lundi 5 mai 2014
SÉCURITÉ ROUTIÈRE ? MON CUL !!
Arrivé à ce stade, il faut savoir se révolter.
Il faut se mobiliser contre de telles pratiques outrancières, qui ne visent que le portefeuilles des conducteurs.
Si vous rencontrez ce genre d'attelage, descendez de votre véhicule et cognez, tapez.
C'est inadmissible.
CES SALAUDS NE MÉRITENT AUCUNE
INDULGENCE, JE SOUTIENDRAI TOUT
CONDUCTEUR QUI LEUR CASSERA
LE GUEULE.
MORT AUX CONS
Des mots pour trois ans
Des mots pour trois ans
Au fond, il n’est pas si difficile de gouverner. Beaucoup surestiment l‘exercice, convaincus de la nécessité d’une vision. En fait, un dictionnaire des synonymes suffit. Ainsi, le terme « inversion » étant usé jusqu’à la corde, on y substitue désormais « retournement » qui a le mérite de sonner neuf. Afin que le Président ne se fatigue pas inutilement, nous lui proposons, en toute modestie, quelques phrases qu’il pourra distiller dans ses confidences. Elles disent la même chose mais en des termes différents, ce qui est l’essentiel : « Le renversement est proche »… « La tendance est au bouleversement »… « L’amélioration est patente »… « La croissance est en mutation »… « Le revirement s’annonce »… Arrêtons là la liste. Cela devrait suffire pour terminer le quinquennat.
Le conte de fées du Président
Le conte de fées du Président
Il était une fois un président-rigolo qui devait gérer un pays ramollo. Il était gai, le président-rigolo : il faisait des blagues, et ça marchait souvent. C’est ainsi qu’il avait dit : « Moi, je vais réenchanter la France. » Les électeurs l’avaient cru, ils avaient voté pour lui, et depuis, les Français étaient à chaque instant un peu plus désenchantés. C’est ça qui est rigolo.
Là où il est fort, le président-rigolo, c’est qu’il est d’autant plus drôle que les sujets sont arides. Sur le social, il a été super-marrant en parlant d’inversion de la courbe du chômage. Sur les impôts, son gag triomphal s’appelle « la pause fiscale ». Et sur la croissance, son meilleur sketch l’an dernier, ce fut « la reprise est là ».
Un jour, le président-rigolo prend une veste historique à des élections. Et il se rend compte qu’avoir un pays ramollo, c’est un problemo. Alors il change tout : ses proches, son gouvernement, ses ministres, son parti, tout. Et il leur dit : « Assez rigolé, on va redresser le pays. Pour de vrai. » Il troque ses mots en « o » (rigolo, socialo, ramollo) contre des mots en « é » : stabilité, responsabilité, solidarité, resserré. Son but, accrocher à son vocabulaire le mot « crédibilité », qui lui permettrait enfin d’être pris au sérieux et de gagner la confiance des Français, de Bruxelles, des marchés. Il s’entraîne un peu, prend un Premier ministre qui n’arrête pas de penser austérité, volonté, autorité, que des mots en « é ». Et patatras : alors que l’économie se traîne au point d’inquiéter nos voisins et partenaires, le président-assez-rigolé dérape et assure, à peine la cure de sérieux entamée, que le pays est déjà en phase de retournement. Terminée la crédibilité, envolée la confiance. Moralité : chassez le naturel, il revient… « au galo ».
Question posée par Thérèse Khoury, Paris, France
S'il est un mot dont l'étymologie reste des plus obscures, c'est bien celui de « jazz ». De nombreuses hypothèses ont été avancées sur son origine controversée et incertaine. Le terme serait d'origine africaine, et viendrait soit de jasi qui signifie « vivre à toute allure », soit de jaiza (« son lointain des percussions »). Il pourrait aussi provenir du nom d'un esclave, Jas, qui vivait vers 1820 dans une plantation du sud des États-Unis ; ou bien de Jasbo, surnom que l'on donnait à des musiciens de La Nouvelle-Orléans, le berceau de ce courant musical. Ou encore, il serait dérivé d'un mot créole formé sur le verbe français « jaser » dont jazz découlerait indirectement (il s'établirait en effet comme une conversation spontanée entre les instruments de musique).
