TOUT EST DIT

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mardi 3 décembre 2013

La 'génération Y' est-elle la plus surestimée de l'histoire?

La « génération Y » se compose de jeunes dans la vingtaine, hautement diplômés et ambitieux, mais ayant peu d'argent, peu d'expérience et peu de chances de réaliser leurs idées novatrices. Bien que la plupart des observateurs partent du point de vue que le style ouvert, prêt à collaborer et progressiste de la « génération Facebook » y parviendra à terme, Andrew Hill du Financial Times n'en est pas encore sûr.
Les jeunes professionnels ont de beaux diplômes et une très bonne connaissance de la technologie, mais peuvent difficilement supporter le fait qu'ils ne reçoivent de leurs supérieurs ni soutien ni respect, contrairement à ce dont ils ont bénéficié de la part de leurs parents et de leurs établissements d’enseignement, deux éléments auxquels ils pensent avoir droit. Selon eux, la manière de travailler des entreprises est dépassée, mais ils n'ont pas la possibilité de faire mieux. L'état du marché du travail actuel génère en outre une source supplémentaire de frustration.
Cette lutte entre générations n’est, selon Andrew Hill du Financial Times, pas tout à fait neuve. Charles Dickens décrivait déjà le phénomène dans son livre « Nicholas Nickelby », dans lequel un jeune professeur essaie de briser l'attitude statique de la vieille direction. Il se demande aussi dans quelle mesure il est réaliste de penser que les « millenials » réussiront à imposer à court terme leur vision des choses.
Dans « Generation Facebook », Gary Hamel écrit que ce qu'attendent les jeunes du management est déterminé par leurs expériences en ligne et , selon une enquête auprès de 300 topmanagers de Kingfisher (propriétaire entre autre de B&Q et Castorama), il y a une grande différence par rapport à la connaissance: les responsables plus âgés essaient de protéger leur connaissance, alors que les plus jeunes tentent de la partager autant que possible.
De tels points de vue peuvent être intéressants, mais selon Hill et Ian Cheshire (CEO de Kingfisher), il faudra encore deux décennies avant qu'ils fassent trembler les bases de la culture d'entreprise traditionnelle, structurée de manière hiérarchique- si jamais cela se produit.
Pendant cette longue période que Hill et Cheshire prévoient, il peut néanmoins se passer beaucoup de choses:
- La génération Y n'est pas immunisée contre la tendance des jeunes à devenir plus conservateurs dans la mesure où ils vieillissent et forment une famille.
- Les diplômés européens préfèrent déjà maintenant la sécurité des grandes entreprises et des services de l'état.
- Au royaume Uni, il reste, malgré le cliché de jeunes très entreprenants, des personnes de plus de 50 ans qui, depuis le début de la crise, forment la majorité des nouveaux entrepreneurs et indépendants.
En 1997, Arie de Geus écrivait qu'une grande entreprise abrite sous son toit 3 générations: un groupe de jeunes embauchés, une couche de leaders potentiels entre 30 et 50 ans et un groupe de seniors managers plus âgés. Une « entreprise vivante » veille à ce que chaque génération prépare sa propre succession, mais dans la pratique, on se protège plutôt qu'on ne s'expose à ces nouvelles tendances.
Hill conclut: « Dans « Nicholas Nickelby », le héros échappe finalement à son patron malveillant, mais c'est de la fiction. Dans la vie réelle, il est plus vraisemblable que les jeunes embauchés devront s'adapter à leurs employeurs que le contraire ».

    Un dimanche déjà dépassé

    Un dimanche déjà dépassé


    Si Dieu choisit de se reposer le dimanche, il n’en va pas de même pour la technocratie. Le rapport Bailly, présenté hier au Premier ministre, ne laisse pas augurer la fin de la cacophonie dominicale. À en juger par les propositions de l’ancien directeur de la Poste (établissement fermé le dimanche), les disparités ne seront pas toutes gommées, loin s’en faut.
    Le gouvernement entend cependant faire voter une loi destinée à clarifier la situation actuelle. Et, comme le veut désormais la tradition, il y aura une phase de consultation avant l’élaboration du texte qui sera présenté au Parlement. On souhaite bien du plaisir aux consultants. Le rapport Bailly propose de remplacer un puzzle par un jeu de construction. Il y aura toujours des disparités selon les zones. La liste des commerces ouverts ou pas risque de faire grincer les dents des exclus. On annonce d’ores et déjà « dérogations » et « règles transitoires » qui sont autant de bombes à retardement. Ainsi, l’Alsace-Moselle conservera son statut fixé par le droit local, allègrement contourné par ceux qui profitent des dimanches ouverts au commerce en Allemagne ou chez des voisins moins contraints.
    Jean-Marc Ayrault promet qu’il « n’y aura pas de remise en cause de la règle du repos dominical ». Sauf qu’un tiers des salariés travaille déjà occasionnellement ou régulièrement ce jour-là, volontairement ou non. La future loi devra encadrer les modalités du travail dominical pour éviter les dérives. Il faudra donc accorder les violons des syndicats et ceux des patrons. Le tout sous l’œil des consommateurs qui, eux, veulent majoritairement faire leurs courses le dimanche.
    Ce dossier apporte une nouvelle preuve de l’évolution de la société. La pratique religieuse régresse et les modes de consommation changent. Le e-commerce ignore les heures et les jours d’ouverture. Il est le principal concurrent des enseignes en dur. Le rapport Bailly s’y réfère et prévient que le commerce traditionnel doit se préparer à des heures d’ouverture plus larges. Le débat sur l’ouverture dominicale risque d’être rapidement dépassé par celui sur l’avenir des magasins plombés par les achats sur internet.

