jeudi 3 mai 2012
62% des Français craignent de connaître une situation "à la grecque" !
Ils n'étaient que 49% au mois de février... En mai,
62% des Français disent craindre de connaître la même situation
économique que la Grèce ou l'Espagne dans les mois à venir, selon un
sondage Ifop pour le site Atlantico.
Les électeurs du Front
national sont les plus inquiets, puisque 83% d'entre eux anticipent un
scénario "à la grecque" pour la France. Le pourcentage est de 67% chez
les électeurs de François Bayrou, ce qui s'explique notament par le fait
qu'il s'agit d'un thème central du candidat du MoDem, selon l'Ifop. Les
électeurs de Jean-Luc Mélenchon arrivent juste derrière (65%), alors
que le candidat du Front de gauche a dénoncé tout au long de sa campagne
"les ravages" provoqués par les marchés financiers.
Voici ce que n'a pas dit François Hollande hier. Tout est vrai. Vous pouvez lire les liens pour vérifier les informations données.
Les Français, ces «losers»
Pourquoi un nombre si impressionnant d'électeurs sont-ils séduits
par les thèses effrayantes d'une Marine Le Pen ou d'un Jean-Luc
Mélenchon? La réponse est peut-être dans la «haine de soi» que développe
le pays.
Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen aujourd'hui à la Cour des comptes, et l'un des rares Mario Monti français possibles, a une explication lumineuse de ce déni de la réalité. C'est vrai, dit-il, les Français ne veulent pas entendre les candidats dire la vérité. Quand Nicolas Sarkozy a commencé à évoquer la nécessité de s'inspirer du modèle allemand, il a baissé dans les sondages. Sa remontée coïncide avec son abandon des thèmes économiques.
Racontez-nous des histoires
A l'inverse, un nombre impressionnant de nos compatriotes sont attirés par les solutions économiques terrifiantes d'une Marine Le Pen, ou celles de pure nostalgie d'un Jean-Luc Mélenchon. L'une isolerait géographiquement la France, rétrécissement ultranationaliste; l'autre nous isolerait historiquement dans un passé mythique, rétrécissement intellectuel.Mais pourquoi ça marche? Pourquoi ces sottises trouvent-elles crédit?
A cause d'«une haine de soi», nous dit Bourlanges. «Les Français se sentent losers.» Une majorité redoute la mondialisation, selon un récent sondage de l'institut CSA [PDF] et craint «un déclassement du pays dans le concert des nations». Contre toute vraisemblance, ces sondés voient même le Mexique ou le Nigeria dépasser bientôt la France! Dès lors, cachez cette affreuse réalité du déclin! Parlez-nous d'autre chose. Racontez-nous des histoires, inventez des utopies, présentez-nous des solutions magiques. Et, surtout –la presse adore!– soyez bon tribun!
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Car au fond d'eux-mêmes, nos compatriotes ne sont pas idiots. Ils savent très bien ce qu'il en est de la situation, ils n'ignorent pas que le pays doit donner un gigantesque coup de rein, que la dette impose des efforts et que l'Etat ne peut pas tout. Dès lors, «comme des enfants qui en veulent à leurs parents d'être trop laxistes, poursuit Jean-Louis Bourlanges, ils reprochent aux candidats de leur dire ce qu'ils veulent entendre».
Voilà pourquoi la campagne est si mauvaise: les Français veulent des fadaises, les candidats leur disent des fadaises et les Français leur en veulent de dire des fadaises.
Comment un peuple guérit-il d'une telle haine de soi? On ne sait. Dans ce cas, peut-être faudrait-il faire appel, non pas à un Super Mario Monti, mais au docteur Sigmund, pour écouter les Français et leur faire remonter à la conscience «que, si, ils peuvent y arriver, que la mondialisation n'est pas cette atrocité, au contraire c'est une chance, que l'avenir peut être meilleur, que la France a plein d'atouts, que leurs enfants vivront mieux qu'eux».
Un réveil possible?