Par ailleurs, on évoque aussi souvent un sens dialectal (région de La Nouvelle-Orléans) obscène au verbe anglais to jazz : copuler. Certains lexicologues renvoient à un argot en usage vers 1880 dans cette même région qui signifierait « exciter » - avec une connotation rythmique et érotique. Et l'on pense aussitôt à André Gide qui, dans ses Feuilles de route (1896), écrit à propos de la musique nègre : « de véritables morceaux de rythme bizarrement haché de syncopes, qui affole et provoque les bondissements de la chair ». D'autres le font remonter à l'expression « Jazz-Belles », déformation de Jezabel, utilisé par les francophones de La Nouvelle-Orléans pour désigner les prostituées. Enfin, une dernière hypothèse, avancée par le pianiste américain Garvin Bushell dans son ouvrage Jazz from the Beginning : jazz viendrait de jass, l'apocope de jas min et se rapporterait à cette fleur que l'industrie cosmétique française - à l'époque bien implantée à La Nouvelle-Orléans - utilisait pour ses parfums.
En définitive, le seul point qui fait l'unanimité, c'est que le mot a été popularisé à partir de 1917 grâce au quintette de musiciens Original Dixieland Jazz Band.
Par ailleurs, on évoque aussi souvent un sens dialectal (région de La Nouvelle-Orléans) obscène au verbe anglais to jazz : copuler. Certains lexicologues renvoient à un argot en usage vers 1880 dans cette même région qui signifierait « exciter » - avec une connotation rythmique et érotique. Et l'on pense aussitôt à André Gide qui, dans ses Feuilles de route (1896), écrit à propos de la musique nègre : « de véritables morceaux de rythme bizarrement haché de syncopes, qui affole et provoque les bondissements de la chair ». D'autres le font remonter à l'expression « Jazz-Belles », déformation de Jezabel, utilisé par les francophones de La Nouvelle-Orléans pour désigner les prostituées. Enfin, une dernière hypothèse, avancée par le pianiste américain Garvin Bushell dans son ouvrage Jazz from the Beginning : jazz viendrait de jass, l'apocope de jas min et se rapporterait à cette fleur que l'industrie cosmétique française - à l'époque bien implantée à La Nouvelle-Orléans - utilisait pour ses parfums.
En définitive, le seul point qui fait l'unanimité, c'est que le mot a été popularisé à partir de 1917 grâce au quintette de musiciens Original Dixieland Jazz Band.
