Alors que plus d'un Français sur deux souhaite que «la gauche gagne la prochaine présidentielle», le socialiste Dominique Strauss-Kahn est plébiscité à 44% pour devenir le prochain président de la République. Il devance de loin la première secrétaire du PS Martine Aubry (31%), Ségolène Royal (25%) ainsi que Nicolas Sarkozy (24%).
C'est ce que révèle un sondage Viavoice* réalisé pour «Libération» à paraître lundi.
A quelques jours de l'université d'été du PS, qui se tiendra du 27 au 29 août à La Rochelle, 55% des Français (3% de plus qu'en mars) souhaitent que la gauche gagne en 2012, contre 35% d'un avis opposé (-1). Jamais une différence aussi franche n'avait séparé les deux camps, précise l'institut qui pose cette question depuis février. Elles sont en revanche 57% à penser que si la gauche était au pouvoir aujourd'hui, «elle ne ferait pas mieux que la droite» (36% pensent le contraire).
Retraites, emploi : les Français font davantage confiance au PS
Toutefois, les Français font bien plus confiance «au Parti socialiste et à ses dirigeants» qu'à «Nicolas Sarkozy et à la majorité» pour «trouver des solutions efficaces pour le financement des retraites» (50% contre 29%), pour l'emploi (49% contre 27%) et pour «respecter la morale en politique» (44% contre 23%). Mais «dans le contexte des interventions estivales», 43% des sondés font plutôt confiance au chef de l'Etat pour «trouver des solutions efficaces contre l'insécurité» (contre 34% au PS).
Ces résultats «traduisent l'impopularité de la réforme des retraites, les difficultés engendrées par la crise économique, et le malaise nourri par l'affaire Bettencourt-Woerth», analyse François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice, alors que le président de la République n'est crédité que d'une popularité de 34% par cet institut (contre 36% dans un sondage Ifop réalisé pour le «JDD»). Néanmoins, «dans le contexte des interventions estivales», 43% des Français font plutôt confiance au chef de l'Etat pour «trouver des solutions efficaces contre l'insécurité» (contre 34% au PS).
Hit-parade des présidentiables : Eva Joly fait son entrée
L'actuel président du FMI a la préférence des de 44% des Français pour l'échéance de 2012, devant Aubry, Royal et Sarkozy, d'autres et Ségolène Royal (25%). Suivent l'ancien premier secrétaire du PS François Hollande (21%), François Bayrou, à la tête du MoDem (18%). Vient ensuite Eva Joly d'Europe Ecologie (16%) qui obtient «un bon score compte tenu du caractère très récent de son implication officielle en vue de la présidentielle», note François Miquet-Marty.
* Sondage réalisé du 18 au 20 août par téléphone, auprès d'un échantillon de 1 003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).(ndlr : encarté PS)
dimanche 22 août 2010
Cote des présidentiables : Strauss-Kahn loin devant
« La Dolce Vita » divise l'Italie
Les grands scandales de l'art :
Dès sa sortie, le film de Federico Fellini suscite la polémique par son portrait fascinant et éblouissant d’une société italienne désenchantée
Mai 1960, La Dolce Vita reçoit la Palme d’or au 13e Festival de Cannes. Federico Fellini, son réalisateur, goûte la récompense que vient de lui attribuer le jury, présidé par Georges Simenon qui a beaucoup œuvré pour offrir la consécration à ce film. Un film qui n’a cessé, depuis sa sortie en février, de défrayer la chronique, quittant les rubriques cinéma des journaux pour alimenter les débats politiques et ecclésiaux.
Quelle est donc cette sulfureuse Dolce Vita, plus douce-amère que véritablement « dolce », qui agite tant les esprits ? Elle est l’écume et l’humeur d’une Italie qui se modernise, entre dans la société de consommation et vacille sur ses bases. Un monde où le cinéma et la presse mondaine font naître de nouvelles idoles, starlettes lumineuses et hypnotisantes, qui fascinent les « paparazzi ». Un monde ivre de ses beautés et de sa liberté, qui ne sait plus s’il doit résister ou céder au vertige qui le saisit.
« Marcello et moi avons échappé de justesse au lynchage »
En cet hiver 1960, pourtant, tout le monde n’a pas le goût du vertige, ni l’âme d’un acrobate pour virevolter – ou simplement se tenir – au- dessus du vide que Fellini a dépeint à travers l’errance de Marcello (Marcello Mastroianni), journaliste mondain partagé entre jouissance et désenchantement. Deux soirées de gala vont présenter le film au public italien. À Rome, l’accueil est tiède, à Milan, contrasté.
