vendredi 29 août 2014
Le fruit recommandé
On le sait, rien n’est jamais fini en politique. Un slogan officieux de la campagne de Chirac en 1995 vient de retrouver une grande actualité : comme l’ancien président à l’époque, les producteurs de pommes appellent à en consommer. Ce en réponse au boycott des Russes sur les produits agroalimentaires européens. Mot d’ordre identique en Pologne où la campagne, encore plus explicite (« Mangez des pommes contre Poutine »), est très suivie. Même si là-bas, on préfère boire du cidre que déguster le fruit. Au point qu’en quelques trois semaines, la vente de ce breuvage a bondi de 136%. Personne ne se choquera de ce patriotisme fruitier. Au moins pour une raison : l’expression « saoul comme un patriote » est autrement plus valorisante que celle d’ordinaire accolée aux Polonais.
Enterrer les 35 heures, une œuvre de salubrité publique
Enterrer les 35 heures, une œuvre de salubrité publique
Difficile en France d’aborder la question des 35 heures sans déclencher une tempête. En perdition idéologique, la gauche s’accroche à cet ultime totem comme à une planche de salut. Par manque de courage, la droite tergiverse, paralysée par la popularité des RTT. Résultat, les uns et les autres modulent, détricotent et assouplissent sans jamais oser démolir ce carcan maléfique, étouffeur de croissance. Un réformisme honteux qui interdit tout débat…
En finir avec la loi Aubry serait pourtant une œuvre de salubrité publique. L’abandon des 35 heures marquerait d’abord la fin d’une illusion malthusienne : le partage du temps de travail n’entraîne pas de boom de l’emploi, au contraire – notre taux de chômage record parle de lui-même. Il symboliserait ensuite le grand retour dans l’arène mondiale d’une France compétitive, à la productivité revigorée et au coût du travail allégé, quand les 35 heures ont miné notre compétitivité et précipité le décrochage avec l’Allemagne. Il projetterait enfin la France dans l’économie du XXIe siècle, celle du silicium et des algorithmes, des start-up et des ETI, en enterrant pour toujours l’archétype de la réglementation nocive à force d’être trop rigide, uniforme et complexe – une manière de réhabiliter le contrat sur la loi.
C’est vrai, les conditions pour déroger aux règles, via des accords collectifs, se sont tant multipliées qu’il peut paraître contre productif de se focaliser sur la durée légale actuelle. Mais refuser de tordre le cou à certaines vieilles lunes, n’est-ce pas refuser d’utiliser un marqueur politique pour déverrouiller le système ? Il est temps de renverser le totem.
Rémi Godeau
La valse avec le Medef
La valse avec le Medef
Exit les déclarations de guerre à la finance et les discours enflammés qui effarouchaient la City ! L’économie sinistrée et les chiffres catastrophiques du chômage aidant, le pouvoir socialiste en est aujourd’hui réduit à faire ce qu’il reprochait hier à Nicolas Sarkozy : la « danse du ventre » devant les « boss » du Medef. Un patronat aux anges, bien sûr, qui a applaudi debout mercredi l’intervention de Manuel Valls.
Danse avec les loups
Sa venue était d’ailleurs symbolique, puisque Valls était le deuxième Premier ministre seulement à se rendre à l’université d’été du Medef depuis sa création en 1998. Et il n’y est pas allé pour rien. Devant quelque 3 600 patrons réunis dans le parc du campus de l’école de commerce HEC à Jouy-en-Josas, Manuel Valls a en effet déclaré : « Cessons d’opposer systématiquement (…) Etat et entreprises ! D’opposer chefs d’entreprise et salariés ; organisations patronales et syndicats ! (…) Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprise, Mesdames et Messieurs les entrepreneurs, la France a besoin de vous. La France a besoin de ses entreprises. De toutes ses entreprises. » Puis, rendant hommage à leur rôle dans la création de richesses, à la mobilisation de leurs salariés mais aussi au fait qu’« elles risquent les capitaux de leurs actionnaires », le Premier ministre s’est exclamé : « Moi, j’aime l’entreprise ! (…) Il est absurde de parler de cadeaux aux patrons. (…) Une mesure favorable à l’entreprise est une mesure favorable à tout le pays ! » Un discours évidemment très apprécié des patrons du Medef qui attendent avec impatience – entre autres – l’autorisation du travail le dimanche ou encore le recours à l’immigration. Et Pierre Gattaz, peu auparavant, appelait déjà à « cesser de raisonner en termes de donnant-donnant », allusion aux contreparties attendues des entreprises en termes d’emploi…
La face la plus abjecte du libéralisme
Symbole de ce revirement gouvernemental, qui n’en est pas vraiment un puisqu’il était conseiller économique du président François Hollande et a contribué à élaborer le pacte de responsabilité : l’arrivée à Bercy du golden boy Emmanuel Macron. C’est-à-dire de la face la plus agressive et la plus abjecte du libéralisme. Millionnaire de gauche, ancien énarque, ancien de la banque Rotschild, Macron fut en 2007 le rapporteur de la fameuse Commission Attali, qui préconisait notamment le recours massif à l’immigration, avec l’arrière-pensée d’entraîner une baisse générale des salaires et la dissolution des peuples… En fait, une fois précisé que le mondialiste enragé, partisan du nouveau nomadisme et de la fin des nations, Jacques Attali, est son mentor (1), tout est dit.
