TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 27 octobre 2010

"La colère sociale reste très forte face à l'idée d'un gouvernement au service d'une minorité"

Véronique :  Le mouvement est-il sur la décrue ?

Annick Coupé : C'est un mouvement inédit qui est à la fois marqué par des journées de grève et de manifestations très importantes, des grèves reconductibles, limitées à certains secteurs, mais aussi par un soutien très fort de la population et des salariés en général.

Ce mouvement est loin d'être terminé, donc même si les grèves sont moins suivies, le gouvernement n'en a pas fini, de mon point de vue, avec cette lutte.
Frater :  Croyez-vous être en mesure de mobiliser autant de personnes dans les jours à venir ? Faut-il craindre un essoufflement du mouvement ou bien croyez-vous à l'hypothèse d'un nouveau "mai rampant" à l'italienne ?
Demain [jeudi 28 octobre, date d'une nouvelle journée de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale] , il y a aura, je pense, pas mal de personnes encore dans les rues, alors qu'on est en période de vacances scolaires.
Tous ceux et celles qui se sont mobilisés depuis des semaines considèrent toujours que cette réforme est profondément injuste, et même si cette loi est votée, elle demeure toujours inacceptable.
La semaine prochaine, nous verrons ce qu'il en est de la mobilisation des lycéens. En tout cas, nous ne lâchons rien, et nous irons jusqu'au bout avec cette mobilisation.
Beaucoup de commentateurs ont employé l'expression "mai rampant", c'est la référence à ce qui s'est passé en Italie dans les années 1967-1968, où il y a eu quasiment en permanence des mobilisations sociales sous diverses formes : grèves, manifestations, occupations... qui étaient impulsées à la base et qui regroupaient aussi bien des syndicalistes que des jeunes.
Effectivement, aujourd'hui, des salariés, des jeunes, des précaires, des chômeurs se retrouvent au niveau local et se mobilisent ensemble depuis plusieurs semaines. Les liens qui se sont constitués sont des liens interprofessionnels et intergénérationnels et ne vont pas s'arrêter.
La colère sociale reste très forte et l'idée que ce gouvernement est au service d'une minorité reste très présente. Il faudra donc continuer à se mobiliser dans les semaines et les mois qui viennent. Mais évidemment, personne ne peut dire ni décider comment cette colère va continuer à s'exprimer dans l'avenir.
Scoop : Pourquoi être allé chercher les lycéens dans leurs classes ? Cela n'était-il pas déjà un aveu d'échec ?
Personne n'est allé chercher les lycéens dans leurs classes. Je pense que les lycéens, comme la majorité des jeunes dans ce pays, ont compris que cette réforme, contrairement à ce que disait le gouvernement, n'était pas une réforme pour eux, mais une réforme contre eux.
Les lycéens ont regardé le projet de loi et ont bien vu que le fait d'allonger de deux années le temps passé au travail n'allait pas leur permettre d'accéder plus facilement à un premier emploi, et ils voyaient bien aussi qu'au bout du compte, quand ils arriveraient en retraite, leur niveau de retraite serait bien plus faible que celui de leurs aînés.
Mais je crois que les lycéens engagés dans la mobilisation ont aussi une vision d'ensemble, et se situent d'un point de vue d'une solidarité intergénérationnelle. Ils se sentent concernés par le fait que cette réforme constitue une régression sociale extrêmement forte, et à ce titre, ils ont parfaitement la légitimité de se mobiliser, parce que ce sont des citoyens eux aussi.
Commandeur : Pour la première fois, un gouvernement a résisté aux manifestations. Par votre intransigeance, n'avez-vous pas offert à ce gouvernement la "victoire thatchérienne" dont la droite rêvait ?
Dès le début, Nicolas Sarkozy a indiqué que cette réforme serait le marqueur de son quinquennat. Il s'est situé lui-même dans une posture d'intransigeance, refusant toute véritable négociation sociale.
Je rappelle que l'ensemble des organisations syndicales, sur la question des retraites, avait des contre-propositions et que même les syndicats les moins contestataires n'ont pas été entendus.
Depuis le début, c'est le gouvernement, avec le président de la République, qui joue la fermeté et qui refuse d'entendre ce qui se passe dans le pays. Aucun syndicat n'a soutenu cette réforme, et tous les syndicats considèrent jusqu'à aujourd'hui que cette réforme est injuste ; la majorité de la population soutient par ailleurs les mobilisations.
Enfin, je rappelle que le président de la République n'avait pas, dans son programme électoral de 2007, la remise en cause de l'âge légal à 60 ans, qu'il avait même dit le contraire.
Donc l'intransigeance et le passage en force sont du côté du gouvernement, et il peut penser avoir gagné aujourd'hui ce passage en force, mais cela peut ressembler à une victoire à la Pyrhus qui laissera des traces.
Stéphane Toulouse : Ne peut-on pas considérer que la CFDT est sortie de l'intersyndicale sur les retraites en proposant des négociations au patronat et au gouvernement sur l'emploi des jeunes et des seniors ?
Il est vrai que depuis deux jours on a l'impression d'assister à un théâtre d'ombres. La CFDT propose au Medef des négociations, le Medef saisit la balle au bond, et immédiatement, le gouvernement, par la voix de Mme Lagarde et de M. Fillon, donne sa bénédiction.

Nous pensons que c'est une façon de permettre au patronat et au gouvernement de se sortir de ce conflit, qui ne correspond pas, pour nous, à la réalité de ce qui se passe sur le terrain, puisque le conflit n'est pas terminé.
Donc la CFDT est toujours dans l'intersyndicale et appelle aux mobilisations pour la journée de demain et le 6 novembre, et en même temps, on a le sentiment qu'elle permet au patronat et au gouvernement de se sortir d'une période difficile. Mais c'est à la CFDT d'assumer ses contradictions.
 Tolkien : Les Français acceptent encore qu'on les empêche de travailler, mais pas qu'on les empêche de partir en vacances ? Rétroactivement, ne considérez-vous pas avoir commis un erreur en bloquant les raffineries ?
Après six journées de grèves et de manifestations, le gouvernement restait intransigeant, voire méprisant. Il était donc nécessaire de monter le rapport de force. C'est pour cette raison que des salariés, avec leurs syndicats, se sont mis en grève reconductible et ont organisé des blocages dans des secteurs stratégiques comme celui des raffineries.
Mais c'était évidemment face à l'intransigeance du gouvernement. Ce que je constate, c'est que ces actions ont été et sont toujours soutenues très largement. En témoigne l'importante solidarité financière qui se manifeste.
Je crois qu'évidemment ces blocages peuvent gêner certains de nos concitoyens, mais je crois aussi que beaucoup comprennent ces actions face à l'intransigeance du gouvernement.
Petibonum : Une fois une loi contestée adoptée, celle-ci s'impose à tous, disent ceux qui pensent que la démocratie politique prime sur la démocratie sociale. Comment vous situez-vous par rapport à cette vision des choses ?
D'abord, on peut noter que le débat sur les retraites aurait dû être un vrai débat citoyen, débat citoyen qui permet de prendre le temps, d'envisager toutes les hypothèses pour garantir et améliorer notre système de retraite par répartition.
Il n'a pas été possible, par exemple, de mettre sur la table la question de nouvelles ressources pour financer la retraite, comme c'était proposé à la fois par des partis de gauche, mais aussi par des organisations syndicales. Je pense à l'augmentation des cotisations patronales, ou à la taxation d'un certain nombre de revenus financiers qui ne sont pas aujourd'hui mis à contribution.
Pour un débat de cette importance, il fallait aussi prendre le temps d'une véritable négociation, notamment avec les organisations syndicales, mais aussi avec les organisations de jeunesse, avec les associations de femmes ou avec les associations de chômeurs. Bref, avec l'ensemble de la société, puisque chacun est concerné par cette question des retraites.
Le gouvernement en a fait une question technique au nom de la démographie et pensait pouvoir passer cette réforme sans aucune difficulté. Donc on n'a pas du tout été dans un véritable débat démocratique. Il y a même eu caricature de débat à l'Assemblée nationale et au Sénat.
Donc je pense qu'on ne peut opposer démocratie sociale et démocratie politique, les deux sont nécessaires pour qu'effectivement la démocratie soit bien vivante dans notre pays.
Cette réforme, même votée à l'Assemblée, n'en demeure pas moins profondément injuste, et donc nous continuerons à la contester. D'ailleurs, je remarque que cette question des retraites, on est loin d'en avoir fini, puisque d'une part, la question du financement ne va pas au-delà de 2018 et que d'autre part, le gouvernement a introduit au dernier moment un amendement disant qu'il faudra un nouveau débat à partir de 2013 sur le fond du dossier.
Paul : Etant donné que nous vivons considérablement plus longtemps qu'il y a quelques décennies, quelles solutions proposez-vous au lieu d'augmenter la durée de cotisation et l'âge de la retraite ?
D'abord, il faudrait regarder la question du taux d'emploi, puisque nous avons aujourd'hui un taux de chômage important qui touche les jeunes, qui touche les personnes de plus de 50 ans, et qui touche aussi les femmes globalement.
Donc la première piste serait de remédier à cela au lieu d'augmenter le temps passé au travail.
Si on avait un taux d'emploi quasiment à 100 %, il n'y aurait pas de problème de financement des retraites. Sur la question de l'allongement de l'espérance de vie, il faut quand même rappeler que l'espérance de vie en bonne santé est autour de 65 ans, donc la question qui est posée, c'est : doit-on pouvoir bénéficier d'un temps de retraite en bonne santé, ou alors seulement partir en retraite quand on est déjà malade, handicapé ou diminué, et qu'on ne peut plus bénéficier de ces quelques années bien méritées.
Enfin, on peut aussi, dans les paramètres, voir que la productivité dans notre pays est plus élevée que dans d'autres pays, que la richesse produite continue d'augmenter considérablement, et que la question des retraites est bien une question de répartition des richesses.
Gino : On a entendu que Solidaires n'avait pas signé le communiqué intersyndical du 21 octobre, notamment car celui-ci appelait de façon trop appuyée à des manifestations dans le "respect des biens et des personnes". Qu'en est-il ?
Il y a trois raisons pour lesquels Solidaires n'a pas signé le communiqué du 21 octobre de l'intersyndicale. Nous pensions qu'il fallait une date plus rapprochée que le jeudi 28, nous souhaitions que la prochaine date soit le mardi 26. Deuxième raison : il n'y avait pas, dans le communiqué, de soutien net et offensif aux mobilisations quotidiennes qui se passent dans tout le pays.
Et enfin, l'expression du respect des biens et personnes ne nous semblait pas approprié au moment même où, effectivement, le gouvernement, par exemple, engageait des réquisitions de grévistes pour débloquer les raffineries. Et nous craignions que nos adversaires n'utilisent cette expression pour justifier les déblocages, voire pour engager des actions juridiques contre des grévistes.

