vendredi 8 novembre 2013
Décision de l'agence de notation Standard & Poor's - Jean-Marc Ayrault : "La note de la France reste parmi les meilleures du monde" Le Point.fr - Publié le 08/11/2013 à 08:20 - Modifié le 08/11/2013 à 12:29
Le Premier ministre considère que l'agence de notation n'a "pas pris en compte toutes les réformes" dans son analyse.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a estimé vendredi que la note de la dette publique française, abaissée d'un cran par l'agence de notation financière Standard and Poor's à "AA", restait "l'une des meilleures du monde". Interrogé par France-Bleu Provence lors d'un déplacement à Marseille, il a également considéré que l'agence n'avait "pas pris en compte toutes les réformes" dans son analyse, notamment celle, en cours d'adoption, des retraites.
"C'est une bonne réforme, elle n'est pas encore complètement votée, elle sera votée par l'Assemblée nationale (après avoir été rejetée par le Sénat, NDLR) à la fin de l'année", a expliqué le Premier ministre, qui a donné également comme exemples la "réforme du marché du travail" et celle "de la banque publique d'investissement", qui "commencent tout juste à produire leurs effets". "L'agence parle des perspectives. Certains pays ont des perspectives négatives, ce n'est pas le cas de la France", a également commenté M. Ayrault.
La nouvelle note attribuée à la France est la troisième meilleure possible dans la classification de S&P. Sa perspective est "stable", ce qui implique que l'agence n'envisage pas de la modifier de nouveau à court ou moyen terme. S&P avait été la première grande agence internationale à priver la France de la meilleure note possible (le "AAA") en janvier 2012. Elle avait été suivie par la suite par ses concurrentes Moody's et Fitch Ratings. Mais elle est une nouvelle fois la première à abaisser de nouveau sa note.
S&P explique sa décision par une analyse selon laquelle "la marge de manoeuvre budgétaire de la France s'est réduite, alors (qu'elle) la considér(ait) auparavant comme élevée au regard des pays comparables". "Notamment, remarque l'agence, il nous semble que les pouvoirs publics disposent désormais d'une marge de manoeuvre réduite pour augmenter les recettes", et donc réduire l'endettement du pays. "Nous considérons que les mesures de politique économique mises en oeuvre depuis le 23 novembre 2012 (date à laquelle S&P avait confirmé la note du pays) n'ont pas réduit de manière significative le risque que le taux de chômage reste au-dessus de 10 % jusqu'en 2016", fait valoir l'agence.
Non monsieur le président, les dépenses ne baisseront pas !
Comme on pouvait le craindre, le plan d’économies «historique» annoncé par le gouvernement est surtout un gros coup de com.
Square Desaix dans le XVe arrondissement, à deux pas de la tour Eiffel, les fonctionnaires de l’Agence nationale des services à la personne (ANSP) font leurs cartons. Le téléphone sonne dans le vide et le site Internet n’est plus mis à jour. Et pour cause, l’Etat a décidé de fermer cette structure et de rapatrier ses personnels et ses activités au sein du ministère de l’Economie, son organisme de tutelle. Bilan pour les finances publiques : environ 2 millions d’euros de moins à verser en loyers et frais de fonctionnement à partir de 2014.
Voilà au moins un exemple d’économies que le président de la République pourra mettre en avant ! Cela fait des semaines qu’avec son Premier ministre il tente de persuader l’opinion de sa farouche volonté de tailler enfin dans la bête pour résorber les déficits. D’accord, jusqu’à présent, il a surtout fait valser les impôts, il en convient. Mais, à partir de maintenant, promis juré, tout va changer : c’est en rabotant les dépenses publiques qu’il ira chercher les marges de manœuvre budgétaires, et tant pis si ça ne plaît pas à tout le monde ! «Jamais notre pays n’a entrepris un tel effort», s’est exclamé avec des accents churchilliens Jean-Marc Ayrault en présentant le projet de loi de finances 2014. Et c’est vrai que, sur le papier, le budget de l’an prochain en jette : les crédits publics devraient y être guillotinés de 15 milliards d’euros.
Le problème, c’est que ce prétendu coup de machette tient surtout du coup de bluff. Car à y regarder de près, le gouvernement ne va pas du tout réduire les dépenses de 15 milliards : il va juste éviter qu’elles… n’augmentent de 15 milliards. Nuance… Pour comprendre cette finesse, il faut se rappeler que, d’une année sur l’autre, les sommes engagées par l’Etat et la Sécurité sociale gonflent mécaniquement : les prestations sociales et les achats sont renchéris par l’inflation, les salaires des fonctionnaires progressent à l’ancienneté, les remboursements de santé s’accroissent naturellement du fait du vieillissement de la population, bref, la barque se charge toute seule. «Si l’on ne faisait rien, elle s’alourdirait de 13 à 15 milliards», confesse le socialiste Christian Eckert, rapporteur général de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Pour autant qu’on les réalise, les économies «historiques» annoncées pour 2014 serviront, pour l’essentiel, à compenser cette dérive. Et le peu qui reste sera mangé par de nouvelles dépenses.
Le budget 2014 prévoit ainsi une saignée au ministère de la Défense, mais il programme en parallèle une hausse des crédits et des créations de postes à celui de l’Education nationale. L’Ecologie va être rabotée de son côté, mais l’Emploi comptera de nouveaux fonctionnaires. Et ainsi de suite. Au total, le gouvernement imposera l’an prochain 1,8 milliard d’économies et 13 123 suppressions de postes à ses actions non prioritaires, mais il accordera 2,2 milliards de nouveaux crédits et près de 11 000 emplois supplémentaires pour celles dont il entend encourager l’activité.
Si bien que, en fait de 15 milliards, la vraie baisse de la dépense de l’Etat se limitera à 100 millions d’euros, autant dire une poussière au regard des 370 milliards d’euros du budget et de la formidable campagne de communication orchestrée par l’exécutif. «On se moque de nous», s’insurge Agnès Verdier-Molinié, la directrice du think tank libéral iFrap.
A la décharge de François Hollande, ce microrésultat est tout de même meilleur que les piètres performances enregistrées par son prédécesseur. En tenant compte de la Sécurité sociale et des collectivités locales, la dépense publique corrigée de l’inflation a progressé en moyenne de 1,4% par an entre 2008 et 2011. L’an prochain, on peut s’attendre à seulement 0,4% de hausse, suivi d’un modeste + 0,2% en 2015. Les Français vont donc assister à un «freinage accentué de la dépense publique», comme l’écrit joliment la Cour des comptes. N’oubliez pas de boucler votre ceinture…
Si encore François Hollande avait profité de l’occasion pour entreprendre de vraies réformes ! Réorganiser en profondeur l’administration, recalibrer notre Etat providence, redéfinir notre modèle social tout entier, comme l’a fait Gerhard Schröder en Allemagne il y a dix ans… Par-delà les comptes d’apothicaire et les poignées de milliards, c’est cela, le véritable enjeu de cette affaire de dépenses. Et cela suppose de bousculer pas mal de monde et d’idées reçues.
