« …contribue également à améliorer la couverture sociale des intermittents du spectacle, en particulier les femmes en congé maternité »
vendredi 13 février 2015
L’argent vient à manquer ? Vite, une Cartocrise de nerfs !
Le problème du socialisme n’est pas franchement qu’on crame l’argent des autres ou, encore plus appétissant, la tire-lire de ses enfants (via l’emprunt), mais bien qu’au bout d’un moment, quoi qu’il arrive, on en tombe à court. Et c’est actuellement ce qui est en train de se passer avec comme premier effet la fermeture, modeste mais sensible, des sources de financement des satellites les plus dispensables de l’action publique : les associations lucratives sans but, à commencer par les culturelles.
Ce n’est, bien sûr, que le début. L’austérité, terrible, immonde, omniprésente et d’une violence inouïe, s’abat sur les comptes de la Nation, ceux des collectivités territoriales et des communes qui doivent donc trouver des moyens d’expliquer, aussi calmement que possible, qu’on doit diminuer la distribution d’argent qui coulait jusqu’à présent en flots ininterrompus de la poche du contribuable et de ses petits-enfants directement vers la myriade d’associations culturelles indispensables au vivre-ensemble et à l’édification artistique des masses. Rapidement, on ne compte plus les festivals annulés, les structures qui mettent la clé sous la porte, ou les associations qui disparaissent faute de renouvellement de leurs subventions. Depuis les élections municipales de mars 2014, qui a vu comme un petit frémissement au niveau des communes, c’est l’horreur : ça ferme à tout va !
Et pour prendre toute la mesure de l’hécatombe, Émeline Jersol a conçu une carte. Émeline, c’est la médiatrice culturelle au Boulon, l’un des douze célèbres Centre Nationaux des Arts de la Rue que la France compte sur son territoire et qui sont chargés de la création et de la production artistique dans l’espace public, et d’aider financièrement des artistes et des troupes de spectacle de rue. Vous n’en avez jamais entendu parler ? Vous ne saviez pas que la République, bonne fille, subventionnait le Boulon, le Fourneau, l’Abattoir, le Parapluie, le Citron Jaune, le Moulin Fondu (noms authentiques®) ou les six autres Centre Nationaux pour leur immense travail de support de l’art de rue, des troupes et de leurs créations ? Rassurez-vous, même si vous le payez, ce n’est pas directement l’objet de ce billet. Passons.
Or donc, une carte a été mise en place. Il s’agit d’un projet OpenSource, consultable ici, qui recense l’ensemble des troubles dans la Force, et les présente sur une jolie carte avec des petites gommettes de couleur qui feraient plaisir à Najat. Rapidement connue, la carte a permis d’accumuler les contributions de douzaines d’acteurs du domaine culturel douloureusement conscientisé au problème de robinets qui se ferment et de baignoires qui fuient. Ainsi, le 23 janvier, la carte comprenait (seulement) 48 entrées, mais en une semaine, c’est 71 points qui s’allument sur le territoire français. Quelques jours plus tard, ce sont une centaine de lieux qui montrent l’étendue du désastre culturel français.
Les premières constatations sont horrifiantes : ce sont les secteurs de la musique et des arts de rue qui sont les plus touchés, avec respectivement 19 et 27 festivals salés sucrés ou structures poivrées supprimées. Et pas n’importe quoi ! Il y a du solide, du connu, du festival qui frappe l’imaginaire, cogne dans l’émotion et frappe du chaton-mignon au marteau-pilon pneumatique, comme par exemple Polyfollia, Fort en Jazz, Les Voix du Gaou, Saucisses et Polyphonies, le Film Écologique, les Séquences Buissonnières ou les Oreilles en Éventail (ami lecteur, un festival bidon s’est sournoisement glissé dans la liste. Sauras-tu le retrouver ?).
L’effarement, devant telle liste, pourrait faire croire que la situation est désespérée.
