La popularité de Nicolas Sarkozy reste au plus bas dans les sondages et son moral plongerait. Il a en effet confié au Monde être "pour la première fois de sa vie confronté à la fin de sa carrière". Nicolas Sarkozy est-il au fond du trou? LEXPRESS.fr a posé la question aux députés.
mardi 24 janvier 2012
Mais dans quel état d'esprit se trouve Nicolas Sarkozy ?
Déprimé ? Inquiet ? Serein ? Battant ? Difficile de connaître précisément l'état d'esprit du chef de l'Etat mardi 24 janvier, deux jours après le meeting réussi de François Hollande au Bourget.
"Sang froid"...
"Les sondages, on s'en fout", répète à l'envi le président de la République à ses amis de la majorité, selon Le Parisien.fr (article payant). Pas question de changer le timing de l'annonce de sa candidature à la présidentielle. Il prône "le sang froid". Le plus tard sera le mieux, estime celui qui joue la carte du courage "en espérant être compris", décrypte un conseiller élyséen cité par le quotidien.
En fait, le président-candidat compte sur "la crise exceptionnelle" que traverse la France. Et d'analyser : "Il peut y avoir un réflexe d'aller vers celui qui rassure le plus. Avec François Hollande, qui n'a jamais exercé le pouvoir, cela me donne une petite chance", rapporte Le Figaro.fr (article payant) qui titre "Sarkozy garde confiance".
Selon les deux quotidiens, le chef de l'Etat est persuadé que rien n'est encore joué et qu'une "campagne éclair" peut lui permettre de remporter la guerre.
... ou fin de carrière ?
Et pourtant, "Nicolas Sarkozy, qui ne doute jamais selon ses ministres, aurait envisagé pour la toute première fois la défaite", raconte RTL.fr. Le sujet n'est plus tabou au palais de l'Elysée : s'il perd, Nicolas Sarkozy arrêtera la politique.
"De toute façon, je suis au bout, ajoute le chef de l'Etat, comme le rapporte Le Monde.fr. Dans tous les cas, pour la première fois de ma vie, je suis confronté à la fin de ma carrière." Dans quelques semaines ou dans cinq ans.
Selon le quotidien du soir, le président croit pouvoir s'arranger d'une autre vie. "Je peux voyager, prendre des responsabilités, commencer mes semaines le mardi et les finir le jeudi soir ! Franchement, ça ne me fait pas peur", aurait-il détaillé devant un de ses proches. "Il imagine sa vie d'après la politique comme plus agréable. Pas plus intéressante, mais plus agréable", résume son ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux au journal Le Monde.
Pendant ce temps, l'UMP s'active
Bon ou mauvais signe, cette sérénité affichée et communiquée par le chef de l'Etat et ses proches n'empêche pas la majorité de douter. "On a quinze jours pour se refaire sinon c'est cuit", panique un ministre auprès du Parisien.
"Il faut que nous accélérions", confirme le député Eric Ciotti à FTVi, qui s'inquiète : "Alors qu'on était dans une phase plutôt ascendante dans les sondages après la primaire socialiste, le triple A a cassé cette dynamique, et François Hollande se stabilise à un niveau élevé."
Du coup, à défaut de pouvoir communiquer sur le programme d'un candidat pas encore déclaré, l'UMP a décidé de défendre son bilan. La majorité doit diffuser mardi un tract à plus de 6 millions d'exemplaires pour vanter dix réformes majeures du quinquennat.
Le petit-déjeuner de l'offensive
Le président lui-même n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher de critiquer François Hollande mardi matin lors du petit-déjeuner de la majorité : "Il s'est livré à une attaque absolument sans précédent contre les classes moyennes", a souligné Nicolas Sarkozy devant ses troupes qui trépignent. A cette occasion, le chef de l'Etat a précisé les sujets sur lesquels il voulait s'exprimer lors de son intervention télévisée. Selon Le Figaro.fr, ce sera dimanche et il y sera question de "lutte contre le chômage, le logement et la compétitivité". "Prenez patience, je sais que c’est difficile en ce moment, mais je suis plus déterminé que jamais. Il ne faut rien précipiter", aurait glissé le Président, selon le site du quotidien.
Autre fuite savemment orchestrée. L'annonce par Le Parisien.fr la semaine dernière d'un projet de livre "très personnel". Une véritable "mise à nu" du candidat dixit Le Figaro qui rapporte que Nicolas Sarkozy écrirait lui-même pour se dévoiler jusqu'à "l'hyperintime". Info également donnée par RTL, qui croit savoir qu'"il y aura une dimension mea culpa", que tout sera "millimétré". Un vrai plan de com.
"Sang froid"...
"Les sondages, on s'en fout", répète à l'envi le président de la République à ses amis de la majorité, selon Le Parisien.fr (article payant). Pas question de changer le timing de l'annonce de sa candidature à la présidentielle. Il prône "le sang froid". Le plus tard sera le mieux, estime celui qui joue la carte du courage "en espérant être compris", décrypte un conseiller élyséen cité par le quotidien.
En fait, le président-candidat compte sur "la crise exceptionnelle" que traverse la France. Et d'analyser : "Il peut y avoir un réflexe d'aller vers celui qui rassure le plus. Avec François Hollande, qui n'a jamais exercé le pouvoir, cela me donne une petite chance", rapporte Le Figaro.fr (article payant) qui titre "Sarkozy garde confiance".
Selon les deux quotidiens, le chef de l'Etat est persuadé que rien n'est encore joué et qu'une "campagne éclair" peut lui permettre de remporter la guerre.
... ou fin de carrière ?
Et pourtant, "Nicolas Sarkozy, qui ne doute jamais selon ses ministres, aurait envisagé pour la toute première fois la défaite", raconte RTL.fr. Le sujet n'est plus tabou au palais de l'Elysée : s'il perd, Nicolas Sarkozy arrêtera la politique.
"De toute façon, je suis au bout, ajoute le chef de l'Etat, comme le rapporte Le Monde.fr. Dans tous les cas, pour la première fois de ma vie, je suis confronté à la fin de ma carrière." Dans quelques semaines ou dans cinq ans.
Selon le quotidien du soir, le président croit pouvoir s'arranger d'une autre vie. "Je peux voyager, prendre des responsabilités, commencer mes semaines le mardi et les finir le jeudi soir ! Franchement, ça ne me fait pas peur", aurait-il détaillé devant un de ses proches. "Il imagine sa vie d'après la politique comme plus agréable. Pas plus intéressante, mais plus agréable", résume son ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux au journal Le Monde.
Pendant ce temps, l'UMP s'active
Bon ou mauvais signe, cette sérénité affichée et communiquée par le chef de l'Etat et ses proches n'empêche pas la majorité de douter. "On a quinze jours pour se refaire sinon c'est cuit", panique un ministre auprès du Parisien.
"Il faut que nous accélérions", confirme le député Eric Ciotti à FTVi, qui s'inquiète : "Alors qu'on était dans une phase plutôt ascendante dans les sondages après la primaire socialiste, le triple A a cassé cette dynamique, et François Hollande se stabilise à un niveau élevé."
Du coup, à défaut de pouvoir communiquer sur le programme d'un candidat pas encore déclaré, l'UMP a décidé de défendre son bilan. La majorité doit diffuser mardi un tract à plus de 6 millions d'exemplaires pour vanter dix réformes majeures du quinquennat.
Le petit-déjeuner de l'offensive
Le président lui-même n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher de critiquer François Hollande mardi matin lors du petit-déjeuner de la majorité : "Il s'est livré à une attaque absolument sans précédent contre les classes moyennes", a souligné Nicolas Sarkozy devant ses troupes qui trépignent. A cette occasion, le chef de l'Etat a précisé les sujets sur lesquels il voulait s'exprimer lors de son intervention télévisée. Selon Le Figaro.fr, ce sera dimanche et il y sera question de "lutte contre le chômage, le logement et la compétitivité". "Prenez patience, je sais que c’est difficile en ce moment, mais je suis plus déterminé que jamais. Il ne faut rien précipiter", aurait glissé le Président, selon le site du quotidien.
Autre fuite savemment orchestrée. L'annonce par Le Parisien.fr la semaine dernière d'un projet de livre "très personnel". Une véritable "mise à nu" du candidat dixit Le Figaro qui rapporte que Nicolas Sarkozy écrirait lui-même pour se dévoiler jusqu'à "l'hyperintime". Info également donnée par RTL, qui croit savoir qu'"il y aura une dimension mea culpa", que tout sera "millimétré". Un vrai plan de com.
L'Eurogroupe rejette l'offre du privé en Grèce
Les ministres des Finances de la zone euro ont rejeté lundi la dernière offre de participation des créanciers privés de la Grèce à un second plan d'aide à Athènes et ont appelé à la conclusion rapide d'un accord.
Les représentants des banques et assureurs qui négocient avec les autorités grecques avaient pourtant qualifié dimanche leur dernière offre comme le maximum de ce qui leur était possible de concéder dans le cadre d'un échange de dette "volontaire".
Mais il a ensuite précisé que l'accord devait prévoir un taux d'intérêt inférieur à 4% sur l'ensemble de la période de 30 ans sur laquelle porte l'échange d'obligations, donc inférieur à 3,5% d'ici 2020.
Des sources proches des pourparlers avaient rapporté ce week-end qu'Athènes et ses créanciers obligataires se rapprochaient d'un accord mais que de nombreux détails devaient encore être réglés.
Selon elles, les discussions s'orientaient vers une perte de 65 à 70% pour les investisseurs privés, qui échangeraient leurs obligations actuelles contre des titres assortis d'une maturité de 30 ans et d'un taux d'intérêt progressif atteignant 4% en moyenne sur la période.
Athènes négocie depuis des mois avec ses créanciers les modalités de l'effacement d'une partie de sa dette, condition essentielle à la mise en place d'un deuxième plan d'aide de 130 milliards de la part de ses partenaires de la zone euro.
ACCORD D'ICI AU 30 JANVIER
Les négociations devraient désormais reprendre au cours des prochaines heures avec pour but de parvenir à un accord d'ici au sommet européen qui se tient lundi prochain à Bruxelles.
Du fait de longues formalités d'application, le pays a désormais besoin d'un accord sur ce plan de participation du secteur privé (PSI) dans les tout prochains jours, sous peine de faire défaut dès la fin du mois de mars.
Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, s'est déclaré confiant dans la capacité des ministres des Finances de la zone euro à conclure prochainement un accord avec les créanciers privés de la Grèce sur un échange de dette.
La France et l'Allemagne se sont également montrées optimistes au sujet des négociations entre la Grèce et ses créanciers pour lesquelles un accord semble "prendre forme" mais ont pressé Athènes de respecter l'intégralité de ses engagements.
L'échange d'obligations vise à réduire de 100 milliards d'euros le montant de la dette publique grecque, qui dépasse pour l'instant 350 milliards, soit environ 160% du produit intérieur brut.
Au total, le second plan d'aide doit permettre à Athènes de ramener son ratio d'endettement à 120% du PIB en 2020.
Mais il implique aussi des mesures d'austérité supplémentaires dans un pays frappé par sa pire crise économique depuis la Seconde Guerre mondiale et qui devrait connaître en 2012 sa cinquième année consécutive de récession.
Le taux de chômage dans le pays dépasse 18%, un niveau sans précédent, et il approche 50% chez les jeunes, ce qui entretient les tensions sociales. Manifestations et grèves ont lieu presque quotidiennement contre la hausse des impôts et des taxes et le gel des salaires.
Nicolas Delame et Jean Décotte pour le service français, édité par Marine Pennetier
Nicolas Sarkozy évoque l'hypothèse de sa défaite
Dans son esprit, il n'y a plus de place pour le doute : "En cas d'échec, j'arrête la politique. Oui, c'est une certitude." C'est ce que Nicolas Sarkozy déclare, depuis quelques jours, quand on l'interroge sur l'hypothèse de sa défaite à l'élection présidentielle. C'est donc bien qu'il l'envisage comme possible en dépit des manifestations d'enthousiasme et des protestations de confiance qu'il multiplie devant ses visiteurs.
