L'éducation est un bien économique et non un droit. Les biens économiques, par définition, sont rares et satisfont des besoins ou des désirs. L'éducation cadre clairement avec cette définition.
mercredi 26 juin 2013
L'éducation n'est pas un droit
L'État – observa Frédéric Bastiat – est cette grande fiction en vertu de laquelle tout le monde essaie de vivre aux dépens de tous les autres. Probablement, il n'existe pas de théorie qui confirme mieux cette définition que celle des « droits sociaux ». Chaque fois qu'un groupe déterminé prétend soutirer un bénéfice matériel des autres membres de la communauté, il le fait sous le manteau de moralité qu'offre cette populaire doctrine des droits.
Toutefois, une analyse exempte d'émotivité permet de saisir que la moralité de ces supposés droits se base sur une série de confusions. Pour commencer, « la société » n'est rien d'autre qu'une abstraction, et les abstractions, à la différence des individus, ne peuvent être titulaires de droits, ni bien entendu être sujets d'obligations. Dès lors, un droit appelé « social » n'est rien d'autre qu'une exigence de bénéfices matériels qu'un groupe déterminé d'individus réclame à un autre groupe d'individus, en général indéterminé, sans offrir de contrepartie en échange.
Dans un monde sans État, l'unique manière pour qu'un groupe A puisse obtenir sans cause d'un groupe B un bénéfice matériel serait de recourir directement à l'usage de la force physique. Dans le monde dans lequel nous vivons, ceux qui sont chargés d'exercer cette violence sont les politiciens qui contrôlent le pouvoir coercitif de l'État et qui sont élus dans la mesure où ils promettent des bénéfices via l'argument de satisfaire des « droits ».
Le cas de l'éducation est un exemple de ceci. Politiciens et enseignants affirment chacun à leur tour que c'est un « droit ». Mais l'éducation, bien que le dogme à la mode dise le contraire, est un bien économique, et non un droit. Les biens économiques, par définition, sont rares et satisfont des besoins ou des désirs. L'éducation entre clairement dans cette définition.
D'où le fait que le problème éducatif est essentiellement économique ; c'est-à-dire de création et d'allocation de ressources, et non d'éthique ou de « droits ». Dès lors, admettre cela a des implications philosophiques et pratiques. Car la différence entre un droit collectif ou « social » et des droits négatifs, comme la liberté d'expression, la vie ou la propriété, réside dans le fait que les premiers – que nous pouvons appeler des faux droits –, en se référant à des biens économiques, exigent que quelqu'un soit forcé de travailler pour les satisfaire.
Les seconds, en revanche – que nous pouvons qualifier de droits authentiques –, en ne se référant pas à des biens économiques, n'exigent seulement aux autres que de s'abstenir de faire quelque chose. Ainsi, par exemple, votre droit à la liberté d'expression implique l'obligation faite aux autres de ne pas essayer de vous faire taire, votre droit à la vie, celui de ne pas vous agresser et votre droit de propriété, celui de ne pas vous empêcher de jouir et de disposer de ce qui est à vous. La coercition de l'État s'emploie dans ce cas pour vous protéger de l'agression arbitraire d'un tiers. Les droits collectivistes ou « sociaux » inversent cette logique. Avec eux, la coercition étatique n'opère pas pour vous protéger d'une agression à l'encontre de votre vie, de votre liberté ou de votre propriété, mais pour vous forcer à donner à d'autres ce qu'ils désirent et que, probablement, ils ne pourraient obtenir dans une relation de coopération volontaire et pacifique.
Le résultat de cette conception collectiviste des droit résulte ainsi en une perversion du rôle de l'État, qui n'agit plus comme protecteur de la liberté personnelle, mais, au contraire, comme votre principal agresseur. Ce n'est pas par hasard que les dictatures socialistes furent les grandes promotrices des droits « sociaux ».
Maintenant, du point de vue économique, un pays qui cherche à satisfaire des droits « sociaux », prend inévitablement le chemin de la décadence et du conflit. Car, comme l'avait prédit Bastiat lui-même, les politiciens ne peuvent rien donner à personne sans retirer quelque chose avant à d'autres, retenant toujours au passage une fraction de ce qu'ils distribuent. Et comme les besoins – comme le désir des politiciens de se maintenir au pouvoir – sont illimités et les ressources rares, alors la satisfaction conséquente des « droits sociaux » ne peut que conduire à une spirale de dépenses, d'impôts et de dette, dont l'inévitable résolution finale est la crise du système économique et démocratique.
Collaborateurs : la parole aux invisibles
Collaborateurs : la parole aux invisibles
Le débat sur les collaborateurs parlementaires, dont nous avons beaucoup parlé ici, n’est pas clos. La déontologue de l’Assemblée, Noëlle Lenoir, a pris l’initiative d‘envoyer un questionnaire à l’ensemble des collaborateurs de député-e-s (les collaborateurs de groupe semblent être encore hors radar). Beaucoup de questions portent sur les conditions sociales des collaborateurs, montrant que c’est la que se situe la cause du problème (même si l’assemblée possède déjà de nombreuses données via les contrats de travail).
Ce questionnaire est intéressant, car il permet d’interroger celles et ceux qui sont pour l’instant les absent-e-s du débat, et pourtant les premier-e-s concerné-e-s. Il est d’ailleurs dommage qu’il vienne si tardivement. Cela s’explique aussi par l’absence de représentation officielle des collaborateurs, en l’absence d’instances reconnues. Il existe bien deux cercles de collaborateurs (l’un socialiste, l’autre à droite) et un syndicat, qui ont été actifs dans les coulisses de ce débat.
