vendredi 16 janvier 2015
Fanfan et Manu
Dieu que l’amour est une jolie chose ! Il est encore plus émouvant lorsqu’il surgit au sommet de l’Etat. Car, tant à l’Elysée qu’à Matignon, on le proclame : jamais les relations entre le Président et le Premier ministre n’ont été aussi bonnes. L’entente est totale, la confiance infinie. Les tragédies de l’autre semaine ont accouché d’un alliage censé être indestructible. Au point que les conseillers du Château parlent d’ « une profonde fusion de l’exécutif ». Et ceux du chef du gouvernement sont encore plus explicites : pour eux, « il s’agit d’une extraordinaire articulation du duo ». Les mauvais esprits verront une opération de communication de ces extatiques. Qu’ils glosent. Chut, nous, ne réveillons pas les deux amoureux : Fanfan et Manu sont en pleine lune de miel.
Fort sur les principes, faible sur leur application
Le modèle républicain ? Depuis des années, c’est une République abstraite, aussi idéalisée qu’irréelle, que l’on convoque à tout bout de champ. Et un citoyen rêvé – forcément libre, égal et fraternel – que l’on invoque pour mieux masquer notre impuissance à freiner la désintégration sociale. Comme si à la montée patente du communautarisme, il suffisait d’opposer la tradition de l’intégration par assimilation. Comme si la fabrique d’inégalités sociales qu’est devenu notre système scolaire pouvait être sauvée à force d’égalitarisme forcené.
Comme si face à l’inquiétante invasion du fait religieux à l’école ou dans l’entreprise, répéter « laïcité, laïcité, laïcité » réglait pour partie la question. Fort sur les principes, faible sur leur application, aveugle à leur violation : telle a été la règle.
Bien sûr, il faudra du temps pour donner du sens à l’immense mouvement de fraternité du 11 janvier. L’émotion passée, la tentation sera pourtant grande pour les uns et les autres d’appliquer la grille de lecture qui prévalait avant l’effroyable drame pour expliquer comment rénover – ou non - le modèle républicain. Sur le service militaire, sur la loi de 1905, sur la liberté d’expression ou sur l’intégration, déjà le débat s’engage. Rien de plus naturel.
Mais face à la dignité et à la maturité dont a fait preuve la nation, il serait dommage (pour ne pas dire dangereux) que cette confrontation des idées repose sur des a priori biaisés, des clichés éculés, les dénis habituels plutôt que sur la réalité.
Sans vrai diagnostic sur les failles et les faillites du système, la réinvention d’un « modèle » devenu inefficace ne mènerait à rien.
Philippe Tesson dérape: "C'est pas les musulmans qui amènent la merde en France aujourd'hui?"
Lors d'un débat diffusé sur Europe 1, le journaliste Philippe Tesson s'est laissé aller à des propos islamophobes, accusant les musulmans d'être responsables des manquements à la laïcité en France.
Qu'est-il arrivé à Philippe Tesson? Sur Europe 1 ce mercredi, le journaliste s'est lancé dans une diatribe anti-musulmansparticulièrement violente.
Invité par Jean-Marc Morandini dans son émission Le Grand Direct de l'actu, le journaliste de 87 ans, fondateur du Quotidien de Paris, était là pour intervenir dans un débat portant sur la laïcité et les établissements scolaires religieux, avant d'élargir à la question de l'islam en France.
"Ce qui a crée le problème, ce n'est quand même pas les Français" (sic)
Après avoir rappelé les grands principes de la loi de 1905, qui a établi la séparation de l'Eglise et de l'Etat, Philippe Tesson a abordé les manquements à la laïcité dans certains établissements scolaires, comme le rapporte le site internet Arrêt sur Images: "Ce qui a créé le problème, ce n'est quand même pas les Français (...)D'où vient le problème de l'atteinte à la laïcité sinon des musulmans? On le dit ça? Et ben moi je le dis!" Et d'en rajouter une couche en interpellant Jean-Marc Morandini: "C'est pas les musulmans qui amènent la merde en France aujourd'hui? Il faut le dire quoi!"
Double erreur de la part de Philippe Tesson, ancien chroniqueur du Canard Enchaîné, du Figaro, du Point et deValeurs actuelles. D'abord comme citoyen, puisque les propos tenus sont susceptibles de le conduire devant les tribunaux pourdiffamation, injure, et/ou incitation à la haine.
Le chroniqueur est aussi dans l'approximation sur le plan professionnel. Les manquements à la laïcité dans les établissements scolaires sont aussi le fait d'autres religions, comme le montrait très bien dès 2004 ce rapport qui fait référence, commandé par Luc Ferry, alors ministre de l'Education nationale.
