dimanche 7 septembre 2014
François Hollande : le Pot aux Roses ne meurt jamais
Un tour d’horizon de la rentrée politique à la fois déprimant et hilarant.
La vie politicienne a parfaitement joué son rôle cet été : faire oublier, par une vaine agitation, l’aggravation des problèmes de la France. Montebourg eut son quart d’heure de célébrité. Il en est profondément satisfait. Il nous avait livré sa plaisante conception du redressement économique de la France depuis Bercy en juillet dernier, usant des accents d’un Churchill de pacotille. Sous la férule d’un chef charismatique (devinez qui ?), un armée de patrons-patriotes, moines soldats du redressement industriel, allait se lever, boutant l’ennemi libéral, le mauvais financier et le Teuton hors de notre outil de production. Cette bouillie doctrinale n’avait évidemment pour objet que de nourrir sa mégalomanie ordinaire. Montebourg s’imagine en calife du socialisme à la française et spécule sur la déroute qui frappera Valls 3 dans un délai de six mois au maximum. Il devait avoir les vrais chiffres de la croissance et des déficits sur son bureau de ministre de l’économie et a choisi en conséquence d’appuyer au plus vite sur le bouton de son siège éjectable.
Montebourg n’a raison que sur un point : l’euro surévalué tue notre industrie à petit feu. Pour tout le reste, il a tort, comme tous ses « amis » de la gauche du PS. Réclamer la fin d’une prétendue austérité, concrètement la mise en route de la planche à billets, pour financer le puits sans fond des déficits dus à l’entretien de l’énorme bureaucratie française ne peut que se heurter à l’opposition germanique. À peine la Banque centrale européenne aurait-elle racheté mille milliards d’euros de dette française, italienne, grecque et espagnole que Montebourg et ses émules en fabriqueraient deux mille supplémentaires. Les Américains peuvent encore – pour combien de temps ? – se permettre ce genre de facéties pour des sommes du même ordre. Mais les Européens sont trop faibles militairement et politiquement pour vivre aux crochets de la planète juchés au sommet d’une pyramide de Ponzi.
Bref, la nasse se resserre autour du président qui se disait normal. Les rangs des frondeurs, comme nous l’anticipions, vont se garnir peu à peu de tous ceux qui penseront qu’il leur vaut mieux tomber à gauche. Et ce ne sont pas les provocations involontaires de Macron ou Rebsamen sur les 35 heures ou le contrôle des chômeurs qui contribueront à les dissuader de passer à l’opposition pure et simple. L’idée qu’une dissolution se profile, dès lors que le gouvernement ne pourra plus faire voter ses textes et qu’un 49-3 coalise contre lui une majorité de parlementaires, fait son chemin.
Pourtant, le roublard Hollande ne s’en tirera pas comme le rusé Mitterrand. L’opposition sait d’avance qu’elle aurait grand tort d’accepter de gouverner avec Hollande en embuscade à l’Élysée. Si elle a deux sous de jugeote, elle lui donnera un choix plus simple que celui que Gambetta laissa jadis à Mac Mahon : se démettre ou se démettre.
Le côté subtil de cette situation est que, conscient du risque élevé d’avoir à quitter l’Élysée sous les lazzis et les hourvaris après pareil bras de fer, Hollande sera désormais tenté de tout faire pour éviter ladite dissolution. Mais il devra alors passer sous les fourches caudines de ses détracteurs et éviter toute réforme stigmatisée comme libérale par l’aile gauche du PS… Sa paralysie n’en sera que plus grande. D’ores et déjà, Valls est condamné à ne pouvoir agiter que ses bras et son menton, comme son recul sur le blocage des loyers l’a montré.
Contrairement à ce que la presse socialo-compatible a tenté d’établir, les contestataires socialistes ont donc bel et bien remporté la première manche. Il suffit de voir comment les Radicaux de gauche ont, pour ce qui les concerne, facilement obtenu le maintien en vie des conseils généraux pour mesurer à quel point le gouvernement aura comme seule issue de capituler sur presque tous les sujets.
Les déficits en tout genre vont continuer à se creuser, le chômage à augmenter, les annonces de réformes non suivie d’effets à se succéder et l’inertie à croître.
Au doux refuge sociétal
Heureusement, Vallaud-Belkacem va pouvoir jouer les fières-à-chevilles en tenant bon sur la réforme des rythmes scolaires ou quelques sujets sociétaux trouvés çà et là. La partie n’est pas gagnée pour elle car il reste rue de Grenelle quelques méchants dossiers en suspens, budgétaires notamment. Hamon a eu le nez suffisamment creux pour s’enfuir avant la rentrée des classes. 147 jours ministre de l’Éducation nationale, de quoi comprendre qu’il vaut mieux sauter au plus vite du dos du Mammouth quand il s’enrhume. Enfin… Quoi qu’il arrive, Najat V-B sera intraitable sur la suppression des bourses au mérite, un mot que le socialisme à la française a décidé de bannir.