Heureusement, comme le dit le proverbe, même les plus sombres nuages ont une bordure d’argent : alors que le monde du spectacle, de la culture et de l’intermittence du travail traverse une crise sans précédent, on se rappellera à bon escient que le premier ministre, Manuel Valls, avait en début d’année conservé un optimisme raisonnable que les partenaires sociaux parviendraient à un bel accord pour faire tenir encore un peu plus longtemps le régime social des intermittents. Dans la foulée, notre frétillant premier ministre avait décidé de ne pas appliquer l’allongement de la période minimale avant de toucher les allocations (différé d’indemnisation), avec un coût de l’opération (modeste) pour l’État de seulement 100 millions en année pleine (c’eût été dommage de se priver d’une telle gentillesse avec un aussi petit prix).
À ceci s’ajoutera le dégel de deux sous-budgets de la Culture (pour 40 millions) cette année, avec une augmentation en 2016, ainsi que l’assouplissement des conditions ouvrant droit aux indemnités journalières en cas de maladie, de congé maternité ou invalidité, notamment pour les intermittents. C’est une mesure qui, je cite le ministère,
Couverture sociale qui était notoirement connue pour son étroitesse, son coût modeste pour la collectivité nationale et son indispensable utilité pour avoir assuré le monde artistique et lui avoir ainsi permis de faire rayonner la culture française sur toute la planète. Bref : il était temps de récompenser un peu ces créateurs de rêve et d’utopies vivantes, et de compenser leurs misères budgétaires. Voilà qui est fait.
Vous voyez, pas de quoi s’alarmer !
Certes, au niveau des communes, endettées, percluses de dépenses et de coûts faramineux que l’État, impécunieux, refuse à présent de prendre en charge, il va y avoir quelques petites coupes douloureuses pour certaines associations aux noms chantants et aux réalisations que la pudeur nous oblige à qualifier d’inégales. Mais à l’évidence, la République sait que ses petits chatons vont être un peu bousculés et met déjà en place le grand toboggan huilé qui descend jusqu’à la piscine du bonheur (et de fonds publics) sur lequel ils pourront glisser avec de petits cris joyeux en oubliant qu’au bout, la piscine, profonde, est de moins en moins remplie…
Vraiment, à l’évidence, ça va bien marcher.
Minsk, une étape sur la route de Moscou
François Hollande et Angela Merkel ont fait preuve de courage et de ténacité en se rendant dans la capitale biélorusse pour mettre Vladimir Poutine au pied du mur. Ils ont arraché un cessez-le-feu qui, même s’il est le deuxième en cinq mois, constitue un résultat appréciable, après le bain de sang dont les civils ont été les premières victimes depuis un an en Ukraine. Le président et la chancelière ont prouvé une fois de plus que la France et l’Allemagne, lorsqu’elles étaient unies et déterminées, pouvaient soulever des montagnes en Europe. Puisse François Hollande s’en souvenir, lui qui a perdu tant de temps depuis qu’il est à l’Elysée à manigancer des alliances contre Berlin.
Cependant, même suspendu, le conflit ukrainien reste préoccupant. L’accord Minsk 2 ne garantit pas la paix, loin de là, et sa mise en œuvre repose sur la bonne volonté de protagonistes dont la mauvaise foi n’est plus à prouver. Le texte consacre les gains territoriaux des rebelles et contraint l’Ukraine, qui a déjà perdu la Crimée l’an dernier, à renoncer de facto à exercer sa souveraineté sur le Sud-Est. Enfin, il n’apporte aucune réponse à des questions vitales pour l’avenir. Comment l’Europe peut-elle aider l’Ukraine à ressusciter son économie et éradiquer la corruption ? Comment l’Otan peut-elle restaurer une dissuasion efficace contre Vladimir Poutine, qui a montré que, contrairement aux Occidentaux, il n’avait pas peur de recourir aux armes pour restaurer la puissance impériale d’antan ? Et plus largement, comment l’Europe pourra-t-elle renouer un jour une relation de confiance avec la Russie ? Si la longue nuit de Minsk a au moins permis aux Européens de gagner un peu de temps pour ébaucher une vraie stratégie à l’Est, elle n’aura pas été inutile. A condition qu’ils ne laissent pas filer l’occasion.
