La provocation et la liberté d'expression peuvent-elles être
dissociées ? L'avis d'une juriste sur les caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo.
Après la publication par Charlie Hebdo de nouvelles caricatures de Mahomet, le journal "L'Express" sondait
hier ses lecteurs, leur demandant si cette initiative relevait de la
"provocation" ou de la "liberté d'expression". La question, d'ailleurs
également formulée par d'autres médias, ne manque pas de surprendre. La
provocation et la liberté d'expression seraient-elles les deux branches
d'une alternative ? La liberté d'expression
devrait-elle impérativement s'exercer sans aucune provocation, dans le
cadre d'un discours lisse, politiquement correct et bien-pensant ?
Étrange paradoxe qui conduirait à nier la liberté d'expression pour
l'exercer.
Une liberté constitutionnelle
L'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme énonce que "la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme". Le Conseil constitutionnel, depuis sa décision du 11 octobre 1984, précise d'ailleurs qu'il s'agit d'une "liberté
fondamentale d'autant plus précieuse que son existence est l'une des
garanties essentielles du respect des autres droits et libertés de la
souveraineté nationale". La France est un État de droit dans lequel chacun peut donc publier librement, et ceux qui n'aiment pas Charlie Hebdo,
ses provocations et ses caricatures, sont tout à fait libres de ne pas
acheter cette publication et de préférer n'importe quel autre journal ou
bulletin paroissial plus conforme à leurs convictions.
Certes, la liberté d'expression, comme toute liberté, s'exerce dans
le cadre des lois qui l'organisent. En l'espèce, c'est la célèbre loi du 29 juillet 1881 qui
constitue le texte fondamental en la matière. Elle met en place un
régime répressif, ce qui signifie que chacun est libre de s'exprimer
librement, sauf à devoir rendre des comptes devant un juge pénal s'il a
commis un délit de presse. Le journaliste comme le responsable de la
publication peuvent ainsi être poursuivis pour injure, diffamation,
offense au Président de la République, atteinte à la vie privée ou à la
présomption d'innocence, voire propos racistes et négationnistes. En
dehors de ces infractions précisément énoncées par la loi de 1881 dans
sa rédaction actuelle, les propos sont libres, provocateurs ou non.
Les précédents
Les plaintes déposées par différentes associations pour injure et
incitation à la haine raciale ont fort peu de chance de prospérer. On se
souvient que, dès 2005, Charlie Hebdo avait déjà publié les premières caricatures de Mahomet, celles dont la publication dans le journal danois Jyllands-Posten le 30 septembre 2005 avait suscité de nombreuses manifestations. Une plainte avait alors été déposée à l'encontre de Charlie Hebdo
pour injure envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance
à une religion déterminée, délit prévu par l'article 33 al. 3 de la loi
de 1881. Le tribunal correctionnel a relaxé les prévenus le 22 mars
2007 après avoir examiné en détail les différents dessins, estimant
qu'ils participaient à "un débat d'idées sur les dérives de certains tenant à un Islam intégriste ayant donné lieu à des débordements violents". La
Cour d'appel de Paris, statuant le 12 mars 2008, a confirmé cette
jurisprudence, faisant observer que les dessins incriminés ne
comportaient aucune attaque personnelle et directe dirigée contre un
groupe de personnes.
La Cour européenne
La jurisprudence de la Cour européenne n'est guère différente. Il est
vrai qu'elle sanctionne le "discours de haine", mais elle le définit
comme comportant nécessairement une incitation réelle et sérieuse à
l'extrémisme. Tel est le cas d'un dessin publié dans un hebdomadaire
basque le 13 septembre 2011, qui faisait l'apologie des attentats de
New York survenus deux jours auparavant (CEDH, 2 août 2008, Leroy c. France).
Tel n'est pas le cas, en revanche, d'un dessin humoristique, simplement
provocateur. La Cour estime en effet que la liberté d'expression,
notamment celle des personnes publiques et des journalistes, doit
s'exercer pleinement, y compris lorsque les propos tenus risquent de "heurter, choquer ou inquiéter" autrui, lorsqu'ils "comportent une certaine dose d'exagération ou de provocation".
Provocation, le mot figure bel et bien dans la jurisprudence de la
Cour européenne, et pour affirmer que le discours provocateur doit être
protégé par l'article 10 de la Convention, qui garantit la liberté
d'expression. Les idées peuvent circuler librement, y compris celles qui
déplaisent ou qui dérangent, et celles que les croyants considèrent
comme blasphématoires. Sanctionner Charlie Hebdo serait revenir
à la loi dite "de justice et d'amour" de 1827, qui rétablissait la
censure sur la presse, au nom des valeurs religieuses. À cet égard, Charlie Hebdo,
par son discours provocateur et son humour dévastateur, mène un combat
contre l'obscurantisme. Il démontre que la provocation n'est pas une
alternative à la liberté d'expression, mais qu'elle en est
indissociable.
vendredi 21 septembre 2012
Caricatures de Mahomet : liberté d'expression ou provocation ?
OGM : cette étude bidon que les médias français aiment relayer
C'est à un véritable déferlement que nous assistons actuellement :
enfin, les médias tiennent une bonne étude bien baveuse, avec des photos
abominables à l'appui, qui prouvent sans le moindre doute que les OGM
sont nocifs à un point que personne ne soupçonnait avant. L'étude,
relayée avec la délicatesse d'un panzer dans une boutique de porcelaine,
est maintenant sur presque toutes les lèvres, les autres étant occupées
par les crobards de Charlie Hebdo ou les seins de Kate Middleton.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, de quelle étude parle-t-on ici ?
Tout part de cet article du Nouvel Observateur,
qui relate l'étude d'un certain Gilles-Éric Séralini. Ce travail,
relayé par la revue "Food and Chemical Toxicology", très sérieuse selon
le magazine dirigé par Laurent Joffrin, montrerait que le maïs
génétiquement modifié ne serait pas du tout inoffensif.
