Des millions de contenus stockés sur supports analogiques se meurent. Alors que le marché grand public de la numérisation marque le pas et que les supports numériques se révèlent moins fiables que prévu, les solutions durables et bon marché manquent.
Photos, diapositives, films Super 8, MiniDV... Les vieux contenus finissent la plupart du temps au fond d'une armoire ou dans une boîte à chaussures. La numérisation permet à ces souvenirs de profiter d'une seconde vie. Mais contre toute attente, les supports numériques actuels (CD et DVD enregistrables, disque dur, clé USB,...) destinés au grand public ne semblent pas disposer d'une espérance de vie aussi grande que celle offertes par les supports argentiques ou analogiques. Du coup, la bonne vieille pellicule 35mm pourrait représenter une planche de salut inattendue... Explications.
Le stock de contenus à numériser est immense
Cassettes VHS, Betamax ou MiniDV, films super 8 ou 8mm, mais aussi photos papier et diapositives représentent une partie du patrimoine familial. Un bric-à-brac de souvenirs où il est parfois difficile de se retrouver. La numérisation par des spécialistes comme Forever ou Family Movie constitue une solution. Pourtant, c'est au compte-goutte que ces supports analogiques, dont la plupart ont bien traversé les époques, sont aujourd'hui confiés à des professionnels.
Selon le cabinet d'études GfK, 200 millions de bobines 8mm et Super 8 auraient été développées en Europe par les grands laboratoires entre la fin de la deuxième guerre mondiale et le début des années 80. Or, selon Jean-Michel Nomdedeu, directeur du marketing et co-fondateur de Forever, spécialiste de la gestion du patrimoine vidéo, "depuis le lancement de notre service, il y a quatre ans et demi, 550.000 films seulement ont été numérisés en France pour le compte de 150.000 clients. Nous sommes donc très loin d'avoir épuisé les quantités produites par les laboratoires". L'entreprise, qui revendique la première place sur les marchés français et belge grâce aux accords conclus avec plusieurs enseignes (dont la Fnac, Cora, France Loisirs ou Carrefour), en était à 500.000 films numérisés fin 2008. Forever estime n'avoir aucun concurrent sur son secteur à l'exception de quelques photographes de quartier.
S'agissant des anciens supports audio (disques vinyle, K7), peu ou pas d'acteurs sur ce marché : "Quelques prestataires ont essayé de proposer ce service, mais ils sortent du cadre de la copie privée. Il faut alors rémunérer ayants droit, distributeurs et producteurs. Et cela devient trop coûteux", estime le co-fondateur de Forever. Restent les matériels vendus aux particuliers spécialement pour numériser (platines vyniles, cartes d'acquisition vidéo...).
Conservation : ce qui pose problème
Sur ce point, les experts sont formels. Les supports argentiques stockés dans de bonnes conditions (dans une boîte, à l'abri de la lumière, de la chaleur ou de l'humidité) disposent d'une durée de vie pouvant dépasser plusieurs dizaines d'années.
Pour Thierry Prigent, président et fondateur de PreserveOn, prestataire régulier des Laboratoires Eclair et spécialiste du traitement numérique sur les images de cinéma, "un film fixé sur support polyester - matériau plastique le plus résistant aux dégradations -, enfermé dans sa boîte et stocké dans un endroit frais dispose d'une espérance de vie extrêmement longue. A contrario, sur une bande magnétique, le signal s'amenuise et perd de son efficacité dans le temps". S'agissant des K7 vidéo grand public, Jean-Michel Nomdedeu pointe un autre problème lié à la durée de vie des têtes de lecture VHS : "Un magnétoscope est prévu pour 10 à 15.000 heures d'utilisation. Au-delà, les têtes se détériorent."
Numérique : pas mieux pour les supports enregistrables
L'arrivée du numérique, contre toute attente, n'a pas apporté d'amélioration dans ce domaine. "C'est un peu la désillusion avec les DVD, mais on le savait depuis le départ", admet le co-fondateur de Forever. "Un CD ou un DVD vendu vierge, c'est une galette de polycarbonate munie de couches de colorants. Lors de son enregistrement, le graveur envoie des injections de laser qui font des trous sur ce support. Avec le temps, avec la chaleur, ces trous se rebouchent, et ce d'autant plus rapidement que la densité des informations enregistrées est importante", explique Thierry Prigent.
Les CD et DVD enregistrables accessibles au grand public sont donc des supports fragiles, sensibles aux UV et à la chaleur. Ils ont une durée de vie très limitée s'ils ne sont pas protégés. Le contenu d'un DVD enregistrable d'entrée de gamme laissé par négligence sur la plage arrière d'une voiture risque ainsi de disparaître au bout de quelques mois. Les nouveaux dispositifs de stockage temporaires comme les clés USB ne semblent pas plus efficaces : "Dans ce cas, c'est l'interface de connexion qui peut constituer le maillon faible", note Thierry Prigent.
Les supports pressés par l'industrie musicale ou vidéo échappent à ce processus de dégradation : "Ils sont mieux conçus, et disposent d'une durée de vie plus importante", estime Jean-Michel Nomdedeu. Le le co-fondateur de Forever assure utiliser des DVD de très bonne qualité pour garantir ses niveaux de prestation. "Pour éviter d'avoir de mauvaises surprises, nous conseillons également à nos clients de faire eux-mêmes des copies", ajoute-t-il. Outre la copie des contenus conservés au format compressé sur les serveurs du site, un fac-similé des originaux est archivé sur bande LTO, support magnétique professionnel disposant d'une durée de vie d'une trentaine d'années.
La bonne vieille pellicule au secours de l'archivage des films ?
Paradoxalement, pour les industriels, le salut pourrait venir de la bonne vieille pellicule cinéma. Ses capacités physiques en font en effet un support d'archivage idéal et fiable d'un point de vue légal, surtout pour des contenus en grandes quantités. Le support polyester peut conserver quasi indéfiniment des informations sous forme analogique, électronique ou informatique : "La technologie dont on dispose permet d'écrire sur un film des données au format numérique 50 fois plus vite que les machines concurrentes", assure Thierry Prigent.
Une pellicule 35mm standard peut réunir, outre le film, ses fichiers connexes : story-board, script, images de plateaux, affiches, produits de merchandising,...
D'où l'idée de Thierry Prigent : appliquer les cadences de production du monde cinématographique aux secteurs industriels : "Il s'agirait de regrouper dans une seule base de données, dans une unité de lieu tous les documents afférents à un projet donné : plans, capteurs, vidéos, spécifications, textes, son... Airbus, les industries du médical, les banques ou encore les assurances doivent pouvoir conserver des données dans des conditions légales, selon les normes ISO 11506 et Afnor NF Z42-013".
Pour les particuliers en revanche, à moins d'innovations dans le domaine, la solution de la copie périodique sur les derniers supports en cours reste l'issue de secours.
lundi 19 avril 2010
VHS, Super 8, DVD : un patrimoine en danger
Le PS présente un projet politique 2012 très à gauche
Pierre Moscovici devrait présenter mardi la synthèse du « nouveau modèle économique, social et écologique » constituant les « fondamentaux » du projet socialiste pour 2012.