"De toute façon, je suis au bout, ajoute le chef de l'Etat. Dans tous les cas, pour la première fois de ma vie, je suis confronté à la fin de ma carrière." Celle-ci, ajoute-t-il, peut intervenir dans quelques mois ou dans cinq ans.Bien sûr, s'il devait arrêter la politique, il appréhende le changement de rythme et le manque des montées d'adrénaline que procure le pouvoir. Citant Pascal (1623-1662), il constate, devant ses interlocuteurs, que "l'homme est ainsi fait que tout est organisé pour qu'il oublie qu'il va mourir".
Mais Nicolas Sarkozy a changé ; il s'arrangerait d'une autre vie, veut-il croire. La politique lui aura tout donné : maire, conseiller général, président de conseil général, ministre de premier plan, président de la République enfin. Il aura tout connu : la jubilation qu'apportent les victoires, les meurtrissures des défaites, la sagesse qui découle des épreuves. Alors qu'attendre de plus de cette passion qui l'aura comblé ?
Avant d'être élu président, M. Sarkozy méditait déjà sur l'usure du pouvoir. En 2005, le futur candidat fait son retour au ministère de l'intérieur, flanqué de Brice Hortefeux, ministre délégué aux collectivités territoriales. Membre d'un gouvernement pour la première fois, M. Hortefeux, l'ami de toujours, joue les Rastignac. Sarkozy lui glisse : "Profites-en bien, c'est le meilleur moment !" Celui où l'on parvient enfin à réaliser ses rêves, l'ambition d'une vie.
"Nicolas Sarkozy n'a jamais eu une conception ludique du pouvoir. D'ailleurs, le mot devoir revient fréquemment dans sa bouche", observe M. Hortefeux. A lui aussi, M. Sarkozy a confié que, s'il était battu, il arrêterait la politique. Avec quelques-uns, l'ancien ministre veut le convaincre de reprendre l'UMP en cas de défaite. Mais le président n'en veut pas. "Vous voulez que j'anime des sections UMP ? Je ne mérite pas ça. Je préfère encore le Carmel, au Carmel au moins, il y a de l'espérance !" a-t-il lancé à un autre.
"DANS LE FUTUR, JE VOUDRAIS GAGNER DE L'ARGENT"
En mai, le chef de l'Etat aura 57 ans, un âge où tout est encore possible pour celui qui se sent jeune, surtout depuis qu'il est père à nouveau. En 2017, il en aura 62. Il observe avec attention les parcours des anciens grands de ce monde. De nombreux dirigeants ont donné des conférences internationales, mais en anglais, langue qu'il parle mal, tandis que l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, proche de Vladimir Poutine, s'est reconverti chez le géant russe de l'énergie Gazprom.
Le chef de l'Etat n'a jamais caché son goût de l'argent. Abordant le sujet de la rémunération des banquiers, au G20 de Cannes, en novembre 2011, le chef de l'Etat avait lancé aux grands de la planète : "Moi aussi, dans le futur, je voudrais gagner de l'argent", avant de critiquer "l'immoralité" dont font preuve, selon lui, les financiers.
Martin Bouygues lui aurait proposé plusieurs fois de rejoindre son groupe, selon M. Hortefeux. "Je suis avocat, j'ai toujours eu un cabinet et je suis passionné de tas de choses, explique aujourd'hui le président à son entourage. En tout cas, je changerai de vie complètement, vous n'entendrez plus parler de moi !"
"COMMENCER MES SEMAINES LE MARDI ET LES FINIR LE JEUDI SOIR"
Il rêve à voix haute d'une vie plus douce, moins usante. "Je peux voyager, prendre des responsabilités, commencer mes semaines le mardi et les finir le jeudi soir ! Franchement, ça ne me fait pas peur", dit-il. "Il imagine sa vie d'après la politique comme plus agréable. Pas plus intéressante, mais plus agréable", résume M. Hortefeux.
Sarkozy, l'homme qui veut agir, a toujours prétendu vouloir un jour prendre le temps de vivre. Au début de son mandat, revenant de Hongrie, le 14 septembre 2007, il s'était mis à rêver. A imaginer tout ce qu'il aurait pu faire s'il était resté flâner deux jours à Budapest, où il venait de faire une visite éclair, vendredi 14 septembre : une promenade à cheval en forêt, les bains, un concert. S'il avait pris le temps. "Mitterrand voyageait au bon plaisir. Je ne critique pas. Je voyage pour faire", déclarait-t-il à ses interlocuteurs.
Comme tous les présidents, M. Sarkozy est desormais soucieux de la trace qu'il laissera dans l'histoire. Et il en est convaincu : " Si l'on veut être aimé dans le futur, il faut couper."
Arme économique contre arme nucléaire
Les spasmes franco-français ont tendance à faire oublier les convulsions du monde. En l'espèce, à occulter le risque de déstabilisation qui guette au Moyen-Orient, au cœur duquel un grand pays, l'Iran, inspire les plus légitimes inquiétudes. Voilà un régime militarisé, corrompu et répressif, qui lance des défis aux autorités internationales, et multiplie mensonges et rodomontades. Une dictature religieuse entourée d'alliés belliqueux, de surcroît avide de se doter de l'arme nucléaire. Aussi l'accord trouvé par les Vingt-sept - premier du genre - pour imposer un embargo pétrolier à l'Iran afin que celle-ci, à défaut d'y renoncer, révise son programme nucléaire ou revienne à la table des négociations, constitue-t-il un acte fort. L'or noir alimente l'essentiel de ses revenus et, ce faisant, lui permet de développer son projet d'enrichissement d'uranium à des fins militaires et non, comme elle s'en défend, civiles, et de poursuivre un processus d'escalade insensé. Les sanctions économiques déjà prononcées semblant porter leurs fruits, l'embargo sur le brut vise cette fois à tarir ses sources de financement. Ce durcissement n'est pas sans danger : celui de pénaliser les pays dépendants et de faire flamber le prix du baril. A fortiori si l'Iran, qui en brandit la menace, venait à bloquer le détroit d'Ormuz, ce qui nécessiterait une riposte. On n'en est pas là mais on voit bien que cette région est devenue un point névralgique du monde, enjeu du bras de fer entre le « Grand Satan » américain et un Guide suprême illuminé, et que la diplomatie doit tout mettre en œuvre pour régler pacifiquement l'angoissante question du nucléaire iranien.