Macron ministre
Les recettes fiscales en berne ne laissent aucun espoir de réduction du déficit à la énième édition du « meilleur-inspecteur-des-finances-de-sa-génération », produit que le monde entier nous envie de moins en moins tant il est vrai qu’on finit par juger un arbre à ses fruits. Emmanuel Macron va devoir rapidement ajuster ses ambitions à un niveau microscopique et se contenter d’un rôle de syndic de faillite annoncée.
Pendant ce temps Merkel avance ses pions à Bruxelles, où la Commission européenne devient peu à peu la succursale d’une entreprise berlinoise. Moscovici sera nommé aux affaires économiques sous la surveillance d’un vice-président germano-obédient.
Tous les autres leviers de commande échappent à l’influence française. Hollande est arrivé au pouvoir en espérant que Merkel en serait chassée lors des législatives allemandes à venir. Elle les a brillamment remportées alors qu’à Paris le gouvernement socialiste ne cessait de s’affaiblir. Le président français est ensuite passé au registre du chantage : la France est trop grosse pour faire faillite, la BCE et l’Allemagne doivent la renflouer sans exiger qu’elle se réforme. Mais, si la situation économique outre-Rhin n’est pas florissante, le début de stagnation est encore loin, aux yeux de la chancelière, pour justifier qu’elle prenne le risque de mettre en péril l’épargne de ses concitoyens pour les beaux yeux des Français. De plus, elle sait que Hollande va se ratatinant et que l’hypothèse de son départ anticipé n’est plus théorique. Voilà un cas d’école de retournement de situation. Verstehen sie sich ?
Merci aux brillants sujets qui nous gouvernent depuis trente ans et que le monde entier nous envie (de moins en moins) d’avoir si bien géré le capital politique laissé par de Gaulle.
Duflot bouillante
Artiste du blocage du marché immobilier, Duflot nous a concocté, le peu de temps qu’elle a pu méfaire dans son ministère, un arsenal bureaucratique dissuadant les affreux profiteurs d’investir dans l’immobilier. Valls, conscient d’un des pires désastres provoqués par le gouvernement de son prédécesseur, a vainement tenté de desserrer un peu le corset en renonçant à un absurde encadrement des loyers. La crise immobilière française est due en effet à 100% aux règles qui permettent aux élus clientélistes de s’immiscer dans le marché, limiter la construction et privilégier l’habitat dit social pour y loger des électeurs reconnaissants.
Mais Duflot n’apprécie pas que son héritage soit ainsi bradé et l’a fait savoir. Dès le départ, à Paris, ville où depuis 13 ans le malthusianisme politicien triomphe maquillé par des opérations festives, Valls acceptait de faire exception à la nouvelle règle : les gentils élus pourront enquiquiner à satiété les méchants propriétaires.
La situation est perverse car la condition du maintien des socialistes au pouvoir dans la capitale est le niveau élevé du prix de l’immobilier. Il remplit en effet les caisses de la ville en gonflant les recettes de droits de mutation et donne aux logés sociaux un sentiment de privilège quand ils comparent le montant de leurs loyers à ceux du secteur privé. Aubry, jalouse, rien que pour embêter Valls, a demandé à bénéficier du même pouvoir de coercition à Lille. D’autres maires suivront, cherchant un marqueur de gauche authentique en cette période troublée.
La crise du logement est bien installée, soyez rassurés pour elle.
Bagus
En Indonésie, pays superbe dont je reviens avec toujours plus de difficultés, un nouveau président, dont l’acronyme est Jokowi (pour Joko Widodo) a décidé, sitôt élu, de prendre par les cornes le principal problème budgétaire du pays : les subventions au prix de l’essence à la pompe. Cette folie distrait plus de 20% des ressources financières de l’État. Jokowi a choisi, malgré l’accoutumance de la population, d’en finir avec cette drogue et a déclaré : « Je préfère assumer tout de suite l’impopularité de ma décision ». Jokowi ne pourrait faire partie de l’élite que le monde entier envie (de moins en moins) à la France. Il a peiné dans ses études, travaillé dès l’âge de treize ans et exercé différents métiers dans le commerce et l’industrie avant de se lancer en politique.
Hollande, président du bide, demande un peu de respect (par pitié)
Valérie Trierweiler fut un temps la compagne de François Hollande. Première Dame sans être concubine pour des raisons d’optimisation fiscale, la journaliste de Paris Match bénéficiait toutefois d’un staff dédié à l’Élysée et d’une page sur le site elysee.fr pour faire part de ses états d’âme.
Sa page disparue, elle a décidé de se confier au monde entier au travers d’un livre,Merci pour ce moment, peu flatteur pour le Président de la République qui demande – tenez-vous bien – un peu de respect pour la fonction présidentielle.
François Hollande est le président le plus impopulaire de la Vème République, un véritable fait d’armes pour celui qui a été élu simplement parce que plus personne ne supportait Nicolas Sarkozy. Mais alors que son prédécesseur n’a rien fait pour que la France aille mieux, lui accélère sur la mauvaise pente où il fait glisser le pays non lentement, mais surement.