Photos dramatiques de rats déformés par des tumeurs monstrueuses à
l'appui, l'article détaille comment ces animaux sont tombés malades
après le traitement qu'on leur a fait subir. Et justement, ce
traitement, parlons-en : un échantillon de 200 rats a été soumis à deux
régimes alimentaires, l'un à base d'OGM pour la moitié des rats, et
l'autre sans OGM. Pour faire bonne mesure, le chercheur a utilisé de
l'herbicide Roundup sur une partie du maïs distribué, ou dans l'eau de
boisson des animaux. Enfin, l'expérience s'est étalée sur deux ans.
Bien évidemment, le travail journalistique étant ce qu'il est, nous
ne saurons absolument rien des résultats précis et chiffrés de cette
étude : l'article ne contient, scientifiquement parlant, absolument
rien. Sur le plan médiatique, en revanche, c'est l'avalanche de
qualificatifs dont la nature péremptoire allume immédiatement plusieurs
voyants du bullshit-detector de base que n'importe qui, en possession de
deux sous de bon sens, se doit de posséder à l'approche d'un article de
la presse mainstream.
Et il y a de quoi faire, et de quoi allumer les voyants :
"comparaison implacable", "des conditions de quasi-clandestinité",
"crypté leurs courriels comme au Pentagone", "lourdement toxique même à
faible dose", "bombe". C'est étonnant si l'on veut faire croire à la
neutralité journalistique, et embarrassant quand l'étude n'est pas aussi
tranchante dans ses conclusions... Si l'on ajoute l'étonnante
coïncidence de la sortie du documentaire et du livre du chercheur dans
les heures qui suivent, on distingue surtout tous les avatars
traditionnels d'une bonne lancée médiatique d'un produit phare.
L'article n'est pas journalistique, mais publirédactionnel. Certains
vendent des films ou des jeux vidéos exactement de la même façon. Ici,
c'est un livre et un documentaire, en plus de centaine de milliers de
copies supplémentaires d'un magazine qui nous parle aussi des "nouveaux fachos et leurs amis" (avec Zemmour en couverture, miam) pour faire bonne mesure.
Pas de doute, on est bel et bien en présence de l'une de ces habituelles ...
Et d'un beau calibre de surcroît lorsqu'on se penche pour de bon sur l'étude elle-même.
Je passe rapidement sur le passé rebondissant et rigolo du chercheur Séralini et sur le CRIIGEN : ce serait, bien qu'informatif, de l'ad hominem. Et puis, ce n'est pas parce que Séralini est ouvertement opposé aux OGM que son étude serait biaisée, hein. Un passé douteux n'élimine pas les changements de méthodes pour le meilleur, après tout. Je ne parlerai pas non plus de la réelle modestie de la revue présentée comme très sérieuse (facteur d'impact de 2.99, ce qui, pour une étude avec ce genre de révélations -- on parle d'un risque sanitaire majeur et mondial, caramba ! -- est assez faible) : si l'étude est solide, peu importe le média, après tout, n'est-ce pas ?
Bon, eh bien regardons donc l'ensemble des statistiques de l'étude !
Hahem. Petit souci : outre la difficulté d'avoir tous les chiffres statistiques, l'auteur avoue lui-même n'avoir pas testé si ses résultats sont statistiquement significatifs. Autrement dit, on a des rapports et des calculs bruts sur l'échantillon considéré, mais aucun calcul de la pertinence des variations observées. Variations qui sont de l'ordre de 1 à 2%, ce qui, pour un échantillon de 200 individus (100 tests et 100 témoins), eux-mêmes répartis en groupes de 10 individus chaque, est particulièrement ... non significatif. Des chiffres sur des paquets de 10 rats, c'est (statistiquement parlant) ... du bruit. Caramba !
Autre petit souci comme le note Alexnews : les quelques graphiques qui émaillent l'étude sont bizarrement boutiqués.
Pas de légende, pas d'unités sur les axes, voilà qui est très professionnel. Pire, le graphique tend à prouver exactement le contraire de ce que l'étude conclut : les rats qui mangent des OGM et biberonnent du Roundup seraient moins vite malades que les rats mangeant des OGM sans cet herbicide. Le Roundup améliorerait la durée de vie ?! Caramba, encore raté !
Si l'on regarde un peu les réactions du monde scientifique, on constate la même surprise. Pas une surprise liée aux résultats, mais bien une surprise quant à la façon de les obtenir et de les relayer :
- "Toutes les données ne peuvent pas être montrées dans un papier et seules les plus significatives sont décrites ici." : ceci est une citation de l'étude elle-même.
- Tiens, pas de rats nourris sans maïs du tout, pour le contrôle ? Pourquoi ? Cela aurait été très pertinent.
- Tiens, pas de résultats donnés pour les rats nourris au maïs non-OGM ? Pourquoi ? Cela aurait été très nécessaire.
- Cela fait plus de vingt ans que des milliards d'animaux aux États-Unis et en Europe ont été nourris avec des OGM, provenant principalement d'Amérique Latine. Aucun problème n'a été rapporté par les centaines de milliers d'agriculteurs, d'officiels ou de vétérinaires concernés. Complot ? Complot maousse ? Vraiment maousse ?
- Dans la même revue scientifique, on trouve une autre étude, sur une durée certes plus courte de 90 jours, qui ne montre aucun effet néfaste des OGM sur des rats. Caramba aussi ?
- Aucun calcul de pertinence statistique. Est-ce vraiment normal ?
"À mon avis, les méthodes statistiques et la façon de rapporter les résultats sont très en dessous de ce que j'attendrais d'une étude rigoureuse - pour être honnête, je suis surpris qu'elle ait été acceptée pour publication. " - Pr. David Spiegelhalter, Université de CambridgeOh. Il n'est pas très gentil, le Pr. Spiegelhalter.
"Comme la plupart des débats sur les OGM, ce travail a peu à voir avec les OGM. Les auteurs du papier ne suggèrent même pas que les effets sont causés par les modifications génétiques" - Pr. Ottoline Leyser, directeur associé du Laboratoire Sainsbury, University de CambridgeMmh. Comment dire ? LOL ?
"Aucune donnée sur la quantité de nourriture n'est fournie, ni sur la croissance. Cette race de rats est notoirement sujette aux tumeurs mammaires particulièrement lorsque la quantité de nourriture ingérée n'est pas restreinte." - Pr. Tom Sanders, directeur de la Division de Recherches Scientifiques sur la Nutrition, au King’s College de LondresCaramba, encore raté ?
"La première chose qui me vient à l'esprit est que rien n'est apparu des études épidémiologiques dans les pays où tant d'OGM ont été utilisés dans la chaîne alimentaire depuis si longtemps. Si les effets étaient aussi forts que ceux rapportés, et si cette étude peut s'appliquer aux humains, pourquoi les Américains ne tombent-ils pas tous comme des mouches ?" - Pr. Mark Tester, Centre Australien pour la Génomique Fonctionnelle Végétale, Université d'AdélaïdeAh et puis zut.
Je note enfin le fait de faire durer les expérimentations sur des rats jusqu'à leur durée de vie maximale, et y laisser se développer des tumeurs de cette taille. Voilà qui est très éthique. J'attend les réactions des défenseurs des animaux ... Rien ? Étrange.
Accessoirement, la race de rats en question, Sprague-Dawley, est sujette au développement de tumeurs mammaires : une étude publiée dans la revue Cancer Research en 1973 avait montré une incidence de 45% de cette pathologie sans la moindre intervention. Normalement, on n'utilise jamais cette race pour des études de cancérogénèse. Mieux : la tendance aux tumeurs est plus forte encore lorsque le régime alimentaire est mal contrôlé. Avec 11% de maïs, ce régime déséquilibré a d'ailleurs provoqué des tumeurs aussi chez les rats témoins. Et puis, au bout de deux ans (soit, peu ou prou, leur durée de vie normale), c'est un résultat banal. Bref, mis à part l'intérêt purement médiatique et "photogénique" de ces essais, cette durée n'était en rien nécessaire pour constater des tumeurs. Mieux, l'Association française des Biotechnologies végétales (AFBV) a déclaré à ce sujet que :
« Contrairement à ce qui est affirmé, la dernière étude du CRIIGEN n’est pas la première à avoir évalué les effets à long terme des OGM sur la santé. Il existe en effet de nombreuses études toxicologiques qui ont évalué les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux. Ces études réalisées sur des rats mais aussi sur d’autres animaux par des chercheurs d’horizons différents n’ont jamais révélé d’effets toxiques des OGM. »L'AFBV précise tenir à la disposition la liste de ces études et leurs références pour tous ceux qui veulent disposer d’une information diversifiée (et un peu plus sérieuse que la marée journalistique gluante à laquelle on assiste ici). Autrement dit, on comprend ici que le but a été avant tout de choquer par des images de rats déformés, sans le moindre souci ni pour l'animal ni pour l'expérience elle-même.
La conclusion de tout ceci est sans appel : cette étude ne vaut pas le papier sur lequel elle est imprimée et encore moins les efforts des pisse-copies pour la promouvoir au rang de Saint-Graal des anti-OGM. On ne s'étonnera pas du buzz qu'ils auront réussi à provoquer alors que, par contraste, il y a quelques semaines, sortait une méta-étude, scientifiquement plus solide et bien mieux réalisée, qui détaillait l'impact du bio sur la santé et concluait que le bio n'était pas meilleur :
The published literature lacks strong evidence that organic foods are significantly more nutritious than conventional foods. Consumption of organic foods may reduce exposure to pesticide residues and antibiotic-resistant bacteria.Ce que montre, par contraste, le traitement de l'étude de Séralini et l'absence de battage autour de l'étude sur le bio, c'est que, comme d'habitude en France, on aime se faire peur. On aime pleurnicher pour avoir le plaisir douillet de se jeter dans les jupes de Maman État, qui n'a d'ailleurs pas tardé à réagir, pour montrer qu'elle est là et va s'occuper de ses petits apeurés.
Les études publiées manquent de preuves claires que le BIO soit significativement plus nutritif que la nourriture traditionnelle. La consommation de nourriture bio pourrait réduire l'exposition aux pesticides et bactéries résistantes aux antibiotiques.
Quelle manipulation !
Une semaine en Hollandie, #4 (2/2)
La France rentre dans le dur d’un automne à haut risque,
notre gouvernement s’agite et notre première journaliste s’active. Petit
« worst of » de ce qu’il ne fallait pas rater cette semaine…
4. On n’est trahi que par les siens : l’équilibre de notre
gouvernement semble extrêmement précaire. Les ministres se tirent dans
les pattes, conflits d’intérêts et collusion état-patrons apparaissent
déjà, le premier ministre est dépassé par les plus influents qui
demandent des arbitrages au président par sms, la majorité parlementaire
explose sur le traité budgétaire… bref, ça bringuebale pas mal au
sommet de l’état, mais pour l’instant ça tient. Heureusement que le
tandem Président – Premier Ministre tient la barre dans la tempête. Ah
non, ça, c’est fini : cette semaine, sur RTL, le prof d’allemand a
recadré son proviseur en s’interrogeant, publiquement donc, sur
l’engagement télévisuel d’inverser la courbe du chômage d’ici 1 an. Le
changement, c’est maintenant : Sarkozy qualifiait Fillon de
collaborateur ? Aujourd’hui, Ayrault recadre et donc discrédite
publiquement le président en clamant dans les médias que ce dernier
s’est un peu emballé en s’engageant personnellement sur un objectif
intenable… Déjà qu’on ne voyait pas bien où on allait, mais aujourd’hui
on se demande avec qui on va y aller…
5. Les contre contre-feux : on le sait, la pilule budgétaire va avoir
du mal à passer auprès des français qui commencent à grogner. L’aile
gauche de la gauche gronde, la droite cartonne et la population
s’impatiente. Réunion de crise à l’Elysée : il faut réagir ! Vite un
contre-feu ! Le principe est simple : lancer un sujet «clivant » pour
déplacer le débat des sujets qui fâchent, permettre à son camp de se
mobiliser derrière le chef (ou celui qu’on pense l’être) et embêter
l’opposition qui va se déchirer. Christiane lance donc le mariage et
l’adoption pour les homosexuels. Ca marche plutôt pas mal : Christine
Boutin sort du formol, les cathos en rajoutent et la droite pétitionne.
Tout aurait pu aller au mieux pour le président et ses pieds nickelés.
Sauf que, dans son insondable amateurisme, le pouvoir allume un contre
contre-feu ! Et BAM : voilà le droit de vote des étrangers non
communautaire aux élections locales ! On savait le président vierge de
toute expérience significative mais on le pensait fin tacticien. Même
pas. Pire, il nous donne un nouvel exemple de reniement : après avoir
fait campagne contre un président sortant qui avait, selon lui « clivé
», lui voulait incarner l’apaisement et la réconciliation. Cette
semaine, il nous montre qu’il ne maitrise pas grand-chose ni au niveau
des affaires publiques ni à celui de ses troupes… Et on ne reviendra pas
sur les affaires privées.
6. Néo-cons ? Le Nouvel Obs, désireux de se racheter une conduite (et
un lectorat) après sa Une « Sont-ils si nuls » à propos du
gouvernement, nous ressort ce qui est devenu un marronnier de la presse
bien pensante, après les francs-maçons, l’immobilier et le palmarès des
hôpitaux : les néo-Fachos ! 2 à 3 fois par an minimum, Joffrin, Dély et
leur police de la pensée désignent la nouvelle peste brune au bon peuple
de France : Zemmour, Muray, Lévy, Michéa, Finkielkraut, et maintenant
Millet qui rejoint cette joyeuse bande d’apprentis nazis… Leur crime ?
Évidemment, ils sont islamophobes, les salopards, eux qui osent
s’interroger sur la place de l’Islam dans la République. Comme le
souligne Causeur, il est dommage qu’ils n’aient pas bouclé leur enquête
(partagée par France Culture…) 2 jours plus tard, leur liste noire se
serait enrichie de la rédaction de Charlie Hebdo…
Je vous laisse, le Nouvel Obs m’a fait peur, je me replonge dans la
lecture de Closer : je préfère les seins nus de Kate Middleton aux
méchants racistes…
Bon week end et bon courage !
Allons-nous vers une nouvelle "crise de 29"?
Pourtant, si l'on examine plus en détail les vraies possibilités d'intervention de la BCE, on est en droit de penser que l'optimisme des marchés est largement exagéré. Si l'on s'arrête sur les fondamentaux économiques, c'est encore plus inquiétant, car on a toutes les raisons de craindre un retournement des marchés dans les semaines ou les mois à venir, tant la confiance devrait se retourner sous le poids du principe de réalité. Certains prix Nobel d'économie comparent même la situation actuelle à celle du début de «la grande dépression» de 1929.
Les vraies possibilités d'intervention de la BCE sont limitées
Le dernier message de Mario Draghi vient de faire mouche. La banque centrale assurerait enfin la stabilité du système financier européen en achetant des dettes d'Etats de maturité inférieure à 3 ans, sous certaines conditions certes, mais de façon illimitée. Le marché s'est immédiatement enflammé, enthousiasmé par ce terme « illimité ». Trois commentaires s'imposent :
• En premier lieu, il convient de rappeler que l'interventionnisme de la BCE n'est pas une nouveauté. Depuis 2010, elle a déjà racheté des dettes de pays en difficulté pour au moins 200 Milliards d'€ et surtout 5 fois plus de créances « douteuses » auprès des banques en difficulté.
• Par ailleurs, en y regardant de plus près, le caractère illimité de l'aide potentielle est en fait restreint, dans son montant et du fait des conditions d'obtention extrêmement dissuasives. En effet, le pays demandeur d'aide doit, en contrepartie, accepter de perdre sa souveraineté par son asservissement à un plan de rigueur et à des contrôles sévères menés par la « Troïka » (le gendarme de l'Europe en la matière). Cela explique pourquoi il y a si peu de pays candidat pour le moment.
• Enfin, si l'on se réfère à la décision que vient de prendre la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe, en pratique, la capacité d'intervention maximale de la BCE serait de l'ordre de 600 Milliards (et non illimitée), montant qui correspond à moins de la moitié de la dette sur 3 ans des seuls PIIGS.
Dette totale en milliards d'euros |
à échoir d'ici 3 ans | |
Grèce | 350 | 14% |
Espagne | 730 | 46% |
Italie | 1630 | 44% |
Portugal | 120 | 77% |
Irlande | 170 | 10% |
TOTAL | 3000 | soit 40% en moyenne |
La limitation de l'aide est encore plus flagrante si l'on prend l'exemple de la dette grecque : sur les 3 ans à venir, elle ne représente que 14 % de sa dette globale. Par ailleurs, dans quelques semaines, la Grèce doit rembourser 30 Milliards ; elle ne pourra pas le faire. Le rapport de la « Troïka » faisant état du non-respect du plan de rigueur de la Grèce, la BCE ne devrait pas pouvoir intervenir. C'est donc du temps que l'on pourra donner à la Grèce et non de l'argent, car ni la BCE ni les autres institutions chargées de sauver les banques et l'Euro n'en ont.