Dominique : Un document interne à la CFDT vous dénie la qualité d'organisateur aux prochaines manifestations  précisément car vous n'avez pas signé la déclaration du 21 octobre.
François Chérèque a même dit le 22 octobre sur France Inter que nous avions quitté l'intersyndicale, ce qui est bien sûr faux, puisque nous appelons y compris aux manifestations du 28 octobre et du 6 novembre. C'est assez surprenant que la CFDT veuille régenter le mouvement social actuel et décider qui aurait la légitimité d'être dans la rue, de participer et d'organiser les manifestations

Je rappelle que les manifestations du 28 octobre comme celles du 6 novembre sont des manifestations locales, et sont donc organisées localement. Et je constate que pour la journée du 28, il y a de nombreux endroits où il y a des appels avec l'ensemble des huit organisations syndicales, y compris des appels qui demandent le retrait du projet de loi et qui n'ont pas repris à leur compte la phrase sur le respect des biens et des personnes.
Donc nous voyons bien que le débat syndical ne peut aujourd'hui se résumer au veto de la CFDT.
Esteban : Bernard Thibault accuse la police d'avoir infiltré des provocateurs dans les rangs des manifestants pour créer du désordre. Etes-vous sur la même ligne ?
A chaque fois qu'il y a un mouvement social important dans notre pays et que le pouvoir est en difficulté, il tente toujours la répression et les provocations.
Et nous sommes aujourd'hui dans cette situation. Nous avons nous-mêmes constaté que des policiers portant un brassard "police" affichaient aussi des autocollants de notre organisation syndicale. Donc tout cela montre que le pouvoir utilise des méthodes qui ne sont pas acceptables.
Ce qui prouve, encore une fois, malgré ses dénégations, qu'il est en difficulté face à cette crise sociale.
Derek : Etes-vous proches du NPA ?
Personnellement, je ne suis adhérente d'aucune organisation politique. Solidaires est une organisation totalement indépendante, et la mobilisation sur les retraites est une mobilisation qui va très largement au-delà de l'extrême gauche, puisque je rappelle, encore une fois, qu'il y a 70 % des gens qui se reconnaissent dans cette mobilisation.
Pour ce qui est des partis politiques de gauche au sens large, on a vu qu'ils soutenaient le mouvement, mais ce sont les organisations syndicales qui sont à l'initiative de ce mouvement, qui le mènent nationalement comme localement, et c'est cela qui me semble primordial.

LE FUTUR VELIB ?


Le Parlement adopte définitivement la réforme des retraites

Le Parlement français a adopté définitivement, mercredi 27 octobre, la réforme des retraites qui reporte de 60 à 62 ans l'âge légal du départ à la retraite. Après le Sénat mardi, l'Assemblée nationale a entériné à son tour par 336 voix contre 233 le texte mis au point lundi par une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs.

Les socialistes ont annoncé qu'ils allaient saisir le Conseil constitutionnel. Le projet de loi relève également de 65 à 67 ans l'âge pour une retraite à taux plein, quel que soit le nombre de trimestres cotisés.
Les syndicats appellent jeudi à une nouvelle journée de grèves et de manifestations. Cette septième mobilisation depuis la rentrée, organisée tandis que les lycéens et une partie des salariés sont en vacances, survient alors que deux nouvelles raffineries ont voté la reprise du travail, sept des douze raffineries de métropole étant encore en grève partielle ou totale.

LA FRANCE PEUT S'ENORGUEILLIR D'AVOIR LES SYNDICATS LES PLUS AUTISTES DE LA PLANÈTE.

LE DESIGN CULINAIRE RÉINVENTE LES FORMES ET LES SAVEURS




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Ben Laden lance un avertissement à la France




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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE





Tous centenaires!



French resistance grows to the spirit of '68

As rolling strikes threaten to cripple France, rising numbers question the militant legacy of the Soixante Huitards, reports Kim Willsher in Paris 
 As a million of his fellow countrymen took to the streets yesterday to vent their anger at President Nicolas Sarkozy, Olivier Vial committed an act that was all but revolutionary by French standards. He stayed at home.

Rather than grabbing a banner and lending his voice to the nationwide outrage against plans to curb the right to retire as early as 52, Mr Vial’s attitude was one of calm – if somewhat un-Gallic – acceptance. If he and the rest of France’s younger generation wanted to have any kind of pension at all, he argued, they had to learn to work both harder and longer.

“People must realise strikes hit them in their wallets and they are the victims,” said the 35-year-old university researcher, as protests rocked Paris and dozens of other French cities, and union-led strikes at oil and fuel installations threatened to paralyse its airports. “It’s a sad indictment of our country, but it is not all French people who think this way.”
Until recently, such a stance has been unthinkable in France, where ever since the student-led protests of May 1968, the practice of demonstrating against unpopular government decisions has been regarded as a youthful rite of passage, indeed a duty.
But now, more than 40 years after the “Soixante Huitards” ushered in a dawn of freedom, modernity and Gallic swagger, they are being seen as part of the problem rather than part of the solution, accused of bequeathing an unproductive political culture of militancy and industrial unrest. Hence Mr Vials’ decision to found a movement that few might ever expect to find in modern France – Stop La Grève (Stop The Strike).
“Only in France would 15-year-old schoolchildren go on strike,” said Mr Vial, who was appalled at the move last week by trade unions to urge schoolchildren as well as students to join their current series of nationwide stoppages. “We love our country but people have to be responsible, and realise we cannot go on like this.
“The 68-ers, with their nostalgia of the barricades, need to grow up. Everyone in France needs to be more mature and realise the problems the country faces.”
As of last night, Mr Vial again appeared to be in a minority, as crowds of protesters engaged in sporadic clashes with riot police.
Public and private sector employees and students began marching in dozens of cities, with the biggest crowd assembling in Paris. The mood was upbeat, with disco music blaring and horns honking.
The French interior ministry put the attendance at yesterday’s protests at around 1.25 million, although trade unionists said they were hoping for a similar turnout to their last major weekend rally on Oct 2, which they said drew nearly three million people nationwide.
“We have several million people in the street who support us and believe in us,” said Francois Chereque, the CFDT union leader, at the main protest in Paris. “The only one blocking the country is the government.”
The demonstrations, along with a rolling programme of strikes that have been going on since September, are part of a long-running and as yet unresolved stand-off between the government and France’s trade unions, which still wield huge power relative to their counterparts in Britain.
In what is seen as a key test of nerve for Mr Sarkozy’s centre-Right administration, the labour movements are attempting to force the government into backing down on what it says is much-needed pension reform. Just like David Cameron, the British Prime Minister, Mr Sarkozy insists that the retirement age needs to be raised if France is to clamber out of the €32  billion pension deficit brought about by the global economic crisis. However, even his most basic proposal – a raising of the general minimum retirement age from 60 to 62 – has brought widespread howls of protest.
“We’re prepared to demonstrate under the snow if it takes that long,” said Stephane Thibault, 37, an airport worker, in a demonstration in the southern city of Toulouse yesterday. “We’re mobilised, everyone seems motivated. With Right-wing governments, we know you have to resist.”
As he spoke, lack of fuel forced the shutdown of a pipeline to Paris’s two main airports. The main Paris hub, Roissy Charles de Gaulle, has enough aviation fuel to last until Monday evening or Tuesday, transport ministry officials said. But with 230 French service stations out of 13,000 already dry of fuel, there were queues at petrol stations before dawn, with diesel in particularly short supply.
Railway operator SNCF said that only two out of three high-speed TGV trains were running in and out of Paris, and only one TGV in four outside the capital.
Christine Lagarde, the French economy minister, urged people not to panic over fuel. The government has said it has ample stocks that can keep the nation running for at least a month. “We have reserves,” she said in an interview on French radio. “People mustn’t panic.”
Mr Sarkozy has vowed not to back down on pension reform, which is the pivotal measure of his first term of office and which is aimed at reducing France’s onerous public deficit.
Recent polls of 18-24 year olds in France, though, reveal massive support for the strikes; Viavoice claimed its survey showed 71 per cent of the age group was in favour of the protests, while an Ifop survey found 84 per cent support.
Mr Vial, however, believes young protesters are being manipulated. He says the aim of Stop La Grève is to “defend the liberty of everyone to work”, and claims support for his stance – measured by activity on the organisation’s website – has doubled since the strikes began in September.
“I have the impression there is a change of attitude and a growing return to reality,” he said. In a section of the website titled “Fed up with Selfish Public Servants”, visitors also accuse the unions of trying defend extremely cushy working conditions.
One writes that staff working for EDF and GDF – the French electricity and gas suppliers – have an average retirement age of 55.4 years; and those on the SNCF train network 52.5 years. “How shameful! And they are striking.”
Mr Vial added: “Of course the French don’t want to work for longer, but it has to be done. These 68-ers are leaving us debts and deficits and bills to be paid. There is a real difficulty financing pensions and we are the first generation who will not only have to finance our parents’ retirement but also our grandparents’.”
Ever since 1968, when France was brought to a standstill by students protesting at the “conservative nature” of French society, French governments have tended to back down when youngsters have taken to the streets.
As such, the reappearance of school blockades and marching pupils has the capability to strike fear into Mr Sarkozy’s government, which had given the impression the pension reforms were a done deal.
“Since 1968 politicians have taken to watching the mobilisation of youngsters like one watches boiling milk,” said Frédéric Dabi, a political analyst with the opinion pollsters Ifop.
“There have been numerous bouts of industrial action in the past where the involvement of youngsters has made a difference.”
The president has had a rough few months that have seen his popularity plummet to an unprecedented low over three issues: the expulsion of Roma migrants, sleaze allegations and the pension reforms. His public standing first took a hit before the summer when allegations that his 2007 presidential campaign was boosted by illegal donations from France’s richest woman, L’Oréal heiress Liliane Bettencourt.
One of his key ministers, Eric Woerth, the employment minister, who is spearheading the pension reforms was also accused of turning a blind eye to alleged tax evasion by Madame Bettencourt.
Since August, he has also been under pressure at home and abroad after sending gendarmes and police into Roma camps and expelling the inhabitants. Various opinion polls show a majority of the French population – up to 70 per cent – support the strikes, boosting the unions who this week called for open-ended rolling strikes in certain sectors. Another national strike will be held on Tuesday. However, other polls show an equally large majority accept that pension reform is inevitable.
The government hopes the reform will have final parliamentary approval by the end of the month.
As Mr Woerth told French senators: “It’s difficult to tell the French they have to work more, up to 67 years, but it has to be done.”

