mercredi 15 octobre 2014
VGE : "pour aimer l'Europe, il faut qu'elle soit aimable"
Valéry Giscard d'Estaing était l'invité de Wendy Bouchard dans Europe Midi, lundi sur Europe 1. L'ancien président de la République publie Europa. La dernière chance de l'Europe(XO Editions), un livre dans lequel il expose son projet pour relancer la construction européenne. Il préconise de constituer une union très étroite avec les pays qui ont historiquement fondé l'Union européenne. "Il faut organiser ce qu'on peut organiser, avec les pays qui sont actuellement prêts à s'unir. Il y en a une douzaine", a-t-il affirmé au micro d'Europe 1.
Un "malaise dans la société française". "Le monde s'est organisé en grandes puissances, alors que nous sommes restés des petits pays", a constaté Valéry Giscard d'Estaing. Pour lui, les pays européens "doivent donc s'unir. Et comme ils sont semblables, ça n'est pas très difficile, il faut le faire avec volonté, raison et justice".
"Actuellement, on est en crise. La production n'augmente pas ou à peine. Il y a donc un espèce de malaise dans la société française. Ce malaise existe ailleurs : en Espagne, en Italie, au Portugal et ainsi de suite. Si on se met ensemble et qu'on fait des choses raisonnables et semblables, on va créer un pays qui sera prospère, apaisé, avec une situation sociale intégrée, un emploi meilleur. Faisons-le", a poursuivi l'ancien chef de l'Etat. Pour lui, "la première chose, c'est de constituer un ensemble économique et social solide, pacifique et prospère".
"Pour aimer l'Europe, il faut qu'elle soit aimable". Valéry Giscard d'Estaing ne s'étonne pas de la défiance des citoyens à l'égard des institutions communautaires, exprimée lors des dernières élections européennes. "Pour aimer l'Europe, il faut qu'elle soit aimable. On ne peut pas aimer un système qui ne marche pas. Nous avons une crise, nous avons des institutions qui fonctionnent mal, nous avons des élections peu représentatives", a martelé "VGE".
"Les votes europhobes, c'est un mécontentement de l'Europe telle qu'elle fonctionne", a également assuré l'ancien président. "Elle ne fonctionne pas bien. On fait des réunions à plus de 100 personnes dans une salle pour traiter les problèmes économiques : on ne peut pas prendre de décision, on n'en prend pas, d'ailleurs".
Soutenir un candidat UMP ? "Ce n'est pas le moment". Interrogé sur le soutien de Jacques Chirac à Alain Juppé, Valéry Giscard d'Estaing a refusé d'apporter son soutien à une quelconque personnalité politique en vue de 2017. "Ce n'est pas le moment", a-t-il estimé. "Aux Etats-Unis d'Amérique, la prochaine élection présidentielle sera à la même date que la nôtre. Personne n'en parle, aucun journaliste n'en parle", a-t-il assuré. Pour lui, "vous ne pouvez pas être candidat à deux ans et demi de l'échéance". "VGE" a fixé son calendrier : "En 2016, il faudra se préparer, et en 2017, on vote. Eh bien, à ce moment-là, je dirai comment voter".
La religieuse et l'autoroute
La religieuse et l'autoroute
Ce qui est dommage avec les politiques, c’est qu’ils ne réfléchissent pas assez. Une idée leur vient-elle à l’esprit qu’ils s’en saisissent aussitôt, trop heureux du miracle. Belle occasion, pensent-ils, de renverser un tabou, mot à la mode, voire d’ériger un nouveau totem, autre mot à la mode. Mme Royal, surfant sur une caractéristique de l’époque (le goût de la gratuité) vient de fournir une preuve supplémentaire de cet amateurisme. Passe encore que sa suggestion pour les autoroutes augmenterait le CO2, ce qui surprend de la part de la responsable de l’écologie. Mais que faire de l’argent économisé ? Manger des gâteaux par exemple ? Les magasins sont souvent fermés le dimanche. Alors, avaler des kilomètres, même gratos, pour déguster une religieuse, faut pas pousser.
La voix Royal
La voix Royal
Et si demain on roulait gratis sur les autoroutes le week-end ? Une fois encore, Ségolène Royal a fait entendre sa voix iconoclaste en lançant une idée qui n'a pourtant pas eu vraiment le temps de faire son chemin. Aussitôt émise, la proposition de l'incontrôlable ministre de l'Écologie a été jugée « inenvisageable » par Manuel Valls. Voici donc le dernier épisode en date dans le concert des couacs gouvernementaux. Le recadrage de Matignon n'a pas empêché Ségolène Royal de revendiquer, en conférence de presse, sa liberté de parole. Sauf que l'on n'attend pas d'un ministre qu'il déblatère sous couvert de bon sens, mais qu'il s'exprime sur des projets aboutis en accord avec le Premier ministre.
Depuis son rejet de l'écotaxe, Ségolène Royal semble lancée dans une course éperdue aux idées lucratives pour combler le manque à gagner. Quitte à polluer davantage en encourageant le « rouler plus en payant moins », et donner le tournis à Bison futé dans les bouchons du dimanche soir. Il y a, certes, un côté populaire dans le combat de Ségolène Royal contre la goinfrerie des sociétés autoroutières qui roulent sur l'or amassé aux péages.
