Il était un temps où la femme de César devait être
irréprochable. L’icône du pouvoir devait incarner la douceur et la
force, la tolérance et le respect. Fi de secret d’alcôve, la première
dame n’était tolérée que gracieuse ou charitable. Mais la normalité a
encore frappé avec François Hollande et Valérie Trierweiler.
Il était un temps où la femme de César devait être irréprochable.
L’icône du pouvoir devait incarner la douceur et la force, la tolérance
et le respect. Fi de secret d’alcôve, la première dame n’était tolérée
que gracieuse ou charitable.
Mais la normalité a encore frappé. La gauche a des « sentiments » et
des passions comme tout le monde voyez-vous, comme les gens normaux de
Secret story ou
Voici doit-on comprendre en tout cas. On a reproché à
Nicolas Sarkozy sa vulgarité, son coté outrancier
et
à juste titre pour beaucoup d’aspects mais laisser ainsi sans pudeur sa
basse-cour s’écharper, convoiter des postes, se répandre dans les
presses diverses, là voilà, LA vulgarité ultime.
Dieu qu’il est « normal » d’avoir ce genre de petits sentiments mais
nous pensions bêtement, nous, le peuple que le pardon faisait parti de
l’escarcelle de la normalité. Il semblerait qu’il n’en soit rien. Ceci
pour la gestion par l’amour dans une certaine logique d’apaisement des
âmes. Reste la pure stratégie.
Dans l’armée anglaise, il existe un vieux dicton qui va ainsi :
« Mieux vaut avoir ses ennemis dans la tente car alors ils pissent à
l’extérieur. » (Je vous laisse deviner ce que font ceux à l’extérieur de
la tente en toute logique). Valérie Trierweiler vient de s’acheter cinq
ans d’eau de javel à bon compte et par la même occasion a réussi à
conférer à son ex rivale le rôle de victime expiatoire, que sans nul
doute, René Girard lui conférerait. Mais quelle victoire à l’aube de la
"République des justes" !
Car n’oublions pas qu’il s’agit là de la feuille de route de notre
président "une France plus juste". À ce propos, j’aimerais revenir sur
l’excellent article de Benjamin Dorman paru dans Atlantico cette semaine qui
rappelle en effet à juste titre, que dans un état de droit comme le
nôtre, la justice est tout d’abord une institution politique, avant
d’être une vertu que l’on tente de s’approprier publiquement.
Il
n’appartient ni à un président, ni un parti, ni à un média, ni à aucun
citoyen de dire ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. C’est une notion que nous avions aussi préalablement évoqué dans un article intitulé «
Au secours Abelard , ils sont devenus fous » sur la différence qui existe entre ce qui est juste et ce qui est moral.
Selon Abélard, il existait une distinction essentielle entre le crime et le péché.
Le crime n’existait que s’il était reconnu par la loi, ce qui est le rôle de la justice. N
ulla crimen sine lege (pas
de crime qui ne soit reconnu par la loi) disait déjà le droit Romain et
il est donc du ressort de la puissance publique de le punir et de
l’empêcher puisque tout crime est destructeur de l’ordre social.
Le péché, en revanche, ressort de la morale privée et il revient à
Dieu de le punir. Chacun doit s’en repentir tout en essayant d’en
corriger les effets par ses actions ultérieures. Ceci est ce qu’il est
convenu d’appeler la morale.
Il revient par conséquent à l’État de punir le crime, mais en aucun
cas de sanctionner le péché. Aux yeux de la puissance publique, une
action peut être un crime sans représenter un péché, tandis qu’un péché
aux yeux de l’Église peut ne pas être du tout un délit aux yeux de la
société. Certes, dans un monde idéal, les deux se recouperaient mais la
morale est fluctuante d’une personne à l’autre alors que la justice,
elle, doit être la même pour tous.
Ainsi, je m’interroge, s’il s’agit de rétablir une république des
"justes", chère en son temps aussi au grand ordonnateur, feu le
président François Mitterand, qui aimait à rappeler la "force injuste de
la loi", derrière quel paravent nos amis socialistes vont-ils
s’abriter ? Celui de la morale ? de la vertu ?
Je me sentirais un peu serré aux entournures à la place de Monsieur
Hollande de prôner une morale collective au nom de tous que semble-t-il
les miens ne savent déjà pas comprendre…
Entendons nous, une république plus juste est en soit une feuille de
route acceptable, mais encore convient-il de respecter les lois et les
institutions de la République et non pas, comme l’induit Monsieur
Hollande d’opposer la loi à la justice. Opposer la loi à la justice,
c’est réintroduire au cœur de la démocratie la préférence pour une
morale collective, voire une religion. À travers ce genre de discours,
on perçoit bien que le socialisme n’est rien d’autre qu’une religion
cherchant toujours, au nom d’une morale collective, à s’immiscer dans
l’ordre de nos sociétés et mettre à mal un des derniers bastion de nos
libertés individuelles : la loi.
Je n’ai pas de problème à ce que Monsieur Hollande, ses ex et ses
actuelles aient une morale propre, mais qu’ils ne l’appellent pas
"Justice". Je ne viens pas lui dire comment tenir son intérieur ou
meubler son salon, mais je refuse que sa moralité et la moralité des
siens viennent au nom d’un soi-disant ordre moral édicté en Justice,
réformer les miens.
La morale n’est pas la Justice et Monsieur Hollande ne détient visiblement ni l’une ni l’autre.