Les spasmes franco-français ont tendance à faire oublier les convulsions du monde. En l'espèce, à occulter le risque de déstabilisation qui guette au Moyen-Orient, au cœur duquel un grand pays, l'Iran, inspire les plus légitimes inquiétudes. Voilà un régime militarisé, corrompu et répressif, qui lance des défis aux autorités internationales, et multiplie mensonges et rodomontades. Une dictature religieuse entourée d'alliés belliqueux, de surcroît avide de se doter de l'arme nucléaire. Aussi l'accord trouvé par les Vingt-sept - premier du genre - pour imposer un embargo pétrolier à l'Iran afin que celle-ci, à défaut d'y renoncer, révise son programme nucléaire ou revienne à la table des négociations, constitue-t-il un acte fort. L'or noir alimente l'essentiel de ses revenus et, ce faisant, lui permet de développer son projet d'enrichissement d'uranium à des fins militaires et non, comme elle s'en défend, civiles, et de poursuivre un processus d'escalade insensé. Les sanctions économiques déjà prononcées semblant porter leurs fruits, l'embargo sur le brut vise cette fois à tarir ses sources de financement. Ce durcissement n'est pas sans danger : celui de pénaliser les pays dépendants et de faire flamber le prix du baril. A fortiori si l'Iran, qui en brandit la menace, venait à bloquer le détroit d'Ormuz, ce qui nécessiterait une riposte. On n'en est pas là mais on voit bien que cette région est devenue un point névralgique du monde, enjeu du bras de fer entre le « Grand Satan » américain et un Guide suprême illuminé, et que la diplomatie doit tout mettre en œuvre pour régler pacifiquement l'angoissante question du nucléaire iranien.
Un vote à 600 000 voix
La République n’en sort pas grandie. Ainsi les deux plus importants partis de notre démocratie ont sciemment instrumentalisé une tragédie historique pour en faire un levier électoral. Comment interpréter autrement le vote par le parlement, hier soir, de la loi pénalisant la négation du génocide arménien ?
Pour flatter les voix des 600 000 membres d’une puissante communauté, les sénateurs, après les députés, ont su trouver une rare convergence pour transcender les clivages traditionnels. Le Parlement n’a pas hésité à bousculer un emploi du temps pourtant bien chargé pour faire adopter un texte parfaitement inutile. Car qui, sérieusement, conteste la persécution de ce peuple arménien dont tant de Français se sentent naturellement proches ? L’existence d’un négationnisme si rampant serait-il si présent qu’il faille l’éradiquer à coups de peine de prison ?
La France n’a rien à prouver ni rien à gagner dans ce calcul médiocre qui ne fait qu’entretenir les souffrances de la mémoire. En revanche elle a beaucoup à perdre. Pour Nicolas Sarkozy comme pour Martine Aubry, et leurs supporters dans les travées de l’Assemblée nationale, ce n’est qu’un texte, rien de plus, mais qui peut rapporter gros. Les uns et les autres se sont fait la course à l’échalote pour éviter, chacun, d’être celui qui laissera des plumes dans cette histoire.
Le résultat de cette rivalité consternante, c’est la dispute ouverte avec une Turquie, où nous avons de puissants intérêts. Si elle s’estime humiliée par les représentants directs ou indirects du peuple français, ce n’est pas une posture. Au nom de quoi faudrait-il l’enfermer, elle aussi, dans le cadre d’un passé inacceptable ? La réduire au pire ? Les menaces de représailles agitées par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ne sont pas à prendre à la légère. Elles annoncent des mesures de rétorsion de la part d’un partenaire prometteur.
Ce n’est nullement faire insulte à l’Arménie que de considérer le respect d’Ankara comme une priorité que s’est assignée elle-même la nouvelle politique pour la Méditerranée. La double bienveillance que Paris avait préservée jusque-là a volé en éclats sous le regard consterné de notre propre ministre des Affaires étrangères. Aurions-nous seulement osé un tel gâchis de toutes pièces si nous n’étions pas à quelque 90 jours du premier tour de la présidentielle avec un président Sarkozy qui ne peut même pas se défausser sur le simple candidat Sarkozy puisque le chef de l’État a choisi de superposer les deux statuts ?
La République n’en sort pas grandie. Ainsi les deux plus importants partis de notre démocratie ont sciemment instrumentalisé une tragédie historique pour en faire un levier électoral. Comment interpréter autrement le vote par le parlement, hier soir, de la loi pénalisant la négation du génocide arménien ?
Pour flatter les voix des 600 000 membres d’une puissante communauté, les sénateurs, après les députés, ont su trouver une rare convergence pour transcender les clivages traditionnels. Le Parlement n’a pas hésité à bousculer un emploi du temps pourtant bien chargé pour faire adopter un texte parfaitement inutile. Car qui, sérieusement, conteste la persécution de ce peuple arménien dont tant de Français se sentent naturellement proches ? L’existence d’un négationnisme si rampant serait-il si présent qu’il faille l’éradiquer à coups de peine de prison ?
La France n’a rien à prouver ni rien à gagner dans ce calcul médiocre qui ne fait qu’entretenir les souffrances de la mémoire. En revanche elle a beaucoup à perdre. Pour Nicolas Sarkozy comme pour Martine Aubry, et leurs supporters dans les travées de l’Assemblée nationale, ce n’est qu’un texte, rien de plus, mais qui peut rapporter gros. Les uns et les autres se sont fait la course à l’échalote pour éviter, chacun, d’être celui qui laissera des plumes dans cette histoire.
