mercredi 2 juillet 2014
Comme vous voulez
Comme vous voulez
C’est une de ces histoires qui rendent la politique délicieuse. A en croire « L’Express », le chef du gouvernement n’était pas content du tout lors d’un récent conseil des ministres. Une éminence ayant tutoyé un collègue, il s’énerva, choqué que le protocole soit si peu respecté. « On n’est pas au PS ici » fit-il sèchement remarquer. On s’en tint là. L’anecdote illustre le souci des formes des socialistes les postes une fois conquis. Camarades dans l’opposition, bons bourgeois au pouvoir... Déjà François Mitterrand, à peine élu président, avait dû affronter ce problème. Il le fit à sa manière, glacée. Un vieux militant l’accueillit en province : « On se connaît depuis si longtemps, dit-il. On se tutoie toujours ? ». Mitterrand répondit simplement : « Comme vous voulez ».
Troisième Guerre mondiale à l'horizon!
Les grands profiteurs de ce modèle de société sont les financiers de la planète et les sociétés de l’ombre qui rongent les puissances d’antan. Aucun Etat de type nouveau ne leur résiste ; Seuls les Etats du type dit traditionnel, synonyme de rétrograde semblent échapper à la règle dont le plus grand est la Fédération de Russie.
Le panacée est le rattachement farouche à ses racines, conservation des traditions contre vents et marées, droit à l’autodétermination, sauvegarde de ses frontières souveraines, répudiation de toute déviation sexuelle et, avant tout autre chose, l’exercice de la religion nationale maintenant l’authenticité de la nation.
Jean-Michel Vernochet, écrivain, politologue, spécialiste de la théorie des complots, expert du Proche-Orient et de l’Europe de l’Est nous livre sa conclusion sur le frappant parallélisme entre 1914 et 2014.
La Voix de la Russie. Il y a 100 ans la Première Guerre Mondiale commençait… Voyez-vous un parallélisme avec la conjoncture actuelle ?
Jean-Michel Vernochet. Vous avez parfaitement raison de voir l’orage qui monte à l’horizon et à la périphérie de l’UE c’est-à-dire en Ukraine, en Irak, en Syrie et peut-être même au Liban, alors que la plupart d’analystes en voit peut-être une mais beaucoup plus éloigné : en Asie, en mer de Chine, dans la montée en puissance économique et surtout militaire de la Chine et les tensions qui se font jour notamment avec le Japon… Aux yeux des mêmes analystes, le Japon jouerait le rôle de la France en 1914 ! Il tiendrait la même position à ce qu’il paraît !
En 1914, nous avions un grand Empire qui amorçait son déclin qui était la Grande-Bretagne. Aujourd’hui c’est les Etats-Unis mais qui, malgré tout, restent une grande puissance militaire.
Je n’oserai dire que cette montée des périls à l’Extrême Orient qui est bien réel et qui s’explique par la bataille pour le contrôle du bassin du Pacifique. Maintenant nous ne sommes plus à l’heure du bassin de la Méditerranée mais à celle du Pacifique, voire au-delà avec l’installation d’une hégémonie réelle pensée par les Etats-Unis en 1945. « Vers la domination mondiale » était le titre d’un ouvrage d’un visionnaire-précurseur, ancien trozkiste et néo-conservateur avant la lettre qui s’appelait James Bernan.
Maintenant pour revenir plus près de nous et puisque vous avez évoqué Princip qui appartenait à un mouvement des tueurs des mona rques ! Si non voit la liste des monarques qui pendant deux décennies ont été assassinés… - Eh bien, cette liste est très significative et impressionnante ! On peut se faire un parallèle entre ces nihilistes c’est-à-dire anarchistes qui veulent abolir toute hiérarchie sociale, qui prônent la tabula rasa et qui prépare le terrain pour la révolution de 1917 en Russie et les fanatiques islamistes jihadistes qui sont à l’œuvre, qui gagnent du terrain et qui aujourd’hui menacent la sécurité européenne alors même que ces armées salafistes maintenant ont été sollicitées et encouragées, conseillées et encadrées par les Etats-Unis depuis 1979 et avant même l’invasion soviétique d’Afghanistan. Aujourd’hui les Etats-Unis connaissent un retour de flamme : Qui sème le vent, finit par récolter la tempête ! Là on peut supposer qu’à l’Est de l’Europe une guerre est en gestation ! Je pense qu’il y a des signes et nous allons les évoquer ensemble…
LVdlR. En passant au dossier ukrainien…
Jean-Michel Vernochet. En Ukraine, les fanatiques sont vraiment des fanatiques ultra, mais ils sont surtout instrumentés par les Eta ts-Unis, par le truchement de la CIA !
