TOUT EST DIT

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samedi 27 février 2010

Comment faire un tabac avec une campagne "fantôme"

La campagne antitabac qui a fait le tour du monde médiatique... n'existait pas. Tout a commencé mardi 23 février, avec la publication en "une" du Parisien de deux photos qui jouent la provocation, présentant de jeunes fumeurs à genoux devant des adultes dans une position à connotation sexuelle. Une campagne publicitaire qui "fait scandale", selon le quotidien. L'information est reprise sur TF1, France Inter, les Guignols de Canal+, "C dans l'air" de France 5, et même le New York Times et la chaîne publique chinoise CCTV.
Mais qui a réellement vu la campagne ? A-t-elle été insérée dans une page publicitaire d'un journal ? A-t-elle été affichée dans les rues ? Non. Seule certitude : journalistes et blogueurs ont reçu, lundi 22 février, un communiqué de l'agence publicitaire BDDP & Fils évoquant le lancement "d'une campagne choc auprès des jeunes" pour l'association Droits des non-fumeurs. C'est sur la foi de ce communiqué que les journalistes ont relayé l'information. Ils ont aussi demandé des comptes à l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (l'ARPP). "Il n'y avait pas de campagne publicitaire. L'agence nous a dit qu'il s'agissait en fait de 15 000 cartes distribuées dans les boîtes de nuit et les bars en Ile-de-France", affirme Joseph Besnaïnou, directeur général de l'ARPP.

Mais, face aux protestations des associations et de Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, l'ARPP a publié, jeudi, un communiqué demandant la "cessation immédiate de cette campagne". Une ingérence dans le contenu éditorial puisque la publicité n'existait de fait que dans des articles qui la commentaient.

Vendredi, Droits des non-fumeurs et l'agence BDDP & Fils se frottaient les mains, comptabilisant des "retombées médias" dépassant toutes leurs espérances. La campagne a finalement été diffusée ce jour-là dans les espaces publicitaires des magazines Choc et Entrevue. De quoi lui donner un minimum de réalité si elle souhaite concourir au prochain Festival international de la publicité de Cannes, du 20 au 26 juin, où la présence de campagnes "fantômes" fait régulièrement polémique.
Laurence Girard

MERCI À TOUS LES MEDIA DE MERDE QUI ONT FAIT LE BUZZ !!! BANDE DE CONNARDS !!! QUELLE SOCIÉTÉ DE MERDE PROMPTE À S'ÉMOUVOIR POUR DES CONNERIES !!!
(Je suis vulgaire, je sais mais là je suis furieux contre cette bêtise médiatique)

Apple a vendu 10 milliards de chansons sur iTunes en sept ans

C'est fait ! Apple a réussi l'exploit de vendre dix milliards de chansons sur Internet. Cela lui aura pris sept ans. Depuis 2003, iTunes, le logiciel lié aux baladeurs iPod, permet d'acheter légalement de la musique en ligne. Un compteur était visible depuis plusieurs jours sur le site d'Apple, et la Pomme promettait une carte iTunes d'une valeur de 10.000 dollars à l'heureux acheteur du dix milliardième téléchargement. Mercredi, Louie Sulcer, habitant de Woodstock, en Géorgie (ville américaine homonyme de celle qui accueillit le célèbre festival en 1969) a eu le clic heureux et est donc devenu cet acheteur. Depuis, Apple affiche un autre message : "10.000.000.000 de chansons téléchargées sur iTunes, et ça continue." Un joli cadeau pour le patron d'Apple, Steve Jobs, qui fêtait le même jour ses 55 ans !

Apple en profite pour publier un classement des vingt titres les plus téléchargés de l'histoire d'iTunes. Sans surprise, c'est I gotta feeling des Black Eyed Peas qui remporte la mise, après un succès planétaire soutenu par des lipdubs . Suivent Lady Ga Ga, Jason Mraz, Coldplay, Flo Rida, Taylor Swift, Leona Lewis, Ke$ha, Rihanna, P!nk, Katy Perry, Beyoncé, Kanye West, T.I., Plain White T's et Miley Cyrus. Certains affichent deux titres dans ce top 20, largement dominé par l'industrie musicale américaine. Apple ne le précise pas, mais il serait intéressant de savoir quelle proportion des dix milliards de téléchargements est concentrée sur ces quelques artistes...

Le magasin en ligne iTunes, qui propose aussi des séries télévisées, des films ou encore des podcasts, est "le numéro un mondial des disquaires" selon Apple. Son catalogue compte douze millions de titres, vendus 0,69, 0,99 ou 1,29 euro la chanson. Les verrous numériques (DRM), un temps présents, ont disparu depuis environ un an, ce qui a permis de percer un peu plus sur un marché biaisé par le téléchargement illégal. Dans le même temps, les ventes de disques (supports physiques) se sont effondrées, ce que les maisons de disques n'expliquent, évidemment, que par le piratage...

