lundi 29 septembre 2014
Bercoff : les défaites aux élections passent, Hollande reste
Pour André Bercoff la nouvelle défaite du PS aux élections sénatoriales n'ébranlera pas le président de la République. Protégé par les institutions, François Hollande devrait, selon lui, terminer son mandat.
Ingrate Corrèze, méchante Corrèze: qu'un sénateur UMP se fasse élire triomphalement dans le fief de François Hollande est pire qu'un crime: une faute. Que deux sénateurs socialistes se fassent remercier en rase campagne, entre Brive et Tulle, a de quoi décourager les optimistes quant à la nature humaine. Quoi? Le département qui a eu l'honneur d'abriter deux présidents de la Vème République, le roi fainéant Chirac et le brillant chef d'Etat qu'actuellement le monde nous envie, a le front de ne pas voter légitimiste? Les méchants, les cyniques et le cortège des défaitistes entonneront une fois de plus la mauvaise litanie de l'échec comme art de gouverner.
Il est vrai que, depuis près de deux ans et demi, le locataire de l'Elysée n'a pas été gâté: navigation à vue, cocoricouacs, promesses non tenues, engagements non suivis d'effets, une France centrifuge qui part dans tous les sens, au gré des corporatismes et des avantages acquis, des régimes spéciaux et des gouffres de la dette, un pouvoir en mauvais termes avec les mots et en contre-programmation permanente. Hollande est donc impopulaire et entraine Valls dans sa chute: cette banalité de base masque deux réalités au moins aussi essentielles. La première est que la droite, bien que Sarko Zorro soit arrivé, va connaître encore de jolies tensions internes marquées par le poids des egos et le choc des promos. La deuxième est que le Front National, s'il engrange des progrès non négligeables, se heurte à un iceberg européen et économique qu'il a urgemment besoin de dégrossir, et à une image dont les ambiguïtés ne sont pas encore prêtes d'être levées.
Dans ce marigot politique où les partis ne cessent de perdre des plumes, où des syndicats montrent qu'ils se foutent royalement de l'entreprise (Air France), où les damnés d'Afrique montent vers l'Europe, et les nantis d'Europe vers les paradis fiscaux, Hollande peut afficher la solidité absolue de son statut. Il a été élu pour cinq ans, nul désordre ne peut le renverser ; il ne dissoudra pas parce qu'il n'y est pas du tout obligé et que les niches du pouvoir sont faites pour être occupées et entretenues. Billevesées donc que ces sénatoriales autant que les cantonales et régionales de l'an prochain. Jamais un coup de dé n'abolira le hasard, jamais un tsunami dans les urnes n'ébranlera le pouvoir. La Constitution est grande et Hollande son prophète. Circulez, citoyens-électeurs-consommateurs, il n'y a rien à voir. Et si vous n'êtes pas contents, continuez à râler. On verra bien.
Air France menacée par le scénario Alitalia
Après 14 jours de grève, le conflit social à Air France s'est enfin achevé. Mais pour l'économiste Pascal Perri, celui-ci préfigure peut-être la chute de la compagnie française qui pourrait connaître un destin à la Alitalia.