Les socialistes viennent de construire le premier étage de leur fusée qui doit les conduire jusqu'aux primaires en 2011… et au-delà. Bien que bloqué à Québec, en raison du nuage volcanique, Pierre Moscovici a mis hier la dernière main au document de synthèse qui jette les bases du « nouveau modèle économique, social et écologique » du PS. Le député du Doubs devrait le présenter cet après-midi lors d'un comité de pilotage puis demain au cours du Bureau national (le gouvernement du parti).
Dans ce texte de 22 pages très ancré à gauche - que « Les Echos » se sont procurés -le PS réaffirme le rôle de l'Etat dans la politique industrielle et plaide, dans le même temps, en faveur d'une société plus juste. Le document dessine l'architecture de nouvelles politiques publiques. Entre les nationalisations des années 1980 et le libéralisme de la droite, il trace une voie médiane : un « volontarisme » économique qui permet de « redécouvrir à la fois l'économie mixte et la responsabilité de l'Etat », ainsi que l'affirme un membre de la direction. Partant du principe qu'il n'y a « pas d'économie forte sans industrie forte », les socialistes prônent la création d'un Pôle public d'investissement industriel. « Financé massivement, mobilisable rapidement, décliné territorialement sous forme de fonds régionaux d'investissement, adossé la Caisse des Dépôts et Consignations, à la Banque de France, à La Banque Postale et à Oséo, ce pôle public de financement et d'investissement industriel sera un outil majeur du pilotage de la politique industrielle nationale », indique le document. Une partie des sommes consacrées au crédit impôt recherche, « mal ciblé » selon les socialistes, lui serait attribuée. Par ailleurs, afin de favoriser l'émergence de champions européens, les socialistes proposent de créer une Agence européenne de l'innovation industrielle adossée à la Banque européenne d'investissement.
Pour le PS, le renforcement du rôle de la puissance publique devra s'exercer également dans le domaine de la politique sociale. Les socialistes veulent instaurer une « sécurité sociale professionnelle ». Dans ce cadre, chaque Français se verrait attribué un « compte formation », inversement proportionnel à la durée de ses études, qui permettra de se former tout au long de la vie professionnelle. Cette sécurité sociale professionnelle « sera financée par une majoration des cotisations sociales des entreprises employant un quota trop élevé de travailleurs précaires et par une révision des exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires ». Les rédacteurs disent vouloir « reconstruire un droit du travail protecteur après des années de démantèlement par la droite ». Le texte insiste également sur un meilleur partage des richesses au sein de l'entreprise. « Les dirigeants des groupes du CAC 40 ont vu leurs salaires augmenter de 400 % en huit ans, quand les salaires des travailleurs du secteur privé ont timidement augmenté en moyenne de 3,5 %. » Le texte suggère que « les salaires soient compris dans une échelle de l'ordre de 1 à 20. »
Désireux de remettre la finance au service de l'économie réelle, les socialistes souhaitent encadrer des produits dérivés, accroître la régulation du secteur bancaire, instaurer des taxes sur les bonus et sur les transactions financières internationales. Enfin, la « révolution fiscale » qu'ils appellent de leurs voeux devra, selon eux, permettre de réorienter la finance vers l'économie et de mieux partager les richesses.
Ce « nouveau modèle économique, social et écologique » doit constituer une base de dialogue avec les écologistes, le PCF mais aussi entre socialistes : les militants devront trancher le 29 mai lors d'une convention nationale. Ce coup de barre à gauche est également destiné à convaincre les Français que, s'ils étaient au pouvoir, les socialistes auraient d'autres recettes que la droite.
RENAUD CZARNES, LES ECHOS
LES SOCIALOS SONT FÂCHÉS AVEC LES CHIFFRES, ILS N'ONT JAMAIS SU NI VOULU COMPTER...PLUS LOIN QUE LEURS DIX DOIGTS.
Vers un fonds d'aide européen
La Commission européenne a affirmé, lundi, par la voix de son porte-parole, qu’elle se tenait prête à proposer la création d’un fonds d’aide européen. Cet organisme viserait à éviter la propagation d’un "scénario grec" de crise financière à la zone euro.
La Commission européenne a évoqué lundi la création d’un fonds d’aide économique européen. "Pour résumer, la Commission se tient prête à proposer un tel instrument européen d'assistance qui nécessitera le soutien de tous les pays membres de la zone euro", a déclaré Amadeu Altafaj, porte-parole de la Commission, lors du point de presse quotidien, à Bruxelles. Il a également ajouté : "Il y a clairement une détermination pour améliorer la gouvernance économique dans la zone euro".
Toutefois, on ne connaît pas les contours exacts du projet, qui avait été évoqué ce week-end par le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. Selon le porte-parole de la Commission, on ne sait pas encore si ce fonds prendra la forme d’un simple instrument financier ou d’une institution dotée d’un budget et d’un personnel attitrés. Il est également prématuré de dire si la création de ce fonds impliquera une modification du Traité européen, ce qui nécessiterait l'unanimité des Vingt-Sept.
Un instrument de prévention
Néanmoins, les discussions semblent bien engagées et devraient être au programme de la réunion prévue mardi à Strasbourg, bien que le sujet ne figure pas sur l’ordre du jour officiel de l’exécutif européen. "Nous sommes engagés dans des discussions très ouvertes à ce stade, concernant les méthodes et les moyens d'être plus efficaces en termes d'intervention (...) mais également en termes de prévention", a notamment déclaré Amadeu Altafaj.
Ce fonds d’aide pourrait prendre la forme d’un fonds monétaire européen au pouvoir et aux compétences similaires à ceux du FMI. Sa mise en place, qui est susceptible de prendre du temps, ne devrait pas intervenir dans le règlement de la question grecque, et ne concernera pour le moment que la seule zone euro, avant peut-être d’étendre son champ d’application à toute l’Union européenne.
Roissy et Orly vont rouvrir à 8h
Après cinq jours de blocage, Matignon a annoncé lundi la réouverture partielle du ciel français. Dans un premier temps, des corridors aériens seront mis en place pour permettre le transfert de passagers. Suivez en continu l'évolution de la situation sur leJDD.fr.
18h07: Roissy et Orly vont rouvrir mardi à 8h
Lors d'une conférence de presse, Jean-Louis Borloo a annoncé la réouverture des aéroports de Roissy et d'Orly dès mardi 8h. Il s'agira dans un premier temps de permettre aux avions d'emprunter des corridors, afin de relier la capitale aux aéroports du Sud.
18h06: Le trafic va reprendre progressivement en France
Le trafic aérien reprendra progressivement en France à partir de mardi 8h, le territoire français n'étant plus considéré par l'Union européenne comme une zone interdite à la circulation, a annoncé François Fillon. Des corridors aériens vont être créés entre Paris et les aéroports du sud de la France et les aéroports au nord de la ligne Nantes-Nice vont être progressivement rouverts, ajoute-t-il dans un communiqué.