Les Rolling Stones intègrent 10 inédits à une réédition

Les Rolling Stones, qui ne publient pas volontiers d'enregistrements inédits, incluront dix chansons extraites de leurs archives dans une réédition prochaine de leur double album "Exile on Main Street".

Cette production de 1972, que beaucoup tiennent pour l'une des meilleures du groupe anglais, comprend des titres comme "Tumbling dice", "Shine a Light", "Happy" ou "Shake Your Hips".

L'album a été enregistré dans l'atmosphère moite de la cave d'une villa de la Côte d'Azur que la Gestapo utilisa durant la guerre - la Villa Nellcôte, au-dessus de Villefranche-sur-mer. Le guitariste Keith Richards était alors en pleine héroïnomanie et le chanteur Mick Jagger venait de se marier.

La réédition, que le groupe Universal Music de Vivendi prévoit pour les 17 et 18 mai à travers le monde, comportera de nouvelles plages telles que "Plundered My Soul", "Dancing in the Light", "Following the River" ou "Pass the Wine".

Bien que les Stones aient été copieusement piratés, les quatre titres dévoilés semblent inconnus aux collectionneurs. On trouvera aussi des versions inédites de certains titres de l'album, notamment de "Soul Survivor" et de "Loving Cup". Les autres titres inédits n'ont pas été communiqués.

Jagger a déclaré à la revue Rolling Stone que Richards et lui avaient ajouté des parties de percussions et de guitare à certains des nouveaux titres.

Les deux partenaires ont supervisé le projet avec le producteur Don Was, qui collabore avec le groupe depuis quinze ans. Le chanteur a également écrit de nouvelles paroles pour "Following the river".

Jagger évite généralement de puiser dans les archives du groupe, formé en 1962, parce qu'il préfère le considérer au présent plutôt que dans un esprit nostalgique.

La réédition sera accompagnée d'un documentaire réalisé pour la télévision, "Stones in Exile", qui présente des scènes filmées et des photos d'archives ainsi que de nouvelles interviews.

L'album sera disponible sous trois formes: le disque d'origine avec ses 18 titres, une édition avec inédits en prime et une formule comportant aussi une version vinyle, un DVD documentaire différent de 30 minutes et un livre.

Dean Goodman, version française Philippe Bas-Rabérin

Le système de santé en Iran : un modèle pour les États-Unis

Derrière la propagande médiatique, une autre image de l’Iran
Pour le public occidental, depuis plusieurs années, l’Iran est dénigré, et son gouvernement, au travers de son président, Mahmoud Ahmadinejad, est diabolisé systématiquement.

Le premier à pousser à son paroxysme cette rhétorique insultante à l’égard de l’Iran fut le gouvernement de Georges W. Bush bien connu pour son « respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression » (1), pour » son combat contre la torture et les inégalités » (« Kidnappés par la CIA, les charters de la torture », par Trevor Paglen et A.C. Thompson, éditions Saint-Simon), pour « son éthique électorale » (hacking democracy) et pour « son attachement à la transparence et à la vérité » : «Faux prétextes» (2).

Par le slogan néoconservateur d’Axe du Mal (Axis of Evil), l’Iran fut « popularisé » dans nos séries télévisées, dans nos journaux écrits et parlés, comme un État voyou, ainsi étiqueté par le pays comptant le plus de prisonniers au monde, 2,3 millions (3) (davantage que la Chine).

Depuis cette date, cette image salie, d’un Iran terrifiant, est profondément ancrée, imprimée dans l’esprit de nombreux occidentaux.



Le contentieux entre les États-Unis et l’Iran remonte certainement à l’occupation de l’ambassade américaine à Téhéran, en 1979, entraînant la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Cela n’avait pas empêché par la suite Ronald Reagan de vendre des armes à l’Iran pour, avec l’argent obtenu, soutenir les Contras au Nicaragua (Irangate). Mais bon...

Avant cela, en renversant pour des raisons de nationalisation du pétrole iranien le docteur Mossadegh élu en 1953, Washington et la CIA ont permis, et soutenu, 40 ans de dictature par le Shah Phalavi, régime très peu compatible avec la liberté d’expression et les droits de l’homme, sans que cela n’entraîne, autant qu’aujourd’hui, un tollé de protestations et de provocations des philosophes, des politiciens et des médias occidentaux. Ceux-ci s’accommodaient donc davantage de la Savak et des terribles tortures de la police secrète du Shah (4), qu’ils ne supportent aujourd’hui les débordements des Gardiens de la Révolution.

Depuis, des élections annoncées comme truquées (sans preuves), des phrases mal traduites (5), un programme nucléaire présenté comme ayant des buts militaires, des répressions de manifestants et d’opposants qualifiées de bains de sang, un prétendu antisémitisme insupportable (6), sont venus renforcer l’image diabolique du gouvernement iranien au point qu’aujourd’hui, pour l’Occident, il incarne le Mal Absolu. Il n’est plus sur l’Axe du Mal du « paisible » Bush, il est le Mal.

