samedi 16 mars 2013
Carla Bruni règle ses comptes avec Hollande
Sans le nommer, l'ex-première dame traite François Hollande de «pingouin» dans son prochain album.
«Raymond» et son épouse ne cachent pas leur peu d'estime pour «le Pingouin». «Raymond» est le surnom de Nicolas Sarkozy dans l'une des nouvelles chansons du disque de Carla Bruni-Sarkozy, intitulé Little French Songs, à paraître le 1er avril. Le Pingouin est le titre d'une autre chanson du même album, dont les paroles (lire ci-dessous) dressent un portrait peu flatteur de François Hollande, que certains avaient surnommé «Monsieur ni oui ni non». Comment ne pas penser à la photo officielle du président quand la chanson parle du «pingouin tout seul dans son jardin»?
Dans une interview au Nouvel Observateur , l'ex-première dame explique qu'il «s'agit d'une chanson sur les malappris, les gens désagréables. La courtoisie est une grâce, je ne trouve pas d'excuses pour ceux qui n'en ont pas». Mais elle ne fait aucune allusion à François Hollande. Pourtant, on sait que Carla Bruni a été choquée par la façon dont Hollande et sa compagne, Valérie Trierweiler, ont traité le couple présidentiel sortant lors de la transmission des pouvoirs à l'Élysée, le 15 mai 2012.
«Bizarrement, les journalistes politiques y voient une allusion à un homme politique, mais d'autres professions penseront à quelqu'un de différent», corrige l'imprésario de Carla Bruni, Véronique Rampazzo, qui n'y voit qu'une interprétation libre. Dans la même veine, elle ironise sur le mot «Sofitel», qui apparaît dans l'une des chansons: «Des journalistes y ont vu une allusion à Strauss-Kahn alors que la chanson avait été enregistrée un an avant!» Elle jure en tout cas que Carla Bruni et sa maison de disque ne cherchent en aucune façon à faire parler du disque par le biais d'une rumeur de règlement de comptes politique.
Nourrir l'actualité
De fait, la majorité n'a pas réagi pour le moment à cette chanson de l'ex-première dame. Interrogé par Le Figaro, le député PS de Paris Jean-Christophe Cambadélis se contente d'un laconique et prudent: «Pas vu, pas entendu, pas intéressé…»
Christian Jacob, chef de file des députés UMP, a jugé vendredi que la chanson de Carla Bruni suggérant que François Hollande était «mal élevé» était un «raccourci un peu rapide». «Je pourrais faire d'autres commentaires sur François Hollande mais je crois que là, le raccourci est un peu rapide. Je préfère rester sur le terrain politique», a jugé l'élu de Seine-et-Marne sur RTL, ajoutant: «Les rimes sont jolies et la chanson est bien écrite.»
L'ancien couple élyséen continue donc de nourrir l'actualité. Il y a six jours, c'est l'ancien président qui a surpris son monde en s'épanchant dans Valeurs actuelles. Des confidences, présentées comme telles par l'hebdomadaire, qui ont officiellement mis fin au silence que Sarkozy s'était imposé.
«À quand le match retour de Raymond contre le Pingouin?»
Cette fois-ci, la chanson de Carla Bruni a l'air et le style d'une «vengeance de femme». «Contrairement à ce qu'elle dit, Carla continue de se passionner pour la politique, et elle met de moins en moins de conditionnel à son retour en politique», commente un proche des époux. En octobre, elle avait jugé «improbable» le retour de son mari en politique, se gardant bien de le juger «impossible». En février, le site Atlantico se faisait l'écho d'une confidence où elle aurait pronostiqué un duel Hollande-Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017. «Nicolas pourrait éviter à la France ce duel affreux. Mais pour ma part je n'ai aucune envie qu'il replonge là-dedans», aurait-elle affirmé.
Et pourtant, cette chanson espiègle de Carla Bruni donne l'impression contraire. «À quand le match retour de Raymond contre le Pingouin?», se demande un proche de Sarkozy avec un grand sourire. «Et si Raymond revenait?», ajoute-t-il en faisant allusion à la petite phrase de François Hollande au Salon de l'agriculture, répondant à un enfant qui voulait voir Nicolas Sarkozy: «Tu ne le verras plus.»
