TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 2 mars 2012

Taxe à 75% : Les Français disent oui

61% des Français sont favorables à la proposition de François Hollande de créer une tranche d'impôt à 75% au-delà d'un million d'euros de revenus annuels, selon un sondage de TNS Sofres-Mediaprism pour I-TELE.
Six Français sur dix (61%) sont favorables à la proposition de François Hollande de créer une tranche d'impôt à 75% au-delà d'un million d'euros de revenus annuels, selon un sondage de TNS Sofres-Mediaprism pour I-TELE publié vendredi. 36% des personnes interrogées se disent « tout à fait favorables » à cette mesure, 25% « plutôt favorables », soit un total de 61%. 16% y sont « tout à fait opposés » et 13% « plutôt opposés », soit un total de 29% d'avis contraires. 10% sont sans opinion.

« Folie fiscale »

Selon TNS Sofres, seuls les sympathisants UMP se disent en majorité défavorables (65% contre 29%) à la mesure préconisée par le candidat socialiste à la présidentielle. Le candidat PS François Hollande a dévoilé annoncé cette proposition lundi, s'attirant les foudres de la droite et de Nicolas Sarkozy, qui dénonce une « folie fiscale ».
De manière générale, 39% des personnes interrogées trouvent que François Hollande avance « plutôt de bonnes propositions » et 35% « plutôt de mauvaises propositions ». Selon ce sondage, le candidat du MoDem François Bayrou arrive en tête des candidats concernant la qualité des propositions. 42% pensent qu'il fait « plutôt de bonnes propositions », 12% qu'il fait « plutôt de mauvaises propositions ». Mais 25% (le taux le plus élevé à l'exception d'Eva Joly) qu'il ne fait... « pas de propositions ».

(Sondage réalisé en ligne le 1er mars auprès d'un échantillon national de 1.010 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas)

LES FRANÇAIS SONT DES CONS...MAIS ÇA TOUT LE MONDE LE SAIT !!!

"Epuration" : Copé accuse Hollande

Jean-François Copé a estimé vendredi, à propos de la polémique sur le recours au mot "épuration" par Nicolas Sarkozy, que "le dérapage" était du côté des termes employés par François Hollande sur les hauts fonctionnaires.
Interrogé lors d'une conférence de presse sur un éventuel "dérapage" du président-candidat, le secrétaire général de l'UMP a répondu: "Ecoutez, je ne vois pas de quel côté il est ! Pardon... Je demande que l'on regarde ce qu'il en est. Je reprends la phrase de M. Hollande: 'les hauts fonctionnaires liés à ce système auront forcément à laisser la place à d'autres' ".
"Si ça ce n'est pas l'annonce très claire du lien à faire avec la célèbre phrase de M. (Paul) Quilès (ancien ministre de François Mitterrand), en 1981, lorsqu'il expliquait, dans l'euphorie du moment, 'il ne faut pas dire que des têtes vont tomber, il faut dire lesquelles'... On est exactement dans le même état d'esprit", a-t-il ajouté.
"Ce serait M. Sarkozy qui serait en cause ? On rêve là ! Il est quand même grand temps que chacun comprenne que, sur des sujets comme ceux-là, il est normal que nous répondions. Ce sont des menaces qui en disent long sur l'état d'esprit de M. Hollande".

Bertrand : "Pourquoi Hollande n'assume pas ses amitiés?"

INTERVIEW DE LA SEMAINE - Xavier Bertrand a reçu leJDD.fr cette semaine, dans le cadre de notre série de grands entretiens hebdomadaires. Proposition de François Hollande de taxer les millionnaires à 75%, sauvegarde du site de Florange, climat de la campagne électorale… le ministre du Travail commente l'actualité du moment. "Hollande mise sur la croissance comme on mise au casino", dénonce-t-il notamment. Quant à son propre rôle - que certains jugent effacé - auprès du candidat UMP, le porte-parole de la campagne de 2007 estime "être à fond", et précise qu'il fera partie d'un "comité politique" mis en place par Nicolas Sarkozy. 