Les candidats, eux, ont renoncé à la vérité. C'est grave car ils laissent prospérer le discours économique maladif d'une Le Pen, d'un Mélenchon ou d'un Cheminade, qui dit exactement comme le Front de gauche avec, en plus, la promesse du «Spoutnik pour tous». La presse, qui aime les histoires et les laisse dire, n'est pas non plus exempte de reproches.Il y a, hélas, deux conséquences possibles à l'issue du scrutin. La première est la profonde dépression du pays. Plongeon morbide. Les éléments de dynamisme qui sont encore là vont fuir à Londres, à Shanghai ou à Melbourne. Croissance zéro, chômage en hausse, la spirale de la déprime ira vite et, mois après mois, elle grossira les voix de la pensée magique. L'autre issue possible est la violence. Nicolas Sarkozy réélu risque de voir le combat contre lui se déplacer dans la rue. Haine de soi, haine de lui. François Hollande n'a pas l'avenir plus rose. Il n'aura pas à choisir entre la Bastille et la City. La dette a voté: ce sera la City. Il devra imposer à son puissant allié d'extrême gauche d'aller dans le sens churchillien, à l'opposé des fadaises. Ça se passera mal.
On exagère? Espérons-le. Peut-être que les Français aiment tout simplement rêver pendant les élections. Ensuite, ils se réveillent et se secouent. C'est possible. Après tout, ils ne sont pas tous si losers.
Grèce: la percée d'Aube dorée, reflet du crépuscule des partis
Depuis qu'il a commencé à percer dans les sondages, il y a quelques mois, il essaye de maquiller sa vraie identité au grand public car, en Grèce, la mémoire des événements de la Seconde Guerre mondiale est toujours vivante, et la forte résistance que les nazis ont dû essuyer pendant leur «séjour» dans le pays reste une fierté nationale. Et donc un obstacle électoral.
Mais le passé récent de l’Aube Dorée laisse des traces. Comme la une de leur magazine du mois de juin 2007, qui ne semblait pas trop hostile à Adolf Hitler…
Ou le salut nazi que le leader du parti a fait devant les caméras pendant une réunion du conseil municipal de la ville d’Athènes en 2009, habitude que ses militants ont appris aussi à pratiquer devant lui.
Sans oublier les attaques au couteau sur des immigrés dans la rue ou les altercations violentes avec des groupes d’extrême gauche. Le numéro deux du parti se trouve d’ailleurs emprisonné pour coups et blessures et tentative de meurtre contre un jeune étudiant, militant d’un parti de la gauche radicale.
Toujours considéré comme un groupuscule
Les sondeurs grecs sont unanimes: «Sauf coup de théâtre et surprise générale, ils feront partie du prochain Parlement. Ils sont crédités de 4% à 6% de votes», alors que la loi électorale prévoit un minimum de 3% du total national des voix pour permettre à un parti de gagner des sièges à l’Assemblée nationale. L’étonnement, même du côté des sondeurs, est grand, car Aube dorée a toujours été considéré comme un groupuscule d’une centaine de personnes et de quelques centaines de sympathisants. Et ses scores électoraux se mesuraient en milliers de voix dans tout le pays (0,29% en 2009).C’est la crise qui a tout en changé. En 2009, la Grèce n’a plus accès aux marchés pour emprunter. La violence de la récession et la cure d’austérité imposée sont telles —taux de chômage officiel des jeunes de 50%, baisse moyenne des salaires de 22%, un million de chômeurs enregistrés sur une population de onze millions— que la quasi-totalité des Grecs désigne les politiques comme fautifs de la crise qui ronge le pays.
Scandales et corruption ont gangrené l’actualité politique pendant les années précédentes. Les hommes politiques des deux partis ayant gouverné le pays les 30 dernières années (les socialistes du Pasok et le parti de centre-droit Néa Dimokratia) deviennent persona non grata, à tort ou à raison, qu’ils aient été mêlés à des scandales ou pas.
Le chef historique et fondateur de l’Aube Dorée, Nikos Michaloliakos, qui fait preuve d’un flair politique assez développé, est un des premiers à comprendre le climat qui s’installe au sein de la population grecque et décide de se présenter aux élections municipales de 2010 à Athènes. Il réalise un score record avec 5% des voix (et près de 20% dans les quartiers délabrés et défavorisés du centre de la ville) et siège depuis au conseil municipal.