Sauf que, comme le rappelait Pierre Frehel dans Le Républicain lorrain, « les entreprises ne créeront des emplois qu’en fonction de leurs besoins et pas pour les beaux yeux du Premier ministre, fût-il énamouré. »
(1) Il faut lire les ouvrages d’Attali pour bien mesurer le caractère délirant de la pensée qui anime cet homme…
Najat Vallaud-Belkacem cible d'une campagne de dénigrement sur Twitter
LE SCAN POLITIQUE - Des internautes accusent la ministre de l'Éducation d'avoir changé son nom d'origine à des fins électoralistes.
«Elle s'appellerait Claudine Dupont, elle ne serait peut-être pas là»: cette petite phrase attribuée à Ségolène Royal en 2012 et rapportée par le journal Le Pointrevient au goût du jour. Alors que la promotion de Najat Vallaud-Belkacem irrite certains, notamment du côté de la droite et des partisans de la Manif pour tous, une campagne dénigrement circule sur les réseaux sociaux pour insinuer que la ministre a changé de nom, comme l'a repéré l'Express.fr. Selon ses détracteurs, elle aurait transformé son nom d'origine Claudine Dupont en Najat Vallaud-Belkacem pour mieux se correspondre aux exigences de «la diversité», désormais incontournable en politique.
Cette calomnie n'est pas nouvelle, et avait déjà été déjouée par le site Hoaxbuster.comen 2013. Mais depuis lors, une fausse carte d'identité circule sur Internet affichant pourtant la mention «Fake» (faux, ndlr). Les engagements de l'ex-ministre des Droits des femmes pour le mariage homosexuel et pour l'introduction des «ABCD de l'égalité» à l'école lui valent une solide inimitié de certains internautes qui ont lancé d'autres campagnes contre elles, sous les hashtag #nvbc et #ClaudineDupont sur Twitter.
Pendant qu’on remanie, la douloureuse grossit
On ne s’y attendait pas mais finalement, le Changement, C’est Tout Le Temps et ce n’est plus très facile à comprendre. La communication présidentielle a fait place au bafouillage et l’action s’est rapidement muée en agitation. Or, si l’agitation n’est bonne ni pour la santé, ni pour la gestion d’un pays, il n’en reste pas moins qu’elle permet de camoufler les actualités déplaisantes qui, d’ailleurs, ne manquent pas.
Par exemple, je pourrais évoquer ici les petits chuchotements de Rebsamen, celui qui était Ministre du Travail le 24 août au soir, qui l’est encore (le Changement, c’est Pas Pour Lui), et qui nous apprend, au détour de ce qui n’est plus qu’une brève en polystyrène expansé flottant sur un océan de vagues médiatiques puissantes, que les prochains chiffres du chômage ne seront pas bons. Depuis plus d’un an que la courbe du nombre de demandeurs d’emploi doit s’inverser, plus personne ne croit aux boniments hollandesques, et les chuintements niaiseux de Rebsamen sur le sujet n’intéressent donc personne. Et puis, pour que ces chiffres soient bons, il faudrait, en toute rigueur, que le taux de chômage soit au moins divisé par trois, ce qui relèverait d’un exploit inédit alors que tout le gouvernement est concentré comme un seul homme à faire absolument n’importe quoi, n’importe comment. Du reste, il n’y a pas lieu de réellement commenter ces chiffres désastreux puisque, selon l’aveu même du ministre, mis à part le chômage de masse, « Ce pays va bien ».
