Décisions à l’emporte-pièce et déclarations guerrières du
ministre de redressement productif : il y a décidément du Sarkozy dans
cet homme-là !
M. Montebourg, appuyé pour l’occasion par le reste du gouvernement et
le Président de la République, a donc signifié à M. Mittal que lui et
son groupe n’étaient plus les bienvenus en France et a agité le chiffon rouge d’une nationalisation du site de Florange. Colère d’opérette, petits moulinets de bras frénétiques, décisions à l’emporte-pièce et déclarations guerrières de petit caporal-chef… Il y a décidément du Sarkozy dans cet homme-là !
Évidemment, vues de New Delhi,
les déclarations de notre ministre suscitent l’étonnement quand ce
n’est pas une certaine forme d’agacement. Étonnement parce qu’on a du
mal à comprendre pour quelles obscures raisons, et au regard du taux de
chômage que nous nous coltinons, un ministre chargé du « redressement
productif » s’en prendrait aussi violemment à un groupe qui génère un
peu plus de 20 000 emplois sur son territoire ; agacement parce que le
contribuable indien moyen sait qu’il va bientôt devoir financer
l’acquisition de 126 Rafales – soit un contrat de quelques milliards
d’euros : les hasards du calendrier font que la sortie tonitruante de M.
Montebourg intervient au moment même où le groupe Dassault créé sa
filiale indienne. On imagine sans peine la stupeur et les cris d’effroi
de nos élus si New Delhi, juste pour rire, se piquait de nationaliser
ladite filiale dans les mois qui viennent.
Par ailleurs, les roulements de mécanique de M. Montebourg déboulent
en « une » des journaux au moment même où l'Agence française pour les
investissements internationaux (AFII) et l'Institut national de la
propriété industrielle (Inpi) lancent leur nouvelle campagne – « Say oui to France »
– dont l’objet est, précisément, d’attirer des investisseurs
internationaux dans notre beau pays. Il faut préciser ici, que les
investissements étrangers sur le territoire national ça n’est rien de
moins que 2 millions d’emplois (dont 27 958 créations rien qu’en 2011 [1]),
un bon tiers – ô ironie cruelle – de nos exportations et environ 20%
des investissements en recherche et développement qui sont réalisés par
les entreprises domiciliées en France. Nous finançons donc à grand
renfort d’argent public une campagne pour attirer des investissements
étrangers tandis que nos ministres se précipitent devant les caméras
pour taper à bras raccourcis sur Google, Ferrero (Nutella) et maintenant ArcelorMittal. Bref, à force d’étaler nos règlementations liberticides, nos taxes confiscatoires et notre mépris manifeste de la propriété privée dans la presse internationale, le « Say oui to France » risque de prendre quelques kilos de plomb dans l’aile.
Forcément, un certain nombre de nos voisins – à commencer par ceux d’outre-manche – s’en donnent à cœur joie : Boris Johnson,
le très fantasque maire de Londres, s’en est même fait une spécialité,
une marque de fabrique : après avoir appelé notre industrie financière –
le « véritable ennemi » du Président de la République – à rejoindre la
City, il suggère maintenant à Mittal et aux autres investisseurs indiens
de prendre le ministre du « redressement productif » au mot et leur
déroule le tapis rouge. Ça ne coûte pas le moindre penny et, grâce à M.
Montebourg, ça pourrait bien se révéler diablement efficace. On
rappellera ici que l’Inde se classait en 2011 au treizième rang des pays
qui investissent le plus en France ; principalement des créations
d’entreprises dans les secteurs de la technologie et des communications.
Manifestement, ces considérations échappent complètement à notre très
improbable ministre du non-moins improbable ministère du « redressement
productif ».
Le « redressement productif », façon montebourgeoise, consiste donc à
taxer et à réguler tout ce qui bouge, à faire fuir tout ce qui
ressemble de près ou de loin à une entreprise privée et à subventionner
massivement les ruines d’industries d’un autre siècle en attendant de
pouvoir fermer nos frontières. On est bien barrés comme disait l’autre…
vendredi 30 novembre 2012
Agitations montebourgeoises
Antoine d'Agostino, mémoire des Halles de Paris
Du haut de son 1m60, il pourrait passer inaperçu au milieu des 12.000 salariés du marché
de Rungis mais ici, tout le monde le connaît: caviste, organisateur de
l'élection de Miss Rungis, Antoine d'Agostino, 76 ans, est la mémoire
des Halles de Paris.
"C'est
l'homme le plus respecté de Rungis", confie-t-on au zinc du
Saint-Hubert, le bistrot où grossistes et acheteurs se croisent au
milieu de la nuit, tels des fantômes dans leur blouse blanche.
Les marchés, Antoine d'Agostino les arpente depuis 1950. A 14 ans, il commence avec ses parents primeurs aux Halles de Paris, sous les immenses structures métalliques créées par l'architecte Victor Baltard dans le centre de la capitale.
