Le quasi-sans-faute de la gauche aux élections régionales n'a pas seulement sonné comme une victoire. Il marque aussi un vrai changement d'état d'esprit. Désormais, les socialistes croient que Nicolas Sarkozy peut être battu en 2012. L'écart avec l'UMP, privée de réserves de voix, s'est creusé davantage que prévu et - autre bonne surprise - les relations sont au beau fixe avec les alliés écologistes qui, au premier tour, avaient pourtant insisté pour se présenter sous leurs propres couleurs.
Pourtant, le conseil national du PS réuni samedi 27 mars, à Paris, salle de la Mutualité, ne devait accorder qu'une petite heure à l'analyse des résultats - forcément avantageuse - des élections régionales. Pas question de verser dans l'excès d'autocélébration. Le parlement du PS devait être essentiellement consacré à lancer une "mobilisation générale pour la défense des territoires" menacés par la réforme du gouvernement.
Depuis le 21 mars au soir, les leaders socialistes font assaut de modestie. A travers cette "victoire sans précédent", Martine Aubry discerne "un encouragement mais aussi une exigence" et Ségolène Royal "beaucoup d'obligations". "Pour en arriver là, admet Claude Bartolone, proche de la première secrétaire, n'oublions pas qu'il aura fallu que Nicolas Sarkozy commette des erreurs considérables."
HU-MI-LI-TÉ
Bref, le PS a trouvé son maître mot : hu-mi-li-té. Cette circonspection n'est pas seulement dictée par le niveau élevé de l'abstention. Elle recouvre un réflexe de défense, né de l'expérience des dernières élections régionales, il y a six ans. Marqué lui aussi par un succès retentissant de la gauche, ce scrutin de 2004 devait annoncer d'autres victoires. Il ne put empêcher une nouvelle déconvenue - la troisième d'affilée - de la gauche à l'élection présidentielle de 2007. Les socialistes avaient négligé leur projet et s'étaient laissés aller à leurs divisions, exacerbées par le débat autour du référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005. La leçon a été retenue assurent, unanimes, les dirigeants du PS décidés à ne pas succomber, une nouvelle fois, au syndrome de 2004 en s'imaginant que le grand balancier de l'alternance est en branle et qu'il suffirait simplement de l'accompagner.
Répétant que "2010 sera l'année du projet", les socialistes préparent leurs prochaines conventions thématiques. Elles porteront sur la définition d'un "nouveau modèle économique", les conditions de "l'égalité réelle", ou encore les questions internationales. Le risque est de s'en tenir à des principes ou au rappel de grandes valeurs sans parvenir à articuler des propositions précises sur les sujets d'actualité comme la réforme des retraites ou la fiscalité. Du projet, assure Mme Aubry, découleront les modalités d'une alliance privilégiée avec les écologistes. En attendant, le débat est déjà lancé autour de l'opportunité d'une candidature commune dès le premier tour de la présidentielle.
Quant aux candidats à l'investiture, ils font preuve, hormis Manuel Valls, d'une prudente réserve. De Mme Aubry à Mme Royal, en passant par François Hollande ou Laurent Fabius, chacun assure que les choses sérieuses débuteront lorsque le processus des primaires sera engagé, en 2011. Malheur à celui ou à celle qui donnera le signal de la reprise de ce que Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, appelle "la sarabande des ego".
"Pourvu que ça dure...", grince un dirigeant.
Jean-Michel Normand
samedi 27 mars 2010
Après leur succès au scrutin régional, les socialistes face au syndrome de 2004
Trench Max Mara 949€
Robe Bel Air 75€
Combinaison-pantalon Hermès 2400€
Besace toile 2100€ (j'ai déjà oublié la marque)
Robe débardeur Zadig et Voltaire 125€
Robe Lanvin 1490€
Blazer Old England 595€
Robe longue Hermès 2300€
Cape sur mousseline Chloé 4951€ + 2391€ (chaussures 590€)
Blouson XXL Ventcouvert 650€
Il y a quelque part aussi un jean qui traine à 139€ (aller je le donne!)
Je n'ai pas fait le total, j'ai déjà mal à la tête, le tourni, quoi !