Tant qu’on est à parler des petits murmures que le récent remaniement ministériel aura totalement occultés, je pourrais aussi évoquer l’idée qui continue à s’installer d’un relèvement de la TVA. J’avais déjà évoqué la proposition de Jacques Attali qui, semble-t-il, sent bien que les Français ont trop de pouvoir d’achat et, déflation aidant, méritent amplement de se faire fouiller le portefeuille à coup de taxe joufflue. Décidément, entre Attali (qui trouve que les Français ont trop de pouvoir d’achat) et Rebsamen (qui pense que le pays va bien), nos élites font des étincelles pendant que les caméras et les micros ont le dos tourné…
Bref : en substance et comme le rapporte Libération, il s’agirait d’aller chercher par ce moyen relativement standard une grosse quinzaine de milliards d’euros afin de combler le manque à gagner dans les caisses de l’État dû à une croissance atone. La démission et le remaniement ministériel ont ralenti l’exploration du sujet auquel Bercy devra tout de même réfléchir, mais rassurez-vous, vous n’y couperez pas à plus ou moins long terme : il y aura bien une (petite ?) hausse de TVA. En tout cas, en matière de pause fiscale, voilà qui s’annonce encore une fois comme un bobard de plus au crédit de l’équipe socialiste.
Et puisque nos médias d’actualité semblent encore focalisés par les prises de fonctions des trois remplaçants des ministres évincés, peut-être sera-t-il utile de revenir sur le chiffre un peu oublié des mises en chantier de logements neufs qui a encore chuté de plus de 13% entre mai et juillet. Il semble que tous les bricolages atténuants de la loi ALUR ne suffiront pas à rattraper un marché qui se verrouille tout seul, mais le Roi Solex a tout de même décidé d’annoncer un « plan de relance » pour le secteur, dans le courant de la rentrée, qui viendra donc s’ajouter à tous les autres plans qu’il a religieusement lancés sur les 28 mois passés. À ce rythme, l’échec n’est pas une option, c’est une fonctionnalité de base.
Et pendant ce temps, certains élus locaux tentent de faire entendre leur voix alors que les emprunts des collectivités dont ils sont responsables se révèlent tous les jours plus toxiques.
Histoire de resituer un peu le contexte, le rapport de la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale qui avait, fin 2011, travaillé sur le sujet, a recensé 3800 communes de moins de 10.000 habitants ayant souscrit des emprunts structurés. Et dans ces emprunts, pour certains adossés à des taux calculés sur la parité euro/franc suisse, les taux appliqués actuellement sont devenus prohibitifs. Depuis, les principaux maires et responsables de collectivités importantes ou trop fortement endettées sont, régulièrement, montés à la tribune de l’Assemblée ou dans celle des journaux pour tenter de faire pleurer dans les chaumières.
On se rappellera les jérémiades pathétiques de l’actuel président de l’Assemblée Nationale lorsqu’il n’y était pas encore et qui expliquait à qui voulait l’entendre que les méchantes banques l’avaient honteusement piégé. Pour mémoire, m’étant procuré un des contrats types en vogue à l’époque, j’avais montré à quel point ces prêts, prétendûment piégeux, ne revêtaient aucun caractère complexe, ni même obligatoire. À l’analyse, on se rend vite compte que nos élus, qui n’ont jamais contracté de tels montages pour leurs finances personnelles, n’ont jamais eu le moindre scrupule lorsqu’ils manipulèrent de l’argent public et signèrent en bas de ces contrats « impossibles à comprendre ».
L’affaire s’était nettement corsée lorsqu’avec la crise, non seulement les taux avaient explosés, envoyant dans les caves les finances des collectivités un peu trop gaillardes avec les sous de leurs administrés, mais en plus l’État, qui avait dû récupérer la structure Dexia en pleine déconfiture, s’était-il retrouvé juge et partie, devant tout faire pour retrouver ses fonds (estimés à 19 milliards d’euros tout de même) tout en ménageant les collectivités trop bruyantes, réservoirs potentiels de contribuables et d’électeurs… On se rappelle qu’à la suite de cet imbroglio douteux, la Seine-Saint-Denis avait tenté d’annuler le prêt litigieux, pour finalement se faire débouter de ses demandes, à l’exception de celle portant sur le Taux Effectif Global qui n’apparaissait pas sur les fax échangés pendant la négociation du prêt. Avec ce jugement, l’État a rapidement compris qu’il devait agir pour éviter de voir les juteux intérêts disparaître d’un coup, et sécuriser des sommes fort conséquentes. Ce qui fut fait en juillet de cette année, par une loi ad hoc…
… Et ce qui déclenche à présent les hurlements des élus locaux confrontés à la difficulté de devoir, finalement, rembourser comme prévu un prêt signé n’importe comment. On ne peut s’empêcher de sourire au malheur de ces édiles confrontés à l’arbitraire étatique, eux qui, le reste du temps, s’en accommodent si bien et d’autant mieux qu’ils sont haut placés dans la hiérarchie républicaine.
