TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 19 septembre 2010

Chez les partisans de Royal : "Soutenir Strauss-Kahn ? Et pourquoi pas Tapie !"

C'est à Arcueil (Val-de-Marne), samedi 18 septembre, sur un terrain coincé entre une rocade d'autoroute et un terrain de football, que Ségolène Royal a reçu les militants de Désirs d'avenir, à l'occasion de sa troisième Fête de la fraternité. Une fête qui vient en écho au discours d'unité martelé durant l'université du Parti socialiste de La Rochelle fin août.
La présidente de la région Poitou-Charentes ne s'est toujours pas déclarée candidate à la candidature, soulignant la nécessité d'un parti uni et une "stratégie gagnant-gagnant" avec Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn. Si les militants "ségolénistes" admettent la nécessité d'un parti uni, l'idée d'un mariage à trois avec le patron du Fonds monétaire international passe mal.

Le traumatisme du congrès de Reims. "Le congrès de Reims a été une formidable arnaque, rappelle en préambule Manou Fondard, militante de Seine-Maritime et présidente d'association. Il y a eu des fraudes, mais cette période est terminée. On n'en veut plus."

"C'est clair, les urnes ont été bourrées au bénéfice de Martine Aubry", poursuit Baptiste Rebouillat, 29 ans, fonctionnaire territorial à Dijon, encore amer des conditions de la défaite de sa favorite pour la conquête du parti en novembre 2008. "Les magouilles du congrès de Reims, j'en ai pleuré", avoue Philippe Dupont, chargé d'affaires en Seine-Maritime. "La division affichée était une catastrophe mais nous n'en parlons plus. Nous tournons la page, l'unité affichée à La Rochelle est sincère".

La paix est donc signée entre la secrétaire générale du parti et les membres de Désirs d'avenir. Maintenant, place au prochain combat : la présidentielle de 2012 et, en guise de préparation, les primaires du Parti socialiste. L'union est la condition sine qua non de la victoire, répètent les militants.

"En 2007, Ségolène Royal n'était pas soutenue par l'ensemble du parti et c'est la première raison de sa défaite, analyse Antoine Hoareau, 25 ans, technicien en bureau d'études. Il faut rapidement s'accorder sur un processus de primaire puis réaliser cette élection autour de débats idéologiques plutôt que sur des batailles de personnes. Il faut donc rassembler le PS puis l'ensemble de la gauche."

Rassembler ! C'est là que le bât blesse entre les forces vives de Désirs d'avenir et l'un des candidats potentiel à la candidature socialiste : Dominique Strauss-Kahn. "Si Dominique Strauss-Kahn est le candidat de la gauche, nous le soutiendrons, même s'il n'y aura pas la même dynamique", avertit Delphine Litchman, 29 ans, étudiante en Ariège. "Si c'est 'DSK' qui est élu pour prendre la tête de liste, nous ne ferons pas la campagne pour lui, mais nous la ferons pour le parti. C'est cela la force d'un parti riche de différents courants. Nous resterons unis... C'est également une condition nécessaire pour se débarrasser de Nicolas Sarkozy." Un pragmatisme qui n'est pas partagé par l'ensemble des militants venus à Arcueil soutenir leur candidate de cœur.

Dominique Strauss-Kahn et l'union de la gauche. "Je ne pourrai pas soutenir DSK, déclare Marie-Hélène Laurent, de Saint-Denis, en région parisienne. "On ne peut pas se repayer un quinquennat de Sarko, il faut une vraie alternative. Le patron du FMI ne représente rien de tel."

"Dominique Strauss-Kahn est un représentant de la social-démocratie qui se rapproche trop de la politique que nous impose le pouvoir actuel. Il est par ailleurs bien content des réformes entreprises par la droite. C'est autant de boulot qu'il n'aura pas à faire en suivant son programme s'il était élu à la présidence du pays. L'union de la gauche avec DSK, c'est le grand écart", résume Philippe Dupont, chargé d'affaires en Seine-Maritime.

