TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 6 août 2012

Leçons politiques d'un échec japonais 


En 2009, le Japon a connu sa première véritable alternance politique en plus d'un demi-siècle. Un raz-de-marée électoral a porté le Parti démocrate japonais (PDJ) au pouvoir. Depuis, trois Premiers ministres ont défilé et le PDJ s'est déchiré. Il a abandonné ses promesses l'une après l'autre, à commencer par l'amélioration des prestations sociales et les mesures contre la précarité de l'emploi. Aucune réforme sociétale n'a été menée : ni l'abaissement de l'âge de la majorité, toujours fixé à 20 ans, ni la remise en cause de la peine de mort. La raison ? L'incapacité du gouvernement à contrôler les Assemblées, en raison de la perte du Sénat, dès 2010, mais aussi des dissensions au sein du PDJ.
L'accident nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2011, ne semble pas avoir provoqué les remises en question qu'on pouvait en attendre. La quasi-nationalisation de Tepco, l'opérateur de la centrale, va faire retomber sur le contribuable l'essentiel du coût des dégâts, des indemnisations et de la réhabilitation du site. Les sondages ont beau montrer que les Japonais sont désormais massivement hostiles au nucléaire, les compagnies d'électricité et les autorités entendent faire redémarrer les cinquante-quatre réacteurs de l'archipel, dont la totalité s'est trouvée brièvement à l'arrêt, à la fin mai. Deux ont été remis en service depuis, sur la foi de tests de résistance menés sur ordinateur selon des critères gardés secrets.
Le pays est le théâtre de manifestations telles qu'il n'en connaissait plus depuis des décennies : le Premier ministre parle de « bruit »... Les pétitions demandant des référendums locaux sur le nucléaire - celle de Tokyo a rassemblé plus de 300 000 signatures - sont systématiquement rejetées par les assemblées régionales, tous partis confondus.
Combats d'ego destructeurs 
Jamais le fossé entre les citoyens et la classe politique n'a été aussi grand, ni les gouvernants aussi impuissants face à la conjoncture. Quelles leçons peut-on en tirer ? Qu'un régime parlementaire trop puissant face au pouvoir exécutif fait difficilement face aux crises. Que les combats d'ego sont destructeurs : la guerre entre les premiers ministres successifs et le secrétaire général du PDJ a beaucoup contribué à l'échec des démocrates japonais (avis au PS autant qu'à l'UMP...). Que la tendance des ministres novices à précipiter les annonces pour accroître leur exposition médiatique, dont le premier cabinet démocrate a beaucoup souffert, est mauvaise conseillère (la « normalité » prudente en est légitimée...).
Autre leçon : la souffrance sociale (le taux de pauvreté atteint 17 % au Japon, contre 12 % chez nous) et la frustration des citoyens font le succès du populisme simpliste et du repli sur soi : les partis qui préconisent de décimer la classe politique, en supprimant le Sénat et la moitié des députés, ont le vent en poupe dans l'archipel, tout comme les partis régionaux... Enfin, les grands lobbies ont partie inextricablement liée avec la classe politique, l'administration et nombre de médias, ce qui leur permet d'esquiver aussi bien leurs responsabilités que le mécontentement de l'opinion...
Venant d'un pays dont la tradition politique est si différente de la nôtre, ces leçons prennent plus de poids. Sans compter que le Japon, où cette base de la démocratie qu'est l'alternance a tant déçu, est le premier porte-drapeau de la démocratie en Asie, face au régime néo-stalinien de la Chine conforté par son succès économique.

Médailles

 C’est vraiment l’été… La preuve ? Le silence de plomb qui menace d’étouffer le coup d’éclat de Mme Thébaud-Mony. Cette chercheuse de haut niveau sur la santé au travail vient de refuser la Légion d’honneur. En protestation, dit-elle, contre l’indifférence face au drame des maladies professionnelles. Les victimes de l’amiante, des déchets nucléaires ou tout simplement du stress, valent mieux qu’une médaille, veut signifier Mme Thébaud-Mony. Mais voilà, alors que nous croulons toute l’année sous les polémiques imbéciles, il ne s’est pas trouvé un politique ni un syndicaliste pour quitter un instant la plage afin de saluer ou critiquer ce coup de gueule. Vous n’avez rien compris aux règles médiatiques, Mme Thébaud-Mony : votre Légion d’honneur, il fallait la refuser avant, ou après, les Jeux olympiques – mais pas pendant, malheureuse ! Allez, on en reparlera en septembre. Peut-être…

Dix phrases à ne pas dire cet été

Voici une liste d'expressions toutes faites qu'il vaut mieux bannir ce mois-ci pour éviter le ridicule.
L'euphorie estivale est là. Qu'elle ait été réveillée par un souffle d'air chaud, une odeur de pinède ou un tintement de glaçon, une excitation saisonnière s'est petit à petit emparée de vous, sur la route des vacances, au bureau ou à l'apéro. Mais, attention ! Restez vigilant, il serait dommage de gâcher cet état de grâce, fragile et fugace, par une sortie malheureuse. Revue non exhaustive des phrases à éviter, entre touche de légèreté et solide second degré.

"Figurez-vous que j'ai reçu un déodorant par colis sans n'avoir jamais rien commandé"

Non, ce n'est pas le facteur qui s'est trompé, c'est vous qui n'avez pas compris. Vous avez été la cible d'un de vos amis qui vous veut tellement de bien qu'il a décidé de vous dire la vérité : vous sentez la transpiration, donc, a priori, mauvais. L'entreprise américaine G.B.Proudfoot's propose à ses clients de livrer, anonymement, un déodorant à un "ami" de leur choix pour 8 euros, frais de port inclus. Certains cadeaux sont, comme certains lieux, des trésors qu'il vaut mieux garder cachés...

"Hello ! Demain, mets ta plus belle robe, je t'invite à dîner au Ritz"

Outre le caractère directif plus que suggestif de votre SMS, vous pouvez être sûr que votre soirée commencera par un fiasco. Le Ritz, place Vendôme à Paris, est fermé depuis le 1er août pour travaux pendant au moins deux ans, et votre peau fraîchement rasée n'y changera rien. Calmez-vous, reprenez votre souffle : vous pouvez encore sauver votre situation. Proposez simplement une petite brasserie pas très loin, plus modeste, le napperon aura peut-être tendance à coller sur la table en formica certes, mais, au moins, votre invitée ne se sentira pas flouée. Sa plus jolie robe, peut-être.