Que pensez-vous de la proposition de François Hollande de mettre en place une taxation à 75% des revenus annuels supérieurs à un million d'euros?
Ou quand Hollande fait du Mélenchon pour faire diversion… C'est une opération de communication pour faire oublier qu'il y a dans son programme une augmentation d'impôt généralisée, non pour les plus riches mais pour tous les Français. Donc pour faire passer la pilule d’un nouvel impôt pour la dépendance, il essaye de faire croire que seuls les plus riches paieront.
C'est le sens de cette dernière proposition…
(Il coupe)… qui a été annoncée dans la plus totale improvisation! La preuve, Jérôme Cahuzac, responsable de la fiscalité de François Hollande, n'était même pas au courant. C'était simplement un coup médiatique, qui montre que cette campagne et ce candidat ne sont pas préparés.
Taxer les plus riches n'est donc pas une solution? Dans Le Parisien, lundi, vous disiez être choqué par certains hauts revenus…
Cela fait longtemps que je dis que certains revenus sont indécents, c'est vrai. Mais la proposition de François Hollande d’augmenter la tranche marginale rapporterait à peine 300 millions d'euros. François Hollande dit aux Français : "Je ne vous demande aucun effort, je vais faire payer les plus riches, et cela suffira". Le problème c’est qu’avec François Hollande, on est riche très vite! Je vous rappelle que selon lui, un couple gagnant 4.000 euros est riche…
«Certaines rémunérations sont indécentes, c'est un fait»
Nicolas Sarkozy a promis, comme en 2007, de mettre fin aux parachutes dorés. Pourquoi ne pas l'avoir fait avant?
Certaines rémunérations sont indécentes, c'est un fait. Et quelques grands patrons ont eu des comportements intolérables. Ils nous ont répondu qu'ils allaient mettre en place une "soft law". Ce code de bonne conduite est respecté par la quasi totalité, mais pour les quelques-uns qui ont des comportements de rapaces, cette "soft law" ne suffit plus, donc il faut une loi.
Le chômage a encore augmenté en janvier…
On a évité l'explosion du chômage, maintenant on ralentit sa progression, mais ce n'est pas suffisant. Ce que l'on veut, c'est faire reculer le chômage. C'est le sens du dispositif "zéro charge pour les jeunes", des accords compétitivité-emploi ou du recours à l’activité partielle.
Le contrat de génération de François Hollande ne permettrait-il pas de faire baisser le chômage?
Qui a dit "moi j'ai essayé, ça ne marche pas, c'est un formidable effet d'aubaine pour les entreprises"? Martine Aubry! Personne ne sera jamais aussi sévère qu'elle sur ce sujet. Ce contrat, cela revient à un contrat d'apprentissage avec un jeune et un maître de stage, mais au rabais car sans diplôme à la fin. Et cela existe déjà, les entreprises n'ont pas attendu François Hollande pour faire du tutorat : il y a entre 100.000 et 150.000 tuteurs aujourd'hui, auxquels s’ajoutent 300.000 maitres d’apprentissage. Si le contrat de génération était vraiment une solution, il en parlerait matin, midi et soir.
Nicolas Sarkozy a assuré qu'il était possible de sauver Florange, comme il avait aussi promis de sauver Gandrange en 2008…
Il a tenu parole : tous les reclassements promis ont été obtenus! Le Président de la République a annoncé qu’Arcelor Mittal allait investir dès à présent 17 millions d’euros pour permettre la réouverture des hauts fourneaux au second semestre, et pour développer des nouvelles installations et produits.
Les salariés de Florange ne semblent pas convaincus par cette annonce…
Ils estiment que tant que les hauts fourneaux ne rouvrent pas, ils doivent continuer leur mouvement. Ils savent ce que je viens de vous expliquer, mais ils sont comme Saint-Thomas.
«Quand des journaux sont financés par des millionnaires de gauche, quelqu'un trouve-t-il quelque chose à redire?»
François Hollande a pointé "l'inélégance" de Nicolas Sarkozy pour avoir stigmatisé sa compagne Valérie Trierweiler. Le comprenez-vous?
Quand on voit les déclarations des lieutenants de Hollande, cela me fait doucement sourire… J'ai été attaqué personnellement par Najat Vallaud-Belkacem, et je ne l'ai entendu ni démentir ni condamner. Il ne faut pas qu'il y ait deux poids deux mesures.
Vous êtes un homme politique et un ministre en fonction, Valérie Trierweiler n'est "que" la compagne de François Hollande…
Nicolas Sarkozy a été attaqué sans cesse pendant cinq ans. Le PS veut le faire passer pour l'ami des riches, mais rappelez-moi qui a financé le loyer de la permanence de campagne de madame Royal? (Pierre Bergé, copropriétaire du Monde, Ndlr) Quand des journaux sont financés par des millionnaires de gauche, quelqu'un trouve-t-il quelque chose à redire?