Extraits de la chanson, publiés par RTL vendredi
«Il prend son petit air souverain
Mais je le connais, moi, le pingouin n'a pas de manière de châtelain.
Eh, le pingouin, si un jour tu recroises mon chemin,
Je t'apprendrai, le pingouin,
Je t'apprendrai à me faire le baisemain (…)
Ni laid ni beau, le pingouin,
Ni haut ni bas, ni froid ni chaud, le pingouin, ni oui ni non (…)
Tiens le pingouin t'as l'air tout seul dans ton jardin»…
Le monde de l'entreprise excédé par l'inertie du gouvernement face à la tempête économique qui s'annonce
Pas d'investisseurs privés donc pas d'emplois et donc pas de croissance. Alors que l'on tourne en rond, les grands acteurs du monde des affaires se mobilisent pour essayer de sauver les meubles et affronter la tempête qui s'annonce.
Pendant que François Hollande tourne en rond, le monde des affaires se met en ordre de bataille pour affronter la tempête économique qui se prépare. En effet, tout le monde est convaincu que nous allons au devant d’une fronde sociale grave et d’un éclatement de la bulle obligataire qui explosera les taux d’intérêt. Ceci bloquant toute possibilité de financement. Si rien ne se passe, c’est le scénario o le plus probable que les Européens redoutent pour le printemps ou l’automne prochain.
Pour tourner en rond, le président de la République a encore cette semaine montré qu’il était un maître de la discipline. Parti en croisade sur les terres de Bourgogne, afin de reconquérir un électorat qui le lâche par grappes entières, ce voyage a été complètement occulté par la couverture médiatique de la météo qui a bloqué pendant 48 heures tout le nord-ouest de la France. L’élection du pape a pris le relais dans les médias. Du coup, l’accueil catastrophique qui lui a été réservé par les populations locales est passé inaperçu, ou presque, sur les écrans de télévision.
Coté action gouvernementale, on retiendra la décision de légiférer très rapidement par ordonnance sur une réforme de toute la politique du logement. L’idée est de répondre très rapidement à un problème urgentissime de logement. Le gouvernement a enfin compris que le problème n’était pas un problème de prix, (les taux d’intérêt sont historiquement bas) ou d’aides sociales, mais tout simplement un problème d’offre. Il n’y a pas assez de logements parce que l’on n’en pas construits assez pour réponde à la demande. En augmentant l’offre de logements, le gouvernement espère attirer les investisseurs et faire baisser les prix. Mais pour augmenter l’offre, il faut débloquer le système, libérer et simplifier les procédures de permis de construire. Bref, retirer aux maires le pouvoir de blocage absolu qu’ils ont sur les terrains à bâtir. Mais pour mener une politique aussi libérale, le gouvernement ne se voit pas affronter sa majorité lors d’un débat au Parlement et notamment le groupe des écologistes. D’où la procédure des ordonnances.
Parallèlement, l’industrie de la construction qui réclame une telle libération depuis de lustres, y voit un outil de relance générale de l’économie à un moment où les taux d’intérêt offrent des conditions de financement hyper bon marché. Économiquement, ça se tient. Politiquement, la droite ne s’y opposera que pour le principe, et les verts finiront par avaler le morceau. C’est le pari du Président.
Cela étant, la trajectoire générale est quand même difficile à suivre.
A Bruxelles, lors du Conseil européen, consacré aux affaires économiques, les choses ont été plus difficiles. François Hollande a certes obtenu dans la nuit de jeudi, l’autorisation de reporter à l’année prochaine l’objectif de ramener le déficit à 3%, mais personne n’est dupe.