"Les lunettes de Tony Parker ? J'aime beaucoup, c'est super sympa comme design !"

Non, ce n'est pas "sympa", c'est grave. Tony Parker, ou "T.P" pour les fans, s'est fait agresser dans une boîte de nuit à New York où il a été blessé par un bout de verre qui lui a transpercé l'oeil gauche, il était "à 2 mm" de perdre son oeil. Vous écopez donc d'un carton rouge : vous êtes en droit de ne pas suivre les JO, mais, cette erreur, personne ne vous la pardonnera. Les JO finissent le 12 août, d'ici là, fuyez les discussions sport optique.

"Ex-mannequin, ex-première dame, Carla Bruni-Sarkozy est finie"

Eh bien, non ! Carla Bruni-Sarkozy restera dans le paysage français pendant encore de nombreuses années, et elle fera désormais deux bons mètres. Oui, elle a réussi à avoir une statue à son effigie, enfin pas tout à fait, car l'ancien mannequin trône en tenue de travail... dans le quartier de la Petite-Italie à Nogent-sur-Marne dans le Val-de-Marne. Recouverte d'une bâche, la statue sera inaugurée à la fin du mois de septembre : un hommage aux plumassières, des femmes d'origine italienne qui travaillaient dans une ancienne fabrique de plumes de la ville. Si vous aussi, vous avez des rêves de taille, le hashtag #ProposeTaStatueAuMaireDeNogent sur Twitter accueille toutes les propositions, surtout les plus ubuesques.

"Si les filles se font siffler ou injurier, c'est parce qu'elles portent des tenues osées !"

Malaise. Cécile Duflot toussote, elle qui a subi sifflets et huées de la part de certains députés UMP pour avoir osé pénétrer dans l'hémicycle vêtue d'une simple robe à fleurs. "Mesdames et messieurs les députés, mais surtout messieurs visiblement...", a poursuivi la ministre de l'Égalité des territoires et du Logement. À Bruxelles, les injures remplacent les sifflets : "Chienne ! Salope ! Tu suces ?" peut-on entendre quand on est une femme et qu'on a commis l'irréparable : mettre du rouge à lèvres. Cent cinquante-cinq femmes siègent à l'Assemblée nationale, mais, malgré cette présence féminine inédite, Joséphine a encore bien du mal à pouvoir oser.

"Mon truc pour arriver plus vite ? J'accélère, tout le temps"

Les foudres de Bison futé vont s'abattre sur vous. Les aoûtiens prennent la route des vacances, les juillettistes rentrent chez eux, les embouteillages de ce week-end sont inévitables. Afin d'éviter de klaxonner pendant six heures d'affilée et de faire monter cette mauvaise humeur typique des joutes verbales en voiture, ralentissez. Si, par bonheur, vos compagnons de route vous imitent, le flux de voiture se régulera, vous brûlerez moins d'essence et vous ne finirez pas sur une aire d'autoroute à 23 heures en train de boire un café thermos froid, seul, assis sur un banc à côté des toilettes turques.

"Boris Boillon ? C'est un ami ! Il est à Tunis en ce moment, il est ambassadeur"

Eh bien, plus du tout, Boris Boillon a fait ses valises le mercredi 1er août de sa demeure de La Marsa, située à quelques kilomètres du centre de Tunis. Très décrié, il s'était fait remarquer pour ses sorties particulièrement familières dès son arrivée : "N'essayez pas de me faire tomber avec des trucs débiles !" avait-il déclaré à une journaliste tunisienne. Une partie de la population tunisienne lui avait alors répondu : "Dégage !" L'ancien ambassadeur s'est excusé, mais cela n'a pas suffi : sortie de route pour Boris Boillon après moins de dix-huit mois à son poste.

"Lady Gaga, c'est trop marketing, je préfère Lana Del Rey, elle est plus authentique"

Un brin boudeuse, juste ce qu'il faut de subversif, Lana Del Rey est une jeune chanteuse à la mode. Elle incarne Marilyn Monroe et Jackie Kennedy, deux icônes, dans son clip National anthem. À la fois vintage et "so 2012", elle manie l'art de l'Instagram... comme l'iPhone finalement. Une star ? Sûrement, mais il ne faut pas oublier qu'en 2009 elle mettait des jeans, des tee-shirts verts et qu'elle chantait au micro comme une petite fille sage. Transformation, donc, pour celle qui pose aujourd'hui couverte de sang, en soutien-gorge rouge ou assise entre deux tigres. Une belle création artistique, mais une opération marketing des plus classiques.

"L'été n'est pas très chaud, on va avoir un beau mois de septembre"

C'est un peu trop facile de dire que "quand ça ne va pas, ça va aller". Qu'est-ce qui le prouve ? Rien. D'autant que, d'après le site de Météo-France : "Il est scientifiquement impossible de prévoir le détail des situations météorologiques plus de dix jours à l'avance." Alors, laissez madame Irma là où elle se trouve et admirez plutôt les rigolos nuages sombres qui s'amoncellent. C'est plus dur, mais plus malin.

"Un peu de champagne avec votre dessert ?"

"Mais certainement pas !" Ne soyez pas surpris si votre invité vous répond avec tant de brutalité. Vous avez voulu marquer le coup avec une coupe, très bien, mais limitez-vous à servir la bouteille qui fait votre fierté à l'apéritif, et non au dessert. Contrairement à une croyance répandue, le champagne aime peu les fins de repas, exception faite des desserts plutôt légers. Le goût du chocolat, par exemple, va tuer votre champagne et le fera passer pour un petit mousseux sans grand intérêt. Enfin, pour la plupart des papilles... Dans le doute, servez une bonne citronnade, vous éviterez les fautes de goût.