Vous pensez donc que Le Monde roule pour François Hollande?
Avez-vous vu certaines Unes de Libération, du Monde! C'est leur droit de faire ça, mais c'est aussi le nôtre de dire que l'on n'est pas dupe. Pourquoi Hollande se cache et n'assume pas ses amitiés?
Nicolas Sarkozy, en tant que chef d'Etat, n'aurait-il pas dû éviter ce genre de phrase?
Mais les socialistes sont dans une escalade verbale depuis cinq ans! Eux auraient le droit de s'en prendre à lui matin, midi et soir, et lui n'aurait pas le droit de s'exprimer?
«Hollande aurait aimé avancer masqué»
Le match s'annonce donc musclé…
Une élection présidentielle, c'est une confrontation! Et nous nous souhaitons qu’elle se fasse sur les idées. Tout a changé depuis l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, l'esprit change, la dynamique change, et elle est de son côté. Les socialistes, eux, sont sous pression, et Hollande a horreur de ça. Il aurait aimé avancer masqué, sans dire les choses, mais ce n'est pas ce que les Français attendent.
L'entourage de Nicolas Sarkozy espérait que les courbes se croiseraient en février, et ce n'est pas le cas. Cela vous inquiète-t-il?
Pas du tout, car cela se jouera dans les 15 derniers jours. Les idées sont chez Nicolas Sarkozy. François Hollande est en campagne depuis des mois, et je cherche toujours une vraie idée dans son programme. Quel est son projet de société? L’antisarkozysme ne suffira pas.
Qu'est-ce qui a changé par rapport à la campagne de 2007?
La crise nous a obligés à changer notre façon de faire de la politique. Les Français ont conscience que si on veut garder notre modèle social, il faut des réformes importantes dans le domaine économique. Il faut davantage de compétitivité. François Hollande pense, lui, que le statu quo est possible.
François Hollande compte sur un regain de croissance sur le moyen terme...
Il mise sur la croissance, comme on mise au casino. Mais la présidentielle n'est pas un jeu. La croissance ne se décrète pas, il faut la favoriser. Nous nous voulons réduire la dépense publique et favoriser la compétitivité et l'emploi. François Hollande fait tout le contraire. Les socialistes français sont parmi ceux, en Europe, qui présentent les recettes les plus démodées, les plus décalées. Ils ont quinze ans de retard.
«Nicolas Sarkozy tient un discours de vérité»
Qu'avez vous pensé du mea culpa de Nicolas Sarkozy, mercredi 22 février au JT de France 2, quand il a évoqué les "erreurs" de son début de mandat?
Le journaliste (David Pujadas, Ndlr) lui a posé une question et le président y a répondu en toute sincérité. Même si les questions des priorités des médias ne reflètent pas toujours les questions et les attentes populaires. Nicolas Sarkozy tient un discours de vérité : il dit les choses. C'est là la différence fondamentale avec l'ambiguïté de François Hollande.
Nicolas Sarkozy reste toutefois le président le plus impopulaire en terme de cote de popularité…
Comme tous les dirigeants dans le monde qui sont aux responsabilités au moment de la crise la plus grave depuis 1929. Mais Nicolas Sarkozy nous a évité une nouvelle crise de 1929! Est-ce qu'il y aurait eu un meilleur capitaine que notre président dans la tempête? Tout le monde s'accorde à reconnaître que non.
«Les Français détestent ceux qui s'autoproclament d'avance»
Les ministres semblent très peu impliqués dans la campagne. Le regrettez-vous?
Quatre meetings par semaine, plusieurs interviews dans les médias et les questions au gouvernement et en permanence sur le terrain…. Moi comme les autres sommes à fond dans cette campagne. De plus, Nicolas Sarkozy réunit un comité politique à partir de cette semaine, dont plusieurs membres du gouvernement vont faire partie. C'est la preuve que tout le monde est associé.
Comment voyez-vous votre avenir après la présidentielle?
Un escalier se monte marche par marche. Je ne vais pas tomber dans le piège qui consiste à s'arroger des postes, des prérogatives avant la fin du combat. Je laisse cette indécence aux socialistes.
Certains cadres de l'UMP nourrissent pourtant des ambitions en vue de la présidentielle de 2017…
Je veux bien commenter l'actualité, le projet socialiste, les idées que nous défendons. Pour le reste… Les Français détestent ceux qui s'autoproclament d'avance. Ceux qui font ça, certains socialistes notamment, ont juste oublié une chose : ce sont les Français qui décident.
*LeJDD.fr informe ses lecteurs que Xavier Bertrand n'a pu se prêter au jeu de la vidéo "Si j'étais élu président". Retrouvez l'ensemble de ces interviews vidéo en cliquant ici.