Mais cette obsession de s'en prendre aux profits abusifs des concessionnaires relève de la forfanterie. C'est oublier avec légèreté que des contrats « bétonnés » interdisent à l'État de leur imposer une augmentation de la fiscalité sans compensation. Ces clauses ont précisément pour objet de mettre les exploitants à l'abri des revirements politiques. Et n'oublions pas que si les sociétés autoroutières empochent 20 euros sur 100 euros de recettes aux péages, il en rentre 37 dans les caisses de l'État. Faut-il punir une bonne gestion dont nos gouvernements se sont montrés incapables dans l'usage des 15 milliards qu'avait rapporté la privatisation en 2004 ?
Une concertation s'impose donc dans le cadre du plan de relance des autoroutes de 3,6 milliards d'euros, créateur de 15.000 emplois, assorti de la prolongation des concessions.
La recherche du compromis, dans l'intérêt des Français, doit prévaloir sur les postures démagogiques de Ségolène Royal.
La recherche du compromis, dans l'intérêt des Français, doit prévaloir sur les postures démagogiques de Ségolène Royal.
Démagogie, quand tu nous tiens
Démagogie, quand tu nous tiens
Coluche aurait dit : « Voilà une idée qu’elle est bonne ! » Puisque, selon le gouvernement, les sociétés d’autoroutes font trop de bénéfices, elles devraient se fixer comme devoir moral d’instaurer la gratuité le week-end. Cette proposition de Ségolène Royal est assez inattendue : personne n’imaginait que la ministre de l’Ecologie ambitionnerait d’augmenter l’usage de la voiture ne serait-ce que quelques jours par semaine. Personne non plus n’avait osé proposer de réduire le chiffre d’affaires d’une entreprise pour en réduire les profits. Et personne n’arrive à comprendre comment un ministre à la recherche du moindre centime de recette fiscale pour compenser l’abrogation de l’écotaxe a pu articuler une proposition qui aurait pour effet de réduire les recettes de l’Etat. Mais bien sûr, parler de gratuité des péages permet de stigmatiser les sociétés d’autoroutes et de dénoncer leurs profits, nécessairement immoraux puisqu’ils sont imposants. Démagogie, quand tu nous tiens.
Heureusement, Matignon a rapidement mis fin au gag et démenti tout projet allant dans ce sens. Mais il reste que cette démagogie est le signe d’un grand embarras du pouvoir, d’un manque d’idées pour sortir de la crise. C’est Arnaud Montebourg qui, démuni devant la crise des hauts-fourneaux, proposait de nationaliser Florange et de bouter Mittal hors de France. C’est Manuel Valls qui, après avoir calé devant la fronde des taxis, s’attaque aux notaires et pharmaciens, ces riches, ces nantis, en faisant croire que la réforme de ces professions va remettre la France sur le chemin de la croissance. C’est Michel Sapin qui, bousculé par Bruxelles, assure sans trembler que le parlement français est souverain et que la Commission n’a aucune légitimité pour imposer une trajectoire à nos finances publiques. A court d’argument, le gouvernement se réfugie dans la facilité.
Transitons énergétiquement vers le n’importe quoi
Ça y est, la loi de Transition énergétique est votée. Il était temps, tout le peuple de France attendait ça avec impatience et l’aspect purement idéologique ayant été écarté au profit d’un pragmatisme à toute épreuve, nous étions assurés d’obtenir des mesures ciblées, concrètes, applicables et frappées au coin du bon sens. En plus, c’est une loi avec de vrais morceaux d’écologie bio dedans.
Il faut dire que, rédigée de longue haleine par une Ségolène Royal en pleine forme, la loi ne pouvait parvenir qu’à une harmonie parfaite de mesures finement étudiées et de grands projets innovants, réformateurs et vigoureux permettant de propulser joyeusement la France vers de nouveaux sommets de béatitude écologique. En substance, cela se traduit à la fois par une panoplie complète de petites lois bien subtiles et un couple de grands principes dont les tenants et aboutissants seront ressentis pour la dizaine d’années à venir, au moins.
Du côté de ces grands principes, on retrouve bien sûr la lutte contre les gaz à effets de serre. Eh oui : même si, après 18 années sans réchauffement, ces gaz ne sont à l’évidence pas la cause d’un changement climatique quelconque, le gouvernement français a décidé de lutter à grands frais contre cette non-cause, et ceci pour éviter les non-conséquences. En effet, malgré tous les efforts de la presse et de certains scientifiques aux douteuses motivations, le réchauffement tant redouté a lentement fait place à une série d’interrogations vaguement teintée de la crainte d’un refroidissement, montrant ainsi qu’au final, personne ne sait rien du tout et qu’il est donc urgent d’agir.