Sans s’attarder sur les ministres dont il s’entoure, comme Jérôme Cahuzac ou Thomas Thévenoud, le respect dû à la parole publique est bien faible quand ses auteurs n’ont aucun respect pour la parole donnée. Où est la moralisation de la vie politique ? Où est l’inversion de la courbe du chômage ? Où sont la croissance à plus de 2%, les économies budgétaires, la pause fiscale ?
Non content d’enchaîner les promesses non tenues, le Président qui se pense normal a le tort de mépriser ses opposants et détracteurs, mais aussi ceux qu’il prétend défendre : il appellerait même les plus démunis « les sans-dents ». Ce dont il se défend évidemment avec toute l’honnêteté qu’on connait aux hommes politiques français.
Il ne sauve même pas les apparences. Outre son flagrant manque d’éloquence, de charisme et de prestance, François Hollande ne fait même pas l’effort de s’habiller correctement : ses pantalons sont trop longs, ses cravates sont de travers, ses costumes sont mal taillés et ses poches trop remplies. Et il s’évertue à refuser l’usage du parapluie, malgré les intempéries que sa présence semble provoquer.
Et le voilà aujourd’hui, alors que son ex-compagne, la femme à qui il a fait assez confiance pour partager son quotidien à l’Élysée, révèle un peu plus l’homme qu’il est vraiment, qui demande le respect. Loin de commander le respect, il le quémande, il le mendie.
Mais à y bien réfléchir, le seul qui manque de respect à la fonction présidentielle, c’est lui. Ce n’est pas à la fonction qu’on manque de respect, mais bien à l’homme. Et pour cause : ce que François Hollande montre de lui n’a rien de respectable. Alors que plus personne ne lui fait confiance et qu’il n’a aucune légitimité, alors que les citoyens souhaitent clairement son départ, lui joue tristement les prolongations comme un artiste pendant un mauvais numéro. François Hollande, le président du bide.
« Je suis à mi-mandat et il n’y a pas de sondage, aussi difficile soit-il, que je regarde en face, qui puisse interrompre le mandat que donne le peuple au président de la République », a-t-il dit.
Aucun sondage ne saurait remettre en cause le sondage qu’on appelle élection. Pourtant, c’est lors des élections que l’on trouve la plus forte proportion de Français qui ne se prononcent pas ; tout compte fait, seulement 36% des Français en âge de voter l’ont élu. C’est plus que ses scores de confiance, mais bien loin des 51% qui lui accorderaient théoriquement une légitimité même mince.
Aujourd’hui, moins de 20% des Français ont de lui une opinion favorable. Il affirme regarder en face les sondages, et décide envers et contre tout de rester au pouvoir, alors qu’un dirigeant intègre se connaissant la même popularité aurait des difficultés à se regarder dans une glace.
«Je ne me départirai pas de mes responsabilités, je ne dévierai pas de cette règle de conduite», a-t-il insisté.
S’il pense réellement que la fonction présidentielle doit être respectée, il serait temps pour François Hollande de tirer sa révérence et de s’épargner (et épargner aux Français) le supplice d’une autre moitié de mandat.
Mais à sa décharge, malgré l’étendue de sa perfectibilité et bien qu’il ne soit ni tout à fait respectable, ni l’homme providentiel que certains Français attendent encore, tout n’est pas sa faute – loin de là.
Le mandat de François Hollande n’est que l’aboutissement d’un long processus qui, politiquement et économiquement, fait de la France un pays en voie de sous-développement où on gouverne malgré et contre le peuple.
La France est prisonnière d’une vision où l’initiative privée, par essence dangereuse, doit être régulée, dirigée, écrasée par l’intervention d’un État qui, contre toute logique, bénéficie encore du bénéfice du doute. La véritable conquête du pouvoir, ce n’est pas tant la façon dont certains individus ont pris du poids dans la vie politique politique, mais la façon dont la politique a pris du poids dans la vie des individus.
François Hollande n’est qu’un président de plus, un avatar supplémentaire de la social-démocratie qui limite partout où elle sévit la liberté et le bonheur des citoyens. Particulièrement mauvais, il faut bien le reconnaître.
Le succès du livre de Valérie Trierweiler est-il vraiment inexplicable ?
«Une vie» de Maupassant, ou Madame Bovary de Gustave Flaubert, sont des romans qui ont connu un succès considérable pour avoir porté, sur la déception sentimentale, sur l'égoïsme dans la relation amoureuse, un regard féminin à la fois émouvant et implacable.
Les deux contiennent un portrait épouvantable du séducteur bas-de-gamme, comme s'il existait une constante dans la goujaterie masculine: emportements exagérées, avarice de sentiments sincères, désir de maintenir une emprise sur une femme alors même qu'on la trompe de manière compulsive, répudiation quand on est pris en faute, refus d'endosser ses responsabilités quand elle exige le mariage ou attend un enfant, etc. Il est difficile de comprendre pourquoi le livre de Valérie Trierweiler se vend si bien sans recourir à une analyse du phénomène qui remonte un peu plus loin que le goût du scandale ou la curiosité people. D'abord on est obligé d'admettre que les raisons de ce succès sont absolument étrangères au battage médiatique puisque la presse et les télévisions répètent, avec une hâte un peu suspecte, que ce déballage est une honte et qu'il ne faut pas l'acheter. (Pendant le 13 heures de France 2, la journaliste interroge une cliente dans les rayons de la Fnac: «Vous n'avez pas honte d'acheter ça?» Et la dame lui répond «si mais je l'achète quand même»).