La scène finale du film, une soirée de luxure dans une riche villa romaine, indigne : « Quelle honte ! », « Assez ! », « C’est dégoûtant ! » s’écrient des spectateurs en colère. « Marcello et moi avons échappé de justesse au lynchage. J’ai pris un crachat à la figure, lui a reçu des insultes comme fainéant, lâche, débauché, communiste. (…) On en est arrivé à demander que le film soit brûlé et que je sois privé de passeport », racontera Fellini.
« Basta ! » (« Assez ! ») : c’est le titre que reprend le journal officiel du Saint-Siège, L’Osservatore Romano, alors dirigé par le comte Giuseppe Della Torre. Pendant plusieurs jours, des articles anonymes vont critiquer le film, rebaptisé « La Sconcia Vita » (« La Vie répugnante »).
Du côté des politiques, les fascistes du Mouvement social italien sont les premiers à attaquer le film à la Chambre des députés, dénonçant une « grave atteinte à la vertu et à la probité du peuple romain » et la « dégradation de la haute mission que remplit Rome en tant que centre du catholicisme et des civilisations antiques » (1). La droite cléricale s’associe à la campagne contre le film. À gauche, au contraire, on décide de soutenir Fellini, naguère pourtant critiqué pour La Strada (1954) et son « cinéma spiritualiste ».
Un miroir insupportable
Aux yeux de ses détracteurs, tout est matière à scandale dans cette vaste fresque cinématographique de près de trois heures. Les errances de Marcello entre plusieurs femmes, Emma, sa compagne, Maddalena, la riche héritière, Fanny, la danseuse et, pour finir, la star de cinéma Sylvia (Anita Ekberg), qu’il escorte dans le labyrinthe des ruelles romaines jusqu’à la mythique fontaine de Trevi.
On affirme que Fellini ridiculise la religion, en ouvrant le film avec l’arrivée par hélicoptère d’une statue géante du Christ qui ne suscite aucun sentiment religieux ou en dévoilant les excès de la piété populaire lors de la scène de la fausse apparition de la Vierge à deux enfants.
On lui reproche ses scènes érotiques et le suicide inattendu de l’intellectuel Steiner, habité par l’angoisse derrière les apparences d’une vie familiale paisible. Sans qu’on le crie haut et fort, c’est aussi le miroir que Fellini tend à ses adversaires qui est insupportable : nobles et bourgeois y apparaissent comme des êtres oisifs et décadents, dont les nuits sont ponctuées de fêtes extravagantes.
Un débat au sein de la communauté catholique
Si le journal du Vatican porte un jugement sévère sur le film, de réelles divergences d’appréciation existent au sein de la communauté catholique. Un ami de Fellini, le P. Arpa, jésuite, a obtenu la neutralité bienveillante de Mgr Giuseppe Siri, archevêque de Gênes. À Milan, la communauté jésuite du centre culturel San Fedele s’efforce de soutenir le film, malgré les réticences de Mgr Giovanni Battista Montini, l’archevêque de la ville et futur pape Paul VI.
Début mars, ils font paraître dans la revue Letture un compte rendu du film, dans lequel le P. Nazareno Taddei explique en quoi la représentation du mal peut constituer un message positif. La réponse de Mgr Montini sera immédiate : le numéro est retiré, le P. Nazareno reçoit l’interdiction d’écrire sur le cinéma et le P. Alberto Bassan, supérieur de la communauté, doit quitter ses fonctions. De son côté, le P. Arpa fait l’objet d’un avertissement de la Congrégation du Saint Office. « Le plus blessé, c’était Fellini, se souviendra le P. Taddei. Il disait : “Je me suis trompé, mon film fait du mal. Et dire que j’étais convaincu d’avoir fait une œuvre catholique.” »
« Que voyons-nous dans La Dolce Vita ? Une série de personnages qui acceptent sans sourciller, sans plus s’en étonner, le péché. Pour moi, ce film veut raconter l’histoire d’un édifice en train de s’effondrer parce que les fondations ont cédé » : ces propos ne sont pas ceux d’un moraliste, mais ceux de Federico Fellini. Pour le réalisateur, La Dolce Vita est « un procès, fait par un complice ». Là réside son ambiguïté et sa profondeur.