Après ça comment ne peut-on pas se retrouver:
J'aime les rondes c'est vrai. Surtout quand elles ont un porte monnaie aussi rond qu'elles.
L'échec électoral du MoDem et son avenir politique au menu d'un conseil national
Une semaine après les régionales, le Mouvement démocrate (MoDem) a convoqué pour le 26 mars un conseil national pour tirer un bilan de son échec électoral et tenter de tracer des perspectives d'avenir alors que les militants s'interrogent sur la capacité de leur parti à rebondir. "Notre mouvement traverse un moment rude, avec turbulences et polémiques. Tout cela est à peu près inévitable lorsque se rencontrent des résultats électoraux comme ceux que nous avons obtenus", confesse François Bayrou dans un courrier aux conseillers nationaux de son parti. Après son succès à la présidentielle de 2007 (18,5 %), le leader centriste a accumulé les échecs électoraux, son parti totalisant aux régionales 4,2 % des voix, soit moins de la moitié de son score aux européennes (8,45 %).
Le MoDem, qui se rêvait pivot d'une refondation politique autour d'un arc central brisant la traditionnelle opposition gauche-droite, se retrouve marginalisé, avec une ardoise de 1,5 à 2 millions d'euros de frais de campagne à assumer (seuls les partis ayant atteint cinq pour cent sont remboursés, NDLR). "On ne laissera pas tomber nos candidats", dit-on au MoDem, où l'on évoque "un appel aux dons et un petit emprunt". En interne, militants et cadres s'interrogent sur l'avenir du mouvement. D'autres, comme la vice-présidente Corinne Lepage, ont déjà quitté le navire . "Certaines attitudes, bien sûr, sont décevantes ou choquantes, mais c'est la loi du genre. Je n'ai pas l'intention de m'arrêter à ce qui nous tire vers le bas", explique François Bayrou dans son courrier.
"Echec de la stratégie présidentielle" de Bayrou
Samedi, dans des locaux de l'Assemblée nationale, quelque 150 cadres centristes doivent se retrouver à huis clos pour tenter d'analyser l'échec et les possibilités pour le parti de rebondir. "La responsabilité est collective, on n'a pas su faire passer le message", estime la sénatrice Jacqueline Gourault. "Si on pouvait avoir un vrai débat sur le pourquoi de la disparition de notre électorat, comment nous rendre crédible ! Mais ce n'est pas en une matinée que l'on va répondre à cela", explique l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias. Selon une étude OpinionWay, 51 % de l'électorat de Bayrou à la présidentielle de 2007 se sont abstenus aux régionales, 15 % sont allés à gauche, 12 % à droite, 11 % à Europe Ecologie et seulement 7% au MoDem.
Depuis plusieurs semaines, le débat s'est déjà installé sur Internet où l'on se déchire sur la stratégie d'indépendance du parti, la question de la démocratie interne. "La débâcle électorale appelle un bilan et un nouvel élan", écrit Clotilde Rippoull, cadre du Languedoc-Roussillon en pointant "l'échec de la stratégie présidentielle hyper personnelle" de Bayrou. "La survie du MoDem est en jeu", dit-elle. Dans une tribune titrée "des raisons d'espérer" publiée mercredi sur le site du MoDem, Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou, tente de rassurer les militants. "Entre une UMP qui regarde vers la droite et une gauche qui a renoncé à changer, l'espace du centre existe", dit-elle, en expliquant que "l'on ne construit pas un parti durable en quelques mois".
Pour elle, "les prochaines échéances (présidentielle, législatives, NDLR) seront la dernière opportunité, la dernière chance d'offrir un avenir aux générations futures". "L'état du pays imposera des choix courageux. A nous de les incarner", ajoute-elle. "Je ne dis pas que nous ne traversons pas des moments difficiles. Mais devant la difficulté, il y a ceux qui renoncent et ceux qui tiennent", a expliqué François Bayrou.
L’islamophobie progresse chez les Néerlandais
Les élections anticipées aux Pays-Bas risquent bien de voir les populistes engranger une nouvelle victoire.