Sont ressorties également de façon très opportune, les images d’un gouvernement intolérant opprimant son peuple, ses femmes, à coups de matraques, confondant politique et religion, et pour lequel l’emprisonnement et la torture remplaceraient le dialogue et le débat critique, si « chers » aux occidentaux.

Connaissez-vous le système iranien d’accès aux soins de santé ?

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, ce système a permis de réduire de 70% la mortalité infantile dans ce pays, l’Iran islamiste, en 30 ans (7). Le Dr Aaron Shirley, premier pédiatre noir du Mississipi en 1965, connaît bien, lui, le modèle iranien, et à 77 ans, il voudrait l’importer dans le delta du Mississipi, où le taux de mortalité infantile est le plus élevé des États-Unis (50% de plus que la moyenne nationale) et où l’espérance de vie est la plus faible du pays. Aaron a passé, avec deux collègues, dix jours en Iran en mai 2009.

En octobre 2009, ce sont quatre médecins iraniens, dont un membre du ministère de la Santé qui ont passé une semaine dans le Mississipi. Il y a une certaine morale dans cette histoire dont personne, sur les grandes chaînes de la télévision occidentale, ne parle. Celle d’un pédiatre noir, qui a subi des violences policières alors qu’il était militant des droits civiques et qui a contribué à la création du plus grand centre de santé communautaire de l’État, accueillant dans le Sud profond des Iraniens afin de s’inspirer de leur système d’accès aux soins de santé : quelle leçon à tous les philosophes, philanthropes et politiques qui aboient sur l’Iran et répandent leur fiel sur ce pays.

Malgré les dizaines de millions de dollars injectés par le gouvernement fédéral étatsunien, les soins médicaux primaires dans le delta du Mississipi sont restés peu performants. L’Iran compte 17 000 maisons de santé, des dispensaires ruraux qui emploient les agents de santé locaux.

Aujourd’hui, plus de 90 % des 23 millions d’Iraniens habitant en zone rurale ont accès aux services de santé grâce à ce système, selon les responsables, et cet accès est gratuit (8). Sans écho dans les médias occidentaux qui préfèrent ne parler de l’Iran que quand on peut en dire du mal, sans tapages, les États-Unis et l’Iran ont discrètement apporté leur soutien à l’initiative proposée dans le delta où des noirs vivent en majorité.

L’Institut national de santé (National Health Institute) américain a fait part de son approbation, comme le confirme un texte publié sur son site internet : « Le succès remarquable du concept iranien des maisons de santé […] apporte espoir et inspiration aux autorités du delta du Mississipi. » (9).

En visitant l’Iran, le docteur Aaron Shirley, le pédiatre noir à l’origine du projet, a déclaré, en riant : « Je me suis senti plus en sécurité en Iran que dans le Mississipi des années 1960. »
Les Iraniens qui sont venus en octobre 2009 ont eu, eux, un choc en constatant l’immense pauvreté de l’Amérique rurale en arrivant à Baptist Town, un dédale de rues boueuses, de terrains vagues à l’abandon et de cabanes coincées entre deux voies de chemin de fer et un bayou. Pas d’écoles, pas de cliniques, pas de centre communautaire.

Le Dr Shirley s’est rendu récemment au Congrès, à Washington, avec un confrère pour récolter des fonds afin d’ouvrir des maisons de santé à l’iranienne à Baptist Town, dans la périphérie de Greenwood et dans quatorze autres zones du delta du Mississipi. Le projet du Mississipi vise à former des aides-soignants, puis à les envoyer faire du porte-à-porte pour délivrer des soins de base, comme prendre la tension artérielle, faire des soins d’hygiène. Pour les soins plus avancés, les patients continueront d’être envoyés dans des cliniques et des hôpitaux, et pourront ensuite bénéficier d’un suivi à domicile, au départ des maisons de santé créées à proximité (10), en s’inspirant du système iranien.

Le modèle iranien pour sauver de la mort des enfants américains que les millions de dollars fédéraux n’arrivent pas à mettre à l’abri de la maladie et du dénuement, quelle ironie, vous ne trouvez pas ?

Alors que les États-Unis, qui dépensent des trillions (milliers de milliards) de dollars dans leurs guerres mondiales illégales, à l’extérieur, pour dominer et piller la planète, les médias et les grandes chaînes américaines ne savent parler que de l’Iran démoniaque et tyrannique.

N’en déplaise à Shimon Perez qui déclare que « l’Iran est un danger pour le monde » (11), il est également un modèle, pour les Etats-Unis eux-mêmes.

Durant ses visites au Congrès, le docteur Shirley devrait essayer d’obtenir une entrevue avec le président, et lui toucher un petit mot de tout ça.

Dans le delta du Mississipi, il est probable que les Étasuniens voient l’Iran autrement que dans le reste du monde occidental.