Au lieu de quoi, toute la stratégie de l’Elysée consiste aujourd’hui à faire le moins de vagues possible. Le remplacement de la RGPP (révision générale des politiques publiques) par l’actuelle MAP (modernisation de l’action publique), dès le début du quinquennat, en est sans doute la meilleure illustration. La nouvelle méthode de réorganisation de l’administration se veut non violente, en rupture complète avec la «brutalité» de Nicolas Sarkozy, qui a laissé de mauvais souvenirs aux fonctionnaires. Avec la MAP, point de souffrance et peu de sacrifices : chaque idée d’optimisation doit «remonter» des ministères concernés vers les services du Premier ministre, et non être «imposée» d’en haut.
Résultat : on ne fait rien, ou presque. Et on évite comme la peste les sujets qui fâchent. Le dynamitage du millefeuille administratif, qui coûte des fortunes au contribuable ? Rayé des préoccupations. La remise à plat de notre système de retraite ? Définitivement écartée du programme. Le reprofilage des prestations d’assurance-maladie, afin d’équilibrer durablement la Sécu ? Pas du tout à l’ordre du jour. La remise en cause des 35 heures pour les agents de l’Etat, qui pourrait nous faire gagner des milliards ? Elle tient de la grossièreté. Quant à la refonte du statut de la fonction publique, qui génère tellement de gaspillages et nuit tant à la productivité de notre administration, elle reste le tabou absolu. Pour économiser 2 milliards d’euros sur la masse salariale, Jean-Marc Ayrault a simplement prévu de geler le point d’indice (les agents de catégorie C auront des compensations) et d’accorder moins de mesures catégorielles.
Pour le reste, les quelques économies imposées sur le terrain ressemblent davantage à une addition de bouts de chandelle qu’à un tour de force historique. L’annonce de la baisse de 2%
sur le fonctionnement courant des ministères devrait, par exemple, rapporter tout au plus entre 200 et 400 millions d’euros en 2014. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement table sur la dématérialisation des procédures (la télédéclaration de vos impôts, par exemple) et la mutualisation des achats d’ordinateurs, imprimantes, voitures ou timbres de tous les ministères et établissements publics par le Service des achats de l’Etat (SAE). Ce dernier a ainsi réussi à négocier un rabais de 46% sur des modèles Renault. Astucieux, mais toutes les entreprises pratiquent ce genre de chasse aux coûts depuis longtemps. Quelques simplifications viendront s’ajouter à ce pseudo-programme de modernisation : la carte d’identité sera bientôt valable quinze ans au lieu de dix, et il sera possible de payer en ligne les cartes grises…
sur le fonctionnement courant des ministères devrait, par exemple, rapporter tout au plus entre 200 et 400 millions d’euros en 2014. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement table sur la dématérialisation des procédures (la télédéclaration de vos impôts, par exemple) et la mutualisation des achats d’ordinateurs, imprimantes, voitures ou timbres de tous les ministères et établissements publics par le Service des achats de l’Etat (SAE). Ce dernier a ainsi réussi à négocier un rabais de 46% sur des modèles Renault. Astucieux, mais toutes les entreprises pratiquent ce genre de chasse aux coûts depuis longtemps. Quelques simplifications viendront s’ajouter à ce pseudo-programme de modernisation : la carte d’identité sera bientôt valable quinze ans au lieu de dix, et il sera possible de payer en ligne les cartes grises…
Il faudra aussi compter avec quelques coupes plus hasardeuses, comme celle qui touche le budget des douaniers : leurs véhicules ne sont plus remplacés à neuf au bout de quatre ans comme c’était l’usage. Résultat, «lors des chasses sur l’autoroute, on a du mal à suivre les trafiquants», regrette Vincent Thomazo, secrétaire général du syndicat Unsa-Douanes. Les contrôleurs des impôts à qui l’on demande de ne plus aller vérifier les comptes des entreprises situées trop loin des bureaux pour économiser sur les frais de déplacement ne sont pas très contents non plus. Mais dans l’ensemble, Jean-Marc Ayrault n’a pas cassé beaucoup d’œufs pour faire son omelette. L’an dernier, il nous promettait une baisse de 5% des dépenses de fonctionnement. Or, à fin juillet, celles-ci étaient encore en progression de 3% !
Pour repasser le mistigri aux voisins, par contre, le chef du gouvernement est un champion. Car ses chers ministères et sa chère administration, prétendument pressurés comme des citrons, ne supporteront en réalité pas même la moitié de l’effort. Le reste ? Matignon l’a transmis avec ses compliments à d’autres acteurs de la vie publique. D’abord, les collectivités locales, dont l’Etat réduira l’an prochain la dotation et qui devront se débrouiller pour économiser la différence. Au regard de leurs 200 milliards d’euros de budget, ce sacrifice peut paraître bien léger. Mais rien n’est facile quand il s’agit de tailler dans le dur.
Le comité des finances locales, qui représente les élus locaux, a donc exprimé sa «vive préoccupation» et demandé à ce que cette mesure soit réversible – autrement dit que l’on puisse envisager une hausse équivalente dans deux à trois ans. Mais rien ne dit que les édiles auront la patience d’attendre. Une fois passées les municipales de mars, beaucoup d’entre eux seront sans doute tentés de compenser la pingrerie de l’Etat par une hausse de leurs propres impôts, taxe d’habitation, taxe foncière ou d’enlèvement des ordures ménagères… La prétendue baisse des dépenses se transformera alors en hausse des prélèvements.
Pour réaliser «sa» prouesse d’économiser 15 milliards, le gouvernement compte aussi beaucoup sur les opérateurs de l’Etat (BNF, Météo-France, Cned…). Entre 2007 et 2012, ces 556 organismes publics (440 000 employés, 50 milliards de budget) ont été traités comme des rois, leurs moyens financiers ont progressé de 15% et leurs effectifs de 6%. Ils vont désormais devoir se mettre au régime sec et rendre près de 1,2 milliard à l’Etat. Chez certains d’entre eux, par exemple le Centre national du cinéma (CNC), Bercy ira de lui-même se servir dans la trésorerie. Dans d’autres, comme l’Agence de l’environnement (Ademe) ou les CCI, il prélèvera une dîme sur les taxes dites «affectées», que les opérateurs collectent pour leur compte propre. Une taxe sur la taxe, en quelque sorte. Mais, comme toujours dans ce genre de situation, ces organismes font jouer leur réseau, passent des coups de fil dans les cabinets ministériels, font planer un risque pour l’emploi et menacent d’abandonner certaines missions. Grâce à quoi, jusqu’à maintenant, ils ont toujours réussi à éviter d’être tondus. Et rien ne dit qu’ils ne s’en sortiront pas encore cette fois-là.
Enfin, le gouvernement prévoit de faire contribuer la Sécu à hauteur de 6 milliards d’euros. Au menu de cette cure d’austérité, le décalage de la date de revalorisation annuelle des pensions du 1er avril au 1er octobre – il devrait permettre d’économiser 600 millions en 2014 – les déremboursements de médicaments, la baisse des tarifs de certains professionnels de santé, biologistes ou radiologues, et la renégociation des prix pratiqués par les cliniques privées. Bref, une louche supplémentaire de petites grattouilles, comme on nous en sert depuis quarante ans. On est loin, très loin des grandes ambitions réformatrices affichées.