Cette action se traduira donc, dans la loi, par une division par quatre d’ici à 2050 des rejets français de dioxyde de carbone. Pourquoi 2050 et pas 2100 ou 2025, on n’en saura rien. On imagine que c’est un compromis entre une date suffisamment éloignée pour que ceux qui ont voté ces absurdités soient tous morts, et assez proche pour signifier encore quelque chose pour les électeurs-contribuables. Pourquoi par 4 et pas par 2 ou 8, on n’en saura rien non plus. Probablement parce que diviser en quatre, c’est diviser en deux, deux fois, et que, comme pour les tartes, tout le monde sait faire. Allez savoir…
À ce sain principe basé sur du vent (sans CO2), réclamant des arrangements arbitraires sur la réalité, on ajoutera bien sûr la réduction à 50% de la part d’énergie nucléaire dans le mix énergétique français, d’ici à 2025, et ce, même si le nucléaire ne produit pas de dioxyde de carbone. Comme il faut réduire l’utilisation des énergies qui en produisent, et qu’il faut réduire l’utilisation de celles qui n’en produisent pas, on en vient à la conclusion que nos élus veulent essentiellement diminuer la consommation d’énergie française, point.
C’est parfaitement rassurant.
Comme le développement d’une nation et le bien-être de sa population (accès aux soins, à l’éducation, aux technologies, son niveau de vie, etc…) sont directement corrélés à leur consommation énergétique, la volonté affichée de réduire l’utilisation des énergies en France n’indique qu’une chose : les députés, écologistes en premier, n’attendent qu’une chose de l’avenir, et c’est le renfermement, le ralentissement, la diminution de l’activité française, du niveau de vie des Français et la paupérisation de leur avenir. En tout cas, pas de doute, après l’écologie punitive à base d’écotaxe, Royal et la clique EELV ont su rendre vraiment glamour la lutte contre la pollution.
À ce combat contre des dragons de papier par des moulins à vent et une vision pour le moins pessimiste et étriquée de l’avenir, il faut heureusement ajouter un train de mesures dont la liste, à la Prévert, forme un excellent étalon du N’importe Quoi Institutionnalisé.
Bien sûr, la loi consacre maintenant la fameuse lutte contre l’obsolescence programmée. Je l’ai déjà évoquée dans ces colonnes, le ridicule de l’opération méritant largement un billet à lui tout seul. Là encore, de la même façon qu’il s’est trouvé suffisamment de gogos pour vouloir lutter contre un réchauffement qui n’existe pas, qu’on ne comprend pas, qu’on n’arrive pas à modéliser et qu’on attribue aux mauvaises causes sans pouvoir en mesurer les conséquences, l’obsolescence programmée, fantasme pratique d’écologistes ignares en économie, fait maintenant irruption dans le débat parlementaire parce qu’il fallait absolument graver dans la loi que saboter ses produits commerciaux, c’est mal.
L’introduction d’un chèque énergie constitue ensuite une magnifique démonstration du socialisme en marche guillerette vers la falaise abrupte de la réalité au bord de laquelle on sent qu’il aura bien du mal à s’arrêter. En substance, l’idée est donc de prendre de l’argent à tout le monde, y compris les plus pauvres, via des taxes toujours plus élevées sur l’énergie, pour ensuite redistribuer sous forme de chèque avec une répartition à peine différente l’argent ainsi récolté. Le coût de la collecte et de la répartition est assuré, bien sûr, par le contribuable, source apparemment inépuisable d’argent et de rigolade pour ceux qui ponctionnent. Notez que l’idée même de baisser les taxes et laisser faire le marché n’est pas venue sur la table. On est en France, hein.
Plus iconoclaste, notons l’introduction de la possibilité pour les employeurs de verser une indemnité kilométrique à leurs salariés se rendant à vélo, ou à vélo électrique, sur leur lieu de travail. Ne vous inquiétez pas : on lutte contre le CO2, mais pas contre les usines à gaz puisque le montant de cette « indemnité kilométrique vélo » sera bien sûr fixé par décret, et elle sera exonérée de cotisations sociales, moyennant quelques cerfas et autres formulaires amusants à remplir. J’attends le jour où une « indemnité kilométrique chaussure ou trottinette » sera envisagée, et le tableau sera complet. Pas de doute, c’est la France, c’est youpi.
Le pompon est cependant décroché sans la moindre peine ni sueur sous les bras par le vote, après des heures de débats, de deux dispositions que le monde, on s’en doute, nous enviera. D’une part, l’interdiction d’ici à 2016 des sacs plastiques à usage unique va introduire un vrai vent de changement dans le pays qui en avait besoin. Et d’autre part, grâce à une ferme prohibition de la vaisselle jetable d’ici 2020, les paysages français seront enfin débarrassés des milliards de couteaux, de cuillères et de fourchettes en plastique qui jonchaient nos prairies et que broutaient maladroitement des vaches amaigries par le faible apport calorique que ces couverts de pacotille pétrolière leur procuraient.
Rassurez-vous : l’interdiction de ces plastiques particuliers s’accompagne, pour la Royal Air Farce, du souhait (pas du tout soufflé par des lobbies du cru, Limagrain, Sphère, Roquette ou Vegeplast en tête) de relancer la filière papier et encourager les entreprises françaises fabriquant des sacs à base d’amidon de maïs ou de pomme de terre. Tout ceci est pratique, mais coïncident et c’est tout.