En d'autres termes la publicité qu'on lui fait est très mauvaise or le livre est malgré tout en rupture de stock. La première explication qui ne manquera pas de satisfaire les détracteurs des «réseaux», ces continents cachés de l'opinion française qui sont capables de rejeter dans l'ombre et le silence n'importe quoi ou qui, c'est que l'auteur et l'éditeur ont pratiqué une opération offshore: l'objet est arrivé en librairie en sautant toutes les coteries parisiennes et les agents prescripteurs. On l'a pratiquement livré par hélicoptère. Le public est donc directement aux prises avec le contenu du colis et visiblement l'intervention des journalistes de télévision devant les rayonnages n'aura pas le moindre effet. Mais cela encore ne suffit pas à expliquer pourquoi les lecteurs, et notamment les femmes, ont épuisé la livraison en trois heures.
C'est là qu'intervient une raison plus souterraine qu'on ne peut pas écarter: les femmes ont déjà connu pour la plupart le type de personnage masculin auquel il est fait allusion sous la couverture. Ce qu'elles veulent lire là-dedans, c'est la vérité de ce qu'elles ont vécu, vérité évidemment multipliée par les dorures et les lambris des palais républicains, mais l'homme de pouvoir qui se défile quand on lui demande «est-ce que tu m'aimes?», celui qui envoie des SMS avec une insistance de pervers narcissique, le manipulateur froid qui n'aime pas qu'on l'abandonne mais qui ne dédaigne pas d'entretenir trois relations en même temps, le calculateur qui échafaude sans cesse des plans de bataille, le type qui n'a aucune idée de lui-même sauf quand il interroge le regard d'autrui, tout cela parle à l'oreille de la femme d'aujourd'hui. Elle vient donc chercher dans ce témoignage un réconfort contre ce qu'elle a déjà subi au moins une fois dans sa vie.
Si c'est la bonne explication non seulement le livre fera un million mais contrairement à ce que pensent les chroniqueurs, visiblement dépêchés en hâte pour éteindre le feu, il est déjà entré dans l'histoire de France parce qu'il va la précipiter.
L’imposture
L’imposture
Plus d’une fois nous avons dénoncé sur ce blog la tradition de la gauche socialiste d’utiliser le FN pour gagner les élections et s’incruster au pouvoir.
Nous assistons semble-t-il en ce moment à un phénomène nouveau. Les personnalités politiques de droite sont à leur tour en train de s’approprier le spectre du FN comme outil de leurs règlements de compte et batailles internes. Alain Juppé a placé sa candidature aux présidentielles sous le signe de "la croisade contre le FN". Les déclarations de proches de Nicolas Sarkozy donnent à penser qu’ils souhaitent le voir se présenter en "rempart" contre le parti lepéniste. Manuel Valls ne cesse lui aussi de se présenter en chantre de la lutte contre ce mouvement.
Ce dernier servirait ainsi de marche-pied aux politiques de droite comme de gauche dans la course à la conquête de l’Elysée. Pourquoi? Il est difficile pour les partis qui se sont succédé au pouvoir d’évoquer les préoccupations profondes des Français, comme le chômage qui frappe 3,4 à 6 millions de personnes. Après tant d’échecs, de promesses bafouées, la parole publique n’est plus crédible. Alors, on voit bien ce qui se passe: centrer le discours sur la lutte contre le "risque extrémiste", pour éviter d’avoir à traiter des questions qui fâchent, des réformes nécessaires, forcément douloureuses, et de l’avenir de la France…
Cette attitude est pleine d’ambiguïté. En plaçant le parti lepéniste au centre de la vie politique, comment ne pas mieux le conforter? La vérité, chacun la connaît: la poussée lepéniste dans les sondages et la succession d’enquêtes donnant Mme le Pen en tête du premier tour, si longtemps à l’avance, a une signification limitée, traduisant sans doute un rejet et dépit face à la classe politique plus qu’un véritable phénomène d’adhésion solide et durable. Avant 2012, les sondages de ce genre pullulaient déjà, et d’ailleurs plus crédibles car bien plus proches de l’échéance. On sait ce qu’il en est advenu…
Un parti isolé, sans véritable programme cohérent, rejeté par 70 à 80% des Français comme le révèlent d’autres enquêtes d’opinion, sans ancrage de terrain, sans soutien dans la société civile, incertain sur la ligne à suivre (entre "rejet du système" et souhait decohabitation avec le pouvoir socialiste), n’a guère de chance d’accéder au pouvoir. Tout le monde le sait. Et puis nous ne sommes plus dans les années 1930: l’environnement idéologique, économique, technologique, planétaire, européen n’a bien entendu plus rien à voir. Il n’existe évidemment pas plus de danger "fasciste" que de danger communiste.
Cependant, les politiciens roublards, aujourd’hui de droite comme de gauche, ont bien vu quel usage faire du mouvement lepéniste dans leurs batailles d’ambition à venir. Tout cela procède du même et constant état d’esprit, à l’œuvre depuis tant d’années: prendre les gens pour des cons. Telle est l’erreur fondamentale de la classe politique: les Français ne sont pas stupides, ils se rendent compte de ces manœuvres débiles et dérisoires et le dégoût de la chose publique ne cesse de s’amplifier (78% des Français ont une image négative de la politique selon CEVIPOF janvier 2014). Ils n’attendent pas de solution miracle mais simplement un discours de vérité et de maturité, et qu’enfin, ces messieurs et dames, de gauche comme de droite, les respectent et cessent de les prendre pour des zozos. Le politique ne peut combattre efficacement le FN quand montrant une volonté déterminée de s’attaquer aux malheurs des Français, et pas en faisant de ce parti le centre de gravité de la vie politique. C’est tellement évident.
Hidalgo détourne les moyens de la ville pour menacer le Delanopolis !
Pour avoir relayé les indignations et les légitimes questions d'associations de nageurs au sujet de privilèges dont bénéficierait le club où nage le fils Hidalgo, le Delanopolis s'est vu menacer d'atteinte au respect de la vie privée de cette maire en eaux troubles.
Il s'agit d'une tentative de censure toute à fait aberrante et scandaleuse s'agissant d'informations déjà présentes sur le Web, ledit fiston figurant dans des compétitions tout ce qu'il y a de plus officielles sous les couleurs de ce club. Du reste, Hidalgo, comme il se doit, a forcément donné son accord pour que son fils mineur y participe publiquement.
Mais le plus incroyable, c'est que pour protester contre cette soi-disant atteinte à sa vie privée Hidalgo a fait donner ses collaborateurs payés par la mairie !
Les « sans-dents » ou la revanche de Fantine
Le livre de Valérie Trierweiler achève un président déjà mal en point. Après la publication du livre de Valérie Trierweiler Merci pour ce moment, le président est mis KO par son ex-compagne et ex- première dame. Il est vrai que la méthode n’est pas très élégante mais ceux qui connaissent la femme attendaient ce moment, elle allait se venger, c’était une question de temps « je te détruirai comme tu m’as détruite ».
Les premières pages du livre semblent tenir toute la promesse. Au-delà de la vengeance, Valérie Trierweiler trace le portrait d’un homme froid, menteur, narcissique, méprisant les pauvres, en résumé une espèce de misanthrope du XXIème siècle que ne renierait pas Molière.
Ciel ! rien de plus cruel peut-il être inventé ?
Et jamais cœur fut-il de la sorte traité ?
Quoi ? d’un juste courroux je suis ému contre elle,
C’est moi qui me viens plaindre, et c’est moi qu’on querelle ! »
(Alceste, acte IV, scène III, vers 1371-1374)
Les traits de caractère semblent évidemment poussés à l’extrême mais dans un contexte où l’homme politique est complètement affaibli à mi-mandat, la charge de la journaliste déchue résonne comme un coup de grâce.
Qui pouvait prédire un tel désastre ? Bien sûr, les médias avertis, les électeurs déçus et même certains proches de François Hollande craignaient le pire le soir de son élection. Mais enfin soyons sérieux, comment en seulement deux ans et demi de pouvoir en est-on arrivé là ? Les échecs des politiques menées par cet homme et ses gouvernements successifs ne sont plus à prouver, et plus grave encore c’est la fonction présidentielle qui est aujourd’hui durablement abaissée. À la crise économique et sociale s’ajoute une crise politique inédite sous la Ve République. Nicolas Sarkozy avait en son temps commencé le travail, la rupture c’était cela : une désacralisation du pouvoir et du président, mais François Hollande va plus loin encore.
On connaissait l’homme politique, jamais ministre, le secrétaire national du PS passionné de synthèses ou encore le candidat, choisi par défaut, qui voulait faire oublier les travers du sarkozisme. Les journalistes nous le présentaient pourtant à longueur d’analyses en homme souriant, bonhomme, affable, bref un gentil ! Si les couacs à répétition des gouvernements Ayrault et Valls ont sérieusement entaché sa capacité à gouverner, c’est la vie privée de François Hollande qui a fini par dégoûter les Français. Le mot semble fort mais la cote de popularité du président perdue dans les abysses des sondages successifs ne reflète en réalité que le profond écœurement qu’inspire dorénavant le personnage. Un mufle, un menteur sans éducation, ni valeurs. C’est en ces termes qu’une majorité de Français parle désormais du président de la République qu’ils ont porté au pouvoir à 51,63%.