Thibault (CGT) parle de policiers "camouflés" et "infiltrés" dans les manifestations contre la réforme des retraites

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, dénonce mercredi dans Libération "la présence de policiers en exercice camouflés sous des badges syndicaux" et l'action de "manipulateurs" qui "poussent au crime" dans les manifestations contre la réforme des retraites. Cette présence, "à Lyon et à Paris, ne fait aucun doute", selon le leader syndical qui assure qu'"on a vu des policiers avec des badges CGT repérés par les nôtres, qui se réfugient dans un hall d'immeuble, et finissent par se faire exfiltrer par des CRS". "Des manipulateurs s'infiltrent et poussent au crime dans des piquets de grèves, des manifestations, des occupations de ronds-points, violentent les situations en fin de manifs pour avoir des images choc pour la télé et créer un climat de tension", ajoute Bernard Thibault. Selon lui, "quand on en vient à ce genre de procédés, c'est que l'on ne (se) sent pas très fort de l'autre côté", a-t-il conclu. Les propos de Bernard Thibault rejoignent les accusations du président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui avait dénoncé dimanche la "présence dans les cortèges de personnes infiltrées qui jettent des pierres, brisent des vitrines et ensuite sortent des brassards de police". Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a jugé mardi "inadmissibles" les propos de Jean-Luc Mélenchon, tout en décidant, selon un syndicat policier, de ne pas porter plainte.

PAUVRE TARÉ, IL NE PEUT JUSTIFIER LE FIASCO DE SON ACTION, ALORS IL CRIE À LA MANIPULATION. QUELLE HONTE.

PayPal, un porte-monnaie numérique pour les biens virtuels

Le service de paiement en ligne PayPal fait un pas dans le marché des bien virtuels. Le groupe, racheté en 2002 par eBay, a annoncé mardi 26 octobre, le lancement de nouveaux produits, dont la possibilité d'acheter des biens numériques virtuels. " PayPal for Digital Goods permet aux consommateurs de payer en deux clics sans quitter la page Web de leurs jeux, pages de blogs, articles ou toute autre session numérique", a expliqué eBay dans un communiqué.

L'activité de paiement de PayPal, qui revendique 90 millions de comptes actifs, est la locomotive du site de distribution eBay. Au troisième trimestre le chiffre d'affaires de PayPal a bondi de 22 %, à 838 millions de dollars (597 millions d'euros).
PayPal a par ailleurs précisé que le réseau social Facebook intégrait déjà cette application pour l'achat de biens virtuels sur son site sans en sortir. "La décision d'acheter des biens virtuels se fait souvent de manière impulsive ; il faut donc que le paiement soit aussi rapide que cette impulsion", souligne un porte-parole du groupe. Cet accord avec Facebook est de première importance pour PayPal. Le réseau social commence à étendre sa propre monnaie virtuelle, les "Facebook credits", notamment aux jeux de l'éditeur Zynga.
INVESTIR DANS LA MOBILITÉ
Avec cette stratégie sur les biens virtuels, PayPal complète aussi sa gamme de produits, censée le distinguer de son principal concurrent, Google Checkout. Le site de paiement en ligne mise aussi de plus en plus sur les services mobiles. Au début du mois d'octobre, PayPal a par exemple présenté une nouvelle application qui permet d'encaisser des chèques en les scannant avec un iPhone d'Apple.
Mais dans le domaine de la mobilité, d'autres acteurs, comme Obopay, ou TextPayMe, qui proposent notamment de payer par SMS, aux Etats-Unis, tentent aussi de s'imposer.

PowerPoint nous rend-il stupide?

C'est en tout cas l'avis de Franck Frommer, auteur de La pensée PowerPoint, enquête sur ce logiciel qui rend stupide.

 
On compte aujourd'hui environ 500 millions d'utilisateurs de PowerPoint dans le monde. Comment ce logiciel, qui à l'origine n'était qu'un support destiné à soutenir les présentations orales, s'est-il répandu dans tous les secteurs d'activité?
PowerPoint a fait son apparition à la fin des années 1980, au moment où les entreprises ont été en proie à d'importantes mutations. En quelques années, la bureautique a envahit tous les services. Parallèlement, l'organisation du travail a beaucoup changé: les relations, jusqu'alors presque exclusivement hiérarchiques se sont horizontalisées. Les salariés ont compris qu'il était important de collaborer entre différents services, le travail en "mode projet" s'est développé, les réunions se sont multipliées... Il a donc fallu inventer de nouveaux modes de communication pour faciliter les relations entre les différents services. Le PowerPoint, déjà utilisé par les consultants extérieurs auxquels faisaient appel les entreprises s'est donc imposé. Il a rapidement été repris par différents corps de métier, dont l'armée, avide de ce genre de technologie.  
Selon vous, PowerPoint, plus qu'un simple outil de travail, est devenue une vraie manière de penser. Qu'est-ce que signifie cette culture PowerPoint?

Aujourd'hui, le PowerPoint ne sert plus à appuyer un discours comme c'était sa fonction originelle, il a remplacé le discours. Pour preuve, dans les réunions, les intervenants se contentent souvent de lire leurs slide et les distribuent à leurs collaborateurs comme si elles étaient le document de référence. Or, le principe de PowerPoint est d'être simple et très schématique. Dans chaque slide, le champ pour écrire est très limité et donc il faut résumer sa pensée en quelques mots. Le discours y est donc extrêmement simplifié: on voit s'entremêler quelques bullet points - puces qui énoncent les points importants -  avec des images, des graphiques. La forme a conditionné le fond de la pensée. Tout l'argumentaire, les démonstrations, les connecteurs logiques ont disparus. On passe à côté de l'essentiel. Ainsi, la NASA a mis fortement en cause les PowerPoint dans l'accident de la navette Columbia en 2003: à cause des éléments discursifs et graphiques d'une slide, les experts sont passés à côtés d'un élément essentiel qui aurait pu les alerter sur la possibilité d'un accident. Avec PowerPoint, on est plus dans l'information mais dans une forme de divertissement: un power point réussi doit être court, ludique et séduisant.  
Pourquoi ce logiciel nous rendrait stupide?
Ce n'est pas moi qui le dis, c'est un général des Marines américain qui a déclaré cela en avril dernier. Le problème de PowerPoint, c'est qu'en plus de simplifier au maximum le discours, il empêche tout débat d'idée. Ce logiciel donne une illusion d'argumentation: dès lors qu'une information est projetée au mur, qu'il y a des schémas, cela donne le sentiment que la démonstration est quasiment scientifique. Quel que soit le contenu des slides, un PowerPoint fait figure d'autorité. De plus, il y a un effet hypnotique dans ce logiciel. Les personnes qui assistent à la présentation sont dans une forme de passivité. Personne n'ose interrompre le discours et comme on passé d'un sujet à l'autre à chaque slide aucun vrai débat ne naît d'un PowerPoint.  
Cette forme de communication, très peu participative est-elle remise en cause par l'avènement des réseaux sociaux et autres supports beaucoup plus collaboratifs?
C'est vrai que le web 2.0, les réseaux sociaux apportent une nouvelle forme de communication dans les entreprises mais je ne pense pas qu'on pourra revenir à un avant PowerPoint. Certaines entreprises y sont parvenues mais cela reste encore très rare. Au contraire, les slides ont tendance à envahir de nouveaux domaines comme l'école, ce qui est inquiétant puisque c'est à cette période que l'on se forge son esprit critique.  