En effet, il est intéressant de noter que la BCE n'est dotée que d'un capital de 83 Milliards d'€, soit moins de 10 % de ses créances dites « difficiles ». Or, les traités prévoient que ce sont les Etats membres qui doivent recapitaliser la BCE en cas de besoin. Autrement dit, au bout du chemin, se seront les contribuables qui paieront.
Gagner du temps et faire plaisir au marché
On comprend ici que la stratégie retenue par la BCE (comme celle de la FED depuis toujours) permet peut-être de gagner du temps et de faire plaisir au marché, mais elle ne constitue en aucun cas un traitement de fond acceptable dans la mesure où elle conduit tout simplement à la « paupérisation» par la spoliation fiscale. Même les régimes sociaux vont être impactés. Les réserves financières des Mutuelles diminuent à vue d'œil en même temps que leur imposition augmente. Dès 2018, l'AGIRC par exemple, n'aura plus aucune réserve, dans un contexte de vieillissement de la population et de rallongement de la durée de la vie. Le « Pôle-emploi » dysfonctionne par manque de moyens alors que 30 % des plus de 50 ans sont déjà au chômage et que les jeunes ne trouvent pas d'emploi. La situation est encore pire dans les autres pays du sud de l'Europe, de même qu'aux Etats-Unis (où 30% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté), et où le soir, on ouvre des gymnases pour servir la soupe populaire. Ce sont des faits: c'est déjà le présent !
La récente hausse des marchés est en totale contradiction avec les réalités économiques
Les marchés montent parce qu'ils sont largement pourvus de liquidités par les banques centrales (BCE, FED et maintenant japonaise). Mais quelle est vraiment la situation économique et financière au regard des données réelles ? L'Europe est en récession, les zones émergentes poursuivent leur décélération et les États-Unis commencent à montrer des signes inquiétants.
Sur le plan financier, si effectivement le risque de l'éclatement de la zone « Euro » s'éloigne, qu'en est-il du risque d'écroulement du système financier anglo-saxon, facteur déterminant qui pourrait en cas de faillite, nous conduire à une situation comparable à celle de la crise de 1929 ?
• Le cloisonnement entre les banques de crédit et les banques d'investissements n'est toujours pas fait. L'Angleterre a un endettement abyssal et la dette fédérale des USA (16 000 milliards de dollars) ne laisse plus de marge pour sauver les banques.
• La situation politique aux USA est bloquée, avec un Etat qui veut continuer à injecter des liquidités et un congrès qui ne veut plus débloquer de nouveau budget, imposant à terme une politique d'austérité au pays, avec obligatoirement de fortes coupes dans les dépenses étatiques. C'est d'ailleurs pourquoi la FED tente de contourner ce blocage politique en décidant (début septembre) d'injecter jusqu'à 40 milliards de $ par mois afin de racheter des créances immobilières douteuses. En fait, c'est un petit QE 3 caché, c'est-à-dire que la politique de « la planche à billets » continue et met sur le marché de « l'argent virtuel » puisque qu'il est sans contrepartie de richesse produite. En l'absence de croissance, qui seule donnerait de la valeur à cette masse monétaire inventée, cette stratégie ne peut que conduire à une forte dépression des actifs financiers et aussi immobiliers dans lesquels les banques sont considérablement engagées. Si la FED cherche à gagner du temps et à faire plaisir au marché, arrivera nécessairement un moment où il faudra faire le compte des pertes d'actifs, les comptabiliser; ce moment semble désormais proche.
La stratégie de la Fed est exclusivement tournée vers l'intérêt des banques
On peut facilement comprendre qu'après la crise de 2008, il fallait renflouer les banques, puisque l'on a laissé faire et même favorisé la « financiarisation » de l'économie durant ces vingt dernières années. En revanche, se que l'on peut regretter, c'est la double stratégie utilisée par la FED (et la BCE dans une moindre mesure), exclusivement tournée vers l'intérêt des banques au détriment de l'intérêt des peuples :
• Une politique de taux historiquement bas, pour donner accès aux banques commerciales à de l'argent presque gratuit, leur permettant ainsi de soigner leur compte de résultats en replaçant ces capitaux à environ 4 %. Les bénéfices ont été considérables mais n'ont aucunement profité aux ménages, ni aux entreprises, bien au contraire.
• Une politique de « planche à billets » pour aider les établissements financiers directement, ou indirectement en favorisant la hausse des marchés.
Les résultats de l'économie réelle en souffrent et il est fort probable que ces soutiens massifs aux banques n'aient servi à rien, puisque la santé financière des ces dernières ne s'est pas assez améliorée depuis 2008. Elles ont dilapidé ces soutiens en continuant à verser des bonus extravagants et des dividendes conséquents. Les déficits étatiques considérables qui ont été créés pour sauver les banques n'auront ainsi servi qu'à gagner du temps et devront demain être payé « in fine » par les contribuables.
Un nouveau « tsunami financier » ?
Plus grave encore. Comme les banques n'ont pas suffisamment amélioré leur bilan, il y a une très forte probabilité que certaines d'entre elles fassent faillites d'ici peu, lorsqu'il faudra comptabiliser les pertes d'actifs qu'elles portent en elles. La banqueroute de Lehman-brothers nous a récemment rappelé les désastres systémiques que ce type d'évènement peut créer.
En fait, dès 2008, il aurait certes fallu aider les banques, mais en les obligeants à restituer les aides perçues. Par exemple, elles auraient pu émettre des obligations convertibles sur 7 ou dix ans, que les banques centrales auraient achetées. Il fallait aussi leur interdire momentanément de distribuer leurs profits pour les conserver en fonds propre, ce qui non seulement aurait été plus morale mais aussi plus efficace pour véritablement les renforcer.