Le résultat de cette rivalité consternante, c’est la dispute ouverte avec une Turquie, où nous avons de puissants intérêts. Si elle s’estime humiliée par les représentants directs ou indirects du peuple français, ce n’est pas une posture. Au nom de quoi faudrait-il l’enfermer, elle aussi, dans le cadre d’un passé inacceptable ? La réduire au pire ? Les menaces de représailles agitées par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ne sont pas à prendre à la légère. Elles annoncent des mesures de rétorsion de la part d’un partenaire prometteur.
Ce n’est nullement faire insulte à l’Arménie que de considérer le respect d’Ankara comme une priorité que s’est assignée elle-même la nouvelle politique pour la Méditerranée. La double bienveillance que Paris avait préservée jusque-là a volé en éclats sous le regard consterné de notre propre ministre des Affaires étrangères. Aurions-nous seulement osé un tel gâchis de toutes pièces si nous n’étions pas à quelque 90 jours du premier tour de la présidentielle avec un président Sarkozy qui ne peut même pas se défausser sur le simple candidat Sarkozy puisque le chef de l’État a choisi de superposer les deux statuts ?
"La Tribune" : les deux repreneurs potentiels divulguent leur offre
Les deux repreneurs potentiels de La Tribune sont entrés dans le vif du sujet, avec l'annonce de leurs offres de reprise. France Economie Régions associé à Hi-Media propose de reprendre le quotidien pour 150 000 euros, alors que La Financière patrimoniale d'investissements (LFPI) prévoit de débourser un million, a annoncé lundi 23 janvier Jean-Christophe Chanut, délégué syndical du comité d'entreprise de La Tribune.
Le tribunal de commerce de Paris examine depuis le début de l'après-midi les deux offres de reprise. Une décision est attendue le 30 janvier.L'entrepreneur Jean-Louis Bouchard, fondateur du groupe Econocom, s'est incliné samedi, affirmant qu'il n'envisageait pas "d'animer une équipe qui n'adhérerait pas à son projet". L'offre de M. Bouchard a obtenu le soutien de 17,2 % des salariés. 9 % d'entre eux ont opté pour le projet de LFPI, qui prévoit de mettre fin à la version papier de la Tribune et de se concentrer sur Internet, en conservant 40 salariés, dont 20 journalistes.
Vienne-Budapest, aller-retour dans le passé
Héritières de l’empire des Habsbourg, l’Autriche et la Hongrie partagent la même expérience : un rapport ambigu à l’histoire et une tendance à tolérer les dérives politiques. Dix ans après les sanctions européennes contre la première, pourquoi la seconde semble-t-elle bloquée dans les années 1930 ?
Aujourd'hui, l'Autriche et la Hongrie sont membres de l'Union européenne. Leurs capitales semblent des cousines réconciliées après une longue dispute : le souffle du Danube qui les traverse, les larges avenues, les palais néo-Renaissance construits par les "barons" de l'âge industriel, le culte de Sissi, l'impératrice d'Autriche qui aima passionnément les Hongrois rebelles – tout parle d'un commun héritage, celui de l'Europe centrale.
D'où vient alors l'impression persistante, en allant de Vienne à Budapest, de prendre le train vers les années 1930 ? De la violence de l'antisémitisme et des haines politiques qui s'expriment en Hongrie.
Mais aussi du décalage croissant, pour qui observe les deux pays, entre des expériences au départ similaires, nées des traumatismes de la première guerre mondiale. Comme la Hongrie, l'Autriche avait alors perdu la plus grande partie de son territoire, distribué aux peuples qu'elle avait dominés – avant d'être réduite, après l'Anschluss de 1938, à une simple province de l'Allemagne hitlérienne.
Une solidarité un peu honteuse
Inféodés aux Habsbourg, les Hongrois s'étaient vu concéder le droit de soumettre Croates, Slovaques, Roumains et autres vassaux, qu'ils ont "magyarisés" de force, recevant en retour, lors du traité de Trianon en 1920, l'addition de leurs abus. Ils ne s'en sont toujours pas remis.Dans l'un des bureaux de l'actuel ministre hongrois des affaires étrangères, János Martonyi, le visiteur était frappé, début 2010, de trouver une carte de la Grande Hongrie, dans ses frontières d'avant 1920.
Or, depuis l'affaire Waldheim – élu à la présidence en 1986, malgré les révélations sur son passé dans la Wehrmacht -, l'Autriche a dû se confronter à son rôle dans la catastrophe nazie. Tandis que la Hongrie se réfugiait dans un discours victimaire, le mal venant toujours des autres : les Ottomans, les Habsbourg, les juifs, les libéraux, les Allemands, les Russes, les Tziganes, maintenant la Commission européenne ou le Parlement de Strasbourg.
"La Hongrie est la nation la plus souffrante d'Europe", ironise l'ancien vice-chancelier autrichien Erhard Busek, du parti du peuple ÖVP, l'un des rares démocrates-chrétiens à s'être opposés jusqu'au bout à une alliance avec la droite populiste de Jörg Haider, le FPÖ.
C'est une rhétorique que l'Autriche connaît, ajoute-t-il, pour l'avoir elle-même pratiquée : elle s'est longtemps présentée en "première victime du nazisme", oubliant qu'elle avait fourni un nombre élevé de cadres au régime hitlérien.
M. Busek déplore une certaine "lâcheté" des conservateurs européens à l'égard de M. Orbán. Partagés entre la fureur de voir Budapest s'attaquer à leurs entreprises et une solidarité un peu honteuse, les Autrichiens n'osent guère critiquer les dérives de la Hongrie.
Ils savent ce que signifie d'être sous le feu des projecteurs. Car ils l'ont vécu, fin janvier 2000, lors des "sanctions" européennes contre l'Autriche, un purgatoire préventif qui a duré plus de sept mois.