Le conflit entre le SNPL et la direction d'Air France, soutenue par le
Premier ministre Manuel Valls, est enfin arrivé à son terme mais la controverse entre les deux parties n'a pas été épuisée sur le fond. Il reste beaucoup à faire pour éviter au pavillon national un scénario à la Alitalia. Pour bien comprendre l'enjeu économique, il est essentiel de resituer le conflit dans une perspective de moyen terme. Environ 3,5 milliards d'individus prennent l'avion chaque année. Les prévisions les plus sérieuses en prévoient 7 en 2025. L'Asie et les nouveaux territoires de la mondialisation vont alimenter cette formidable croissance mais l'Europe y aura aussi sa place. Le marché européen est très dynamique. Il a été dopé par l'arrivée des compagnies low cost. Elles répondent parfaitement aux exigences d'un marché très orienté par le prix. Pour des vols de moins de 2 heures, en point à point, c'est à dire sans correspondance, les passagers attendent de la ponctualité et de la sécurité, mais c'est le prix qui donne le signal de la demande. Avec Transavia, le groupe Air France a l'occasion de trouver sa place sur ce marché et de participer à la croissance rapide du transport européen. Le service de court courrier est une commodité, en d'autres termes, un service sans grande valeur ajoutée. Avec ses coûts de production actuels, Air France n'est pas en mesure de répondre à la demande touristique dite VFR (Visit friends and relatives). Le coût du siège kilomètre offert qui exprime le coût de production pour un siège sur 1 kilomètre est d'environ 7 centimes pour le groupe Air France KLM, mais pour Air France seule, il est supérieur à 10 centimes. Les low cost pure Player produisent la même unité autour de 5 centimes. On peut certes mépriser les attentes du marché. Il finit toujours par se venger. Dès lors, que peut-il arriver à Air France? Les vents contraires soufflent de toute part. Sur le court courrier, l'abandon de Transavia Europe est une perte de chance considérable. Il faudra compenser dans la mesure du possible avec Transavia France dans des conditions moins favorables. Sur le long courrier, en dépit des efforts d'investissement sur ses produits, dont la nouvelle classe affaires, Air France est concurrencée par les compagnies du Golfe et les grandes compagnies asiatiques. Le scénario Alitalia se précise. Pour mesurer l'impact probable de ce conflit, on peut au passage aller rechercher un épisode comparable dans l'histoire du transport aérien aux Etats Unis. La PAN AM, la plus prestigieuse compagnie du monde des années 1970 se croyait immortelle. Elle a été tuée par la concurrence, par la crise du pétrole et par …des pilotes qui contestaient les conditions d'emploi des navigants dans une petite compagnie à bas prix que PAN AM avait racheté pour desservir quelques villes américaines à des tarifs attractifs. Le groupe s'est effondré. «Too big to fail» pensaient sans doute les salariés. Ils ont tous payé de leur emploi cette folie économique qu'ils aient été pilotes ou non!
Le renoncement ou simplement le retard dans la conquête des nouveaux marchés peut conduire Air France au triste scénario de l'attrition sur un marché ou la taille critique joue un rôle déterminant. Le transport aérien est une activité à forts volumes et à faibles marges. Dans la configuration actuelle, une menace pèse lourdement sur Air France. Les dirigeants des autres compagnies comme XL Airways, Corsair, Air Caraïbes ou Aigle Azur avaient tiré la sonnette d'alarme dans une tribune commune publiée par le Monde: «Le pavillon français vit depuis douze années consécutives une réduction de ses parts de marché sous l'effet de la concurrence intra et extra communautaire».
Les professionnels du secteur savent que la croissance est indispensable dans ce métier au risque de passer sous les écrans radars du marché. Alitalia est aujourd'hui une petite compagnie européenne. Membre d'une alliance, elle a pour partie perdu sa souveraineté et une grande partie de ses emplois! Elle doit compter sur les autres membres de l'alliance pour couvrir certaines grandes routes du monde et de l'Europe et elle a dû accepter l'entrée dans son capital d'un transporteur du golfe la compagnie Etihad basée aux Emirats arabes. Air France possède une particularité. Elle porte le nom d'un pays. C'est une question de souveraineté économique et politique. Manuel Valls a eu le courage qui manquait à son ministre des transports en rappelant les pilotes à leur responsabilité. Le Groupe Air France KLM emploie 60 000 personnes et cette année encore, ce sont les profits de KLM qui vont financer les pertes d'Air France!
SARDOU AVAIT RAISON
NE M'APPELEZ PLUS JAMAIS FRANCE, LA FRANCE ELLE M'A LAISSÉ TOMBER....
JE CHANTE, PERSONNELLEMENT, AVEC MA VOIX DE "MERDE" :
JE NE PRENDRAI PLUS AIR FRANCE, AIR FRANCE JE L'AI LAISSÉ TOMBER.
RAS LE BOL DE CES PRIVILÈGIÉS ÉGOÏSTES QUI NE VEULENT PAS ÉVOLUER.
