TOUT EST DIT

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dimanche 2 mai 2010

Interdiction de la burqa : Kouchner s'attend à des critiques dans le monde

Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a déclaré, dimanche 2 mai, s'attendre à des critiques dans le monde à propos du projet de loi interdisant le port de la burqa. "C'est ce que j'ai dit au conseil des ministres : les Etats-Unis tiennent à la liberté religieuse et il y aura beaucoup d'ONG et de fondations américaines qui voudront démontrer notre erreur", a-t-il dit à Europe 1 et au journal Le Parisien/Aujourd'hui en France.
"Il y aura aussi bien sûr des pays d'Europe qui vont protester, le Danemark, les Pays-Bas, etc", comme "un certain nombre de pays musulmans, par exemple au Pakistan, en Turquie, où nous serons critiqués." Enfin "il y aura un dernier pays, l'Arabie Saoudite, qui dira 'chez vous vous avez le droit de faire ce que vous voulez, mais chez moi j'ai également le droit de faire ce que je veux, comme par exemple de ne pas faire conduire les femmes'", a fait valoir le ministre. "Le Maroc comprendra, comprend déjà, c'est un pays où l'islam n'est pas oppressif."

Interrogé pour savoir s'il était pour l'interdiction totale de la burqa, il a répondu : "Faire la différence entre lieux publics et pas publics est finalement un peu démagogique et pas possible." "Nous avons peut-être besoin d'une loi, j'ai compris que pour la dignité de la femme, il fallait le faire, a expliqué M. Kouchner. Il ne s'agit pas d'une affaire religieuse, il s'agit d'une affaire de dignité, de solidarité, de compréhension de la marche du monde", a-t-il dit.

M. Kouchner s'est prononcé en faveur d'une "période de pédagogie, de six mois à deux ans", pendant laquelle la loi devrait être expliquée et non pas appliquée à la lettre. Une éventualité écarté par le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand. Sur Radio J, il a estimé que la pédagogie devrait se faire "en même temps". "Ca fait partie des modalités précises qu'il reste à trouver", a-t-il ajouté, à propos du projet de loi qui doit être présenté au conseil des ministres le 19 mai avant un examen à l'Assemblée nationale en juillet. Le texte projetterait de punir de 150 euros d'amende le port du voile intégral et d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende le fait de l'imposer à une femme.

Gaffes politiques


Bon, c’est un fait, ce n’est ni très digne, ni très élégant de traiter une dame, retraitée, qui plus est de votre bord politique, de « bigot » (« espèce de sectaire » a-t-on traduit). Le mot, en français, apparaîtrait moins virulent mais tout aussi désobligeant : on se souvient des « bigotes » de Jacques Brel. De là à considérer que l’expression, malencontreusement saisie dans un micro alors qu’il s’adressait en aparté à ses conseillers, est la « gaffe » susceptible de faire chuter le premier ministre Gordon Brown, à la veille des élections législatives britanniques, il y a un pas que les médias d’outre-Manche avaient, hier, franchi avec ardeur.

Le premier ministre travailliste n’est pas le premier, ni le dernier sans doute, à se faire piéger de la sorte. Les technologies de la communication, aussi puissantes qu’indiscrètes, et la rapidité avec laquelle son et images se répandent sur Internet rendent redoutables et quasi planétaires tout laisser-aller, toute approximation linguistique, toute plaisanterie de mauvais goût, tout dérapage choquant. Certains responsables politiques, « gaffeurs » patentés, en jouent même, soit pour peaufiner leur image de personnage simple, au style naturel et sans prétention, soit pour provoquer. Heureusement, se dit le citoyen lambda, que certains échanges privés échappent ainsi à la curiosité publique : on sait des professionnels confrontés à de rudes réalités qui, pour tenir à distance l’émotion ou faire retomber la pression, usent d’un humour cynique inaudible pour d’autres qu’eux-mêmes.

Les responsables politiques ne devraient jamais faillir. On les aimerait maîtres de leurs nerfs et, en toutes circonstances, courtois, pertinents, orateurs impeccables… Ils ne le sont pas. À vrai dire, s’ils poliçaient parfaitement leur discours et leur attitude, ils n’auraient que l’apparence d’une totale équanimité. Alors, non au dérapage (souvent prémédité), et indulgence pour la gaffe. C’est sur les programmes et les convictions de leurs dirigeants que les électeurs britanniques et leurs médias – d’un flegme inébranlable, comme il se doit – se prononceront jeudi prochain.




Dominique Quinio

Pasqua "humilié", mais Pasqua libéré !