En juin dernier, le Parti pour la liberté (PVV) du leader d’extrême droite Geert Wilders arrivait en deuxième position aux élections européennes. Début mars, il remportait un second succès aux municipales, en devenant le deuxième parti dans la capitale et arrivait en tête à Almere, ville dortoir de la banlieue d’Amsterdam.
Ces deux succès de suite font craindre à la classe politique traditionnelle que les élections législatives anticipées du 9 juin prochain ne voient entrer en force le PVV au Parlement néerlandais.
Contrairement à d’autres mouvements d’extrême droite en Europe, ce Parti pour la liberté est ouvertement islamophobe. Ces succès électoraux sont l’aboutissement d’une démarche politique débutée il y a une dizaine d’années par le leader extrémiste Pim Fortuyn, assassiné en 2002. C’est surtout le meurtre, deux ans plus tard, du cinéaste Theo Van Gogh, auteur d’un film pamphlet anti-islamistes, qui a relancé le mouvement auprès d’une partie importante de la population, qui rejette l’islam et, plus globalement, une société extrêmement tolérante.
Les analystes politiques comme les sociologues attribuent cette percée du populisme radical aux vagues qui secouent la société néerlandaise depuis plusieurs années. La perte d’identité ressentie par beaucoup de gens les a conduits à s’abstenir énormément aux européennes et à moins fréquenter les urnes aux dernières municipales. Mais les atteintes à l’identité culturelle de leur pays sont de plus en plus ouvertement admises par les partisans de Geert Wilders, qui aura réussi en quatre ans à déstabiliser le jeu politique traditionnel dans son pays. Le 9 juin prochain, il saura exactement quel poids il pèse aux Pays-Bas.
Les rêves, sommations, aspirations et projets qui ont fait les grandes envolées de la campagne électorale sont loin. Ayant choisi leurs présidents et vice-présidents, voilà les conseillers régionaux ramenés au principe de réalité. Dans une France qui souffre et n'a pas fini de subir les assauts de la crise.
Que peut faire la collectivité régionale pour aider les Français à sortir du marasme économique ? Beaucoup et peu. Dans le concert des territoires européens, les régions françaises sont des naines tant sur le plan budgétaire que du point de vue de leur champ d'action. Les Régions ont certes une compétence générale. Mais leur marge de manoeuvre budgétaire est si mince, et sans doute encore en voie de rétrécissement à la faveur de la réforme de la taxe professionnelle, que leur capacité d'influence reste bien ténue.
Les pôles de compétitivité ? C'est d'abord un instrument de l'État, lequel sifflera la fin du jeu quand il veut. Les aides aux entreprises ? Un saupoudrage sans rapport avec les attentes réelles du monde économique. Les fonds de la formation et les lycées ? Un véritable enjeu encore dépourvu d'une pensée stratégique.
La dernière réforme des collectivités, sous le gouvernement Raffarin, n'a pas eu le courage d'imposer un rôle de pilote en matière économique à la Région, cantonnée à une sympathique mission de coordination. On peut estimer, de ce fait, qu'une bonne dizaine d'années a été perdue pour donner efficacité et cohérence à l'architecture des collectivités.
On prête au nouveau président du conseil régional d'Alsace, Philippe Richert, une véritable "vista" en la matière. Avec la volonté de bouger les lignes, de s'affranchir des conservatismes, d'affirmer une stratégie de développement économique pour l'Alsace. Pour autant est-il décisif d'innover alors que le mandat qui s'ouvre n'aura qu'une durée de quatre ans, avant l'émergence des futurs conseillers économiques territoriaux ?
Le gouvernement est dès à présent confronté à la perspective des échéances électorales de 2011 (cantonales) et 2012 (présidentielle et législatives). On peut craindre que, tétanisé voire aigri par la sortie des urnes du 21 mars, il ne se réfugie à son tour dans une abstention de circonstance qui remettra à des jours meilleurs la France « enfin forte de ses régions » dont rêvait Adrien Zeller. Un souhait qui n'est sans doute pas pour demain.
Le site de rencontres où les femmes choisissent
Dans la vie, je suis plutôt branchée discussions au coin du zinc que clin d'oeil par fenêtres d'ordinateurs interposées. Mais un site gratuit de rencontres (concurrent branché du leader Meetic) assure réunir quatre millions de Français et en attirer 6 000 nouveaux chaque jour. En service commandé, je m'inscris sur Adopteunmec pour, comme me le promet son nom, adopter un mec.