"Physiquement, c'était difficile. Pour décharger, il fallait dix personnes, ça mettait des heures. Aujourd'hui, un camion, ça ne prend que quelques minutes", raconte le septuagénairel.
Neige, pluie ou froid, les travailleurs de l'aube s'échinaient quand les Parisiens dormaient à poings fermés. Mais malgré les conditions difficiles, Antoine d'Agostino évoque une atmosphère de "rêve": "on voyait beaucoup de personnalités qui finissaient leur nuit par un tour aux Halles. Brigitte Bardot, Jean Marais venaient manger la soupe à l'oignon", raconte-t-il.
"Depuis 60 ans, je me lève à 3 heures du matin"
Des histoires comme ça, "où généralement on finit par casser la croûte", Antoine d'Agostino en a des dizaines. Il faut dire qu'il a vu le soleil se lever des milliers de fois sur le marché de gros. "Depuis 60 ans, je me lève à 03H00", explique-t-il: "quand j'ai dormi trois heures, j'ai fait le plein".
Le déménagement des Halles du coeur de Paris à Rungis (Val-de-Marne), tout près de l'aéroport d'Orly, en 1969, a été un tournant: "On est passé de Zola au troisième millénaire". Modernisation, mise aux normes d'hygiène et de sécurité alimentaire, le site n'a plus rien à voir avec les halles parisiennes immortalisées par Doisneau.
Le commerçant a pris ses marques au sein des 234 hectares du site et tous les jours, sauf le dimanche, il fait le tour des pavillons, saluant les uns et les autres: "Même au café, on fait des affaires", glisse celui qui a ouvert "la cave de Rungis" en 1988.
Il y organise tous les ans le Beaujolais nouveau, un événement que ne ratait pas son "vieux copain" Henri Salvador, "même s'il n'en buvait pas". Le caviste est aussi très actif dans le domaine caritatif, soutenant le téléthon et l'association Lino-Ventura.
"C'est un homme exceptionnel. Généreux, gentil, toujours au service des autres, j'en connais peu comme lui": Geneviève de Fontenay ne tarit pas d'éloges pour celui qui l'aide à organiser l'élection régionale du concours Miss Prestige National, au coeur de l'immense garde-manger.
Peut-être aussi parce qu'il fut son complice, en lui fournissant une dinde qu'elle offrit à l'humoriste Virginie Lemoine qui avait comparé les Miss France au volatile. Revancharde, la dame au chapeau noir et blanc lui avait tendu la dinde en lui lançant "avec vous, cela fera deux"!"
Père de deux enfants et de quatre petits-enfants, dont certains ont attrapé la fibre du commerce, Antoine d'Agostino, 76 ans, ne se voit pas quitter le marché. "On travaille dur mais c'est comme un peloton de cyclistes", évoque ce fan de Raymond Poulidor: "on se tire la bourre pendant la course et après, on va tous boire un verre ensemble".
Le volontarisme industriel jusqu'où ?
Ce bras de fer qui oppose, depuis deux mois, le géant mondial de l'acier au gouvernement relance, plus largement, le débat autour du sauvetage de l'industrie française. L'État doit-il voler au secours des salariés qui crient leur désarroi dans l'attente d'un repreneur ? Est-il dans son rôle en brandissant la menace de la nationalisation temporaire d'un site historique de la sidérurgie française, gros pourvoyeur d'emplois ? La complexité des réponses renvoie à la complexité du dossier.
Qu'un gouvernement envisage d'accompagner, voire de prendre en main, pour un temps donné, une entreprise en difficulté dans le but d'assurer sa survie n'a rien de choquant. En son temps, Nicolas Sarkozy n'avait pas hésité à agir de manière déterminée pour tirer Alstom d'une passe difficile. Plus récemment, le sauvetage de General Motors, grâce à l'interventionnisme de l'État américain, illustre le bien-fondé de politiques industrielles nées d'une approche plus pragmatique qu'idéologique.
La perspective d'une nationalisation temporaire de Florange a reçu du reste le soutien plutôt appuyé de la classe politique française. À gauche, au centre comme à droite. À l'inverse, elle a été jugée « scandaleuse » par la présidente du Medef. Au moment où les railleries en provenance de l'étranger sur le patriotisme économique des Français sont à prendre au sérieux, cette violente réaction ramène, elle, au fond du débat. Et aux limites du genre et du verbe : les propos incendiaires d'Arnaud Montebourg, le chaud bouillant ministre du Redressement productif, ne servent que trop souvent à jeter de l'huile sur le feu.
D'ailleurs, l'État en a-t-il les moyens ? À l'heure où les caisses sont vides, quel serait le coût d'une telle opération pour la collectivité ? À quel prix se ferait le rachat éventuel de Florange ? La nouvelle Banque publique d'investissement aura-t-elle vocation à jouer, là, les pompiers de service ? Le flou persiste sur les contours du plan d'action envisagé alors que le gouvernement assure avoir trouvé un repreneur. Pour l'heure, il réfléchit à deux fois avant de s'engager dans la voie d'une nationalisation, même a minima, qui comporte des risques majeurs.