La « zone euro » a gâché une partie de sa force en favorisant les banques et les marchés financiers, mais c'est surtout les USA (qui ont été bien plus loin dans cette politique) qui souffriront lorsque le moment de faire les comptes sera venu. La probabilité que nous ayons déjà mis un pied dans le début d'une crise de type 1929 est forte. Et comme à cette époque, c'est d'outre-Atlantique que pourrait venir jusqu'à chez nous un nouveau « tsunami financier », si de profondes réformes de la finance mondiale ne sont pas mises en place très rapidement, et si l'on avait la chance d'échapper à un conflit au Moyen-Orient dont le cout accélèrerait les évènements.
Quoiqu'il en soit, tant que les Etats (par la politique de leur banque centrale) préfèreront la finance au peuple, nous connaîtrons des crises du type 1929, avec les conséquences désastreuses qui peuvent s'en suivre, comme l'histoire nous les a montrées.
Tranquille sur le front des marchés, Hollande ne devrait pas trouver non plus beaucoup d'obstacles du côté de l'opposition. Le Centre est introuvable depuis que Bayrou a soutenu François plutôt que Nicolas dans la course à l'Élysée. Et l'UMP est en chantier, engluée dans un combat fratricide entre Fillon et Copé, qui jouent à celui qui aura la plus grosse liste de soutiens pour prendre la tête du parti. On cherche encore le débat d'idées qui fera renaître la droite française. Signe de l'extrême confusion des temps, elle s'apprête d'ailleurs à voler au secours du président de la République en votant les deux textes clés de la rentrée parlementaire : le traité de ratification du nouveau pacte budgétaire européen, signé le 2 mars dernier par... Sarkozy, et la loi organique sur les finances publiques qui va instituer dans notre droit constitutionnel la « règle d'or ».
Le « véritable adversaire » serait-il donc caché à gauche ? La piste est intéressante à creuser, tant le président et le Premier ministre peinent à organiser la discipline dans leur camp. Cela valait bien la peine de concéder la taxe à 75 % sur les riches à l'aile gauche du PS et de sacrifier les gaz de schistes aux écolos pour ne même pas s'assurer de leur abstention sur le traité européen, se dit-on à l'Élysée... Pourtant, le premier acte de participation à une majorité consiste à voter le budget. Or, les 20 milliards d'euros de hausses d'impôts sur les ménages et les entreprises et les 10 milliards de coupes dans les dépenses nécessaires pour réduire le déficit à 3 % du PIB l'an prochain, ne sont que la conséquence directe de l'acceptation du nouveau pacte budgétaire. Et on se doute qu'un rejet du traité par la France, évidemment impensable, puisque la droite va le voter, ouvrirait immédiatement une nouvelle crise monétaire. La finance veut bien être sympa, mais il ne faut pas trop pousser...
En fait, l'adversaire le plus coriace de François Hollande pourrait bien se nicher ailleurs, dans la résistance farouche à laquelle se prépare la machine territoriale française contre les économies que veut lui imposer l'État. Cet « ennemi » insaisissable a 525 000 visages, le nombre d'élus que compte notre beau pays. Soit 1 pour 125 habitants, record mondial dénoncé par le député socialiste René Dosière dans un livre paru cette semaine (L'État au régime, Seuil), et qui figure en bonne place sur le bureau du chef de l'État à l'Élysée. Dosière évalue à 15 milliards d'euros le potentiel des économies possibles, notamment en mettant fin aux superpositions entre communes et communautés de communes et entre départements et régions. Mais, en hésitant à tenir sa promesse de mettre fin au cumul des mandats, François Hollande ne fait pas sur ce terrain la démonstration d'un président prêt à en découdre avec les maires et les conseillers généraux, il est vrai majoritairement de gauche. La proximité des élections locales de 2014 feraient-elles trembler la main du Prince ?
Le voyage à Ludwigsburg
Le 22 septembre 1962, au château de Ludwigsburg, demeure historique du Duc de Wurtemberg, le général de Gaulle prononçait devant Konrad Adenauer le fameux « discours à la jeunesse allemande » qui se conclura, le 22 janvier 1963, par la signature du Traité de l'Élysée. 50 ans plus tard, François Hollande fera ce samedi le voyage dans le Bade-Wurtemberg, pour renouveler cet acte fondateur de la réconciliation entre les deux peuples. Mais la France, en réalité, freine des quatre fers devant la proposition allemande d'une union politique européenne, pourtant formulée clairement par Angela Merkel. Paris ne veut pas d'un nouveau traité européen qui irait plus loin dans l'intégration, sauf si Berlin s'engage à son tour vers plus de solidarité, en acceptant la mutualisation des dettes, par exemple. Les fiancailles ont déjà cinquante ans, le contrat de mariage peut bien attendre encore un peu...
EADS + BAE = Airbus ?
S'il est un domaine dans lequel le couple franco-allemand a prouvé sa capacité au compromis et au succès, c'est bien l'aéronautique. C'est la raison pour laquelle le projet de fusion entre EADS et le britannique BAE est enthousiasmant. Les entreprises montrent l'exemple là où les Etats traînent les pieds. EADS-BAE pourrait d'ailleurs prendre pour nom Airbus, afin de bien affirmer la compétition avec Boeing. Si l'affaire se fait, car il y a encore de sérieux obstacles sur la route, cette opération pourrait donner, enfin, le coup d'envoi à la grande vague de fusions-acquisitions que la crise a étouffé depuis trois ans. Dans le secteur de la Défense - on pense à Thales et Safran en France -, mais pas seulement : dans l'automobile, dans la banque, dans la plupart des secteurs en réalité, le temps des grandes manœuvres est venu.