"Je ne crois pas à sa candidature, il ne prendra pas le risque d'une défaite en sacrifiant son poste à la tête du FMI", analyse Baptiste Rebouillat. "DSK a déjà montré par le passé son peu de goût pour le combat politique, son manque de punch", poursuit Florent Cappellotti, fonctionnaire. "Tant qu'à choisir un libéral pour mener l'union des forces de gauche, autant choisir Bernard Tapie", déclare le militant, sourire en coin.

Eric Nunès


LA ZIZANIE COMMENCE À 20 MOIS DES ÉLECTIONS, ÇA NOUS PROMET UN SUPER SPECTACLE !!

Irrationnel

C’était la une du JDD il y a tout juste une semaine, le samedi 11 septembre. "La menace n’a jamais été aussi grande", nous confiait le patron du renseignement français.

Dans son bureau, sur une carte du monde, il montrait l’épicentre de la zone la plus dangereuse, selon lui. Au coeur du Sahel, entre le Tchad, le Mali, le Niger, il décrivait la menace représentée par Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Là où viennent d’être enlevés sept otages, dont cinq Français, travaillant pour Areva (et Vinci). L’Afrique, le nucléaire et ses mines d’uranium: cet acte terroriste, encore non revendiqué, touche le cœur des intérêts français.

Pour l’heure, tout doit être mis en oeuvre – et dans la discrétion – pour retrouver et sauver les otages. Il sera temps ensuite de dénoncer le manque de vigilance, de corriger les vieux réflexes impérialistes pour établir un partenariat équitable avec les populations locales, sédentaires ou nomades.

Depuis son élection, le président américain Barack Obama a voulu effacer l’image d’arrogance qu’il avait reprochée à son prédécesseur. L’Occident ne voit plus en l’Islam un ennemi. Pourtant, le monde ne se trouve pas plus en sécurité. Au contraire, même à Londres, le pape s’est vu menacé. Neuf ans après le 11-Septembre, l’humanité reste aux prises avec l’irrationnel. Seule la raison pourra répondre à cet obscurantisme. La raison et la vigilance.


Olivier Jay

Patriotisme

Quelle fierté d’être de la France, protectrice des Roms, quand on entend Pierre Lellouche appeler à la mobilisation continentale pour qu’on intègre les Gitans de tous les pays, qu’on leur donne des écoles et que leurs enfants ne mendient plus dans la rue! On voudrait juste rire devant tant de gâchis, quand ces propos ne servent qu’à conjurer nos fautes et notre isolement…

Le plus étonnant, dans le sarkozysme, c’est sa capacité à se faire expulser du champ de la raison. La France ne fait pas pire que ses voisins quand on en vient aux Roms. L’Allemagne réexpédie au Kosovo des Gitans par milliers, transformant des ados allemands en apatrides, et l’Union européenne, qui s’inquiète de nos transgressions, n’y trouve rien à redire: contrairement aux Roumains, les Roms kosovars ne sont pas ressortissants de l’Union, ce cercle autosatisfait qui réserve ses principes aux siens.

Cette hypocrisie aurait été un beau dossier pour une France digne d’elle-même si le pouvoir n’avait pas commencé à brimer les Roms par stratégie préélectorale. Notre vaine brutalité nous interdit de parole. Le drame de Bruxelles en est le dernier exemple. La France bouscule les uns, manipule les autres, elle biaise, elle tance et en est détestée. Le démenti infligé par l’Allemagne après que Nicolas Sarkozy a cité Angela Merkel à tort et sans sa permision, exposant une alliée au mépris de tous les usages, est une apothéose.

Nous voilà donc, pour l’opinion mondiale, bourreaux des Roms, accusés par l’Europe, fâchés avec Barroso, des menteurs pour Merkel… Et le vétéran européen Juncker, qui n’a pas digéré le renvoi de Mme Reding à ses origines luxembourgeoises, a qualifié Nicolas Sarkozy d’un "pas convenable", qui vaut exclusion du club des gouvernants.

La France va-t-elle suivre son Président dans sa guerre contre le monde entier? Nous voici soumis à la propagande d’un pouvoir qui s’abrite derrière le drapeau pour se couvrir. On nous raconte une histoire de pays insulté, et l’étranger seul est coupable. La France, la France seule, calfeutrée dans son irréalité… On cherche de l’indulgence, dans les souvenirs de 2007, quand un idéaliste enthousiasmant, bâtard culturel, fils d’étranger, promettait de rendre son pays au monde. On trouve juste du regret, tant chaque jour nourrit sa peine.