Espérons au moins que les technocrates de Bercy qui ont phosphoré sur ce programme d’économies n’ont pas été trop généreux dans leurs hypothèses. La surestimation d’un simple quart de point de la croissance (le gouvernement table sur 0,9% en 2014) suffirait en effet à faire perdre des milliards. D’autant que nous ne sommes pas à l’abri d’une sortie d’argent supplémentaire, avec une intervention militaire en Syrie, par exemple. On serait alors bons pour un budget rectificatif avec encore plus de milliards à imaginer… pardon, à économiser.
Banques françaises : les risques de litiges entachent des résultats solides
La Société Générale a multiplié son bénéfice net par six, au troisième trimestre, et les comptes du Crédit agricole sont revenus dans le vert. Mais les deux banques figureraient parmi les six établissements auxquels la Commission européenne pourrait prochainement infliger des amendes, au titre de la manipulation de l’Euribor.
L'exercice eût été trop facile. Après deux années passées à assainir leurs bilans, dans le sillage de la crise des dettes souveraines de la zone euro, les banques françaises sont bien aises de renouer avec les bonnes nouvelles. Après les résultats solides publiés par BNP Paribas le 31 octobre, Natixis a annoncé le 6 novembre un bond de 84% de son bénéfice net, au titre du troisième trimestre, à 252 millions d'euros.
La Société Générale et le Crédit agricole ont emboîté le pas à leur concurrente jeudi 7 novembre, la première avec un résultat net multiplié par six, à 534 millions d'euros, et la seconde avec un bénéfice net de 728 millions d'euros, contre une perte nette de 2,85 milliards un an plus tôt.
Bruxelles s'apprêterait à infliger plusieurs centaines de millions d'euros d'amendes
Hélas pour les banques, ce sont moins leurs résultats que le coût d'éventuels litiges qui intéressent aujourd'hui les analystes financiers et la presse. Une thématique sur laquelle les établissements français n'ont guère envie de s'étendre : "Je ne fais aucun commentaire particulier sur les litiges", a décrété Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Générale, lors de la présentation des résultats trimestriels de sa banque.
Dommage, car le sujet des litiges est plus que jamais d'actualité : selon l'agence Reuters, la Commission européenne s'apprêterait à infliger, le mois prochain, plusieurs centaines de millions d'euros d'amendes à six banques, soupçonnées d'avoir manipulé l'Euribor, le taux auquel les banques se prêtent de l'argent entre elles et qui sert de référence à pas moins de 250.000 milliards d'euros de transactions financières. Or, parmi ces six banques, figurerait justement la Société générale, ainsi que le Crédit Agricole, aux côtés de Deutsche Bank, des britanniques HSBC et RBS et de l'Américaine JPMorgan.
Les scandales du Libor et de l'Euribor ont déjà débouché sur 3,7 milliards de dollars d'amendes
Cela fait deux ans que la Commission européenne enquête sur cette manipulation présumée de l'Euribor, qui fait écho au scandale du Libor, le cousin londonien de l'Euribor. Deux affaires qui ont déjà valu un total de 3,7 milliards de dollars d'amendes à plusieurs banques dans le monde, notamment de la part des régulateurs américains, britanniques et suisses.
Comme ces derniers, la Commission européenne soupçonne des traders et des membres des départements de trésorerie de plusieurs grandes banques de s'être entendus pour influencer l'Euribor et le Libor à la hausse ou à la baisse, en tout cas dans un sens favorable à leurs prises de positions sur les marchés. Et ce, en communiquant des taux fantaisistes à l'Association des banquiers britanniques et à la Fédération bancaire européenne, chargées de calculer chaque jour l'Euribor et le Libor sur la base des taux déclarés par un panel de banques.
Le Crédit Agricole a refusé un accord à l'amiable avec Bruxelles
Des manipulations qui ont entravé le jeu normal de la concurrence, et qui pourraient déboucher sur des amendes allant jusqu'à 10% du chiffre d'affaires des banques incriminées, selon les règles de la Commission européenne. Des sommes qui seraient tout sauf anodines, aucune des six banques en question n'affichant un produit net bancaire (PNB, l'équivalent du chiffre d'affaires) de moins de 16 milliards d'euros par an.
L'addition est toutefois susceptible d'être réduite de 10% si les banques passent un accord à l'amiable avec Bruxelles. Ce qu'a refusé de faire le Crédit Agricole :
"Pour moi les choses sont très claires, nous avons un très bon dossier, nous avons donc refusé l'idée d'une transaction qui eût constitué une reconnaissance de responsabilité, ce qui n'a pas lieu d'être",
s'est indigné Jean-Paul Chifflet, directeur général de Casa, jeudi 7 novembre, à l'occasion de la présentation des résultats trimestriels de la structure cotée du Crédit agricole.
Le total des provisions pour litiges de la Société Générale s'élève à 700 millions
La banque n'en a pas moins passé pour 80 millions d'euros de provisions, au troisième trimestre, au titre de litiges dont elle n'a pas précisé la nature. Une somme qui s'élève à 200 millions d'euros dans le cas de la Société Générale, pour la période de juillet à septembre, et qui porte à 700 millions le total des provisions pour litiges passées par la banque.
"Depuis plusieurs mois, le risque de litige, qu'il soit règlementaire, commercial ou autre, augmente. Cela est lié à des éléments du passé, pré-crise. Ma vision des choses, c'est d'être prudent et de provisionner. C'est la politique que nous avons menée au cours des précédents trimestres, et que nous poursuivons en 2013",
a expliqué Frédéric Oudéa.
Surtout si, d'aventure, la banque au logo rouge et noir était à son tour impliquée dansl'affaire de la manipulation du marché des changes, un nouveau scandale qui est en train de prendre une dimension mondiale. La réponse de Frédéric Oudéa ? "Pas de commentaire."
Des promesses et du vent
Des promesses et du vent
Que reste-t-il du Grenelle de l’Environnement ? La réponse est dans la question : rien. Ou, à part des promesses et de beaux objectifs, vraiment pas grand-chose. Rien, en tout cas, qui soit quantifiable et véritablement concret pour les Français dans leur vie quotidienne.
En temps de crise, pour paraphraser Nicolas Sarkozy du temps de son séjour à l’Élysée, « l’environnement, ça commence à bien faire ». Alors, exceptés des mentalités et des comportements qui ont tout de même évolué sous l’action des associations ou du fait d’une certaine prise de conscience citoyenne, le Grenelle de l’Environnement n’a pas bouleversé les us et coutumes de la société française.
L’idée du Grenelle, pourtant, était bonne de réunir autour d’une même table tous les acteurs de la société pour les inciter à s’affranchir des barrières traditionnelles et à proposer une « Nouvelle société » dans laquelle le développement durable serait allé de pair avec le développement économique. Au-delà, Nicolas Sarkozy, quelques mois après son élection à l’Élysée, y voyait aussi l’occasion de briser les codes et d’amener à une redistribution des cartes politiques.