France-Bahreïn : quand François Hollande reçoit un dictateur

Le président de la République a accueilli en catimini le roi Hamed de Bahreïn, dont le régime étouffe dans le sang la révolte de sa population.
Le colonel Kadhafi, Bachar el-Assad..., le perron de l'Élysée croyait la page des dictateurs arabes invités en France tournée. Deux mois après son accession à la tête de l'État, François Hollande semble pourtant perpétuer la tradition présidentielle, en secret. C'est en catimini que le "président normal" a reçu le 23 juillet dernier le roi de Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, à la tête d'une dynastie sunnite au pouvoir depuis deux cents ans. En effet, aucune mention sur l'agenda élyséen, aucune alerte à la presse ne sont venues annoncer cette visite de premier plan. "Cette rencontre était à l'évidence une réception officielle", signale au Point.fr Jean-Paul Burdy*, professeur d'histoire à l'Institut d'études politiques de Grenoble, qui relate l'affaire sur son site. Ce spécialiste de Bahreïn en veut pour preuve le fait que le roi a été accueilli à l'aéroport par la garde républicaine française.
Pourquoi un tel silence ? Il faut dire que Bahreïn n'est pas n'importe quel pays. Cela fait un an et demi que le royaume réprime dans le sang la révolte chiite : la communauté majoritaire de ce minuscule État de 1 230 000 habitants (dont 550 000 nationaux) exige du pouvoir sunnite des élections libres et la fin des discriminations à son égard. Selon Amnesty International, au moins 60 personnes ont été tuées depuis mars 2011, après que l'Arabie saoudite a dépêché sur place un millier de ses soldats pour réfréner toute velléité révolutionnaire.

Un tweet donne l'alerte

Ironie du sort, c'est justement par un tweet (relayé par le Figaro.fr) qu'une journaliste politique de l'Agence France-Presse, accréditée à l'Élysée, s'est chargée de donner l'alerte, le 23 juillet à 11 heures du matin. Évoquant une "visite-surprise", en tout cas "pour les journalistes AFP", elle joint à son texte une photo montrant François Hollande aux côtés du roi Hamed ben Issa Al Khalifa, sur le perron de l'Élysée. Quelques heures plus tard, la présidence de la République explique que l'entretien a porté sur la situation en Syrie ainsi que sur "le risque de prolifération des armes de destruction massive". Autrement dit sur le dossier nucléaire de l'Iran, pays que Manama accuse de fomenter les troubles à Bahreïn.
Le lendemain, c'est Laurent Fabius qui reçoit son homologue bahreïni Khalid ben Ahmed al-Khalifah. Celui-ci annonce que la France va aider Bahreïn à mettre en oeuvre des réformes judiciaires ainsi que des mesures en faveur de la liberté de la presse et des droits de l'homme, rapporte l'AFP. De son côté, le Quai d'Orsay indique que le chef de la diplomatie française a "encouragé les autorités bahreïnies à poursuivre leurs efforts pour permettre un apaisement durable des tensions que connaît le royaume".
Des tensions qui, pourtant, restent extrêmement vives. Durant tout le mois de juillet, les forces de sécurité ont arrêté plus de 240 personnes alors qu'une centaine d'autres ont été blessées dans des heurts avec la police, selon le principal groupe de l'opposition chiite, Al-Wefaq. Deux semaines avant la visite du roi en France, l'opposant emblématique Nabeel Rajab a été condamné à 3 mois d'emprisonnement pour avoir critiqué dans un tweet le Premier ministre bahreïni, et oncle du roi, Cheikh Khalifa. "Des manifestations ont lieu en permanence dans les quartiers chiites périphériques de Manama", indique pour sa part Jean-Paul Burdy, selon qui "le régime n'est pas menacé, mais la situation pas normalisée non plus". Le 1er août, l'ONG des Médecins pour les droits de l'homme (PHR) a ainsi condamné l'utilisation par le gouvernement bahreïni de grenades lacrymogènes dans un but létal. Dans un rapport, le directeur adjoint de PHR affirme que des tirs de grenades lacrymogènes visent "directement des civils dans leur voiture, dans leur maison, ou dans d'autres espaces fermés où les effets toxiques sont exacerbés".

Coopération sécuritaire ?

S'il demeure la principale cible des manifestants de la Perle (place centrale de Manama, NDLR), le roi Hamed, au pouvoir depuis dix ans, s'inscrit-il pour autant dans la lignée des Muammar Kadhafi et autres Bachar el-Assad ? "Absolument pas", insiste Jean-Paul Burdy. "La répression est bien moins sanglante à Bahreïn et le roi n'en est sans doute pas l'acteur principal." Conscient de l'impasse politique que traverse son pays, Hamed ben Issa Al Khalifa a bien tenté d'accorder des concessions à l'opposition. Il a notamment mis sur pied en juin 2011 une commission d'enquête internationale indépendante sur les incidents qui ont frappé le pays trois mois plus tôt. Le rapport qui en a découlé dénonce un "usage excessif et injustifié de la force" du régime.
Problème : l'appareil sécuritaire reste entre les mains du puissant Premier ministre Cheikh Khalifa, véritable chef de l'État depuis près de cinquante ans. "Ce qui est certain, c'est que le roi Hamed est aujourd'hui le dirigeant d'un régime répressif", souligne le spécialiste du royaume. Voilà qui expliquerait pourquoi l'Élysée s'est contenté d'un "service minimum" pour la venue du souverain. Pas de journalistes, pour ne pas s'attiser de foudre médiatique, mais aussi pour ne pas accorder au royaume une vitrine internationale, ce dont il a aujourd'hui grand besoin pour sa propagande intérieure. Si le "silence radio" français s'est révélé efficace, il a été trahi par la presse bahreïnie, qui a surexploité à l'excès la visite royale en capitale occidentale.