L’affaire Cahuzac en a été le déclencheur. L’histoire d’un ministre des finances de gauche, champion de la lutte contre la fraude fiscale, pris lui-même en flagrant délit d’évasion fiscale et de mensonges devant l’Assemblée nationale. Vous avouerez que le quinquennat ne partait pas sous les meilleurs augures ! On savait l’homme mal préparé, désormais on le sait mal entouré. Les ministres et les conseillers tomberont les uns après les autres. C’est avec la même stupéfaction que les Français découvriront au début de l’année 2014 que son plus proche conseiller, Aquilino Morelle se fait cirer les pompes dans les salons de l’Élysée, privatisés pour l’occasion. Vendredi encore, Thomas Thévenoud, démissionnait de son poste de secrétaire d’État pour un problème de « conformité avec les impôts». Que penser alors d’un homme qui, à propos de la transparence financière, déclarait : « On n’est pas tous des Cahuzac ». Le cynisme de la gauche au pouvoir est alors définitivement démasqué !
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, la vie privée de François Hollande vient achever le peu de crédit qu’on pouvait apporter à l’homme. On le savait volage, rien de bien choquant dans notre pays, mais cette fois avec Valérie c’était du sérieux. L’histoire d’amour était à son apogée lorsque, le soir de l’élection, Valérie arrachait un baiser à François devant la foule rassemblée. Déjà un léger malaise nous avait parcourus sans savoir vraiment pourquoi ; la suite allait nous apporter bien des réponses. En coulisses, celle que Hollande surnomme Cosette passe pour être une emmerdeuse qui plombe la popularité du Président : elle multiplie les sorties médiatiques malheureuses, affaiblissant son autorité. Le couple explose dans l’exercice du pouvoir. Là encore rien de bien nouveau : Giscard, Mitterrand, Chirac avaient des maîtresses, Sarkozy a divorcé en début de mandat, mais la mise en scène de son histoire avec Carla fait figure de bluette tant Hollande repousse les limites du genre.
Lui, cet homme qu’on dit secret, n’aimant pas exposer sa vie privée, se trouve emporté dans un tsunami médiatique à la suite des révélations de sa liaison avec Julie Gayet. Hollande qu’on croyait travailleur (seule Martine Aubry connaissait l’animal) se transforme en bourreau des cœurs faisant le mur la nuit, casque vissé sur la tête pour rejoindre sa bien-aimée. « Et alors ? » diront certains. C’est vrai que dans un premier temps, les Français, toujours prêts à soutenir la gaudriole, n’étaient pas mécontents de se débarrasser de l’encombrante première dame de l’Élysée. Les plus « fleurs bleues » espéraient même une union avec la douce et jolie Julie. C’était sans oublier son aversion pour le mariage.
En cette rentrée, le livre de Valérie Trierweiler achève un président déjà mal en point. Derrière les mots, on entrevoit la lutte des classes entre celle qui se veut une Cendrillon des temps modernes et lui, qu’elle dépeint comme un petit bourgeois de province incapable d’assumer la fonction présidentielle. Valérie Trierweiler semble doublement trompée par François Hollande, d’abord en tant que femme puis en tant qu’électrice de gauche. Les attaques de la journaliste sont cinglantes, presque caricaturales, à l’encontre d’un homme qu’on croyait proche des gens.
Il ne mange pas mes fraises si elles ne sont pas des « gariguettes », ne goûte pas aux pommes de terre si elles ne proviennent pas de Noirmoutier, et met directement la viande à la poubelle si elle est sous vide.
On peut toujours relativiser les propos d’une femme éconduite, mais le mal est fait : au fil des pages on découvre que l’homme Hollande n’aime personne et qu’il lui arrive de mépriser les faibles.
En réalité, il n’aime pas les pauvres. Lui, l’homme de gauche, dit en privé les « sans-dents », très fier de son trait d’humour.
Dans Ridicule, le film de Patrice Leconte qui dépeint la cour décadente de Louis XVI, c’est un trait d’esprit malheureux qui précipita la chute de l’abbé de Villecourt. Les « sans-dents » : François Hollande tombera-t-il pour ce trait d’humour ? En voyant la mine déconfite d’une habitante de Tulle déclarer ce matin « Je ne le voyais pas si noir, je pensais qu’il aimait les pauvres », on comprend bien qu’un deuxième mandat est déjà bien compromis pour lui.
La seule évocation de leur problème évoque l’ennui.
– L’abbé de Villecourt à propos du Tiers État.
Dès lors, une seule question demeure : combien de temps peut-il encore tenir ? Jusqu’à la fin sans doute car François Hollande, en fin tacticien, sait parfaitement que le retour sans suspense de son meilleur ennemi Nicolas Sarkozy lui offre une seconde chance. Les journalistes ne manqueront pas de mettre en scène la rivalité entre les deux hommes, tant pis pour la France, la revanche des « sans-dents » attendra…
Carene Tardy |
René Coty, Benoît XVI... La vraie grandeur : quitter le pouvoir quand il est temps !