Violence des musulmans de France : pourquoi des responsables religieux musulmans appellent-ils à la retenue ?
Valérie Trierweiler cumule-t-elle plusieurs mandats ?
Manuel Valls s’est révélé au grand public lors des « primaires » du PS. De cette course pour la désignation du candidat socialiste à l’Élysée, le député de l’Essonne n’imaginait pas sortir vainqueur, mais il a pu mettre en avant son style direct, et s’afficher comme le tenant d’une gauche décomplexée, notamment sur les questions sécuritaires.
Depuis son entrée en fonction, le ministre de l’Intérieur décline le mot « fermeté » sur tous les modes et se trouve aux avant-postes : évacuation de camps de roms, remise à plat du dispositif policier à Marseille, ou encore montée en ligne sur les dossiers politiquement sensibles. Le dernier en date est celui du vote des étrangers aux élections locales. « Pas le moment », a-t-il lancé, laissant entendre que cette promesse, qui fait partie des programmes socialistes depuis le début des années 80, passerait à nouveau à la trappe. Entre-temps, le ministre de l’Intérieur a un peu recadré son propre discours : la promesse sera tenue sous ce quinquennat, mais il faut, au préalable, rallier une partie de l’UMP et du centre, apport sans lequel le texte ne pourra pas être voté au Parlement. C’est la position commune de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault.
Un petit solo avant de revenir dans la partition collective : Manuel Valls, époux d’une concertiste, connaît la musique. Et si la gauche de la gauche ne décolère pas contre ses prises de position, qu’elle juge souvent trop droitières, le « premier flic de France » réussit à se faire applaudir par les socialistes et ... complimenter par des membres de l’opposition.
Cette dernière acclame sans doute par tactique – insister sur les divergences au sein de l’équipe gouvernementale – mais aussi par une forme de nostalgie. C’est à l’Intérieur, plutôt qu’à Bercy, que Nicolas Sarkozy fut le plus populaire, avant d’accéder, plus tard, au sommet de l’État.
Même ton souvent, même fond parfois, ambition aussi grande peut-être : difficile, il est vrai, d’échapper à des rapprochements entre « l’hyperprésident » et l’omniprésent ministre actuel.
Pour la suite, toute spéculation serait hasardeuse. Notons simplement que la place Beauvau, siège du ministère, donne sur l’Élysée.
La dernière mode à Los Angeles : gonfler ses fesses avec sa propre graisse
La beauté n'est pas une question de
taille ou de poids mais de « répartition », assure le chirurgien
esthétique Ashkan Ghavami, qui a déjà opéré en Californie 700 personnes
ravies de rehausser leur fessier avec la graisse de leur ventre ou de
leurs poignées d'amour.
Un poids identique, de plus belles formes
Dans son cabinet au coeur de Beverly Hills, M.
« Mon poids n'a pas bougé, mais maintenant, il est mieux distribué », explique une patiente du docteur Ghavami, qui s'est offert de nouvelles fesses il y a trois mois. « C'est beau et mes vêtements me vont mieux », dit-elle.
Cette comptable de 49 ans sans enfants, qui n'a pas souhaité révéler son nom, assure qu'après 40 ans, plus aucun exercice physique ne lui permettait de brûler ses excès de graisse, et encore moins de raffermir son fessier.
« Je me suis dit Pourquoi pas?. On verra à long terme si la graisse reste à l'endroit où l'a mise le docteur », dit-elle en riant, heureuse d'avoir troqué sa silhouette en forme de poire pour des formes voluptueuses.
« Ce qui importe, c'est la forme, pas la taille. Le poids (du patient) ne va pas baisser », explique le docteur Ghavami, professeur à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) et pionnier de la technique du transfert de graisses.
Le docteur attribue l'intérêt du public pour cette nouvelle chirurgie esthétique, d'un coût variant de 9 000 à 16 000 dollars, à l'intérêt croissant des médias pour les chutes de reins vertigineuses de certaines stars --comme Jennifer Lopez ou Beyoncé. L'engouement est particulièrement sensible chez les Noires américaines, les Hispaniques ou les homosexuels et transsexuels de Los Angeles, une ville ou les faux cils, le botox, l'épilation laser et les liftings sont monnaie courante.
Des seringues de graisse injectées dans les fesses
« Nous pratiquons la liposuccion à partir de petites incisions, en utilisant une canule qui aspire la graisse et la stocke dans un flacon stérile », détaille M. Ghavami, également spécialiste des opérations du nez. « Ensuite, nous nettoyons la graisse, nous la mettons dans des seringues et nous l'injectons dans les fesses », soit l'inverse d'une liposuccion.
L'idée d'utiliser la graisse du corps pour « gonfler » certaines parties n'est pas nouvelle --elle est pratiquée sur le visage depuis de nombreuses années, notamment pour atténuer les rides-- mais « l'intérêt pour le modelage du fessier est quelque chose de récent », affirme le docteur.
Selon l'Associaton de chirurgiens esthétiques, 13,8 millions opérations ont été réalisées aux Etats-Unis en 2011, soit une croissance de 5% par rapport à l'année antérieure. Les plus populaires restent les implants mammaires, les opérations du nez, la liposuccion et le lifting du visage. Mais l'attention pour le « popotin » --comme le désigne lui-même le docteur Ghavami, en utilisant le mot équivalent en espagnol, « pompis »-- ne cesse de croître, avec une augmentation de 38% des opérations entre 2010 et 2011.
Une convalescence douloureuse
La quête du fessier parfait passe cependant par un moment difficile: la convalescence. « Je préfère oublier cette partie-là! » confesse la comptable, qui n'a pas pu s'asseoir pendant trois semaines, sauf pour aller aux toilettes, et qui a dû dormir sur le côté pendant un mois.