Il y a tant d'autres compagnies aériennes qui le sont vraiment, elles, aériennes.
Grèce: saisie d'un millier d'anciennes monnaies
La police grecque a annoncé lundi avoir arrêté un homme de 72 ans, trafiquant présumé d'antiquités à Alexandria, dans le nord de la Grèce, après avoir découvert à son domicile plus d'un millier de pièces de monnaie à valeur archéologique.
"1.061 pièces de monnaie en bronze dont un millier de l'époque hellénistique (3ème au 1er siècle avant Jésus-Christ), de l'empire byzantin puis ottoman (1453-1821) ont été saisies ainsi que 30 pièces de monnaie en argent datant de ces périodes", a indiqué un communiqué de la police de la région de Macédoine.
La police a également découvert "16 bagues en bronze" et d'autres bijoux "de la période byzantine ou post-byzantine".
Selon les services archéologiques, "ces objets sont régis par la législation de protection des antiquités et du patrimoine culturel", a indiqué la police.
Sept pistolets, six revolvers et quinze détecteurs de métaux figuraient aussi sur la liste des objets retrouvés au domicile du trafiquant présumé, déjà poursuivi dans le passé pour de tels faits.
Le trafic d'antiquités est fréquent en Grèce, pays qui en est riche en raison de son histoire, et la législation en la matière reste particulièrement stricte.
Le manque de moyens en hommes et en équipements fait que cela arrive tous les jours.
"1.061 pièces de monnaie en bronze dont un millier de l'époque hellénistique (3ème au 1er siècle avant Jésus-Christ), de l'empire byzantin puis ottoman (1453-1821) ont été saisies ainsi que 30 pièces de monnaie en argent datant de ces périodes", a indiqué un communiqué de la police de la région de Macédoine.
La police a également découvert "16 bagues en bronze" et d'autres bijoux "de la période byzantine ou post-byzantine".
Selon les services archéologiques, "ces objets sont régis par la législation de protection des antiquités et du patrimoine culturel", a indiqué la police.
Sept pistolets, six revolvers et quinze détecteurs de métaux figuraient aussi sur la liste des objets retrouvés au domicile du trafiquant présumé, déjà poursuivi dans le passé pour de tels faits.
Le trafic d'antiquités est fréquent en Grèce, pays qui en est riche en raison de son histoire, et la législation en la matière reste particulièrement stricte.
Le manque de moyens en hommes et en équipements fait que cela arrive tous les jours.
Bizarreries sénatoriales
Bizarreries sénatoriales
Hier soir, le reportage du 20 heures de TF1 sur les élections sénatoriales ne donnait pas une belle image de la démocratie française. L’enjeu essentiel du scrutin se rapportait à la conquête du perchoir. Pourquoi se battent M. Raffarin et M. Larcher, deux grands notables de la vie politique depuis des décennies (on n’ose imaginer combien)? Serait-ce pour le prestige du protocole – second rang après le chef de l’Etat – et de l’un des plus beaux palais de la République? Et sinon, pourquoi, quelle vision, quel projet derrière leur candidature ? Qu’ils le disent! M. Baroin renonce à l’Assemblée nationale pour le Sénat. "Après 21 ans de mandat de député" proclamait-il fièrement sur l’écran de télévision. Le Sénat a beaucoup moins de pouvoir que l’Assemblée. Mais un siège de sénateur est plus confortable, plus stable… Que cherche-t-il: oeuvrer pour son pays ou le confort d’un siège pénard au Palais du Luxembourg. Et les Français qui l’ont élu à l’Assemblée, que pensent-ils de ce mandat de député interrompu? Que vaut leur suffrage? Quant à la droite lepéniste, elle est prise de délicieux frémissements à l’idée d’avoir envoyé deux des siens à la Chambre Haute. Respectabilité? Tu parles… Comme les autres, la quête des fromages. Et, quoi, on rêve? M. Guérini, de Marseille, sénateur lui aussi? Non, non, c’est bien vrai! Cette élection, qui n’a pas grande importance pour les équilibres politiques du pays, donne une drôle d’image, clanique, effet de caste, rentes de situation, guerre des privilèges, presque caricaturale. Elle ne va pas rassurer les 36% des Français auxquels la politique inspire de la méfiance, ni les 32% auxquels elle inspire du dégoût (CEVIPOF, 2014). Triste et désespérant. Aux Etats-Unis, on ne plaisante pas avec le Sénat, on tremble devant une commission d’enquête sénatoriale. La démocratie française a besoin d’un Parlement efficace, digne, respectable. Il faut commencer par interdire les phénomènes de privatisation des mandats: deux fois député (comme le président de la République) une seule fois sénateur. Mais qui peut imaginer un instant de voir la caste renoncer à ses rentes de situation?