Esprit du 11 janvier, es-tu là?
A ce degré sidérant d’exploitation du vide sidéral, les Français mystifiés finiront par renverser la table plutôt que de la faire tourner.
Depuis le Indignez-vous ! d’un certain Stéphane Hessel, le président Charlie Hollande n’est pas loin d’égaler l’exploit planétaire. Sans doute pour les mêmes raisons : un prêchi-prêcha progressiste sur fond de béatitude médiatique. Pas question d’aborder les questions qui fâchent et qui sont la cause des massacres de janvier : l’islam radical et l’immigration incontrôlée. Pas question de questionner les ravages de l’islamo-gauchisme tels pourtant que les propos de Coulibaly le second le révélaient crûment dans sa haine assumée « des militaires, des juifs et de la France ». Discours dans lequel un salafiste comme un gauchiste radical pourraient aisément se retrouver. Car les djihadistes à la française sont les avatars monstrueux du laboratoire idéologique occidental dans les éprouvettes desquelles on a versé le bacille de la haine islamiste. Plutôt que de l’analyser froidement, la France socialiste, profitant de la torpeur déconcertante d’une opposition consensuelle, obsédée par le second tour de l’élection présidentielle, a préféré incriminer les Français ségrégationnistes et leur imposer un “vivre-ensemble” dans l’insécurité et l’indignité. Le premier ministre aurait dû avoir le bon esprit de se taire plutôt que de prononcer ce gros mot d’« apartheid », dans lequel tous les revenants de l’idéologie de l’excuse se sont engouffrés allègrement. Puisse l’esprit du 11 janvier ne pas nous annoncer les mauvais esprits des ténèbres.
Percée franco-allemande
François Hollande et Angela Merkel ont rencontré Vladimir Poutine à Moscou au sujet de l’Ukraine. Après cinq heures d’entretien, le Kremlin faisait part « de pourparlers constructifs et substantiels ». Ce voyage en duo est leur première opération conjointe. Il est cependant trop tôt pour parler de “Merkhollande”. Le couple franco-allemand n’a signé aucun texte commun en deux ans et demi mais, lors de sa conférence de presse, François Hollande a parlé de « lien » avec une ferveur nouvelle. « Quand nous sommes ensemble, Français et Allemands, nous avons toute la capacité de la puissance à l’échelle du monde. »
Qui a eu l’initiative de ce voyage ? La France et l’Allemagne avaient déjà tenté d’organiser un sommet à quatre à Astana (Kazakhstan), à la mi-janvier. Projet abandonné en raison de la dégradation de la situation militaire sur le terrain. Un espoir ? Vladimir Poutine est cette fois demandeur. Il l’a fait savoir à François Hollande et aurait donné à Angela Merkel des signes montrant qu’il serait prêt à un compromis. C’est que les États-Unis envisagent de livrer des armes à l’Ukraine. Les ministres de la Défense de l’Otan ont décidé la création d’une force rapidement mobilisable de 5 000 hommes et l’idée d’une longue frontière Russie-Otan est insupportable pour Moscou. Avec la chute du rouble et la baisse du prix du pétrole, les sanctions commencent à peser lourd sur l’économie russe. Les populations souffrent. Poutine veut sortir de la nasse la tête haute, en ayant pris son bénéfice.
« Si nous échouons, une hypothèse qui existe, on pourra dire que la France et l’Allemagne ont fait, en tant qu’Européens, tout ce que deux grandes nations pouvaient faire », a prévenu François Hollande. Il s’adressait moins à l’opinion qu’à celui qui les a sollicités. « Si nous ne parvenons pas à trouver […]un accord durable de paix, nous connaissons parfaitement le scénario : il a un nom, il s’appelle la guerre », a-t-il renchéri, dimanche. François Hollande, Angela Merkel, Vladimir Poutine et Petro Porochenko devaient se retrouver, ce mercredi, à Minsk. Là où des accords avaient déjà été conclus, le 5 septembre, mais jamais appliqués. La négociation s’était alors déroulée entre Kiev et les séparatistes.