Nicolas Sarkozy a décidé d’introduire des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels. Brice Hortefeux, ami et démultiplicateur du Président, embraie en voulant faire élire juges d’applications des peines et présidents de tribunaux. Derrière cette campagne, l’idée que le peuple est sécuritaire quand les magistrats sont permissifs, et qu’il vaut mieux organiser les vendettas légales des jurys populaires que subir le laxisme des juges. Il y a des contre-exemples à cette théorie: à Draguignan, des jurés ont acquitté un gendarme qui avait tiré sept fois sur un homme désarmé et entravé, qui s’enfuyait d’une garde à vue. C’était légal, nous dit-on. Le gendarme a été acquitté, le fuyard est mort. C’était un Gitan. C’est notre pays.


Claude Askolovitch

JE NE SUIS PAS D'ACCORD AVEC TOUT CE QU'IL DIT, MAIS CET EDITO DOIT ÊTRE LU.

Le regard de Christian Signol

Ecrivain, Christian Signol est l’un des piliers avec Claude Michelet de cette fameuse école de Brive qui regroupe des romanciers populaires, attachés à leurs racines rurales du centre de la France. Sa saga best-seller, La Rivière Espérance, a été adaptée à la télévision par Josée Dayan. Son dernier roman, Une si belle école (Albin Michel), évoque un demi-siècle d’une vie d’instituteurs, bouleversés par la modernité.

Enseignants
Les soubresauts de la rentrée n’en finissent pas d’agiter l’école primaire, les collèges et les lycées. Parlons de la première, sur laquelle je viens d’enquêter. Pourquoi les nouveaux enseignants souffrent-ils tant? Tout simplement parce que leur position s’est dégradée et n’a conservé ni la respectabilité qui était la leur ni le prestige qui en découlait.

D’abord par rapport à la société, où ils ne sont plus considérés comme les "notables" qu’ils étaient encore dans les années 1960. Ensuite par rapport aux enfants, beaucoup moins respectueux vis-à-vis d’eux que les anciennes générations dont l’éducation était beaucoup moins permissive. Par rapport à leur hiérarchie, qui les encadre, les convoque à des réunions pédagogiques souvent inutiles, leur impose des méthodes décidées dans des ministères souvent coupés de la réalité, donne enfin le plus souvent raison aux parents d’élèves en cas de conflit.

Le professeur des écoles n’est donc plus aussi autonome et indiscutable que les maîtres d’école d’il y a quarante ans. Il souffre d’un déficit de considération qui le démobilise. Ce n’est pas une question de salaire. Il veut être considéré à l’aune de ses compétences et de son importance: il éduque des enfants à l’esprit malléable et les engage dans la vie au moins autant que les parents. Est-ce trop demander? Sans doute.

La société française s’est adaptée au monde. Le pouvoir n’est plus moral ou issu du savoir. La position sociale découle de la force financière et non de la culture – fût-elle celle de ses balbutiements destinés aux enfants. Gide soutenait que "le monde sera sauvé par quelques-uns". Peut-être. Mais lesquels?

Révolution
Michel Serres affirme que le néolithique s’est achevé en l’an 2000. Il veut dire par là que la société française, qui était à 75% rurale au début du XXe siècle, est devenue urbaine à 75% en l’an 2000. Il prétend que c’est la plus grande révolution que nous ayons vécue, mais que nous ne l’avons pas mesuré parce qu’elle a été souterraine – comme d’ailleurs tous les changements essentiels des sociétés.

J’ai vécu cette révolution au quotidien, n’ayant pas quitté définitivement le monde ancien pour la grande ville, au contraire de la majorité de mes camarades d’université. Et je vis aujourd’hui à proximité des décombres fumants de cet ancien monde, où les boutiques ferment, les villages meurent, ruinés par l’exode rural, les grandes surfaces et les autoroutes. La vie a glissé vers les grandes cités.

