mercredi 30 mai 2012
Attention gros temps : choc fiscal violent en vue pour les entreprises françaises
Dans l’œil des marchés : Jean-Jacques
Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi,
un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques
les plus en vue du marché.
Aucune
proposition concrète n’est sortie du sommet du G8 pour la relancer la
croissance. Cela parait logique quand on examine les grandes lignes des
plans qui s’affrontent en Europe. La France a une
position curieuse. Sa stratégie consiste à soumettre les entreprises à
un choc fiscal violent. Si le programme de François Hollande est
appliqué en totalité, elles vont avoir en effet à payer 32,7Md€ de
hausses d’impôts, 13Md€ de hausse de cotisations sociales, soit 45,7Md€
de prélèvements supplémentaires. Selon les calculs de Christian Saint Etienne, professeur au CNAM,
cela devrait représenter plus de 14% de leur excédent brut
d’exploitation, soit le choc fiscal le plus important qu’elles aient eu à
subir depuis la deuxième guerre mondiale. Ces dispositions montrent une
fois de plus que la classe politique et médiatique n’a pas l’air de se
rendre compte que les profits des PME ne sont pas ceux des sociétés du
CAC 40, qui pour l’essentiel sont réalisés hors de France ! En attendant, les outils de l’état providence continuent d’être démolis par la mondialisation :
la solidarité est tuée par un marché dual du travail avec ceux qui
sont dans le système et ceux qui n’y sont pas (les jeunes). L’élitisme
républicain est tué par une école en échec. L’innovation est tuée par
l’égalitarisme des chercheurs. La classe moyenne est tuée par l’atrophie
de l’industrie…
Le coup d’arrêt à l’endettement public ne
semble pas clairement sur les rails. Pourtant il devrait mettre un
terme au creusement de la principale inégalité, qui est l’inégalité
intergénérationnelle. Il appartient à la génération qui est au pouvoir
de régler les factures de ses excès, et non à ses enfants et
petits-enfants. Le rôle des politiques est de nous y préparer, ce qui
n’est pas facile dans un pays où près de la moitié des électeurs sont
fonctionnaires ou retraités!
L’Allemagne, qui a très bien réussi avec ses PME , les fameuses Mittelstand
allemandes particulièrement performantes à l’exportation, prépare un
plan en six points pour soutenir la croissance dans les pays en
difficulté de la zone Euro. Il prévoit notamment la création de zones
franches dans les états touchés par la crise afin d’attirer les
investisseurs étrangers. Parallèlement les états devront réformer leur
marché du travail sur le modèle allemand.
La Grande Bretagne a comme d’habitude une stratégie pragmatique qui part de l’idée que
ce sont les petites entreprises qui sont susceptibles de créer le plus
rapidement possible des emplois. C’est pourquoi elle privilégie les PME
avec la mise en place du Small Business Act, qui consiste à
encourager les entrepreneurs par des avantages fiscaux au moment du
lancement de leur entreprise, les investisseurs par des exonérations de
plus value jusqu’à un certain montant et les conseiller avec le Small Business Service,
qui est le guichet unique de l’administration pour aider les
entrepreneurs dans leurs démarches. Cette mesure parait être efficace,
car on peut constater actuellement qu’un flux d’exilés fiscaux
britanniques sont entrain de revenir dans leur pays pour créer des
entreprises et payer des impôts dont la tranche marginale vient d’être
baissée !
Le sort de l’Europe et la pérennité de l’Euro
dépendront en partie du résultat des élections grecques du 17 juin
prochain. Faute de vision claire, les investisseurs sont obligés de
rester suspendus aux petites phrases des dirigeants européens.
La situation préoccupante ne justifie pas de sombrer totalement dans le pessimisme. Selon Kenneth Rogoff, l’économiste directeur de la recherche du FMI,
qui a rencontré un très grand succès avec son livre « This time is
different. Eight centuries of financial folly », était un des invités du
séminaire Cheuvreux à Londres, on pourrait avoir de bonnes
surprises, car la globalisation oblige inévitablement tous les pays à
s’adapter et la technologie peut apporter des ruptures inattendues qui
permettent de résoudre des problèmes jugés insolubles…
La vraie bonne nouvelle c’est peut être un article du Financial Times
intitulé « La mort des actions ». La dernière fois que ce titre avait
été utilisé c’était en 1979. Et le
En France, le rendement des obligations à dix ans (2,41%) a
atteint son plus bas niveau jamais constaté. C’est l’inverse de ce que
les marchés attendaient. Il ne faut pas en tirer de conclusions
définitives sur la qualité de la dette française, car le niveau des
Credit Default Swap est encore supérieur à 200 points de base.
