Visage populaire du théâtre et du cinéma français, Pierre Vaneck est mort dimanche matin 31 janvier, à l'âge de 78 ans. "Il est décédé ce matin à l'hôpital des suites d'une opération cardiaque qu'il n'a pas supportée", a déclaré à l'AFP son agent, Marie-Laure Munich, saluant "un immense acteur de théâtre et un homme d'une grande humanité".
Alors qu'il a fait de nombreuses apparitions au théâtre, il a également joué dans une trentaine de films. Il a été à plusieurs reprises de l'aventure du Festival d'Avignon, dans les années 60, avec Jean Vilar et Georges Wilson. Plus récemment, il a participé à la création, en 1994, de "Art", la pièce à succès de Yasmina Reza.
Deux de ses petits-enfants jouent dans la série télévisée "Plus belle la vie".
dimanche 31 janvier 2010
Le comédien français Pierre Vaneck est mort
Fillon est «déterminé à faire des efforts sans précédents»
INTERVIEW - Pour revenir sous la barre des 3% des déficits en 2013, François Fillon s'engage à faire progresser la dépense publique à un rythme inférieur à 1% par an. Un effort jamais réalisé qui nécessite «une mobilisation nationale».
LE FIGARO. - Vous allez envoyer à Bruxelles en début de semaine votre plan de redressement des finances publiques. Quelles sont vos solutions ?
François FILLON. - Avec le président de la République, nous sommes déterminés à faire des efforts sans précédent qui nécessitent une mobilisation nationale. Ce plan prévoit que les dépenses publiques globales progresseront à un rythme inférieur à 1% par an. Jamais un gouvernement n'aura fait autant. Concrètement, cela signifie un gel du budget des ministères et des efforts comparables pour les collectivités locales. Quant à l'objectif de progression des dépenses de l'assurance-maladie, il devra descendre sous les 3%. N'oublions pas que nous étions à 5 ou 6% il ya quelques années. S'agissant des effectifs de l'État, nous allons poursuivre le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux jusqu'à la fin du quinquennat.
Les niches fiscales et sociales ont commencé à être plafonnées. Allez-vous en supprimer purement et simplement ?
D abord, nous n'en créerons plus aucune. Nous devons nous interroger sur leur efficacité : certaines d'entre elles ne sont pas, ou plus, stratégiques. Nous limiterons les autres dans le temps - pour nous obliger à vérifier régulièrement si elles remplissent leurs objectifs - et réduirons leurs plafonds. Mais pas question d'alourdir le coût du travail.
Tout cela suffira-t-il pour revenir à 3% de déficit en 2013 ?
Oui,si nous parvenons à partir de 2011 à atteindre une croissance de 2,5% par an. Ce rythme me paraît crédible compte tenu de la stratégie de croissance que nous sommes en train de mettre en place. Nous affecterons les recettes de la croissance à la réduction du déficit. Ce qui nous permettra de le faire revenir à 6% du PIB l'an prochain, 4,6% en 2012. Et enfin 3% en 2013, si aucune nouvelle crise ne vient perturber cette trajectoire.
Comment comptez-vous faire participer les collectivités locales à cet effort ?
D'abord, je regrette que les régions et les départements gérés par des élus de l'opposition ne soient pas venus, jeudi, à la conférence nationale organisée par le président de la République. Cette conférence voulait marquer le début d'un processus commun autour d'un constat partagé : il faut mettre fin à 35 ans de déficit. Soit nous arrivons à résorber nos déficits dans le cadre d'un dialogue avec les collectivités locales, ce que je souhaite, soit l'État sera obligé de le décider seul ce qui serait dommage car notre démocratie a besoin de consensus sur les enjeux essentiels.
Les collectivités rétorquent que l'Etat ne cesse de leur transférer de nouvelles charges...
J'ai été élu local, j'ai moi même dit que c'était la faute de l'État.Alors aujourd'hui, on ne me la fait pas ! L'État soutient les collectivités locales. Et, sans les accuser de tous les maux, il n'est pas normal que leurs dépenses progressent depuis 2003 de plus de 6% par an hors transferts de compétences, et qu'elles continuent à embaucher massivement. Il faut qu'elles se fixent des règles équivalentes à celles que se fixe l'État.