Le "message" de la France

Surtout, l'agence de presse officielle BNA a apporté ses propres précisions sur la future coopération entre les deux pays. À l'en croire, les opposants bahreïnis ont de quoi s'inquiéter : outre la presse, la collaboration concernerait "les domaines politique, de la défense, de l'éducation, de la culture et de la technologie". Une perspective qui a suscité l'inquiétude de six associations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l'homme et Human Rights Watch. Dans une lettre commune rendue publique le 2 août, les ONG appellent François Hollande à "indiquer clairement que la France déplore l'échec de Bahreïn dans la mise en oeuvre des recommandations les plus importantes de la commission d'enquête indépendante de Bahreïn, à savoir la libération des personnes emprisonnées pour l'unique exercice de leurs droits à la liberté d'expression et de rassemblement pacifique".
Contactée par le Point.fr, une source proche du dossier affirme que les deux pays ont simplement discuté de la possibilité de créer une haute autorité s'intéressant à l'ensemble des relations entre les deux pays. "C'est seulement lorsque le comité sera mis en place que les domaines de coopération seront formalisés", ajoute-t-elle. Interrogée sur le bien-fondé d'un tel rapprochement, étant donné la répression en cours à Bahreïn, la source précise que ce genre de collaboration est un moyen pour Paris de faire passer à Manama le "message selon lequel la France soutient le processus des réformes entreprises dans le pays".

C'EST CE QU'ON APPELLE LE COUP DU PÈRE FRANÇOIS !

Marilyn Monroe : 50 ans après sa mort, les vingt choses que vous ignorez toujours à son sujet

Elle utilisait une crème pour blanchir sa peau, elle a joué un rôle important dans la carrière d'Ella Fitzgerald et bien d'autres anecdotes...
Cinquante ans après sa mort, Marilyn Monroe fascine toujours. La plus célèbre blonde de l'histoire du cinéma reste un mythe encore aujourd'hui. Des films consacrés à la star, comme le récent My Week with Marilyn, aux livres qui nous en apprennent toujours plus sur cette icône du cinéma, la belle est partout, et tout semble avoir été dit. Qu'elle a été la femme du célèbre écrivain américain Arthur Miller avant d'épouser le champion de baseball Joe DiMaggio, qu'elle a eu une liaison avec JFK, ou encore qu'elle s'appelait auparavant Norma Jeane Baker. Mais toutes les stars ont des secrets, et Marilyn Monroe, la plus star des stars ne fait pas exception à la règle. Passage en revue des vingt informations que vous ignoriez sur l'actrice :
1/ Avant d'épouser Arthur Miller puis Joe DiMaggio, l'actrice s'était mariée à l'âge de 16 ans avec un certains James Dougherty, qui devint par la suite détective de la police de Los Angeles. Pour la petite histoire, la deuxième femme de Dougherty lui interdisait d'aller voir les films de son ex-femme !
2/ La peau ivoire de la star vous a toujours intrigué ? Sachez qu'elle n'était pas complètement naturelle ! L'actrice avait en effet recours à une crème hormonale pour blanchir sa peau, ce qui faisait pousser par la même occasion un petit duvet sur son visage qui lui donnait selon elle un bel éclat à l'écran.
3/ Si l'actrice n'a jamais été nommée pour un oscar, elle a toutefois été élu "fille Oomph" du collège Emerson en 1941, couronné première Reine Artichaut de Castroville en 1948, mais aussi Miss Cheesecake de l'année 1950 du magazine Stars and Stripes ! Ca en fait des prix prestigieux pour une si grande star !
4/ Plus sérieusement, Marilyn était en 1953 la femme qui posait pour le plus de publicités dans le monde selon l'Association de publicités de l'Ouest. Elle représentait notamment les entreprises American Airlines, Pabst Beer, mais aussi Tan-Tan Suntan Lotion !
5/ Il n'y a rien à redire sur la plastique de l'actrice. Mais saviez-vous que Marilyn avait eu recours à la chirurgie esthétique ? En 1950, son agent Johnny Hyde a en effet payé pour deux opérations : une rhinoplastie, notamment pour remodeler le cartilage mou du bout de son nez, mais aussi l'ajout d'un implant au menton.
6/ En parlant de plastique, Marilyn a parfois eu des problèmes avec son poids. Sur le film Le Prince et la danseuse, son poids changeait tellement que la costumière Beatrice Dawson a dû confectionner les robes pour le long-métrage en plusieurs tailles, expliquant plus tard qu'elle avait eu deux ulcères pendant le tournage !
7/ Vous admirez Marilyn Monroe… Mais avez-vous la moindre idée de qui était son héros à elle ? Il s'agissait d'Abraham Lincoln. C'est en tout cas ce qu'elle déclarait dans son journal, assurant qu'elle lisait "tout ce qu'[elle] pouvait trouver à son sujet", lui qui "était le seul Américain célèbre" qui lui ressemblait, "au moins dans son enfance".
8/ Si la star admirait Lincoln, saviez-vous que son artiste préféré était le peintre et graveur espagnol Goya mort en 1828 ? "Je connais très bien cet homme" a déclaré l'actrice avant d'ajouter "nous avons les mêmes rêves, j'ai les mêmes rêves depuis que je suis enfant".
9/ On pourrait s'attendre à ce qu'une telle star multiplie les domiciles. Et bien pas du tout. Marilyn ne possédait en fait qu'une maison, celle dans laquelle elle décéda au 12305 Fifth Helena Drive, Brentwood à Los Angeles.
10/ Marilyn ne cessa de rencontrer des hommes de pouvoirs durant sa carrière. Parmi eux, Nikita Khrouchtchev qui fut premier secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique de 1953 à 1964, avec qui elle discuta de littérature, plus précisément du livre Les Frères Karamazov de Dostoïevski. L'actrice aurait en effet rêvé d'interpréter le rôle de Grushenka dans un film adapté de ce classique.
11/ Marilyn n'était pas seulement une grande actrice… Elle était également une excellente cuisinière, célèbre pour sa bouillabaisse ! Quand les critiques culinaires du New York Times ont cherché à reproduire une de ces recettes, ils furent surpris de la complexité du tout, mais aussi du temps que ça leur prit : deux heures en tout !
12/ Une grande actrice, Marilyn l'était assurément même si les membres de l'académie des oscars ne l'ont jamais reconnue comme telle. Peut-être avaient-ils eu vent de ses difficultés pour apprendre ses dialogues. Il lui fallut en effet une soixantaine de prises pour arriver à sortir la célèbre réplique "It's me, Sugar" dans le chef-d'œuvre de Billy Wilder Certains l'aiment chaud.
13/ Le fondateur de PlayBoy Hugh Hefner a acheté le caveau jouxtant celui de Marilyn au Westwood Memorial Park à Los Angeles pour plus de 60 000 euros ! D'ailleurs, lorsqu'Elsie Poncher, qui possèdait l'emplacement juste au-dessus de celui de Marilyn, l'a mis en vente sur e-Bay, les enchères ont atteint près de 3,5 millions d'euros !
14/ Marilyn n'a pas fini de faire carrière… En effet, en janvier 2011, Authentic Brand Groups a acheté les droits de licence de la succession de la star pour un prix aux alentours de 24 millions d'euros.  Le PDG de la société a alors déclaré que selon lui, l'actrice "a encore une longue carrière devant elle".
15/ Souvenez-vous de la robe blanche que portait Marilyn dans une des scènes les plus mythiques du cinéma. Au-dessus d'une bouche de métro, la robe se soulève, provoquant alors le sourire espiègle du personnage interprété par l'actrice. Cette robe a été vendu plus de quatre millions de dollars en 2011 lors d'une vente aux enchères aux Etats-Unis. Un record !
16/ Saviez-vous que Marilyn avait joué un rôle important dans la carrière d'Ella Fitzgerald ? L'actrice est en effet intervenue auprès d'un club interdit aux personnes de couleurs à Los Angeles pour que la chanteuse puisse s'y produire en 1955. La comédienne avait notamment promis de s'asseoir au premier rang tous les soirs d'une semaine pour que le patron de la boite laisse Fitzgerald chanter pour ce qui reste l'un de ses premiers gros contrats !
17/ Marilyn a été la deuxième femme à diriger sa propre société de production, peu de temps après Mary Pickford.
18/ Qui n'a jamais rêvé d'admirer de visu Marilyn Monroe nue ? Si vous aviez été sur l'un de ses tournages, vous auriez sans doute pu avoir cette chance. Enfin, si vous étiez une femme. La star se baladait en effet souvent nue parmi les employées du studio comme les costumières ou encore les maquilleuses. Elle donnait même certaines de ses interviews complètement dévêtue.