Ben Laden exige le retrait de la France d'Afghanistan

Le chef d'Al-Qaida, Oussama ben Laden, a exigé le retrait de la France d'Afghanistan et justifié la prise d'otages français au Sahel, dans un nouveau message sonore diffusé mercredi 27 octobre par la chaîne de télévision Al-Jazira. "Le seul moyen de préserver votre sécurité est de vous retirer de la guerre de [l'ancien président américain George] Bush en Afghanistan", a-t-il affirmé dans son message, dont la chaîne a diffusé des extraits.
 Environ 3 750 soldats français sont stationnés en Afghanistan. "Tout comme vous tuez, vous êtes tués. Tout comme vous prenez des prisonniers, vous êtes pris en otage. Comme vous menacez notre sécurité, nous menaçons votre sécurité", a lancé ben Laden dans son message, intitulé "Message au peuple français", selon Al-Jazira.
Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué le 21 septembre l'enlèvement, cinq jours plus tôt sur le site d'une mine d'uranium du groupe français Areva à Arlit (nord du Niger), de cinq Français, d'un Togolais et d'un Malgache. Les autorités françaises ont assuré qu'elles étaient prêtes à engager des pourparlers avec AQMI pour obtenir la libération de ces otages. Selon des sources maliennes et françaises, les otages sont détenus dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de l'Algérie.
Par ailleurs, pour le chef d'Al-Qaida, l'interdiction du voile islamique en France justifie la violence.

CE CHIEN QUI SE PLANQUE COMME UN CAFARD, DEVRAIT AFFRONTER LES REGARDS ET SE MONTRER. 

Bertrand Delanoë accusé de financer la CGT à Paris

Dans une lettre que s'est procuré Le Figaro, la CFTC dénonce le financement de correspondants mutuelles par la Ville de Paris au profit d'une mutuelle complémentaire proche de la CGT.

Une nouvelle tuile pour Bertrand Delanoë, qui vient déjà d'être épinglé dans deux rapports de la Chambre régionale des comptes, l'un sur sa politique en matière de logement social et l'autre sur les ressources humaines de la Ville. Le maire PS de la capitale va mercredi devoir se justifier sur le financement par la Ville de Paris, à hauteur de plus d'un million d'euros par an, de postes de «correspondants sociaux» désignés par une Mutuelle complémentaire de la Ville de Paris (MCVPAP), pour accompagner les agents dans leurs démarches auprès de la Sécurité sociale. Ces heures «mutuelles» qui correspondent à une bonne trentaine d'équivalent temps plein, outre qu'elles sont illégales depuis le 1er juillet 2007, seraient en fait des heures «syndicales» utilisée au bénéfice de la CGT.
Une affaire déterrée par le mensuel Capital de novembre dans un article sur «l'incroyable dérive financière de la mairie de Paris».
En 2005, un rapport de l'Inspection générale - saisie par la Ville de Paris - avait pointé cette anomalie, qui, à l'époque, représentait un coût annuel «non négligeable»: 1.187.284 euros. Elle indiquait: «ce genre de mise à disposition s'analyse comme une fiction qui consiste à considérer qu'un fonctionnaire est en activité, occupe un emploi et a droit à la rémunération afférente à son grade, alors qu'il est au service d'un organisme distinct de la collectivité qui l'emploie». Malgré les promesses réitérées de Bertrand Delanoë et de son adjointe en charge des ressources humaines Maïté Errecart, l'Hôtel de Ville n'a jamais mis fin à cette pratique abusive.
Dans une «Lettre ouverte au Maire de Paris» en date du 6 juin dernier, que s'est procurée le Figaro, Paul Legal, président de la CFTC Paris rappelle qu'en date du 25 juillet 2006, le directeur de cabinet du maire, Bernard Gaudillère, actuel adjoint au budget et aux finances, avait affirmé: «une remise en ordre est en cours et s'est d'ores et déjà traduite par le non remplacement de correspondants mutuelles qui partent à la retraite. Au cours des prochaines semaines, cet effort engagé sera poursuivi», avait-il promis.
«Ces attributions hors normes de décharges totales et partielles d'activité de service causent une grave iniquité en matière de moyens syndicaux», ne manque pas de souligner la CFTC qui, avec la CFDT et l'Unsa, a fait deux requêtes auprès de la Ville de Paris, en 2006 puis en 2008. Rien ne se passe. En mars 2008, pendant sa campagne, Bertrand Delanoë souligne l'illégalité de cette affaire et promet encore d'y mettre fin. En vain. Dans un entretien privé, en avril 2009, le maire de Paris se serait encore engagé à mettre fin à ces «heures mutuelles» avant «fin 2009»…
Contacté mardi par Le Figaro, Nicolas Revel, directeur de cabinet de Bertrand Delanoë le promet encore une fois: «une solution durable et globale va être mise en place dans les prochains mois». «Je ne pense pas qu'il s'agisse d'emplois fictifs», ajoute-t-il, alors que les Verts, membres de l'exécutif parisien, ont fortement bousculé le maire de Paris à la rentrée, dénonçant le protocole d'accord signé avec Jacques Chirac sur les emplois dit fictifs. Dans l'entourage de Bertrand Delanoë, on souligne encore que ces «correspondants sociaux» existent «depuis 1948» et que «la droite n'a jamais mis fin au système». Une loi de janvier 1984 a interdit la mise à disposition gracieuse de ces «correspondants mutuelles» au profit de la mutuelle complémentaire de la Ville de Paris. Mais l'interdiction n'est formelle que depuis 2007.
Interrogé sur ce dossier que la Ville qualifie de «compliqué», Alain Destrem, qui fut en charge des ressources humaines et des relations avec les syndicats sous Jacques Chirac puis Jean Tiberi, entre 1992 et 1998, affirme au Figaro: «je n'ai aucun souvenir de cette affaire de mutuelle». Il ajoute cependant, «la CGT était très puissante à Paris. Nous savions qu'ils étaient en mesure de bloquer la ville en deux temps et trois mouvements. Chirac m'affirmait souvent: je ne veux qu'une chose, c'est la paix sociale…»

LUI ? UN ESCROC ? MAIS C'EST UN SOCIALISTE !!!( Il est censé faire partie des gentils,n'est-ce pas ?) NON, JE NE LE CROIS PAS !!!

Des actions se poursuivent sur tout le territoire

Christine Lagarde assurait, mardi matin, sur Radio Classique, que le mouvement contre la réforme des retraites était "à un tournant", alors que l'Assemblée nationale s'apprête, mercredi, à voter définitivement le texte. Si la mobilisation semble marquer le pas, les opposants à la réforme continuent toutefois de mener des actions sur tout le territoire, en attendant une nouvelle journée de grèves et de manifestations, jeudi.