Concrètement, l’opération a échoué. Exceptés la trame verte et bleue destinée à sauvegarder la biodiversité et des schémas régionaux de cohérence écologique – la belle affaire – le Grenelle de l’Environnement reste une somme de belles intentions abandonnées à la première crise économique venue, certes majeure, à l’automne 2008.
Cinq ans plus tard, l’écologie est le dernier souci du successeur de Nicolas Sarkozy. François Hollande n’appréhende la transition énergétique que par le prisme du soutien des écologistes au gouvernement Ayrault. En la matière, la seule promesse tenue est dogmatique : c’est la décision de fermer Fessenheim. Un moyen pour le président de ne pas afficher un zéro pointé en matière d’écologie.
Au lieu de grandes annonces, à l’instar de celles présentées – et déjà oubliées – lors de la Conférence environnementale en septembre, le gouvernement devrait jouer la carte du pragmatisme. Les Français n’ont jamais été aussi soucieux d’environnement que quand l’État a accompagné les mesures environnementales d’incitation fiscale. L’écologie peut-être le moteur du développement économique. Encore faut-il qu’il y ait, pour cela, une volonté politique.
Délinquance financière : "L'État a pris conscience qu'il y avait du pillage"
Au Château des rentiers, dans le 13e arrondissement de Paris, ce sont environ 355 fonctionnaires qui traquent au quotidien les faits de corruption et d'escroquerie les plus divers. Les médias s'attroupent régulièrement devant les portes du bâtiment austère, dès lors qu'un grand patron ou un homme politique y est auditionné. Les affaires Elf, Kerviel, Bettencourt ou encore Tapie sont effectivement traitées ici. Gilles Aubry, patron du Château des rentiers, a accepté pour Le Point.fr d'expliquer les rouages de la sous-direction des affaires économiques et financières. Entretien.
Le Point.fr : Sept brigades, qui traitent d'affaires complètement différentes, dépendent du Château des rentiers. Comment expliquez-vous cela ?
Gilles Aubry : La multiplication des brigades est un moyen de s'adapter à la délinquance de droit commun et aux phénomènes de criminalité organisée qui évoluent sans cesse. La Brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information (BEFTI) en est un excellent exemple avec le développement d'Internet. Tout comme la Brigade de recherches et d'investigations financières (Brif), créée pour répondre à un besoin d'enquête et d'initiative en matière de lutte contre le blanchiment. La sous-direction des affaires économiques et financières est extrêmement riche, mais elle souffre d'un certain paradoxe. Si la Brigade financière (BF) ou encore la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) jouissent d'une trop grande notoriété (entendu dans le sens d'un excès de médiatisation, NDLR), les autres brigades accusent un certain déficit d'image. Car elles ne traitent pas d'affaires aussi médiatisées, mais qui sont pourtant tout aussi sensibles. Je pense par exemple à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), qui va prendre en charge toutes les affaires de diffamation par voie de presse. Chacune de ces brigades, dans son domaine, s'inscrit dans un pôle d'excellence. Que ce soit la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA, qui s'attaque notamment aux faux et abus de confiance, NDLR) ou la BRDE, qui, pour schématiser, traite de tout ce qui tourne autour des marchés publics. Enfin, la Brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP) est très active, notamment pour lutter contre les escroqueries réalisées sur les sites de e-commerce.
L'État souhaite particulièrement lutter contre la fraude fiscale. C'est vous, au Château des rentiers, qui traitez ces affaires. Comment travaillez-vous ?
Cela peut être extrêmement compliqué de remonter les sociétés-écrans, les flux financiers, etc. Mais on est extrêmement forts, ou en tout cas extrêmement déterminés (rires) ! On ne recherche pas, comme sur une scène de crime, des traces de sang ou d'ADN. On partira presque toujours de la documentation. Tout est dans le papier, dans l'écrit, ou dans les échanges électroniques que l'on récupère lors de perquisitions. Évidemment, encore faut-il trouver ces documents. Mais nous avons de nombreux moyens à notre disposition. Je peux aller chez vous, et si vous avez détruit vos relevés de compte bancaire, j'irai à la banque, qui, elle, a une obligation de les conserver un certain nombre d'années. On va finir par savoir que, régulièrement, vous versez tant d'euros à une personne, que l'on va aller voir à son tour. Et ainsi de suite. C'est très schématique et réducteur, mais cela fonctionne un peu de cette façon. D'où l'argent est-il parti ? Par qui est-il passé ? Où et comment ? Il faut essayer d'y voir clair dans la nébuleuse des montages complexes de sociétés sous-traitantes, alliées ou qui font partie de holdings installées à l'étranger dans des paradis fiscaux. Ce travail est purement économique et financier. On a également des brigades qui vont faire des surveillances, des planques, des écoutes téléphoniques, des interpellations dans la rue et à domicile, et agir comme on pourrait le faire en matière criminelle.
La lutte contre les fraudes sociales occupe également une grande partie de vos activités...
L'État a pris doublement conscience qu'il y avait du pillage. Il a compris que lutter contre la fraude fiscale lui permettrait de faire rentrer des sous dans les caisses. Mais il faut également agir sur le terrain de la fraude sociale. Ce sont des gens qui bénéficient de prestations auxquelles ils n'auraient pas droit et qui profitent un peu des faiblesses de notre système de contrôle. Il s'agit par exemple de remboursements fictifs ou de primes à l'emploi versées sur la base de faux dossiers. C'est une multitude de petits cas qui font de gros dégâts. C'est le pharmacien ou la pharmacienne qui va surfacturer, qui va utiliser la carte du client sans qu'il le sache pour se faire rembourser des médicaments qui n'ont pas été délivrés. Le préjudice peut monter facilement à plusieurs centaines de milliers d'euros. C'est également le médecin qui, quand on regarde ce qu'il a déclaré, aurait dû facturer 48 heures dans la journée pour percevoir ce qu'il a perçu. Pour que nous puissions agir, il nous faut un signalement de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM). Elle a elle-même mis en place des outils pour détecter ce genre de cas.
Et concernant les fraudes informatiques, qui permettent notamment de réaliser ces escroqueries en tout genre ?
La BEFTI a été créée pour ça. On a déjà constaté qu'on pouvait voler énormément de données sur Internet, ne serait-ce qu'en allant les recueillir sur les comptes Facebook. Les escrocs prennent le nom, le domicile, la date de naissance de quelqu'un. Et à partir de là, ils tentent de créer de faux dossiers de crédit. Ils reçoivent un premier versement dont ils se servent immédiatement pour passer une grosse commande. Ils se font livrer la marchandise et ils disparaissent parce que, techniquement, ils n'ont aucune existence. C'est pour cela que nous sommes en contact constant avec tous les organismes bancaires. Nous échangeons de l'information, du savoir. Les hackers plus expérimentés peuvent également s'introduire dans les systèmes de traitement automatique de données (STAD) ou s'arrangent pour déclencher des ordres de virement sur un compte constitué ailleurs à l'étranger, sous une fausse identité.
