mardi 16 octobre 2012
Les grands musées s'élèvent contre l'ISF sur les oeuvres d'art
Elle entend montrer qu'une éventuelle taxation ne pénaliserait pas seulement le marché de l'art, mais aussi les établissements publics, explique le site du quotidien. La lettre est signée par Bruno Racine (BNF), Henri Loyrette (le Louvre), Catherine Pégard (Versailles), Alain Seban (Pompidou), Guy Cogeval (Orsay), Stéphane Martin (Quai Branly) et Jean-Paul Cluzel (Grand Palais-RMN). Selon eux, le projet d'assujetissement des oeuvres d'une valeur de plus de 50.000 euros à l'ISF représente un "obstacle majeur à la diffusion du patrimoine" et "un frein sérieux à la politique d'enrichissement des collections publiques".
» Lire l'original de la lettre
Hollande et Ayrault contre cet impôt
Les présidents de ces sept grands musées nationaux craignent que certains propriétaires ne deviennent réticents voire opposés au prêt de certaines oeuvres "de peur de les voir exposées, et donc identifiées". "La reconnaissance internationale du travail de nos établissements serait fragilisée", écrivent-ils.
François Hollande et Jean-Marc Ayrault sont contre la soumission des oeuvres d'art à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), a déclaré Aurélie Filippetti le 11 octobre. L'exonération actuelle des oeuvres d'art, en vigueur depuis 1982, divise la gauche comme la droite.
Ces hauts responsables qui craignent une guerre si l'euro sombrait
Le sujet des devoirs à la maison pose la question du rôle de l'école
Un sondage IFOP vient de donner une précieuse information : plus
de deux tiers des Français sont opposés à la suppression des devoirs
scolaires à la maison. Ce sondage doit donc donner l’occasion au
Ministre de l’Éducation nationale d’oser poser publiquement la finalité
de l’école : a-t-elle pour but premier d’instruire ou bien de réduire
les inégalités sociales au moyen de l’enseignement ?
Alors que Vincent Peillon s’est exprimé la semaine passée sur la
modification des rythmes scolaires et sur l’organisation du temps
scolaire hebdomadaire, un sondage Ifop pour Radio Alouette publié le 9
octobre indique que 68% des Français sont opposés à la suppression des
devoirs scolaires à la maison pour les élèves du primaire. Ils sont 78%
parmi les professions libérales et cadres supérieurs et 63% chez les
employés et ouvriers.
Pourtant, faire faire leurs devoirs aux enfants n’est une sinécure
pour personne, surtout quand les deux parents exercent une profession,
comme c’est le cas la plupart du temps aujourd’hui. Si les Français sont
si massivement favorables aux devoirs à la maison, c’est qu’ils sont
vivement attachés à une certaine conception de l’école qui justifie
pleinement le travail personnel à domicile : la conception qui veut que
l’école ait pour finalité première de transmettre les connaissances,
c’est-à-dire d’instruire, ce qui suppose de répéter chez soi ce que l’on
a vu en classe, de faire un effort de mémorisation et d’effectuer des
exercices d’entrainement pour parfaire la maîtrise de ces nouvelles
connaissances et les ancrer durablement dans la mémoire.
Pourtant la FCPE, principale association de parents d’élèves, a
demandé officiellement au ministre la suppression des devoirs à la
maison au primaire. On peut lire sur son site « La FCPE et
l’ICEM-Pédagogie Freinet dénoncent la persistance des devoirs à la
maison. Personne n'en a jamais prouvé l'utilité ». Constat qui ne manque
pas de sel au regard des résultats du sondage IFOP. Pourquoi cette
position de la FCPE à rebours de celle des parents ? Parce que la FCPE
est historiquement acquise à l’idée que le but premier de l’école est un
but social et politique : transformer la société par l’école, en
faisant de cette dernière un moyen d’annihiler les différences sociales.
En clair, l’école nouvelle manière doit être telle que le fils de
notaire ne soit pas avantagé à l’école par rapport au fils d’ouvrier. LA
FCPE le reconnaît sans s’en cacher sur son site internet
: « [Les devoirs à la maison] ne font qu’accentuer les inégalités entre
les enfants selon qu’ils peuvent ou non bénéficier d’aide à la maison.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils sont proscrits en primaire
par une circulaire de 1956. »
Ce sondage doit donc donner l’occasion au Ministre d’oser poser
publiquement la finalité de l’école : a-t-elle pour but premier
d’instruire (transmettre les connaissances) ou bien de réduire les
inégalités sociales au moyen de l’enseignement ? C’est une question qui
mériterait d’être posée au peuple dans le cadre d’un référendum. Rester
dans le flou sur cette question, c’est prendre la responsabilité de
refonder l’école sur les sables mouvants d’un malentendu majeur. C’est
travailler sur les moyens pédagogiques sans avoir précisé préalablement
au service de quelles finalités on en devait juger l’efficacité. Il est
clair que cette ambiguïté n’est pas étrangère à la baisse de niveau de
l’école française, depuis que cette dernière a fait passer les objectifs
politiques (changer la société par l’école) au détriment d’objectifs
scientifiques (transmettre les savoirs).
"Quasi panique des patrons" : la compétitivité de nos entreprises passe-t-elle uniquement par la baisse des charges ?