LVdlR. Que pensez-vous de la position du président Porochenko qui, épaulé par les Occidentaux, se fait intraitable sur le problème de la Crimée qu’il considère comme une annexion ?
Jean-Michel Vernochet. Vu de la France, j’ai l’impression que le président Poutine essaye de louvoyer pour éviter les obstacles : les pièges tendus, les chausse-trapes, etc. qu’on sème sur son chemin. On a vu que la Douma est revenue sur la loi permettant à l’Etat qu’est la Fédération de Russie d’intervenir pour protéger les minorités russes menacées. C’est un geste ! Maintenant je ne sais pas si cette concession apparaît presque comme le début d’une cha îne de concessions à perpétuité !
On demande au Président Poutine de retirer ses troupes qui sont à la frontière, mais il n’y a plus de souveraineté russe si les troupes ne sont plus là ! Pour revenir à votre question : 1919, c’est la fin de la guerre avec le traité de Versailles (mais la guerre va se prolonger à l’Orient jusqu’en 1923 et le traité de Lausanne)… Mais déjà en 1919, on voit bien que sous l’influence des franc-maçons et du président franc-maçon Wilson, que le principe des minorités l’emporte sur le principe de l’intangibilité des frontières ! Donc là il y a une mutation du droit international. Les deux principes vont continuer à cohabiter. Mais le principe des minorités va s’affirmer de plus en plus ou le principe de la souveraineté des peuples et de leur capacité à s’autodéterminer – l’expression du Général De Gaulle ! – et à choisir leur destin… La Crimée s’est exprimée de façon totalement non-équivoque, à l’unanimité pour son indépendance et puis pour son rattachement à la Russie.
Tout le processus légal qui s’est opéré n’a pas été reconnu par le président Porochenko qui semble faire des concessions. On a bien vu que le cessez-le-feu qui devait durer plusieurs jours, en fait n’est jamais intervenu véritablement. Les combats font rage dans l’abominable silence médiatique occidental. On ne sait absolument pas ce qui se passe au Sud et à l’Est de l’Ukraine actuellement à travers nos médias concentrés sur le football la Coupe du monde oblige !
Toujours est-il que là on a une pierre d’achoppement avec cette affaire de Crimée. Même si Porochenko exige le retour de la Crimée, il est bien clair que le rattachement de la Crimée qui est plutôt un retour, est irréversible ! C’est mon sentiment sinon Monsieur Poutine n’existe plus politiquement ce qui, je pense, ne sera pas le cas !
Donc en fait nous avons un casus belli, car le ver est dans le fruit ! Cela ne peut que déboucher sur un véritable conflit à un moment donné ou à un autre, volens nolens! Bon gré mal gré la Russie sera obligée d’intervenir au Donbass pour défendre ses intérêts dans cette partie de l’Ukraine.
Toutes les forces occidentalistes vont s’efforcer à pousser la Russie dans cette direction, mais il est vrai que nous sommes dans une situation où le dos au mur, la Fédération de Russie ne pourra pas reculer.
D’ailleurs si vous avez bien écouté le discours de M.Porochenko à Bruxelles, vous auriez remarqué qu’il est sans ambigüités. Sans jouer les Cassandres – je ne suis pas le prophète et nul n’est prophète d’ailleurs dans son pays ! - je vois un conflit qui monte. Nous saurions si M.Porochenko ne met pas d’eau dans sa vodka, nous ne pourrons pas l’éviter ! Et ce conflit ira jusqu’aux frontières européennes c’est-à-dire jusqu’à la Pologne. Nous aurons un embrasement majeur. Bien sûr, il n’y aura certainement pas d’échanges de tirs balistiques. Le conflit restera conventionnel. Mais la cassure qui en résultera entre l’Occident et l’Orient fera rejeter la Russie vers le vaste bloc Eurasiatiques en formation. Grand dommage pour l’Europe qui manquera sa chance de devenir véritablement européenne et de constituer cette Europe-puissance que les véritables Européens appellent de leurs vœux !
Mon tempérament me porte au pessimisme qui est une sorte de réalisme. Si on voit bien ce qui se passe en Irak où le diable est sorti de sa boîte ! Je pense d’ailleurs que l’Ukraine, l’Irak et la Syrie forment un continuum de conflits, de guerres ! Et ces conflits ne sont pas étrangers les uns aux autres. C’est une seule et même guerre que l’Occident vit à sa périphérie !