"Ridicule", ou la grande imposture
Suis-je fou, parano? Je ne vois, dans l’approche du vote du Parlement européen qu’une immense comédie, supercherie, imposture, destinée à préserver des petits privilèges et rentes de situation au nom d’une Europe bradée, bafouée, ridiculisée. "Ridicule" : c’est ainsi que la tête de liste de Marseille, M. Muzelier a qualifié Laurent Wauquiez au sujet de son ouvrage sur l’Europe, tout doit changer, dont j’ai déjà souvent parlé. Au contraire, je trouve l’ancien ministre courageux et intelligent d’ouvrir un débat de fond et à mes yeux, le terme de ridicule s’applique plutôt aux apparatchiks bornés qui refusent la discussion. Comédie, arnaque? Désigné par les partis politiques dans le cadre d’un scrutin de liste, ce Parlement n’a, à mes yeux, aucune légitimité populaire ou démocratique. Il ne sert qu’à caser ou recaser des politiciens au rancard et des lèche-botte. Quant aux partis anti-système, protestataires, anti européens, dits extrémistes, il sont la quintessence de cette hypocrisie: ils se disent contre l’Europe mais ils profitent de ce soi disant Parlement et de ce mode de votation anti démocratique pour placer leurs profiteurs à eux. Le pire de tout, ce sont ces vieux politiciens, battus partout, dont le peuple ne veut plus ou n’a jamais voulu, qui vont se retrouver un fromage grâce à cette machine à recycler. Et ils en sont fiers, et ils se pavanent… Par ces méthodes, tous ces gens qui prétendent "construire" l’Europe la bafouent, lui crachent dessus, la rendent insupportable. L’absurdité atteint son comble quand on sait que chaque pays désigne ses parlementaires selon son propre système électoral. Quelle légitimité politique peut avoir un Parlement élu dans ces conditions? Moi qui suis un Européen sincère et désintéressé, croyant à l’unification politique de l’Europe, je suis pour une assemblée européenne élue démocratiquement par les peuples au scrutin uninominal par circonscriptions dans toute l’Europe, avec interdiction pour toute personne ayant déjà assumé un mandat national de se présenter, la soumission de la bureaucratie bruxelloise au pouvoir démocratique, et un partage des compétences intelligent entre l’Europe et ses Etats. Ridicule, moi aussi, à mon petit niveau? Eh bien j’en suis fier!
Junckerschulz président !
Junckerschulz président !
La campagne pour les européennes est en cours, même si elle se déroule dans l'indifférence quasi-générale… La nouveauté induite par ce scrutin, c'est que le Conseil européen (les chefs d'État et de gouvernement) devra – en principe – désigner comme président de la Commission le candidat du parti arrivé en tête en nombre de sièges au Parlement.
Ce sera donc le conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker ou le social-démocrate allemand Martin Schulz. Sur le papier, voilà qui est clair : un homme de droite (en fait, de centre droit) contre un homme de gauche (en fait, de centre gauche).
Mais les mauvais esprits – certainement des eurosceptiques – font remarquer qu'au Parlement européen, depuis belle lurette, la quasi-totalité des textes sont approuvés, après négociations, par une large majorité de compromis réunissant le PPE (les conservateurs, dont l'UMP), qui soutient aujourd'hui Juncker, et le PSE (les sociaux-démocrates et socialistes), qui soutient aujourd'hui Schulz. Cette culture du compromis est d'ailleurs présentée par ses tenants comme une forme supérieure – sans doute tocquevilienne – de démocratie.
La conclusion, c'est qu'on peut se demander à quoi cela sert, en pratique, d'envoyer à Strasbourg 10 ou 20 députés pro-Juncker de plus que les pro-Schulz, ou l'inverse, puisque tout finira par un admirable compromis – ou consensus – euroresponsable. Ah, oui, cela permettra de savoir qui, de Juncker ou Schulz, présidera la Commission. Voilà qui change tout… pour l'un des deux.
Le pacte de la double peine
Le “pacte Valls” ne touche pas au nombre de fonctionnaires, ni aux 35 heures, ni à l’aide médicale aux clandestins… Il rationne ceux qui paient le plus d’impôts.
Après les levées massives d’impôts, le rationnement. Ce sont toujours les mêmes qui paient, ceux qui travaillent et supportent l’impôt ou ceux qui, par leur travail, ont constitué leurs retraites et continuent de payer leurs impôts tout en voyant les prestations des uns ou les pensions des autres rabotées. Double peine. Et pour le bénéfice de qui ? Le “pacte” que Manuel Valls soumettait, ce mardi, à l’Assemblée n’est le sien que par un artifice de présentation. Il a été préparé par ceux qui l’ont précédé à Matignon comme à Bercy, avec les consignes de l’Élysée. Après 55 milliards d’impôts supplémentaires en trois lois de finances, il fallait annoncer 50 milliards d’économies. Les impôts, c’était Ayrault, les économies, c’est Valls.