Dès sa page d'accueil, le site fait de l'ironie sa marque de fabrique. Les hommes sont des « fiches produits », il y a « les promos du mois » (un beau militaire brestois, il y a deux jours) et même « les mecs tombés du camion ».
« Supermarché de l'amour »
Me voilà dans le grand « supermarché de l'amour » ; je vais devenir « une cliente à satisfaire ». Je remplis mon profil honnêtement, de choses essentielles, mais je zappe les questions qui abordent l'intimité sans tabou. Internet est certes un accélérateur de rencontres, mais rien ne m'oblige à passer directement la cinquième... Je regarde défiler le nombre « d'adoptions » : 28 650 438 ! Tiens, Niphredil, une fille de Nantes, vient d'adopter un mec dans les Pays de la Loire.
Ah ! Un homme m'envoie mon premier « charme », petite fiche technique de présentation pour entrer en contact. Si je ne l'accepte pas, il n'a aucune chance de pouvoir me parler. C'est moi qui décide ! Une fois n'est pas coutume, le pouvoir est entre les mains des femmes.
Comble de l'ironie, je gagne des points si je refuse de parler à certains mâles ! Et plus on a de points, plus on est populaire. Si je choisis un homme, je dois le mettre dans « mon caddy® ». Action qui lui donne automatiquement le droit d'entrer en contact avec moi.
Alors, dans la jungle masculine qui rôde sur ce site, il y a, comme dans la vie, de tout. L'homme pressé qui donne son numéro de téléphone au bout de trois mots échangés ; le pseudo-intello qui croit avoir tout compris aux femmes et qui dit qu'à 27 ans, il est « blasé » ; l'honnête homme marié qui cherche une issue de secours pour certains soirs et qui se cache derrière une photo qui n'est pas la sienne ; des gentils pas forcément beaux, des très beaux pas forcément gentils, des qui arrivent à combiner les deux et qui, en plus, ont de l'humour !
Côté photos
Delphine LE NORMAND.
Sarkozy tacle Jouanno, vertement
L'humeur est au recadrage. Nicolas Sarkozy a fait savoir à la secrétaire d'État à l'Écologie qu'il n'appréciait pas son franc-parler.
Les états d'âme de Chantal Jouanno, la secrétaire d'État à l'Écologie, ne sont pas du goût de Nicolas Sarkozy. « Les ministres n'ont pas à être désespérés, ils ont à faire leur travail », a déclaré, hier, le président de la République alors qu'il militait à Bruxelles, pour l'adoption d'une taxe carbone aux frontières de l'Union européenne. « Je n'ai pas apprécié ses propos », a indiqué le président de la République, ajoutant : « Il y a une stratégie, elle a été fixée par François Fillon et par moi-même, que chacun s'y tienne. »
Ulcérée par le report sine die de la taxe carbone, la secrétaire d'État à l'Écologie avait confié, mardi soir, être « désespérée de ce recul, désespérée que ce soit l'écolo-scepticisme qui l'emporte ». Jeudi, la secrétaire d'État avait piqué une nouvelle colère dans Libération, accusant le Medef d'avoir « planté la taxe carbone. Au nom de la compétitivité. Est-ce que le Medef s'est ému des deux milliards de bonus distribués aux banquiers ? ». Et la secrétaire d'État d'ajouter : « Je me ferai peut-être exploser mais ce n'est pas grave ».
Interrogé sur les déclarations du Président et de sa secrétaire d'État, Xavier Bertrand, le secrétaire général de l'UMP, a estimé que Chantal Jouanno devait « rester au gouvernement » et qu'une « fiscalité écologique s'imposait ». À la défense molle de Bertrand s'ajoute, en revanche, « l'énorme respect » de Daniel Cohn-Bendit pour Chantal Jouanno qui « tient tête à tous les machos de l'UMP qui lui tapent dessus ».
La campagne des élections régionales et les scrutins de ces deux derniers dimanches n'ont rien changé... à la situation de notre pays.