'La grève d'Air France est symptomatique d'un pays encore dominé par des syndicats de gauche'
près dix jours de grève de ses pilotes, la compagnie aérienne française Air France a annoncé mercredi l’abandon définitif de ses projets de création d’une filiale low cost hors de France avec des pilotes disposant d’un contrat de travail local, Transavia Europe. Malgré cela, les pilotes, qui dénonçaient les « délocalisations, transferts d'activités et le dumping social » inhérents à ce projet, souhaitent maintenant débattre du plan de développement de Transavia France. Ils ont donc décidé de poursuivre leur mouvement de grève jusqu'à vendredi.
« Avec des concurrents comme ça, ce n'est pas difficile de comprendre pourquoi Ryanair est la compagnie qui progresse le plus vite en Europe », a ironisé Michael O’Leary, le CEO de la compagnie low cost Ryanair.
« Les pilotes refusent d'accepter des réductions de salaires pour aider la filiale Transavia à faire concurrence à des compagnies low-cost à croissance rapide, Ryanair et Easyjet. Sans le moindre scrupule, les pilotes gâtés ont infligé une perte de 20 millions d’euros pour chaque jour de grève en entamant la réputation de la compagnie aérienne soeur KLM. Et par-dessus-le marché, Air France s’est finalement pliée aux revendications des grévistes.
Tout ceci est symptomatique d'une France encore dominée par des syndicats de gauche. Un pays qui s’enfonce toujours plus profondément dans la dette publique, mais qui refuse de comprendre que son marché du travail a besoin d'une réforme radicale pour rester compétitif. »
Cet avis est partagé par Marc Fiorentino sur MonFinancier.com, qui rappelle qu’il s‘agit de la grève la plus longue que la compagnie ait subie depuis 1998. Tout en déplorant qu’il est très probable qu’elle risque de s’achever sur la capitulation de la direction de l’entreprise par rapport à des revendications « totalement injustifiées », il souligne qu’elle aurait dû fournir l’opportunité au gouvernement d’envoyer le signal que les entreprises françaises ne doivent plus rester soumises à la pression syndicale :
« Chaque jour qui passe coûte une fortune à une compagnie qui est déjà dans une situation financière difficile. Et une fois de plus, une grève ou un mouvement social risque de provoquer un désastre économique. (…) Au delà d'Air France c'est tout le secteur du tourisme, des tours opérateurs aux commerces des aéroports, qui est touché mais ce n'est pas un problème pour les pilotes ...
L'Etat possède encore 15.9% d'Air France. Il n'en est plus, en théorie, responsable mais on sait que la France ne pourra pas laisser sa compagnie nationale plonger. Une fois de plus, les pertes d'une grande entreprise française seront, d'une façon ou d'une autre, à la charge des contribuables. »
Cependant, un mouvement de grève a été déclenché hier dans un autre fleuron des transports français, la SNCF. Trois syndicats ont lancé un préavis de grève de 24H portant sur 2 lignes d’un train de banlieue auprès de la compagnie ferroviaire française. Ils ont voulu protester contre les sanctions infligées à 2 agents mis à pied pour avoir consommé de l’alcool (en l’occurrence, un cocktail rhum-piment-citron…) pendant leurs heures de service à un poste d’aiguillage stratégique.