Risque économique. La chute sérieuse (durable ?) de la production européenne d'acier, de l'ordre de 25 % en quatre ans, pourrait conduire tout repreneur potentiel à jeter finalement l'éponge. L'État se retrouverait, à son tour, le bec dans l'eau.
Risque aussi d'ouvrir la boîte de Pandore. Au nom de quoi d'autres entreprises en difficulté ne pourraient-elles pas prétendre à pareil traitement ? Hier, les syndicats des chantiers navals de Saint-Nazaire n'ont pas tardé à lancer un SOS. D'autres pourraient s'engager dans ce sillage. Certes, l'État doit mettre tout en œuvre pour amortir les chocs industriels et les drames humains qui en découlent. Mais si le volontarisme est une qualité indispensable pour gouverner, la nationalisation ne peut en aucun cas être érigée en stratégie. Le jusqu'au-boutisme (d'un ministre) ne mène à rien.
Que penser de l’opération de régularisation?
Pourquoi les Mittal n'ont pas peur des Français
"Ce serait génial d’avoir une image positive en France." Aditya
Mittal nous reçoit à Londres dans son bureau du septième étage plongeant
sur Berkeley Square. Oui, génial, "mais pas au prix de prendre les
mauvaises décisions", poursuit le numéro deux d’Arcelor Mittal, au sourire ultrabright. Le message est clair.
Les Mittal, actionnaires à 41 % du groupe né de la fusion en 2006 de
Mittal Steel et d’Arcelor, ne comptent pas se laisser intimider. Jamais
rien ni personne n’a empêché Lakshmi, le père, et son fils, Aditya, de
mener leurs opérations comme ils l’entendaient. Le ministre français du
Redressement productif, Arnaud Montebourg,
peut bien les menacer d’une nationalisation, d’un contrôle fiscal
"astronomique" : les Mittal ne rallumeront pas les hauts-fourneaux de
Florange. L’"ogre financier" (dixit Montebourg) Lakshmi Mittal avait
expliqué aux Français en 2006 qu’ils ne devaient "pas avoir peur de
lui". Aujourd’hui, il prouve, en tout cas, qu’il n’a pas peur des
Français.
Il est vrai que Mittal pointe au deuxième rang des fortunes britanniques, avec 16 milliards de dollars en poche. Les murs de son bureau, qui jouxte celui d’Aditya, sont tapissés de fort jolis tableaux. Ici, deux Fernand Léger. "C’est ma femme qui fait la décoration", se dédouane-t-il. Et le Picasso du palais familial de Kensington Gardens ? C’est elle aussi. Il y a également dans la collection des aquarelles de… Vanisha Mittal, sa fille, qu’il maria en 2004 entre Versailles et Vaux-le-Vicomte.
Fête mémorable, à 55 millions de dollars. "C’est une allégorie de la croissance de notre business !" s’émerveille le patriarche en montrant les scènes traditionnelles de marché croquées par sa fille chérie. Voilà qui résume bien l’état d’esprit des Marwaris. Alain -Davezac, à Arcelor au temps de l’OPA et parti chez les Ruia, d’autres Marwaris, décrit ainsi cette sous-caste indienne de petits marchands émigrés du Rajasthan pour faire des affaires : "Toujours en famille et pour seul horizon, l’argent."
Assurance à toute épreuve
Résultat, chez ArcelorMittal, les Mittal sont partout. Lakshmi est président et directeur général, malgré sa promesse de ne pas cumuler les deux fonctions. Usha n’a plus de poste officiel, mais elle seconda longtemps son mari et fut administratrice jusqu’en 2004. Un ancien se souvient des conventions des cadres : "Elle s’asseyait à côté de Lakshmi et lui glissait à l’oreille son sentiment sur chacun de nous." Le fils, Aditya, 36 ans, est directeur financier et tient les rênes de l’Europe, en perte. Sa sœur -Vanisha, 32 ans, siège au board et assure la direction de la stratégie d’Aperam, spin-off d’ArcelorMittal, dont Lakshmi a gardé 41%.
Un esprit de caste qui donne une assurance à toute épreuve. Un partenaire le résume ainsi : "Ils pensent qu’ils ont la baraka et que rien ne pourra jamais leur arriver." C’est à partir de 1989 que Lakshmi, alors âgé de 39 ans, révèle sa vraie nature de joueur invétéré. Il tient alors depuis dix-huit ans Ispat, une petite usine d’acier montée en Indonésie avec son père, Mohan. Il en sort 300.000 tonnes par an (100 millions aujourd’hui). Le gouvernement de Trinité-et-Tobago lui propose alors de reprendre l’un de ses fournisseurs de fer, en perdition malgré les 400 millions de dollars d’investissement. Lakshmi fonce.