Afflux incontrôlé d'immigrés
À part la crise économique, qui a fait émerger tous les problèmes structurels de l’économie et produit des centaines de milliers de précaires, le pays se trouve face à un autre problème depuis quelques années: l’afflux incontrôlé d’immigrés, notamment en provenance d'Asie, qui doivent passer par la Grèce pour aller en Europe.L’écrasante majorité de ces immigrés n’a pas comme destination la Grèce, mais les réglementations européennes et les traités obligent le pays d’entrée à bloquer le flux vers les autres pays européens… D'autre par, les gouvernements grecs de ces dernières années n’ont suivi aucune politique globale sur le sujet, ni sur la protection des frontières extérieures, ni sur la manière de gérer ce flux migratoire énorme par rapport à la population locale.
Des centaines de milliers de pauvres immigrés sont donc «coincés» à Athènes, sans travail, sans papiers et dans un contexte de crise qui aggrave de manière dramatique leur situation. L’insécurité et la précarité explosent, certains quartiers populaires du centre de la capitale deviennent des ghettos où la prostitution, le trafic de drogue et la délinquance règnent. Les habitants grecs de ces quartiers populaires abandonnés par l’État s’en vont, pour la plupart, mais certains restent, n’ayant pas les moyens de déménager ailleurs.
Actions commando dans les quartiers
C’est là que Michaloliakos saute sur l’occasion et touche le jackpot. L’Aube dorée commence à s’attaquer au problème de l’immigration en utilisant la rhétorique de tous les partis d’extrême droite européens: «La Grèce aux Grecs», «Dehors les étrangers».... Les militants sont quotidiennement sur le terrain, mènent des actions commando envers les passants «bronzés», comme ils les appellent, et organisent des manifestations dans les quartiers les plus défavorisés. Les électeurs de ces quartiers se sentent complètement abandonnés par «les politiciens», comme ils le disent souvent aux caméras des chaînes de télévision: grâce à eux, l’Aube dorée n’est plus un groupuscule, mais devient partie intégrante de l’échiquier politique grec.La confusion de l’électorat, qui pousse une partie de celui-ci à voter pour un parti d’extrême droite néonazi, ne peut être expliquée que par la crise économique et la peur cultivée par les partis d’extrême droite (à part l’Aube Dorée, le LAOS, qui siège déjà au Parlement, est crédité de 3 à 4% dans les sondages). Les médias grecs et les partis politiques, de droite comme de gauche, y ont joué un rôle.
Pour repousser leurs responsabilités sur le déclenchement de la crise, ils ont utilisé une rhétorique et des méthodes de communication souvent démagogiques, voire même populistes. Pendant que les leaders des deux grands partis jouaient la carte pro-européenne des réformes et des accords avec les partenaires de l'Union, certains des élus et cadres de leur partis jouaient la carte du double langage en glissant des phrases telles que «Les Allemands veulent nous voler nos terres», «C’est eux qui nous doivent de l’argent depuis la Seconde Guerre mondiale, pas nous», «N’oublions pas ce qui s’est passé en 1940-45»...
Papandréou a «dépassé Pinochet»
Les partis de l’opposition de gauche ont aussi utilisé une rhétorique extrêmement violente. Le leader du parti radical de Gauche (Syriza, crédité de 10% par les sondages), Alexis Tsipras, a déclaré en mai 2011 que le Premier ministre de l'époque Georges Papandréou avait «dépassé Pinochet ». Il a été aussi le seul leader des partis du Parlement à ne pas condamner clairement les séquestrations et attaques à l’égard d’élus ou de ministres. Un phénomène devenu sport national en Grèce depuis le début de la crise.Même quand des membres de son parti ont été repérés dans des actions, non-violentes il est vrai mais à la limite de la séquestration, envers des ministres et des parlementaires dans des restaurants ou ailleurs, Alexis Tsipras a toujours refusé de les dénoncer. Ces pratiques, comme les visites-surprise dans des meetings d’un élu d’un autre parti, ou les manifestations «improvisées» (avec une bâche et un mégaphone…) devant un restaurant où un ministre déjeune avec des œufs et des yaourts qui «accidentellement» s'écrasent sur la vitrine, n’étaient jamais cautionnées par les partis de gauche ou de droite en Grèce jusqu'à présent. Seulement par l’extrême droite, et cela quelques décennies auparavant, avant la dictature des colonels…
La plupart des médias ont très volontairement suivi et joué le jeu de la démagogie, du populisme et de l’antigermanisme. Eux et les partis politiques n’ont pas vu venir le revers de la médaille : au moment du vote, l’électeur, qu’il soit idéologiquement d’extrême droite, jeune chômeur désespéré ou vieille retraitée du centre d’Athènes qui s’est fait voler trois fois son sac à main dans la rue, va préférer voter pour l'original que pour la mauvaise copie du populiste-extrémiste.