Pourquoi Warren Buffett déteste l'or
On l’extrait du sol en Afrique ou ailleurs. Ensuite on le fait fondre, on creuse un autre trou, on le ré-enterre une fois de plus et on paye des gens pour rester autour à le garder. Il n’a aucune utilité. Cela laisserait toute personne qui verrait ça de Mars perplexe ».
L'investisseur milliardaire américain Warren Buffett ne comprend guère l’engouement pour l’or, explique Matt DiLallo du site The Motley Fool. Il pense que sa valeur ne repose sur rien d’autre que sur la volonté de la préserver.
Mais ce que Buffett reproche essentiellement à l’or, c’est son incapacité à créer de la valeur.
Dans une lettre qu’il a adressée aux actionnaires des sociétés dans lesquelles il avait investi en 2011, "l'Oracle d'Omaha" avait qualifié l’or « d’actif improductif », et affirmé que les actifs tels que l’or ne produisaient jamais rien, mais que des investisseurs en achetaient dans l’espoir que d’autres seraient prêts à payer encore plus cher qu’eux dans le futur. Il a ajouté que ces acheteurs n’étaient pas inspirés par ce que l’actif pouvait produire en lui-même – il resterait éternellement inanimé – mais par la croyance que d’autres le désireraient avec encore plus d’avidité dans le futur.
Buffett voit deux inconvénients rédhibitoires dans l’or : il ne sert à rien et n’est pas procréatif.
Même s’il concède que l’or peut servir à la décoration et qu’il a quelques applications industrielles, il objecte que la demande pour ces deux domaines est insuffisante pour utiliser tout l’or que nous avons extrait du sol pour ensuite le mettre à l’abri dans un coffre de banque.
L’or ne peut pas être utilisé pour produire des objets ayant une réelle valeur. Il s’apprécie et se déprécie en fonction de ce que les gens sont prêts à payer pour en acquérir, et non pas sur sa capacité à générer des bénéfices pour son propriétaire, comme la part de n’importe quelle entreprise cotée, note-t-il.
Il termine sa lettre avec cet argument :
« Aujourd’hui, le stock d’or mondial représente environ 170.000 tonnes métriques. Si tout cet or était aggloméré, il formerait un cube d’environ 21 mètres de côté. A 1750 dollars l’once à l’heure où je vous écris, sa valeur serait d’environ 9.600 milliards de dollars. Appelons ce cube «la pile A ».
Créons maintenant une « pile B » pour la même valeur. Pour cela, nous pourrions acquérir toutes les terres cultivables des Etats-Unis (400 millions d’acres avec un rendement d’environ 200 milliards de dollars annuels), plus 16 ExxonMobil (la compagnie la plus profitable du monde, qui gagne plus de 40 milliards de dollars par an). Après ces achats, il nous resterait encore environ 1.000 milliards de dollars d’argent de poche (et nosu n'aurions pas le sentiment d’être un peu à court après cette frénésie d’achats). Pouvez-vous imaginez un investisseur disposant de 9.600 milliards de dollars choisissant la pile A plutôt que la pile B ? ».
Sécurité sociale: le déficit s'aggraverait à -14,7 milliards d'euros en 2015
La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine annonçait dimanche soir surFrance Inter que le déficit de la Sécu était plus important que prévu en 2014, mais "qu'il ne s'aggravait pas par rapport à l'année dernière". Elle ne devrait pas pouvoir en dire autant en 2015.
-19 milliards d'euros en comptant le Fonds de solidarité vieillesse
Pour la Commission des comptes, ce déficit devrait se creuser l'an prochain par rapport à 2014 et il ne faudrait pas s'attendre à un retour à l'équilibre avant au moins 2017. En prenant en compte le déficit du fonds de solidarité vieillesse (FSV) qui atteindrait -4,3 milliards d'euros, le solde prévisionnel serait de -19 milliards d'euros, contre -15,3 en 2014.
C'est ce qu'indique une synthèse de l'organisme dont l'AFP s'est procuré copie ce lundi, avant la présentation, à 17h30, du budget de la Sécu 2015 et des pistes de réduction des déficits envisagées.