Va-t-on arriver à un accord sous parrainage de l’Europe ? Le problème est celui de la définition du statut spécial et de la zone où il sera appliqué. Où sera la ligne de partage ? Celle du cessez-le-feu du 5 septembre ou celle qui inclut les territoires conquis depuis par les séparatistes avec l’aide de l’armée russe ? Le président Porochenko refuse d’abandonner la ville de Marioupol, sur la mer d’Azov. Autre difficulté, les pouvoirs laissés aux séparatistes. La Russie souhaite que ce territoire soit neutre et dispose de larges prérogatives constitutionnelles. Des conditions que n’accepte pas pour l’heure Porochenko. Mais il faut tout faire pour éviter « une guerre totale ».
Comment faire réélire François Hollande
Sarkozy à Juppé : “Il faudrait aussi, cher Alain, se demander pourquoi 30 % de nos électeurs s’apprêtent à voter pour le Front national.” Ils ont été plus de 40 %…
Le second épisode de la partielle dans la 4e circonscription du Doubs est encore plus riche d’enseignements que le premier. Le candidat socialiste, qui avait perdu tant de voix par rapport à 2012, est quand même élu ; la candidate du Front national, qui n’en a jamais réuni autant, est quand même battue. Multipliez les résultats du scrutin par mille et vous obtenez à peu près 30 millions de votants, 15,5 millions de voix pour le candidat de la gauche et 14,6 millions pour celle du Front national. Un écart de moins de 900 000 voix (inférieur à celui qui séparait Hollande de Sarkozy en 2012 — 1,2 million de voix). Pour Hollande, c’est le scénario idéal en 2017 : éliminer la droite au premier tour, se retrouver en face de Marine Le Pen au second — et la battre. C’est ce qui s’est passé dans le Doubs ; reste à “nationaliser” la petite partielle, mille fois plus petite que la présidentielle.
Qu’a donc fait le candidat PS dans le Doubs pour arriver deuxième au premier tour et affronter ensuite la représentante du FN ? Il était le suppléant du ministre de l’Économie, donc solidaire de toute la politique gouvernementale, petit soldat discipliné du parti et par conséquent tout aussi responsable du chômage, de la délinquance, de l’islamisme, du laisser-aller général. À l’image de François Hollande. On le disait en perdition ; il l’était. Et puis les attentats du mois de janvier ont agi comme un sérieux coup d’épée dans les reins de la gauche, donc de Hollande, de Valls et de notre suppléant. De quoi faire penser (à la marge, mais souvent la marge suffit) qu’ils avaient peut-être compris ce qui se passait, de quoi leur donner un peu de nerfs et arrêter la chute — sans qu’ils n’aient rien fait ! Ajoutez à cela la baisse du prix du pétrole, celle de l’euro, la mode grecque contre l’austérité, et les commentaires médiatiques, toujours sensibles au baromètre de gauche, devenaient soudain optimistes, bien que sur le fond rien ne se soit amélioré !
La candidate du Front national n’en a pas fait plus que son adversaire du PS : l’actualité a fait campagne à sa place, le djihadisme transporté sur le sol français, la tolérance à l’égard de l’islamisme sous le prétexte de ne pas faire d’“amalgame”, le marché des kalachnikovs, les statistiques du chômage, etc. Cette circonscription ouvrière et populaire place le FN en tête au premier tour et lui fournit 16 points de plus au second, mais pas au point de le faire gagner. Sa candidate est très déçue, mais pas Marine Le Pen qui, elle, crie victoire — elle sait que, pendant deux ans, elle continuera d’être au centre du jeu en comptant bien faire face à Hollande en 2017.