Dans une interview accordée au Figaro, Laurence Parisot, la présidente du Medef, estime que le gouvernement doit adopter d'urgence des mesures en faveur de la compétitivité. Elle précise que « certains patrons sont en état de quasi-panique » et appelle en faveur d'un choc de compétitivité. Pour cela, elle propose d'abaisser les charges patronales et salariales par une hausse de la CSG et de la TVA. Les charges qui pèsent sur le coût du travail sont-elles le principal frein à la compétitivité française ?
Dans le même temps, Jean-Marc Ayrault a précisé qu'une politique de compétitivité ne se résume pas uniquement à un allègement des charges. Quels sont les autres facteurs, hors coût, qui pénalisent la compétitivité des entreprises françaises, et qui sont souvent oubliés du débat ?
La France est souvent pointée du doigt pour son coût du travail. Mais comment se positionne t-elle par rapport aux autres Etats européens en termes de compétitivité structurelle ?
L'Allemagne est une fois de plus au cœur du débat. Le compétitivité allemande s'explique t-elle que par une compétitivité coût ou d'autres facteurs la construisent-elle aussi ?
Le budget 2013 d’ores et déjà invalidé par la réalité
France en "faillite aggravée" : le gouvernement veut étouffer la phrase de Vallaud-Belkacem
Le gouvernement français tenterait-il d'intervenir sur le
travail de journalistes, Suisses de surcroît ? On est en droit de se
poser la question lorsqu'on découvre, au détour d'une dépêche, que ses
services ont tout tenté pour la faire retirer.
La pose de l'imposture |
"M. Fillon est-il vraiment le mieux placé pour donner des leçons, lui qui a commencé son mandat de Premier ministre à la tête d'un État en faillite et l'a laissé en état de faillite aggravée ?"Le mot était lâché et la nouvelle reprise : selon la porte-parole du gouvernement, la France se trouvait donc en situation de faillite aggravée. Cette nouvelle n'est pas passée inaperçue en Suisse où le site Romandie.com a fait rapidement paraître une dépêche titrée "Bien que notée AAA, la France serait en 'état de faillite aggravée'" Très manifestement, cette nouvelle n'était pas du tout du goût ni du gouvernement, ni de l’Élysée qui s'est ensuite empressé de rappeler la rédaction pour faire retirer l'article. Les coups de téléphone entre la rédaction suisse et le palais présidentiel français ont été dévoilés notamment par P. Chappaz sur son blog.
L'affaire ne s'arrête pas là puisque malgré les pressions, Romandie.com a conservé son article et maintenu sa version :
Romandie.com maintient la teneur de son article, à savoir qu'il n'est à priori pas cohérent de déclarer la France dans un "état de faillite aggravée" tout en défendant une note AAA auprès des agences de notation.Mieux, le site d'information a confirmé avoir été contacté directement par le gouvernement français ; la rédaction a même posté une capture d'écran du mail reçu à ce sujet :
"Pigeons": les entreprises vont payer le recul du gouvernement
Selon les Echos du 16 octobre, le gouvernement va prolonger la
surtaxe de 5% sur les grandes sociétés pour financer les aménagements
sur la fiscalité des plus-values des créateurs d'entreprises.
Mise à jour le 16 octobre à 8heures
Le gouvernement l'a, semble-t-il, entendu. Selon Les Echos du 16 octobre, il envisage de prolonger d'un an la contribution exceptionnelle de 5% sur l'impôt sur les sociétés (IS) mise en place par le gouvernement Fillon fin 2011 dans son plan de rigueur.
Cette contribution ne s'applique qu'aux entreprises réalisant plus de 250 millions d' euros de chiffres d'affaires. Soit environ 20 000 groupes. Ces derniers pourraient donc être amené à acquitter en 2013 une surtaxe de 5% de la valeur de leur IS sur leur exercice 2011.
Les pigeons des pigeons
Tous les actionnaires détenteurs d'une "part significative" du capital d'une entreprise (autour de 15%) pourraient ainsi conserver le bénéfice du prélèvement forfaitaire libératoire (19% + prélèvements sociaux) dès lors qu'ils vendent leurs titres après plusieurs années de détention (au moins deux ans). Le projet de loi de finances pour 2013 prévoyait dans sa version initiale l'alignement de cette fiscalité dérogatoire sur celle des revenus du travail (tous les gains soumis au barème de l'IR).
Mais dès le vendredi suivant, le ministre du Budget affirmait que ce geste, pour ne pas parler de recul, allait coûter "plusieurs centaines de millions au budget" qu'il faudrait "compenser", et "ils le seront car les finances publiques doivent être redressées". Pour Christian Eckert, "le manque à gagner peut aller de quelques centaines de millions à un milliard d'euros, selon ce qu'on décidera d'amender".
Selon les estimations du projet de budget, "l'imposition au barème progressif de l'IR des gains de cession de valeurs mobilières et de droits sociaux des particuliers" devait, en effet, rapporter un milliard d'euros par an à partir de 2013. Quelques 73 400 contribuables auraint vu leur impôt majoré selon Bercy quand 57 200 auraient bénéficié à l'inverse d'un allégement.
Selon les tous derniers calculs de Bercy, le manque à gagner de la mesure "pigeons" devrait atteindre 750 millions d'euros. Or, la surtaxe de 5% doit rapporter environ 800 millions. Ce qu'il fallait trouver. Comme le souhaitait François Hollande, les PME seront épargnées alors que les grandes entreprises paieront...