L'UE, "la nouvelle Moscou"
Il s'agissait d'isoler par des mesures symboliques le gouvernement que le conservateur Wolfgang Schüssel venait de former avec un parti héritier du nazisme. La leçon était cinglante, elle a été mal reçue.Aujourd'hui encore, nombre d'Autrichiens sont convaincus qu'ils ont été frappés de façon injuste, parce qu'ils étaient un petit pays, comme nombre de Hongrois croient à une "hystérie" de la presse internationale.
Pourtant, même au plus aigu de la crise, M. Schüssel est resté un européen convaincu. Dans son bureau était accrochée une grande toile du peintre Max Weiler, longtemps rejeté comme trop moderne par l'opinion autrichienne.
Alors que M. Orbán aime apparaître devant une haie serrée de drapeaux hongrois, ne jure que par la Sainte-Couronne, et a comparé l'autorité bruxelloise à une "nouvelle Moscou".
Cela s'explique peut-être, analyse le politologue hongrois Zoltán Kiszely, par le fait qu'en Hongrie beaucoup de gens ne croient pas que l'Union européenne va résister aux secousses actuelles.
"Nous avions la monarchie des Habsbourg, et elle a pris fin. Nous nous sommes mis du côté du nazisme, et ça aussi s'est mal terminé. Après est venue l'Union soviétique, qui devait durer, et dont l'effondrement nous a surpris."
Les Autrichiens, au contraire, ont fait l'expérience que l'Europe était une bonne affaire : une étude récente révèle que leur pays est celui qui profite le plus, économiquement, de son appartenance à l'Union.
Cela n'empêche pas le successeur du défunt Jörg Haider, Heinz-Christian Strache, de surfer avec habileté sur la crise financière européenne, et de monter dans les sondages. Vienne-Budapest, aller et retour ?
Manifestation
100 000 “Viktor, nous t’aimons!”
Plus de 100 000 personnes ont participé à la “Békemenet” (Marche de la paix), le 21 janvier à Budapest. Lancée à l'appel de journalistes proches de la Fidesz, le parti de Viktor Orbán, la manifestation était une démonstration de force en faveur du gouvernement de plus en plus contesté en Europe.
Des slogans anti-UE ont été brandis dans le cortège : "Nous ne serons pas une colonie !", "UE = URSS", et pro-Viktor Orbán : "1989-2012 – Viktor nous t'aimons !".
Le quotidien de droite Magyar Nemzet, qui s’étonne de l’absence de réactions dans la presse internationale, estime que :
le gouvernement hongrois a été la cible d’attaques tellement exagérées et indignes qu’on ne peut pas s’etonner de cet effet boomerang. [...]
L’opposition doit se rendre compte que par sa seule force, elle ne peut pas renverser Orbán, et on ne voit nulle trace d’un tournant dans la politique intérieure du pays.
Un tout petit oui à l’UE
Le 22 janvier, les Croates ont ratifié par référendum le traité d’adhésion à l’Union. Un grand pas en avant pour le pays et un “ouf” de soulagement pour Bruxelles, bien que le taux d’abstention record ait de quoi inquiéter, note la presse croate.
Dans Novi List, l’éditorialiste Neven Santic se réjouit du “oui historique” prononcé par ses concitoyens à l’adhésion, et ce, “malgré les efforts des adversaires de l’intégration européenne et le cauchemar dans les têtes d’un bon nombre des votants”. Pour Santic,
La Croatie deviendra le 28e membre de l’Union européenne. Le rêve démocratique du peuple optimiste de la fin des années 1980 et du début des années 1990 s'est transformé lors des deux décennies suivantes en doutes face à une réalité tout sauf idyllique, en raison des problèmes rencontrés par la Croatie et par l’UE, dont le fonctionnement est loin d’être parfait. Depuis hier ce rêve est devenu la réalité avec laquelle il faudra vivre. Certes, il faut être réaliste. Après le référendum, et surtout après le 1er juillet 2013 [quand l’adhésion sera effective], la Croatie ne sera pas un pays de cocagne. L’UE n’est pas un remède contre tous nos maux. Elle est loin d’être une personnification du Bien, une communauté idyllique des Etats et des nations. Elle a ses problèmes et ses méthodes souvent pénibles et douloureux pour les résoudre. La Croatie doit trouver sa vraie place dans une telle “communauté d’intérêts”. Les conflits ne manqueront pas. Ils offriront sans doute un terrain propice aux eurosceptiques. Mais pour le moment, il n’y a pas de doute : l’adhésion de la Croatie à l’UE est un grand pas pour elle. Elle n’y perd rien, et surtout pas sa souveraineté. Elle ne peut qu’en tirer profit.
Senol Selimovic, éditorialiste du quotidien de Split Sloboda Dalmacija souligne quant à lui que les Croates ont battu ce 22 janvier le “record historique d’abstention lors d’un référendum sur l’adhésion à l’UE” :
la participation, de 43,6%, est la plus faible jamais enregistrée pour ce genre de consultation en Europe. Elle est même inférieure au pourcentage des Hongrois (45,62%) qui avaient participé au référendum de 2003 sur l’avenir européen de leur pays. Si le gouvernement croate n’avait pas changé entre temps la loi constitutionnelle sur le référendum, il aurait échoué, faute de participation suffisante. Mais, l’élite politique croate a évité ce piège à temps et aujourd’hui elle peut trinquer au résultat de ses longs efforts pour convaincre les citoyens sur l’avenir du pays. Toutefois, la faible participation laisse un goût amer. Elle indique que les arguments des dirigeants politiques en faveur de l’UE n’ont pas été convaincants, et qu’ils n’ont pas réussi à inciter les citoyens à prendre part à un vote d'une telle importance historique. Le pouvoir croate a même trahi une partie de l’opinion pro-européenne et démocratique. Cette dernière avait dénoncé le fait que les groupes qui s’opposaient à l’adhésion à l’UE n’avaient pas bénéficié de l’égalité de traitement du point de vue financier et médiatique pour exposer leurs arguments. A la place d’une campagne d’information, on a ainsi eu une campagne de propagande ; à la place d’un référendum historique à l’instar celui de 1991 (sur l’indépendance), auquel 83,5% de la population avait participé, le référendum du 22 janvier entrera dans les annales de l’histoire européenne par son taux d’abstention.