La sanction atterrit, légère, au terme d'un âpre procès : "Un an de prison avec sursis". Loin des rigueurs requises par l'accusation,
la Cour de justice s'est montrée bienveillante. Contre l'ex-ministre, elle
ne retient que le "dossier Sofremi", où son fils toucha des "commissions occultes". C'est quand même, pour le père, une nouvelle condamnation.
Lui préfère y voir "deux relaxes de plus".

Étrange arithmétique ? Comme disait Raimu, son alter ego pagnolesque :
"Ça dépend de la grandeur des tiers !"

Les juges l'exonèrent
des magouilles d'Alstom. Surtout, ils le blanchissent dans l'affaire du casino d'Annemasse - la pire de toutes, parce qu'entachée de "corruption". Ah le vilain mot, "l'humiliation" qu'on ose lui imposer !
Lavé de cette gluante infamie, le vieux gaulliste reprend des couleurs.
Il a servi le Général, et
ne tombera pas comme
un vulgaire particulier.

Pasqua "humilié", Pasqua "outragé"... mais Pasqua libéré !
L'octogénaire n'ira pas dormir derrière les barreaux. Il préserve son "honneur"... et son mandat de sénateur.
Fleury-Mérogis s'éloigne, retour au palais du Luxembourg.
Le voilà prêt, déjà, "à s'attaquer à tous les sujets qui préoccupent les Français". Le scandale des "gardes à vue" abusives, par exemple, les policiers "totalitaires", les enquêtes "déloyales"... Un noble combat politique se profile. Dommage qu'à son poste, jadis, le Premier flic
de France n'ait pas cru bon de le mener.

Le souffle de l'Histoire,
à peine chargé d'un parfum d'anisette, passe sur son front.
Aux marches du palais, presque triomphant, "Môssieu Charles" cite Victor Hugo : "Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent".
Ici, au moins, on peut lui faire confiance. Et s'il n'en reste qu'un, il sera celui-là...


Didier Pobel

Travail français et performance allemande


Le 1er mai, qui a moyennement mobilisé les organisations syndicales, est la journée internationale des travailleurs depuis le XIXe siècle ; il rappelle la conquête, de haute lutte aux États-Unis, de la journée de huit heures. Dans notre bassin d'emploi transfrontalier, c'est aussi l'occasion de s'interroger sur le sort fait au travail, à ses conditions et à sa rémunération de part et d'autre du Rhin. La question n'est pas nouvelle : les syndicats français et allemands ont par le passé eu à coeur d'incarner une solidarité du monde du travail, visible sur les ponts. Cela n'a pas été le cas, même symboliquement, cette année.
Les conditions offertes de part et d'autre n'invitent pas à resserrer les liens. L'Alsace laborieuse est en train de découvrir avec effroi le chemin parcouru par l'Allemagne dans la reconstruction de sa compétitivité en matière de travail. Deux arbitrages récents illustrent l'enjeu stratégique de cette reconquête.
Ainsi, le groupe américain Steelcase a préféré une unité bavaroise pour réallouer des actifs français. Ainsi, le français PSA a choisi un nouveau fournisseur, en Allemagne, pour fabriquer et livrer les sièges des futurs modèles construits à Mulhouse, au détriment d'un site alsacien. Ces exemples vont sans doute se multiplier.
Dans ces affaires, le tissu économique n'est pas confronté, comme il a pu l'être, à la « délocalisation » qui s'exerce au bénéfice de pays plus ou moins lointains aux coûts de production imbattables. Non, on est là face à un phénomène de pure proximité, à l'intérieur d'un ensemble socio-économique cohérent, aux niveaux de vie proches et dans un marché uni. C'est un fait : l'Allemagne du travail est devenue plus compétitive que la France.
La ministre Christine Lagarde n'a pas hésité, il y a quelques semaines, à prendre le risque de stigmatiser le modèle allemand fondé sur le tout export et la modération salariale. Égoïste, en un mot. L'élève moyen attaquant la tête de classe, la charge en a indisposé plus d'un. Sous l'angle macro-économique, la voie allemande affecte naturellement tous ses partenaires qui réclament de la réciprocité. D'un point de vue territorial, qui est le nôtre, l'Alsace a beaucoup à perdre d'un affaiblissement de sa position compétitive face à l'Allemagne ; des dizaines de milliers d'emplois en dépendent. Et il ne s'agit pas de frontaliers.

Un pas vers plus de raison


Nous faisons tout pour dominer la nature. Dans notre orgueil nous croyons y parvenir. Mais c'est elle la plus forte. Nous venons de le constater avec les séismes qui se sont succédé cette année, avec ce volcan islandais qui a paralysé nos sociétés.