Nicolas Sarkozy aux fourneaux chez Mittal 


Après avoir préservé l'industrie textile chez Lejaby, les énergies renouvelables avec Photowatt, voici Nicolas Sarkozy en sauveur de la sidérurgie française à Florange : 17 millions d'euros investis par Mittal « maintenant » et « à la demande de l'État français » pour redémarrer l'un des hauts-fourneaux, plus 7 millions pour un nouveau gazomètre et huit autres pour développer de nouveaux produits. Une fois encore, devait-on comprendre, le volontarisme présidentiel et son entregent ont permis de trouver une solution au problème. D'où vient alors le malaise ? Du fait que l'annonce faite hier en direct sur France Inter s'inscrivait avec un naturel si confondant - ou un cynisme ? - dans une « séquence » ouvertement électoraliste. Un « coup de campagne » qui risque cependant de vite atteindre ses limites. Car, concernant Arcelor Mittal, avant Florange, il y a eu Gandrange et l'engagement pris en 2008 sur la non-fermeture de l'aciérie - désormais gravé dans le marbre de la stèle édifiée aux « promesses non tenues de Nicolas Sarkozy ». Les premiers concernés ont d'ailleurs déjà manifesté leur scepticisme, relativisant l'ampleur de l'investissement nouveau. Et le groupe sidérurgique a lui-même atténué son engagement en le conditionnant à une reprise de l'économie ! Il y a eu aussi ce sentiment désagréable, comme lors des deux emblématiques dossiers précédents, qu'il s'agit moins là d'une vraie décision économique que d'une action de service commandé à des chefs d'entreprises « amis » destinée moins à pérenniser l'emploi des ouvriers menacés que celui à venir du président-candidat.
 

Un ministre allemand veut confier l'économie grecque à un commissaire européen

Le ministre allemand de l'économie, Philipp Rösler, voudrait voir l'un des 27 commissaires européens se charger spécialement de la remise sur pied de l'économie grecque, et a déclaré dans un entretien publié vendredi 2 mars dans le quotidien  Handelsblatt "ne pas comprendre que la Grèce s'oppose à cette proposition". 
Le "commissaire à la reconstruction" aurait "la responsabilité principale des élans de croissance et de la mise en œuvre des réformes" dans le pays, a suggéré le ministre libéral (FDP). Il coordonnerait notamment les propositions d'aide des Etats membres. M. Rösler a redit sa déception devant le peu d'entrain de la Grèce à accepter les offres allemandes de soutien. "Il est d'autant plus important maintenant que la Grèce soit enfin prête à plus de coopération", a-t-il dit. En début de semaine, un document émanant de son ministère avait circulé qui dressait un bilan décevant des initiatives lancées par l'Allemagne pour soutenir l'effort grec.

"Je ne comprends pas que du côté grec on s'oppose à cette proposition", a-t-il ajouté à propos de l'idée d'un commissaire dédié. "J'ai parfois l'impression que le peuple grec est conscient des sacrifices nécessaires, mais que les élites grecques ne veulent pas renoncer à leurs privilèges", a-t-il poursuivi. L'Allemagne avait déjà lancé l'idée d'un "commissaire aux économies" qui veillerait aux finances grecques, une idée rejetée par la plupart de ses partenaires et par les Grecs eux-mêmes, qui y voyaient une tentative de mise sous tutelle très malvenue. M. Rösler est coutumier des déclarations à l'emporte-pièce sur la Grèce. Il avait évoqué publiquement une faillite du pays il y a quelques mois, embrasant les marchés.