Et arrivez-vous à les retrouver ?
Il y a en Israël des individus identifiés et localisés. Certains ont la double nationalité. Pour l'instant, on essaie de demander à la justice israélienne de mettre fin à leurs agissements. Sans succès. Cela constitue quelque chose de véritablement insupportable. Imaginez : vous appelez une société et vous vous faites passer pour le P-DG d'une entreprise partenaire. Vous vous arrangez pour tomber sur la deuxième comptable le vendredi soir à 18 heures, quand elle est toute seule et que son supérieur n'est plus là. Vous dites que vous êtes en train de racheter une société étrangère chinoise et qu'il vous faut immédiatement pouvoir dégager un million d'euros à virer immédiatement sur un compte dont vous fournissez les coordonnées. C'est à la fois simple et complexe. Il faut avoir un culot et un bagou assez hallucinant. Il faut connaître le nom du P-DG, son agenda, ses habitudes...
Estimez-vous avoir les moyens nécessaires pour accomplir votre tâche ?
On a toujours la tentation de dire que, si on avait plus, on ferait plus et mieux. C'est évident. Mais la direction de la police judiciaire, en tout cas celle que je connais, c'est-à-dire celle de Christian Flaesch, a toujours eu à coeur de maintenir la capacité opérationnelle de la sous-direction des affaires économiques et financières. Si les moyens ont baissé, ils n'ont pas baissé plus qu'ailleurs. Chaque année, Tracfin (la cellule de Bercy chargée de lutter contre le blanchiment, NDLR) annonce une augmentation du nombre de ses signalements. Mais encore faut-il que, derrière, nous ayons au Château des rentiers les effectifs nécessaires pour traiter ces affaires. C'est la même chose au parquet : s'il n'y a pas assez de substituts pour soutenir les dossiers et l'accusation, on est beaucoup moins efficaces. Soyons clairs : les enquêtes qui doivent aboutir aboutissent. Mais il y a parfois des enquêtes qui nous arrivent avec un certain retard. Nous signaler des faits de travail dissimulé alors que les chantiers ont déjà disparu depuis un an ou deux et que les sociétés mises en cause n'existent plus, cela ne représente qu'un intérêt très limité. On va devoir identifier les sociétés, retrouver les personnes qui pour la plupart étaient en situation irrégulière et étaient payées au noir. Cela prend du temps pour un résultat qui est très incertain.
Et que peut-on faire de plus ?
Selon moi, il faut vraiment prendre l'enquête par les deux bouts. Il faut arrêter les voyous, mais également capter le patrimoine qu'ils ont constitué au fil des années. Nous devons récupérer l'argent qui provient de ces escroqueries et de ces malversations. Quelque part, la peine, la condamnation, ne suffit pas à réparer le préjudice causé à la société
Pourquoi la comète Ison est si exceptionnelle
Alain Doressoundiram, astrophysicien à l'Observatoire de Paris, nous dit tout sur ce qui est annoncé depuis des mois comme l'événement astronomique de l'année.
La comète Ison, qui s'approche de plus en plus du Soleil, est annoncée depuis plus d'un an comme l'événement astronomique de l'année. Qu'en sera-t-il réellement ? Va-t-elle illuminer le ciel de novembre de mille feux ? Alain Doressoundiram, astrophysicien à l'Observatoire de Paris, spécialiste des petits corps du système solaire, a éclairé la lanterne du Point.fr.
Le Point.fr : Pourquoi Ison suscite-t-elle autant d'intérêt ?
Alain Doressoundiram : Il faut savoir qu'une comète, c'est un noyau de glace mélangée avec de la poussière. Et au fur et à mesure de ses passages répétés autour du Soleil, il se forme à sa surface une sorte de croûte qui fait qu'elle n'est plus active à 100 %. En se réchauffant à proximité de l'astre, la glace (de la glace d'eau pour l'essentiel, mais aussi de la glace de gaz carbonique, de dioxyde de carbone, de méthane, etc.) va se sublimer, c'est-à-dire passer directement de l'état solide à l'état gazeux, emportant au passage des poussières. Toutefois, les plus gros morceaux de roche vont rester et constituer progressivement une croûte de plus en plus épaisse qui va, peu à peu, l'obstruer et empêcher que la glace qui se trouve en dessous ne dégaze. Dans le cas d'Ison, il s'agit d'un corps que l'on ne connaissait pas avant et qui n'est jamais passé à proximité du Soleil. Cette croûte n'existe donc pas encore et elle devrait être active à 100 %. Ainsi pourrait-elle être plus spectaculaire qu'une plus grande comète qui n'aurait plus que 10 % de sa surface active, comme la comète de Halley par exemple. D'autre part, Ison va vraiment s'approcher très près du Soleil, et c'est quelque chose d'assez rare. Le 28 novembre prochain, lorsqu'elle aura atteint son périhélie (point le plus proche du Soleil), elle sera à seulement 1,2 million de kilomètres de la surface de notre étoile. À titre de comparaison, le Soleil lui-même fait 1,4 million de kilomètres de diamètre et la distance Terre-Soleil est d'environ 150 millions de kilomètres. Il s'agit donc d'un frôlement !
Il ne s'agit pas d'une science exacte, et dans cette affaire, il a une part d'effet d'annonce, notamment de la part de la Nasa. En vérité, on ne sait pas comment Ison va se comporter. Il se pourrait qu'elle se désintègre très vite en petits morceaux. C'est arrivé plusieurs fois, car les comètes sont très friables, bien plus que les astéroïdes. Or, le Soleil exerce, par la gravitation, de puissantes forces de marée sur les corps. Pour comprendre, il suffit de penser que, quand la Lune, si petite soit-elle, tourne autour de la Terre, non seulement elle est à l'origine des marées océaniques, mais elle étire également la partie solide de la planète qui s'élève d'environ 30 centimètres. Imaginez cela à l'échelle du Soleil ! C'est ce que nous redoutons le plus, nous scientifiques, qu'elle se disloque avant que l'on puisse l'observer à son périhélie. D'autre part, plus on avance dans le temps, plus les prévisions concernant Ison vont à la baisse. Elle ne sera vraisemblablement pas aussi spectaculaire qu'on le pensait, tout en restant assez exceptionnelle. Sa magnitude, c'est-à-dire la mesure de sa brillance, telle qu'elle a été estimée, a été réduite au moins d'un facteur deux. On pensait à l'origine qu'elle serait d'environ - 8, c'est-à-dire un peu plus faible que celle de la pleine lune (- 12) et plus élevée que celle de la plus brillante des étoiles, Vénus (- 4). À noter que plus le chiffre est négatif, plus l'objet est brillant. Ainsi le soleil a-t-il une magnitude de - 26. Aujourd'hui, on pense que la magnitude d'Ison tournera autour de - 4, comme celle de Vénus en somme.
Comment parvient-on à déterminer la magnitude d'un tel corps ?