Elodie MAUROT
(1) Fellini, Éd. Gallimard, 412 p., 28,50 €.
Les écrivains français qui ont le plus vendu au premier semestre
En termes de chiffre d'affaires, Katherine Pancol, Marc Lévy, Guillaume Musso forment le trio de tête au premier semestre 2010, selon le cabinet GFK.
Comme au cinéma, l'édition compte donc de plus en plus sur des auteurs vedettes synonymes de prospérité pour l'éditeur qui les publie. En termes de chiffre d'affaires, c'est Katherine Pancol qui, au premier semestre 2010, a été l'auteur français de la catégorie romans-documents-essais le plus « bankable ». A elles seules, ses ventes ont représenté 9,9 millions d'euros de revenus sur la période, selon le palmarès établi par GFK. Le cabinet d'études prend en compte tous les titres vendus par un auteur et tous les formats - notamment les livres de poche. Publiée chez Albin Michel, la romancière a, toujours selon GFK, été la meilleure vente en grand format - tous auteurs confondus (français et étrangers) -au premier semestre grâce à son dernier ouvrage, « Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi », qui ne divulgue pas le nombre d'exemplaires vendus. Viennent ensuite les abonnés aux très grosses ventes, soutenus par un public très fidèle : Marc Levy (8,8 millions d'euros), Guillaume Musso (7,9 millions d'euros) et Anna Gavalda (4,2 millions d'euros), tous trois également portés par un succès de librairie. Véritable machine à best-sellers, Marc Levy a d'ailleurs fait la deuxième meilleure vente en grand format avec « La Fille de papier ». Le succès continu du poulain de Bernard Fixot en format poche explique qu'il ait réalisé un chiffre d'affaires supérieur à ses concurrents.
La surprise Florence Aubenas
Nouvelle venue dans le Top 10 des auteurs français publié par GFK, la journaliste Florence Aubenas se hisse au cinquième rang : grâce à son livre-enquête sur le travail précaire « Le Quai de Ouistreham », publié aux Editions de L'Olivier, ses ventes ont totalisé 3,5 millions d'euros. Une surprise comme en réserve parfois l'édition. Ensemble, les dix auteurs de la catégorie romans-documents-essais ont représenté un chiffre d'affaires de 48,1 millions d'euros sur six mois.
Maisons : Albin Michel en tête
Du côté des maisons d'édition, le grand gagnant est Albin Michel. Trois auteurs sur les 10 ayant réalisé le plus gros chiffre d'affaires sont de fait sous contrat avec la maison de la rue Huyghens : Katherine Pancol, l'auteur de thriller Maxime Chattam et Eric-Emmanuel Schmitt. Si on prend le hit-parade des meilleures ventes en grand format au premier semestre, l'éventail d'éditeurs ayant bénéficié d'un succès est plus large : Puisqu'on trouve également XO, Le Dilettante, les Editions de L'Olivier ainsi, enfin, que JC Lattès. Avec le dernier roman de l'américain Dan Brown, « Le Symbole perdu », Lattès, qui est dans le giron d'Hachette Livre, a réalisé la cinquième meilleure vente du premier semestre sur le marché hexagonal, selon GFK.
Rentrée littéraire 2010 : les éditeurs parient sur les auteurs stars pour relancer leurs ventes
D'ici à la fin octobre, 701 nouveaux romans vont déferler sur les tables des libraires. Dans un marché atone, les éditeurs ont privilégié les vedettes de la littérature française : Michel Houellebecq chez Flammarion, Amélie Nothomb chez Albin Michel, Laurent Gaudé chez Actes Sud ou encore Philippe Claudel chez Stock sont en lice dans la course aux prix.
Honneur à la littérature française et aux auteurs qui font vendre ! Placée sous le signe de l'abondance avec 701 nouveautés attendues sur les tables des libraires entre la mi-août et la fin du mois d'octobre, après deux années de baisse, la rentrée littéraire cette année laisse une place de choix aux romans hexagonaux. De 430 l'an dernier, ils montent à 497 titres publiés cette année. « Le score le plus important depuis trente ans », soulignait « Livres Hebdo », la bible de l'édition française dans son numéro du 2 juillet. Celui-ci s'expliquerait, selon la revue, par l'arrivée sur le marché de nouveaux acteurs. Dans un marché rattrapé par le phénomène des best-sellers, les grands éditeurs de la place ont en revanche joué la sécurité, à la fois en resserrant leur production et en misant sur des auteurs déjà connus et appréciés du public. L'un des moments forts de la rentrée de septembre sera sans conteste la sortie chez Flammarion du nouveau roman de Michel Houellebecq, « La Carte et le territoire », tiré à 120.000 exemplaires. Au total, 13 titres bénéficieront d'un premier tirage de plus de 50.000 exemplaires, selon « Livres Hebdo ».