  • Les transports grenoblois fortement perturbés
La société des transports de l'agglomération grenobloise (Semitag) annonce mercredi que très peu de lignes de bus fonctionnent, en raison d'un "mouvement social externe à la Semitag", bloquant le dépôt de bus de Sassenage.
  • L'incinérateur de Fos-sur-Mer bloqué par des manifestants
Au lendemain de la reprise du travail des éboueurs à Marseille, environ 250 personnes bloquaient mercredi matin les accès à l'incinérateur de Fos-sur-Mer, qui traite les déchets de l'agglomération marseillaise, à l'appel de la CGT. Des agents territoriaux, des agents portuaires, des agents de sécurité participaient à l'action organisée par les unions locales CGT du golfe de Fos, aux côtés d'enseignants du syndicat FSU. "On est là pour montrer que le mouvement n'est pas mort ; au contraire, il faut qu'il se renforce", a déclaré Olivier Mateu, de la CGT, précisant que la durée de l'action dépendrait de l'envoi des forces de l'ordre.
  • A Tours, les bus bloqués, mercredi matin
Le principal dépôt des bus de Tours a été bloqué pendant plus de cinq heures, mercredi matin, par des manifestants. Selon la police, environ 80 personnes se sont retrouvées vers 5 heures à l'entrée du dépôt de la société Fil Bleu à Saint-Pierre-des-Corps, empêchant tout mouvement des bus. Le blocage a été levé après 10 heures, sans intervention de la police, a annoncé la compagnie Fil Bleu. Le trafic a été fortement perturbé à l'heure de pointe et seules huit lignes ont fonctionné, sur un total de 32. Le deuxième dépôt de la société, situé à Tours-Nord, a continué à fonctionner normalement, assurant une partie des dessertes. Le dépôt de Saint-Pierre-des-Corps avait déjà été bloqué pendant plusieurs heures jeudi dernier par des manifestants extérieurs.
  • 20 % des stations-service ont des difficultés d'approvisionnement
Selon l'UFIP et le ministère de l'énergie, une station-service sur quatre était peu ou pas approvisionnée, mardi soir. De son côté, le site Carbeo.com a recensé 4 000 stations (sur 12 300) signalées fermées ou en rupture d'approvisionnement (voir notre point sur la situation du carburant).
  • Le trafic ferroviaire s'améliore
Le trafic des TGV devrait être quasi normal mercredi avec plus de neuf trains sur dix sur les axes Paris-province et sept trains sur dix sur les liaisons province-province. Au seizième jour du mouvement de grève, la SNCF annonce environ sept Transilien et TER sur dix et deux trains Corail sur trois.
En Ile-de-France, l'interconnexion avec le réseau RATP sera désormais assurée sur les RER A, B et D. Le service est annoncé comme normal sur les lignes A, E et R. A l'international, des liaisons sont encore annulées (Suisse, Italie) mais le service est totalement normal vers la Belgique, le Grande-Bretagne et l'Allemagne. Enfin, le trafic des trains de nuit a repris mais n'est pas encore totalement rétabli (pour plus de détails, consulter le site Infolignes de la SNCF).
Le taux de grévistes des cheminots s'élève mercredi à 4,5 %, selon la SNCF, et à 10,8 %, selon la CGT. La mobilisation des agents de la SNCF est en nette baisse depuis la dernière journée interprofessionnelle le 19 octobre lorsque 30 à 42 % des cheminots avaient fait grève.

CES PAUVRES CONS D'IRRÉDUCTIBLES, DE FANATIQUES DE LA MISE À SAC DE L'ÉCONOMIE FRANÇAISE, DE CRÉTINS DE LA SNCF QUI NE RISQUENT RIEN, COMME TOUJOURS, FONT DE LA FRANCE UN PAYS IMMOBILE ET RÉTROGRADE. 
IL SERAIT TEMPS DE REVOIR LES MODALITÉS DE LICENCIEMENT DANS LES ENTREPRISES OÙ L'ÉTAT EST MAJORITAIRE.

Le commentaire politique de Christophe Barbier


Le conflit des retraites n'a pas profité aux leaders du PS

Aubry, Royal, Hollande ou DSK ne sortent pas plus renforcés du mouvement social. 

Les difficultés de l'un ne font pas mécaniquement le bonheur des autres. Jamais la cote de popularité du président de la République n'a été aussi basse. À un an et demi de la présidentielle, Nicolas Sarkozy doit affronter 70% d'opinions défavorables selon l'Ifop. Une situation idéale pour l'opposition? Paradoxalement, la réponse est non. Le mouvement social, qui s'essouffle dans la rue tout en restant soutenu par la population, n'a pas encore trouvé d'incarnation à gauche. «C'est loin d'être gagné pour 2012», explique un membre de la direction. L'électorat attend toujours d'en savoir plus sur le projet socialiste.
«Le désir pour le PS n'existe pas encore, estime Frédéric Dabi de l'Ifop. Il n'y a pas d'effet de vases communicants avec la droite.» Dans une enquête publiée la semaine dernière dans France-Soir, seulement 42% des Français sont satisfaits de l'action de la première secrétaire, Martine Aubry, au sujet de la réforme des retraites. Soit autant que le premier ministre, François Fillon. Quant à Ségolène Royal, qui a été omniprésente sur le sujet depuis près de deux mois, elle n'est approuvée que par 32% des personnes interrogées. L'ancienne candidate n'a pas comblé son déficit de crédibilité.

La gauche progresse de manière indifférenciée

Si la gauche progresse, c'est de manière indifférenciée. Dans le baromètre BVA d'octobre pour L'Express, toutes les cotes d'avenir des principaux responsables de gauche gagnent des points (sauf celle de Ségolène Royal qui demeure stable). «Cela ne veut pas dire que le PS a amélioré la question de sa crédibilité», nuance Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA. «Les socialistes ont gagné le statut de meilleurs opposants, mais les Français attendent maintenant leurs propositions. Le souci d'incarnation n'est pas la priorité des gens.»
Dans ces conditions, l'ambiguïté sur la position du parti, entre ceux qui défendent l'allongement de la durée de cotisation et ceux qui envisagent d'en faire un sujet de négociation, comme Benoît Hamon, n'a pas contribué à la clarification du discours. «C'est une épine dans le pied de Martine Aubry», pense un partisan de DSK.
Contrairement à ce qu'espéraient certains, le mouvement social n'aura pas permis de départager les présidentiables socialistes. Dominique Strauss-Kahn demeure le favori des Français, Martine Aubry est plébiscitée par les militants. Ségolène Royal et François Hollande demeurent les outsiders.

Offensive médiatique massive

Pourtant, ils ont essayé. La première secrétaire n'a manqué quasiment aucune manifestation. L'ex-candidate a mené une offensive médiatique massive. L'ancienne première secrétaire s'est efforcée d'incarner une ligne de responsabilité en se projetant dans l'après.
Il n'y a que le directeur du FMI, par la force des choses absent du débat politique national, qui ne s'est pas exprimé. Une position opportune puisque, à lire entre les lignes, on décrypte qu'il ne partage pas tout à fait la position du PS sur l'opposition au report de l'âge légal de départ à la retraite. «Si notre candidat est DSK, nous aurons un problème avec le reste de la gauche», s'inquiète-t-on au sein de l'aile gauche du parti. Un argument balayé par les proches de DSK. Leur champion est jugé particulièrement crédible sur les questions économiques, avancent-ils.
Pour les proches de Benoît Hamon, le mouvement social a changé la donne. «On ne peut plus dire la même chose qu'avant», estime-t-on dans l'entourage du porte-parole Benoît Hamon. «Martine Aubry ne doit pas faire la même erreur que Lionel Jospin en sautant par-dessus la question du premier tour», prévient le maire du XIVe arrondissement, Pascal Cherki, qui ne décolère pas. «Le risque d'un 21 avril n'est pas écarté pour le PS.» Pour lui, une dispersion des voix à gauche n'est pas à exclure.

Réunion du G20 et “guerre monétaire” : 
le dindon de la farce européen

Les ministres des Finances du G20 se sont réunis vendredi et samedi à Gyeongju (Corée du Sud), pour préparer le sommet du G20 des 11-12 novembre prochain. Au programme : stopper la « guerre des changes » et réformer la gouvernance du FMI.

Qualifiée par Dominique Strauss-Kahn de « plus importante réforme jamais adoptée » au sein du Fonds monétaire international, la principale avancée réside dans le transfert éventuel de plus de 6 % des quotas et droits de vote des pays avancés vers les pays émergents dynamiques d’ici à 2014 (l’Europe cèderait 2 sièges sur 9). Le Groupe des 20 a également entériné un accord visant à « s’abstenir de toute dévaluation compétitive », Washington et Paris appelant les puissances exportatrices à réduire les déséquilibres excessifs de leurs balances extérieures. Cette proposition vise sans la nommer la Chine, accusée de maintenir sa monnaie, le yuan, à niveau anormalement bas. Dans ce contexte, les pays de l’ex-G7 (France, GB, Allemagne, EU, Canada, Japon, Italie) se sont réunis en amont pour concerter leur action.

Mais ce front souhaité par Paris et Washington face aux pays exportateurs pratiquant la dévaluation compétitive a récemment été affaibli par l’interventionnisme, notamment du Japon, qui a vendu le 15 septembre des yens pour 20 milliards de dollars ; de la Corée du Sud, qui a stoppé l’appréciation du won, ou du Brésil, qui a autorisé son fonds souverain à vendre des reals (monnaie brésilienne) pour l’Etat.

C’est donc sans surprise que le Japon, l’Arabie saoudite ou l’Allemagne, grands exportateurs, ont rejeté samedi la proposition américaine de limiter le niveau des excédents commerciaux des pays du G20 à 4 % du PIB d’ici 2015, une « stratégie de revers » conçue par le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, pour contraindre la Chine à réévaluer sa monnaie. Mais en dépit de quelques signes d’assouplissement, Pékin persiste à refuser de réévaluer significativement le yuan, sa stratégie économique reposant entièrement sur l’exportation à très bas coût, même si cela appauvrit les Chinois en termes de parité de pouvoir d’achat.

Ainsi, la différence entre le PIB en parité de pouvoir d’achat et le PIB nominal chinois est de 80 %. Théoriquement, cela signifie que les Européens pourraient taxer à 80 % de droits de douane les produits chinois importés pour conjurer cette concurrence déloyale ! Ce qui est irréalisable. Mais cela signifie que la guerre des changes menée par la Chine et d’autres pays exportateurs à monnaie sous-évaluée risque à terme de détruire les industries des pays occidentaux, notamment européens, les plus vulnérables face au dumping social asiatique.