Cette absence de visibilité des collaborateurs est dans la logique même d’une institution qui se défie d’eux. Preuve en est le « crédit collab » trop limité, qui ne permet souvent qu’une rémunération de « juniors » (la jeunesse d’un collaborateur de députés français est proportionnellement inverse à l’âge de son parlementaire). Cette limitation du crédit collaborateur et des enveloppes laissées aux groupes (de nombreux élus sont revenus de leurs voyages au Bundestag étonnés par la taille des groupes parlementaires) s’explique par la faible place laissée aux députés dans la Vème République, qui a eu comme compensation la généralisation du cumul des mandats (83% en 2011, soit deux fois plus que sous la IVème République, et nettement plus que chez tous nos voisins). Le parlementaire a trouvé ainsi d’autres occupations, avec des moyens de fonctionnement bien plus importants : les principaux collaborateurs politiques d’un député cumulard travaillent souvent au cabinet de la collectivité de l’élu, et ses mandats locaux permettent de rembourser des frais prévus pour l’IRFM. Globalement le parlementaire français peut cumuler les avantages, à condition de ne pas trop se préoccuper du travail législatif.
Au contraire, le député non-cumulard aura de véritables difficultés pour rémunérer un conseiller politique, et son IRFM sera insuffisante (si le député qui propose de fiscaliser l’IRFM, plutôt que l’encadrer, est président d’un conseil général, ce n’est pas par hasard). Pour le député totalement absent c’est même tout bénéf, certains allant même jusqu’à rémunérer leurs conjoint-e-s.
Cela permet de laisser une plus grande latitude au gouvernement. L’administration des deux assemblées, bien plus compétente (et bien mieux rémunérée que les collaborateurs parlementaires), y a également trouvé avantage. Il est assez facile pour elle de rejeter les amendements issus des parlementaires pour de strictes raisons juridiques. Le poids de l’administration ne s’arrête pas à la porte du parlement…
Plus que les projets de loi sur la transparence, c’est donc les projets de loi sur le cumul qui pourrait faire évoluer la situation des collaborateurs.
Droit de vote des étrangers: des sénateurs mettent la pression sur Hollande
Réunis par les écologistes Esther Benbassa et Sergio Coronado, des parlementaires et élus locaux se sont rassemblés lundi au Sénat pour octroyer symboliquement le droit de vote des étrangers.
Les partisans du droit de vote des étrangers ne désarment par et continuent de mettre la pression sur le gouvernement. Rassemblés au Sénat, salle Clémenceau pour une cérémonie symbolique d'octroi du droit de vote et d'éligibilité des étrangers, ils ont sans surprise voté en faveur de ce projet qui figure parmi les promesses de campagne de François Hollande.
Une piqûre de rappel
"Il s'agit d'une piqûre de rappel à nos dirigeants qui promettent et mettent du temps à la réalisation de leurs promesses", a lancéEsther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne devant quelque 300 élus et représentants d'associations. Promesse du candidat socialiste lors de la dernière présidentielle, le Président de la République avait annoncé par la suite que le débat ne s'ouvrirait finalement qu'après les élections municipales de 2014.
"Nous pensons que la France est prête, annonce pourtant le député Verts Sergio Coronado. Il faut faire acte d'optimiste, la France est un pays capable d'intégrer et de promouvoir la citoyenneté." Plusieurs élus socialistes et communistes présents ont approuvé ce constat, tout comme la nécessité de porter la question dans le débat public. La sénatrice communiste Laurence Cohen a estimé qu'"il n'y a aucune raison pour retarder à nouveau l'entrée en vigueur de ce droit". Quant au sénateur socialiste Jean-Yves Leconte, il a souligné que ce combat n'était pas gagné d'avance et qu'il fallait "se mobiliser".
Le droit de vote des étrangers est également soutenu par les associations. Une militante associative a témoigné devant ce congrès symbolique: "Moi qui ai choisi de vivre en France, je considère que ceux qui y sont depuis 10, 20, 30, 40 ans et qui ont participé à la construction de ce pays ont les même droits et devoirs et n'ont pas à être exclu des bureaux de vote". Selon elle, le droit de vote des étrangers permettrait de "limiter l'instrumentalisation politique de l'immigration à des fins électorales et de conduire beaucoup de jeunes qui ont souffert du manque d'intégration politique de leurs parents, vers les urnes."
Une salle acquise à la cause du droit de vote des étrangers
Avec un public acquis à la cause du droit de vote des étrangers, le "congrès" s'est achevé par un vote à main levée et l'octroi, sans surprise, du droit de vote.
La véritable réforme, qui ne sera pas débattue avant 2014, nécessitera quant à elle une modification de la constitution et donc un vote du Congrès, dont la majorité n'est pour l'instant pas assurée."Ce droit, adopté en 2000 à l'Assemblée nationale, a été voté par le Sénat le 8 décembre 2011, mais il faut maintenant qu'il soit accepté par les 3/5e des parlementaires réunis en congrès", annonce sceptique Esther Benbassa..
Cette mesure qui est pourtant approuvée à 54% par les Françaisne fait donc pas l'unanimité. L'annonce de cette manifestation avait d'ailleurs provoqué une vive réaction du député UMP Claude de Ganay qui avait demandé au président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel "de faire annuler cette cérémonie au nom de la neutralité et du respect dus aux institutions républicaines".
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