18h05: Instauration de "zones de précaution"
La circulation aérienne restera interdite dans la zone de plus forte concentration des particules, a annoncé François Fillon. L'Union européenne a en revanche décidé de fixer des zones de précaution où la circulation aérienne sera autorisée sous conditions, a-t-il ajouté avant de préciser que le territoire français était couvert par les zones de précaution. L'ensemble des aéroports français seront progressivement rouverts.
18h: Lyon va rouvrir lundi soir
A l'issue d'une réunion à Matignon, François Fillon a annoncé que l'aéroport de Lyon allait rouvrir lundi soir.
17h55: Corridors aériens ouverts mardi entre Paris et le Sud
Des corridors aériens vont être mis en place mardi entre Paris et les aéroports du Sud.
17h50: Un accord européen sur une "ceinture"?
Actuellement en visioconférence, les ministres européens des Transports planchent sur un accord pour réduire la taille de l'espace aérien interdit autour du volcan islandais, a rapporté un diplomate européen. L'accord prévoirait une deuxième ceinture autour de la zone interdite avec des restrictions et des contrôles de sécurité renforcés.
17h40: Pas de vote au Parlement
La session du Parlement européen, prévue cette semaine à Strasbourg, devrait être écourtée et se dérouler sans vote en raison de la paralysie des transports aériens.
17h25: Une cinquantaine de sénateurs français bloqués à l'étranger
Selon Public Sénat, une cinquantaine de sénateurs français sont bloqués à l'étranger.
17h16: Conséquences inattendues au Kenya
Les perturbations provoquées dans le transport aérien en Europe portent un coup sévère au secteur horticole kenyan. Les horticulteurs kenyans exportent en effet par avion vers l'Union européenne 82% de leur production de fruits, légumes et fleurs, pour un chiffre d'affaires de près d'un milliard de dollars. C'est la principale source de rentrées en devises étrangères du pays.
17h06: Le volcan crache moins de cendres
Le volcan islandais Eyjafjöll crache désormais plus de lave et moins de cendres, ont annoncé les spécialistes locaux, offrant ainsi une lueur d'espoir aux voyageurs bloqués un peu partout.
16h40: Une aide compatible avec l'OMC
Une aide aux compagnies aériennes affectées par le nuage de cendres volcaniques n'irait pas à l'encontre des règles de l'Organisation mondiale du commerce, a déclaré le commissaire européen au Commerce, Karel de Gucht, dans une interview à Reuters. "Dans la mesure où il s'agit d'une catastrophe naturelle, je ne peux pas imaginer que si des mesures sont prises (pour aider les compagnies aériennes) elles soient nécessairement incompatibles avec l'OMC", a-t-il dit.
16h30: Une partie du ciel britannique rouverte mardi?
Selon le ministre britannique des Transports, Andrew Adonis, une partie du ciel pourrait rouvrir mardi en Grande-Bretagne, en raison d'une diminution "spectaculaire" de l'activité volcanique en Islande. "Des dispositions sont prises dans cette éventualité pour faire revenir autant de gens que possible, dès que possible, dans cette fenêtre d'opportunité qui pourrait s'ouvrir", a-t-il déclaré sur Skynews.
16h05: 15.000 passagers rapatriés via Lufthansa
Lufthansa autorisé à rapatrier 15.000 passagers par avion vers l'Allemagne.
16h: La colère de British Airways
British Airways estime que les vols tests démontrent que les restrictions du trafic aérien imposées par les gouvernements n'étaient "pas nécessaires".
15h52: La situation booste Eurotunnel
Faute de pouvoir prendre l'avion, des milliers de passagers se rabattent sur la voiture ou l'Eurostar, ce qui a pour effet de faire grimper le titre de l'exploitant du tunnel sous la Manche. Les actions Eurotunnel gagnaient ainsi 5% à 7,851 euros vers 15h50, réalisant de loin la plus forte hausse du SBF 120.
15h42: Le modèle américain, un exemple à suivre?
Critiqués sur la gestion du principe de précaution, les gouvernements européens s'interrogent sur la marche à suivre et se sont penchés sur le "modèle américain". Dans ce cas-là, la décision de voler est prise, non pas par les Etats, mais à la seule appréciation des compagnies, a expliqué le Directeur général des transports et de l'énergie (DG TREN) de l'Union Européenne, Matthias Ruete. "Je dois dire que le modèle américain ne signifie pas moins de sécurité. Il faut voir si ce modèle est adaptable à l'Union européenne", a-t-il ajouté.
15h30: Le coût sera "considérable", selon Bussereau
Face à la paralysie de l'espace aérien européen, le secrétaire d'État aux Transports a prévenu. "Le coût (...) sera évidemment considérable", a déclaré lundi Dominique Bussereau. L'association des compagnies aériennes mondiales (IATA) a déjà estimé à 150 millions d'euros par jour le manque à gagner.
15h20: Les opérations de l'Otan ne sont pas affectées
Malgré les dommages causés sur un F-16 par le nuage de cendres, l'Otan a indiqué lundi que la paralysie actuelle n'affectait en rien ses "opérations ou la défense des territoires des Etats membres de l'Alliance". "Nos forces aériennes prendront toujours les mesures nécessaires pour être capables de conduire leurs opérations et faire que la défense du territoire demeure intacte", a ajouté le secrétaire général de l'alliance Atlantique, Anders Fogh Rasmussen, au cours d'un point de presse au siège de l'Otan à Bruxelles.
15h04: Perte de 17 à 24 millions d'euros par jour pour B.A.
Dans un communiqué, la compagnie British Airways a estimé lundi entre 17 à 26 millions d'euros le coût de la paralysie du transport aérien.
15h00: Fermeture prolongée au Danemark
Les autorités danoises ont décidé de prolonger la fermeture de l'espace aérien jusqu'à mardi 8h00.
14h50: La Hongrie rouvre son espace aérien
L'espace aérien hongrois a été totalement rouvert lundi à 10h00 GMT, a annoncé l'autorité nationale du contrôle aérien Hungarocontrol à Budapest. Mais les premiers décollages et atterrissages n'auront lieu que vers 15h00 GMT.
14h33: Air France, pas d'anomalie sur les vols d'essai
Aucune anomalie n'a été révélée à l'issue de cinq vols d'évaluation effectuée dimanche par Air France, a annoncé lundi la compagnie dans un communiqué. Deux de ces vols-tests, effectués sans passagers et en accord avec la DGAC, ont été réalisés en Airbus A320 dans le sud-ouest de la France, et trois en Boeing 777, au départ de Marseille et Toulouse vers Roissy-Charles-de-Gaulle.
14h20: Des particules de verre dans un F-16
Des particules de verre provenant du nuage dégagé au-dessus de l'Europe par l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll ont été retrouvées dans le réacteur d'un chasseur F-16 de l'Otan qui a traversé la zone, a déclaré lundi un haut responsable américain. "C'est donc une question très, très sérieuse. Cela pourrait commencer à avoir un impact véritable sur les capacités militaires dans un avenir proche si les cendres volcaniques ne se dissipent pas (...) J'estime que ce n'est pas pour rien que l'espace aérien a été fermé ", a-t-il ajouté. Le jour et le lieu du survol n'ont pas été précisés.
14h14: Novelli reçoit les tours opérateurs et compagnies aériennes mardi
Le secrétaire d'État chargé du Tourisme, Hervé Novelli, va recevoir mardi à 15h00 les tours opérateurs et les compagnies aériennes "pour faire le point sur les conséquences économiques" de la perturbation du trafic aérien, annonce un communiqué. "A cette occasion, ils dresseront un premier état des lieux des coûts induits par la crise et de l’impact économique pour les entreprise", précise le texte.
14h12: Le nuage retarde le procès Pasqua
Le début du procès de Charles Pasqua devant la Cour de justice de la République, prévu lundi à 14 heures, devrait être retardé d’une heure environ, selon les informations recueillies par Europe 1. L’un des juges, un sénateur, a été contraint de prendre le train en raison des perturbations créées par le nuage de cendres dans le ciel français et ne sera pas en mesure d’arriver à temps.
14h: Trois à six jours pour rétablir le trafic, après la réouverture
Selon le directeur général de l'Association internationale du transport aérien, Giovanni Bisignani, il faudra ente trois et six jours pour rétablir une situation de transport normal une fois acquise la réouverture de l'espace aérien.
13h20: Air France perd 35 millions d'euros par jour
Chaque journée d'interruption de trafic se traduit par une perte nette de 35 millions d'euros pour Air France-KLM, a déclaré le directeur général de la compagnie, Pierre-Henri Gourgeon.
13h11: 100.000 Français bloqués à l'étranger
Le ministère des Affaires étrangères a dénombré environ 100.000 Français bloqués à l'étranger. La moitié de ces voyageurs seraient pris en charge par des tours opérateurs et l'autre moitié sont des voyageurs individuels.
13h10: Berlin pourrait finalement aider les compagnies
L'Allemagne pourrait finalement proposer des d'aides d'Etat aux compagnies aériennes pour compenser les pertes si l'interruption du trafic durait très longtemps, a déclaré le ministre allemand de l'Economie, Rainer Brüderle.
13h05: La colère d'Air France
Le directeur général d'Air France-KLM a estimé au cours d'une conférence de presse que la gestion de l'éruption du volcan islandais ne pouvait plus continuer sur les mêmes bases. Pierre-Henri Gourgeon a par ailleurs indiqué que les vols test effectués à vide par des avions Air France et KLM n'avaient montré aucune anomalie.
13h: Près de sept millions de passagers bloqués
Selon Airports Council International, organisation professionnelle des aéroports, 6,8 millions de personnes sont bloquées à l'étranger. Au total, 313 aéroports sont concernés.
12h45: La Navy à la rescousse
Comme annoncé, la Navy britannique a déployé trois de ses navires - un dans la Manche, deux vers l'Espagne - afin de récupérer le maximum de ses ressortissants bloqués à l'étranger.
12h38: Des aides européennes pour les compagnies
La Commission européenne se dit prête à actualiser ses lignes directrices en matière d'aide d'état pour les compagnies aériennes affectées. Pour qu'elles soient permises, elles devront être non discriminatoires pour l'ensemble des compagnies et limitées au coût de l'interruption du trafic.
12h17: Impact supérieur à celui du 11-Septembre
Le commissaire européen aux Transports, l'Estonien Sim Kallas, l'impact économique du nuage volcanique est supérieur à celui du 11 septembre 2001.
12h05: La France "plus volontaire" pour rétablir les liaisons
Lors d'une conférence de presse, Jean-Louis Borloo a évoqué un "système de sécurité mais pas d'excès d'inquiétude", pour justifier la paralysie du ciel européen. "On essaie de faire l'analyse réelle des risques", a-t-il expliqué. "Nous sommes un peu plus volontaires que d'autres (pays) pour essayer de rétablir le plus vite possible les liaisons commerciales et surtout permettre l'acheminement de nos compatriotes qui sont bloqués", a-t-il encore ajouté. Le ministre de l'Ecologie a écarté la piste du rapatriement des passagers français bloqués à l'étranger à bord d'appareils militaires.
12h: Réouverture partielle en Hongrie et en Slovaquie
La Hongrie a ouvert son espace aérien jusqu'à 14h, au-dessus de 24.500 pieds uniquement afin de permettre le survol du pays. En Slovaquie, l'espace aérien a été totalement rouvert dans l'Est, et au-dessus de 7.500 pieds dans l'Ouest, mais l'aéroport de Bratislava reste fermé.
11h50: Deux vols KLM sans problème
Dans un communiqué, la compagnie néerlandaise KLM dit avoir effectué deux vols commerciaux reliant les Pays-Bas aux Emirats arabes unis et Bangkok à Taipei "sans problème".
11h45: La France veut des corridors
Lors d'une conférence de presse, Jean-Louis Borloo et Dominique Bussereau ont annoncé que la priorité de la France était l'ouverture de corridors dans le ciel européen. Mais il ne s'agit en aucun cas de rouvrir l'espace aérien aux vols commerciaux.
11h40: Des billets à 50 euros à la SNCF
La SNCF va proposer des billets à 50 euros pour les Français rapatriés vers les aéroports du sud du pays, a annoncé son président, Guillaume Pepy. "Il s'agira en quelque sorte d'un tarif de solidarité", a-t-il expliqué sur Europe 1. Il a également annoncé que 80.000 billets supplémentaires seraient mis en vente cette semaine entre la France et la Grande-Bretagne au tarif de 89 livres (environ 100 euros). De plus, des trains vont être ajoutés vers Bordeaux et Toulouse, qui sont parmi les seuls aéroports à rester ouverts en France.
11h30: Nouvelle réunion à Matignon
François Fillon réunira lundi après-midi à Matignon l'ensemble des ministres concernés par les conséquences du nuage de cendres volcaniques venu d'Islande. Le Premier ministre a déjà tenu des réunions de crise samedi et dimanche avec les ministres de l'Ecologie, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Santé en présence des dirigeants de Météo France, d'Aéroports de Paris et de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a évoqué également la tenue d'une réunion cette semaine sous la présidence de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, pour faire le point sur les conséquences économiques de ce blocage.
11h25: 30% des vols assurés en Europe lundi
Seulement 30% des vols seront assurés lundi en Europe en raison du nuage de cendres provoqué par l'éruption d'un volcan en Islande, a annoncé Eurocontrol, l'agence européenne de l'aviation civile. Dans un communiqué, Eurocontrol précise qu'entre 8.000 et 9.000 vols devraient être assurés, contre 28.000 en période normale.
