Le PS a dénoncé un éditorial de l'avionneur Serge Dassault, président du Figaro, qui, dans le journal aujourd'hui, "défend sur quatre colonnes à la une" du quotidien "la politique de Nicolas Sarkozy".
Faouzi Lamdaoui, secrétaire national à l'égalité, à la diversité et à la promotion sociale, estime que Serge Dassault qui "cumule les casquettes de député-maire UMP, de patron de presse et de marchand d'armes, défend sur quatre colonnes à la une du Figaro la politique de Nicolas Sarkozy".
Pour le PS, ce "nouvel épisode" après "les voyages répétés de Nicolas Sarkozy à bord du jet de Vincent Bolloré, autre milliardaire patron de presse, illustre la collusion malsaine des grands groupes de médias avec le pouvoir Sarkozy".
"Les amis milliardaires patrons de presse de Nicolas Sarkozy ont transformé leurs médias en nouvelles pravdas du pouvoir", juge M. Lamdaoui.
Serge Dassault adresse ses voeux aux lecteurs à la Une du Figaro et "à la France qui a choisi un président dynamique et courageux". "Nos encouragements et notre appui l'accompagnent pour réformer un pays dont les habitudes ont besoin d'être changées", écrit-il, soulignant que Nicolas Sarkozy "a déjà fait beaucoup en quelques mois".
lundi 2 janvier 2012
Le PS dénonce l'éditorial de Dassault
Fiction : de l'euro au mundo, chronique d'un (impossible ?) collapse
La sortie de l'euro de la Grèce entraîne la fin de l'expérience de la monnaie unique. Chaque pays revient aux parités de 1999. Mais le dollar ne résiste pas à l'onde de choc. Un nouvel étalon monétaire s'impose.
Le défaut total de la Grèce, que tout le monde prédit depuis un an, aura donc bien lieu courant mars prochain, avec son corollaire, la sortie du pays de la zone euro. Ce n'est pas la fin du monde mais les conséquences seront, une fois de plus, aussi inattendues que précipitées.
En Grèce, le troc, déjà largement pratiqué, sera généralisé, la « nouvelle » drachme dévaluée de 70 % par rapport à l'euro, et la dette privée et publique, devenue insupportable, sera tout simplement annulée. De toute façon, le pays n'a plus accès aux marchés financiers, bénéficiera de l'aide du FMI, de la Banque mondiale et de la Berd pour faire tourner les infrastructures et l'État sera contraint de lancer un programme drastique de réductions des dépenses, avec suppression de l'armée et privatisation de l'Acropole.
Réaction en chaîne
L'épreuve sera terrible pour les jeunes, les retraités, les malades et les fonctionnaires. L'émigration massive et la solidarité devraient cependant amortir le choc social. Bien évidemment, la défaillance d'un État va provoquer la défaillance du pays le plus faible suivant.
C'est ce que les économistes appellent « la contagion ». Pressés par leurs opinions publiques, les pays du « Club Med » déclarent, chacun leur tour, leur incapacité à rembourser leur dette, le retour au protectionnisme et au contrôle des changes, et font appel à l'épargne forcée de leurs habitants. Dans le plus grand secret, durant le week-end pascal, la France et l'Allemagne décident de mettre un terme à l'expérience de la monnaie unique et préparent un retour aux monnaies nationales sur la base des parités de 1999.
À court terme, chacun y trouve son compte (sauf l'Allemagne) : les dévaluations compétitives dopent la croissance, l'inflation repart, les bilans bancaires s'améliorent. Certes, tous les États se préparent à de sévères cures d'austérité pour faire face à l'explosion du coût du service de la dette.
Mais chacun sait qu'une partie des dettes ne sera jamais remboursée. Les grands perdants sont les retraités et les rentiers, ceux-là mêmes qui avaient largement voté en faveur de la sortie de l'euro. Le « credit crunch » menace, les taux d'intérêt explosent. Cela tombe bien, il faut de toute façon changer nos modes de vie, consommer moins, apprendre la frugalité et suivre le nouvel indicateur PIB « bonheur ».
Problème, la contagion ne s'arrête pas aux frontières européennes. Déjà le dollar et la livre subissent les assauts des marchés. Le système financier international, vrillé par le jeu des contreparties et des produits dérivés, vacille. La volatilité des primes et des monnaies devient incontrôlable. Chacun tente de rapatrier ses capitaux.
La Chine et les États-Unis sont d'accord sur un point : il est grand temps de convoquer un nouveau Bretton Woods. Le discrédit sur le dollar, dernière devise de réserve, est tel que la fondation d'un nouvel étalon monétaire devient impérieuse. C'est chose faite durant l'été. Le nouvel étalon ne sera adossé à aucune monnaie. La parité avec l'or est partiellement réintroduite mais le coeur du dispositif repose sur une chambre de compensation internationale des dettes. Adieu l'euro, vive le mundo !