Finalement, la Transition Énergétique de Ségolène, c’est assez simple et cela se résume à un mot : interdiction. Interdiction d’utiliser du plastique pour manger, interdiction d’utiliser du plastique pour emballer ses fruits et ses légumes, interdiction d’utiliser trop d’énergie, interdiction de rejeter du CO2, interdiction, interdiction, interdiction, parce que la France est un pays de liberté, que trop de liberté tue la liberté, et qu’il faut absolument réguler tout ce qui ne l’est pas encore, et que toutes ces interdictions étaient réclamées bruyamment par le peuple (dont les autres problèmes – chômage, niveau de vie en baisse, éducation parcellaire, etc… – sont parfaitement traités par ailleurs).
Accessoirement, on pourra tout de même assortir tout ça d’une bonne taxation, taxation, taxation, et l’affaire est dans le sac. En papier, bien sûr.
Le casse-tête du budget
Tout doucement, on approche du moment fatidique ou rigolo (selon le point de vue) où la France va présenter son budget aux institutions européennes. En attendant, la tension est déjà palpable entre les membres du gouvernement concernés par cette délicate opération de communication et la majorité parlementaire, de plus en plus raide à l’idée de voter un budget pas assez dépensier à son goût… Tout indique que le prochain budget, qui s’annonçait délicat, va être un véritable casse-tête politico-économique.
Bien sûr, c’en est un parce que Sapin et Eckert, les deux ministres responsables de l’usine à gaz, vont devoir faire face à de violentes critiques de la part de l’opposition, c’est attendu, mais aussi d’une part de la gauche, aussi bien chez les députés socialistes, voire les radicaux de gauche que plus largement, chez les écologistes et autres extrémistes. Les critiques des uns vont donc s’ajouter aux critiques des autres pour ce qui s’annonce déjà comme l’explication de texte la plus délicate que vont devoir mener nos deux financiers improvisés.
Bien sûr, c’en est un parce qu’en plus de l’opposition interne, le gouvernement va devoir faire face à une opposition externe de plus en plus aiguisée. Évidemment, la Commission Européenne l’attend au tournant et même si on peut raisonnablement penser qu’elle ne refusera pas ouvertement le budget, on imagine sans mal qu’elle émettra quelques recommandations fermes allant dans le sens d’une désapprobation toute diplomatiquement tournée. Mais en plus de la Commission, Hollande et sa clique doivent à présent composer avec les agences de notations : Standard & Poor, s’inquiètant de déficits publics « plus dégradés que prévus », a mis le pays sous« perspective négative », ce qui implique que le pays pourrait voir sa note dégradée (et avec, ses perspectives d’emprunter à bon taux sur les marchés financiers). Apparemment, les « réformes » (guillemets de rigueur) dont se gargarisent Hollande, Macron ou Valls semblent n’avoir pas réussi à convaincre l’agence américaine pour qui« la stabilisation de la dette a été repoussée » (non, sans blague ?)…
Bien sûr, c’en est un parce que toute demande supplémentaire de délai avant de revenir à un équilibre parfaitement chimérique ou, plus simplement, dans les clous des traités, se heurtera aux avis de plus en plus négatifs de l’Eurogroupe qui estime, par la voix de son président, Jeroen Dijsselbloem, avoir « l’impression que le projet de budget de la France est assez loin de l’objectif, à la fois en termes de déficit nominal et de mesures effectives, concernant le déficit structurel et le nombre et la qualité des réformes qui doivent être réalisées », ce qui est une autre façon de dire que le moquage de visage a assez duré. Pour lui, une question demeure : comment a été utilisé le délai de deux ans accordé à Paris en 2013 pour redresser ses finances ? À vrai dire, c’est une question que se posent pas mal de Français dont certains se disent sans doute qu’il est passé au même endroit que les dizaines de milliards d’impôts supplémentaires récoltés entretemps et dont les effets attendent toujours d’être visibles.
Bien sûr, c’en est un parce que l’État n’a plus une thune de côté et doit composer avec des pressions de plus en plus fortes de tous les côtés. Oh, il tente bien de s’offrir quelques marges de manœuvres en vendant ce qui l’encombre. À ce sujet, aller de temps en temps sur les Cessions Immobilières de l’État permet de constater que le rythme ne faiblit pas et si ces ventes sont aussi discrètes que possibles, elles n’en sont pas moins nombreuses. En outre, les petits retours d’ascenseurs de l’Union Européenne (ici, sous la forme d’une aide pour l’emploi, de 6 milliards sur six ans à peu près) aident à atténuer les effets des coupes sur les agrafeuses, les post-its et les pleins d’essence, devenues emblématiques des « efforts structurels » et autre « austérité » que le gouvernement s’inflige pour faire croire à tout le monde que les coupes claires sont là.
Mais surtout, ce budget est un casse-tête monumental parce qu’il veut cacher l’essentiel. En présentant à la face du monde (et de la Commission Européenne) de mirobolantes économies (21 milliards, qu’on vous dit, mais si, c’est vrai !) grappillées à la force du poignet en allant asticoter chaque service de l’administration centrale et de chaque ministère, on s’efforce de montrer à tous qu’on a été chercher tout ce qu’il était humainement possible d’aller récupérer, et surtout, on camoufle plus ou moins habilement les hausses assez roboratives des dépenses de toutes les autres administrations, locales notamment, qui viennent furieusement gréver la très fragile santé financière du pays.