Les chercheurs ne disposent que de quelques modèles inspirés des comètes que l'on connaît déjà pour l'évaluer. Si vous prenez une grosse boule de glace et que vous l'approchez d'une flamme, on peut se dire que tout va fondre et se vaporiser. Mais c'est loin d'être aussi clair que cela. Parfois, il y a des zones qui chauffent moins bien. Parfois, la comète est plus petite que l'on pensait. Parfois, c'est la proportion entre glace et poussières qui n'est pas celle que l'on attendait. Et dès lors que la composition va être légèrement différente, les prévisions vont varier à la baisse ou à la hausse. Car ce n'est évidemment pas la vapeur d'eau qui s'échappe de la comète qui produit la lumière que l'on voit, mais bien la lumière du Soleil qui se réfléchit sur les poussières que la glace entraîne avec elle en se sublimant. Un peu comme dans une salle obscure où on allumerait tout à coup une torche en faisant apparaître des centaines de petits grains de poussière dans le faisceau lumineux.
De quelles données dispose-t-on actuellement sur Ison ?
Le télescope spatial le plus puissant en service actuellement, Hubble, a tenté de l'observer, mais il n'est pas parvenu à déterminer sa taille. Tout ce que l'on sait est qu'elle n'excède pas 4 kilomètres de diamètre. On pense qu'elle mesure entre quelques centaines de mètres et quelques kilomètres. Ce qui n'est pas très précis. Par ailleurs, on sait également, de par sa trajectoire, qu'elle provient du nuage d'Oort, l'un des deux réservoirs de comètes connus, situé aux confins du système solaire, à des milliards de milliards de kilomètres. Il en existe un autre, un peu plus proche, qui forme une sorte de ceinture, la ceinture de Kuiper, juste derrière la lointaine Neptune.
D'un point de vue scientifique, que peut apporter Ison ?
C'est une aubaine pour les scientifiques, car on va pouvoir exploiter le fait que cette comète s'approche très près du Soleil pour voir dégazer des éléments que l'on n'avait jamais pu voir avant. Parce que, ce que l'on peut voir d'une comète, c'est uniquement les éléments qui sont vaporisés. On espère ainsi observer la sublimation d'éléments réfractaires, comme des métaux, qui ne fondent qu'à très haute température. C'est ce que je prévois moi-même de faire, avec des collègues, depuis un télescope franco-italien basé aux îles Canaries. L'objectif est d'en apprendre plus sur les comètes qui sont la mémoire du système solaire. Car ces corps primitifs sont là depuis bien avant la naissance de la Terre. Ils ont été les témoins de la naissance des planètes. De plus, elles sont très riches en eau et en tout un tas de composés organiques complexes, comme les acides aminés, qui sont à la base de la chimie du vivant. De là vient aussi l'excitation que suscitent les comètes. Il se pourrait bien que ce soient elles qui aient apporté au moins une partie des éléments nécessaires à l'apparition de la vie sur Terre. C'est du moins l'un des scénarios possibles.
Et nous, comment pourrons-nous nous délecter du spectacle s'il se produit ?
Pour l'observer à l'oeil nu, il faudra s'y prendre quelques jours, voire quelques heures, avant le 28 novembre. Elle sera alors visible à proximité du Soleil, uniquement au moment du coucher et du lever de celui-ci. En ce moment, on peut la voir de nuit, mais sa magnitude est encore faible et on ne peut pas la repérer sans télescope
Libellés :
Propos recueillis par CHLOÉ DURAND-PARENTI
L’affolante retraite
L’affolante retraite
Hollande, Ayrault, Moscovici, tous savaient que la limite du supportable était atteinte. Ils ont pourtant continué. Avant de se replier devant l’explosion.
C’était le lendemain de la rentrée du gouvernement, le mardi 20 août, il y a à peine plus de deux mois. Le ministre des Finances, Pierre Moscovici, invité de la matinale de France Inter, déclare : « Je suis très sensible au ras-le-bol fiscal des Français. » Dans le prochain budget, ajoute-t-il, « les économies doivent être prioritaires, les prélèvements doivent être aussi peu importants, aussi faibles que possible ». Pour le confirmer, le 15 septembre, sur TF1, le président de la République enchaîne sur les propos de Moscovici : « En deux ans, dit-il, les Français, entreprises et particuliers, ont eu à supporter 60 milliards d’euros d’impôts supplémentaires », et il conclut : « C’est beaucoup, donc c’est trop. » De l’Élysée à Bercy, le gouvernement est bien sur la même ligne.
Présenté le 25 septembre en Conseil des ministres avant d’être discuté au Parlement, le projet de loi de finances en portera-t-il la marque ? Les hausses de prélèvements « aussi faibles que possible » atteignent 6 milliards de plus ; de nouvelles hausses qui interviennent alors que 1,2 à 1,6 million de contribuables, jusque-là exonérés de l’impôt sur le revenu, doivent le payer (avec la taxe d’habitation) et que sont reçus les avis d’impôt et de taxes foncières pour des impôts votés il y a un an. Quand le premier ministre parle de « pause fiscale » en 2014 (c’est déjà lui qui, en septembre 2012, avait expliqué que neuf Français sur dix ne seraient pas concernés par les hausses d’impôts réservées « aux riches »), le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, doit corriger : la pause, ce sera pour 2015. Voilà le crédit de l’État fortement entamé dans l’opinion.
Nouvel épisode, l’affaire Leonarda tout juste retombée, lorsque est discutée à l’Assemblée la loi de financement de la Sécurité sociale. Son article 8 prévoit de surtaxer à 15,5 % au titre des prélèvements sociaux les produits d’épargne les plus populaires du bas de laine des Français (assurance vie, plans d’épargne, etc. — voir page 38). Cet article vient en discussion le mercredi 23 octobre après-midi. Aux députés UMP présents, Bernard Accoyer et Julien Aubert en tête, qui mettent en garde l’exécutif, parce que trop c’est trop, que l’épargne est le produit d’un travail déjà taxé, que la rétroactivité est un scandale, que l’on devrait redouter la colère des Français, Bernard Cazeneuve réplique, immuable : c’est la faute de la droite. Il fait voter par les socialistes en bloc l’article 8. Le lendemain matin, sur LCI, le président des Jeunes socialistes, Thierry Marchal-Beck, assure : « De toute façon, il y a trop d’épargne dans ce pays. »
C’est en effet ce que comprend l’opinion. Les rapports des préfets, les appels reçus par les élus sont unanimes : après le vent de folie de l’affaire Leonarda se lève une nouvelle tempête, fiscale celle-là : « Ils sont devenus fous. » Ce que Jean-François Copé traduit en une formule (le Figaro du 28 octobre) : « Une fissure gigantesque s’est ouverte dans le consentement à l’impôt. » Bernard Cazeneuve, si sûr de lui jusque-là, a dû renoncer, le samedi 26, penaud, à une partie des taxes de l’article 8. Le lendemain, Moscovici essaie de “rattraper le coup” en expliquant, sur Europe 1 et iTélé : « Le cap, c’est bien de faire en sorte que l’épargne des Français, qui est abondante, demeure protégée et qu’elle soit orientée vers l’investissement… » Qui peut croire que l’épargne est “protégée” ? La confiance se volatilise. Lui-même l’avait affirmé d’ailleurs : au moment où la reprise s’annonce, le problème, c’est la confiance. Cette équipe, sous l’absence d’autorité de son chef, aura tout fait pour la ruiner.
Elle le devra à son parti pris idéologique, un piège dont elle ne saura pas se sortir. Le cas de la taxation des produits d’épargne pour financer nos dépenses sociales en est un bon exemple. Entre 2011 et 2013, le déficit de nos régimes sociaux s’est réduit de 21 à 16,2 milliards, soit de 4,8 milliards. Sur quoi ? La maîtrise des dépenses de pharmacie et la baisse des arrêts maladie. On pouvait continuer. Valeurs actuelles mettait le doigt (notre numéro du 3 octobre) sur l’ampleur de la fraude sociale : entre 15 et 20 milliards. Au lieu de quoi, et pour faire le contraire de la droite sous Sarkozy, la gauche a ajouté des jours de carence pour les arrêts maladie, a fait repartir à la hausse l’aide médicale destinée aux étrangers sans papiers (son coût, 600 millions, représente le montant des recettes attendues de la surtaxation de l’épargne) ; elle s’est privée de la TVA sociale, de l’allongement de la durée du travail et perpétue ainsi la facture sociale la plus élevée d’Europe. À coups d’impôts, de cotisations, de taxes et de surtaxes. Coincée par la révolte, elle a choisi de battre en retraite. C’est la seule chose qu’elle fasse bien.
P.-S. J’aurai le plaisir de participer à l’Après-midi du Livre organisée par les Écrivains combattants, le samedi 16 novembre, en l’hôtel national des Invalides, dans les salons du gouverneur (de 14 à 19 heures).
Nous sommes tous des Bretons
Nous sommes tous des Bretons
Ce qui se passe actuellement sur les routes du Finistère n’a rien de commun avec les traditionnelles manifestations agricoles. Bernard Poignant, le maire de Quimper, qui dispose d’un bureau à l’Élysée, le sait mieux que quiconque. C’est bien connu, les agriculteurs bretons ont la réputation de savoir se faire entendre quand il le faut. À tel point que la seule fois où le général de Gaulle a été réveillé, alors qu’il était chef de l’État, fut lorsqu’une poignée d’agriculteurs enfoncèrent les grilles de la sous-préfecture de Morlaix. Les pêcheurs bretons savent aussi se montrer turbulents lorsque leurs intérêts vitaux sont menacés. Mais là, c’est autre chose. Il s’agit de toute une région qui se mobilise contre cet absurde projet d’écotaxe qui devait frapper tous les transports par camion de 3,5 tonnes et plus sur les routes nationales françaises à partir du 1er janvier prochain. C’est-à-dire qu’un fermier qui engraisse des poulets aurait dû payer plus cher pour que ses gallinacés soient transportés à l’abattoir. Ensuite, les morceaux de volaille emballés en barquettes auraient été à nouveau taxés lors de leur transfert vers les dépôts régionaux des grands distributeurs. Avant d’être taxés une troisième fois pour rejoindre les grandes surfaces ou les supérettes pour y être vendus au particulier. Si l’écotaxe avait été maintenue, le blanc de poulet venant d’une ferme bretonne aurait été taxé trois fois, quand celui débarquant en avion d’Allemagne ou des Pays-Bas ne l’était qu’une seule fois. Mais il ne faut pas croire que la suspension de l’écotaxe décidée mardi par Jean-Marc Ayrault va calmer les esprits.
Cette fronde qui monte depuis quelques semaines aux quatre coins de la Bretagne a d’abord le goût d’une jacquerie fiscale, en visant un impôt qui frappe non pas les riches ou les pauvres, mais une région où la vie est plus compliquée qu’ailleurs. C’est pour cela que face aux CRS se trouvaient des agriculteurs, mais aussi des ouvriers, des patrons, des artisans ou des syndicalistes, et des électeurs de droite comme de gauche. Elle a pris d’autant plus d’ampleur qu’elle s’est développée au moment précis où l’un des principaux abattoirs locaux, à Lampaul-Guimiliau dans le Finistère, a dû mettre la clé sous la porte, laissant sur le tapis 889 employés. Mais les manifestants qui se sont fait remarquer sur les routes nationales samedi dernier, avant de recommencer à Quimper en cette fin de semaine, voulaient surtout marquer leur colère à l’égard de ces mesures absurdes décidées depuis Paris, sans tenir compte des spécificités locales, des conséquences sur l’emploi et sur la vie quotidienne. Ils en ont marre de payer pour avoir le seul tort d’être éloignés du pouvoir. Ils sont les représentants modèles de cette France des “invisibles” qui essaie de s’en sortir sans rien demander à personne, en formant seulement le voeu qu’on la laisse tranquille. Et ils sont écoeurés que, en réponse à leur cri de désespoir, on leur envoie des bataillons de gendarmes mobiles, pendant que le président de la République gère le problème des clubs de football.
Ce sentiment de ras-le-bol fiscal, d’autisme présidentiel et d’exaspération à l’égard de Bruxelles n’est pas le fait que des Bretons, même s’ils sont réputés avoir la tête dure. Mais qu’ils aient voté en faveur de François Hollande ou qu’ils soient proches de la démocratie chrétienne, très présente en Bretagne, ils ont tous un frère, un cousin, un proche qui est un ouvrier frappé par les plans sociaux, un agriculteur qui n’arrive plus à s’en sortir, un pêcheur excédé par les normes européennes sur les mailles des filets, un petit patron qui ne parvient plus à joindre les deux bouts, un cadre pressuré par le fisc ou un retraité dont l’assurance vie souscrite il y a quinze ans va être ratiboisée par un prélèvement inique. À travers ces Bretons coiffés d’un bonnet rouge, la France des invisibles a maintenant un visage. Elle a aussi une formidable énergie : celle du désespoir. Le même désespoir que ressentent la plupart des Français à la suite de dix-huit mois de gouvernement socialiste. Après des mesures prises sans concertation ni cohérence, des actes en contradiction permanente avec les grandes déclarations et des promesses systématiquement reniées ou reportées. Plutôt que de voir François Hollande passer des heures à gérer le sort d’une Rom dont les parents étaient des fraudeurs, les Français aimeraient bien avoir enfin un président qui s’intéresse à leur sort. C’est parce que ce que vit actuellement la Bretagne est un condensé de tous les errements de ce gouvernement que les Français se sentent un peu bretons depuis quelques jours.
Standard & Poor's dégrade la note de la France, Moscovici conteste
L'agence de notation S&P annonce ce vendredi avoir décidé d'abaisser d'un cran, de AA+ à AA, la note à long terme de la France, jugeant que les réformes de François Hollande n'auront pas les effets escomptés tant les marges de manœuvre sont étroites. "S&P" frappe de nouveau la France. L'agence de notation a décidé d'abaisser d'un cran la note qu'elle attribue à la dette souveraine du pays. Celle-ci passe de AA+ à AA avec une perspective "stable".