Il est clair que l’ouvrier européen est en situation de concurrence totalement déloyale face à l’ouvrier chinois, dénué de protection sociale et sous-payé. Cela est accentué par l’effet multiplicateur du yuan sous-évalué. Ainsi, en refusant de remettre en question le dogme de l’euro fort, les Etats européens pénalisent leurs exportations, s’interdisent tout effet d’allégement de la dette et s’imposent une rigueur insoutenable au détriment de la relance. A l’opposé, les Etats-Unis, maintiennent un dollar bas en activant la planche à billets pour relancer l’économie, tandis que la Chine et d’autres pays exportateurs dopent leurs exportations par une monnaie sous-évaluée.

Véritable dindon de la farce, l’Union européenne, dominée par une Allemagne traumatisée par la crise de 1929 et obsédée par la monnaie forte, continue de se croire puissante grâce à l’euro fort supposé attirer les capitaux mondiaux, mais elle s’empêche de jouer à armes égales avec ses concurrents et s’appauvrit…

La victoire selon M. Soubie

Raymond Soubie, le conseiller social de Nicolas Sarkozy, qui fut aussi celui de MM. Chirac et Barre, se réjouissait ce week-end sur Europe 1 de ce que la réforme des retraites était « une victoire pour les Français ». Au moment où ce grand commis de l’Etat s’apprête à quitter ses fonctions, on peut se demander si le grand manitou des affaires sociales n’a pas un peu perdu la main ! Avec des victoires comme ça, me semble-t-il, on n’a plus guère besoin de défaites. Car le bilan n’est pas brillant : même si la réforme des retraites est absolument indispensable, sa gestion politique a été marquée par une succession d’erreurs dont certaines étaient prévisibles.

On savait depuis le début que la CFDT ne se comporterait pas comme en 2003 où, face à la réforme Fillon, elle avait lâché la CGT. M. Chérèque y avait perdu beaucoup de plumes et n’était pas prêt à recommencer. Il était dès lors évident que les deux principaux syndicats refuseraient le passage aux butoirs des 62 et 67 années et que la seule solution consistait à passer rapidement la réforme avant et pendant l’été, comme l’avait préconisé le ministre Xavier Darcos contre l’avis de M. Soubie. Nicolas Sarkozy a choisi la ligne Soubie, renvoyé Darcos et nommé Eric Woerth à sa place.

La fâcheuse affaire Bettencourt a rattrapé le nouveau ministre qui fut dès lors affaibli, on connaît la suite, la noria de grèves et de manifestations et un début de paralysie du pays avec les grèves des raffineries et le blocus des dépôts d’essence. A ce stade, on pouvait espérer que le pouvoir et l’UMP allaient, d’une part, mobiliser la majorité silencieuse des Français qui continuent à travailler et, d’autre part, faire des démonstrations de force spectaculaires pour libérer les raffineries. A la place on n’a eu que des déclarations et des actions assez molles, et des cafouillages de communication inacceptables sur l’essence entre les divers ministres en charge. L’essence fait toujours défaut dans une partie du pays et le coût des blocages pour l’économie, au rythme de 300 à 400 millions d’euros par jour, dépasse les 3 milliards. Quelle victoire ?

Exemplarité

La piteuse prestation des joueurs français, lors du Mondial de football en Afrique du Sud, en a fait couler de l’encre et en a alimenté des conversations dans les cafés de France et de Navarre ! À croire que le pays tout entier s’était ridiculisé à la face du monde. Ministres et président de la République s’en étaient émus et l’on convoqua, arme fatale de tout gouvernant, des états généraux. On aura évité un « Grenelle » du football, mais tout juste. La rencontre, qui s’ouvre jeudi 28 octobre, paraîtra faire diversion, après des semaines de tensions sociales, tandis que se déroule une nouvelle journée de manifestation contre la réforme des retraites. Un brin surréaliste au regard des problèmes dans lesquels se débat le pays.

Les états généraux, au moins, mettront-ils un peu d’ordre dans la maison foot et de plomb dans la cervelle de certains acteurs d’un sport-spectacle touché par la déraison ? Tout laisse penser qu’il s’agira surtout d’organiser la gouvernance de la Fédération, en donnant plus de place aux professionnels par rapport aux amateurs, jusqu’ici aux commandes. Les premiers brassent des milliards et font commerce de « vedettes », chèrement payées pour jouer devant des publics de téléspectateurs passionnés et de supporteurs dévoués ; les autres font vivre les milliers de clubs amateurs où s’ébattent plus de deux millions de licenciés, enfants, ados, vétérans, sous la responsabilité de bénévoles acceptant de donner de leur temps et de leurs compétences.

Deux mondes parallèles, à des années-lumière l’un de l’autre, qui sont pourtant solidement reliés. Par l’amour de ce jeu. Car – et c’est pour cela qu’on est en droit d’en vouloir à certains professionnels capricieux – ils sont admirés par des multitudes de gamins. Particulièrement dans des milieux défavorisés pour qui la carrière sportive peut être fantasmée comme un moyen de « réussir ». Ces grands joueurs doués ont une responsabilité vis-à-vis de leur public : l’exemplarité. Esprit sportif, loyauté, respect de l’adversaire, respect envers ceux qui, en les regardant jouer, les font vivre, autant de talents qu’ils doivent également cultiver. Le football est un sport collectif qui ne se joue pas qu’à onze.

Une image «à faire peur»


L’actualité médiatique est grande consommatrice d’anniversaires. Difficile de lui en vouloir quand, souvent, il lui est reproché d’abandonner les sujets, après les avoir usés jusqu’à la corde. Il y a cinq ans, donc, des émeutes éclataient à Clichy-sous-Bois, en banlieue parisienne, après la mort de deux jeunes garçons qui s’étaient réfugiés dans un transformateur pour échapper aux policiers ; ces derniers viennent d’être renvoyés devant un tribunal et chacun en espère davantage de clarté sur ce qui s’est réellement passé ce soir-là… Car les interrogations – et les peurs – demeurent face à cet embrasement.


Comment va Clichy-sous-Bois depuis 2005 ? L’argent débloqué pour des rénovations urbaines a indéniablement permis de rendre certaines cités plus habitables. Le maire de la ville comme les militants associatifs reconnaissent ce qui s’est amélioré. Sans sous-estimer ce qui doit être fait encore, en matière de logements, de transports pour désenclaver les quartiers, de sécurité pour que les délinquants n’imposent pas leur loi aux autres habitants, d’intégration scolaire etc. Mais le contexte social général – notamment l’augmentation du chômage – aggrave la situation. Et l’État, englué dans le déficit des finances publiques, ne peut tenir toutes ses promesses financières. On voit aussi que la violence n’est jamais loin chez certains jeunes pressés d’en découdre avec la police, symbole à leurs yeux d’une société hostile. De cet antagonisme, peuvent à tout moment naître des convulsions qui, largement relayées, contribuent à enfermer les habitants de ces villes dans une « image à faire peur ».


Bataille d’images il y a cinq ans ; bataille d’images aujourd’hui encore. Comment rendre compte des difficultés de ces quartiers sans jeter l’opprobre sur les « banlieues » en général et sur leurs citoyens ? Au point qu’en être issu devient un handicap sur une carte d’identité ou sur un CV, ce qui accentue le sentiment de relégation et… le ressentiment. Comment convaincre que les banlieues requièrent l’attention de tous, pas seulement parce qu’elles risquent de s’enflammer, mais parce que des hommes, des femmes et de très nombreux jeunes y vivent ? Et n’y vivent pas très bien.

Banlieues sans mode d'emploi


À Clichy-sous-Bois, épicentre des émeutes de 2005, il y a cinq ans exactement, la justice n'a toujours pas éclairci les circonstances de la mort des deux garçons, Zyed et Bouna, réfugiés dans un transformateur d'EDF afin d'échapper aux policiers. Un procès ? Le gouvernement et la justice hésitent. Le débat judiciaire risquerait de rallumer un feu mal éteint.

Face à ses banlieues, c'est dire si la République se sent peu sûre d'elle-même. Elle bégaie en réalité. Elle ne sait plus quel label apposer sur ces quartiers de la relégation qui cumulent chômage, précarité, échec scolaire et fort taux de populations immigrées. Cités sensibles, quartiers pauvres, ghettos, Zus, Zep... Elle peine à regarder sa réalité banlieusarde en face. La banlieue fait peur. La peur est mauvaise conseillère.

Elle bouge pourtant, elle vit, cette banlieue inflammable française, au point d'intéresser l'ambassade américaine à Paris, qui vient, délicatement, y repérer et puiser de jeunes talents promptement invités à séjourner aux USA. Les cités dites difficiles ne sont pas des zones abandonnées à la friche. La rénovation urbaine, relancée par Jean-Louis Borloo en 2003, avant les émeutes, produit ses effets. Petit à petit, la France gomme de son paysage les grandes barres invivables, ces immeubles sous-inspirés par l'oeuvre du grand Le Corbusier. Un habitat de quartier plus humain se déploie.

Malgré des conditions de vie difficiles, une majorité de la population n'y a pas rejeté les valeurs de la République. C'est un miracle. Une récente enquête de l'Institut national de la démographie (Ined), consacrée aux immigrés et à leurs enfants, montre qu'ils croient en l'école. Les filles, plus que les garçons, sans doute. Les originaires d'Asie plus que les immigrés d'Afrique noire, peut-être. Mais l'image caricaturale de jeunes tous aspirés par la délinquance, l'économie souterraine, la débrouille, le petit bizness, est battue en brèche.

