvedev-Poutine ? Ces deux hommes mènent-ils la Russie sur la bonne voie ?
Le premier mandat de Vladimir Poutine était plutôt positif. Il a mis fin au processus de désintégration de la Russie, qui était extrêmement dangereux. Il a stabilisé la situation : ne serait-ce que pour cela, il aura sa place dans l'histoire. Mais je ne vois pas de véritable effort de modernisation, c'est le principal problème. Les conditions étaient favorables, grâce à l'augmentation du prix du pétrole… Mais je m'interroge sur la manière dont ont été utilisés ces millions de pétrodollars. Je crois qu'ils ont permis à leurs amis d'acheter les Champs-Élysées et le reste de la France… Je plaisante, mais je pense qu'une grande partie de cet argent a été gaspillée et qu'il n'a pas été utilisé pour moderniser le pays. Ils auraient dû agir beaucoup plus tôt pour améliorer la situation économique, moderniser la Russie et aussi la démocratiser. D'un côté, ils ont arrêté l'incendie ; de l'autre, ils ont commis des erreurs.

Le problème essentiel relève-t-il selon vous de la politique économique ou de la corruption ?
Ce qu'il faut au pays, c'est un nouveau système, un nouveau modèle de développement. Et, pour le bâtir, il faut venir à bout de la corruption. Pour l'instant, je vous l'accorde, ce n'est pas le cas. Mais qui vivra verra.

Pensez-vous que Medvedev et Poutine vont saisir la main tendue par Barack Obama ?
Ce n'est pas seulement Barack Obama qui est à l'origine de cette opportunité dans la relation russo-américaine. Mais c'est une personne sérieuse, qui comprend la situation de crise, qui milite en faveur de la dénucléarisation et qui a pris la mesure des problèmes environnementaux. C'est un bon interlocuteur pour nos dirigeants, parce que c'est aussi ce qu'ils souhaitent. J'ai un sentiment positif à l'égard du président américain. Et, oui, je crois que la Russie veut saisir cette chance. Mais on ne sait jamais…

Vous avez reçu le prix Nobel de la paix en 1990. Pensez-vous que celui qui vient d'être décerné à Barack Obama est mérité ou prématuré ?
Je lui ai écrit pour le féliciter. J'ai dit que c'était le bon choix car je me sens proche de sa vision du monde. Il lui faudra beaucoup de détermination, d'autorité internationale et de talent de communication pour la mettre en œuvre. Je lui souhaite de réussir.

Vous avez retiré les troupes russes d'Afghanistan. Vingt ans après, Barack Obama s'apprête à décider, ou non, l'envoi de renforts américains dans ce pays. Que lui conseilleriez-vous ?
Nous avons traversé une période identique à celle que connaît Obama en Afghanistan. Nous aussi, nous avons dû remettre à plat notre stratégie et nos politiques. Je pense que l'objectif ultime des Américains devrait être le retrait de leurs forces. Mais je n'ai pas de recommandation à lui faire. Sans doute aurait-il mieux valu ne pas s'y engager… Pendant que nous nous retirions d'Afghanistan, les Américains travaillaient avec les Pakistanais pour créer les talibans, alors qu'ils nous affirmaient vouloir un pays « libre et stable, en bons termes avec nos deux nations »… Aujourd'hui, ils en récoltent les fruits. D'un autre côté, j'admets qu'il est nécessaire d'agir contre les noyaux terroristes…

Vous êtes à la tête de Green Cross (« la croix verte »), une ONG vouée à la protection de l'environnement : êtes-vous confiant avant la réunion mondiale prévue en décembre à Copenhague sur le réchauffement climatique ?
Je veux croire que ce sera une étape majeure dans la bonne direction. De solides travaux préparatoires ont eu lieu. Les problèmes environnementaux nous étranglent : nous devons faire en sorte d'éviter une catastrophe, d'échapper au désastre. Il ne faut pas que la température moyenne de la planète augmente de plus de 2 % : même cet objectif sera très difficile à atteindre. Les États doivent maintenant prendre des mesures décisives.