MANQUENT PAS D'AIR CES PUTAINS DE BOCHES !!!

Vertiges de campagne

Toute campagne électorale a des airs de bonneteau, on ne sait plus sous quelle carte est caché l’as de cœur, il bouge trop vite.

Prenez les propos sidérurgiques de Nicolas Sarkozy. Quand le candidat assure que le haut-fourneau de Florange a vraiment de l’avenir, c’est Gandrange qui se profile, la fameuse promesse de Gandrange que nous sommes priés d’oublier, quand le président jurait, en 2008, que la République ne laisserait pas le site mosellan péricliter. Un peu plus tard, on s’employait laborieusement à reclasser les salariés. D’où la solennité de la nouvelle promesse faite hier aux Lorrains. Florange vivra ! Et Florange effacera Gandrange ! Surtout ne pas laisser l’électeur sur une mauvaise impression…

L’espoir doit renaître, il va renaître, il renaît ! C’est le fondement des campagnes électorales. Elles sont censées remettre les compteurs à zéro, montrer que ce qui a été manqué, bâclé ou oublié au cours des années écoulées n’a rien d’insurmontable. Zorro vole au secours de Matamore, il saura métamorphoser les promesses hâtives en happy end. C’est pourquoi Sarkozy est sur la brèche -au risque de ne pas voir les pièges qui s’ouvrent sous ses pieds.

Le meilleur piège de la semaine est la super-taxation fiscale promise par François Hollande aux riches. La cible est moins le patron à essorer que le rival UMP à lessiver : plus Sarkozy s’étend sur l’absurdité d’une mesure propre à favoriser l’évasion fiscale, plus il fait le jeu de la gauche. Hollande jubile en soulignant que la droite qui se dit si proche du peuple a pour alliés majeurs les patrons du CAC40...

Ainsi va, en tourbillonnant, cette campagne si franco-française qui fait mine de nous demander où est passé l’as de cœur alors qu’elle-même, à cause de la crise mondiale, est fagotée comme l’as de pique.

Les Russes en quête d'avenir

Douze ans. Voilà douze ans que la Russie est gouvernée par Vladimir Poutine ou par son homme de paille, Dmitri Medvedev. Douze ans que cet ancien espion propulsé au sommet du pouvoir par le clan Eltsine domine la scène en autocrate ; qu'il a fait table rase des oppositions, des indépendantistes caucasiens, des oligarques trop ambitieux, des médias encombrants. Douze ans qu'il sème, à tous les postes névralgiques de l'appareil militaire, de l'économie, de la finance, de l'industrie, un réseau de fidèles amis cooptés, comme il le fut lui-même, sur la base de leur loyauté. Et pourtant, même si la réélection de Poutine ne fait guère de doute, jamais l'homme fort du Kremlin n'a paru aussi vulnérable.

 Si l'image de l'homme de glace au regard invincible s'est embuée depuis quelques mois, c'est d'abord sous le feu d'une contestation inédite depuis la chute de l'empire soviétique. On manifeste à Moscou comme on ne l'a jamais fait depuis le temps d'Eltsine. Sur Internet, la dérision fuse. La classe moyenne, née du boom économique des années 2000, se politise. Elle connaît l'Occident, réclame des droits, veut construire un avenir à ses enfants. L'argent facile n'est pas son credo. Les corruptions, petites et grandes, imposées quotidiennement par tous les fonctionnaires des « ministères de force », lui sont désormais insupportables.