Cependant, on notera que, du point de vue du contribuable, l’affaire est entendue et il en sera de sa poche quoi qu’il arrive. Ou bien les emprunts, aussi « toxiques » soient-ils, sont remboursés, et ce le sera avec ses sous. Ou bien les dettes sont répudiées, la SFIL, structure gérant ces prêts, carafe, et l’État – c’est-à-dire le contribuable – en est de sa poche de 17 à 19 milliards d’euros. Autrement dit, la subtile nuance entre les deux propositions revient à savoir, pour l’élu local, si ce seront seulement « ses » contribuables ou ceux de la France entière qui cracheront au bassinet. Leur combat révèle donc au passage leur belle mentalité.
Comme on le voit, il ne manque pas de sujets en France pour s’occuper. Cependant, tout ce que Paris comprend de chroniqueurs semble s’atteler à la tâche de savoir si une majorité parlementaire adoubera le gouvernement Valls 2 (bien sûr que oui), si Macron sera à la hauteur des enjeux actuels (bien sûr que non), et si les changements opérés permettront à Hollande de faire autre chose que du surplace dans des petits prouts gênés pendant que le reste du pays, lui, continue sa dégringolade à flanc de montagne.
Décidément, la rentrée sera chaude.
Obama veut former une coalition contre l'État islamique
Barack Obama a annoncé jeudi avoir demandé à son secrétaire d'Etat, John Kerry, de se rendre au Proche-Orient pour constituer une coalition internationale pour lutter contre les djihadistes de l'Etat islamique. "Ma priorité est de m'assurer que les gains territoriaux de l'Etat islamique en Irak sont effacés", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse, ajoutant que la stratégie que les Etats-Unis mettront en place comportera "un volet militaire". Barack Obama, qui a dit compter sur ses alliés au sein de la future coalition pour fournir un soutien aérien et des armes aux forces irakiennes, a souligné qu'un affaiblissement durable des djihadistes sunnites passait par l'implication des populations sunnites en Irak et en Syrie.
Il a en revanche écarté toute idée de coopération avec le président syrien Bachar al Assad, estimant que ses forces n'ont en tout état de cause pas les moyens d'intervenir dans les zones contrôlées par l'Etat islamique.
"Il est évident aux yeux du monde entier" que des forces russes se trouvent en Ukraine, a par ailleurs affirmé Barack Obama, qui a également annoncé qu'il recevrait son homologue ukrainien Petro Porochenko le mois prochain à la Maison Blanche.
"L'incursion russe qui se déroule à l'heure actuelle en Ukraine ne peut qu'engendrer" des sanctions supplémentaires à l'encontre de la Russie, a ajouté le président. Il a exclut cependant tout recours à la force dans ce pays. Le président américain s'était entretenu un peu plus tôt de la question avec la chancelière allemande Angela Merkel, avec qui il avait convenu que le comportement de la Russie en Ukraine "ne peut rester sans conséquences", a confirmé Berlin.
Il a en revanche écarté toute idée de coopération avec le président syrien Bachar al Assad, estimant que ses forces n'ont en tout état de cause pas les moyens d'intervenir dans les zones contrôlées par l'Etat islamique.
Pas d'intervention en Ukraine
"Il est évident aux yeux du monde entier" que des forces russes se trouvent en Ukraine, a par ailleurs affirmé Barack Obama, qui a également annoncé qu'il recevrait son homologue ukrainien Petro Porochenko le mois prochain à la Maison Blanche.
"L'incursion russe qui se déroule à l'heure actuelle en Ukraine ne peut qu'engendrer" des sanctions supplémentaires à l'encontre de la Russie, a ajouté le président. Il a exclut cependant tout recours à la force dans ce pays. Le président américain s'était entretenu un peu plus tôt de la question avec la chancelière allemande Angela Merkel, avec qui il avait convenu que le comportement de la Russie en Ukraine "ne peut rester sans conséquences", a confirmé Berlin.
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