Dans ses adieux- tonitruants - du 25 août, Arnaud Montebourg a cru bon de citer Cincinnatus. Ce faisant, le ci-devant ministre de l'Economie et du Redressement productif se donnait quelque importance. Le légendaire consul, figure tutélaire de la Rome des premiers temps, n'avait-il pas transformé son époque et fasciné toutes les autres? Quoique patricien de premier plan, il avait d'abord opté pour une vie de cultivateur ; si son dévouement au bien public a marqué les siècles, c'est qu'ayant deux fois sauvé, personnellement, la République, et deux fois exercé le pouvoir suprême, il y renonça de lui-même, par deux fois, afin de retourner à sa charrue. Sachant cela, on voudra bien admettre qu'il faille une certaine audace pour se comparer soi-même à un tel personnage…
Dans les heures qui ont suivi le discours de Bercy, la plupart des médias ont découvert - ou feint de découvrir - l'existence de ce modèle antique. Aucun, ou presque, n'a cependant rappelé que, dans l'histoire plus récente, une figure infiniment mieux connue avait été qualifiée de Cincinnatus moderne: c'est George Washington. En effet, après deux mandats empreints de dévouement, d'abnégation même, le père des institutions américaines, vainqueur de la Guerre d'indépendance, pacificateur d'un pays en formation, s‘était retiré sur ses terres de Mount Vernon, pour s'occuper de sa distillerie de brandy... Il faut bien de la sagesse, sans aucun doute, lorsque l'on a goûté aux délices du pouvoir, pour choisir librement d'y renoncer. Charles Quint en avait donné l'exemple, dès le milieu du XVIème siècle. Renonçant à ses lourdes couronnes au profit de son fils et de son frère, il s'était retiré dans le verdoyant monastère de Yuste, en Estrémadure, pour y finir paisiblement ses jours au milieu de ses proches, parmi les belles pendules de sa collection.
Plus près de nous, deux autres abdications ont été bien accueillies par ceux qu'elles regardaient. Le pape Benoît XVI, en déposant la tiare - cas sans précédent, pour ainsi dire, au Vatican - a retrouvé chez les catholiques une popularité inouïe. Quant au roi d'Espagne, Juan-Carlos Ier, son retrait volontaire a été salué, au printemps, par les hommages presque unanimes de ceux qui, la veille encore, l'accusaient des pires travers. L'un et l'autre, il est vrai, avaient, pour tirer leur révérence, le motif évident de l'âge. Leur démarche pourrait-elle inspirer un dirigeant plus jeune, moins las, soucieux de s'éloigner uniquement pour le bien de son pays?
Serait-il envisageable qu'un politique de premier plan - considérant sa présence au sommet comme un obstacle à la confiance ou au dynamisme - ait la dignité de s'effacer devant des personnes mieux propres à assumer ses hautes fonctions?
Un chef d'Etat français l'a fait, qui n'avait ni la vertu d'un Cincinnatus, ni la sagesse d'un Charles Quint, ni la force d'âme d'un Washington. Il avait simplement le souci de l'intérêt général. Ce président - exemplaire en la circonstance - s'appelait René Coty ; en 1958, il a fait preuve d'une humilité et d'une correction suffisantes pour laisser discrètement sa place au général de Gaulle - et à la Vème République.
M. Coty avait le respect de lui-même ; il est certain qu'il aimait la France.
Thomas Thévenoud : député du champagne, puis du goudron et des plumes
Sitôt arrivé, sitôt parti : le député Thomas Thévenoud quitte le gouvernement quelques jours seulement après sa nomination au poste de Secrétaire d’État au Commerce Extérieur, pour des « raisons personnelles » qui n’auront poliment omis les révélations de sa fraude fiscale que pour quelques heures. Il aurait, depuis des années, « oublié » de remplir ses déclarations et payer ses impôts, au point que l’administration fiscale en vienne à prélever à la source ce qu’elle lui estimait dû, directement sur les confortables rémunérations du député de Saône-et-Loire.
Comme il l’affirme lui-même, il n’a cependant jamais fait l’objet de poursuites judiciaires ou fiscales, et pensait apparemment ne jamais être inquiété outre mesure pour ses petits oublis ; on comprend mal comment un député a pu échapper à de telles révélations depuis 2012, et comment il espérait y échapper en temps que secrétaire d’État.
Avec une ironie que seule la République française peut déployer, Thomas Thévenoud n’était pas seulement député. À l’Assemblée, il était vice-président de la mission d’information sur la fraude fiscale, ce qui n’est pas sans rappeler l’affaire Jérôme Cahuzac. Brièvement ministre du Budget, il se déclarait en lutte contre la fraude fiscale après s’y être allègrement adonné quand il payait l’impôt au lieu d’en vivre. L’ironie ne s’arrête pas là : le député Thévenoud était aussi vice-président de la commission d’enquête sur Jérôme Cahuzac !
Les hommes politiques français sont avant tout des alpinistes du grotesque qui, chaque jour, atteignent de nouveaux sommets.
Tout n’est pas à déplorer dans ces affaires : pour une fois, des hommes politiques avaient une réelle expertise sur leur sujet. Et pour une fois, la révélation des scandales qui les touchent sonne le glas de leurs carrières.
Mais cette affaire supplémentaire pose une nouvelle fois plusieurs questions : quelle sera la prochaine, et comment pourrait-on l’éviter ?