"Le Kazakhstan est devenu notre vache à lait"
En 1992, rebelote au Mexique. L’Etat privatise une unité où il a investi 2,2 milliards en pure perte. Même pas peur : Lakshmi signe encore. En 1994, le Canada, puis l’Allemagne. L’Europe de l’Est, sortie du giron soviétique, lui tend à son tour les bras. Lakshmi plonge : Roumanie, Ukraine… Sa plus grande difficulté ? Les syndicats. Déjà. "Dans une entreprise publique, chaque syndicaliste croit qu’elle lui appartient. Il faut changer leur état d’esprit. Et ce n’est pas simple."
Mais c’est au Kazakhstan que l’opération est la plus délirante. "Un moment vraiment fascinant dans ma vie", dit tranquillement Lakshmi. "C’était une décision folle et courageuse, mais qui s’est avérée très judicieuse." Il envoie un fidèle, Malay Mukherjee, s’installer à Temirtau, où l’autrichien Voestalpine et l’américain US Steel se sont déjà cassé les dents. Un ancien de l’acier en convient : "Personne ne voulait y aller, beaucoup trop risqué et mafieux, mais Lakshmi est gonflé."
Du jour au lendemain, il se retrouve à la tête d’une armée de 80.000 ouvriers kazakhs… et de toute la ville : 250.000 habitants et leurs infrastructures ! Son homme de main, Malay Mukherjee, est fier du résultat : "En trois ans, on est monté à 3,5 millions de tonnes, le Kazakhstan est devenu notre vache à lait."
Un groupe au bord du gouffre en 2000
Entre-temps, Aditya est entré dans la danse. Son père l’a appelé aux affaires un an tout juste après son diplôme. Le fiston en rigole : "Il me voyait tous les matins quitter la maison pour aller travailler ailleurs, au Credit Suisse. Cela devait le frustrer." Explication du père : "Je l’aimais tellement !" Aditya, lui, se souvient : "Il savait que je voulais absolument travailler pour une société cotée. Lui n’en était pas totalement convaincu. Mais il m’a proposé de venir pour mener l’introduction en Bourse. Je ne pouvais pas dire non."
C’était en 1997, Aditya avait 21 ans. Ce faisant, il obtient de son père la première dérogation aux règles des affaires marwaries : il ouvre le capital d’Ispat. Pas fous, les Mittal en gardent 88 % et quelques actifs, dont le Kazakhstan, en or massif, dans un véhicule privé, LNM. Une proche de la famille précise : "De toute façon, aucun investisseur n’aurait parié sur Ispat avec le Kazakhstan."
C’est pourtant ce pari fou qui va sauver les Mittal de la banqueroute. En 2000, la crise pointe et le cycle de l’acier s’inverse. Aditya se rappelle : "44% de l’acier américain était en faillite. Et nous étions au bord du gouffre." Lui qui projetait de couler des jours tranquilles avec sa jeune épouse à Boston, pour y obtenir la consécration, un MBA à Harvard, n’hésite pas. "Je ne pouvais pas quitter l’entreprise dans une telle situation.
"Ils ont des couilles en bronze !"
L’action est à 1 dollar, contre 27 en 1997. Philippe Capron, alors directeur financier d’Usinor, se souvient d’Aditya, ce gamin tentait de lui vendre 50 % d’une entité obsolète à Chicago, Inland Steel, achetée en 1998 deux fois trop cher. "Il n’a jamais montré son désarroi, alors qu’ils frôlaient la catastrophe. » Et de conclure : "Ils ont des couilles en bronze !"
Car les Mittal n’ont peur de rien. « Surtout pas de jouer avec l’argent des banques », ajoute Philippe -Capron. Pour éviter la débâcle, Lakshmi et Aditya fusionnent Ispat avec LNM, le Kazakhstan et son milliard de dollars de cash. Mittal Steel est né. Et, la conjoncture aidant, les voici prêts pour un nouveau coup de poker. Cette fois, c’est Aditya qui part en chasse.
Sa proie : Arcelor. Le géant fabrique ce dont Mittal rêve : des aciers à haute valeur ajoutée dans les pays développés. Et fin 2005, les deux sociétés se battent pour une affaire ukrainienne, Krivoï-Rog. Mittal l’a emportée, mais, aux dires d’un proche des négociations, "il a payé 1 milliard de plus à cause des surenchères d’Arcelor". Un Mittal ne se fait pas extorquer. Aditya invite donc Guy Dollé, patron d’Arcelor, et Alain Davezac, son contact au sein du groupe européen, dans le palace paternel pour tâter le terrain. Le Français demande à réfléchir et quitte les Mittal dans la bonne humeur.
Une confiance aveugle
Deux semaines plus tard, le 25 janvier 2006, Arcelor rafle le canadien Dofasco au nez des Mittal. Lakshmi félicite Dollé au téléphone. Beau joueur ? Vingt-quatre heures après, il le rappelle : "Nous lançons une OPA hostile sur Arcelor demain." Totale surprise. Thierry Breton, alors ministre de l’Économie, s’en étrangle encore : "Ils n’avaient aucun plan stratégique !" Les Mittal mettront six semaines à pondre leur projet industriel, mais seulement "quelques heures, en tête à tête, pour augmenter leur offre de 40%, se rappelle leur banquier de l’époque, Yoël Zaoui, et débourser 30 milliards de dollars pour Arcelor.