11h15: L'aéroport de Nantes rouvre
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a confirmé la fermeture jusqu'à mardi matin des aéroports français situés au nord d'un axe Bordeaux-Nice à l'exception de celui de Nantes, qui a rouvert jusqu'à mardi 8h "au moins". Le directeur de la DGAC, Patrick Gandil, a promis d'essayer d'améliorer les délais d'information à destination des compagnies aériennes et des passagers tout en insistant sur le caractère "difficilement prévisible" du nuage de cendres volcaniques venu d'Islande. Au sud de la ligne Bordeaux-Nice, les aéroports français restent ouverts lundi. Il s'agit de Bordeaux, Biarritz, Toulouse, Pau, Tarbes, Montpellier, Marseille, Nice, Ajaccio et Bastia.
11h12: Le panache de cendres du volcan s'abaisse
Le volcan islandais Eyjafjöll a émis de nouvelles fortes secousses telluriques mais son panache de cendres s'est abaissé à environ 2.000 mètres, ont annoncé les services météorologiques de l'île. Au début de l'éruption la semaine dernière, les fumées de l'Eyjafjöll atteignaient 11.000 mètres d'altitude.
10h30: 200 élèves français bloqués à travers le monde
Deux cents élèves sont "bloqués un petit peu partout à travers le monde", a annoncé sur RTL le ministre de l'Education, Luc Chatel. "Ce sont en fait des groupes qui, pendant les vacances ou avec leurs professeurs, étaient partis en séjour linguistique ou en séjour de découverte", a-t-il précisé, ajoutant qu'ils étaient "pris en charge par les autorités consulaires françaises" et que les parents étaient régulièrement tenus informés de l'évolution de la situation.
10h15: Mise en place de "corridors" européens
Interrogé sur France Inter, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a précisé que les ministres européens discuteraient de la mise en place de "corridors" dans le ciel européen lors d'une visioconférence en fin d'après-midi. "On va essayer en effet de délimiter, si on y arrive, des corridors en fonction de l'évolution du nuage pour permettre de redémarrer, le plus rapidement possible et dans des bonnes conditions de sécurité, le plus grand nombre possible de lignes aériennes", a-t-il déclaré.
10h10: Pas d'aides publiques pour les compagnies en Allemagne
L'Allemagne ne proposera pas d'aides publiques aux compagnies aériennes pour compenser les pertes causées par le nuage de cendres volcaniques, a déclaré le ministre des Transports allemand, Peter Ramsauer.
10h: Le Nord de l'Italie de nouveau fermé
L'Italie a décidé de fermer de nouveau son espace aérien au-dessus du nord du pays au moins jusqu'à mardi 7h.
9h45: Le ciel britannique fermé jusqu'à minuit
Les autorités britanniques ont prolongé la fermeture du ciel aérien, jusqu'à au moins minuit.
9h39: Réouverture partielle au Danemark
Le Danemark rouvre son espace aérien au-dessus de 35.000 pieds à partir de 10h00 (8h00 GMT). Les restrictions en-dessous de cette altitude, sont en revanche maintenues jusqu'à mardi minuit GMT, ont annoncé lundi les autorités aéroportuaires danoises (Naviair).
9h13: Plus sévère que le 11-Septembre
Giovanni Bisignani, directeur général de l'Association internationale du transport aérien (Iata), a estimé lundi que l'impact économique du volcan islandais sera plus sévère que celui du 11 septembre 2001 sur le transport aérien. Il a par ailleurs dénoncé une réponse inadéquate de l apart des gouvernements européens qui se seraient basés sur des modèles théoriques et non sur des faits. L'Iata demande donc des mesures urgentes pour rouvrir l'espace aérien.
9h: Reprises dans certains pays
L'Italie et l'Autriche ont rouvert leurs aéroports ce lundi matin.
8h25: Chatel en appelle aux cheminots
Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a appelé les cheminots grévistes à la responsabilité face à la paralysie du trafic aérien. "Le droit de grève existe mais je pense que nos compatriotes qui sont victimes de ce blocage aérien sont sans doute en attente d'une attitude responsable de la part des syndicats cheminots qui continuent ce mouvement", a déclaré Luc Chatel sur RTL. "Vu le contexte, la situation de la grève à la SNCF qui perdure, je pense que (cela) surprend beaucoup de nos concitoyens", a-t-il ajouté.
8h20: Une intensification du trafic dans le sud, selon Novelli
Hervé Novelli a confirmé au micro d'Europe1 qu'il n'y aurait toujours pas de vol avant mardi matin dans les aéroports au nord de la ligne Nice-Bordeaux. "Ce qui est prévu c'est, bien sûr, de faire en sorte que le trafic soit très dense sur les aéroports qui restent ouverts (...) c'est à dire ces aéroports qui sont au sud de cette ligne Marseille-Bordeaux", a affirmé le secrétaire d’Etat chargé du Tourisme. "Il va y avoir durant toute cette journée, puisque ces aéroports sont ouverts, un trafic densifié, pour faire revenir un maximum de touristes français", a-t-il ajouté. Hervé Novelli a par ailleurs affirmé que l'Etat français allait ouvrir des hébergements si la situation devait se prolonger.
7h53: Deux aéroports finlandais ouverts
Les aéroports de turku et Tampere seront ouverts pendant six heures lundi, de midi à 18 heures. Les vols sont rendus possibles par une atténuation locale du nuage de cendres.
Nuage de cendres : des conséquences économiques bien au-delà du secteur des transports
Si les conséquences macroéconomiques du nuage de cendres islandais ne sont pas encore mesurables, au plan microéconomique, perdants et gagnants sont clairement identifiables. Les titres d'Air France-KLM et d'Aéroports de Paris (ADP) perdaient ainsi près de 5 %, lundi matin 19 avril, à la Bourse de Paris.
Les attentats du 11 septembre 2001 avaient provoqué des dégâts directs estimés à 10 milliards d'euros, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Une somme qu'il convient de doubler en raison des coûts indirects, dont la suspension du trafic aérien.
* LES PERDANTS
Transport aérien. Selon l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol), 63 000 vols ont été annulés depuis le 15 avril, dont 20 000 dimanche 18 avril. L'Association internationale du transport aérien (IATA), qui rassemble 230 compagnies assurant 93 % du trafic international, estime que ses adhérents perdent 200 millions de dollars (147 millions d'euros) par jour.
Sans parler des coûts additionnels pour la maintenance, l'aide aux passagers en transit dans les aéroports… "On pourrait atteindre 1 milliard d'euros de pertes cette semaine", a déclaré Steve Lott, porte-parole de l'IATA. Finnair est la seule compagnie qui chiffre sa perte : 2 millions d'euros par jour.
Air France juge prématuré d'en faire autant. Un jour de grève suivie coûte à la compagnie environ 10 millions d'euros : dans cette phase d'arrêt total du trafic, les coûts sont proches du double, estiment les analystes.
Aéroports. En Europe, ils enregistrent une perte de 136 millions d'euros, selon l'Association des aéroports internationaux (ACI).
Commerce. Le Kenya exporte des fleurs, Israël des mangues : tous les produits frais utilisant l'avion enregistrent des pertes sèches, difficilement mesurables.