 Enquêtes sociologiques, données économiques, revendications politiques : tout porte à penser qu'une bourgeoisie nouvelle est en action et qu'elle réclame un modèle d'État adapté à son propre développement. Ce rendez-vous, la Russie l'a déjà manqué à trois reprises en un siècle. La cécité des tsars le rendit impossible il y a cent ans. L'aveuglement communiste en congela l'hypothèse pendant soixante-dix ans. L'accaparement mafieux des ressources qui a suivi depuis vingt ans l'a rendu impossible. Le moment serait-il venu ? De nombreux indices indiquent une poussée en ce sens, bien que minoritaire. Les jeunes exigent la liberté d'expression et des élections libres. Tout un monde associatif, demandeur d'un État de droit, a vu le jour. Les nouveaux entrepreneurs, convertis à la concurrence ¯ une nouveauté, en Russie ¯ veulent une vraie lutte contre la corruption. Les économistes libéraux, y compris au sommet, aimeraient voir l'État moins envahissant. 

Or, c'est justement sur la bureaucratie et sa puissance clientéliste que le système oligarchique recadré par Poutine a prospéré depuis douze ans, propulsé par un baril de pétrole à plus de cent dollars. Les Russes sont plus prospères ; beaucoup l'attribuent à Poutine, mais l'ordre n'est qu'apparent. Ce qui fragilise l'homme fort du régime, c'est que le pouvoir hybride qu'il a créé, mêlant développement économique et poigne soviétique, pourrait atteindre un point limite. Même si la constitution l'autorise à gouverner encore douze ans, c'est pour de plus en plus de Russes un homme du passé qui va gagner cette élection. On ne connaît pas à ce jour, chez Vladimir Poutine, de penchant naturel pour la démocratie. Face à la contestation, on peut donc s'attendre à le voir, passé le vote, se raidir. À l'intérieur comme à l'international.

Ils sont différents et ça se voit 

François Hollande avance avec un programme de gauche et Nicolas Sarkozy a lancé sa campagne sur des valeurs de droite. C’est au moins un critère de différence mais pas le principal. Hier soir à Lyon, François Hollande a assumé sa normalité et face à la crise, a construit son discours autour des verbes réconcilier, rassembler, réunir, rassurer maintes fois prononcés.
Il a cité avec application, syndicats, fonctionnaires, élus locaux, ces corps intermédiaires que Nicolas Sarkozy souhaite court-circuiter. Il peint ainsi un autoportrait en parfait contraste avec un Nicolas Sarkozy qui dans la tempête, revendique de bousculer les codes, de bouleverser les fonctionnements institutionnels, de boucler les réformes inachevées. Le candidat Sarkozy de 2012 face à la crise est dans la continuité de celui de 2007 qui avait imposé, non seulement à son camp mais aussi à l’adversaire, un discours et un style qui renversaient la table. Le PS désigna une candidate de rupture atypique voire surprenante, en tout cas pas conventionnelle.
Cette fois, les deux candidats n’ont ni fond, ni forme en commun et en plus se rendent coups pour coups. Cette vraie opposition d’idées et de personnalités rend moins audible les discours d’une Marine Le Pen sur les « siamois » et restreint l’espace de François Bayrou et de Jean-Luc Mélenchon. L’élection est bipolaire parce qu’il existe de vraies différences

Hollande recule sur la taxation de l'assurance-vie

François Hollande avait déclaré lundi soir vouloir soumettre l'assurance vie au régime commun de l'impôt sur le revenu. Une position de principe confirmée le lendemain par Michel Sapin. Ce jeudi, l'ancien ministre de l'Économie déclare au contraire que la fiscalité restera inchangée après huit ans de détention.