En gros, pendant que l’État fait presque mine d’économiser quelques milliards, les collectivités locales s’empressent, dans une espèce de petit jeu sordide de vases communicants, de dépenser ce qui ne l’a pas été par l’État. Redoublant d’inventivité pour créer des postes de personnel et de dépenses diverses, ces administrations locales ont ainsi cumulé 9,2 milliards d’euros de déficits en 2013, véritable explosion par rapport à une déjà fort malsaine habitude constatée en 2012 de cramer autour de 3,7 milliards de trop. Entre la masse salariale qui a grimpé de plus de 3% tant en 2012 qu’en 2013, et les dépenses d’investissement qui flirtent avec les 8% du mauvais côté du chiffre, on sent nettement que si l’État central a fait grise mine, la fête du slip territorial a battu son plein depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir. Et bien sûr, on ne s’étonnera donc pas de trouver ces administrations incontinentes, vent debout contre les coupes à hauteur de 3,7 milliards d’euros qui sont officiellement prévues en 2015.
Toute cette agitation est très mignonne : on transfère, plus ou moins discrètement, les dettes d’un poste à l’autre, on baratine un peu pour enrober les petits désagréments que la réduction du budget photocopie entraîne immanquablement, et on pleurniche à qui veut l’entendre qu’ « on est à l’os », qu’on ne peut plus rien faire de mieux. En substance, tout ceci consiste à ne rien toucher au modèle social qui a fait de la France ce qu’elle est actuellement.
Jusqu’à présent, l’État avait acheté la paix sociale en appauvrissant les classes moyennes et endettant les générations futures, celles qui sont si importantes lorsqu’il s’agit d’écologie et sur lesquelles on peut rouler joyeusement à coup de vélibs lourdauds quand il s’agit d’économie et d’équilibres budgétaires. Maintenant que cet État est sous la loupe des marchés financiers, de l’Europe et des agences de notation, ce sont les collectivités locales qui prennent le relais pour faire exactement les mêmes opérations, creuser les déficits, faire du social sur le dos du contribuable et tout le tralala habituel d’arrosage de pognon à fins électoralistes éhontées.
Le souci, comme toujours avec le socialisme et la distribution d’argent gratuit, c’est qu’on arrive gentiment à la fin du tour de manège et qu’il va inévitablement manquer d’argent des autres. La paix sociale française, achetée de longue date par ces procédés socialistes faciles, risque bien de n’y plus trouver son compte. Et là, les marges de manœuvres, déjà fort étroites pour Sapin, Macron, Eckert et Hollande, vont disparaître subitement.
Amal Clooney et Geoffrey Robertson à Athènes le mardi 14 octobre 2014
De passage à Athènes pour étudier la possible restitution des frises du Parthénon à la Grèce, lesquelles sont actuellement détenues par le British Museum de Londres depuis le 19ème siècle, Amal Clooney multiplie les apparitions remarquées.
Arrivée ce lundi 13 octobre en compagnie de Geoffrey Robertson, le patron de son cabinet d'avocats londonien Doughty Street Chambers, l'épouse de George Clooney a de nouveau attiré les foules ce mardi après-midi lors d'une rencontre organisée au Ministère de la Culture grecque. Chaleureusement accueillie par le ministre Konstantinos Tasoulas, Amal s'est affichée resplendissante de beauté dans une élégante robe crème.
La crinière détachée sur les épaules et le sourire aux lèvres, la brillante avocate de 36 ans s'est frayé un chemin au milieu des photographes avant d'honorer son premier rendez-vous. Entourée de son équipe, la jeune mariée a longuement discuté du dossier en compagnie de ses homologues avant de repartir vers son hôtel situé en plein centre de la capitale, le Grande-Bretagne.
«L'Unesco a demandé au gouvernement britannique de se pencher sur une nouvelle médiation afin de trouver une solution. Ils ont jusqu'au 30 mars pour répondre, a déclaré l'avocat Geoffrey Robertson. Réunir ces fresques est quelque chose de vital. Que le British Museum refuse de se résoudre à cette restitution est immoral. C'est un projet que le monde doit soutenir», a-t-il ajouté selon le journal «Daily Telegraph».
De son côté, Amal Clooney s'est enthousiasmée de sa visite lors de son arrivée à Athènes lundi soir. «C'est un honneur d'avoir été invitée par le gouvernement afin de participer à une série de meetings cette semaine. J'ai hâte de m'y rendre. Merci pour cet accueil chaleureux.»
Ce mercredi 15 octobre, la juriste spécialisée dans le droit international devrait rencontrer le Premier ministre grec, Antonis Samaras, avant de se rendre au musée de l'Acropole. Aucun doute que les caméras du monde entier seront présentes pour assister à la nouvelle apparition de Madame Clooney.Arrivée ce lundi 13 octobre en compagnie de Geoffrey Robertson, le patron de son cabinet d'avocats londonien Doughty Street Chambers, l'épouse de George Clooney a de nouveau attiré les foules ce mardi après-midi lors d'une rencontre organisée au Ministère de la Culture grecque. Chaleureusement accueillie par le ministre Konstantinos Tasoulas, Amal s'est affichée resplendissante de beauté dans une élégante robe crème.