Tourisme. La Grèce va perdre des devises du fait de la panne du ciel. Certains tour-opérateurs remboursent des voyages, les hôtels acceptent les annulations.
Messageries. Federal Express (FedEx), dont le hub européen est en France, a fait savoir, dès la fin de la semaine dernière, qu'elle n'acceptait plus de marchandises à destination ou en partance d'Europe. FedEx aura "recours au transport routier". United Parcel Service (UPS) et DHL, qui ont des hubs en Allemagne, ont suspendu leur activité en Europe. Les industriels qui sont en "flux tendu avec l'Asie, les Etats-Unis ou même l'Afrique sont pénalisés", a déclaré Norman Black, porte-parole d'UPS.
* LES GAGNANTS
Loueurs de voiture. Avis, Hertz, Europcar, qui auraient pu pâtir de la panne du trafic aérien, ont vu leurs agences dans les aéroports prises d'assaut par des passagers en transit à la recherche d'une solution à l'intérieur de l'Europe.
Route. Une partie du trafic aérien intra-européen est détournée sur la route et le rail, qui bénéficient ainsi d'un regain d'activité. La Poste royale britannique achemine ses plis vers l'Espagne par camions, afin qu'ils prennent l'avion vers les Etats-Unis. Selon Reuters, certains ministres européens des finances réunis à Madrid ont accepté de payer des sommes proches de 4 000 euros pour regagner leur pays en taxi. Les journalistes ont affrété un bus vers Bruxelles.
Rail. En France, les pouvoirs publics exercent une forte pression pour inciter les grévistes de la SNCF à cesser leur mouvement. Des trains à forte valeur ajoutée comme Eurostar (huit trains supplémentaires dimanche), Thalys, les TGV et ICE vers l'Allemagne ont été programmés. "Ces trains supplémentaires représentent une goutte d'eau comparée à l'offre habituelle", indique un porte-parole de la SNCF, qui ajoute qu'un "bilan financier est pour l'instant impossible".
Ferries. Brittany Ferries a vu son trafic vers l'Angleterre augmenter de 30 % au départ de Caen, Cherbourg, Saint-Malo et Roscoff. Les liaisons maritimes vers l'Irlande ou la Corse sont prises d'assaut.
Yves Mamou
A Paris, plusieurs élus quittent l'UMP pour le Nouveau Centre
Après la déroute de la droite aux régionales et les déclarations d'Hervé Morin, qui a laissé entendre qu'il pourrait être candidat en 2012, c'est au Conseil de Paris que les centristes donnent de la voix.
Plusieurs membres du groupe UMP ont décidé de quitter le parti présidentiel pour intégrer le Nouveau Centre. Jérôme Dubus, vice-président du groupe UMP, vient de rejoindre le groupe centriste Libéraux et indépendants, présidé par le sénateur Yves Pozzo di Borgo. Lynda Asmani, élue UMP du 10e arrondissement, et Eric Hélard, élu du 16e, avaient déjà fait de même.
Pour Jérôme Dubus, "les résultats des régionales ont apporté la preuve que la droite a besoin d'une réserve de voix au second tour pour remporter l'élection. En 2010, la droite unie a largement reculé par rapport à 2004, année où l'UDF et l'UMP étaient partis en campagnes séparées au premier tour".
GRAND PARIS ET IDENTITÉ NATIONALE
Le parti présidentiel, par dérive autoritaire, ne donnerait plus la parole à son centre droit. "L'idée initiale, lors de la fondation de l'UMP, était de créer un grand parti qui unirait le centre et la droite. Après sept années d'existence, il est autorisé de constater qu'il n'y a pas de courant de centre droit au sein du parti. Il existe un seul grand parti de droite", juge pour sa part Eric Hélard.
"Le mode de fonctionnement autoritaire de l'UMP était accepté tant que son chef menait à la victoire", note un autre élu parisien. La défaite de la majorité présidentielle lors des derniers scrutins a délié les langues. "Lancer un débat sur l'identité nationale à quelques mois d'une échéance électorale importante et, parallèlement, affirmer vouloir reconquérir l'Ile-de-France, c'est ne pas connaître cet électorat", estime Lynda Asmani. "La droite francilienne a fait campagne sur le Grand Paris de Christian Blanc, alors que la capitale est complètement absente de ce projet gouvernemental", souligne pour sa part Jérôme Dubus.
Au Conseil de Paris, le groupe centriste compte maintenant une douzaine de conseillers. Ils espèrent être rejoints par d'autres déçus de l'UMP.
La situation est inouïe : une bonne partie des transports aériens du continent européen (et d’ailleurs) se trouve paralysée, en raison d’une poussière volcanique, dangereuse pour les avions qui s’aventureraient à traverser le nuage dégagé par l’éruption d’un volcan au nom imprononçable, l’Eyjafjöll, sur la lointaine Islande. Du coup, des centaines de milliers de passagers se trouvent bloqués, loin de leur base (150 000 Français sont ainsi retenus à l’étranger), contraints d’annuler ou de différer leurs déplacements professionnels ou privés, d’improviser de complexes itinéraires de contournement. Quatre jours d’engorgement et, hier, des perspectives encore incertaines, même si dirigeants européens et responsables de l’aviation civile se mobilisaient pour trouver des solutions alternatives.
Curieusement, l’espace de cet étrange week-end immobile, le principe de précaution, dans sa version radicale et européenne, ne semblait pas déclencher l’habituel… train de polémiques qu’engendre toute décision d’autorité. Le renoncement à des vacances programmées de longue date, l’impossibilité de revenir à temps pour reprendre son travail, la conjonction de cette fermeture des aéroports avec une grève d’une partie des personnels de la SNCF (on aurait trouvé élégant qu’ils suspendent leur mouvement pour ne pas rajouter à la pagaille), étaient commentés avec déception, mais avec un certain fatalisme.
Le temps de la sidération semblait néanmoins hier déjà révolu et des voix se faisaient entendre pour réclamer la reprise des vols, pour déplorer le manque d’informations scientifiques approfondies. La réalité reprenait ses droits : compagnies aériennes inquiètes pour leurs comptes, voyageurs incertains de pouvoir se faire rembourser, entreprises gênées dans leurs affaires ou destinations touristiques pénalisées commencent à additionner les chiffres. Partout, on aspire à reprendre la course. En Islande, c’est le volcan qu’on surveille, et son voisin à l’humeur potentiellement plus méchante, tous deux indifférents aux impatiences d’un monde moderne qui refuse de se laisser entraver dans sa course par les distances ou les éléments.
Dominique Quinio
Que des noms à coucher dehors, ou alors sur les moquettes de Roissy. L'Eyjafjöll gronde, sous le glacier Eyjafjallajokull. Son éruption, dans les faubourgs du cercle polaire, donne des boutons à l'Europe entière. La route du ciel est coupée, même pour les chefs d'État. Obama, Sarkozy ou Merkel n'ont pu gagner Cracovie, hier, au chevet funéraire du président polonais. Les obsèques de Lech Kaczynski, pour un peu, se déroulaient dans la plus stricte intimité nationale.