Si ce n'est pas une reculade, cela y ressemble. Lundi soir sur TF1, interrogé par Laurence Ferrari sur la question spécifique de l'assurance-vie, François Hollande avait déclaré  qu'elle serait soumise au régime fiscal commun, c'est à dire l'impôt sur le revenu. Une déclaration confirmée le lendemain à la Tribune par Michel Sapin, en charge du projet du candidat PS. Ce jeudi, Michel Sapin a, au contraire, déclaré à l'AFP que le PS "n'envisage pas de modifier les modalités d'imposition des contrats d'assurance-vie détenus pendant plus de 8 ans". Certes, "François Hollande tient beaucoup à l'application du principe de justice fiscale qui est que les revenus du capital doivent être taxés comme les revenus du travail", dit l'ancien ministre de l'Economie.
Sanctionner les retraits avant huit ans de détention
"Mais ce principe doit être adapté à la spécificité de chacun des placements et de chacun des outils d'épargne. S'agissant de l'assurance-vie, il paraît légitime lorsque cet outil d'épargne est utilisé à court terme - moins de 8 ans - que le principe soit appliqué intégralement", a-t-il indiqué. Autrement dit, que les intérêts de ces placements soient soumis au barême de l'impôt sur le revenu, qui varie de 5,5% à 14%, 30% ou 41% actuellement selon les tranches d'imposition, voire de 45% et 75% si le PS introduisait ces deux taux supplémentaires. Cela ne concernerait que les nouveaux contrats, souligne Michel Sapin. Actuellement, les épargnants ont tout intérêt à conserver leur contrat d'assurance-vie pendant au moins 8 ans, période de détention à partir de laquelle la taxation des produits de ce placement est plus douce, à 7,5%. Un retrait avant quatre ans de détention s'accompagne d'une taxation de 35%, qui baisse à 15% entre 4 et 8 ans.
Or ces derniers mois, beaucoup d'assurés ont ponctionné leur contrat avant terme. Selon la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), 74% des rachats effectués sont partiels et 48% du total des retraits sont liés à un besoin de consommation.
Une épargne longue au delà de huit ans
"Au-delà de 8 ans, il s'agit d'une épargne longue, qui est utile à un grand nombre de Français et utile au financement de l'économie française, et compte tenu de cette spécificité, François Hollande ne propose pas de modification des modalités d'imposition", affirme aujourd'hui Michel Sapin .C'est-à-dire qu'au-delà de 8 années de détention, les intérêts continueront d'être taxés à hauteur de 7,5% pour toutes les personnes imposables et que l'abattement de 4.600 euros par personne sera conservé.  "L'assurance-vie sera soumise au barème de l'impôt sur le revenu" avait indiqué lundi à La Tribune Michel Sapin,  sans faire de différence entre le court et le long terme. "Nous ne prévoyons pas de maintenir des abattements exonérant le fruit de ces placements", avait-il poursuivi. Ces propos, synonymes de durcissement de la fiscalité de l'assurance-vie, avaient été mal accueillis par les assureurs, qui y voyaient une atteinte à ce placement adopté par 17 millions de ménages français.
Déjà l'an dernier, ce support d'épargne était la cible d'une taxe dans le cadre de la réforme sur la fiscalité du patrimoine. Par un lobbying appuyé, le Landerneau de l'assurance avait fait en sorte que ce projet soit éventé. Le lobby des assureurs aurait bien pu frapper à nouveau...
IL AVANCE, IL RECULE, COMMENT VA-T-IL SE FAIRE.....
 

ASSOCIATION ENTRE INCOMPÉTENCE ET RIDICULE

Le monde des affaires

Le Parti socialiste n’a pas le monopole de l’argent sale. La droite aussi a eu – l’emploi du passé s’impose-t-il ? – son lot de valises de billets et de fausses factures. Mais au moins n’a-t-elle jamais prétendu incarner le camp du bien contre les forces du mal.
Il est fascinant de voir les socialistes, malgré les scandales, les affaires de moeurs et les soupçons de toutes sortes qui éclaboussent ses rangs, continuer à se draper dans le manteau de la morale avec une totale absence de scrupules. « J’aime les gens quand d’autres sont fascinés par l’argent », assène ainsi François Hollande devant ses militants ravis. On aimerait savoir ce que pensent les fédérations socialistes des Bouches-du-Rhône ou du Pas-de-Calais de telles professions de foi. Parce qu’elle refuse de nier la réalité, la droite n’a jamais promis à ses électeurs un monde idyllique, abandonnant l’utopie au camp d’en face. Au moins évite-t-elle ainsi la cruelle comparaison entre le rêve annoncé et la triviale réalité. 