Augustin Palokaj, du quotidien Jutarnji List, se concentre pour sa part sur le “ouf” de soulagement que l’on a dû pousser à Bruxelles après le oui croate :
En votant en faveur de oui, les citoyens croates ont montré que l’adhésion n’était pas seulement le projet des élites politiques, mais un objectif qui a aussi leur soutien. Toutefois, la faible participation à un vote populaire d'une telle importance n’est pas passée inaperçue. En effet, le nombre des participants, de même que le nombre de ceux qui ont voté “oui”, envoient un message clair : les citoyens croates veulent faire partie de l’UE, mais ils n'attendent pas grande chose d’elle. L’UE n’est pas une institution idéale ; on peut reprocher pas mal de chose à son fonctionnement, mais bon gré mal gré, il vaut mieux être membre même de cette Union-ci, au sein de laquelle on doit se battre pour ses intérêts. En somme, les Croates ne se font pas d’illusion sur l’UE ; il n’y a pas de place pour l’euphorie et c’est une bonne chose. […] Si l’on tient compte de la situation difficile dans laquelle se trouve actuellement l’UE, le “oui” croate est également un grande consolation pour l’UE, car le non aurait signifié un échec patent pour elle.
Règle du "un sur deux" pour les fonctionnaires : les calculs du camp Hollande
Lors de son meeting au Bourget, dimanche 22 janvier, François Hollande a, en partie, clarifié ses projets pour la fonction publique. "Il sera mis fin à la règle aveugle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite", a déclaré le candidat socialiste. Entre 2008 et 2012, 150 000 postes de fonctionnaires partis en retraite n'ont pas été pourvus du fait de cette règle édictée par Nicolas Sarkozy.
M.Hollande a ainsi donné satisfaction aux syndicats : "Je ne l'avais jamais entendu le dire aussi nettement", a déclaré au Monde Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, à l'issue d'une rencontre avec M.Hollande, lundi 23 janvier. Le candidat du PS "s'est cette fois bien engagé à renversé un des dogmes du gouvernement Sarkozy", se félicite Brigitte Jumel (CFDT Fonction publique).Mitthollande en action |
Au Bourget, dimanche, M.Hollande a également indiqué que "le nombre de fonctionnaires n'augmentera pas". Il s'agit là d'une confirmation. "Il n'y aura pas de postes supplémentaires créés dans la fonction publique d'Etat", avait déclaré, lundi 16 janvier, Jérôme Cahuzac, député (PS) du Lot-et-Garonne, chargé des finances dans l'équipe de campagne de M.Hollande. Les 150 000 postes non pourvus du fait de la règle des un sur deux ne seront donc pas compensés. Sauf en partie dans l'éducation nationale, la justice et la police.
13 000 nouveaux fonctionnaires par an. M.Hollande a, en effet, confirmé, dimanche, sa proposition de créer, sur la totalité de son mandat "60 000 postes supplémentaires dans l'éducation, pas seulement de professeurs, mais de surveillants, d'infirmières, d'assistances sociales". Soit 12 000 postes par an. Ces créations nettes viendront s'ajouter aux postes désormais de nouveau pourvus à chaque départ en retraite dans l'éducation. M.Hollande a également déclaré qu'il créerait "1 000" postes "chaque année, dans la justice, dans la police, dans la gendarmerie ". En tout donc, 13 000 nouveaux fonctionnaires par an.
Sachant qu'il raisonne "à effectif constant dans la fonction publique d'Etat, […] il y a une marge de manœuvre que François Hollande décidera d'affecter selon ses choix politiques", expliquait le 16 janvier, M. Cahuzac. En clair, "il s'agit de redéployer et de mettre des moyens supplémentaires en personnels dans l'éducation nationale pour réparer ce qui a été détruit depuis cinq ans", avait déclaré M.Hollande le 5 janvier.
"REDÉPLOIEMENT", LE MOT QUI FÂCHE
Au Bourget, dimanche, M.Hollande n'a guère évoqué de redéploiement. Il faut dire que le mot fâche au PS. Mardi 17 janvier, Henri Emmanuelli, député (PS) des Landes, Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice (PS) de Paris et Benoît Hamon, porte-parole du PS ont exprimé leur crainte de voir les nouveaux postes créés par simple "redéploiement". Leur communiqué commun faisait suite aux propos de M.Cahuzac qui sur France 2, lundi 16 janvier avait, pour sa part prononcé le mot.
>> Lire : "60 000 postes dans l'éducation : la gauche du PS met en garde M. Hollande"
Pas de privatisation."On ne peut parler de redéploiement car on ne prendra pas des agents des finances pour les mettre à l'éducation", a expliqué, lundi 23 janvier au Monde, Bruno Julliard en charge de l'éducation dans l'équipe de campagne de M.Hollande. "En revanche, il y aura bien 13 000 postes non pourvus dans certaines administrations centrales", précise-t-il, évoquant Bercy, ou le ministère de l'équipement. Depuis plusieurs semaines, l'équipe du candidat a toujours précisé qu'il n'était pas question que ces postes ne relèvent pas du secteur public. Vincent Peillon, chargé de piloter le "pôle éducation et enseignement supérieur" dans l'équipe Hollande, indiquait ainsi, le 18 janvier, que tout décision se prendrait "à périmètre constant de la fonction publique de l'Etat".