Dès lors, la question n’est pas de savoir s’il faut s’en réjouir ou pas. La seule solution, c’est de s’y adapter. Or, "les vrais hommes de progrès, écrivait Renan, sont ceux qui ont le plus grand respect du passé. Tout ce que nous faisons, tout ce que nous sommes, est le résultat d’un travail séculaire".
Mais comment conserver ce lien ultime sans tourner le dos au monde nouveau? C’est bien difficile. Peut-être faut-il rappeler sa beauté, ses valeurs – ce que je m’efforce de faire dans mes livres. Peut-être faudrait-il créer de nouveaux univers habitables. Hélas! Ce ne sont pas la morale et les idées qui gouvernent le monde mais les lois économiques. Aujourd’hui, l’histoire du monde est d’abord façonnée par les banques, les Bourses et les agences de notation de la santé financière des Etats. Les politiques, les intellectuels, les savants ont perdu le pouvoir.

Nomades
L’humanité est issue d’un creuset africain, d’où elle est partie à la conquête de l’univers il y a des centaines de millions d’années. De ce point de vue, l’humanité est donc essentiellement nomade. Elle n’a pas quitté le sol natal par plaisir mais par nécessité. Pour échapper à un danger, à une mutation climatique, à la guerre, à la faim, à la maladie. Elle s’est aujourd’hui en grande majorité sédentarisée, mais demeurent en Europe des peuples nomades: Manouches, Roms, Gitans, tribus marginales que l’on reconduit parfois vers les lieux d’où elles sont parties.

Faut-il s’en désoler? Je le pense, mais ce n’est pas une raison pour affirmer que la France n’est pas généreuse: elle a créé l’Aide médicale d’Etat, les allocations familiales, toutes sortes de secours pour les plus démunis. Ce qui nous heurte le plus, en fait, c’est que ces nomades, c’est nous. Car nous avons migré, nous aussi, il y a des millions d’années, pour les mêmes raisons qu’eux aujourd’hui.

Femmes
Il m’est arrivé une chose étrange en écrivant, récemment, le passage d’un roman situé en décembre 1848. La nouvelle République avait proclamé le suffrage universel. C’est donc en toute bonne foi que j’ai fait voter mon héroïne, avant de m’apercevoir que les femmes ne faisaient pas partie de cette universalité-là. Il a fallu attendre 1946 pour que les femmes obtiennent le droit de vote.

J’en ai été circonspect, avant de me souvenir qu’aujourd’hui, à travail égal, elles étaient moins bien payées que les hommes. Tous les sociologues nous disent pourtant qu’elles sont plus motivées au travail, souvent plus compétentes, et pour finir plus efficaces. Pourquoi ce déficit de considération et de rémunération de la part des employeurs? A cause, très probablement, des congés de maternité et des absences indispensables à l’éducation ou à la maladie des enfants.

Voltaire prétendait que "les femmes avaient été créées pour apprivoiser les hommes". Devant l’ampleur de la tâche, elles se découragent parfois. Il ne faut pas. Le travail des femmes leur permet de faire face aux divorces si fréquents aujourd’hui, aux abandons, à la tutelle des maris violents, à tout ce qui les enchaînait jadis à des existences dégradantes. Qui n’a pas vu des femmes faire les poubelles des magasins d’alimentation ne peut savoir ce que représente une misérable retraite de réversion, ou pas de retraite du tout, lorsqu’une vie s’est passée dans un foyer brusquement déserté. Et malheureusement, elles n’attendent ni 60 ni 65 ans pour cela.

Une ouverture fermée à double tour

Il faut bien s'y résoudre. C'est un mot d'une grande souplesse féminine et toujours séduisant, mais il est désormais virtuel. Vide de tout sens politique. « L'ouverture », c'est bien sympathique. Ça évoque la fraîcheur, le mouvement, la liberté. Une petite brise aussi. Fugitive comme une euphorie de lendemain d'élection. Légère comme une fragrance noyée dans les odeurs capiteuses du réel.
L'ouverture est morte à vingt ans. Fragilité fatale. En 1988, Michel Rocard avait bien essayé de lui donner un peu d'élan en faisant entrer quelques centristes isolés, et quelques « personnalités de la société civile » dans des gouvernements cadenassés par des tauliers mitterrandiens. Les impétrants, valeureux, n'eurent aucune influence sur la gouvernance du pays et l'expérience ne modifia pas d'un millimètre le paysage institutionnel.
En 2007, un Nicolas Sarkozy sincèrement soucieux de réunir Jaurès et Barrès sur le seuil de la France, réitéra l'expérience en convoquant quelques esprits libres de la gauche. Pour les convaincre, il joua de la curiosité des uns, de l'envie d'agir des autres, mais aussi des frustrations, du goût de revanche ou simplement d'ambitions décomplexées. En regardant la photo sur le perron de l'Élysée, on se demanda même : le nouveau président de la République n'allait-il pas nous faire du Bayrou ?
Ce n'était qu'un instantané sans lendemain. Un désir d'enfant pour un jouet rapidement délaissé : Nicolas Sarkozy confessa très vite qu'il ne rapportait pas une voix. Bref qu'il ne valait rien. Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre, dans tous les sens du terme. Abandonnée délibérément à une dérive droitière -selon l'expression de Jean-Pierre Raffarin- la politique gouvernementale ne sait même plus où est sa gauche. Babord a totalement disparu de son horizon. Jean-Marie Bockel aurait bien aimé, pourtant, que son nouveau mentor lui demande de tirer des bords vers un ouest « moderne ». Las.
Dévalués d'emblée par la vacuité d'un PS moribond jusqu'en 2009, relégués dans des fonctions subalternes, asphyxiés par une omniprésidence ne supportant aucune dissonance, décolorés et aseptisés par la potion de la crainte -l'effroi d'être débarqués- les aventuriers de l'ouverture sarkozienne n'ont jamais monnayé leurs convictions. A l'ombre du pavillon de la solidarité gouvernementale, ils se sont couchés sur le pont à chaque fois que la tempête s'est levée. Seul Martin Hirsch a su rester debout, misant tout ce qu'il représentait -sa différence- pour engager un bras de fer et imposer son RSA. A aucun moment, ses compagnons, eux, n'ont osé contrarier le capitaine quand il prenait le mauvais cap. Otages consentants et silencieux, ils ont préféré descendre à fond de cale pour se faire oublier. Ils y sont parvenus.

Olivier Picard

Ahmadinejad défend Carla Bruni

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a qualifié de "crime" les insultes proférées récemment par un journal extrémiste proche de la ligne dure du régime contre Carla Bruni, l'épouse du président français Nicolas Sarkozy. Le quotidien Kayhan, coutumier de propos insultants et outranciers à l'égard de responsables iraniens ou étrangers, avait assimilé fin août Carla Bruni à une "prostituée" en raison de sa vie privée jugée "immorale". Ces insultes sont "contraires à la religion", a commenté M. Ahmadinejad dans une interview au quotidien gouvernemental Iran. "C'est un crime pire qu'un crime. S'il y a réellement une justice, leurs auteurs devraient être poursuivis", a-t-il ajouté. "Un média peut-il insulter l'épouse d'un président européen? Avec quel Islam cela est-il permis?", a demandé le président iranien sans citer nommément Carla Bruni ni Kayhan.

Kayhan avait également estimé que Carla Bruni méritait la mort, dans plusieurs articles publiés après que l'épouse du président français ait pris la défense de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, mère de famille iranienne condamnée à mort par lapidation dans une affaire mêlant des adultères et le meurtre de son mari. "La République islamique n'approuve pas l'insulte contre les responsables des autres pays", avait alors réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast.

Paris avait toutefois transmis une protestation officielle aux autorités iraniennes. Kayhan, dont le directeur est nommé par le guide de la République islamique Ali Khamenei, a multiplié ces derniers mois les critiques contre le président Ahmadinejad et son entourage, accusés notamment de prendre trop de distance, sur certains sujets religieux ou de société, avec la ligne orthodoxe du régime incarnée par le Guide. Le journal a été poursuivi en justice au printemps par le chef de cabinet du président, Esfandiar Rahim Machaie, qui a toutefois été débouté.

L'aile gauche du PS ne veut pas de DSK


ET POUR CAUSE, IL MÈNERAIT LA MÊME POLITIQUE QUE SARKOZY !