Une "amélioration"
Dimanche soir, Marisol Touraine expliquait que le déficit de la Sécurité sociale de 2014 s'établirait à 11,7 milliards d'euros contre 9,6 milliards prévus dans le budget initial.
En juin pourtant, la commission des comptes de la Sécurité sociale avait révisé en hausse le déficit à 9,9 milliards d'euros. La ministre des Affaires sociales a néanmoins constaté une "amélioration" en ce que le déficit était en baisse par rapport à 2013. En cette année, il s'était élevé à 12,5 milliards d'euros.
"Malgré une conjoncture économique très difficile", "moins de rentrées de cotisations" et des "dépenses importantes", "le déficit ne s'aggrave pas par rapport à l'année dernière", s'est réjouie Marisol Touraine.
Elle a en effet précisé que le déficit du régime général plus celui du fonds de solidarité vieillesse s'établirait à 15,4 milliards d'euros cette année et ne se dégradait donc pas.
Pas de déremboursement
A la veille de la présentation des mesures d'économies pour la santé et la famille envisagées pour 2015, Marisol Touraine a assuré qu'il n'y aurait"aucun déremboursement" de médicaments. Elle a aussi annoncé qu'''il n'y aurait pas de gel des prestations familiales" en 2015, ajoutant que "d'autres mesures seront envisagées" pour "maîtriser les dépenses de la politique familiale".
La ministre a expliqué vouloir "maîtriser la progression des dépenses" de la politique familiale. Elle en a rappelé les principes: "universalité, soutien aux familles modestes et encouragement à la conciliation vie professionnelle/vie familiale".
Les médecins déboutés...
Sur ce dernier point, Marisol Touraine a souligné "l'engagement du gouvernement pour la construction de crèches".
"La politique familiale, ce ne sont pas simplement des allocations, c'est aussi la création de crèches. En deux ans nous avons ouvert 25.000 places de crèches nouvelles", a-t-elle dit.
Aux médecins qui demandent une revalorisation de la consultation, Mme Touraine a laissé entendre qu'ils ne l'obtiendraient pas. Elle a expliqué que la rémunération des médecins avait augmenté grâce à la mise en place de rémunérations répondant aux objectifs de santé publique (prévention, travail en équipe...), ajoutant que c'était cela qu'elle "privilégiait".
"Il est urgent de penser à long terme" BONNES FEUILLES
Le capitalisme n'est pas un système économique parfait, mais il s'est avéré être un moteur extraordinaire de prospérité et le meilleur moyen pour permettre à des centaines de millions de personnes de parvenir à un meilleur niveau de vie.
Dominic Barton |
Aujourd'hui, cependant, le capitalisme est soumis à de fortes tensions, et ce, en grande partie par un excès de pensée obtuse focalisée sur le court terme. Je rencontre des chefs d'entreprise tous les jours ; je suis frappé par les pressions incessantes auxquelles sont confrontés les cadres des sociétés, qu'elles soient publiques ou privées. À la demande de leurs actionnaires, et parfois de leur conseil d'administration, ils se doivent de fournir toujours plus de résultats à court terme, et souvent aux dépens des bénéfices pour l'entreprise à long terme.
Ces contraintes sont en augmentation. En 2013, une étude McKinsey Quarterly a révélé que 63 % des administrateurs et des dirigeants estimaient que la pression pour produire des résultats à court terme avait augmenté au cours des cinq dernières années. En outre, tandis que 73 % estimaient que, pour mener à bien leur exercice, ils devaient planifier à trois ans ou plus leur stratégie de création, près de la moitié avouaient qu'ils étaient contraints de réfléchir dans une perspective inférieure à trois ans.