19/ Si Arthur Miller, célèbre dramaturge américain a brièvement été marié à Marilyn, il n'était pas le seul écrivain à être tombé amoureux de la star. Jean-Paul Sartre souhaitait notamment que la comédienne interprète le rôle d'une patiente hystérique sur un film consacré à Freud dont il écrivait le scénario. Quant à Truman Capote, il l'imaginait dans le rôle tenu par Audrey Hepburn dans le film adapté de sa nouvelle Diamants sur canapé.
20/ Dernier information, et pas des moindres puisqu'elle reste un véritable mystère : la mort de Marilyn. Considérée comme un suicide, le décès de l'actrice, continue de faire couler de l'encre. La plupart de ses amis pensent en effet qu'elle a été assassinée. Parmi les suspects reviennent souvent Robert Kennedy, avec qui elle a eu une liaison, son frère John F. Kennedy, mais aussi le FBI, la CIA, ou encore le mafieux Sam Giancana ou son psychiatre Ralph Greenson. D'ailleurs, lorsque l'actrice Veronica Hamel rénovait la maison de Marylin qu'elle avait achetée en 1972, elle a affirmé avoir trouvé des micros.
50 ans après sa mort - juste après laquelle des taux record de suicides avaient été enregistrés à New York - l'actrice reste un mythe inégalé.




Croissance contre austérité : un faux clivage que la gauche a réussi à imposer à la droite