Les déclarations de Benoît Hamon sur "l'affaire Mitterrand" provoquent une polémique au PS

Après avoir pris connaissance de la mise au point de Frédéric Mitterrand assurant que "le tourisme sexuel est une honte", Benoît Hamon avait prévenu : "L'affaire laissera des traces." Celles-ci n'épargnent pas le Parti socialiste. Les déclarations de son porte-parole dénonçant les écrits d'un "ministre-consommateur" et jugeant "choquant", dans la foulée du FN, "qu'un homme puisse justifier, à l'abri d'un récit littéraire, le tourisme sexuel", ont déclenché, vendredi 9 octobre, une nouvelle tempête dans les rangs du parti.
En réagissant aux propos de Marine Le Pen qui s'en était pris au livre La Mauvaise Vie du ministre de la culture, M. Hamon "n'exprimait en aucun cas une position collective du Parti socialiste", a protesté Harlem Désir, qui occupe le rang de numéro deux du PS. Le député européen est proche de Bertrand Delanoë, qui a pris la défense de Frédéric Mitterrand en dénonçant "une offensive populiste".

Harlem Désir considère "qu'en politique, tous les coups ne sont pas permis" et dénonce une "chasse à l'homme". "Nous combattons avec la plus grande rigueur le tourisme sexuel et la pédophilie", mais "nous n'avons pas à pratiquer l'amalgame et la calomnie", assure-t-il. M. Hamon rétorque qu'il "assume la totalité de (s)es propos" et juge "honteux" d'être accusé d'avoir emboîté le pas à Marine Le Pen.

A peine avait-elle lancé un appel à l'unité des dirigeants socialistes que Martine Aubry est une nouvelle fois contrainte de ramener le calme. "Comprenons aussi que Benoît Hamon a pu avoir une réaction de sensibilité, comme tous les Français qui liraient ce livre", estime la première secrétaire, qui souhaite que l'on évite "de faire des amalgames". D'autres membres de la direction apportent leur soutien à Benoît Hamon. "Sa prise de position n'était pas nourrie par des considérations morales mais par la question sociale", insiste le fabiusien Guillaume Bachelay, convaincu que, "quand on est de gauche, on ne peut que combattre le commerce tarifé des corps".

Patrick Bloche plaide également en faveur du porte-parole du PS. Il juge qu'on lui "intente un procès injuste". "Dommage qu'il ne soit pas intervenu dès qu'a éclaté l'affaire Polanski", remarque toutefois le député et maire du 11e arrondissement de Paris. Quant à Razzy Hammadi, proche de Benoît Hamon, il assure que le porte-parole du PS "a répondu avec nos principes et nos valeurs, n'en déplaise à une certaine élite parisienne." L'ancien président du Mouvement des jeunes socialistes estime que "même si l'on appartient à une élite culturelle ou politique, on a quand même des comptes à rendre sur ces questions". Il assure que l'offensive "anti-Mitterrand" ne visait pas à mettre en porte à faux le ministre de la culture, "qui est un homme de droite", avec l'électorat conservateur.

Une fois n'est pas coutume, le député de l'Essonne Manuel Valls soutient aussi Benoît Hamon. Pour lui, les dissonances au sein du Parti socialiste sur l'affaire Mitterrand expriment "un clivage générationnel autour de ce que doivent être la liberté et les règles".

Mais d'autres considérations, plus internes, ont sans doute aussi joué. Des critiques sont adressées de façon récurrente au porte-parole du PS par ceux qui estiment que Martine Aubry, liée par l'accord passé avec l'aile gauche du PS à l'issue du congrès de Reims, lui octroie une trop grande liberté de manoeuvre. Dans un communiqué, le député européen Stéphane Le Foll, proche de François Hollande, déplore des "initiatives personnelles" qui "mettent à mal la cohérence de notre expression" et traduisent un déficit de "délibération collective". Plus direct, Julien Dray remarque que "la fonction de porte-parole implique des devoirs et ne donne pas simplement le droit à la parole". Le député de l'Essonne dénonce "une tactique de mise au pied du mur de tout le Parti socialiste qui n'est pas acceptable".
Jean-Michel Normand

HAMON DEVRAIT SÈRIEUSEMENT PENSER À DÉMISSIONNER