Nous croyons dominer la nature parce que nous virevoltons autour d'elle, lui grappillant de ci, de là quelques uns de ses secrets bien cachés : le pétrole jusqu'au fond des mers, la puissance secrète qu'elle détient en ses atomes. Et nous partons avec tout cela bien serré contre nous comme un précieux trésor qu'on ne veut plus lâcher. Et puis nous nous en servons à tort et à travers pour satisfaire nos besoins essentiels ou nos désirs futiles.

Ces énergies sont comme une drogue. Nous ne pouvons plus nous en passer. Comme le drogué nous sommes prêts à courir tous les risques pour nous en procurer jusques et y compris des risques mortels. De loin en loin, à ce petit jeu, si grave en réalité, il nous arrive de perdre ! C'est Tchernobyl ou Three Miles Island, ce sont les marées noires, et aujourd'hui l'explosion du puits de pétrole sous-marin, par lequel se vident les entrailles de la terre.

« Qui ne risque rien n'a rien » dit le dicton, mais à force d risquer un jour on peut même tout perdre. Que ce serait-il passé si tous les réacteurs de Tchernobyl s'étaient emballés en même temps. Un seul a suffi pour causer des dégâts irréparables, une contamination qui durera de siècles et continuera à tuer insidieusement. Quant à la marée noire c'est tout un vaste écosystème qui peut être détruit en Louisiane ;

Que serait-ce si les hommes se mettaient à utiliser leurs bombes nucléaires ?

On commence à le comprendre. Lundi à Washington on va en parler, et peut être fera-t-on un pas de plus vers plus de raison.


François-Régis HUTIN

Permis de conduire: pour tous les candidats, tout change lundi !

Lancée le 8 mars dans quatre régions tests, puis progressivement mise en place par étapes, la réforme du permis de conduire concernera toute la France lundi.

A partir de ce jour, les candidats de Corse, Guyane, Guadeloupe, Martinique, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Réunion, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon rejoindront le reste de la France et découvriront les nouvelles épreuves prévues pour cet examen.

L'idée de la réforme du permis de conduire est de le «transformer en bilan de compétences, moment où l'inspecteur discute avec le candidat de ses forces et ses faiblesses et de rendre le passage du permis moins long, moins cher, et plus sûr», selon l'expression du Premier ministre, François Fillon. Mais l'avoir plus rapidement ne veut pas dire qu'il est plus facile.

Moins de pièges

Dans l'examen du code, qui comportera toujours 40 questions, celles un peu piège, ringardes, obsolètes, ambiguës ont été supprimées ou reformulées.

Lors de l'épreuve pratique, le candidat évolue durant 5 minutes «en autonomie» avec pour seule indication la destination à atteindre. Il peut décrocher un point supplémentaire avec une conduite courtoise et un autre point avec une conduite économique. Le but est d'arriver à franchir la barre des 20 points nécessaires pour décrocher le diplôme.

Le point «conduite éco» difficile à obtenir

Selon des auto-écoles, le point pour la conduite courtoise est pratiquement donné à tous les candidats. Mais le point de conduite économique «est trop dur à obtenir, il faut monter sa quatrième vitesse à 1.500 tours», estime Pascaline Maizière directrice de l'auto-école des Chatillons à Reims pour qui la réforme n'a pas amélioré la situation.

Le secrétaire général du plus grand syndicat d'inspecteurs (SNICA-FO) Christian Grolier, qui affirme représenter 70 % des 1.380 inspecteurs, comprend une certaine déception des usagers. «Les autorités ont expliqué qu'elles voulaient une réforme pour rendre l'examen plus rapide, plus facile et moins cher. Beaucoup ont compris que le permis serait plus facile à avoir, certains ont reculé la date de leur examen pour passer le nouveau module, alors que l'expression plus facile concernait la procédure administrative», dit-il.

Pas plus facile qu'avant

«Le permis n'est pas plus facile qu'avant et le taux de 55 % de réussite en 2008 devrait persister, loin des 66 % réclamés par le ministère qui auraient permis d'économiser 148 postes d'inspecteurs (...) notre but reste de délivrer le permis à des gens bien formés», ajoute-t-il.

Premier examen de France avec 1,3 million de candidats chaque année, le permis de conduire, symbolisé par le triptyque de papier rose détenu par 40 millions de conducteurs, existe depuis 111 ans.

Chaque candidat débourse en moyenne 1 500 euros pour passer les épreuves.