La zone euro cherche à lever les ambiguïtés ayant présidé à sa création
Bruxelles Bureau européen - Voilà donc dix ans que l'euro a remplacé les devises nationales dans les porte-monnaie des citoyens européens. Cet anniversaire coïncide avec une crise sans précédent de l'Union monétaire. Une tempête qui n'a pas cessé de gonfler depuis le naufrage, en 2010, de la Grèce, admise dans la zone euro après avoir trafiqué ses comptes. Et qui s'est amplifiée avec le surendettement des Etats, fragilisés par la crise financière, mais aussi avec l'incapacité collective à endiguer l'onde de choc.
Gouvernance embryonnaire, manque de leadership, dissensions entre capitales, batailles institutionnelles... l'Union monétaire a perdu une bonne partie de sa crédibilité en étalant ses faiblesses. Au point que les plus pessimistes doutent des chances de survie de la monnaie unique.
Les dix-sept pays membres ont certes entrepris, cahin-caha, de rebâtir leur maison commune. Mais ce chantier revient souvent à lever les ambiguïtés qui ont présidé à la conception de l'euro, sous l'égide de François Mitterrand et d'Helmut Kohl.
Le renflouement des Etats en difficulté C'est l'un des principaux acquis de la crise. Désormais, il est possible de renflouer un Etat en détresse financière, alors que les traités interdisaient cette perspective. Cette rupture a d'ailleurs suscité, et suscite toujours de fortes tensions politiques dans les pays du nord de la zone euro, les plus vertueux (Allemagne, Pays-Bas, Finlande), sur fond de montée des forces eurosceptiques.
La Grèce, puis l'Irlande et finalement le Portugal ont ainsi pu être placés sous assistance financière, avec le soutien du Fonds monétaire international (FMI), en échange de la mise en oeuvre de plans d'assainissement drastiques.
Cependant, la force de frappe des fonds de secours mis en place dans l'urgence risque de ne pas suffire pour stabiliser des pays comme l'Italie ou l'Espagne en cas de nécessité en 2012.
Or, les capitales se déchirent sur la meilleure façon de rehausser les "pare-feu". Et elles ne se sont toujours pas accordées sur la possibilité de procéder à une mutualisation des dettes.
Le renforcement de la discipline budgétaire Il s'est imposé comme une contrepartie aux efforts inédits de solidarité acceptés par les pays les plus solides. La chancelière allemande, Angela Merkel, a par exemple posé comme condition d'avoir les moyens de peser sur les choix budgétaires avant de voler au secours de la Grèce.
Dans la foulée du premier plan d'aide, en 2010, le Pacte de stabilité et de croissance a été durci. En décembre 2011, les dix-sept Etats de la zone euro - et neuf pays qui n'y sont pas encore - ont, surtout, mis sur les rails un nouveau traité censé muscler leur pacte budgétaire. Seul le Royaume-Uni a refusé de s'engager dans cette voie.
L'accent mis sur les politiques de rigueur risque néanmoins d'affaiblir encore un peu plus les économies les plus fragiles de la zone euro, au point d'amplifier les divergences économiques au sein de l'Union monétaire. Or, sans investissements ni créations d'emplois, rien ne sera réglé à terme.
Le rôle la Banque centrale européenne La BCE - son action est cruciale dans la gestion de la crise et la stabilisation du secteur bancaire - a fait preuve d'un certain pragmatisme pour pallier l'inertie des politiques, au risque, selon les plus orthodoxes, d'outrepasser son mandat.
Mais l'extension de la crise a aussi incité certains pays, dont la France, à accroître leurs pressions pour transformer la BCE en prêteur en dernier ressort des Etats, sur le modèle de la Fed, son homologue américaine.
L'Allemagne s'oppose à une telle approche, brandissant les traités qui interdisent de renflouer un Etat en faisant marcher la planche à billets. Le sujet est donc prudemment ignoré dans les discussions sur le futur traité à vingt-six.
La mise en place d'un gouvernement économique L'Allemagne, qui refusait depuis le lancement de l'Union monétaire de renforcer son volet politique dans le but de "protéger" la BCE, s'est finalement rangée au souhait exprimé de longue date par la France. Les avis divergent cependant sur le pilotage de ce gouvernement économique, et sur les modalités de son contrôle démocratique.
Nicolas Sarkozy veut placer l'ensemble sous l'autorité des sommets de la zone euro ; des pays, comme l'Italie, la Belgique, ou la Pologne, souhaitent renforcer le rôle des institutions bruxelloises.
Jean-Claude Trichet, l'ex-président de la BCE, avait proposé la création d'une fonction de ministre des finances européen, chargé de superviser les politiques budgétaires et économiques des Etats.
Toutes ces pistes nécessiteraient des transferts plus importants de souveraineté. Un choix politique ultrasensible, en particulier en France, au moment où les opinions publiques voient la construction européenne, et l'euro, d'un oeil critique.
L'EDITO DE MERDE DU JOUR EST ENCORE DANS "LE MONDE"
Hollande, toujours favori des sondages
Selon l’Ifop, Marine Le Pen est la candidate incontestée des ouvriers, François Hollande, celui des jeunes, et Nicolas Sarkozy, celui des retraités.