La crinière détachée sur les épaules et le sourire aux lèvres, la brillante avocate de 36 ans s'est frayé un chemin au milieu des photographes avant d'honorer son premier rendez-vous. Entourée de son équipe, la jeune mariée a longuement discuté du dossier en compagnie de ses homologues avant de repartir vers son hôtel situé en plein centre de la capitale, le Grande-Bretagne.
L'Irlande va modifier la fiscalité des multinationales
L'Irlande a présenté mardi son premier budget libéré des contraintes de l'austérité depuis sept ans ainsi qu'une réforme de la fiscalité des entreprises qui met fin à un régime fiscal longtemps utilisé par des multinationales pour économiser des milliards d'euros.
Citée en exemple ces derniers mois par les responsables de la zone euro pour montrer qu'une politique d'austérité pouvait permettre à un Etat en difficulté de se redresser, l'Irlande est parallèlement de plus en plus critiquée depuis 18 mois, à la fois par l'Union européenne et les Etats-Unis, pour sa fiscalité, jugée trop favorable aux grands groupes tels que Google ( 554.99 +1.88%) ou Apple.
Citée en exemple ces derniers mois par les responsables de la zone euro pour montrer qu'une politique d'austérité pouvait permettre à un Etat en difficulté de se redresser, l'Irlande est parallèlement de plus en plus critiquée depuis 18 mois, à la fois par l'Union européenne et les Etats-Unis, pour sa fiscalité, jugée trop favorable aux grands groupes tels que Google ( 554.99 +1.88%) ou Apple.
Le ministre des Finances Michael Noonan a donc inclus la suppression de certaines dispositions emblématiques dans le projet de budget 2015. A 18 mois des élections législatives, il a aussi annoncé son intention de réduire l'impôt sur le revenu des ménages à bas et moyens revenus, ceux qui profitent le moins de la reprise économique en cours.
Il a également dit vouloir modifier le régime fiscal de la propriété intellectuelle afin que l'Irlande reste une destination attractive pour les investissements.
"J'abolis la possibilité pour les entreprises d'utiliser le 'double irlandais' en changeant nos règles sur la domiciliation afin d'obliger toutes les entreprises immatriculées en Irlande à y établir aussi leur résidence fiscale", a-t-il expliqué au parlement.
"Depuis plus de 60 ans, l'investissement direct étranger a été la pierre angulaire du développement économique de l'Irlande (...) En prenant des mesures maintenant, nous donnons des assurances aux investisseurs sur l'impôt sur les sociétés en Irlande pour la prochaine décennie."
Les modifications annoncées sont les plus importantes depuis l'adoption à la fin des années 1990 d'un taux de 12,5% seulement pour l'impôt sur les sociétés, qui visait à attirer les investissements et les emplois.
L'emploi est aujourd'hui l'un des enjeux de la nouvelle réforme: quelque 160.000 personnes, soit près de 10% des actifs du pays, sont salariés du millier d'entreprises étrangères qui ont installé une ou plusieurs filiales en Irlande pour bénéficier entre autres de sa fiscalité.
LA FIN DU "DOUBLE IRLANDAIS"
Le mécanisme du "double irlandais" que Dublin s'apprête à enterrer permet à une multinationale de faire transiter par une filiale irlandaise des revenus non taxés qui sont immédiatement reversés à une autre filiale généralement installée dans un paradis fiscal tel que les Bermudes.
A partir de janvier prochain, les entreprises basées en Irlande seront automatiquement considérées comme ayant leur résidence fiscale dans le pays, ce qui rapprochera la fiscalité irlandaise de celle des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Les sociétés déjà immatriculées en Irlande auront jusqu'en 2020 pour se conformer aux nouvelles règles.
Michael Noonan a ajouté qu'il avait l'intention de mettre en place d'ici un an un régime d'incitation fiscale similaire à celui de la "patent box" en vigueur dans plusieurs autres pays, qui permet de réduire les impôts payés par les entreprises sur les revenus générés par des brevets.
Concernant l'impôt sur le revenu, le ministre des Finances a annoncé une baisse d'un point du taux d'imposition le plus élevé, ramené à 40%, et un relèvement du seuil au-dessus duquel les bas et les moyens revenus sont davantage taxés. Les salariés gagnant plus de 70.000 euros par an ne verront pas leurs impôts augmenter, a-t-il précisé.
Le budget présenté mardi prévoit un déficit de 2,7% du produit intérieur brut (PIB) l'année prochaine, inférieur au plafond prévu par le Pacte de stabilité et de croissance européen même s'il dépasse l'objectif de 2,4% initialement fixé. La croissance, elle, devrait être de 4,7% cette année et de 3,9% en 2015 selon le gouvernement.