    Le « Mélenshow »

    Le « Mélenshow »


    Incontestablement, Jean-Luc Mélenchon est, dans tous les sens du terme, un « acteur » politique qui compte. C'est tellement vrai que son appel à marcher sur Bercy, dimanche, a rencontré un écho inattendu. Ceux que les diatribes du coprésident du Parti de gauche insupportent auraient pourtant pu se contenter de souligner la relative modestie d'une manifestation moins rassembleuse qu'envisagé. Au lieu de cela, ils sont stupidement tombés dans le piège de la provocation qui leur a été tendu en entrant dans une bataille de chiffres. Aux 100.000 participants inconsidérément dénombrés par Mélenchon, la préfecture de police a cru opportun d'opposer une évaluation dérisoire de 7.000 « marcheurs ».
    Si l'Intérieur a pris ainsi le risque du discrédit, c'est tout simplement parce que Jean-Luc Mélenchon irrite profondément le pouvoir. Au-delà de ses outrances, l'ancien ministre délégué à l'Enseignement professionnel assène quelques vérités dérangeantes pour les dirigeants socialistes. Les réactions virulentes de plusieurs solfériniens, hier, ne s'expliquent pas autrement.
    Mais plutôt que d'entrer dans la surenchère verbale où il excelle, mieux vaudrait interroger Mélenchon sur un projet qui a du mal à rassembler ce petit peuple de « nigauds » et d'« esclaves » qu'il méprise et insulte quand il porte un bonnet rouge. Mieux vaudrait le questionner sur l'ambiguïté de ses rapports avec un PC qui conclut des alliances électorales avec le PS honni. Mieux vaudrait savoir, enfin, où il veut emmener ceux que subjuguent ses déclamations.
    La véritable interrogation est de savoir si le « mélenchonisme » ne se réduit pas à un exercice de cabotinage qui s'épanouit dans le « théâtre de rue » ainsi qu'au contact des médias qu'il vilipende tout en les utilisant. En témoigne cette interview sur TF1, mise en scène dimanche, devant un groupe de figurants. Que la chaîne privée se soit prêtée à ce trucage n'est pas glorieux. Que l'ex-trotskiste y ait consenti, ou l'ait demandé, montre que la manipulation de l'opinion n'effraie pas toujours notre « Mélenshow ».

    Antiracisme : en avant, marche !

    Antiracisme : en avant, marche !


    « On est tous pareils ! » – « Nous sommes tous Arabes, Noirs et musulmans ! »… Irréalistes ou surréalistes, les slogans des pèlerins de l’antiracisme avaient samedi un arrière-goût de déjà-vu.
    Ils étaient 600 à Lille, 100 à Amiens et 50 à Abbeville ; 400 à Périgueux, 600 à La Rochelle ; 1 700 à Nantes, 600 à Toulouse ; et ainsi dans d’autres villes. Bref, ils n’étaient pas beaucoup à s’être mobilisés samedi contre le racisme. A Paris, ils étaient entre 25 000 (chiffre des organisateurs) et 3 900 (chiffre de la police).
    Les marches antiracistes ne font plus recette, de l’aveu même de certains participants, comme cet élu de l’Essonne d’origine antillaise, Steevy Gustave : « Je n’arrive pas à comprendre pourquoi nous sommes si peu. » Qu’il s’adresse à Pierre Tartakowski, le président de la Ligue des droits de l’homme, lui a l’explication : « La participation ne pouvait de toute façon qu’être insuffisante face à la gravité de la situation. »
    Nombreux ou pas, l’AFP certifie qu’à Paris « dans une ambiance paisible, se côtoyaient de nombreux Antillais, des francs-maçons ou encore des collectifs de sans-papiers »… Joli tableau pour un téléfilm.
    Des assoces à la ramasse
    Fait notable, la marche de samedi n’a pas été organisée par SOS Racisme, association qui fait du lard depuis déjà pas mal de temps, mais par deux collectifs d’ultramarins : Collectifdom et CM98, « affectés », paraît-il, par les attaques contre Taubira. Ce n’est que dans un deuxième temps que les ont rejoints SOS Racisme, la LDH, la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme, le Mrap, puis les syndicats (« rassemblés autour de valeurs fondamentales ») et enfin la piétaille des mouvements de jeunesse, Fidl, Unef, UEJF…
    Le Parti de Gauche était là, le Parti socialiste aussi ; mais du gouvernement seule George Pau-Langevin était là. Le ministre délégué chargé de la Réussite éducative est une ancienne présidente du Mrap.
    Racismes et réalités
    Après trente ans de rééducation antiraciste, le ministre pouvait en constater le semi-échec. Les Français, confrontés à la réalité de l’immigration-invasion et au racisme anti-Blanc, ne supportent plus la leçon que leur donnent à longueur de discours ou d’émissions des hommes politiques, des journalistes, les gens du show-biz. La complaisance avec laquelle on interviewe les acteurs du film La Marche, Djamel Debbouzze en particulier, les rend insupportables, et leur message avec. Vous êtes formidable, vous en êtes une autre, et ainsi de suite.
    La lutte contre le prétendu racisme, c’est tout ce qui reste au gouvernement pour mobiliser des troupes qui ne défileront pas contre lui. C’est l’ultime leurre qu’il lance au peuple pour détourner sa colère de l’Elysée et de l’Assemblée nationale. C’est la dernière diversion qu’il trouve dans sa besace pour écarter le Front national des urnes des municipales de 2014. Ça sent le roussi pour la Ve République.
    Le ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, a rappelé lundi dans une tribune de Libération que « le combat contre le Front national est un combat fondamentalement culturel ». Car, « on le sait » (c’est quasi scientifique), « le racisme participe au repli sur soi, d’une peur de l’autre ; la culture permet au contraire l’ouverture aux autres ». Une idéologie des années Mitterrand face aux réalités des années 2010 : qu’ils s’étonnent que cela ne marche pas.