Cependant, ce qui semble devenu la préoccupation majeure, c'est l'élection présidentielle de 2012. On peut voir là un résultat du passage au quinquennat : dès le milieu du mandat, s'ouvre la future campagne présidentielle.
Au temps du septennat, la campagne commençait, elle aussi, environ deux ans avant l'élection du futur Président. Mais le Président en place avait pu travailler pendant cinq ans. Avec le quinquennat, il n'a guère que deux ans de calme électoral pour travailler efficacement. C'est ce temps contracté qui lui impose une action multiple et rapide si, du moins, il veut changer les choses et procéder aux réformes nécessaires.
C'est sans doute le calcul auquel s'était livré le président Sarkozy et qui explique ce qui est apparu aux Français comme une agitation désordonnée. Pourtant, le président de la République a rappelé qu'il avait été élu pour réaliser les réformes jugées indispensables par beaucoup, pour sortir le pays de l'immobilisme, pour rattraper ses retards. Nicolas Sarkozy s'est donc mis au travail avec la fougue qu'on lui connaît. Cependant, les réformes, surtout si elles sont d'ampleur et menées au galop, bousculent les esprits qui, apeurés, finissent malheureusement par se crisper et par renâcler ; d'autant plus que beaucoup de ceux qui disent vouloir des réformes ne les acceptent volontiers que si elles concernent les autres.
Traiter enfin les questions fondamentales
Une autre difficulté inhérente au système de gouvernement actuel est la dualité entre président de la République et Premier ministre. Les observateurs ne cessent de scruter les comportements, les aptitudes, les petites phrases, les mimiques, les mots qui échappent pour déceler les éventuelles divergences entre les deux hommes. Ils se demandent sans cesse si le Premier ministre va profiter de sa fonction pour lancer sa candidature au poste suprême, fût-ce contre le Président qui l'a choisi ? Le Premier ministre, du coup, sera accusé de toute manière : soit il ne fait rien et, alors, on pensera que c'est pour éviter tout faux pas qui pourrait compromettre sa candidature ; soit il agit et c'est, dira-t-on, pour montrer ses capacités à exercer la fonction de demain....
Pourtant, aujourd'hui, dans notre pays, il y a mieux à faire qu'à se livrer à ces sortes de conjectures : les problèmes de l'emploi, les chômeurs en fin de droit, les retraites, l'équilibre des finances, l'environnement, la construction de l'Europe, l'atome civil et militaire, etc. ne devraient pas donner lieu aux querelles auxquelles nous assistons, mais susciter, au contraire, une recherche en commun des solutions.
En effet, quel que soit le futur Président, de droite, de gauche ou d'ailleurs, il se trouvera en face de ces questions fondamentales. Celles-ci en appellent à la solidarité et à la compétence de tous. Elles doivent impérativement être résolues si l'on veut que notre pays garde son rang en Europe et dans le monde ainsi que sa prospérité.
Ce n'est pas d'intérêt politicien particulier qu'il s'agit, mais d'abord de l'intérêt général et du bien commun.
Berlin veut une taxation des banques en Europe
L'Allemagne va s'efforcer de porter au niveau européen son projet de taxe sur les banques, a déclaré son ministre des finances, Wolfgang Schuble, dans un entretien au quotidien Die Welt à paraître samedi 27 mars.
Le gouvernement allemand prévoit d'avaliser ce projet la semaine prochaine lors d'un conseil des ministres auquel doit assister la ministre de l'économie, Christine Lagarde, et il souhaite aboutir avant l'été à un projet de loi destiné à faire financer par les établissements financiers le coût éventuel de futurs sauvetages bancaires.
"Lors du conseil des ministres en présence de Mme Lagarde mercredi, nous couvrirons deux textes : les principaux points de la taxe bancaire nationale et les propositions franco-allemandes à ce sujet", a déclaré Wolfgang Schuble à Die Welt. "Les chances de parvenir à une structure européenne sont donc assez bonnes."
Un projet de texte élaboré par son ministère prévoit que toutes les banques allemandes contribuent à alimenter un fonds destiné à financer de futurs renflouements. Leur contribution dépendrait de leur taille et des risques qu'elles représentent pour le système financier dans son ensemble. Wolfgang Schuble a déclaré mercredi que la taxe pourrait rapporter un milliard d'euros par an.