Dès lors que l’on dit économies, on entend que c’est la “bonne direction”, le “bon sens même”, une “première” depuis quarante ans, le “tournant” du quinquennat, la “révélation” de la social-démocratie et même un “virage social-libéral”… Mais la part des prélèvements obligatoires dans notre PIB va-t-elle baisser ? Non. Exception faite de l’hypothétique réforme territoriale, le plan Valls ne comprend aucune refonte structurelle. Tout est soigneusement maintenu en l’état, en réduisant seulement crédits et dotations.
Le pacte, d’abord de confiance, puis de responsabilité, maintenant de stabilité, respecte tous les interdits. Il ne réduit pas le nombre de fonctionnaires, et s’il les maltraite en gelant le point d’indice, sans pouvoir toucher ni à l’ancienneté ni à l’avancement, il aurait pu ne pas remplacer les agents qui partent en retraite, ce qui permettrait de rémunérer la performance et le mérite des autres. Il se défend de le faire. De même qu’il ne tranche pas dans les aberrations du code des impôts ni dans celles du code du travail, mais accroît en revanche le nombre des inspecteurs du travail et leur champ de compétence, c’est-à-dire celui de leurs interventions.
Héritage direct du gouvernement de Lionel Jospin et de Martine Aubry, la contrainte des 35 heures subventionnées n’est même plus citée nulle part, comme si elle ne coûtait plus 20 à 23 milliards d’euros par an en aides directes ou indirectes, comme si elle n’avait pas détruit quelque 500 000 emplois industriels en dix ans et ramené la part de l’industrie manufacturière dans notre PIB à moins de 10 % (9,3 % exactement, soit la moitié de ce qu’elle représente en Allemagne, 18,7 %, selon les chiffres cités par Jacques de Larosière, ancien directeur général du FMI, dans notre précédent numéro). On ne peut pas vouloir stimuler le travail tout en perpétuant le tabou des 35 heures. La droite avait tenté de contourner l’obstacle en libérant les heures supplémentaires par leur défiscalisation. La gauche s’est empressée de supprimer ce dispositif pour revenir aux 35 heures pures et dures. L’emploi en paie le prix.
Autre tabou légué par les années Jospin, l’aide médicale de l’État (AME) — qui fait notamment l’objet du dossier de ce numéro : destinée aux immigrés sans papiers, c’est-à-dire illégalement présents sur notre territoire et normalement poursuivis à ce titre, cette allocation aura eu deux effets directs depuis son instauration, en 2000 : elle a fait passer le nombre de ses bénéficiaires de moins de 100 000 par an au début à près de 300 000 maintenant, pour une dépense qui approchera le milliard d’euros cette année, selon l’enquête de Claude Goasguen, député UMP de Paris. À cette charge publique s’est ajouté l’engorgement des établissements hospitaliers, notamment parisiens, par une population à 95 % étrangère à l’espace européen, laquelle considère que le moindre soin dans les services d’urgence est un dû, plus encore qu’un droit.
La droite avait cherché à endiguer le phénomène en instaurant un droit, minime, d’entrée, ce qui avait stabilisé le nombre de bénéficiaires. La gauche a supprimé ce droit dans le mois de son arrivée — elle n’avait rien de plus pressé — et le plan Valls maintient ce dispositif intact, ce qui continue de gonfler les dépenses médicales et sociales (à travers l’afflux des clandestins) que ce même gouvernement entend d’autre part rationner…
Les 20 milliards d’euros des 35 heures ou le milliard de l’AME ne sont que des exemples. Mais cumulés année après année, cela représente des sommes considérables qui ne vont pas au redressement de la compétitivité du pays, encore moins au renforcement de ses moyens. Un pays qui doit emprunter quelque 200 milliards par an pour ses dépenses de fonctionnement et qui doit en débourser 50 pour payer les intérêts de sa dette n’a évidemment pas les ressources indispensables ni les ressorts politiques pour empêcher un leader mondial français comme Alstom d’être racheté par un groupe étranger.