À long terme, cette approche se fait au détriment des autres intérêts des parties prenantes et met à mal la création de valeur. Jusqu'à 90 % de la valeur d'une entreprise dépendent de sa trésorerie à trois ans et plus. Des entreprises telles que P & G, Walmart et Coca-Cola ont puisé durant sept à onze ans dans leurs réserves pour financer leur seule entrée en Chine. Des sociétés comme Intel et Apple ont pris des décisions à long terme pour racheter des sociétés de microprocesseurs et d'acteurs de la musique — autant de décisions qui aujourd'hui auraient du mal à franchir un conseil d'administration (l'année où l'iPod a été commercialisé, le prix de l'action Apple a chuté de 25 %).
Pour que le capitalisme continue de prospérer, il est urgent pour les entreprises de revenir à l'approche à long terme telle qu'elle était promue par le passé. Les sociétés devraient investir au moins à un horizon de cinq ans et idéalement fixer des objectifs et un plan de stratégie sur dix à vingt ans. Les fonds de gestion devraient agir et évaluer leurs investissements sur un laps de temps similaire.
Parallèlement, il est impératif que l'on cesse de subir la vision étroite des actionnaires pour s'ouvrir à une communauté plus large de parties prenantes. Lors des quatre dernières décennies, le point de vue conventionnel, formulé par Milton Friedman, était : « Le rôle du business, c'est le business », et il n'y avait qu'une responsabilité sociale d'entreprise, celle d'utiliser ses ressources et mener ses activités dans le seul but d'accroître ses bénéfices. En économie, cette vision est dépassée.
Je crois qu'il faut se rappeler que tout business se doit d'être utile, quelle que soit la communauté dans laquelle il s'inscrit. Le business ne pourra vraiment continuer à prospérer qu'à la seule condition que ses opérations bénéficient à la société tout entière. Ce n'est pas seulement une question de responsabilité sociale des entreprises ; c'est primordial parce que c'est positif pour la rentabilité des entreprises. En raison de la réduction des ressources naturelles et de l'imbrication des chaînes d'approvisionnement dans le monde entier, la prospérité des grandes entreprises est inextricablement liée à celle de leur communauté : 75 % des cadres et des investisseurs pensent désormais que les initiatives environnementales et sociales créent de la valeur pour les entreprises à long terme.
L'expérience de l'Equity Bank du Kenya en est un parfait exemple. Cette banque s'est développée en ayant pour précepte d'accompagner et de soutenir les plus démunis. Depuis plus de dix ans, elle met en place du microcrédit, sert ses clients les plus éloignés par minibus, ces derniers étant reliés au siège par satellite. Elle accorde des souplesses de remboursement. Une anecdote célèbre veut qu'elle ait même accepté d'être payée en lait. Résultat : non seulement la banque a permis à l'ensemble de sa communauté de prospérer, mais depuis 2000 son bénéfice avant impôt a augmenté de 65 % en moyenne par an et elle détient près de la moitié des comptes bancaires du Kenya.
Le système capitaliste est aujourd'hui menacé par les inégalités qu'il génère et le comportement parfois téméraire qu'il autorise. Cependant, malgré ses lacunes, je crois que le capitalisme perdurera. Encore une fois, il doit être considéré comme ce qu'il est, imparfait, mais il demeure un puissant moteur de prospérité. L'entreprise a besoin d'élargir son rôle et sa perspective ; elle se doit d'être utile pour la société et d'avoir une vision à plus long terme. Ce n'est qu'à cette seule condition que le capitalisme pourra regagner la confiance et réaliser son potentiel immense.
Jamais deux sans trois !
Jamais deux sans trois !
PS, qu'as-tu fait de ta victoire ? Il y a trois ans, la gauche obtenait un succès historique en devenant majoritaire au Sénat. Trois ans plus tard, la voici de nouveau minoritaire, sanctionnée par des grands électeurs excédés par la réforme territoriale et les restrictions budgétaires. Et c'est aujourd'hui encore au FN, avec l'entrée « historique » au Palais du Luxembourg de deux élus, que l'on réserve imprudemment les appréciations superlatives. Jamais deux sans trois ! Après les municipales et les européennes, la répétition des scrutins confirme le renforcement « institutionnel » du FN.