Rumeur sur les Sarkozy : deux personnes quittent le JDD
Un blog du JDD avait relayé une rumeur sur le couple élyséen. Le directeur du journal affirme que l'affaire a été gérée en interne.
Deux personnes travaillant pour le site du Journal du Dimanche ont démissionné en début de semaine, a révélé jeudi la lettre professionnelle Presse News. Un contributeur anonyme avait publié sur un blog du JDD.fr un post sur les supposées turbulences que traverserait le couple présidentiel.
Le directeur de la rédaction du JDD, Olivier Jay, affirme à Rue89 qu'il n'y a pas eu d'intervention de Nicolas Sarkozy, dans ce journal connu pour avoir déjà cédé à des pressions élyséennes.
Les deux personnes en question étaient jusqu'ici le directeur des opérations de Newsweb, la filiale de Lagardère qui gère LeJDD.fr, ParisMatch.com ou Europe1.fr, et un employé non-journaliste de cette société.
Le post a été publié sur un des blogs du site par un contributeur sous pseudonyme vers 1h30 dans la nuit du 8 au 9 mars. Le blog est aujourd'hui désactivé, et le groupe Lagardère a décidé que désormais, les internautes ne pourront plus créer eux-mêmes des blogs.
Sourcé JDD, le contenu est repris dans le monde entier
Le post évoquait la crise que vivrait le couple de Nicolas et Carla Sarkozy, en mentionnant dès le titre, après le mot « rumeurs », les noms de deux tierces personnes qui seraient supposément mêlées à cette crise. Olivier Jay :
« Quelqu'un s'est aperçu de la présence de ce post entre 17 et 18h le 9 mars, et nous l'avons immédiatement dépublié. Mais entre-temps, beaucoup de monde l'avait lu [69 962 lectures, ndlr].
Et le contenu avait été repris par la presse du monde entier. Ça a par exemple fait la Une du Indian Times. Avec, à chaque fois, Le Journal du Dimanche cité comme source. Quatre jours plus tard, Closer reprenait l'information, toujours en nous sourçant. »
Le directeur de la rédaction explique que le journal a hésité à poursuivre Closer (du groupe Mondadori, un concurrent de Lagardère, notamment sur le marché très disputé des féminins), avant de renoncer. Cette flambée d'articles dans la presse internationale a suscité plusieurs questions de journalistes à Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence de presse à Londres, le 12 mars.
Olivier Jay a écrit une lettre d'excuses au Président
Pendant une dizaine de jours, les dirigeants de Lagardère ont cherché à savoir qui avait écrit le fameux post. Selon Olivier Jay, le directeur des opérations de Newsweb a d'abord affirmé à la direction qu'il n'en avait pas la moindre idée. Avant de reconnaître, en fin de semaine dernière, qu'un membre de son équipe avait posté le texte depuis son domicile :
« Le directeur et l'employé ont proposé leur démission, et la direction du groupe a accepté. »
Toute la crise aurait donc été gérée en interne, sans aucune intervention de l'Elysée. Olivier Jay explique qu'il a contacté dès le 9 mars Franck Louvrier, le directeur de la communication de Nicolas Sarkozy :
« Le fait que ça ait été sourcé Journal du Dimanche dans le monde entier nous mettait dans une situation délicate. »
Olivier Jay a aussi écrit une lettre d'excuses au président de la République. La direction du JDD.fr a publié ce jeudi un message sur le site pour expliquer cette affaire.
En mai 2007, quelques jours après l'élection présidentielle, Rue89 avait révélé que le JDD avait censuré un article sur l'abstention de Cécilia Sarkozy au second tour, après interventions de l'Elysée. En 2006, Alain Genestar, directeur de la rédaction de Paris Match (autre titre Lagardère) avait été écarté, un an après avoir publié une photo révélant la liaison de Cécilia Sarkozy et Richard Attias.
Le patron du groupe, Arnaud Lagardère, a un jour déclaré en public qu'il se considère comme le « frère » de Nicolas Sarkozy.
Photo : Nicolas Sarkozy et Carla Bruni le 21 mars (Philippe Wojazer/Reuters)