“Un terrible avantage”

Najat Vallaud-Belkacem était il y a cinq ans l’une des porte-parole de Ségolène Royal ; elle l’est aujourd’hui de François Hollande. C’est une militante souriante et courtoise, bonne cliente des plateaux de télévision.
Elle a publié dimanche dernier un communiqué, c’est-à-dire un texte écrit, réfléchi, pas une réplique à l’emporte-pièce dans un match médiatique, qui dit ceci : « Le Nicolas Sarkozy qu’on cherche à vendre aux Français est un faux, une contrefaçon, un produit de contrebande imaginé par des cerveaux d’extrême droite et revendu par des valets sans morale comme Xavier Bertrand qui ne prennent même plus la peine de justifier l’injustifiable… » Un tel communiqué n’a été rédigé que sur instructions, et de François Hollande lui-même. Ces mots illustrent un climat ; il y a comme un air de panique dans pareil déchaînement.
Ce déchaînement est en effet à l’opposé du portrait lisse et rassembleur que le candidat socialiste veut donner de lui-même. « La gauche aurait bien tort de diaboliser ses adversaires, comme s’il fallait congédier ceux qui ne pensent pas comme elle », écrit-il dans son petit livre de campagne (Changer de destin, Robert Laffont) publié la semaine dernière, mais dont la rédaction a été achevée au mois de janvier, quand son auteur était dans les hauteurs stratosphériques des sondages. Avant que Nicolas Sarkozy n’entre en campagne et ne vienne le bousculer.
Jusque-là, en effet, Hollande cherchait à se présenter comme un socialiste, certes, mais pragmatique et modéré. Il répète alors qu’il appartient à la génération Mitterrand, qu’il en est fier, que son « engagement n’a pas varié », et il veut en même temps que l’on sache qu’il « regarde avec respect » le général de Gaulle, « le président qui rêvait d’une nation réconciliée autour de la fierté, de l’audace et de l’indépendance, l’homme d’État qui confondait sa personne et le destin national »… En un mot, et comme dans les congrès socialistes, il incarne la “synthèse” de cette opposition des contraires, de Gaulle et Mitterrand, celui-ci n’ayant pas cessé d’affronter celui-là, à toutes les étapes de sa présidence, depuis « le coup d’État permanent », la bataille présidentielle de 1965, jusqu’à vouloir lui ravir le pouvoir en Mai 68, avant de finir par s’installer dans ses meubles à l’Élysée en 1981. Mais cela, c’est du passé, lui, Hollande, ne craint personne.
Pourtant derrière cette apparence de “synthèse”, le petit livre de campagne révèle déjà du sectarisme dans une personnalité moins ronde qu’il n’y paraît. Ce que dit François Hollande de son éducation, par exemple : il s’est construit, écrit-il, contre celle de son père. Parce que celui-ci professait des convictions “Algérie française”. Or en 1958, l’été du retour au pouvoir du général de Gaulle, quand toute la droite était “Algérie française”, François Hollande avait 4 ans. Quelle précocité politique ! Il en avait 8 en 1962 lorsque l’Algérie prit son indépendance, aux pires heures du drame pour les pieds-noirs, les harkis et l’armée française. Il n’empêche, « ma République, dit-il, c’est celle des appelés qui ont refusé le putsch des généraux d’Algérie, des manifestants de Charonne [algériens, NDLR] et des “indignés” de Mai 68, étudiants et ouvriers qui ont bousculé la vieille société »… Et quand il condamne Marine Le Pen, c’est parce qu’elle a eu l’audace de citer Pierre Gaxotte parmi ses auteurs ! Gaxotte (1895-1982), normalien et académicien, historien de la Révolution, du siècle de Louis XV et de l’Allemagne, mais qui eut le défaut d’être de droite.
Claude Allègre qui était alors son ami, confiait en 2007 (la Défaite en chantant, Plon) : « Hollande a une grande confiance en son talent de manoeuvrier. Il est de gauche, mais au fond, il ne croit pas beaucoup aux idées. Il pense qu’il imposera son point de vue parce qu’il est plus rapide et plus vif que les autres. » Il compte aujourd’hui sur son passé de personnage bonhomme pour faire une campagne de second tour, négligeant le premier qui ne serait plus qu’une formalité.
Mais attention, lui aurait soufflé Rivarol (autre intellectuel qui n’aimait pas la Révolution) : « C’est un terrible avantage que de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser. » Car c’est là que l’attendait Nicolas Sarkozy, l’obligeant à faire des choix non plus sur des attitudes mais sur le fond (le travail, la famille et le mariage, la laïcité et le rôle des religions, l’éducation et la vie en société). C’est cela qui l’a déconcerté et fait sortir de ses gonds.