« Quand je suis retournée au bureau, je pouvais à nouveau m'asseoir, mais j'ai pas mal travaillé à genoux », reconnaît-elle.
L'enjeu est là. Et l'urgence de la situation, avec la flambée du chômage et la dégradation continue de notre commerce extérieur, donne grand sens au débat. Les entreprises françaises, trop destructrices d'emplois ces temps-ci, à l'image de PSA Peugeot-Citroën dont l'intersyndicale d'Aulnay-sous-Bois était reçue, hier, à l'Élysée, ont besoin de visibilité économique et politique pour renforcer leur compétitivité.
Dans ce contexte tendu, l'épineuse question du coût du travail est un sujet incontournable. Mais réduire la réflexion sur la compétitivité à ce seul critère serait une erreur. Surtout au moment où l'idée d'une CSG sociale, permettant d'alléger certaines cotisations sur les salaires, semble faire son chemin dans les couloirs ministériels.
Le champ de l'agenda est plus large. L'Élysée a changé de braquet en envisageant de réformer le marché du travail. Matignon évoque même la possibilité pour les entreprises de recourir au travail partiel en cas de période difficile et avance le concept de « flexi-sécurité ». Un mot à tiroirs visant à associer une plus grande flexibilité salariale en échange d'une plus grande sécurité en matière d'emploi. Le discours ne rappelle t-il pas celui tenu, au début 2012, par Nicolas Sarkozy ? L'ancien président avait lancé, à la hussarde, une négociation, vite avortée, baptisée « accords compétitivité-emploi ».
La question est revenue sur la table lors de la conférence sociale des 10 et 11 juillet. Depuis, on parle de « sécurisation de l'emploi » après avoir joué sur les mots. À l'arrivée, le fond du projet est relativement proche : il s'agit bien de mener une réflexion sur le contrat de travail, de trouver des formules pour prévenir les plans sociaux ou d'en limiter l'impact à l'heure où les multiples restructurations laissent des salariés en plein désarroi. En colère aussi.
Face à ces réalités, les partenaires sociaux se montrent toutefois plus enclins à débattre. A condition de prévoir des pare-feux pour les salariés et ce, même si la confrontation, entre d'un côté le Medef et la CGT et FO de l'autre, risque d'être âpre sur le sujet.
Mais si la balle est dans le camp des négociateurs, elle l'est de facto au quotidien chez les entrepreneurs confrontés à l'obligation d'innover, sans relâche, pour rester compétitifs. Et (sur)vivre. Alors que trois quarts des échanges planétaires portent sur des biens manufacturés, chacun sait qu'un pays incapable de les vendre au juste prix sur le marché mondial a du souci à se faire.
Dans une France percutée par les délocalisations qui touchent aussi les services, 208 usines ont déjà baissé le rideau en 2012 quand 130 seulement ont été créées. Avec, à la clé, autant d'emplois perdus souvent à jamais. Raison de plus pour agir vite. Et s'entendre.
L'hostilité des Français au vote des étrangers se renforce
Deux sondages successifs montrent la réticence grandissante des
Français au droit de vote des étrangers non communautaires aux élections
locales. Une promesse de campagne de François Hollande que le
gouvernement risque d'avoir du mal à tenir.
Ce renversement de situation est particulièrement marqué parmi les sympathisants de gauche, où les soutiens au droit de vote des étrangers ont baissé de 17 points en deux ans. Parmi les militants PS, la chute est de 23 points. Dans le même temps, les soutiens à droite diminuent de 10 points. Ces résultats «témoignent du fait que le projet, déjà rejeté par la droite dans le passé, est loin de faire l'unanimité à gauche, y compris chez les sympathisants socialistes», analyse Yves-Marie Cann, directeur d'étude. Au total, 60% des sympathisants de gauche soutiennent cet engagement de campagne de François Hollande, contre 18% à droite et 16% au Front national. «L'analyse des résultats laisse aussi apparaître un clivage social important, fréquemment observé sur les enjeux d'immigration: 68% des ouvriers expriment leur opposition (dont 47% se disent de «très opposés») contre seulement 34% des cadres, lesquels soutiennent très majoritairement le projet (66%)», note l'étude.
«Une perspective inquiétante pour la cohésion nationale»
Mercredi, une enquête Ifop-Atlantico ** faisait déjà état de résultats similaires, avec 61% des Français opposés à cette mesure. Une évolution radicale là aussi puisqu'en décembre dernier, ce même institut recensait 55% de Français pour le droit de vote des étrangers, contre 39% désormais. Les sympathisants de gauche, qui étaient 76% à y être favorables fin 2011, le restent en grande majorité (72%). Le raidissement est beaucoup plus net à droite: les sympathisants UMP favorables au projet passent de 37% à 11%, ceux du FN de 20% à 8%.Profitant du flottement de la majorité sur le sujet, l'UMP a lancé mercredi soir sur son site internet une pétition nationale contre un projet qualifié par son secrétaire général, Jean-François Copé, de «perspective extrêmement inquiétante pour la cohésion nationale». Celle-ci avait recueilli vendredi matin, à 9 heures, près de 60.000 signatures. «Favoriser le vote communautariste pour compenser la perte du vote populaire, c'est le calcul d'une gauche qui sacrifie l'intérêt général pour garder le pouvoir», accuse l'UMP, qui réclame un référendum sur le sujet. Le parti va diffuser deux millions de tracts bleu-blanc-rouge - «Non au droit de vote des étrangers» - dans toute la France. Les personnes qui le souhaitent pourront signer la pétition sur ce tract et la renvoyer au siège du parti, à Paris.
* Le sondage CSA a été réalisé par internet du 18 au 19 septembre sur un échantillon représentatif de 1.007 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
**Le sondage Ifop a été réalisé par téléphone du 18 au 19 septembre 2012, auprès d'un échantillon de 1.174 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
Innocence of Muslims ?