Cela ne consolera pas les "naufragés des aéroports" qui, par milliers, se retrouvent cloués au sol. Ah, les malheureux ! Partis pour un petit week-end à Hong-Kong, les voilà contraints de rentrer à pied par la Chine. C'est bien pire, convenez-en, qu'une grève du RER, qui plante
le banlieusard à la gare Montparnasse.
Tant pis, la sécurité prime. Aucun avion ne décollera, tant que plane la menace de cet invisible "nuage de cendres." Personne ne saurait nier pareille évidence. Une compagnie allemande, peu suspecte d'irresponsabilité, ose pourtant.
La Lufthansa a effectué "dix vols sans passagers" au départ de Munich, zone théoriquement sinistrée. Son constat : "Les appareils ne présentent pas le moindre dommage, aucune égratignure." Ni sur le pare-brise, ni sur le cockpit, ni sur le fuselage, ni sur les moteurs. Un vent de contestation se lève. L'intransigeance imposée se trouve maintenant suspecte. Ne pourrait-on pas, sur la base "d'analyses rationnelles", rouvrir une partie de l'espace aérien ?
Déjà, s'amorce le procès des autorités. En interdisant le trafic, par une coupable frilosité, elles auraient abusé du "principe de précaution." Ce sera, à n'en pas douter, la polémique - tellement prévisible ! - des prochains jours. Les dernières scories du volcan d'Islande...
Gilles Debernardi
Raffarin en appelle à Sarkozy pour mettre un terme au débat sur 2012
L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI en a appelé dimanche soir à l'"autorité" de Nicolas Sarkozy pour mettre fin au débat, dans sa majorité, sur "la course à la présidentielle" de 2012, qui selon lui "n'est pas ouverte".
Le sénateur et vice-président de l'UMP a évoqué sa relation avec Nicolas Sarkozy en citant Confucius : "je le conseille avec douceur".
Et que conseille-t-il au chef de l'Etat? "Je souhaite que Nicolas Sarkozy mette toute son autorité pour que nous ne parlions pas de l'élection présidentielle avant la réforme des retraites" qui est "une question majeure".
"Tous ceux qui aujourd'hui lancent le débat présidentiel contribuent à éloigner les Français de la politique", a-t-il prévenu.
"La responsabilité de la majorité aujourd'hui mais aussi de l'opposition c'est de se concentrer sur les problèmes des Français". "Le pays a besoin de solutions plus que d'ambitions". "La course à la présidentielle n'est pas ouverte", a-t-il insisté.
Et de poursuivre en citant cette fois Michel Rocard : "c'est un crime contre la nation que de vivre en élections permanentes".
"Il faut qu'aujourd'hui on parle plus de cohésion que de rupture, plus d'unité que d'identité, que l'on soit très attentif à la cohésion sociale du pays", a-t-il ajouté.
Selon M. Raffarin, le pays a "besoin d'unité nationale", et c'est le chef de l'Etat "qui en est le garant". "De 2007 à 2010, Nicolas Sarkozy a géré la situation de crise avec efficacité", mais "maintenant nous sommes dans une nouvelle donne économique et sociale".
"C'est lui, plutôt que des candidats ici ou là, qui doit dire au pays comment le rassembler (...) et pour quel horizon". "J'attends qu'il refonde son discours de 2007", a ajouté l'ex Premier ministre proposant de lancer "quelque chose qui ressemble à un plan de cohésion sociale".
Cendres: Martine Aubry bloquée en Inde, pas de point de presse PS lundi
Martine Aubry et plusieurs dirigeants du PS, qui étaient en déplacement en Inde, se retrouvent bloqués à New Delhi en raison de la paralysie du trafic aérien en Europe, et le point de presse hebdomadaire du lundi au siège du parti est annulé, a-t-on appris dimanche au PS.
Ce point de presse devait être animé par le numéro deux du parti, Harlem Désir, qui participait au déplacement en Inde avec Mme Aubry, et le député et secrétaire national PS aux relations internationales, Jean-Christophe Cambadélis.
Ils devaient rentrer en France samedi, mais la fermeture des principaux aéroports français, dont ceux de Paris, repousse de fait leur retour à lundi soir au plus tôt, peut-être seulement mardi, a-t-on précisé de même source.
La progression vers le sud du nuage de cendres échappé du volcan islandais Eyjafjöll, en éruption depuis mercredi, provoque depuis jeudi un chaos sans précédent dans le transport aérien français et européen.
Pour un(e) dirigeant(e) politique, le cauchemar, c'est l'inédit. L'horreur absolue, le « jamais vu ». Quand une situation n'a pas de précédent, donc pas de code, il (elle) est tout à coup désorienté(e). Sans repères, sans réflexes conditionnés, sans discours pré-structuré sur lequel s'appuyer. Il faut alors fonctionner à l'instinct. Se livrer au risque sans faire de faute. Décider. Et vite. Les circonstances, généralement, l'exigent. Le pouvoir, alors, devient cette épreuve cruelle de l'histoire immédiate qu'il faut bien affronter à mains nues. Pas le choix. Dans ce jeu de massacre où les vainqueurs sont rares, seul(e)s les meilleur(e)s sont à la hauteur de l'appellation si galvaudée - et si sexiste d'ailleurs - d'« homme d'État ».
Après la gifle des régionales, les mauvais sondages et les incroyables flottements de l'après-Xynthia, le gouvernement se serait donc bien passé du casse-tête (casse-gueule ?) supplémentaire imposé par le nuage islandais. Une pénitence. Au lieu de souffler en profitant du soleil des premiers beaux jours, il a fallu ramer dans le brouillard, et plutôt pour le pire que pour le meilleur. Dans le reportage du 20 heures, la brochette Fillon-Borloo-Bussereau, cols de chemise ouverts (un « Sunday wear improvisé ? ») faisait presque peine à voir. Cette apparente décontraction cachait mal que, depuis quatre jours, ils patinent d'une réunion interministérielle à l'autre dans la boue du volcan.
Ils ont les meilleures excuses du monde : le job était infaisable, reconnaissons-le. Mais l'impuissance, au moins, aurait pu donner le change. Au lieu de cela, la gestion française de la pagaille engendrée par la fermeture des espaces aériens européens a pris l'apparence d'une improvisation sans grande imagination avec, à chaque fois, un décalage sur le film.
Des illusions sur le redémarrage des vols, reporté de demi-journée en demi-journée, au désordre dans les gares, la machine d'Etat a donné le sentiment de planer. Sans pouvoir sur les commandes. Si les journalistes peuvent compatir avec un tel désarroi affiché, l'opinion, elle, l'accepte difficilement. Les Français n'attendent pas forcément de miracle de leurs gouvernants. Simplement du professionnalisme et de la vivacité. Cette fois-ci, l'un et l'autre ont manqué dans des journées anxiogènes ou au moins usantes qui ont nourri le spectre d'un pays bloqué. Après les ratages sur les zones noires du grand Ouest où les contradictions sont allées bon train, ce nouvel épisode approximatif aura des conséquences sur le capital de confiance, déjà amaigri, accordé au pouvoir politique en général. Quant à ce secteur majeur de l'économie française qu'est le tourisme, il va devoir digérer cet énorme bug sans trop compter sur les aides publiques en pleine disette.