Ce faisant, les Mittal perdent une large part du contrôle sur la société issue de la fusion, passant à 45 % du capital. Une nouvelle entorse aux lois marwaries… Mais Lakshmi est prêt à tout pour son fils. Il l’admet bien volontiers : "J’ai toujours eu beaucoup de banquiers et d’avocats pour me conseiller, mais je n’aime pas trop les écouter. Chacun a ses propres intérêts, ses priorités. Alors qu’Aditya, je lui fais entièrement confiance."
Une confiance méritée. Deux ans après la fusion, en 2008, l’action ArcelorMittal vaut 100 dollars. Et la perte de contrôle est toute relative. "Les Mittal sont revenus sur toutes leurs promesses", déplore Thierry Breton. Malgré des gages visibles de transparence et de bonne gouvernance, Lakshmi et Aditya ont les pleins pouvoirs. D’anciens membres de la direction parlent d’un « conseil d’administration qui n’est là que pour applaudir le tandem Mittal ». D’autres évoquent le comité exécutif composé de « carpettes » dans « un régime de vassalité ». Des jaloux ? Sans doute. Mais l’influence grandissante d’Aditya auprès de son père transparaît. Lakshmi l’avoue : « Je ne peux pas m’entourer que de béni-oui-oui. Aditya est très indépendant et me défie. »
Car Aditya veut à son tour conquérir le monde. Lakshmi le charge des fusions et acquisitions. Il ne se fait pas prier. Mais n’a pas le flair paternel. Il investit dans des tas d’installations crapoteuses. Des mines, notamment, au Liberia ou au Canada. Les experts l’assurent : ils mettront dix ans à en tirer le premier centime. Mais rien n’arrête Aditya. En 2007, il mène 35 acquisitions… En 2008, il étudie un rapprochement avec le géant Rio Tinto. L’éclatement de la crise le stoppera net. ArcelorMittal est endetté à près de 30 milliards de dollars, qu’Aditya a financés à trop court terme.
En janvier 2009, les Mittal lancent une importante augmentation de capital qui leur fait perdre encore quatre points de contrôle. Un nouveau sacrifice de Lakshmi le Marwari sur l’autel d’Aditya l’apprenti… Aujourd’hui, ArcelorMittal porte encore 23 milliards de dettes et son cours de Bourse a été divisé par deux depuis trois ans.
Indien, il ne l'est que sur son passeport
L’Inde est aussi à inscrire au passif du rejeton. Car Mittal n’a d’indien que son passeport. Point de haut-fourneau dans son pays d’origine, pourtant promis à une consommation d’acier exponentielle. Des années qu’ils annoncent leur implantation à Karnataka, puis à Orissa et Jharkhand. Et puis… rien. Malay Mukherjee en donne son interprétation : "Ils n’ont pas été assez modérés. En Inde, il faut démarrer par les autorités locales, les habitants. Un accord gouvernemental ne suffit pas." Mais Malay s’est heurté à Aditya, partisan d’une entrée par le haut. Et Lakshmi a tranché. Mukherjee le fidèle est parti. "En très bons termes", dit-il. Bien qu’il se soit réfugié chez les Ruia… autres Marwaris qui font de l’acier en Inde.
Un ancien le craint : "Son admiration aveugle pour son fils pourrait le perdre." D’autant que Lakshmi, 62 ans, le promet à sa succession. Lorsqu’on lui pose la question, son large sourire se crispe : "Je resterai aux commandes aussi longtemps que le Conseil estimera que j’y suis utile." Discours corporate qui ne lui ressemble pas… D’ailleurs, vite, il ajoute : "Aditya ne serait pas un bon candidat. Il serait un candidat génial pour me succéder !" Les Mittal ne doutent de rien. Surtout pas d’eux-mêmes.
Au-dela du cirque
Pour Mélenchon (FG), Hollande est "aussi aveugle que Louis XVI"
Jean-Luc Mélenchon (PG) qualifie
François Hollande d'"aussi aveugle que Louis XVI", dans une interview au
quotidien Libération vendredi.
"Hollande prend-il en compte le
fait qu'il n'a pas été élu par les seules voix socialistes ? Pourquoi
tient-il compte seulement des éléments les plus droitiers et les plus
archaïques de sa majorité ? François Hollande est aussi aveugle que
Louis XVI. Incapable de penser un autre monde", fustige le coprésident
du Parti de Gauche, en éreintant la politique gouvernementale.