Moins de premiers romans
Comme à son habitude, Albin Michel mise gros sur l'inoxydable Amélie Nothomb. Son nouveau roman, « Une forme de vie », bénéficiera d'une première mise en place de 220.000 exemplaires ! Chez Actes Sud, les poids lourds de la rentrée sont Claudie Galley (« L'amour est une île », tiré à 70.000 exemplaires) et Laurent Gaudé (« Ouragan », 85.000 exemplaires). Stock joue pour sa part ses plus gros tirages sur le prix Renaudot 2003, Philippe Claudel (« L'Enquête », 100.000 exemplaires), Gallimard sur Marc Dugain (« L'Insomnie des étoiles », 60.000 exemplaires) et les Editions de L'Olivier sur Olivier Adam (« Le Coeur régulier », 50.000).
Le jeu sera très ouvert entre ces auteurs stars qui tous se nourrissent du rêve d'être sélectionnés pour la course aux prix littéraires. Seule certitude : ces poids lourds risquent fort d'écraser le marché. Et il ne sera sans doute pas facile pour les débutants d'attirer l'oeil de la critique et du public. Mais ils seront moins nombreux que les années passées. Seulement 85 premiers romans paraîtront cet automne, soit le plus bas niveau depuis 2003, les éditeurs préférant limiter leurs risques.
La prudence des grandes maisons françaises fait une autre victime : la littérature étrangère, qui enregistre un recul de près de 11 %, avec 204 romans attendus seulement, contre 229 l'an dernier. En cause, le coût - élevé -des droits et des traductions. Sur ce terrain aussi, la rentrée littéraire verra s'affronter de grosses pointures. Le Seuil publie ainsi « L'Eté de la vie », de l'écrivain sud-africain J. M. Coetzee, prix Nobel de littérature 2003, et « Vice caché », de Thomas Pynchon. Gallimard, le dernier roman de Philip Roth, « Indignation ». Les éditions Robert Laffont sortent « Suite(s) impériale(s) », de Bret Easton Ellis. La rentrée d'automne aura-t-elle un effet d'entraînement sur le marché de la littérature générale, en mal de croissance ? Au premier semestre, le marché des romans, documents et essais a stagné, en hausse de 0,7 % en volume et en valeur selon le cabinet GFK. Dans cette période où les ménages regardent à la dépense, le chiffre d'affaires des éditions de poche (dont le prix moyen est estimé à 6,5 euros) a augmenté de 4,7 %, tandis que la croissance des ventes de livres en grand format (18,2 euros en moyenne) a été limitée à 0,9 %. En misant sur leurs « auteurs vedettes », les éditeurs espèrent bien faire prendre, ou reprendre le chemin des librairies à un plus grand public.
NATHALIE SILBERT, Les Echos
Woody a jugé Carla très pro
Le cinéaste américain Woody Allen ne tarit pas d'éloges sur Carla Bruni-Sarkozy, qu'il vient de diriger dans «Midnight in Paris», le film qu'il tourne actuellement à Paris. L'épouse du président de la République y incarne une guide du Musée Rodin, au côté de Marion Cotillard et de l'Américain Owen Wilson.
«Elle a été très professionnelle. Elle a si bien joué le rôle que tout ce que nous avons tourné sera dans le film, rien ne sera coupé», a-t-il déclaré au quotidien italien «Il Corriere della Sera», dans une interview téléphonique qui a été mise en ligne samedi sur le site du journal.
Un casque pour que Nicolas entende les répliques de Carla
Nicolas Sarkozy s’était rendu sur le plateau de tournage fin juillet, aux environs de 2 heures du matin dans le Ve arrondissement, pour assister à une des prestations artistiques de son épouse. «Comme toutes les autres personnes extérieures à l'équipe, il a dû rester sur le côté du plateau», a expliqué le cinéaste new-yorkais «Nous lui avons donné un casque pour qu'il entende ce qu'elle disait... Il était très satisfait».
«Midnight in Paris», une comédie romantique dont le tournage a débuté début juillet, raconte la vie d'un couple bouleversée par un voyage à Paris. L'action se déroule dans les années 1920, période où le jazz était extrêmement populaire. Woody Allen est lui-même un grand amateur de jazz et joue régulièrement de la clarinette. Le film alterne images d’aujourd’hui et flash-back sur cette période de l'entre-deux guerres. Le film doit sortir sur les écrans en 2011.
Brice Hortefeux répond à ses détracteurs
Dans un entretien au Monde, le ministre de l'Intérieur défend sans complexe la politique sécuritaire menée sous la houlette du président de la République. Et reste sourd aux critiques venant de sa propre majorité, de la Commission européenne ou de la presse étrangère.
Droit dans ses bottes. Dans une interview accordée au journal Le Monde (édition du 22-23 août), le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux ne regrette rien et reste persuadé, en dépit des nombreuses critiques qui s'élèvent, que la politique sécuritaire menée en France est «juste». «La réalité, c'est que l'action engagée sous l'autorité du président de la République rassemble les Français», martèle-t-il en réponse à ses nombreux détracteurs, parfois issus de sa propre majorité, qui l'accusent de stigmatiser certaines minorités.
Il s'en prend directement au «petit milieu politico-médiatique parisien» qu'il oppose à «la réalité de la société française », fustigeant au passage la «gauche milliardaire » qui ne comprend pas que « la délinquance évolue» et qu'il faut s'y adapter. «Je me suis déplacé partout en France cet été et j'en reviens convaincu que nous sommes totalement en phase avec nos compatriotes», soutient-il.
«Le Front national a tort de jubiler»
Concernant la politique menée actuellement contre les Roms, qualifiée de «xénophobe» par la presse étrangère et désavouée par l'ONU et Bruxelles, il persiste et signe : «Nous n'avons pas vocation à accueillir en France tous les Roms de Roumanie et de Bulgarie». Tout en se défendant de stigmatiser «telle ou telle communauté», il poursuit : «Quand j'entends certains condamner le démantèlement de camps insalubres, illégaux et indignes, j'aimerais qu'au-delà des mots, les mêmes les accueillent et les installent dans leur commune.»
Aux gens qui reprochent au gouvernement de faire le jeu du Front national en faisant de la sécurité l'enjeu prioritaire, Brice Hortefeux répond que le parti de Marine Le Pen aurait «tort de jubiler», car il baisse dans «les derniers sondages d'opinion». «Le combat pour la sécurité bouscule les clivages traditionnels», maintient-il, puisque c'est «l'un des tout premiers droits du citoyen».
Interrogé sur la baisse des effectifs de police et de gendarmerie 9000 postes en moins en trois ans -, le ministre admet que «les contraintes budgétaires nous imposent de maîtriser les effectifs». Il se refuse toutefois à voir une contradiction entre le discours sécuritaire entretenu par le président et cette baisse des moyens mis en œuvre. «On peut avoir moins de policiers dans les bureaux et plus de policiers sur le terrain», défend-il.«Nous ne cédons pas un centimètre de terrain aux crapules qui voudraient faire la loi» dans les quartiers sensibles, assure-t-il.
Cameron Diaz star la plus dangereuse du Web
Pour une fois, l’actrice n’est pas en tête d’un classement de beauté mais de celui de la société de sécurité informatique McAfee, numéro un mondial des antivirus. Quoique, entre les deux il n’y a qu’un pas... La star sert le plus souvent d’appât aux escrocs du net qui utilisent son image pour attirer les internautes vers des sites piégés, capables d’introduire des logiciels malveillants dans leurs ordinateurs. Les vedettes de cinéma et les personnalités jugées sexy sont en effet en tête du classement. Cameron Diaz figure juste devant Julia Roberts et Jessica Biel. Les mannequins Gisele Bündchen, Adriana Lima et Heidi Klum sont dans les 10 premières places.
Claironnée à grand fracas par Washington, l'annonce de la énième reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens relève plus de la communication que de la politique. Malgré les pressions américaines, d'ailleurs vite oubliées, Israël n'a rien cédé sur la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Et à vrai dire, Mahmoud Abbas, cet éternel rabroué, n'a plus aucune crédibilité et de moins en moins de légitimité. Dans ces conditions, l'échec des pourparlers est programmé d'avance.