On aurait tort, cependant, de n'apprécier ces sénatoriales qu'à travers le « coup de pied dans la porte » du FN, même s'il montre l'adhésion de grands électeurs non « étiquetés » aux idées lepénistes. Il incombe aux partis de gouvernement de s'interroger. Et d'abord au Parti socialiste qui s'est réfugié dans l'explication un peu courte d'un résultat « mécanique » pour minimiser sa défaite et relativiser la victoire de la droite. Et pour se réjouir, avec soulagement, de sortir de l'ambiguïté.
Il est vrai que sous la présidence falote de Jean-Pierre Bel, la majorité sénatoriale de gauche n'était plus en adéquation avec la majorité présidentielle. Elle a entravé le pouvoir dans ses réformes. Une opposition plus structurée à l'exécutif procédera d'une clarification. Encore faudra-t-il que l'attelage UMP-UDI évite les pièges de la division. La première épreuve sera constituée par la désignation, mercredi, du président du Sénat que pourraient polluer la poussée centriste et les « ingérences » extérieures.
Jaloux de leur indépendance, les sénateurs affirment qu'ils voteront en conscience. Soit. Mais ce qui devrait guider leur choix, c'est avant tout une vraie volonté réformatrice. Car la Haute Assemblée, de plus en plus remise en cause dans son existence même, a besoin de se moderniser en mettant fin à ses privilèges exorbitants et ses arrangements feutrés. La question est moins de savoir si, dans son univers capitonné, le Sénat est de droite ou de gauche, que de savoir s'il est capable de vraiment changer !
L'essentiel
L'essentiel
Il ne fallait pas rester endormi ce dimanche tant les nouvelles se succédaient. Heureusement les chaînes de télévision ne nous cachaient rien et assuraient le retentissement des événements. C’est à ces occasions que l’on mesure les bienfaits de la mondialisation de l’information : quel que soit l’endroit où les choses se passent, nous les apprenons. Aucune ne peut nous échapper. Ce privilège nous conduit à nous considérer à juste titre comme citoyen du monde et nous permet de juger en toute connaissance de cause. Période bénie où l’essentiel est aussitôt répercuté. Ainsi, hier, nous avons découvert que M. George Clooney s’était marié, que Brigitte Bardot avait 80 ans et que Valérie, ancienne compagne du Président, avait échappé à une émeute de sympathie en plein Paris.
Merci Mario
Merci Mario
Les chiffres sont si astronomiques qu’on peine à les appréhender. La dette publique de la France, qui était de 1 000 milliards d’euros en 2003, a franchi les 2 000 milliards aujourd’hui. Faut-il rappeler qu’en 1980, en équivalent euros, elle était inférieure à 100 milliards ? Et pourtant, la France continue à augmenter ses dépenses publiques et bafoue, pour la troisième fois, les règles européennes visant à limiter le déficit budgétaire des Etats membres.
Aujourd’hui la France n’est ni en faillite ni en défaut sur sa dette. Elle peut même emprunter à des taux d’intérêt quasi-nuls et continuer à s’endetter comme si de rien n’était. Cet état de grâce, elle le doit d’abord à la Banque centrale européenne. C’est l’existence de la monnaie unique qui permet de compter sur la puissance économique allemande pour éviter l’écroulement financier des pays qui refusent de se réformer. Et c’est la BCE qui, par sa politique monétaire laxiste, génère un excès de liquidités qui ne demandent qu’à se placer dans la dette souveraine de la deuxième économie de la zone euro.
C’est bien cette abondance de cash qui permet de rendre indolore le coût du risque et d’anesthésier les marchés. Droguée à la dette, la France ne réalise pas qu’elle s’est placée sous une épée de Damoclès que le président de la BCE, Mario Draghi, tient dans ses mains. Le jour où, poussée par une remontée des taux aux Etats-Unis ou par un durcissement de la politique allemande, la banque centrale devra serrer les boulons, le réveil sera douloureux. Il sera alors trop tard pour se demander pourquoi on n’a pas réformé le pays pendant qu’on le pouvait. Et comme toujours ce sont les Français – du moins ceux qui payent des impôts – qui devront mettre la main au portefeuille.
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