Les écologistes en prennent aussi pour leur grade. "Les Verts sont les fondateurs (de l'écologie politique). Ils ont ouvert avec ténacité le chemin. Mon évolution témoigne de leurs succès. Mais ils sont la préhistoire de l'écologie politique. Désormais nous sommes en avance sur le plan programmatique", fustige M. Mélenchon quand on lui demande s'il concourt désormais au titre de meilleur écologiste de France.
Les Verts subissent actuellement une "fructueuse crise d'identité avec leur participation à un gouvernement productiviste", estime encore M. Mélenchon, relevant que le Front de gauche est en "compétition, pas en concurrence" avec les écologistes.
S'il se défend de vouloir "aspirer" le parti EELV, il avance qu'une "porosité entre ce qu'ils disent et ce que nous disons va s'accélérer".
L'ex-candiat à la présidentielle doute que le gouvernement puisse nationaliser même partiellement le site sidérurgique de Florange (Moselle).
"Je reste plein d'espoir. Mais (...) j'imagine tous ceux qui vont dire à Hollande +tu vois dans quoi tu mets le doigt ?+. Ils vont lui dire +si on nationalise Florange, alors il faudra faire la même chose à Petroplus, etc.+ Le sujet connaîtra d'amples rebondissements", avertit-il.
UMP - Copé et Fillon sont irresponsables mais pas (entièrement) coupables
Ils sont évidemment indéfendables. Leur duel de chiffonniers déshonore la politique et offre le spectacle d'une ambition sans aucune mesure. Mais on peut essayer de comprendre ce qui leur est arrivé. Peut-être même leur trouver des excuses. D'abord, c'est la première fois qu'un grand parti a fait voter ses militants dans un vrai scrutin ouvert pour élire son chef - ça s'est mal passé, mais il serait paradoxal de préférer les arrangements de coulisse dans les congrès (ce qu'a souvent fait le RPR, et récemment le PS). En revanche, ce qui n'est pas nouveau, c'est la lutte meurtrière pour le pouvoir et l'acharnement à s'y maintenir. De ce point de vue-là, Copé et Fillon n'ont rien inventé.
Vous pensez qu'on peut dire que la droite française a déjà connu des épisodes pires que celui-là ?
La droite et la gauche. Difficile de comparer, car il n'y avait pas les chaînes d'info en continu. Les barons gaullistes n'étaient pas sur Twitter, mais ils ont essayé d'éliminer Pompidou avec de fausses rumeurs ignobles. Chirac a sabordé le parti gaulliste pour écarter Chaban-Delmas. Puis il a trahi Giscard pour fonder le RPR. Puis le RPR s'est fracturé avec le duel Chirac-Balladur - s'il y avait eu un vote, on ne sait pas qui aurait gagné, mais on est sûr qu'il y aurait eu de la triche. Et n'oublions pas que Mitterrand a pris en 1971 la tête du PS dont il n'était pas membre ! Et qu'en 1990, au congrès de Rennes, ses héritiers ont étalé leurs haines au grand jour d'une façon terrible. Jean-François Copé et François Fillon n'ont rien d'original.
Est-ce qu'on ne peut pas penser, quand même, que l'un ou l'autre - peut-être même les deux - aurait dû s'effacer pour préserver son parti ?
Rationnellement, oui. Sauf que, là encore, les contre-exemples sont nombreux. Mitterrand et Chirac ont verrouillé leurs partis et écarté tous les gêneurs : Rocard pour Mitterrand, les "rénovateurs" pour Chirac. Aujourd'hui, ils sont considérés comme de grands sages alors que c'étaient surtout des tueurs en série de la politique. Sarkozy et Hollande aussi ont mis les mains dans le cambouis des machineries de congrès - et même parfois des machinations, comme au congrès de Reims du PS en 2008. En revanche, ceux qui ont accepté de s'effacer, comme Rocard, Royal ou Balladur, n'ont jamais pu revenir. Quoi qu'en en dise, les Français ont toujours préféré la ténacité à la dignité. On a les dirigeants qu'on mérite.
Il n'empêche que Jean-François Copé et François Fillon sont en chute libre dans les sondages... Ils peuvent s'en remettre ?
Ils ont énormément perdu. Et sans doute toute chance d'être candidat à la présidentielle en 2017. François Fillon avait une image d'homme d'État responsable ; il l'a énormément abîmée dans cette affaire. Jean-François Copé, lui, ne pouvait pas perdre ce capital : il ne l'avait pas. Mais passer de la "droite décomplexée" à l'ambition décomplexée n'arrange pas sa popularité. Leur vraie défaite commune, c'est d'avoir probablement convaincu les Français que leur duel n'a aucune importance. Dans 20 ans, on le racontera comme un épisode de notre histoire politique. Pour l'instant, ça ressemble à une émission de télé-réalité.
Femen : des gardes à vue
Mais pas pour toutes les violences
En avez-vous entendu parler dans tous les journaux ?
Florange : Parisot s'en prend violemment à Montebourg
Une nationalisation du site d'ArcelorMittal, envisagée par le gouvernement, serait "tout simplement et purement scandaleuse", selon la présidente du Medef.
La menace brandie par le gouvernement de nationaliser le site sidérurgique d'ArcelorMittal à Florange (Moselle) "est tout simplement et purement scandaleuse", a estimé jeudi 29 novembre Laurence Parisot sur RTL.
"Toute notre société est construite sur un principe essentiel, celui du
droit de propriété (...). Ebranler ce principe, comme ça, à la va vite,
c'est très grave, et en plus, ne l'oublions pas, c'est très coûteux."
"Il faut raison garder", a affirmé la présidente du Medef, qui a
ajouté: "je ne doute pas que le président de la République soit beaucoup
plus raisonnable que le ministre (Arnaud) Montebourg" qui a proposé
cette nationalisation pour sauver les hauts-fourneaux de Florange dont
le géant de l'acier veut se débarrasser.
-> Voir notre diaporama "Les Mittal, un clan soudé"
-> Lire notre portrait "Pourquoi les Mittal n'ont pas peur des Français"
"S'il s'agit par de tels propos, tout simplement d'exercer une
pression, de faire du chantage, dans le cadre d'une négociation, c'est
inadmissible", a également dit Laurence Parisot.
Un repreneur prêt à investir 400 millions d'euros
Mercredi, Arnaud Montebourg a évoqué l'existence d'un repreneur
pour l'ensemble du site de Florange, "un aciériste, un industriel, qui
n'est pas un financier" et qui serait prêt à "investir jusqu'à près de
400 millions d'euros dans cette installation pour la rénover".
Problème: ArcelorMittal refuse de vendre tout le site de Florange,
comme le souhaite l'Etat. Le groupe veut fermer les hauts-fourneaux et
toute la filière "liquide" (production d'acier brut), qui emploient 650
personnes, mais entend conserver "l'aval", c'est-à-dire la
transformation d'acier en produits industriels élaborés.
L'Etat pourrait vendre 1% de GDF Suez qu'il détient
Le gouvernement envisage donc une nationalisation, puis une cession.
Pour financer le rachat, le ministre du Redressement productif
songerait, selon les syndicalistes qu'il a rencontrés mercredi, à vendre
1% de la participation de l'Etat dans GDF Suez.
Laurence Parisot sur Florange : "C'est une... par rtl-fr
Panique à Sciences-Po
Alors que la Cour publiait un rapport incendiaire sur la gestion de l’école, les députés de la commission des Affaires culturelles mettaient sur le gril, jeudi 22 novembre, deux figures de Sciences-Po : Jean-Claude Casanova, 78 ans, président du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques, qui supervise les finances, et l’ex-banquier Michel Pébereau, 70 ans, dont vingt-quatre années à la tête du conseil de direction qui fixe la politique de formation. La mise en cause de ces personnalités, qualifiées de "papys flingueurs" par la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, illustre l’importance de la crise qui secoue l’institution, huit mois après le décès de son charismatique mais autocratique directeur, Richard Descoings.
Victimes collatérales
Si le contenu du rapport avait déjà fuité depuis l’été, le suspense portait sur d’éventuelles poursuites devant la cour de discipline budgétaire et financière. Finalement, les magistrats ont bien décidé de transmettre le dossier au vu des irrégularités constatées : système opaque et non maîtrisé de rémunération des cadres et de l’ex-directeur (dont le salaire annuel est passé de 315.000 à 537.000 euros en cinq ans), non-respect du code des marchés publics, utilisation excessive de cartes bancaires, carences dans la gestion des logements de fonction… La procédure devrait prendre des mois, voire des années, et déboucher, au pire, sur des amendes. Mais elle a déjà fait des victimes collatérales.
Tout d’abord, Hervé Crès, ex-bras droit de Descoings et successeur désigné par les conseils de Sciences-Po, ne sera pas nommé. Geneviève Fioraso a mis son veto. Officiellement, le directeur des études serait impliqué, selon la Cour, dans la gestion laxiste des enseignants. Officieusement, Crès paie l’opacité du processus de nomination mené par Casanova et Pébereau, qui ont voulu à tout prix imposer leur poulain. "Cette crise va au moins permettre d’en finir avec l’omerta des conseils, cet “entre-soi” emblématique du fonctionnement à la française des organes de surveillance", témoigne un ex-dirigeant de la maison. De plus, Crès, désigné candidat de justesse après des débats houleux en interne, était loin de faire l’unanimité.
Plus généralement, la direction de l’école sort fragilisée de ce conflit. Des cadres haut placés, aux ressources humaines, à l’information scientifique, sont indirectement visés par la Cour. "La capacité d’impulsion de la direction, qui faisait la force de Sciences-Po, est affaiblie ainsi que son poids face au personnel académique", poursuit cet ancien cadre. Plusieurs enseignants et chercheurs ont d’ailleurs pris la tête d’une fronde interne, publiant une pétition et organisant, en lien avec certains syndicats, une assemblée générale le 27 novembre.
Les 150 à 200 personnes présentes (étudiants, enseignants-chercheurs, personnels administratifs) ont adopté une motion réclamant la démission de Casanova et Pébereau. Entre-temps, une contre-pétition, signée par les économistes Etienne Wasmer ou Jean-Paul Fitoussi, appelle aussi à une gestion exemplaire, mais demande le respect des mandats des dirigeants et de l’indépendance de l’école.
Une vraie crise de croissance
La sacro-sainte autonomie de Sciences-Po a pris un coup avec le rapport. La ministre compte imposer, comme le demande la Cour, la présence d’un ou deux représentants de l’Etat au conseil d’administration. Fini, le temps où le directeur allait réclamer ses subventions directement à l’Elysée, court-circuitant le ministère. C’est aussi Geneviève Fioraso qui a choisi le nouvel administrateur provisoire : Jean Gaeremynck, un conseiller d’Etat de 59 ans, ancien directeur de cabinet de Pierre Méhaignerie au ministère de la justice. Une personnalité peu médiatique et extérieure à l’école même s’il en est diplômé. Il devra mettre en œuvre les réformes les plus urgentes, notamment renforcer le contrôle des obligations de service des professeurs, adapter les statuts de Sciences-Po et préparer, de manière plus transparente, la nomination d’un nouveau directeur dans les deux mois.
Ce dernier devra s’adapter à la nouvelle donne financière. Car la politique ambitieuse de Descoings a été financée par une hausse de 46 % des subventions publiques depuis 2005: elles vont atteindre 78 millions d’euros en 2012, soit, encore, plus de la moitié des recettes.
Mais, crise budgétaire oblige, les dotations de l’Etat et des élus locaux devraient être gelées. Les frais de scolarité, qui varient selon les revenus et ont déjà été augmentés en 2009, pourront difficilement grimper à nouveau. Or Sciences-Po fait face à de fortes charges financières liées à ses achats immobiliers. Et doit gérer un personnel administratif jugé trop étoffé (1 salarié pour 11 étudiants, contre 1 pour 19 à Paris-Dauphine), dont les salaires ont progressé plus vite que ceux de la fonction publique. Enfin, le développement de campus en régions, réalisé sans l’accord du ministère, devra sans doute être modéré.
"Sciences-Po devait entrer dans une période de stabilisation et de renforcement, a assuré Jean-Claude Casanova. Nous avions décidé de stopper la croissance du nombre d’étudiants, puisque nous étions passés de 3.000 à 12.000." Bien sûr, les acquis de l’ère Descoings, en termes d’internationalisation et de qualité de l’enseignement, ne sont pas remis en cause. D’ailleurs, lors de la journée portes ouvertes du 24 novembre, 6 000 étudiants et parents se pressaient pour écouter David Colon, le responsable du campus parisien. "J’aurais aimé vous souhaiter la bienvenue au nom de notre directeur, mais nous n’en avons pas", a-t-il lancé, l’air détendu, voyant que son école reste très populaire auprès des étudiants. Quant à Michel Pébereau, il a fait savoir ce jeudi 29 novembre qu'il ne rempilerait pas pour un nouveau mandat en 2013.
Un Chinois de plus dans le vignoble bordelais
Un industriel présenté comme "Monsieur Wang" a acquis le château de Bellefont-Belcier. C'est le premier grand cru classé de Saint-Emilion acheté par un investisseur chinois.
Un industriel chinois a acquis fin novembre le château de
Bellefont-Belcier dans le vignoble bordelais, le premier grand cru
classé de Saint-Emilion
acheté par un investisseur de ce pays, a-t-on appris jeudi 29 novembre
auprès de l'intermédiaire de la vente. La transaction, qui est
"finalisée" selon le cabinet Franck Lagorce Conseil, est intervenue la
semaine dernière pour un montant qui n'a pas été communiqué. L'acquéreur
est un industriel chinois de 45 ans, présenté comme "Monsieur Wang",
présent dans le fer.
La transaction, révélée par le site du magazine Terre de Vins
du Groupe Sud Ouest, porte sur un domaine d'une vingtaine d'hectares,
"entouré de joyaux" de l'appellation Saint-Emilion. Les "clefs
symboliques" ont été remises au propriétaire.
La Chine, première importatrice vins de bordeaux
L'acquisition est la plus prestigieuse réalisée ces dernières années
dans le Bordelais par un investisseur chinois. Les Chinois y ont acquis
une trentaine de châteaux depuis cinq ans, mais les analystes du secteur
et spécialistes de l'immobilier viticole préviennent que la vague
d'achats va progressivement porter sur des châteaux de plus en plus
prestigieux, même si la profession refuse de parler d'une "ruée".
En août dernier, c'est un nom prestigieux de Bourgogne,
Gevrey-Chambertin qui avait été acquis par un investisseur chinois, pour
une somme avoisinant les 8 millions d'euros.
La Chine est devenue depuis l'an dernier la première destination à l'exportation des vins de bordeaux.