Le vrai combat idéologique devrait plutôt concerner les partisans de la dépense à ceux de la réforme...
Souvenez-vous : il y a tout juste 8 mois, le Parti Populaire européen se réunissait à Marseille lors d’un Congrès extraordinaire et célébrait une nouvelle victoire électorale, celle de Mariano Rajoy et de son Partido Popular. A ce moment-là, la droite (PPE ou conservatrice) était au sommet de l’Europe : en décembre 2011, seuls quatre pays de l’UE restaient gouvernés par la gauche, avec ou sans participation de la droite (Chypre, Autriche, Lettonie et Slovénie, cette dernière basculant à droite début 2012 suite à une élection assez confuse, alors même que la Belgique se dotait d’un Premier ministre socialiste).
Le problème, comme tout coureur cycliste le sait, c'est que toute montée appelle une descente – et lorsqu’on a atteint le sommet, il n’y a qu’une seule direction possible. Et c’est ainsi que, sans grande surprise, le début de l’année 2012 s’est montré particulièrement difficile pour la droite en Europe, avec une débâcle électorale en Slovaquie (où le parti SMER de Robert Fico a obtenu la majorité absolue des sièges au parlement face à une droite en pleine déconfiture), un premier basculement à gauche en Roumanie avec la sortie peu glorieuse d’Emil Boc, une défaite courte mais sans appel de Nicolas Sarkozy face à François Hollande, et les difficultés de Néa Dimokratía à former un gouvernement en Grèce, avec en prime une pression de plus en plus forte d’une extrême gauche en plein essor.
Et la deuxième partie de l’année ne s’annonce pas mieux, avec des élections en Lituanie (parlement) qui s’annoncent très difficiles et un scrutin sénatorial en République tchèque qui pourrait mettre la coalition actuelle de droite en difficulté, tandis que la droite roumaine vit en ce moment même une période critique, entre le référendum sur l’impeachment du Président Basescu (prévu le 29 juillet) et l’éclatement possible du PDL si les élections parlementaires du mois de novembre se terminent par une déroute pour la droite.
Bref, les prochains mois s’annoncent difficile pour la droite européenne, et c’est somme toute logique : si l’on excepte le cas particulier de la Grèce, la droite perd aujourd’hui avant tout par une volonté d’alternance démocratique de l’électorat, après de nombreuses années de domination de la droite.
Là où le bât blesse, c’est que la gauche européenne a très rapidement compris l’avantage qu’elle pouvait tirer en donnant un ton idéologique à ses victoires. D’où la dichotomie dont la presse française (dont l’orientation à gauche est connue bien au-delà des frontières hexagonale) nous rabat les oreilles depuis quelques mois : on parle déjà d’un basculement de l’ensemble de l’Europe à gauche (alors qu’on en est encore loin), mais aussi et surtout d’une victoire plus générale, celle de la « Croissance » contre l’ « Austérité ».
L’histoire est belle, si belle pour des idéologues de gauche habitués à tant de déroutes intellectuelles depuis trente ans. Ainsi donc, le rêve d’un New-New Deal se réaliserait, avec une vraie gauche taxant-et-dépensant à tout va pour sauver une croissance mondiale mise à mal par les plans d’austérité de la droite, et surtout avec la renaissance tant attendu du keynésianisme ou du socialisme pour sauver le capitalisme de lui-même.
Le discours est beau, tellement beau que Barack Obama, en difficulté dans les sondages à quelques mois du début de la campagne présidentielle, s’est empressé de relayer, faisant appel au bon sens des Américains pour faire confiance à son plan de croissance face aux coupeurs de budget du parti républicain (avant de se rendre compte qu’il était beaucoup plus efficace de taper sur le passé de Mitt Romney pour assurer sa réélection).
Le problème dans cette belle histoire, c’est que la gauche utilise cette dichotomie croissance vs. austérité comme d’une arme de propagande pour acter une victoire idéologique qu’elle est actuellement loin d’avoir gagné. Et la réalité est loin de confirmer ce contraste droite-gauche : d’abord, contrairement aux idées reçues véhiculées un peu partout, la droite européenne ne voit pas l’austérité comme une fin, mais bien comme un moyen pour assainir les finances publiques et créer le climat de confiance nécessaire pour un retour à la croissance.
A ce titre, il est d’ailleurs intéressant que, face aux mesures de « croissance » (comprenez « dépenses ») proposées par Francois Hollande, Angela Merkel a donné son feu vert, à condition que les bénéficiaires s’engagent à un paquet de réformes structurelles douloureuses mais majeures pour rendre leurs économies plus compétitives. Fait assez peu relevé dans les médias hexagonaux, Paris a répondu à Berlin par une fin de non-recevoir.
La réalité, c’est qu’aujourd’hui le vrai contraste qui existe en Europe, c’est celui de la compétitivité, et force est de constater que la division Nord-Sud a remplacé la division Est-Ouest que nous connaissions jusqu’à présent. Le vrai problème de l’Europe, ce n’est pas l’austérité ou la « croissance », c’est qu’alors que nous faisions l’Euro, le Nord du continent s’est lancé dans un effort souvent difficile de restructuration et de refonte du système économique pour améliorer sa compétitivité, alors que l’Europe du Sud, empêtrée dans ses contradictions et un mode de gestion extrêmement conflictuel, est restée accrochée à un modèle où l’équilibre économique se faisait par dévaluations (avant 2000) et montages financiers (après 2000).
Aujourd’hui, la belle cigale Europe du Sud appelle à l’aide, et l’austère fourmi du Nord accepte de l’aider sous condition.
 Pour une partie de la gauche du continent (et surtout la gauche latine), c’est bien cette réalité qui est inacceptable : d’où l’idée de proposer le mythe de la gauche défenseure de la prospérité pour masquer une réalité bien moins glorieuse : à défaut d’avoir trouvé son New Deal, la gauche Européenne se croit pro-croissance là où elle est pro-dépense. Sous prétexte que l’argent est là, en Europe du Nord, il doit être utilisé pour un nouveau plan de relance qui sauvera les pays du Sud du continent et apportera la croissance.
Le seul problème, c’est que cette politique de dépense à tout va a déjà été essayée entre 2008 et 2009, avec le résultat que l’on sait : à l’époque, d’énormes plans de relance ont certes maintenu l’activité pendant quelques mois, mais ont aussi et surtout creusé déficits abyssaux et déclenché crise de la dette que nous connaissons actuellement).
Le fait est là : une politique de dépenses sans limites aujourd’hui n’aurait aucun effet positif à moyen terme, car nous ne sommes pas en 1929, mais en 2012, et parce que la crise européenne actuelle ressemble beaucoup plus à la «décennie perdue» du Japon dans les années 1990 (décennie au cours de laquelle le pays a dépensé des fortunes en politiques de relance sans aucun autre effet que de multiplier sa dette jusqu’à la rendre incontrôlable) qu’à celle l’occident de 1929 ; à ceci près que nous savons maintenant que certains pays (pays scandinaves, Allemagne, Pologne, etc.), certains secteurs (le secteur automobile américain par exemple) ont déjà montré la voie.
Certes, ces réussites se sont faites au prix d’efforts parfois très durs (restructuration de l’ensemble de l’ex-RDA en Allemagne, réformes douloureuses en Occident, changements complets de méthodes de travail dans l’industrie automobile US), mais le résultat est là, et il est impossible de le nier.
La question, la vraie, n’est donc pas un combat entre « la croissance » de gauche et « l’austérité » de la droite, mais bien entre le retour de « la dépense » et « la réforme ». Si la droite veut retrouver le chemin de la victoire dans les urnes, elle devra ramener le débat sur ce deuxième terrain, car elle n’a aucune chance en se complaisant dans un débat politique où elle aurait laissé l’avantage moral à la gauche. À ce titre, les performances des Républicains aux Etats-Unis à l’automne ou de Høyre en Norvège pourraient être fort instructives pour la droite européenne.






Marilyn Monroe était-elle une bonne actrice ?

Alors que les commémorations de la disparition de Marilyn Monroe il y a cinquante ans saturent l'actualité médiatique, le risque est de voir l'essentiel – son talent inné d'actrice – aspiré dans le flot des célébrations d'une trajectoire unique souvent résumée à quelques tags unanimement reconnus : icône pop, sex-symbol, légende hollywoodienne, mystère entourant sa mort et tutti quanti

L'une des pires injustices rendues au talent de la comédienne demeure néanmoins ce cliché qui voudrait que l'ex-mannequin ait trouvé dans ses multiples poses pour des séances photos la liberté et la part créative qu'elle n'a jamais pu obtenir sur un plateau de tournage. Si une part du mythe de Marilyn repose effectivement sur sa prodigieuse photogénie, où s'exprime et se cristallise une puissance de séduction à nulle autre pareille, le jeu de l'actrice dans ses films est révélateur d'un génie d'une tout autre ampleur.