L’explication se trouve peut être dans l’affaire Dexia dont
les rumeurs de marché colportent l’information selon laquelle
l’établissement aurait massivement vendu à découvert des obligations
d’état françaises. Il est difficile pour le moment de trouver une autre
explication au fait que l’établissement ait consommé les 55 Md€ de
recapitalisation dont il a bénéficié il y a six mois. Cette perte qui
serait presque 35 fois supérieure à celle de JM Morgan n’est
curieusement pas beaucoup commentée dans les media….. A suivre
En Allemagne, les obligations à 10 ans offrent un rendement de 1,36%. Le prix des Credit
Default Swap sur les obligations allemandes est à 100 points de base,
soit moins que celui des obligations japonaises, mais plus que sur les
titres britanniques et américains. Les allemands sont exaspérés par
l’intransigeance du Président français. Bild Zeitung dans son éditorial écrit « Il y avait un couple Merkozy. Merkhollande n’existe pas … »
En Europe, les niveaux de valorisation sont attractifs à horizon dix ans nous a expliqué Russell Napier de CLSA. Le problème dit il c’est pour l’année qui vient…. Pour Christopher Potts , le Chef Economiste de Cheuvreux,
l’Europe est actuellement dans une ambulance, les Etats Unis ne sont
pas pour une fois au cœur des angoisses et des peurs des marchés. Quand à
la Chine, elle est comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il
pense que les marchés européens devraient remonter à partir du troisième
trimestre.
En Allemagne, les
salaires des employés affiliés au syndicat IG Metall seront augmentés de
4,3% sur les 13 prochains mois. C’est une nouvelle positive pour le
reste de l’Europe. Elle intervient au moment où l’indice PMI
manufacturier se retrouve à 45 soit son plus bas depuis 35 mois. Jens Weidmann, le patron de la Bundesbank reste toutefois extraordinairement attaché à ce que la politique d’austérité de sa banque centrale soit poursuivie.
En Grèce, les chiffrages sur le coût d’une sortie de la Grèce de l’Euro se multiplient. Ils vont jusqu’à 450Md€ pour David Hauner de BOAML.
Il est vraiment sidérant de voir que l’Europe n’aura pas su régler à
temps le problème de la Grèce qui ne représentait que 2% du PIB
européen. Si la Grèce sortait de l’Euro, aucun pays ne l’imiterait pense
néanmoins Bruno Cavalier responsable de la recherche économique chez Oddo Securities.
L’Italie
est dans une récession dure puisque son PIB devrait baisser de 2% en
2012 et de 1% en 2013. Le seul facteur positif est l’amélioration de la
balance commerciale. Tito Boeri, professeur d’économie à l’Université Bocconi à Milan,
regrette que la réforme du marché du travail n’ait pas été assez loin.
Pour lui l’évolution des salaires doit être liée à celle de la
productivité. Il pense que Mario Monti restera à son poste jusqu’en
avril 2013.
Les Etats Unis sont
en train de se réindustrialiser à grande vitesse grâce à un coût du
travail en chute dans certains états :20$ de l’heure en Louisiane ou
Alabama contre 34$ dans les états du nord et 46 à 47$ en Europe. Grâce
au recours massif aux gaz de schiste leur coût de l’énergie va baisser
fortement et diminuer leur dépendance par rapports aux pays producteurs
de pétrole. Nous sommes en train d’assister à un retour de la
suprématie américaine pense Christopher Potts de Cheuvreux. Ce
qui change c’est qu’en plus du crédit bon marché on va avoir du capital
bon marché. Cela signifie que la surperformance des actions américaines
va s’accélérer car c’est un pratiquement le seul pays à pouvoir offrir
de la croissance (technologie) et de la sécurité.
marché américain avait progressé de
façon quasi ininterrompue pendant 20 ans !
Le pétrole se retrouve en dessous de 90 dollars pour la première fois depuis octobre dernier. C’est une bonne nouvelle pour la France.
Le cours du sucre
est tombé pour la première fois depuis deux ans sous le seuil de 20
cents par Livre en baisse de 45% depuis le plus haut de 2011. La
situation s’explique par le fait qu’il y aura une surproduction de 7 à 8
MT pour la campagne 2011-2012 et encore de 4 0 8M pour 2012-2013. Il
faudra surveiller la « parité éthanol » qui est le niveau où les
producteurs brésiliens ont plus intérêt à vendre leur sucre aux
producteurs d’éthanol qu’à l’industrie agro alimentaire. Le niveau, avec
la baisse du Real se situe à 18 cents…
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire