Pour le socialiste Vincent Peillon, chef de file du courant Espoir à gauche, il est grand temps que le PS réfléchisse à un nouveau système d’alliance et propose une réforme fiscale.
Après les tensions du mois de juillet, la rentrée des socialistes peut-elle être sereine ?
Vincent Peillon. Il le faut et il y a toutes les raisons pour qu’elle le soit.
Cette vilaine page doit maintenant être tournée. Si certains sont inquiets, ils ont tort.
Au PS, on encense le collectif, mais chacun fait sa rentrée de son côté. Vous-même devancez avec votre courant le rendez-vous de La Rochelle. N’est-ce pas contradictoire ?
Non. Il n’y a pas de concurrence de légitimité avec la première secrétaire ni avec l’université d’été de La Rochelle où nous serons. Les ateliers de Marseille seront utiles au PS et même à tous les républicains de progrès en attente d’un signe d’espoir. C’est ce qui explique d’ailleurs le succès qui s’annonce, puisque plus de mille militants venus de toute la France se sont inscrits. Faisons attention à ne pas nous dénigrer nous-mêmes.
Vous pensez toujours qu’une victoire en 2012 passe par une alliance avec le MoDem ?
Toutes les grandes victoires politiques ont supposé l’invention d’un nouveau système d’alliance. Cela a été le cas pour François Mitterrand, qui a su imposer à la SFIO mourante le processus d’Epinay, l’union avec le PC, ou pour Lionel Jospin avec la gauche plurielle. Aujourd’hui, nous devons construire avec tous les républicains de progrès une nouvelle alliance majoritaire qui va des communistes au MoDem. C’est pour cela que je suis très heureux de réunir à Marseille Robert Hue, Marielle de Sarnez, Daniel Cohn-Bendit, Christiane Taubira et bien d’autres personnalités intellectuelles, syndicales ou politiques décidées à écrire l’avenir ensemble, dans le respect de chacun. L’espoir est là.
Mais, au PS, tout le monde n’est pas d’accord…
Voyons ce que fait Nicolas Sarkozy qui, après avoir manié les thématiques du Front national et ouvert à gauche, va chercher les chasseurs et Philippe de Villiers. Enfin quand même ! Est-ce que nous serions les derniers sectaires et dogmatiques ? Nous nous laisserions voler l’unité et le rassemblement ? Seuls ceux qui n’ont pas confiance en eux ont peur des autres. Moi, je suis assez sûr de mon socialisme, de son actualité, de son avenir, pour ne pas craindre de larges rassemblements indispensables aux réformes profondes et difficiles que nous aurons à conduire demain.
Pourquoi la droite parvient-elle à se rassembler et pas la gauche ?
Aux européennes, sans divisions, la gauche pouvait être majoritaire. Cela a été une victoire en trompe-l’œil pour l’UMP. Nicolas Sarkozy le sait et il a donc accéléré ce processus de rassemblement. Tous ceux qui imaginent une autre France et sont prêts à la construire ensemble doivent y réfléchir. Par exemple, pour prendre un débat d’actualité, tous ceux qui pensent que la première des niches fiscales, c’est le bouclier fiscal, et qu’il ne faudrait pas que l’entêtement du président le conduise à sacrifier des avantages qui vont aux salariés et à la consommation doivent bâtir ensemble une autre voie pour le pays. Un pays surendetté, une injustice fiscale aggravée : de même que je propose une refondation républicaine pour l’école, nous devrons proposer une grande réforme fiscale.
Les régionales de 2010 seront difficiles pour le PS…
Il y a effectivement des régions en danger. L’objectif de la rentrée, c’est de motiver les Français à venir voter pour nous, en répondant à leurs attentes. Donner une autre image, ne plus nous exprimer sur nous, mais sur la santé, l’école, les retraites, la fiscalité… Les gens savent qui on est, ce qu’ils doivent à la gauche depuis 1936, presque toutes les grandes réformes de justice et de liberté, mais ils attendent maintenant de savoir quel projet on peut bâtir ensemble pour demain.
Le bouclier fiscal, pauvre idiot, Peillon est un crétin, il profite plus aux gens de son électorat qu'à d'autres.
Bayrou est un socialiste maintenant, je ne vois pas où se trouve l'élargissement de l'horizon dans une éventuelle alliance.
samedi 15 août 2009
Peillon : « Au PS, serions-nous les derniers sectaires ? »
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