J’ai édité un livre qui s’appelle « Les Egarés » sur le salafo-wahhabisme qui donne la clé du conflit actuel en Irak. L’une des clés majeures ! Si l’on veut comprendre ce phénomène, il faut de toute urgence lire ce livre. Il faut aller aux racines du mal pour pouvoir les curer !
Commentaire de l’Auteur. Y a-t-il un moyen de regagner le paradis perdu de l’Europe d’antan ? Oui, à condition de se mettre à l’unisson avec les salafistes c’est-à-dire réinsérer la religion dans le contexte national et réintroduire la notion du patriotisme. La triste vérité est que ce chemin ne saurait se faire sans effusion de sang. La Russie de nos jours en a payé le tribut lors de la Seconde Guerre Mondiale à laquelle la France a presqu’échappé aussi bien que pendant les guerres de décolonisation. On se demande si la France peut s’engager dans ce chemin ou si elle préfère faire place aux nouveaux venus qui fêteront leur victoire comme celle de football en festoyant joyeusement dans la cour de la Pyramide de Louvre.
La malédiction des « ex »
La malédiction des « ex »
Nicolas Sarkozy serait-il en train, à son corps défendant, de se « chiraquiser » ? Son placement en garde à vue constitue une « première » historique pour un ancien chef de l'État, tout comme avait été « inédite », sous la V e, la condamnation de Jacques Chirac à deux ans de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. À ceci près que Jacques Chirac fut condamné sans avoir jamais été mis en garde à vue, alors que Nicolas Sarkozy, placé en garde à vue, n'est pas encore, à ce que l'on sache, condamné. On ajoutera que la peine infligée à Jacques Chirac intervint dans un climat général d'indulgence et de compassion envers un ex-président déclinant, quand beaucoup guettent avec avidité une éventuelle condamnation du présomptueux Nicolas Sarkozy.
Tout cela pour dire que notre pays baigne depuis de longues années dans le remugle des affaires liées au financement des partis ou des campagnes électorales. Ni la fonction présidentielle ni l'image de notre république ne sortent grandies de ces feuilletons à scandale qui nourrissent le populisme.
La notion d'immunité présidentielle contribue à l'ensevelissement des dossiers en cours de mandat et abîme la vie démocratique en l'installant dans l'ère du soupçon permanent. Tout cela conduit à cette malédiction des « ex » à qui les juges, frustrés pendant trop longtemps, demandent des comptes lorsqu'ils ne sont plus protégés. C'est aussi ce décalage dans le temps, avec des enquêtes différées, qui contribue à l'impression d'acharnement.
Il est évident que la procédure coercitive retenue à l'encontre de Nicolas Sarkozy, ainsi que l'interpellation à leur domicile, avant leur placement en garde à vue, de deux hauts magistrats, traduisent très symboliquement une volonté décuplée des enquêteurs d'étayer leurs charges. Il y avait trop d'affaires « pendantes » autour de Nicolas Sarkozy pour que celui-ci échappe à cette rude épreuve de vérité. Quelle qu'en soit l'issue, une réflexion s'imposera sur l'exigence éthique attendue, en toutes circonstances, de la part des politiques comme des magistrats.
Bercoff : la chasse au Sarko continue
Pour André Bercoff, la mise en examen de l'ancien président de la République est un nouvel épisode de la chasse au Sarko. Mais attention à ne pas réveiller la bête. Le retour de Montesarko pourrait être pour bientôt.
Un spectre hante le petit monde politico-médiatique: Nicolas Sarkozy, ce pelé, ce galeux d'où nous vient tout le mal. Résumons: la dette, c'est lui. Le déficit, c'est lui. La corruption, encore lui. Avant Nicolas, il n'y avait jamais eu d'écoutes téléphoniques commanditées par un chef d'Etat. Avant Nicolas, il n'y avait jamais eu abus de faiblesse, visites guidées et généreuses de monarques étrangers, fausses factures et vrais dessous de table à tous les étages. Rappelons-nous: Nicolas Sarkozy a inventé la Françafrique, d'où les remerciements de Kadhafi. Nicolas Sarkozy ne respire qu'au Fouquet's
, ne nage que chez Bolloré, ne se loge que chez Bouygues et ne joue aux cartes qu'avec Balkany. Avant Balladur et ses comptes de campagne, avant 2007 et ses dérives, la France était une république vertueuse, juste, prospère, où les petits oiseaux chantaient aux oreilles enamourées des Bisounours intellectuels. Cinq ans de sarkozysme ont mené le pays aux résultats que l'on connaît: précipices béants dans lesquels se débat un Hollande qui fait ce qu'il peut. Mais comment remonter une pente si dure et si glissante?