Surtout, ce qui passe mal, ce sont les commentaires allant jusqu’à dire que la France avait trouvé un bon équilibre entre la nécessité de soutenir la croissance et d’assainir les finances publiques, ont agacé tout le monde. Quand il a ajouté que la France était sans doute le meilleur élève de l’Europe en matière de politique budgétaire, Angela Merkel n’a rien répondu, mais son ministre de l’Économie et le président de la Bundesbank se sont mis en colère. "Le budget allemand est à l’équilibre, lui, la croissance n’est pas tombée et le chômage est trois fois moindre qu’en France". Sous entendu l’Allemagne n’a pas de leçons à recevoir. Du côté de Bercy, chez Pierre Moscovici qui passe son temps à amadouer les autorités européennes, on estime en effet qu’il ne faut pas trop provoquer les Allemands, et de reconnaître au passage que si les taux d’intérêt appliqués à la France sont aussi avantageux c’est bien parce que l’Allemagne nous apporte sa garantie et son triple A.
Sur le front des affaires, les grands patrons sont de plus en plus gênés par le double langage. "On ne peut pas indéfiniment dire à l’international que la France est un bon élève, qu’elle va faire des reformes de fond et ne pas les faire. Il va arriver un moment où les marchés vont craquer. Les marchés savent que le taux de chômage crée une situation sociale extrêmement tendue. Les marchés savent que la réforme portant amélioration de la compétitivité des entreprises passe par une usine à gaz, le crédit d’impôt, qui ne produira pas d’effet dans l’immédiat."
Les marchés, les économistes et les chefs d’entreprise ne comprennent absolument pas pourquoi François Hollande continue d’expliquer que "dès qu’il y aura de la croissance, les déficits publics et les déficits sociaux commenceront à se résorber". C’est forcement vrai, les déficits se creusent aussi parce qu’il n y a pas de recettes, mais cette idée qu’il va falloir attendre que la croissance nous tombe du ciel est absurde. On pourrait certes profiter de la croissance des autres (l’Allemagne en profite bien), mais pour en profiter il faut se mettre en position. Il faut créer un écosystème qui permette d’attirer les investisseurs privés. Or les investisseurs privés boudent la France pour toutes les raisons qu’on connait. Donc pas d’emplois. Donc pas de croissance. La boucle est bouclée et on tourne en rond. La croissance ne tombe pas du ciel et n’arrive pas par hasard. Il faut la fabriquer.
Dans ce climat où les perspectives sont actuellement bouchées, on assiste à une mobilisation générale des grands acteurs du monde des affaires pour essayer de sauver les meubles et affronter la tempête annoncée pour le printemps prochain.
L’offensive patronale se déploie désormais sur deux fronts.
Première offensive en direction de l’international. Les grands groupes du CAC 40 confortent de plus en plus leurs positions à l’étranger dans les pays émergents de l’Asie, de l’Amérique du sud, et maintenant de l’Afrique considérée comme le prochain eldorado. Véolia, Suez, EDF, Total, Areva, Renault, Essilor mettent le paquet comme jamais. Ils sont épaulés et suivis par les institutions financières françaises qui, quoi qu’on dise, se sont bien sorties de la crise. Le rapprochement de Christophe de Margerie (Total) et de la BNP, par exemple, a fait beaucoup jaser cette semaine mais rien de plus légitime que les grands groupes français se donnent la main pour aller chasser les terres exotiques.
La deuxième offensive porte sur l’hexagone où tout le monde cherche à se protéger des affres de l’administration ou des incertitudes réglementaires et fiscales. Les milieux d’affaires n’ayant pas compris quelle était la stratégie de politique économique du gouvernement, ils essaient d’en minimiser les risques. Par exemple, ils se méfient de ce que va faire l’État avec la Banque Publique d’Investissement. Ils ont confiance dans le président de la Caisse des Dépôts, Jean-Pierre Jouyet mais ont été inquiets de la nomination de Ségolène Royale à la vice-présidence. Ce n’est pas par hasard si deux membres éminents du monde des affaires ont choisi discrètement de quitter les instances de la Caisse des Dépôts, Denis Kessler (la SCOR) et Patricia Barbizet, numéro 2 du groupe PPR. Et ce n’est pas fini.