S&P ne croît pas une inversion réelle de la courbe du chômage avant 2016
Pour elle, l'exécutif à les mains liées. Le "manque de marge de manœuvre budgétaire" du gouvernement notamment pour augmenter ses recettes et "les mesures de politique économique mises en œuvre" depuis la dernière confirmation de sa précédente notation le 23 novembre 2012 ne permettront pas de faire baisser le chômage sous la barre des 10% avant 2016.
L'agence indique en outre:
"Nous pensons également que la faible croissance économique limite la capacité du gouvernement à consolider le redressement des finances publiques".
Elle place le pays en perspective "stable", précisant que "Les facteurs de risques pesant sur la qualité de crédit de la France s'équilibrent". Sa note a une chance sur trois d'être relevée d'ici deux ans.
Bercy se défend
Pierre Moscovici déclare "prendre acte" de cette décision, et la "regrette", dans un communiqué diffusé quelques minutes après cette annonce. Aux critiques visant directement son action le ministre de l'Economie répond en affirmant déplorer "les jugements critiques et inexacts portés par l'agence de notation Standard and Poor's". Il détaille:
le gouvernement a mis en œuvre au cours des dix-huit mois écoulés des réformes d'envergure pour redresser l'économie du pays, ses finances publiques, et sa compétitivité, grâce à une méthode fondée sur l'écoute et le dialogue.
Le ministre cite notamment le Pacte pour la croissance, la compétitivité et l'emploi, la loi sur la "sécurisation de l'emploi", la réforme des retraites ou encore la création de la Banque publique d'investissement. "Jamais un gouvernement n'avait conduit autant de réformes en un temps si court, et dans un contexte conjoncturel aussi difficile", affirme-t-il.
"Bataille perdue"
Début 2012, l'agence avait fait perdre son Triple A à la France. A l'époque candidat à l'élection présidentielle, François Hollande avait jugé que cette décision représentait une "bataille perdue" pour son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.
JAMAIS LA MAUVAISE FOI N'A BATTU AUTANT
DE RECORDS QUE SOUS CE GOUVERNEMENT.
Grèce: saison touristique 2013 "exceptionnelle" selon les professionnels
La hausse de 13,7% des revenus de l'industrie touristique grecque sur les huit premiers mois de l'année 2013 confirme le succès "exceptionnel" de la Grèce auprès des visiteurs étrangers cette saison, ont indiqué jeudi les professionnels du secteur.Ces derniers ont encore révisé leurs estimations à la hausse tablant désormais sur 17,5 millions de visiteurs d'ici la fin de l'année contre un objectif initial de 17 millions, un record historique, selon un communiqué de l'association "Marketing Greece" créée récemment pour promouvoir le tourisme national.
"L'industrie touristique grecque connaît une croissance vigoureuse et est le moteur de la reprise économique du pays", affirme le communiqué.
La hausse de 13,7% des recettes de l'industrie touristique entre janvier et août 2013, par rapport à la même période de l'année précédente, a été le principale contributeur du redressement de la balance des opérations courantes qui a affiché un excédent de 1,6 milliard d'euros entre janvier et août contre un déficit de 3,7 milliards en 2012, selon des chiffres de la Banque de Grèce.
Selon ces chiffres, le nombre d'arrivées de visiteurs étrangers en Grèce a augmenté de 14,7% sur la période janvier-août 2013.
Les professionnels du tourisme enregistrent d'ores et déjà une hausse de 10% des réservations pour l'année 2014, selon "Marketing Greece" qui affiche un objectif de "22 à 24 millions" de touristes en Grèce en 2021.
La Grèce, qui est plongée dans une sixième année de récession et un taux de chômage record de presque 28%, estime qu'elle retrouvera le chemin de la croissance en 2014 avec une hausse du PIB de 0,6%, selon l'avant-projet de budget présenté début octobre.
"L'industrie touristique grecque connaît une croissance vigoureuse et est le moteur de la reprise économique du pays", affirme le communiqué.
La hausse de 13,7% des recettes de l'industrie touristique entre janvier et août 2013, par rapport à la même période de l'année précédente, a été le principale contributeur du redressement de la balance des opérations courantes qui a affiché un excédent de 1,6 milliard d'euros entre janvier et août contre un déficit de 3,7 milliards en 2012, selon des chiffres de la Banque de Grèce.
Selon ces chiffres, le nombre d'arrivées de visiteurs étrangers en Grèce a augmenté de 14,7% sur la période janvier-août 2013.
Les professionnels du tourisme enregistrent d'ores et déjà une hausse de 10% des réservations pour l'année 2014, selon "Marketing Greece" qui affiche un objectif de "22 à 24 millions" de touristes en Grèce en 2021.
La Grèce, qui est plongée dans une sixième année de récession et un taux de chômage record de presque 28%, estime qu'elle retrouvera le chemin de la croissance en 2014 avec une hausse du PIB de 0,6%, selon l'avant-projet de budget présenté début octobre.
Les manifestants grecs forcent les officiels de la troïka à s'échapper par les issues de secours
En Grèce, le travail des officiels de la troïka du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Centrale Européenne (BCE) et de la Commission Européenne devient de plus en plus sportif, rapporte le Wall Street Journal.
Lorsqu’ils se sont rendus au ministère des Finances grec à Athènes mardi dernier, ils ont été accueillis par les cris de colère de plusieurs douzaines de femmes de ménage des services publics qui s’étaient rassemblées devant le ministère pour manifester contre les coupes budgétaires et les suppressions de postes correspondantes.
Après une réunion de près de deux heures, il a été jugé plus prudent de faire sortir les officiels de la troïka par l’issue de secours, qui menait à un garage au sous-sol, pour éviter l’entrée principale, jugée trop risquée. Leurs gardes du corps avaient préalablement inspecté cette échappatoire.
On ignore si le rassemblement des femmes de ménage en colère est la cause réelle de cette retraite forcée, ou s’ils ont eu connaissance d’une menace d’un autre ordre.
La journée avait déjà mal commencé pour Poul Thomsen, qui dirige l’équipe du FMI, puisqu’à son arrivée au ministère des Finances, sa voiture avait été bombardée par une poignée de pièces de monnaie qui avait été lancée par un homme qui avait ensuite été embarqué par la police.
Au cours de leurs venues précédentes dans la capitale grecque, les officiels de la troïka n’avaient jamais été confrontés à des menaces sérieuses, et leurs visites n’avaient jamais fait l’objet de renforcement des services de sécurité. Les badauds pouvaient les voir entrer et sortir librement des différents endroits où les réunions pouvaient avoir lieu.
En octobre 2012, ils avaient ainsi été accueillis par des membres du syndicat des employés municipaux qui manifestaient devant le KEDE (L’Union centrale des Municipalités). L’entrée des bureaux avait été bloquée par des poubelles renversées, et ils avaient été hués par des manifestants tandis que des employés municipaux les poursuivaient en leur jetant des projectiles divers tels que des bouteilles d’eau. Une des officielle de la Troïka avait même jugé bon d’aller se refugier dans une librairie voisine.
|
Pourquoi les hommes n'ont pas à se voiler?
Inscription à :
Articles (Atom)