Retraites : pour les militants CGT, "rien n'est perdu"

Bernard Thibault voulait faire du 1er mai 2010 le début du bras de fer avec le gouvernement sur la réforme des retraites. Mais la tonalité combative du secrétaire général de la CGT n'a pas suffit : 45 000 personnes ont défilé à Paris, selon les syndicats, contre 160 000 l'an passé.

Dans les cortèges de la CGT, tous savent que le combat à venir sur les retraites sera difficile. Mais les militants veulent y croire. "Rien n'est perdu", assure Patrick, cheminot CGT dans l'Essonne, "il n'y a pas beaucoup d'élan aujourd'hui, c'est vrai, mais les retraites inquiètent vraiment les salariés". A la SNCF, malgré les quatorze jours de conflit en avril, "c'est vrai qu'on est un peu usés, mais on garde le moral : beaucoup sont prêts à y aller si un mouvement part sur les retraites", promet-il.
De fait, dans les défilés, les slogans sur les retraites sont combatifs. Personne n'est prêt à "lâcher" sur l'âge légal de départ en retraite : "60 ans, pas une année de plus", disent les banderoles. "Ils vont tout faire pour nous faire revenir sur les 60 ans, mais on ne lâchera pas", explique Michel, 54 ans, fonctionnaire à Evry.

"DE L'ARGENT POUR FINANCER LES RETRAITES, IL Y EN A !"

Même tonalité chez les syndiqués du privé, même si certains sont moins confiants. Dominique, syndiquée CGT dans le secteur bancaire, estime que les retraites, "c'est la préoccupation numéro un des gens". "Mais bougeront-ils ?", s'interroge-t-elle sans y croire vraiment. "Je crois que tout ça partira sur un truc auquel personne ne s'attend", espère Dominique.

Son collègue Jean-Yves se veut plus confiant. "Le 1er mai est une mobilisation hyper traditionnelle, c'est normal qu'il n'y ait pas beaucoup de monde aujourd'hui, ça ne veut rien dire pour la suite", assure-t-il, expliquant : "Nous, dans la banque, on est bien placés pour savoir que de l'argent pour financer les retraites, il y en a !" "Et les banques combien elles ont touché pendant la crise ?", rappelle Dominique.

"C'est vrai qu'il faut réfléchir à une alternative, à un autre système de retraite", expliquent Dominique et Jean-Yves, "mais pas en commençant par allonger l'âge de départ !". "Je reste pessimiste sur un grand mouvement public/privé, mais on va tout faire pour qu'il ait lieu", assure pour sa part Françoise, infirmière à Paris.

"L'UNITÉ EN BAISSANT LES REVENDICATIONS, JE SUIS CONTRE !"

Dans le cortège de PSA Aulnay, des pancartes réclament la "retraite à 55 ans pour tous". "Les ouvriers dans l'automobile sont de plus en plus exploités", explique Philippe, casquette de soutien aux "Continental" vissée sur la tête. "Et maintenant on va vouloir nous faire rester à la chaîne jusqu'à 65 ans ?". "C'est transformer le boulot en cercueil", renchérit Eric, lui-aussi chez PSA. Même si le gouvernement assure vouloir prendre en compte la pénibilité dans la réforme du système de retraites ? Pour Philippe, "c'est des conneries pour nous calmer, ça ! Comment on fait pour la déterminer ? A la chaîne, tout le monde souffre pareil !".

"C'est vrai que les gens ne sont pas encore très mobilisés, mais c'est pas un manque de combativité", explique Eric, "c'est qu'on se bat séparément au lieu de le faire tous ensemble". Un avis partagé par de nombreux militants CGT... mais qui préviennent : "L'unité en baissant les revendications, je suis contre !", clame Philippe.

"A la base de la CGT, c'est sûr qu'on espère que les directions syndicales ne vont pas signer n'importe quoi", assure également Serge, 51 ans, syndiqué CGT dans le secteur de l'assurance. "Après, est ce qu'on arrivera à faire redescendre tout le monde dans la rue ? S'ils font voter la loi en plein été, ce sera difficile", concède-t-il.

VÉCU : "HIER, J'AI CROISÉ UN C.G.TISTE QUI PORTAIT UN CARTON SUR LEQUEL ÉTAIT ÉCRIT " LA RETRAITE À 55 ANS" CE CON N'AVAIT PAS 30 ANS, JE LUI AI FILÉ UNE MANDALE DANS LA GUEULE ET LUI AI DIT "PRENDS LA TOUT DE SUITE TA RETRAITE.

AUTRE VÉCU: J'AI DISCUTÉ (enfin si on veut) AVEC UN MILITANT DE SUD, PUIS DE F-O ET HIER SOIR J'AVAIS UN GRAND VIDE DANS LA TÊTE.