François Hollande avait fait campagne sur une « République exemplaire », et à mi-mandat, deux ministres ont déjà dû renoncer à leur fauteuil – non pour avoir fraudé le fisc, mais pour s’être fait prendre sans possibilité d’étouffer l’affaire. L’exemplarité attendra. D’autant plus que le chef de l’État lui-même échappe à l’impôt sur la fortune en sous-estimant largement la valeur de son patrimoine, notamment de sa villa de Mougins. Dans sa déclaration, il n’accordait d’ailleurs pas à Valérie Trierweiler le statut de concubine, alors qu’elle logeait à l’Élysée et avait à sa disposition un staff rémunéré avec l’argent public du fait de ses fonctions de première dame et une page sur le site de l’Élysée. La cohérence, elle aussi, attendra.
D’une façon générale, rares sont les hommes politiques au-dessus de tout soupçon, mais plus rares encore sont pourtant les enquêtes. Pour que la république ait une chance d’être exemplaire, pourquoi ne pas instaurer un contrôle fiscal systématique sur l’ensemble des élus français ? Ne prônent-ils pas tous en chœur la transparence ?
Eux qui votent les impôts et le budget, qui décident de combien ils prendront à chaque Français et comment ils dépenseront les milliards prélevés, devraient faire la preuve de leur honnêteté. Un contrôle fiscal leur permettrait en outre de savoir un peu mieuxl’enfer que des milliers de Français vivent chaque année pour assurer le financement de leurs pitreries et caprices. Et rendrait un peu, un tout petit peu moins ridicule leur prétention d’imposer des efforts aux Français tandis qu’eux continuent de se gaver et payer très peu d’impôts.
Malheureusement, on ne saurait pas bien à qui en confier la responsabilité ; l’opposition, malgré ses commentaires faciles, n’a pas vraiment de leçons à donner en la matière – ni en quelque matière que ce soit, d’ailleurs.
Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument. – Lord Acton
Le niveau de probité des élus soulève aussi des questions sur la façon dont ils gèrent certains dossiers. Un député siégeant à la commission de lutte contre la fraude fiscale qui fraude le fisc devient-il intègre, objectif et soucieux de l’intérêt général quand il propose et vote les lois et le budget ? Lorsqu’il défend par exemple, contre toute logique, le puissant lobby des taxis – au détriment d’entreprises innovantes créant une réelle valeur pour le consommateur ?
Avec de tels escrocs incompétents aux commandes, on comprend mieux pourquoi la France, depuis 40 ans, est en voie de sous-développement. Quand les affaires qui émaillent la vie politique du pays sont sans grandes conséquences pour leurs auteurs qui, le plus souvent, ne sont même pas sanctionnés d’inéligibilité ; quand une petite classe politique s’enrichit (et pas que légalement) sur le dos du reste de la population, et dispose de privilèges qui la mettent à l’abri des décisions qu’elle prend ; quand les citoyens n’ont en pratique aucun moyen de faire valoir leur opinion autrement qu’en choisissant à chaque scrutin entre la peste et le choléra, et que leur avis quand on le leur demande n’est même pas pris en compte ; alors, on ne peut qu’imaginer les conséquences sur l’économie et la société.
Qu’on n’a d’ailleurs pas besoin d’imaginer très longtemps ; il suffit d’ouvrir les yeux. Pour financer le train de vie d’un État inefficace et illégitime, les marges faibles des entreprises et le pouvoir d’achat érodé ne suffisent plus depuis 40 ans et, depuis 40 ans, chaque année, les députés se réunissent pour voter un budget en déficit. La dette se creuse et ne pourra jamais être remboursée ; elle représente plus d’une année de PIB, alors que ce dernier est largement surévalué du fait justement de la taille de l’État.
Alors, que fait-on ?
C’est à chacun d’en décider, selon ses propres valeurs, ses propres convictions, ses propres préférences. Dans l’état actuel des choses, il ne faut pas espérer que la classe dirigeante soit à l’origine d’un changement positif, alors que les années passant nous éloignent de plus en plus d’une société libre et harmonieuse et nous approchent rapidement d’un fascisme dont on ne dit pas le nom.
Rien sans l’État, rien contre l’État, rien en dehors de l’État. – Mussolini
Ceux qui aspirent à une vie différente ont donc le choix entre se relocaliser dans un pays où leur destin sera entre leurs mains, ou reprendre en main leur destin, ici, en France.
Les hommes politiques aiment à se revendiquer de la Révolution, sans sembler comprendre ce que l’abolition des privilèges signifierait concrètement pour eux en 2014. Ils ne sont pas les représentants dignes et légitimes, mais les privilégiés qui vivent à ses dépens.
Le changement – nécessaire – est inéluctable. Il peut advenir parce que les Français l’auront provoqué ; sinon, il surviendra naturellement sous le poids du fardeau que les hommes politiques français ont imposé à leur pays – c’est-à-dire à ses citoyens.
L’intensification des tensions est palpable, mais il demeure difficile de savoir quand et comment ce changement surviendra. En attendant, certains méritent du goudron et des plumes.
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