Une plainte déposée
Lundi, le Conseil français du culte musulman relevait une explosion d'actes hostiles à l'égard de la communauté et listait une cinquantaine d'actes antimusulmans. Ce jeudi, le président de la République François Hollande soulignait encore que les musulmans étaient les "premières victimes du fanatisme, du fondamentalisme, de l'intolérance".
Selon les informations du Parisien, une plainte pour incitation à la haine raciale a été déposée le 14 janvier auprès du tribunal de grande instance de Paris.
"Il me semble avoir dit une évidence"
Joint par Le Parisien, Philippe Tesson persiste et signe: "Il me semble avoir dit une évidence". "Lorsque j'évoque les musulmans, je ne parle pas de l'ensemble de la communauté musulmane, j'utilise un terme générique, et je pense que tout le monde a compris" s'étonne le journaliste. Et de conclure: "J'ai toujours été comme ça, je dis ma vérité. Je n'attaque pas l'ensemble des musulmans. Je comprends que cela ait pu blesser certains, je le regrette, mais j'ai toujours dit les choses de manière très crue, et ce n'est pas à mon âge que l'on va me changer".
Vivre ensemble
Au-delà de tout discours péremptoire ou grandiloquent, on ne pourra pas dire que les assassinats des fanatiques islamistes, la semaine passée, n'ont pas changé la France. On ne pourra pas dire non plus que la grande marche du 11 janvier n'a pas marqué une volonté de rupture avec nos petites ou grandes renonciations.
Dans leur sauvagerie, les fous d'Allah ont contraint dirigeants et citoyens de notre pays à un douloureux « devoir d'inventaire », jusque-là refoulé, mais nécessaire à la construction d'un véritable vivre ensemble. Il a fallu pour cela mettre sur la table des vérités dérangeantes, trop longtemps dissimulées par les politiques.
On n'osait pas qualifier les terroristes d'islamistes, par crainte d'amalgame, on n'osait pas évoquer les désordres communautaristes grandissants dans les classes, par crainte de contagion. Ces « pudeurs », sans rien régler, n'ont fait que nourrir les fantasmes d'une partie de l'opinion et les réflexes identitaires. Les massacres d'il y a une semaine ont tout changé. Ils ont tué les non-dits.
Le grand mérite de François Hollande, en cette période, a été d'impulser ce mouvement de réflexion par des discours de vérité, fermes, équilibrés et rassembleurs. Hier matin, à l'Institut du Monde arabe, il a délivré un message d'apaisement aux Français de confession musulmane qui « ont les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous les citoyens et doivent être protégés ». Après les hommages rendus par l'exécutif aux victimes juives des attentats, les responsables musulmans attendaient ces paroles de réconfort.
Que les imams, trop longtemps mutiques sur les attentats, participent au dialogue démocratique et calment les jeunes des cités, cloîtrés dans le refus de toute injonction à défiler ou se justifier, constitue une avancée. Le chemin sera encore long, bien sûr, pour surmonter toutes les incompréhensions. Les réactions virulentes suscitées dès mercredi, par la Une de Charlie Hebdodans les milieux musulmans, montrent combien les règles du vivre ensemble demanderont de sens aigu des responsabilités pour concilier la liberté des uns et le respect des autres.
Coup de gueule
Coup de gueule
Certes le temps est au deuil et au recueillement en souvenir des assassinés et au soutien pour les familles....
Mais je pousse un coup de gueule !!!
JE NE COMPRENDS PAS et NE SUPPORTE PAS QUE L'ON ME DEMANDE DE NE PAS FAIRE L'AMALGAME...
JE NE COMPRENDS PAS et NE SUPPORTE PAS QUE L'ON ME DEMANDE DE NE PAS FAIRE L'AMALGAME...
Oui "JE SUIS CHARLIE"
Oui JE SUIS POUR UNE MIXITÉ"
Nos politiques dans leur ensemble demandent aux Français de ne pas faire l'amalgame entre les attaques parisiennes et
les Musulmans de France.
Désolé mais :
Lorsque lentement, insidieusement, les arbres de Noël disparaissent de nos écoles, je fais l'amalgame.
Lorsque lentement, insidieusement, les crèches disparaissent de nos hôtels de ville, je fais l'amalgame.
Lorsque lentement, insidieusement la viande de porc est supprimée dans les cantines scolaires, je fais l'amalgame.
Lorsque des "petites merdeuses" nées en France se promènent voilées dans les rues de nos villes en nous narguant, je
fais l'amalgame.
Lorsque je fais mes courses en super marché ou les femmes voilées sont légion, je fais l'amalgame.
Cet amalgame est encouragé par la lâche complicité des hommes politiques qui, pour récupérer des électeurs acceptent
de baisser leur froc.
Jusqu'à quand ? ? ? ?
Faut il attendre un autre "Charlie Hebdo" ? ? ?
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