Autre exemple, et tous les chasseurs de tête le confirment, les grandes entreprises sont dans l'incapacité d'embaucher des dirigeants étrangers tant que les perspectives fiscales ne seront pas clarifiées. Donc ils s’arrangent pour créer des coquilles fiscales à Londres, Bruxelles ou Luxembourg, mais ça fait désordre.
Le théâtre qui agite le plus le landerneau patronal, c’est évidemment le Medef. On en saura davantage lundi. Mais si le Medef cristallise ainsi autant d’ambitions, c’est parce que le monde de l’entreprise qui est très hétérogène a besoin de se regrouper pour exercer un contre-pouvoir efficace. A priori, Laurence Parisot aura beaucoup de mal à se faire réélire.
Elle a besoin d’une modification des statuts pour pouvoir se représenter à nouveau. Son deuxième mandat s’achève le 1er juillet et normalement les statuts lui interdisaient d’en briguer un troisième. C’est pour cette raison qu’elle a saisi à la mi-janvier le comité statutaire du mouvement patronal pour examiner une révision des règles.
Le comité des sages doit rendre un avis Lundi. Si les sages préconisent une refonte des statuts, le comité exécutif devra la valider à la majorité de ses 45 membres lors d’une réunion extraordinaire au début du mois d’avril. Mais si on en croit le pointage des uns et des autres, Laurence Parisot aura du mal à obtenir gain de cause. Le patronat est certes très divisé, certains ne sont pas contre une modification des statuts mais pas au bénéfice de Laurence Parisot, car ils restent assez hostiles aux manœuvres politiciennes de la présidente. D’autant que la campagne s’est ouverte sur fonds de polémique.
Les ressorts et les enjeux de cette campagne sont importants pour les chefs d entreprise.
D’abord parce que le Medef est appelé à jouer par la force des choses un rôle de plus en plus important dans la négociation paritaire. Le gouvernement va se décharger sur les partenaires sociaux de la mission de faire le droit social. Or, le bilan de Laurence Parisot ne fait pas l’unanimité chez les patrons. On lui reproche d’avoir trop collé à la roue du pouvoir politique, d’avoir exercé ses mandats de façon trop personnelle, par ailleurs, de ne pas avoir joué en faveur de l’industrie mais des services. Or ce dont, on a besoin désormais c’est de renforcer l’industrie et l’innovation.
C’est pour cette raison que les deux candidats qui semblent avoir le plus, le vent en poupe, ce sont Geoffroy Roux de Bézieux (le patron de Virgin Mobile) et Pierre Gattaz (désormais patron reconnu performant de Radiall, l’entreprise qui avait été fondée par son père). L’un comme l’autre défendent une conception assez offensive de l’organisation patronale. L’un comme l’autre se battent pour plus de compétitivité sur ses trois composantes (moins de fiscalité sur le travail, plus de flexibilité et moins de coût sur l’énergie).
Le débat dans les fédérations professionnelles est assez tendu et on attend de voir ce que décidera l’UIMM, c’est la fédération de la métallurgie, la plus puissante, la plus riche, la plus immergée dans le débat de politique économique, l’UIMM a une revanche à prendre. L’arrivée de Laurence Parisot, sponsorisée et soutenue par la fédération des services, (la banque et l’assurance) a laissé croire qu’une économie pouvait vivre sans usine, pour reprendre l’expression malheureuse de l’ancien président d’Alcatel.
On s’aperçoit qu’aujourd’hui rien n’est plus faux. Un patronat moderne dans la mondialisation a besoin d’une industrie à haute valeur ajoutée. Ce qui fait la force de l’Allemagne c’est son industrie. La Grande Bretagne elle-même, assoie son redressement sur le redressement de son potentiel industriel. Apparemment l’UIMM aurait un homme à présenter. Fréderic Saint-Geours qui était le directeur des marques de PSA, devrait quitter ses fonctions à la direction générale de PSA pour devenir un simple chargé de mission auprès du président. C’est le signe qui ne trompe personne. Fréderic Saint-Geours, sera donc candidat. La question est de savoir si le patronat français a besoin d’un homme comme lui. Alors qu’il n’est pas encore candidat, beaucoup lui reprochent déjà son passé de grand commis de l’État (ENA).