"La reprise ne s'est pas encore propagée à tout le pays et de nombreux foyers ne la ressentent pas encore. Le gouvernement en est tout à fait conscient", a assuré Michael Noonan.
"Notre pays a parcouru un long chemin pour arriver à ce stade. Sans le soutien et la capacité de résistance du peuple irlandais, notre économie ne croîtrait pas. Je crois que ce budget est la bonne approche à ce stade de la reprise."
Les années d'austérité qu'a vécues l'Irlande depuis la crise financière ont fait chuter le produit intérieur brut (PIB) d'environ 30 milliards d'euros, soit quelque 20% du PIB.
La Grèce suscite de nouveau la défiance des marchés
Le rendement des obligations d'Etat grecques a atteint mardi son plus haut niveau depuis sept mois et la Bourse d'Athènes perdait plus de 5% dans l'après-midi, la volonté d'Athènes de se libérer plus tôt que prévu du cadre de la "troïka" préoccupant les investisseurs.
Une poursuite de ce mouvement pourrait contrecarrer la volonté du Premier ministre Antonis Samaras d'abandonner le plan d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) avant la fin de cette année, donc plus d'un an avant l'échéance initialement prévue, dans l'espoir de tirer de cette initiative des gains politiques.
Le rendement de la dette grecque à dix ans a franchi le seuil symbolique de 7%, atteignant son plus haut niveau depuis mars. Et vers 15h00, le principal indice du marché boursier athénien abandonnait 5,6%.
L'indice des banques grecques chutait de 6,8%.
Athènes a réalisé avec succès deux émissions obligataires cette année mais les rendements de sa dette sont remontés ces dernières semaines, la perspective d'une sortie prématurée du plan d'aide faisant craindre une remise en cause de l'assainissement budgétaire. Certains investisseurs redoutent aussi la convocation de législatives anticipées début 2015.
"Il y a un mini-mouvement de panique aujourd'hui à cause de l'incertitude politique", a dit un trader à Athènes, qui a requis l'anonymat. "Avec le rendement à dix ans au-dessus de 7%, il semble que le projet du gouvernement d'une sortie anticipée du plan d'aide puisse être menacé."
Les autorités se sont efforcées de minimiser la remontée des rendements obligataires, un responsable gouvernemental déclarant que ce mouvement s'effectuait dans de faibles volumes sur un marché peu liquide.
"Ce ne sont que des craintes. Un accord (sur la sortie du plan d'aide) peut tout changer et va tout changer", a dit à Reuters une deuxième source gouvernementale haut placée qui a requis l'anonymat.
Antonis Samaras a facilement remporté un vote de confiance la semaine dernière mais cela n'a pas suffi à mettre fin aux spéculations sur la tenue au printemps de législatives anticipées qui pourraient, au vu des enquêtes d'opinion, élire un parlement sans majorité claire.
Un sondage de l'institut GPO publié mardi donne 6,5 points d'avance au parti de gauche radicale Syriza, opposé au plan d'aide UE-FMI, devant Nouvelle démocratie, le parti du Premier ministre.
les hôteliers veulent une saison touristique qui dure un an
Après une saison estivale record en Grèce avec plus de 20 millions de visiteurs, les hôteliers ont réclamé mardi des mesures pour prolonger la saison touristique pendant toute l'année, en misant sur "l'aide de l'Etat à l'instar du modèle espagnol"."La demande du produit touristique en Grèce est limitée à la haute saison touristique entre mai et septembre, ce qui n'est pas le cas dans les pays voisins concurrents comme Chypre, l'Espagne, l'Italie ou le Portugal", relève une étude de l'Institut de recherches touristiques (Itep), publiée par la Chambre des hôteliers grecs.
Pour parer à "ce mal récurrent du tourisme grec, qui continue d'être le moteur de l'économie du pays, il faut élaborer un nouveau modèle touristique (...) comme en Espagne où une série de programmes subventionnés par l'État depuis 25 ans" a contribué à développer "à long terme" le tourisme sur 12 mois, explique l'étude.
"Ce n'est que l'Etat qui pourrait assurer ce développement sous forme de subventions, de réductions fiscales ou d'autres mesures", a souligné Andréas Metaxas,président de l'Itep, lors d'une conférence de presse en présentant cette étude.
Pour Yannis Iconomou, hôtelier sur l'île de Crète (sud), l'une des plus importantes destinations touristiques du pays, "la réduction des itinéraires aéroportuaires vers la Grèce après la saison estivale rend difficile le développement du tourisme sur douze mois".
L'étude préconise des initiatives de l'Etat pour passer des accords avec les différents partenaires du secteur, opérateurs du tourisme, compagnies aériennes ou collectivités locales afin d'augmenter le nombre des visiteurs pendant toute l'année.
Par ailleurs les hôteliers se sont félicités d'une saison record cet été, qui dépasse 20 millions de touristes, en raison à la fois de la stabilisation économique et politique du pays en crise depuis 2010 mais aussi des violences dans les pays voisins, Turquie, Egypte et Moyen-Orient, qui réoriente les flux vers la Grèce.