Surtout quand ce discours, et ces méthodes d’action, ne sont plus tabous car il en entend des parcelles à la télévision dans la bouche de journalistes et commentateurs «respectables» et de certains députés de tous les partis du Parlement… Les médias ont beau boycotter l’Aube Dorée pendant la campagne, les partis s’alarmer et lancer des appels à ne pas voter pour lui, leurs responsabilités dans sa percée électorale sont immenses. Il n’y a pas 10% des Grecs qui sont d’extrême droite ou néonazis, ça se saurait…
Les liaisons dangereuses de Mediapart avec le parti socialiste
Mediapart
est-il l’archétype du média indépendant que tente de nous vendre Edwy
Plenel ? Alors que le site d’information a publié à trois jours du
second tour (par pure coïncidence) un document prétendant que la
campagne de Nicolas Sarkozy avait été financée par Mouammar Kadhafi, le
pedigree des fondateurs et financiers du site posent un certain nombre
de questions.
Mais si la proximité inquiétante d’Edwy Plenel avec la gauche et le parti socialiste est connue de longue date, on réalise que les liaisons dangereuses de Mediapart et du Parti socialiste ne s’arrêtent pas au fondateur du site. Loin s’en faut. La quasi-totalité des financiers du site, mais aussi des « amis de Mediapart » (l’association de soutien du site) ont eu à un moment ou l’autre maille à partir avec le PS.
Parmi les principaux actionnaires de Mediapart, on retrouve comme par hasard, Godefroy Beauvallet, un ancien membre du cabinet de Michel Sapin… le plus proche conseiller de François Hollande. Coïncidence ? Hasard ? Poursuivons…
Le président de la société des amis de Mediapart n’est autre que Michel Broué, un ancien trotskyste qui est un très proche de Lionel Jospin et qui a été par la suite et pendant de nombreuses années un militant socialiste. Il a pris une part active aux campagnes présidentielles de Lionel Jospin de 1995 et 2002.
Du côté des financiers de Mediapart, on retrouve quelques noms que les plus naïfs seront sans doute surpris de retrouver chez Mediapart. Notamment Xavier Niel, le milliardaire ultra-libéral et patron de Free, mais aussi Maurice Lévy (l’homme au bonus de 16 millions d’euros).
« J’ose » : ce Fouquet’s de gauche que taisent les médias
Les
médias ont beau nous rabattre les oreilles depuis cinq ans sur la
soirée du Fouquet’s et en faire le pêché originel du Sarkozysme, ils se
montrent beaucoup plus discrets quand il s’agit de couvrir le scandale
de la soirée du « J’ose », où la fine fleure du parti socialiste a
trinqué au champagne dans un ancien sex-shop en compagnie de Dominique
Strauss-Kahn.
Obsedum sexualis |
Seule Ségolène Royal a eu la dignité de s’éclipser en apprenant que « le satyre du Sofitel » était au nombre des convives. Les autres éléphants socialistes n’ont rien trouvé à redire à la présence d’une personnalité politique poursuivie pour viol et proxénétisme aggravé en France et aux Etats-Unis.
Les médias non plus d’ailleurs. Eux qui s’érigeaient encore récemment en témoin de morale pour dénoncer le bling-bling sarkozyen et en répétant ad nauseam les détails de la soirée du Fouquet’s, considèrent en revanche que la soirée des socialistes au « J’ose » est du ressort privé.
Pas grave si le directeur de campagne et le directeur de la communication de François Hollande ont passé une partie de la soirée à siroter du champagne en présence de Dominique Strauss-Kahn. Espérons seulement que l’ancien chouchou du parti socialiste n’a pas croisé au retour la route d’une prostituée… euh pardon… d’une libertine pour reprendre sa terminologie.