La Confédération générale des petites et moyennes entreprises que préside Jean-François Roubaud, ou le très actif CJD, le Centre des jeunes dirigeants qu’anime Christophe Praud sans parler de Croissance Plus ou même des "pigeons", on souhaiterait une solution un peu plus agressive.
"Ce dont on a besoin, c’est d’un combattant de l’entreprise, pour restaurer la confiance dans la PME, la prise de risque. Un 'Seillière', mais qui ne serait ni baron, ni héritier, ni aussi riche et un peu plus jeune …" Pas facile, la quadrature du cercle. Sauf que la situation économique mérite bien un débat sur la place de l’entreprise dans la société.
Pauvreté et marche vers le monde
Pauvreté et marche vers le monde
Le pape François, comme son prédécesseur Benoit XVI, est un éminent théologien. Cependant sa nomination a suscité largement l'évocation de celle de Jean-Paul II. Toutes deux ont provoqué surprise et espérance de changement.
Jean-Paul II avait contribué, de fait, à l'écroulement de ce mur qui séparait le monde libre de l'Ouest de l'empire fermé et menaçant de l'Est. Là où persistait un totalitarisme inhumain, paralysant, persécutant les siens, là où proliféraient prisons et goulags. Le pape venu de ces contrées avait lutté longuement pour la liberté. Il continua à soutenir les combattants qui, comme Solidarnosc, osaient défier le régime et finirent par le faire tomber. Heureusement, les hommes d'État Helmut Kohl et Mikhaïl Gorbatchev, qui se connaissaient et s'estimaient, avaient l'expérience et l'envergure nécessaires pour gérer cette situation explosive qui aurait pu conduire à une nouvelle guerre. Le mur fut abattu, ce fut l'ouverture, la paix.
Aujourd'hui le pape François se trouve à son tour, face à des murs qui séparent l'humanité. D'abord le mur de la pauvreté et de la misère, celui-là il l'a lui-même franchi dans son pays en sortant de son palais, en parcourant les favelas, en visitant les démunis de son diocèse. Et l'on sent sa fermeté sur ces questions et sans doute la sévérité qu'il sera capable de manifester à ceux qui, dans l'Église, ne seraient pas assez attentifs aux pauvres. Non pas, a-t-il dit, comme peut le faire une ONG mais comme doit le faire l'Église si elle veut être vraiment l'Église du Christ.
La force du témoignage
En effet, le chrétien, s'il voit le pauvre, voit aussi en lui quelqu'un d'autre, celui qui proclama « aimez-vous les uns les autres ». Cette simple présence exigeante à l'intérieur du Vatican changera certainement d'elle-même bien des comportements, des attitudes et des priorités. Il faudra bien que l'on se conforme à l'attitude du pape et adopter de nouvelles manières proches des siennes...
Il est un autre mur aux multiples ramifications, celui qui sépare les civilisations, les cultures, les religions. Comment faire passer l'Évangile libérateur des oppressions dans chacune de ces entités ? Il ne s'agit pas de conquêtes mais de rencontres, d'échanges dans le respect de l'autre pour que l'humanité avance ensemble dans la solidarité vers la vérité.
Ce nom de François correspond bien à ces deux orientations. La simplicité et la pauvreté, c'est François d'Assise, c'est aussi la protection des pauvres comme le firent les jésuites du XVIIe siècle envers les Indiens des réductiones. C'est aussi avec François-Xavier la mission qui évoque ces jésuites du XVIIe siècle qui, comme le Père Ricci, découvrirent et aimèrent la civilisation chinoise jusqu'à en devenir quasiment mandarins.
C'est tout cela qui va compter dans ces années de pontificat à venir. C'est par là que viendront au Vatican, à la Curie, ces évolutions, ces réformes évoquées, ces clarifications attendues et le recentrage qui paraît nécessaire à beaucoup. La parole du pape prendra une singulière valeur face aux lourdeurs de l'organisation vaticane, sa force sera celle du témoignage de vie de celui qui la prononce.
Délit de racolage: l'engagement sera tenu
L'engagement de campagne de François Hollande sur l'abrogation du délit de racolage sera tenu, affirme dans un entretien publié aujourd'hui par Le Parisien la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, près de 10 ans après le vote de cette loi controversée.
"Cet engagement sera tenu. Pour une raison simple: l'instauration du délit de racolage passif a fait des personnes prostituées des coupables, quand 90% d'entre elles sont des victimes de la traite des êtres humains", assure la ministre auParisien/Aujourd'hui en France. "Pour échapper aux forces de l'ordre, elles se sont éloignées des centres-villes et des structures d'accompagnement, se retrouvant plus exposées aux violences", ajoute-t-elle, reprenant les arguments martelés par les associations depuis 10 ans.
«Pas l'impunité pour les proxénètes»
Le 18 mars 2003, la Loi de sécurité intérieure instituait le délit de racolage passif, pénalisant "le fait par tout moyen, y compris par une attitude même passive, de procéder publiquement au racolage d'autrui en vue de l'inciter à des relations sexuelles en échange d'une rémunération". Tout contrevenant devenait passible de deux mois d'emprisonnement et de 3750 euros d'amende.
"Abroger ce délit ne signifie pas l'impunité pour les proxénètes, au contraire, car nous faisons preuve de la plus grande fermeté contre les réseaux", affirme Vallaud-Belkacem. Selon la ministre, "au-delà de l'initiative ciblée du Sénat", le gouvernement souhaite "aboutir à un texte qui traitera de ces questions dans leur globalité."
Manifestation à Paris
La sénatrice EELV Esther Benbassa a déposé une proposition de loi sur l'abrogation du délit de racolage, qui sera débattue le 28 mars au Sénat. "Nous travaillons avec un certain nombre de parlementaires, de gauche comme de droite, afin que soit élaborée d'ici à l'automne une proposition de loi globale sur la prostitution et la traite" des êtres humains, précise la ministre, indiquant que la pénalisation du client est "une piste de réflexion parmi d'autres".
Le syndicat des travailleurs du sexe (Strass), qui regroupe des prostituées dite "indépendantes", appelle à une manifestation samedi à Pigalle pour demander l'abrogation du délit de racolage, à laquelle doivent se joindre des associations comme Aides ou Médecins du monde.
Mais que fait ce gouvernement à part défaire méthodiquement tout ce qu'à fait le précédent ? Pendant ce temps, le chômage monte et on attend la miraculeuse "inversion de la courbe" promise par Moi-président-je.
On ne change pas une formule qui échoue
Réunis à Bruxelles pour parler croissance, les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont rien décidé qui permettrait de redonner du souffle à une Europe épuisée par la crise et l’austérité, regrette la presse européenne.
Le Conseil européen du 14 mars, consacré à la croissance, a été un nouveau “sommet prévisible”, constate Il Sole-24 Ore. Malgré les mauvais indicateurs sur le chômage et la production, et les manifestants anti-austérité venus de toute l’Europe jusqu’à Bruxelles, remarque le quotidien,
Ce fut business as usual dans le palais. Les conclusions sont pré-définies : un peu de flexibilité dans les règles anti-déficits, et en avant toute vers la réduction du chômage des jeunes, la mantra du moment. [...] Pas de coup d’éclat, ni de surprise. Comme si l’Europe n’agonisait pas dans la récession pour la deuxième année consécutive. [...] Il faudrait un peu d’imprévu teinté de génie, une volonté commune inhabituelle pour ramener l’Europe hors du tunnel de la crise avec moins de bavardage et quelques mesures concrètes.
“L’Europe est condamnée à poursuivre sur le chemin de l’austérité, ouvert par Berlin pour sortir l’Union européenne de la crise”,renchérit Ziarul Financiar. “C’était évident depuis que l’Allemagne a affiché un budget exemplaire, qui promet le plus bas déficit de ces 40 dernières années”, ajoute le quotidien roumain :
le prix à payer est douloureux pour toute l’UE : chômage des jeunes un peu partout, récessions ahurissantes dans tous les pays durement frappés par la crise...Et, de plus, Berlin suit le même chemin, en demandant que l’expression “assainissement budgétaire”, autrement dit l'austérité orientée vers la croissance, soit mentionnée pas moins de 4 fois dans les conclusions du sommet !
Depuis la signature du Pacte de croissance en juin dernier, “les choses n’ont guère avancé” déplorent également Les Echos. Le quotidien économique rappelle notamment que les “project bonds”, “ces financements obligataires créés pour soutenir de grands projets d’infrastructures – restent encore dans les limbes, alors qu’une première phase aurait dû débuter en octobre dernier”.
Les Echos voient pourtant un espoir à l’issue de ce Conseil européen en demi-teinte, en particulier parce que “la France et l’Italie ont obtenu de leurs partenaires un peu de mansuétude” concernant les déficits publics :
Certaines de leurs demandes [ont été] reprises dans les conclusions du sommet. Paris a ainsi vu d’un bon oeil la mention dans le texte final de “la nécessité d’un assainissement budgétaire différencié, axé vers la croissance” [ce qui] ouvre la voie à une certaine souplesse dans l’application du retour sous la barre des 3% de déficit [...] De son côté, l’Italie a poussé pour que le texte de conclusion reconnaisse le statut particulier des investissements publics d’avenir dans le calcul des déficits.
Mariage gay: 170 juristes interpellent les sénateurs
Inquiets de l'arrivée d'un «marché des enfants», ils pétitionnent contre le texte.
Ils veulent «créer un électrochoc», réveiller les consciences. Vendredi, à près de quinze jours de l'examen du texte sur le mariage pour tous au Palais du Luxembourg, 170 juristes et historiens du droit - tous professeurs et maîtres de conférence d'université - ont adressé une lettre à tous les sénateurs afin de partager toutes leurs réserves sur ce texte.
«Nous espérons que cet engagement collectif de près de 200 juristes attirera l'attention des sénateurs sur le bouleversement profond du droit, du mariage et surtout de la parenté qu'implique le projet de loi», expliquent Aude Mirkovic et Guillaume Drago, à l'origine de cette initiative, respectivement maître de conférence à l'université d'Évry Val-d'Essonne et professeur à Paris II-Panthéon-Assas. Ces derniers ont réussi à fédérer des professeurs de renom comme Françoise Dekeuwer-Défossez, doyenne de la faculté de droit Lille-II, Serge Guinchard, professeur émérite de droit privé, chargé en 2007 d'un rapport sur la déjudiciarisation, Anne-Marie Le Pourhiet, vice-présidente de l'Association française de droit constitutionnel, Laurent Aynès, directeur adjoint de l'école de droit de la Sorbonne, ou André Varinard, qui avait présidé la commission sur la réforme de la justice des mineurs. De prestigieuses signatures pour «créer une faille dans le mur idéologique sur lequel nous avons l'impression de voir les arguments glisser», espère Aude Mirkovic.
«L'enfant adopté par deux hommes ou deux femmes sera doté d'éducateurs, d'adultes référents, mais privé de parents car ces “parents” de même sexe ne peuvent lui indiquer une origine, même symbolique. Il sera deux fois privé de parents: une première fois par la vie, une seconde fois par la loi, plaide la missive. Le projet de loi prévoit l'adoption de l'enfant du conjoint de même sexe (…). Il sera le plus souvent issu d'une insémination ou d'une gestation pour autrui pratiquée à l'étranger. Cet enfant aura donc été voulu, avant même sa conception, sans lien avec ses père et mère et volontairement privé de l'un d'entre eux.»
Ce plaidoyer met ainsi en garde contre l'avènement d'un «marché des enfants». «En l'état, ce texte invite à aller fabriquer les enfants à l'étranger, ce qui est déjà inacceptable, en attendant de dénoncer l'injustice de la sélection par l'argent pour organiser le marché des enfants en France», préviennent les juristes. En conclusion, invoquant leur vocation à veiller à la protection par le droit des personnes les plus vulnérables, ils demandent à la Chambre haute de «renoncer à un texte qui se révèle celui de l'esclavage moderne des femmes et de la nouvelle traite des enfants».
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