Pas de transfert aux collectivités. Bien que le candidat ait annoncé, au Bourget, dimanche, "un nouvel acte de la décentralisation", il est bien clair, pour son équipe, que les 13 000 postes à créer ne seront pas non plus pris en charge par les collectivités locales. Un point qu'il a clarifié lundi 23 janvier, en recevant tour à tour, outre la FSU, l'Unsa et la CFDT. Il a chaque fois "été catégorique", selon M. Julliard. "Les 60 000 nouveaux postes dans l'éducation nationale seront bien pris en charge dans le budget de l'Etat (...)"Dans son esprit, il ne s'agit pas de décentraliser pour permettre à l'Etat de faire des économies", précis M. Julliard.
Reste à savoir dans quelle administration centrale les 13 000 postes annuels ne seront pas renouvelés.
Lundi, l'UMP ne s'est pas privée de poser la question. Citant les "1 000" policiers que M.Hollande veut créer dans les " zones prioritaires de sécurité ", Claude Guéant a ironisé : " Par rapport à la cacophonie qui a régné dans son entourage les jours précédents [ M.Hollande] a apporté quelque chose de neuf. Ce qui est très important, il a dit : je les créerai mais je les financerai par redéploiement. C'est à dire en supprimant d'autres emplois dans la fonction publique. Ce qu'il faut maintenant dire c'est quels emplois ", a observé le ministre de l'intérieur. De son côté, François Sauvadet, ministre de la fonction publique a qualifié, lundi, M.Hollande de " prince de l'ambiguité ".
>> Lire aussi : "Education : M. Hollande précise comment il compte générer 60 000 postes"
CROIRE SES PROPRES MENSONGES, C'EST ÇA QU'ON APPELLE RESPONSABLE
La Terre bientôt frappée par la plus grande éruption solaire depuis 2005
"L'éruption elle-même n'avait rien de spectaculaire, explique Doug Biesecker, physicien au centre de prévision météorologique spatiale de la NOAA. Mais elle a projeté dans l'espace une masse coronale à la vitesse phénoménale de 6,4 millions de km/h". Une masse coronale est un nuage de plasma au champ magnétique intense. Selon la classification établie par la NOAA, cette "tempête géomagnétique" est un événement de catégorie 3 sur une échelle qui en compte 5. Elle est donc considérée comme "forte" mais pas "sévère".
Un événement de catégorie 3 peut cependant provoquer des perturbations dans les systèmes informatiques embarqués à bord de satellites, ainsi que dans les communications radio au niveau des pôles. La navigation aérienne, les plateformes pétrolières et les explorateurs pourraient ainsi rencontrer une gêne dans ces régions. "Nous n'attendons pas d'impact majeur d'un événement de ce type", a nuancé M. Biesecker. Autres conséquences de ce phénomène naturel, des aurores boréales devraient avoir lieu en Europe et en Asie.
Les Européens prêts à se passer du pétrole iranien
Les 27 pays de l'Union européenne se sont mis d'accord ce lundi 23 janvier pour imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l'Iran ainsi que pour sanctionner sa banque centrale afin d'assécher le financement de son programme nucléaire.
L'accord de principe trouvé lors d'une réunion des ambassadeurs des pays de l'UE à Bruxelles, selon des sources diplomatiques, doit encore être formellement entériné dans la journée par les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Bruxelles.
Le compromis trouvé prévoit une interdiction immédiate de tout nouveau contrat dans le secteur pétrolier avec l'Iran pour les pays européens. L'annulation des contrats existants n'interviendra toutefois que le 1er juillet au plus tard pour permettre aux pays plus dépendants de se retourner.
20% du pétrole européen
L'Iran vend environ 20% de son pétrole aux pays de l'Union européenne, notamment à la Grèce, à l'Italie et à l'Espagne.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Manuel Garcia Margallo a relevé que son pays faisait là un "très important sacrifice", tout en indiquant que les principales entreprises concernées l'avaient assuré avoir "trouvé des alternatives".
D'autres pays producteurs, dans le Golfe notamment, ont promis de prendre le relais de l'Iran pour maintenir l'approvisionnement des pays européens.
Les plus réticents étaient les Grecs, qui obtiennent leur pétrole d'Iran à des conditions très avantageuses et militaient à l'origine pour obtenir un délai d'un an avant de couper les ponts.
Compte tenu de la grave crise de leur dette souveraine à laquelle ils font face, ils risquent en effet de se voir exiger des nouveaux fournisseurs des garanties financières que Téhéran ne leur demandait pas.
Afin de rassurer la Grèce, les pays européens se pencheront à nouveau sur la question de la dépendance de certains pays vis à vis du pétrole iranien au plus tard en avril.
Une annulation, à ce moment là, de l'embargo décidé lundi, "nécessiterait toutefois l'unanimité des 27", relève un diplomate, ce qui rend toute remise en cause improbable.
Moyen de pression sur le nucléaire
Ces sanctions sans précédent "ont pour but de faire en sorte que l'Iran prenne au sérieux notre requête de venir à la table des négociations" sur son programme nucléaire, a souligné la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
L'Agence internationale de l'énergie atomique et les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique alors que Téhéran assure n'avoir que des visées civiles.
L'essentiel des ventes iraniennes est toutefois réalisé en Asie. C'est pourquoi les Européens et les Etats-Unis s'efforcent en parallèle de convaincre les pays asiatiques, comme l'Inde, de réduire eux aussi leurs importations de brut iranien.
L'embargo pétrolier fait partie d'un paquet plus large de sanctions, incluant un gel des avoirs de la banque centrale iranienne en Europe et une interdiction partielle de transactions avec l'institut monétaire. La banque iranienne Tejarat, qui a des filiales au Royaume-Uni, en France, et en Allemagne, est aussi visée.
"Voués à l'échec"
Israël a salué la décision européenne. Sur les marchés, les prix du pétrole n'évoluaient qu'en légère hausse lundi à Londres, les opérateurs ayant largement anticipé la perspective d'un embargo au cours des dernières semaines.
Des sanctions "injustes" et "vouées à l'échec" pour le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
Dans un communiqué commun, Angela Merkel, David Cameron et Nicolas Sarkozy ont de leur côté une nouvelle fois demandé lundi à l'Iran de "suspendre immédiatement" leur programme nucléaire.
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