Le Premier ministre grec rencontrait le chef d'Etat français ce vendredi. A l'issue de cet entretien, Nicolas Sarkozy a simplement indiqué qu'il s'entretiendrait avec Angela Merkel dans les prochains jours pour tenter de régler la crise grecque.
L'Elysée avait pourtant indiqué dans un communiqué qu'il présenterait une stratégie commune entre Paris et Berlin sur la sortie de crise. Nicolas Sarkozy s'est borné à réitérer des paroles de soutien envers un "membre de la famille" européenne. Faisant un parallèle avec la chute de la banque américaine Lehman Brothers en 2008, quand ''l'ensemble du monde en a payé les conséquences", le président a clairement indiqué qu'il n'envisageait pas une faillite d'Athènes. "Nous avons une obligation morale à l'égard de l'Europe", a-t-il répété, arguant que "l'échec de la grèce serait l'échec de toute l'Europe".
Nicolas Sarkozy a aussi annoncé qu'il se rendrait auprès d'Angela Merkel "dans les prochains jours" pour, a-t-il dit, "continuer le travail de collaboration et de coordination" engagé entre les deux gouvernements. "Il ne peut y avoir entre l'Allemagne et la France qu'une parfait identité de vue", a-t-il tenu à préciser. La ligne commune jusqu'à présent : "mettre en place le plus rapidement possible des mesures du 21 juillet".
Renégocier ?
De son côté, la chancelière allemande, mardi, a promis son "soutien" tout en laissant planer un doute sur ce deuxième plan d'aide de 160 milliards d'euros. Elle attend pour cela le rapport des chargés de mission de la Troïka (représentants de Commission, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) qui devrait être remis dans quinze jours, sauf retard. "Devons nous renégocier, ou ne pas renégocier ? Nous préférerions bien sûr que les chiffres restent inchangés, mais je ne peux pas anticiper (les conclusions) de la Troïka", avait prévenu la chancelière mardi lors d'une interview télévisée.
En attendant, depuis une semaine, le chef du gouvernement grec plaide la cause de son pays auprès des dirigeants européens. Son combat le plus urgent : s'assurer le versement des 8 milliards d'euros sans laquelle il risque de se trouver à court de liquidités. Cette somme correspond à la sixième tranche d'aide du premier plan décidé en 2010. Le second, datant du 21 juillet est aujourd'hui en suspens même si une majorité de pays, dont l'Allemagne, en a ratifié un volet important : l'extension du Fonds européen de stabilité financière (FESF).
Papandreou : "Nous ferons les changements nécessaires"
Pressé de rassurer ses bailleurs de fonds, George Papandreou a réaffirmé son volontarisme. "Je veux dire de façon parfaitement claire que la Grèce, moi-même, notre gouvernement, le peuple grec, sont déterminés à faire les changements nécessaires", a-t-il déclaré à la presse après son entretien avec Nicolas Sarkozy. "Nous faisons les sacrifices nécessaires et nous respecterons les engagements que nous avons pris, nous prendrons nos responsabilités en faisant toutes les réformes nécessaires, d'abord parce que nous voulons changer la Grèce et en faire un pays compétitif, socialement équitable et transparent", a-t-il ajouté.
Les nouvelles mesures de restriction budgétaire prises en septembre pour convaincre ses créanciers sont mal reçues par une partie de la population grecque. A leur arrivée les envoyés de la "Troïka" ont ainsi été accueillis par des blocages de ministères et une grève générale est prévue pour le 19 octobre.
Malgré ces difficultés interieures, Georges Papandreou continue de plaider pour la cause hellène auprès de ses partenaires européens. Avant de s'envoler pour Paris ce vendredi, il a ainsi rencontré Herman Van Rompuy, le président de l'Union européenne, à Varsovie. Ensemble, ils ont préparé le prochain sommet de la zone euro le 18 octobre.