"Athènes a été particulièrement favorisé cet été, avec une hausse de plus de 20% du nombre des visiteurs par rapport à l'année dernière, la plus grande augmentation enregistrée à travers le pays", a indiqué à l'AFP, Apostolos Doxiades, vice-président d'une grande compagnie d'hôtels à Athènes et ex-président de la Chambre des hôteliers grecs.
Pour parer à "ce mal récurrent du tourisme grec, qui continue d'être le moteur de l'économie du pays, il faut élaborer un nouveau modèle touristique (...) comme en Espagne où une série de programmes subventionnés par l'État depuis 25 ans" a contribué à développer "à long terme" le tourisme sur 12 mois, explique l'étude.
"Ce n'est que l'Etat qui pourrait assurer ce développement sous forme de subventions, de réductions fiscales ou d'autres mesures", a souligné Andréas Metaxas,président de l'Itep, lors d'une conférence de presse en présentant cette étude.
Pour Yannis Iconomou, hôtelier sur l'île de Crète (sud), l'une des plus importantes destinations touristiques du pays, "la réduction des itinéraires aéroportuaires vers la Grèce après la saison estivale rend difficile le développement du tourisme sur douze mois".
L'étude préconise des initiatives de l'Etat pour passer des accords avec les différents partenaires du secteur, opérateurs du tourisme, compagnies aériennes ou collectivités locales afin d'augmenter le nombre des visiteurs pendant toute l'année.
Par ailleurs les hôteliers se sont félicités d'une saison record cet été, qui dépasse 20 millions de touristes, en raison à la fois de la stabilisation économique et politique du pays en crise depuis 2010 mais aussi des violences dans les pays voisins, Turquie, Egypte et Moyen-Orient, qui réoriente les flux vers la Grèce.
"Athènes a été particulièrement favorisé cet été, avec une hausse de plus de 20% du nombre des visiteurs par rapport à l'année dernière, la plus grande augmentation enregistrée à travers le pays", a indiqué à l'AFP, Apostolos Doxiades, vice-président d'une grande compagnie d'hôtels à Athènes et ex-président de la Chambre des hôteliers grecs.
Le mirage de la relance américaine: une reprise inégale, financée avec de la dette
Récemment, le Wall Street Journal a noté que la pire récession que les Etats Unis aient connue depuis la Grande Dépression avait pris fin en 2009, mais que la reprise avait été lente. Même si le rebond au second trimestre a dissipé les doutes laissés par le ralentissement marqué au 1er trimestre, la croissance de seulement 1% sur l’ensemble du semestre a douché les espoirs d’une accélération de la reprise.
« En d’autres termes, la relance économique américaine a été inégale », analyse Bob Stokes d’Elliott Wave International. Il attire l’attention sur une autre caractéristique de cette reprise américaine : la nature de la reprise de l’emploi. Au mois de septembre, on enregistrait un taux de chômage de seulement 5,9%, ce qui est une franche amélioration par rapport à octobre 2009, où il dépassait les 10%.
Mais d’un autre côté, le taux de la participation au marché du travail du mois d’août n’a atteint que 62,8%, son niveau le plus faible depuis 1978, suggérant que la baisse du taux de chômage pourrait provenir pour partie du découragement d’un certain nombre de chômeurs qui suspendent leur recherche d’emploi. La baisse du taux de chômage masque également le fait que l’on compte plus de 7 millions de travailleurs à temps partiel qui ne parviennent pas à trouver un emploi à plein temps.
Depuis l’éclatement de la bulle dotcom en 2000, la croissance du PIB réel n’a été que de 1,7% par an.
Au cours des 14 dernières années, la Fed n’a jamais relevé que le nombre des emplois qui permettaient de faire vivre une famille avait diminué de 5%, que l’investissement réel et les équipements pour les usines avaient baissé de 20% et que le revenu médian des ménages est retombé au niveau qu’il atteignait en 1989.
« Même si l’économie américaine a franchi un jalon en mai avec le niveau d’emploi qui a renoué avec son niveau le plus élevé d’avant la récession, 29 des 50 Etats ne sont pas encore parvenus à cette réalisation. (…) « Cette relance ne ressemble à aucune autre », a déclaré un directeur de stratégie sur les taux américains qui suit le PIB des Etats. « Il y a une énorme disparité, ce n’est pas du tout une relance uniforme », avait noté Bloomberg à fin septembre.
Le site d’Elliott Waves avait lui-même analysé l'origine de la relance américaine. Il avait conclu qu’elle provenait pour une grande part du financement à crédit du gouvernement américain, et du prélèvement des ménages américains dans leurs économies pour maintenir la consommation. L’épargne nette du gouvernement et des ménages américains est donc fortement négative. « Cette relance est donc financée par le recours aux économies des gens, et par les emprunts sur l’avenir des instances gouvernementales », avait-il conclu.
Enfin, le Département du Commerce a indiqué le 2 octobre que les commandes de biens manufacturés s’étaient écroulées de 10,1%, leur plus forte chute depuis 1992.
Le même jour, Christine Lagarde, la patronne du FMI, avait déclaré que l’économie mondiale était plus faible que l’Organsation ne l’avait prévu 6 mois plus tôt. « Il y a de sérieux nuages à l’horizon », a-t-elle dit.
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