Un spectre hante le petit monde politico-médiatique: Nicolas Sarkozy, ce pelé, ce galeux d'où nous vient tout le mal. Résumons: la dette, c'est lui. Le déficit, c'est lui. La corruption, encore lui. Avant Nicolas, il n'y avait jamais eu d'écoutes téléphoniques commanditées par un chef d'Etat. Avant Nicolas, il n'y avait jamais eu abus de faiblesse, visites guidées et généreuses de monarques étrangers, fausses factures et vrais dessous de table à tous les étages. Rappelons-nous: Nicolas Sarkozy a inventé la Françafrique, d'où les remerciements de Kadhafi. Nicolas Sarkozy ne respire qu'au Fouquet's
, ne nage que chez Bolloré, ne se loge que chez Bouygues et ne joue aux cartes qu'avec Balkany. Avant Balladur et ses comptes de campagne, avant 2007 et ses dérives, la France était une république vertueuse, juste, prospère, où les petits oiseaux chantaient aux oreilles enamourées des Bisounours intellectuels. Cinq ans de sarkozysme ont mené le pays aux résultats que l'on connaît: précipices béants dans lesquels se débat un Hollande qui fait ce qu'il peut. Mais comment remonter une pente si dure et si glissante?
Pendant ces cinq ans, on a traité Sarkozy de tous les noms. Florilège authentique: le menteur. Le voyou de la République. La tache sur le drapeau. Le nabot. Le machin. Le facho. Le réac. Depuis deux ans, cependant, depuis que la victoire aux doigts de roses a éjecté le nain de son siège usurpé, l'on aurait pu penser que l'affaire se calmerait, et qu'il se ferait oublier, voire qu'il se tairait enfin à jamais. Que nenni: à la grande tristesse d'une partie de la gauche et d'une partie de la droite, le ventre est encore fécond d'où peut jaillir la bête immonde. De Mélenchon à Marine, le souhait est le même: kill Sarko. Que l'on en finisse.
Il ne s'agit pas ici de discuter de sa mise en examen: ce n'est pas une chronique de juriste. Mais ceux qui veulent en finir avec l'ex-président, ont intérêt à le museler pour de bon. Pour ne pas transformer la séquence, rage et volonté aidant, en retour du Comte de Montesarko, plus vite que l'on ne pense.
La démocratie du soupçon
La démocratie du soupçon
C’est un curieux cocktail que viennent de concocter magistrats et policiers en mettant en garde à vue un ancien président de la République. Une mixture faite de suspicion et d’arrière-pensées, un mélange amer pour quiconque pense que la justice doit s’exercer sereinement.
Non qu’il faille traiter Nicolas Sarkozy différemment d’un justiciable lambda, même si, ancien chef de l’Etat et membre de droit du Conseil constitutionnel, il n’est pas tout à fait Mister Nobody. Mais sa garde à vue est un événement tellement spectaculaire qu’elle nourrit forcément le soupçon. D’abord sur les juges : s’acharnent-ils sur celui qui les a si souvent rudoyés, n’ont-ils pas un agenda directement corrélé au calendrier politique ? Soupçon sur le pouvoir, également : n’est-il pas à la manœuvre, n’instrumentalise-t-il pas dans l’ombre cette succession d’épisodes ? Soupçon sur les procédures : ces multiples affaires qui servent chacune de marchepied aux autres, alternant non-lieu et saisine connexe, illustrent-elles une bonne façon d’exercer la justice ? Soupçon sur Nicolas Sarkozy lui-même : l’accumulation des procédures finira-t-elle par ébranler la foi de ses partisans, et à tout le moins ne va-t-elle pas dégoûter de la vie publique l’ancien président ? Soupçon sur ses amis-ennemis de l’UMP : sont-ils tous dévastés par l’immobilisation même temporaire de celui qui pense pouvoir les battre tous ?
Rien de tout cela n’est démontrable, bien sûr. Mais ce doute profond crée le malaise. Dans un pays malade qui accumule les contre-performances économiques et sociales, cette suspicion qui s’insinue dans tous les interstices de la vie publique achève de convaincre le plus grand nombre que, décidément, la politique est irrécupérable. Mauvais signal pour la démocratie.
Inscription à :
Articles (Atom)