Grande perdante de ce double épisode, la droite. Aphone avant le premier, pathétique avant le second. C’est finalement Nicolas Sarkozy qui a posé la seule question qui vaille et qui fâche au conseil national de l’UMP, le 7 février (veille du second tour), en s’adressant à Alain Juppé : « Il ne suffit pas de dire que le Front national n’est pas un parti comme les autres, d’appeler à voter contre lui, il faudrait aussi, cher Alain, se demander pourquoi 30 % de nos électeurs s’apprêtent à voter pour le Front national… » Sarkozy ne se trompait que sur un point : ce ne sont pas 30 % des électeurs UMP du premier tour qui ont voté FN au second, mais 40 %, si ce n’est plus. La question était bien posée.
De la droite au sens large dépend qu’elle soit ou non au second tour de 2017. Elle y a toujours été, même fracturée en deux, voire en trois candidatures de premier plan (en négligeant les autres). Mais elle ne risquait rien — Le Pen arrivait derrière. Tout a changé depuis 2002 ; Marine Le Pen est maintenant classée première dans les sondages. Si la droite ne devance pas Hollande, c’est lui qui sera élu.
Comment peut-elle retenir ses électeurs tout en évitant une fracture qui verrait deux leaders se présenter en même temps et déchirer l’électorat (hypothèse suicidaire) ? C’est la question à laquelle la droite doit répondre. Un défi, certes. Mais cela l’invite surtout à travailler sur elle-même, et sur la France : son identité, son unité, sa singularité qui ont fait son destin dans l’Histoire. C’est beaucoup demander. Mais après tout, ce ne devrait pas être si difficile, quand on fait de la politique, de comprendre ce que vous disent les gens.
La malédiction du “sphinx”
Le piège imaginé voilà trente ans par François Mitterrand pour neutraliser la droite n’a jamais aussi bien fonctionné…
Personne n’a oublié les derniers voeux télévisés de François Mitterrand qui, président de la République pour cinq mois encore, avait lancé le 31décembre 1994 aux Français : « Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas. » Le moins qu’on puisse dire est qu’il a tenu parole puisque les règles du jeu politique fixées par lui au milieu des années 1980 n’ont pas varié d’un iota.
À la gauche, une mission : favoriser, par sa politique d’immigration, la montée d’un Front national restreignant d’autant l’espace électoral de la droite classique, tout en jetant l’anathème sur quiconque serait tenté de passer un accord avec lui. Et à la coalition RPR-UDF devenue l’UMP, un devoir : celui d’observer sans discuter cet interdit. Au risque de rester structurellement minoritaire…
À ses proches, Mitterrand expliquait alors que, si la classe politique finissait par s’habituer à cette équation, il n’y aurait bientôt plus que deux forces en présence : le PS, seul à incarner la “République”, et le Front national, suffisamment diabolisé pour ne jamais accéder au pouvoir, mais assez puissant pour neutraliser la droite classique.
Là où il est, l’ancien chef de l’État a dû bien rire en observant l’élection du Doubs. Là où nous sommes, il est temps de nous demander si cette imposture n’a pas assez duré. C’est ce que nous faisons cette semaine en consacrant notre dossier d’actualité à la crise de nerfs qui secoue l’UMP… En attendant l’heure de vérité des élections territoriales de mars prochain où tous les sondages donnent l’UMP et le FN au coude à coude !
Debout face à Poutine, couché face au chômage
Il est plus facile de se dresser face au nouveau tsar de Russie que d’apporter des solutions au chômage ou de s’attaquer à la réduction des dépenses publiques.
Quand les Français comprendront-ils enfin à quel point leur président de la République se moque d’eux ? Quand prendront-ils conscience de cette imposture qui consiste à invoquer l’unité nationale pour ne pas aborder les problèmes du pays ? Quand en finira-t-on avec cette mascarade qui a pour nom l’“esprit du 11 janvier” ? Pendant deux heures de conférence de presse, non seulement François Hollande a apporté de fausses solutions aux vrais problèmes soulevés par la montée des communautarismes, les dangers de l’islam radical et les violations au principe de laïcité, mais il n’a pas jugé bon de parler de la dette de près de 2 050 milliards d’euros, du déficit budgétaire qui continue d’augmenter et surtout du chômage qui a frappé 600 000 Français de plus en deux ans et demi de mandat.