La République se doit d'assumer la diversité de ses habitants sans les laisser s'enfermer dans on ne sait quels communautarismes islamiques et autres. La question des banlieues est éminemment politique. Les élus locaux, de tous bords, ambassadeurs des désarrois de leur population, posent les bonnes questions à un pouvoir central bancal. Il a érigé en priorité nationale la rénovation des bâtiments. Très bien. Mais l'action sociale est laissée en jachère au profit d'une politique de la sécurité fonctionnant au coup de poing, par opérations commandos, la police des quartiers ayant été détruite.

Ce fonctionnement de l'État, souligné par des déclarations à l'emporte-pièce du président de la République, destinées à capter un électorat d'extrême droite, détruit d'une main ce qu'il tente laborieusement de reconquérir de l'autre. Ce mode d'emploi politique fait le lit des discriminations, de la xénophobie et du racisme. Il fait le lit d'un populisme dangereusement en plein essor dans toute l'Europe.

Longtemps, la France s'est pensée à l'abri des ghettos à l'américaine. Le modèle d'intégration républicain était un rempart. Le rempart présente désormais des brèches béantes. Chiffre inquiétant de l'enquête de l'Ined : les enfants d'immigrés se déclarent plus souvent victimes de racisme que leurs parents. C'est le racisme qui construit les ghettos. Dans les têtes et dans les coeurs. Comme le dit un élu de banlieue : « Sur l'urbain on a bien avancé, sur l'humain on est en échec. » Mais la République n'a pas le droit de se déclarer impuissante.

Irresponsabilité systémique


Cette fois, c'en est presque terminé. Le projet du gouvernement sur les retraites sera voté par le Parlement et bientôt promulgué par le président de la République. Il deviendra la loi, que chacun est tenu de respecter. Comme il fallait s'y attendre, le PS déposera un recours devant le Conseil constitutionnel - et c'est parfaitement normal sur un texte d'une telle importance - mais, selon toutes vraisemblance, cette ultime procédure ne devrait guère retarder la validation de la réforme, ni la modifier sensiblement.
Le président de la République a des motifs de pleine satisfaction : après tout il a résisté à la contestation sociale, et il a fait preuve de fermeté face à la rue. Cette victoire législative incontestable contre l'impopularité, il entend bien en tirer parti à long terme pour crédibiliser à la fois son autorité, son volontarisme, et sa communication sur le président « courageux ».
Nous ne sommes pas pour autant en train d'assister à un épilogue pour soldes de tous comptes. Si les Français sont absolument légalistes et si le temps solidifie des réformes nées fragiles, le pays ne tournera pas la page aussi facilement que l'espère le chef de l'État.
La promesse d'une solution vendue à l'opinion comme « pérenne », voire définitive, ne sera pas tenue. C'est le gouvernement qui le dit lui-même, et le texte de loi qui le précise : rendez-vous « systémique » en 2013 pour tout remettre à plat !  
Quant à la gauche, elle veut, elle aussi, tout reprendre de zéro dès 2012 si elle est élue, en laissant planer l'illusion qu'elle reviendra en arrière, ce qu'elle n'a nulle intention de faire... Le programme du PS atteste de ce cynisme tranquille si on prend la peine, comme pour les contrats pas très clairs ni très honnêtes, d'en lire les petites lignes. Il dit ce que ses dirigeants s'abstiennent de claironner : il faudra bien travailler plus longtemps !
Alors tout ça pour ça ? Si la droite comme la gauche devront rouvrir le chantier des retraites, c'est qu'une fois de plus les travaux ont été superficiels ou partiels, et le débat, démagogique et escamoté, ce qui revient au même. Le report de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans était indispensable pour colmater immédiatement la brèche... et rassurer les agences de notation. Mais le régime, lui, ne sera pas financé en 2020, ce qui était pourtant l'objectif affiché. Quels que soient les calculs des économistes, tout le monde est à peu près d'accord : il manquera au moins 15 milliards d'euros sur les 45 qui seront alors nécessaires.
Et voilà qu'on commence seulement à parler de l'activité des seniors, de l'emploi des jeunes, de l'opportunité d'une retraite à points, et d'une refondation fiscale. Si la classe politique avait été à la hauteur des enjeux, on aurait peut-être pu commencer par là.


L’adieu à Georges Frêche


Pourvu qu’on ne soit ni harki, ni footballeur noir chez les Bleus, ni fabiusien, ni papiste, ni Parisien, ni écologiste, ni “con d’électeur”, ni anti-Léniniste primaire, on n’avait aucune raison de lui en vouloir.


Le baron de Septimanie, qu’on inhume aujourd’hui sur ses terres, croule sous les hommages. Ceux qui, hier encore, le vouaient aux gémonies ne lui trouvent que des vertus. Ses “petites phrases” ne comptent plus, à côté de “l’empreinte considérable” laissée par le défunt.


Au PS, dont il fut exclu en 2007 pour ses outrances verbales, le revirement s’avère spectaculaire. Rue de Solférino, tous les dirigeants saluent “le visionnaire” qui a su métamorphoser sa région. “Un immense bâtisseur, parti trop vite…” proclame Hélène Mandroux, l’actuelle maire de Montpellier. Pourtant, le jour même des obsèques du grand homme, elle sort aussi un livre. Et le ton change. Son ex-mentor s’y trouve traité de “despote régnant par la terreur”, un traître aux valeurs humanistes. Marc Aurèle le matin, Caligula le soir, faudrait savoir…


Doit-on croire les écrits de M e Mandroux, ou ses paroles émues devant les caméras ? À moins qu’il ne suffise de passer l’arme à gauche pour redevenir un bon socialiste.


Ainsi va l’éternel “bal des faux-culs”. Georges Frêche, personnage entier et controversé, a certes parfois dérapé. Mais jamais on ne le vit danser, lui, sur le parquet des hypocrites.

Fumées


Il fallait oser: les anti-tabac exigent désormais l'interdiction de la publicité du tabac chez les marchands de tabac ! Car cette publicité, explique le président du Comité national contre le tabagisme, le Professeur Yves Martinet, inciterait les clients à fumer, les jeunes en particulier... Sans doute. Et loin de nous l'idée d'encourager les jeunes à fumer. Mais tout de même, Monsieur Martinet le bien-nommé, pourquoi tant de hargne ? A vous suivre, il faudrait demain imposer le placardage d'affiches «Buvez du lait» dans les bars, et la vente de manuels de chasteté dans les sex-shops. Et s'il s'agit de la santé de nos concitoyens, pourquoi ne pas plutôt demander la prise en charge par la Sécu de l'arrêt du tabac, qui peut coûter cher? En clair, pour combattre le tabagisme, objectif louable, ne faudrait-il pas manier un peu plus la carotte et un peu moins le martinet ?

GREVES – Bonjour l'addition !

La protestation contre la réforme des retraites coûte cher à l'Etat et ... aux contribuables. Christine Lagarde évoque une perte journalière comprise entre 200 et 400 millions d'euros. Pas de quoi ralentir la croissance, assure la ministre, mais qu'en est-il du coût symbolique ?
La réforme des retraites est cette semaine dans sa dernière ligne droite parlementaire. Les grévistes n'ont pourtant pas dit leur dernier mot, une nouvelle journée de mobilisation étant prévue jeudi. Après trois semaines de protestation, et six journées d'action nationale qui ont paralysé le pays, Bercy a décidé de sortir sa calculette pour évaluer les pertes pour l'économie tricolore.

200 à 400 millions d'euros par jour
Interrogée sur Europe 1, Christine Lagarde a évalué le coût des grèves à une fourchette très large comprise "entre 200 et 400 millions d'euros par jour". La ministre de l'Economie a précisé par ailleurs que ce coût était "difficile à chiffrer". "Il est évident que le secteur chimique, en particulier, qui a un besoin important de ravitaillement en produits pétroliers, souffre", a ajouté la locataire de Bercy, se référant ainsi au blocage des raffineries. A cause également de la pénurie de carburants, l'agriculture, le tourisme et surtout les transports sont touchés de plein fouet : 5 millions d'euros perdus par journée de grève pour Air France, 400.000 euros pour les autres compagnies aériennes ou encore 20 millions d'euros pour la SNCF. La note est aussi salée pour les commerçants situés en centre-ville qui enregistrent parfois une baisse de 40% de leur chiffre d'affaires, dans les villes où des violences ont éclaté en marge des cortèges.

Une menace pour la reprise ?
"Il ne faut pas aujourd'hui peser sur cette reprise avec des mouvements qui sont douloureux pour l'économie française et très douloureux pour un certain nombre de PME qui ratent des commandes ou échouent dans leurs tentatives de redressement ou d'investissement", a expliqué la ministre des Finances. "La reprise qui semblait poindre s'éloigne au fur et à mesure que la chienlit s'installe", a estimé dans un communiqué la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). Les organisations patronales, Medef en tête, ont d'ailleurs demandé un allègement de leurs charges pour aider les entreprises mises en difficultés par le mouvement de grève. Bercy a répondu qu'elle étudierait les situations au cas par cas, refusant tout moratoire. Christine Lagarde a, de plus, rassuré sur l'incidence des grèves sur la croissance 2010. "Je ne conteste pas qu'on a eu plusieurs jours avec un effet économique certain. Je ne pense pas que ce soit de nature à modifier sur l'ensemble de l'année notre prévision de croissance", a-t-elle affirmé. Les trois quarts des pertes engendrées devraient en effet être compensées.