    Au cinéma, une femme sur trois est nue ou à moitié nue


    L'industrie du cinéma est toujours un monde d'hommes et malgré quelques signaux positifs, le sexisme reste flagrant dans la distribution des rôles. Une actrice sur quatre doit se dénuder, de plus en plus d'adolescentes sont montrées à moitié nues. Logique, puisque derrière la caméra, on ne compte encore que 9% de réalisatrices. D'après les chiffres de la New York Film Academy.

    Le cinéma du XXIe siècle reste une affaire d’hommes. Une infographie réalisée par la New York Film Academy révèle les disparités flagrantes entre la représentation des femmes et celle des hommes à l’écran. Dans les studios, les rôles-clés de direction et de production sont majoritairement occupés par des hommes. 

    Des rôles féminins hypersexualisés

    D’après les chiffres présentés dans cette infographie, les femmes n’occupent que 30% des rôles qui à texte dans les films ; parmi celles-ci, une sur trois sera présentée dans une tenue sexuellement suggestive ou partiellement nue. Plus inquiétant, la représentation de corps dénudés de mineurs a progressé de 32% entre 2007 et 2012. Un signe d’une tendance au jeunisme qui affecte le cinéma et toute la société, et qui transforme les adolescentes en lolitas programmées pour séduire. Sur l’ensemble des actrices amenées à figurer dans un film, plus d’un quart seront déshabillées à l’écran, contre seulement 9% des hommes. 

    De fait, les actrices gagnent moins, même lorsqu’elles gagnent beaucoup : l’acteur le mieux payé d’Hollywood,  Robert Downey Jr, a gagné 75 millions de dollars en 2013, alors qu’Angelina Jolie, actrice la mieux payée, en a gagné 33. Les cachets record du cinéma ne sont jamais empochés par des femmes. 

    91% des réalisateurs et 98% des monteurs sont des hommes

    Cette disparité de représentation n’a rien d’étonnant, puisque le secteur est encore largement géré et dominé par les hommes : on compte une femme pour 5 hommes dans les travailleurs du cinéma, seulement 9% de réalisatrices, 15% de scénaristes, 17% de productrices exécutives, un quart de productrices, 20% de monteuses, et 2% de cadreuses… 
    Dans toute l’histoire des Oscars, quatre réalisatrices ont été nominées pour l’oscar du meilleur réalisateur, une seule l’a emporté : Kathryn Bigelow en 2010. Parmi les 19 catégories de l’édition 2013, 140 hommes étaient nominés, contre 35 femmes. Logique, les trois quarts des membres du jury des Oscars sont des hommes. 

    La New York Film Academy a néanmoins tenu à féliciter les signes de progrès du cinéma sur la question de la parité et des stéréotypes de genre, en mettant en valeur les nouvelles femmes influentes du secteur, comme Lena Dunham, créatrice de la série Girls, qui s’attaque sans complexes à la plupart des clichés sur la féminité, ou encore la productrice Kathleen Kennedy (E. T., Jurassik Park, Le Sixième Sens ou l’épisode 7 de Star Wars). Des rôles modèles aussi sont rappelés, comme autant d’exemples à suivre pour mettre en scène des héroïnes moins lisses et moins stéréotypées : Katniss Everdeen de Hunger Games, Lisbeth Salander, ou Marjane Satrapidans Persepolis.