Vous êtes donc favorable à une règle d'équilibre budgétaire contraignante?
L'idéal serait effectivement un accord sur une règle d'or, qui nous permettrait de revenir à l'équilibre à horizon 2020. Mais je ne suis pas convaincu qu'il faille en faire une règle constitutionnelle car changer la Constitution n'est pas chose facile.
Le débat sur les retraites s'est ouvert sur l'idée d'un changement radical de système. Y êtes-vous favorable ?
Je n'ai jamais cru à la remise à plat complète. Cette idée me semble non seulement une utopie mais la meilleure façon de ne rien faire. Aucun pays au monde n'a jamais changé brutalement de système. Le nôtre repose principalement sur la répartition ; avec le président nous nous sommes engagés à le préserver, il nous faut donc en ajuster les paramètres pour l'équilibrer. On peut retourner le problème dans tous les sens, et adopter un système par points ou par «comptes notionnels», cela ne changera rien aux contraintes démographiques et au vieillissement de la population : il nous manquera 100 milliards par an à l'horizon 2050.
La baisse des pensions est écartée. Qu'en est-il d'une hausse des cotisations?
Le Conseil d'orientation des retraites nous montrera, en avril, que la crise a aggravé la situation en réduisant les recettes et que l'allongement de la durée de cotisation, dont j'ai été l'un des artisans en 2003, n'a pas un effet suffisant sur les comportements : l'âge moyen de départ à la retraite augmente, mais très peu. La question sera donc posée, tout comme celle des cotisations. Le sujet a d'ailleurs déjà été abordé. En 2003, avait été acté le principe d'une hausse des cotisations retraite compensée par la baisse des cotisations chômage. La crise n'a pas permis de le faire fin 2008 mais la tendance démographique sur laquelle reposait cette «bascule» demeure. L'idée est donc toujours d'actualité. Je rappelle que le patronat l'avait validée en 2003.
Quand le chef de l'État affirme que «tout le monde sera concerné» par la réforme, parle-t-il uniquement de l'âge de départ et la durée de cotisation ?
Aucune question n'est taboue. Celle du calcul de la pension sur les six derniers mois de salaire, dans la fonction publique, se pose évidemment. Mais s'il y a des évolutions, elles devront tenir compte de la réalité des choses, et notamment du fait que les primes ne sont pas intégrées dans le calcul pour les fonctionnaires. Ces primes frôlent parfois 50% du salaire.
Faut-il «piocher» dès maintenant dans le Fonds de réserve des retraites, comme le propose la présidente de la Caisse nationale d'assurance-vieillesse ?
Le FRR, c'est l'État qui l'abonde, donc cela finit par se retrouver dans la dette. Cela peut être un outil pour passer un cap mais cela ne règle aucun problème de fond. Certains ont même proposé que le grand emprunt finance les retraites : c'est dire s'il était temps que nous posions la question des cours d'économie au lycée !
Les entreprises restent très tentées de pousser les seniors dehors…
C'est un problème fondamental. Si les Français sont réticents à augmenter la durée de la vie active, c'est surtout parce qu'ils ont peur du chômage. Le patronat ne peut pas nous demander d'allonger la durée des carrières et continuer à licencier les seniors. Il y a une légère amélioration mais il faut vraiment aller plus loin. Si besoin, nous prendrons de nouvelles mesures, pourquoi pas un bonus-malus sur les cotisations sociales. La question de la pénibilité sera aussi sur la table. Il ne faut pas en faire le point central du débat, mais elle doit être prise en compte, dans le cadre d'accords entre syndicats et patronat, ciblés sur des métiers précis, avec des critères objectifs comme l'espérance de vie.
Craignez-vous que les remous internes au Medef vous compliquent la tâche sur les retraites ?
Je me garderai bien de les commenter mais nous avons besoin d'interlocuteurs qui tiennent leurs engagements. C'est plus facile quand ils sont rassemblés. Il faut en tout cas que la dynamique lancée sur la représentativité syndicale se poursuive, ce qui suppose de régler la question de la mesure de l'audience dans les TPE, et que les entreprises jouent le jeu sur la remontée des résultats aux élections professionnelles. Elles ne sont qu'une minorité à le faire. Ce n'est pas possible.
Partagez-vous l'optimisme du chef de l'État sur l'emploi ?
Nous sommes effectivement dans une phase de ralentissement de la hausse du chômage. En 2010 nous aurons encore des hausses, mais elles devraient être de plus en plus faibles. Je pense vraiment qu'on assistera à une stabilisation puis à une baisse dans la deuxième moitié de l'année.
Faut-il prolonger certains dispositifs qui ont limité l'envolée du chômage l'an dernier, comme l'assouplissement du recours au chômage partiel ?
Cette mesure a été très efficace. Elle fait partie d'un arsenal comme nous en avons rarement eu dans notre pays : conventions de reclassement personnalisé, contrats de transition professionnelle, exonération totale de charges pour les embauches dans les entreprises de moins de 11 salariés, fonds d'investissement social, et bientôt fonds de sécurisation des parcours professionnels qui concernera 700.000 personnes. Nous allons effectivement étudier, le 15 février lors du rendez-vous sur l'agenda social 2010, la possibilité de poursuivre certains des ces dispositifs.
Les mesures de l'an dernier en faveur du pouvoir d'achat (baisses d'impôt sur le revenu, allocation de rentrée scolaire majorée…) seront-elles reconduites ?
Elles avaient été prévues pour une année seulement, en riposte à la crise. Nous ne sommes plus dans la phase aigüe de la crise : 1,4% de croissance, ce n'est pas la même chose que -2,2% ! En revanche cette reprise est fragile donc nous serons prudents dans l'extinction d'autres dispositifs qui soutiennent l'activité, comme la prime à la casse qui est réduite progressivement ou le remboursement anticipé du crédit impôt recherche.
En intervenant dans les stratégies de Renault et de Total, la France ne prend elle pas le risque d'être taxée de protectionnisme ?
Renault fabrique 25% de ses voitures en France. PSA est à 47%. Les constructeurs allemands, eux, produisent 42% de leurs véhicules sur leur sol. Ce n'est donc pas être protectionniste que de demander à Renault de faire des efforts pour ne pas descendre sous la barre des 25%. On ne lui demande évidemment pas de produire tous ses véhicules en France. S'agissant de Total, le groupe est confronté à des surcapacités de raffinage mondiales qui le contraignent à ajuster sa production. L'État n'a pas à l'empêcher de s'adapter à la contrainte internationale. En revanche, j'ai reçu son président, Christophe de Margerie. Je lui ai dit que s'il devait y avoir une restructuration, elle devrait être entièrement compensée en termes d'emplois et s'inscrire dans le cadre du développement du port de Dunkerque qui est absolument stratégique pour la France.
Ces interventions suffisent-elles à définir une politique industrielle ?
Suppression de la taxe professionnelle, crédit impôt recherche, plan de soutien à l'automobile, création du fonds stratégique d'investissement, états généraux de l'industrie… Jamais depuis Pompidou un gouvernement n'a autant fait pour l'industrie. J'aimerais, maintenant, que cette politique industrielle soit relayée par l'Europe. Je note déjà certains progrès : lors du sommet extraordinaire du 11 février nous définirons avec nos partenaires les moyens de mettre en place des politiques industrielles mieux coordonnées. Je souhaite que l'initiative prise en France avec notre grand programme d'investissements d'avenir de 35 milliards d'euros soit relayé lui aussi : certains sauts technologiques ne pourront être faits qu'à l'échelle européenne. Je pense à l'énergie ou au véhicule du futur.
Querelles de personnes, échecs commerciaux… la filière nucléaire traverse une crise. Quels sont vos projets pour la relancer ?
D'abord, j'ai reçu la semaine dernière les dirigeants d'Areva et de Edf pour leur dire qu'il n'était pas acceptable ni supportable que des grandes entreprises publiques déballent leurs différents par voie de presse et cherchent à régler des questions commerciales en prenant l'opinion publique à témoin. Au-delà, s'agissant de l'avenir de la filière nucléaire, nous attendons le rapport commandé à Monsieur Roussely pour appuyer notre réflexion. Ce qui est certain, c'est que nous avons besoin de développer l'ingénierie nucléaire et que les capacités humaines dans ce domaine ne sont pas illimitées. Cela signifie que les différents acteurs capables de conduire un chantier nucléaire sont obligés de s'entendre pour partager la même ressource humaine. Faute de quoi l'État les obligera à s'entendre. Nous devrons également résoudre les problèmes d'organisation.
Quand Henri Proglio quittera-t-il Veolia ?
J'ai toujours défendu la solution consistant pour Henri Proglio à quitter progressivement la direction de Veolia. Je n'ai pas changé d'avis. En tant que président non exécutif, il continuera à incarner et représenter ce grand groupe français pendant un certain temps, dans le seul objectif de ne pas le déstabiliser. En revanche, le rapprochement entre EDF et Veolia n'est pas d'actualité.
Clinton met l'Europe au cœur de la sécurité américaine
La secrétaire d'État compte sur l'appui du Vieux Continent pour « revivifier » l'Otan.
Hillary Clinton n'est pas sans ignorer que, de ce côté-ci de l'Atlantique, commence à s'ancrer l'idée que Barack Obama se désintéresse quelque peu de l'Europe. A Paris, vendredi, la secrétaire d'État américaine a même mentionné ce sentiment, pour s'y attaquer aussitôt à travers un long plaidoyer en faveur d'une Europe renforçant son partenariat avec l'Otan. «L'Europe est le point d'ancrage de notre politique de sécurité», a souligné Mme Clinton qui s'exprimait vendredi à l'École militaire devant un auditoire d'experts et de diplomates. «Une Europe forte est essentielle pour la sécurité et la prospérité des États-Unis et du monde», a-t-elle poursuivi. Quelques mois après la pleine réintégration de la France dans l'Otan, le chef de la diplomatie américaine ne s'est pas étendue sur la défense européenne, sujet traditionnellement envisagé avec réticence à Washington, mais plutôt sur l'appui du vieux continent pour «revivifier» l'Alliance. Cette dernière doit évoluer pour affronter les menaces du XXIe siècle, a souligné le secrétaire d'État, en citant «le terrorisme nucléaire, le cyberterrorisme, les risques pesant sur les approvisionnements énergétiques et le changement climatique».
Cette modernisation de l'Alliance, à laquelle les Européens sont appelés à contribuer dans la perspective du sommet de Lisbonne, en fin d'année, doit reposer sur quelques «principes centraux», a développé Hillary Clinton. Elle a évoqué notamment «la souveraineté et l'intégrité territoriale de chaque État», réitérant l'opposition de Washington à l'indépendance des deux provinces séparatistes de Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. «L'Otan doit rester ouverte et restera ouverte à tous les pays qui aspirent à en devenir membre et qui remplissent les conditions pour cela», a ajouté Mme Clinton qui a cité la Géorgie et l'Ukraine, deux pays dont le désir de rejoindre l'Alliance est jugé inadmissible par Moscou.
Mais le secrétaire d'État n'a guère appuyé sur cet abcès. Son discours visait aussi à rassurer la Russie. Les États-Unis «ne cherchent pas à créer des divisions entre voisins et partenaires», a dit Mme Clinton. «Il n'y a qu'une Europe. Une Europe partenaire des États-Unis et une Europe qui inclut la Russie». Dans la conception développée par la responsable américaine, le système de défense antimissiles, tant controversé, «rendra le continent plus sûr», Russie comprise. Elle propose d'ailleurs de l'étendre à tout le territoire de l'Alliance et même de « coopérer » dans ce domaine avec Moscou. Autre principe fondamental, au titre de l'article5 du Traité de l'Alliance édictant qu'une attaque sur un pays membre correspondant à une attaque contre tous, «nous continuerons à maintenir des troupes en Europe», a-t-elle dit.
Quant à l'offre russe d'un nouveau traité sur la sécurité européenne, qui ouvrirait «un processus long et compliqué», Hillary Clinton a estimé que l'objectif d'une «sécurité indivisible» du continent pouvait être atteint dans le contexte des organisations existantes, telles l'OSCE et l'Otan. Des propositions qui seront sans doute diversement accueillies à Moscou, ce que Mme Clinton a d'ailleurs anticipé en prévenant que «les États-Unis et la Russie ne seront pas toujours d'accord».