Un coût symbolique
Si le gouvernement et le patronat déplorent le comportement "irresponsable" des syndicats, ceux-ci répliquent : "Il faut envoyer la facture au président de la République, c'est quand même lui qui est responsable de ça" (Jean-Claude Mailly, FO)(crétin notoire). L'Elysée pourrait bien payer les pots cassés de cette réforme … sur le terrain politique. La cote de popularité du chef de l'Etat est en effet descendue sous la barre symbolique des 30% et les actions et déclarations des ministres sont passées au crible. Ainsi, le ministre de l'Energie, Jean-Louis Borloo, candidat à Matignon, serait jugé trop silencieux, pas de bon augure pour un futur Premier ministre. Quant à l'image de la France, mère-patrie de la contestation sous toutes ses formes, elle pourrait bien être écornée par le conflit. Les images de casseurs renversant des voitures ou brisant des vitrines ont été retransmises dans les médias du monde entier. "C'est l'attractivité du territoire qui est en cause quand on voit des images comme celles-là", a souligné Christine Lagarde, parlant même de "préjudice moral" pour l'Hexagone.

Anatomie de la sale guerre

Les méthodes du site militant d'origine australienne Wikileaks sont contestables. Les autorités américaines n'ont pas tort de dire que les documents confidentiels sur la guerre en Irak qu'il publie sur Internet -et il vient encore d'en diffuser plusieurs milliers -mettent en danger les soldats occidentaux sur place. Mais pour porter un jugement éclairé sur la stratégie suivie par ce site, il faut soupeser aussi l'autre côté de la balance. Brièvement résumés, ces documents internes à l'armée américaine montrent que l'occupation de l'Irak depuis l'intervention de 2003 a donné lieu à de nombreuses violations des droits de l'homme, à des traitements inhumains de prisonniers et à des bavures à grande échelle. Ils montrent aussi qu'au cours de la période récente, la police et l'armée irakiennes, à qui les Américains transfèrent progressivement les tâches de maintien de l'ordre, se livrent à des exactions qui rappellent celles de feu Saddam Hussein.


Les responsables de ce site n'étant pas connus pour être des benêts, on ne les créditera pas d'une vision naïve du monde où des méchants feraient du mal à des gentils. Ils ont une stratégie consistant à démontrer que l'on ne peut pas gagner une guerre comme ça, tout simplement parce que la population n'accepte pas ces méthodes. Et il est frappant de constater que le passionnant témoignage du grand reporter Renaud Girard, de retour d'Afghanistan (« Retour à Peshawar », Grasset), va exactement dans le même sens. Il rappelle que peu avant d'être limogé pour des propos maladroits, le général McChrystal, commandant en chef des troupes américaines à Kaboul, avait décidé l'arrêt des bombardements par des drones en raison de l'ampleur des dégâts collatéraux sur les populations civiles et de concentrer les efforts sur la reconstruction économique du pays. McChrystal se disait lecteur de Lyautey. Ce dernier n'eut pas que des initiatives heureuses au Maroc. Mais il avait compris que pour vaincre un ennemi sur une terre étrangère, il faut se faire aimer de la population plutôt que d'y être détesté.

Sarkozy-Copé ou le désir mimétique en politique

Ils se ressemblent trop pour pouvoir s'entendre. Ils se ressemblent trop pour ne pas pouvoir se comprendre. Entre Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé, la relation est à la fois transparente et compliquée. Chaotique et prévisible. Semblable à ce que fut longtemps le lien entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Sauf revirement final, le président de la République confiera la charge de l'UMP au président du groupe à l'Assemblée nationale. Publiquement, les deux hommes souligneront le triomphe de l'unité, de la réconciliation, de la responsabilité… Autant d'ingrédients nécessaires à une victoire en 2012. Mais derrière l'affichage officiel, chacun se réjouira d'une victoire personnelle. Copé jubilera d'avoir obtenu ce qu'il voulait, et surtout d'avoir prouvé que le chef de l'Etat a été contraint de composer avec lui. Sarkozy se vantera d'avoir lié le maire de Meaux, d'avoir transformé un rival en féal.

C'est un trait commun aux deux hommes : toujours apparaître comme le maître des décisions, ne jamais laisser transparaître le moindre signe de faiblesse. Etre indépendant en persuadant que ce sont les autres qui sont dépendants de lui. C'est la stratégie qu'ils n'ont cessé de suivre. En particulier avec le président de la République en place, en qui ils ont d'abord vu un prédécesseur.

En 1996, Jacques Chirac a ainsi reçu à l'Elysée l'ancien lieutenant d'Edouard Balladur, après un an de quarantaine pour « trahison ». Le maire de Neuilly n'a jamais présenté ce rendez-vous comme le retour du fils prodigue implorant le pardon. Mais au contraire comme l'aveu par son aîné, plombé par l'impopularité du gouvernement Juppé, qu'il avait besoin du talent de son cadet pour rebondir. Durant dix ans, la relation entre les deux félins politiques a été empreinte de cette ambiguïté. Nicolas Sarkozy n'a eu de cesse d'être reconnu par Jacques Chirac sans jamais rien lui devoir ; d'être choisi par lui sans jamais rien lui demander ; de se démarquer de lui tout en lui ressemblant, à une génération d'intervalle. Même ambition initiale, même énergie infatigable, même compétence reconnue, même accusation de trahison tenace mais surmontée, et même objectif.

Chirac et Sarkozy ont vingt-trois ans d'écart. Sarkozy et Copé n'en ont que dix. Mais le parallèle est identique. Jusqu'au regard sur leur aîné, à la fois admiré, jalousé et brocardé. Dans une relation constante et forte avec les journalistes, l'ancien président de l'UMP n'avait pas de mots assez ironiques ou cruels pour pointer l'immobilisme ou la faiblesse du locataire d'alors de l'Elysée. Quitte à changer de pied dans les phases de réchauffement. Soulignant avec gravité un changement de regard réciproque, forcément réciproque.

Copé rejoue la même partition vis-à-vis de l'actuel chef de l'Etat. Dans les phases de tension, il raillait les comportements du « Sarkoland ». Cultivant lui aussi avec soin sa relation avec la presse, il sculptait sa propre image d'opposant de l'intérieur, tout comme Sarkozy avait théorisé sa « rupture » avec la Chiraquie. Depuis la rentrée, le ton a changé. Tous deux, fait-il valoir, ont appris à se connaître, à dépasser leurs querelles anciennes, ont mûri… Bref, leur regard mutuel aurait changé. Et Jean-François Copé, à son tour avec gravité, égrène les échanges téléphoniques qui se resserrent, les déjeuners et les tête-à-tête qui se multiplient, avec la même fierté difficile à cacher que Nicolas Sarkozy se félicitait il y a quelque temps de sa confiance retrouvée (provisoirement) avec Jacques Chirac. Se poser en interlocuteur singulier et obligé du président de la République fut pour l'ancien maire de Neuilly, et est aujourd'hui pour le maire de Meaux, un moyen de se poser en prétendant légitime et crédible à la fonction.

Illustrant le principe du « désir mimétique » énoncé par le philosophe René Girard, Jean-François Copé a calqué son attitude sur celle du chef de l'Etat. Même si leurs personnalités diffèrent, le président du groupe UMP étant plus secret sur lui-même et sur ses convictions profondes que ne l'est le président de la République.

L'un comme l'autre ont compris - comme Jacques Chirac et François Mitterrand avant eux -que la maîtrise d'un parti politique était une condition préalable et nécessaire à la conquête de l'Elysée. En 2004, le ministre des Finances a choisi de quitter le gouvernement pour prendre la présidence de l'UMP. En 2010, l'ancien porte-parole des gouvernements Raffarin et Villepin fait savoir haut et clair qu'il ne veut pas être nommé à Matignon, préférant se voir confier l'animation du parti majoritaire. Avec une différence de taille, toutefois : Sarkozy avait conquis l'UMP contre l'avis de Chirac, impuissant à l'en empêcher, alors que Copé ne peut devenir secrétaire général que par décision de Sarkozy.

Même parallélisme enfin sur la méthode de travail. Le vainqueur de 2007 s'était distingué en alimentant à l'avance le débat d'idées. L'ancien patron de l'UMP rythmait le débat à droite de « conventions thématiques » qui apportaient chaque mois son lot de propositions neuves voire iconoclastes (la discrimination positive, les peines planchers, les franchises médicales…). Avec son club Génération France, le président du groupe à l'Assemblée reprend la même tactique en cherchant lui aussi à bousculer les schémas habituels (fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG ou la suggestion faite hier d'instaurer un examen avant le passage en classe de 6 e).

En 2001, par son livre « Libre », Sarkozy avait fourni un projet à la droite pour la présidentielle de 2002. Mais avait dû attendre l'élection d'après pour le porter lui-même. Jusque dans la patience imposée, Copé a trouvé son modèle.