Depuis le 11 janvier dernier, la situation quotidienne de millions de Français, en découvert dès le 5 ou le 6 du mois, écrasés par les impôts, angoissés pour l’avenir de leurs enfants et terrifiés par une insécurité grandissante, n’intéresse plus le président de la République. Depuis qu’il a défilé vingt minutes dans les rues de Paris aux côtés de quarante chefs d’État, il se rêve en casque bleu de tous les conflits possibles, en héraut du monde libre et en Kissinger des temps modernes. Après avoir échoué — heureusement — à obtenir des bombardements sur la Syrie de Bachar al-Assad qui constitue maintenant l’un des plus précieux remparts contre l’État islamique, notre “capitaine de pédalo” pense pouvoir faire la leçon à Poutine. Le voilà parti pour nous faire croire qu’il va établir un plan de paix durable entre l’Ukraine et la Russie. Son but n’est pas tant de garantir les frontières d’une Ukraine qui est aussi russe que l’Alsace et la Lorraine sont françaises que de montrer sa volonté de tordre le bras à Poutine. Véritable politique de gribouille tant le nouveau tsar de Russie est sans doute notre meilleur allié dans la lutte à venir contre les islamistes conquérants.
Mais face à la médiasphère parisienne, au microcosme du Café de Flore et aux ténors de la gauche caviar, il est tellement plus facile de se dresser face à Poutine, comme Chirac l’avait fait contre Bush. Qu’elle est grande la capacité de nos dirigeants à transformer nos alliés naturels en ennemis de circonstance ! Il ne faut pourtant pas être dupe. Au milieu des dorures de la salle des fêtes de l’Élysée, il est bien plus facile de faire le fier face au président russe que d’apporter des solutions au chômage de masse qui gangrène la France. Il est bien plus aisé d’annoncer des sommets de la dernière chance pour l’Ukraine que de s’attaquer à la réduction des dépenses publiques. Il est tellement plus noble de vouloir “sauver le monde” plutôt que l’économie française.
Le problème, c’est qu’à ce mauvais jeu politique fait de pure communication et d’improvisation complète, la France pourrait se retrouver deux fois perdante. D’abord en se mettant à dos l’une des principales puissances d’une future grande Europe, qui, plutôt que de s’élargir à la seule Ukraine, irait naturellement “de l’Atlantique à l’Oural”. Ensuite en laissant de côté les réformes structurelles que les Français attendent avec tant d’impatience. De manière à stopper l’ascension fulgurante de la dette, à arrêter ce rouleau compresseur fiscal qui a mis au tapis l’an passé plus de 63 000 entreprises, et surtout à recréer de la croissance ; de la vraie croissance, celle qui crée de l’emploi, des richesses pour tous, de l’investissement et de la confiance. Mais François Hollande aime tellement les chômeurs qu’il a décidé de les multiplier. Il aime tellement la lumière de la diplomatie qu’il s’en trouve aveuglé. Et il aime tellement la duplicité qu’à défaut de s’occuper de la vie des Français, il précipite la mort de la France en lui cherchant des ennemis dont elle se passerait bien.
P.-S. : le 3 février, la justice m’a condamné pour avoir publié le 26septembre 2013 une couverture de votre magazine illustrée d’une “Marianne voilée” avec comme titre « L’invasion ». Parce que Valeurs actuelles a voulu alerter l’opinion sur l’islamisation rampante de la France, nous voilà censurés au même titre qu’Éric Zemmour et cloués au pilori médiatique comme l’a été Philippe Tesson. Je tiens à remercier tous les lecteurs qui se sont manifestés à cette occasion et qui nous ont assurés de leurs encouragements afin de continuer à clamer la vérité en trempant nos plumes dans les plaies du pays. Bien sûr nous avons fait appel de cette décision de justice. Mais votre soutien, sous la forme d’abonnements massifs pour vous et vos proches, nous fera chaud au coeur et montrera à tous ceux qui veulent nous faire taire que vous êtes aussi nombreux que déterminés. D’avance merci à vous tous.
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