Du rêve au cauchemar
François Hollande affronte une grave crise de défiance. Il a été conspué à Carmaux, patrie de Jean Jaurès. Deux ans plus tôt, il y avait été reçu tel un héros. À l’Assemblée, les députés socialistes vitupèrent ce président insaisissable qui les a déçus. Des ministres tiennent en privé des propos que l’on serait gêné de rapporter. Le mot amateurisme est prononcé.
Ces humeurs peccantes sont le reflet de l’opinion. François Hollande remporte la triste palme du président le plus impopulaire de la Ve République. « Nicolas Sarkozy s’était fait beaucoup d’ennemis, mais il n’a jamais perdu le socle dur de ses électeurs. Hollande, lui, est lâché par les siens », déplore un élu socialiste.
L’amertume vient de la défaite aux municipales. Un véritable tremblement de terre. C’est le mur porteur du socialisme, patiemment construit depuis les années 1970, qui s’est tout d’un coup rompu. Et la glissade va continuer : aux européennes, aux régionales, aux sénatoriales. No future !
Alors, les moutons deviennent des loups. À qui la faute ? À François Hollande, pardi ! Discrédité pour n’avoir pas tenu ses promesses de campagne : rendre la France « plus juste, plus forte, plus solidaire ». Coupable d’avoir leurré le pays avec son inversion de la courbe du chômage répétée comme une antienne. Blâmable d’avoir grugé les députés : on redresse pendant deux ans et ensuite on redistribue. En clair, on redevient de bons socialistes dépensiers, alors que les caisses sont vides.
Au lieu de cela, il faut faire 50 milliards d’économies et pour financer la baisse des prélèvements des entreprises, on touche au pouvoir d’achat des retraités, on gèle les aides au logement, le traitement des fonctionnaires, coeur de l’électorat. « Réenchanter le rêve », disait le candidat. C’est le cauchemar.
Le président s’apprête à passer le cap des deux ans à l’Élysée dans les pires conditions. Sa seule planche de salut s’appelle Manuel Valls, qui doit, sans trembler, mettre en musique la politique de l’offre énoncée par François Hollande en janvier. C’est la seule chance de crédibiliser la France en Europe.
Manuel Valls a déjà obtenu un vote de confiance de sa majorité. A-t-il raison d’en exiger un autre sur le programme de stabilité (les 50 milliards d’économies qui seront réalisées entre 2015 et 2017) ? Juridiquement, il n’en avait pas besoin, mais politiquement, il devait conforter son autorité. Il n’a pas ménagé sa peine pour séduire les réfractaires.
Ce n’est pas François Hollande qui pouvait les convaincre. Vendredi, trois députés proches de Martine Aubry signaient une tribune dans le quotidien Libération. Elle commençait par cette phrase : « Nous ne voterons pas le pacte de stabilité de François Hollande. » Des mots qui illustraient bien leur défiance envers l’Élysée.
Si la droite arrêtait de faire semblant
À quoi bon affecter de se satisfaire de l’Europe telle qu’elle est, lorsqu’on est le premier parti de France et qu’on aspire aux plus hautes fonctions ?