Sensualité et spontanéité

Il faut revoir ces films où Marilyn n'a pas encore explosé comme sex-symbol universel, de son rôle de baby-sitter détraquée dans "Troublez-moi ce soir", d'une incandescence noire, à ses irruptions merveilleuses dans "Quand la ville dort" de Huston, "Eve" de Mankiewicz ou "Chérie je me sens rajeunir" de Hawks. Il révèlent déjà la nature même, étincelante, impétueuse et sauvage, du jeu de Marilyn : une présence qui détonne et fait éclater la fiction, pure aura de fraîcheur et de sensualité qui dérègle les limites du cadre et de la mise en scène.

Le miracle de la présence de Marilyn à l'écran est indiscutable, il y a en elle une évidence qui échappe à tout contrôle et touche à ces notions primitives d'apparition et de ravissement qui remontent à la source du cinéma : c'est la facette la plus connue d'un jeu qui trouvera dans les films de Billy Wilder ("Sept ans de réflexion" et surtout "Certains l'aiment chaud") son apothéose. À l'image de la mythique séquence où Marilyn enlace Tony Curtis ("Don't fight it. Relax."), rien ne résiste à ces mimiques, à cette voix, à ces gestes, à cette énergie qui affole tout ce qui se trouve dans son champ d'action.
Il y a un autre aspect, moins évident, du jeu de Marilyn : celui-ci tient à sa volonté névrotique de sortir des rôles comiques, ingénus et sensuels de blonde évaporée pour aller vers la profondeur. De la même manière qu'elle s'entraînait de manière olympique pour se perfectionner en chant ou en danse à ses débuts, on sait que la star célébrée dans tous les magazines people de la planète a tout fait pour muscler son rapport à l'art et à la culture par la suite.

Bricoler dans l'inconnu

Le résultat de cette démarche, suite à son passage à l'Actor's Studio dans la capitale "intellectuelle" new-yorkaise (où elle se liera pour toujours avec le couple Strasberg), pousse l'icône populaire vers des interprétations plus théoriques ou techniques (à l'image de son personnage dans "Bus Stop") et révèle surtout, au delà de son côté actrice-née, un rapport obsessionnel à une forme de maniérisme très sophistiqué.

Tout le génie de Marilyn se tient dans cet écart entre le naturel pur et cette sophistication capable des plus délicates nuances. Un film comme "Les Désaxés" de Huston, dans lequel l'actrice joue avec ses propres fêlures (le film ayant été écrit par son mari d'alors, Arthur Miller), est d'autant plus bouleversant qu'il porte à son paroxysme le mystère qui entoure le jeu tout de magie, de ruptures et de bizarrerie de Marilyn.

On y retrouve cette spontanéité et cette mélancolie qui se consument dans une sorte de cauchemar éveillé, mais aussi une manière de bricoler dans l'inconnu, en tâtonnant entre l'improvisation émotionnelle et la méthode hystérique de l'Actor's Studio qui allait bientôt envahir Hollywood. Toute la modernité du jeu de Marilyn Monroe trouve là un degré de grâce presque insupportable de beauté. Il était peut-être dit, dès ce tournage funeste et saturé de malédictions, que le génie dramatique de Marilyn ne se remettrait pas d'un tel sommet.



Le grand enfumage


Ce que j’écris relève de l’évidence, d’une lapalissade grossière, et j’en suis conscient, mais ne peut m’en empêcher. L’enfumage médiatique de cet été atteint un niveau inégalé. Le 20 heures de TF1 et celui de F2 jubilent. La France et ses huit médailles d’or aux jeux olympiques, Noah réélu personnalité la plus populaire, le président en vacances à Brégançon où il s’est rendu en train : tout est calme, tout va bien en République normale. Pendant ce temps, à quelques milliers de kilomètres chez nous, des fanatiques massacrent les populations du nord Mali, la Syrie explose dans une épouvantable guerre civile, les islamistes menacent de contrôler l’Egypte et les pays du Maghreb, une récession menace la Chine, la stabilité politique de ce pays et tout l’équilibre planétaire, la situation de la zone euro empire jour après jour avec un taux de chômage de plus de 11%. Les Français n’aimaient pas Sarko, disait-on, car il était « anxiogène », parlant trop des sujets qui font peur, l’immigration, la sécurité, la crise et la guerre. Aujourd’hui,  La France normale peut enfin dormir tranquille derrière l’écran des bonnes nouvelles. Un jour ou l’autre, plus ou moins proche, le réel va lui exploser à la figure avec une violence inouïe. Quand? Sous quelle forme ? Nous n’en savons rien. Mais il faut s’y attendre, c’est inévitable. Ce n’est pas du pessimisme, mais du réalisme, de la lucidité. Et rien ne sera prêt, surtout pas les esprits, comme souvent en ce genre de circonstance.

FAIT 

La politique que mena Nicolas Sarkozy est l'anti-modéle socialiste.

Hollande s'entoure d'une ouate socialiste, car ce "président" trop normale a quelque chose à cacher
(son incompétence entre autre) on voit déjà, sans les trop supputer, les dégâts que leur politique judiciaire basée sur l'abandon (purement idéologique) des peines planchers vont occasionner. 

Ces socialistes n'ont toujours pas pris la mesure de la délinquance.
Ils stagnent dans leur indécrottable culture de l'excuse. 
Mais jusqu'où ??

Les glaces Amorino, c’est bon et basta !