Mais à moins de trois mois des élections de la mi-mandat (renouvellement de la chambre des représentants en totalité et d'un tiers du Sénat), il fallait un succès diplomatique à l'administration démocrate. En montrant aux Américains que cette équipe a le leadership mondial bien en mains, calendrier compris.
Et il était temps d'apporter une preuve car sur la scène internationale la présidence Obama a jusqu'à présent plus subi que réagi. C'est vrai face à l'Iran et à la Corée du Nord. C'est encore plus flagrant dans la gestion de ces héritages empoisonnés de l'ère Bush que restent l'Irak et l'Afghanistan. Le retrait des troupes combattantes américaines d'Irak laisse ce pays dans son chaos immuable, malgré l'instauration d'une pseudo-démocratie. La sortie du bourbier afghan, vers 2014 semble-t-il, ne donnera pas un résultat plus convaincant. Sur un plan purement politique, ces deux guerres se soldent par une cuisante défaite qui en présage d'autres : déjà allié peu sûr, le Pakistan aujourd'hui noyé dans les flots n'est plus que l'ombre d'un État et deviendra une proie facile pour les islamistes.
Certes, l'électorat américain va d'abord se prononcer sur les affaires intérieures, en commençant par la situation économique. Pourtant, face à la crise, l'administration Obama n'a pas chômé. Elle est intervenue tous azimuts, en faisant preuve d'innovation et de dynamisme tranchant vraiment avec l'immobilisme européen. Mais les résultats ne peuvent être visibles à court terme... Alors, faute d'arguments sérieux, il devient facile pour les républicains de lancer leurs accusations populistes. Et facile aussi de reprocher à Obama une mauvaise gestion de la marée noire dans le Golfe du Mexique. En oubliant la gestion catastrophique des conséquences de l'ouragan Katrina par l'administration Bush.
Convaincre les électeurs du bien fondé des réformes sera le gros travail de Barack Obama dans les semaines à venir. Pour ne pas perdre sa faible majorité au Congrès. Une perspective peu réjouissante pour un président en droit de briguer un second mandat.
La France n'a pas seulement des muscles qui lui rapportent des médailles en athlétisme et natation. Elle a aussi un peu de tête, même si parfois l'actualité nous en ferait douter. Les deux lauréats de la médaille Fields et celui du prix Gauss doivent d'abord cette gloire, dont le pays s'enorgueillit aujourd'hui, à leurs qualités personnelles et leurs parcours singuliers. L'un, Vietnamien d'origine, est Français depuis cette année. On tremble à l'idée que cette naturalisation aurait pu lui être refusée par une administration assez kafkaïenne pour en recaler bien d'autres.
L'avenir nous apprenant à ne jamais l'insulter, qui sait si, dans 25 ans, un fils de Rom, expulsé puis revenu, ne nous rapportera pas un prix Nobel ? Quant au second médaillé, natif de la Corrèze, c'est un prof de 3e qui lui a su lui donner la passion des maths. Le lauréat ajoute qu'il faut faire des efforts comme un pianiste qui veut bien jouer. Bref, rien à voir avoir la soi-disant « bosse des maths » sur le front. Il faut surtout... bosser !
Ce rappel survient opportunément le jour même où sont listés les lieux d'expérimentation d'un nouveau rythme scolaire : cours le matin, sport l'après-midi. L'effort sportif pour retrouver ou entretenir le goût de l'étude ? Pourquoi pas, mais nos brillants scientifiques montrent qu'il leur a fallu plus que ce minimum pour arriver aux médailles. Une passion assez puissante pour profiter au mieux de la qualité et de l'exigence du système français, classes prépas sélectives et recherche en laboratoires, à l'université et dans les grandes écoles.
L'excellence française en maths ne doit pas conduire à l'autosatisfaction générale. La paradoxale 31e place aux récentes Olympiades de mathématiques et le classement de Shanghai soulignent à quel point la France a du mal à se faire reconnaître dans la compétition mondiale. Les chercheurs ont besoin de temps, de moyens, de liberté pour résister aux sirènes de l'étranger. Comme l'amour, la recherche a besoin de preuves qu'au-delà des louanges d'un jour ou d'une réception à l'Élysée, elle est bien une priorité nationale.
XAVIER PANON