Ce n’est pas parce que la droite a gagné les élections municipales qu’elle a compris ce que ses électeurs attendent d’elle. Ce n’est pas parce que l’UMP a remporté un nombre record de mairies que ce parti a décidé d’arrêter d’éluder un certain nombre de sujets sensibles pour les Français. Ce n’est pas parce que les vieux démons de la division qui rongent la droite se sont, pour l’heure, éloignés qu’il faut interdire le débat sur des idées qui fondent l’avenir de notre pays et de notre civilisation. L’immigration et la délinquance font partie de ces thèmes sur lesquels les électeurs attendent un discours plus clair des ténors de la droite. La famille, l’abrogation du “mariage pour tous” et le respect du cadre de la filiation également. Mais, pour le moment, c’est surtout l’Europe avec toutes ses dérives absurdes qui focalise l’attention des gens de droite et, au-delà, de tous les Français de bon sens. Dans moins d’un mois ils vont devoir élire des députés qui les représenteront à Strasbourg. Et ils n’entendent pas se comporter comme des “godillots”. Le bilan de la politique menée par la technocratie bruxelloise est dramatique comme l’a montré, la semaine passée, le sondage Harris Interactive réalisé pourValeurs actuelles et l’Institut Montaigne. Il est notamment terrible en matière de lutte contre l’immigration irrégulière, dans le domaine de l’emploi et, bien sûr, s’agissant de la croissance économique, à cause d’une politique monétaire inique.
Ce constat partagé par une très grande majorité d’électeurs de droite comme de gauche ne saurait être passé par pertes et profits. Le rôle des politiques, et notamment de ceux qui seront élus le 25 mai prochain, est de tenter de faire bouger cette Europe de manière à ce qu’elle réponde enfin au besoin de protection de ceux qui y habitent. Alors qu’aujourd’hui elle est devenue un motif de peur, de menace voire de régression. À côté de tous ces enjeux, la plate-forme européenne dévoilée la semaine dernière par l’UMP n’est pas seulement timide, elle est inodore, incolore et sans saveur. Une quarantaine de parlementaires, emmenés par Henri Guaino et Laurent Wauquiez, ont lancé un appel courageux pour que la droite arrête d’escamoter la question européenne. Comme ils l’écrivent : « Se résigner à inscrire la politique de la France dans le cadre d’une construction européenne à la dérive sans le changer profondément serait moralement inacceptable et politiquement intenable. »
Il n’est pas normal que, lorsque certains à droite parlent d’une sortie de Schengen, d’une refondation de l’Europe sur des bases plus réduites, d’une nouvelle politique monétaire avec un euro moins fort et d’une meilleure défense des intérêts commerciaux des Européens, ils se voient taxés de populisme. « Être un parti de gouvernement, ça veut dire être un parti responsable. Quand on est responsable de l’UMP, on ne peut pas dire n’importe quoi sur l’Europe », a affirmé Jean-François Copé à l’occasion du lancement de la campagne des élections européennes.
Mais être un parti de gouvernement, c’est aussi être à l’écoute de ses compatriotes. Sinon à quoi bon vouloir les représenter au Parlement européen. Les socialistes nous montrent chaque jour l’image d’une classe politique à bout de course, car totalement déconnectée de la sociologie du pays. À quoi bon affecter de penser tout le bien de l’Europe telle qu’elle est lorsqu’on est le premier parti de France et qu’on aspire aux plus hautes fonctions ? À quoi bon faire semblant, alors que les Français, dans une très grande majorité, voire les Européens, souhaitent une politique d’immigration restrictive, une politique commerciale protectrice et des politiques européennes spécifiques enfin efficaces, en matière d’énergie, de télécoms ou de transports ?
Il est sain que de tels débats aient lieu au sein d’une formation politique. Il est sain que certains s’expriment clairement et disent haut et fort ce que pensent leurs compatriotes plutôt que ce que l’on apprend à l’Ena. Il est sain que l’on sorte enfin des querelles de personnes dès lors que l’on débat sur des idées. Au lieu de chercher à couvrir ces discussions avec un couvercle de Cocotte-Minute, les ténors de l’UMP feraient mieux de respecter ceux qui apportent des idées nouvelles et qui cherchent des solutions concrètes aux problèmes que vivent, à travers les absurdités européennes, nos pêcheurs, nos agriculteurs, nos ouvriers, nos forces vives et nos familles. La droite s’honorerait en arrêtant de dissimuler et en étant enfin sincère avec ses électeurs. Sinon elle risque de faire le lit de candidats extrémistes.
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