Qui l’eût cru ? Ce glacier au nom italien est une invention française. Ses deux fondateurs, Cristiano Sereni et Paolo Benassi, originaires d’Emilie-Romagne, cherchaient à retrouver le goût des «gelati» à Paris. Ils y ont ajouté une bonne dose de marketing…
Pour Philippe Terriere, la révélation a eu un goût de citron. Il y a cinq ans, cet ancien de Publicis arpentait les allées du Salon de la franchise de Paris, quand deux représentants du glacier Amorino lui ont tendu un cornet en guise de prospectus. «Le parfum ? Je m’en souviens parfaitement : “limone femminelo di Sorrento” (une variété du golfe napolitain).» Bluffé par le goût, il file observer de plus près une boutique de l’enseigne, à deux pas de la Seine. Deuxième choc de la journée. «Il y avait 30 mètres de queue. J’ai sorti ma calculette, le glacier devait encaisser 700 euros par heure.» C’est décidé : il lâche tout pour ouvrir une franchise à Cassis, près de Marseille. «600.000 euros de chiffre d’affaires par an, lâche-t-il avec gourmandise. Comme quoi, je ne m’étais pas trompé.»
Voilà le genre d’histoire qui fait fondre de plaisir Cristiano Sereni, le P-DG d’Amorino (le nom italien du dieu Cupidon). Derrière sa mèche impeccable et sa détermination de condottiere, ce play-boy transalpin de 42 ans a inventé un concept en or : la glace italienne made in France. Le client se croit dans une «gelateria» romaine, mais toutes les glaces sont élaborées dans un laboratoire de 8.000 mètres carrés installé à Orly, en banlieue parisienne. Résultat : en moins de dix ans, la chaîne a ouvert 81 boutiques, dont 52 dans l’Hexagone – et à peine trois en Italie ! Pour devenir franchisé, chaque impétrant doit payer un ticket d’entrée de 200.000 euros, puis dépenser à peu près autant en investissements divers la première année. Mais le patron vous le jure dans un français parfait : avec 500.000 euros de recettes par an et une marge de 25%, un Amorino est amorti au bout d’un quinquennat. Du coup, le réseau affiche un chiffre d’affaires de 24 millions pour 2011, deux fois plus qu’il y a quatre ans. «En comptant les magasins à l’étranger, nous en aurons 90 début 2013», glisse 
le boss entre deux voyages à Hong Kong et Dubaï.
Pas de colorant, ni d'arôme de synthèse ici. Tout est 100% naturel
Un givré, ce nouveau glacier ? Seule certitude : depuis qu’il est arrivé en France à l’âge de 24 ans pour suivre sa petite amie, devenue par la suite son épouse, ce diplômé de l’université de Bologne n’a jamais eu froid aux yeux. A la fin des années 1990, avec 300.000 francs avancés par un banquier, c’est lui qui avait lancé Cinebank, ces fameux distributeurs automatiques de cassettes vidéo. «Il y en avait partout en Italie, alors j’ai répliqué l’idée», résume-t-il. Surtout, le jeune homme eut la riche idée de revendre l’entreprise au géant Video Futur en 2002, avant que le téléchargement sur Internet n’emporte tout le secteur sur son passage. On parle d’un chèque à cinq zéros ? Il élude. «Je ne vous donnerai pas le montant, mais on faisait 50 millions de chiffre d’affaires», concède-
t-il. Une fois le compte en banque bien garni, ce passionné de Ferrari se demande alors ce qui lui manque à Paris pour mener la dolce vita, la vraie. Réponse : une glace. Ou plutôt une «gelato». Avec un ami d’enfance, Paolo Benassi, débauché de la direction financière de Max Mara, il décide alors de monter sa propre échoppe. «Paolo est retourné plusieurs mois en Italie pour apprendre le métier, puis on s’est installés sur l’île Saint-Louis, à Paris, juste en face du célèbre Berthillon», raconte-t-il. La suite tient en une idée simple : ne rien faire comme les Häagen-
Ça commence par le choix des ingrédients. Tous les experts ès cornets deux boules vous le diront : une bonne glace, c’est avant tout des choses simples (du lait et des œufs frais) turbinées avec les fruits du moment. Moyennant quoi, les deux acolytes se targuent de ne sélectionner que le meilleur. Les concurrents plébiscitent la mangue péruvienne bon marché ? Eux ne prennent que de l’alfonso, une variété indienne 30% plus chère. Les framboises premier choix ne sont disponibles qu’entre avril et septembre ? Ils ne proposent pas 
ce parfum au-delà de cette période. Quant aux pistaches, les deux dirigeants en ont testé trois sortes – la syrienne, la californienne et la turque – avant de craquer pour la sicilienne, la fameuse pistache de Bronte. Pas donnée, certes. «Mais on sent la différence», assurent-ils, en expliquant leur méthode pour contrôler les coûts d’achat : «Parfois, nous négocions directement avec le producteur. Impossible, sinon, d’avoir des poires non pasteurisées, fraîches et mûres chez un grossiste.» Et ne leur parlez pas des colorants flashy et des arômes de synthèse, utilisés par les industriels. «Chez nous, même les conservateurs sont d’origine naturelle.»
Deuxième force d’Amorino : un marketing sur mesure pour vous transporter devant le Colisée en deux lippées. Dans ses boutiques aux teintes tabac – les concurrents donnent dans le blanc immaculé – tous les noms de parfums sont en italien dans le texte. Pour commander celui à la noisette, il faut demander la «nocciola tonda e gentile» ; la fraise s’appelle «fragola» ; et le «cioccolato senza latte» désigne le chocolat noir. «On nous apprend à prononcer chaque parfum avec l’accent de là-bas», sourit un vendeur d’ici. Dans les centres commerciaux, Amorino va jusqu’à monter des stands en forme de camionnette de glacier à l’ancienne signée Vespa. Rétro et «veramente italiano», vous dit-on.
Mais comme Lille ne se situe pas au sud de la Sardaigne, les deux associés doivent aussi y faire oublier le mauvais temps qui sévit six mois par an. Leur idée : transformer le glacier en salon de thé pendant la basse saison. Depuis 2005, les boutiques Amorino proposent force chocolats chauds et cafés gourmands – pardon, «caffè goloso» – accompagnés de panettone et de confiseries. Des produits importés d’Italie cette fois, qui représentent un quart du chiffre d’affaires. «En plus, ça nous a ramené des clients qui ne connaissaient pas nos glaces», se réjouit Cristiano Sereni.
Dernière clé du succès : un réseau de franchisés sous contrôle. Fini, le temps où les dirigeants se faisaient escroquer de plusieurs centaines de milliers d’euros en Chine, en pensant racheter le nom d’Amorino à un aigrefin qui disait l’avoir déposé. Aujourd’hui, les principales boutiques de l’enseigne sont dirigées par des anciens de Cinebank ou des parents. Comme celles implantées en Italie, dont le patron n’est autre que le beau-frère de Sereni. «Il y a un côté clanique, c’est vrai, mais dans le bon sens du terme», s’amuse Philippe Terriere. Ah, la «famiglia»…Dazs et autres géants du secteur.