Merkel, Obama, Sarkozy, Woerth, Aubry, le Barça et l'OL cloués au sol
Blocage. Les vacanciers ne sont pas les seuls à maudire le nuage de cendres islandais. Avec ce blocus aérien, c'est tout l'agenda international des grands de ce monde qui se trouve bouleversé. Les funérailles hier à Cracovie, en Pologne, de l'ancien président, Lech Kaczynski, en ont été l'exemple le plus frappant. Faute d'avions, la plupart des dirigeants attendus à Cracovie - notamment le président américain, Barack Obama, ou Nicolas Sarkozy -ont annulé leur venue, à l'exception notable du président russe, Dimitri Medvedev.
Pas plus que les autres, la chancelière allemande, Angela Merkel, n'a pu se rendre en Pologne. Pour elle, il s'agissait de la deuxième déconvenue dans le week-end. Son voyage de retour en Europe - après un séjour aux Etats-Unis -s'est transformé en véritable odyssée. Son Airbus a dû se poser vendredi soir à Lisbonne. Samedi, la chancelière et sa délégation ont rejoint Rome en avion, avant de continuer par la route vers le nord. Le car de la délégation a toutefois crevé un pneu en Toscane. Après avoir pris connaissance de la situation sur la bande d'arrêt d'urgence, la chancelière a poursuivi dans sa voiture blindée jusqu'à la région du Trentin-Haut-Adige, où elle a passé la nuit de samedi. Son retour pour Berlin n'était prévu qu'hier soir…
En France, les politiques doivent également revoir leur agenda de la semaine en catastrophe. Le ministre du Travail, Eric Woerth, a d'ores et déjà renoncé hier à partir pour Washington, où il devait participer à la première réunion des ministres du Travail et de l'Emploi du G20. Du côté de l'opposition, c'est le bureau national du Parti socialiste prévu demain qui s'annonce compliqué. Pierre Moscovici est censé y présenter une synthèse de 13 contributions politiques, sociétales et environnementales jetant les bases du projet du PS pour 2012. Problème : il est au Québec. Et, de toute façon, la première secrétaire ne sera pas forcément là pour l'écouter : Martine Aubry est en effet bloquée en Inde, où elle s'était rendue, avec d'autres membres du parti, pour une visite d'étude.
Enfin, l'explosion volcanique islandaise pourrait aller jusqu'à influencer les résultats sportifs de la semaine. Grandissime favori de la Ligue des champions de football, le FC Barcelone est parti hier en autocar pour Milan, où il doit rencontrer demain l 'Inter en demi-finale de l'épreuve. Pas idéal pour préparer une rencontre à enjeu… Le trajet promet d'être plus long encore pour l'Olympique Lyonnais, qui joue mercredi la seconde demi-finale… à Munich, contre le Bayern.( Mais ça les sportifs je m'en moque totalement)
La paralysie du ciel européen suscite des critiques croissantes des compagnies aériennes
Les aéroports du nord de la France vont rester fermés au moins jusqu'à mardi matin, mais quelques vols sont annoncés aujourd'hui au sud d'une ligne Nice-Bordeaux. La paralysie presque totale du ciel européen, provoquée par les cendres du volcan islandais, est toutefois de plus en plus critiquée par les compagnies aériennes.
Un beau ciel bleu, sans la moindre traînée blanche d'avion : tel est le spectacle paradoxalement consternant pour des centaines de milliers de voyageurs qu'offrait la majeure partie du ciel européen hier. Et cette situation sans précédent devrait encore durer en France au moins jusqu'à mardi matin, au nord d'une ligne Nice-Bordeaux, a annoncé hier François Fillon. Les ciels britannique et allemand devraient eux aussi rester paralysés ce lundi pendant une grande partie de la journée. « Les conditions météorologiques laissent penser que la situation sera encore difficile pendant plusieurs jours et, dans ces conditions, tous les aéroports au nord d'une ligne Nice-Bordeaux resteront fermés au moins jusqu'à mardi 9 heures », a annoncé le Premier ministre français. « En revanche, les aéroports du sud de cette ligne fonctionnent et nous allons profiter de cette situation pour re-router un maximum de vols à partir de ces aéroports, ce qui va permettre de rapatrier le plus grand nombre possible de nos concitoyens bloqués à l'étranger », a-t-il poursuivi.
Vols d'essai hier
Dès hier, la compagnie Air France annonçait qu'elle assurerait aujourd'hui sept vols long-courriers au départ de Toulouse, « si les conditions météorologiques le permettent » à destination de New York, Fort-de-France, Dakar, Saint-Denis-de-La-Réunion, Hong Kong, São Paulo et Dubaï au départ de Pau. Les passagers des vols annulés devaient être acheminés dès hier soir par car au départ de Roissy-CDG. Neuf vols long-courriers ont également pu se poser hier à Bordeaux, Toulouse, Nice et Marseille. Par ailleurs, Air France et d'autres compagnies comme KLM et Lufthansa ont procédé à des vols d'essai, hier, et n'ont détecté aucune anomalie provoquée par le nuage de cendres. « Si ces tests sont positifs, ils vont permettre de déplacer à vide des avions qui sont aujourd'hui bloqués en région parisienne pour aller les positionner sur ces plates-formes et augmenter nos capacités de transport », a expliqué François Fillon.
Au cinquième jour de quasi-paralysie du trafic aérien, la pression est en effet de plus en plus forte de la part des transporteurs, des aéroports et des millions de voyageurs empêchés de voyager, pour obtenir un assouplissement des restrictions de vol. Depuis jeudi, ce sont en effet pas moins de 63.000 vols qui auront été annulés en Europe, avec la fermeture de 313 aéroports, qui aurait affecté plus de 6,8 millions de passagers, selon l'Association des compagnies européennes, qui réclamait hier « une réévaluation immédiate des mesures ». Hier soir, le commissaire européen chargé des Transports, Siim Kallas, a également estimé que la situation actuelle n'était « pas viable » pour l'Union européenne, ajoutant qu'il espérait que 50 % des vols prévus en Europe puissent être assurés aujourd'hui. Signe de l'impatience des compagnies, KLM a estimé hier soir que l'espace aérien européen était « sûr » et a fait décoller après autorisation de l'aviation civile trois cargos vers l'Asie. En Allemagne, Lufthansa et Air Berlin ont même manifesté leur impatience, face à ces fermetures d'aéroport décidées « sur la base d'une simulation informatique du Vulcanic Ash Advisory Center à Londres », selon le patron d'Air Berlin, Joachim Hunold. « En Allemagne, il n'y a même pas eu de ballon météo pour mesurer si et combien de cendres volcaniques se trouvent dans l'air », a-t-il critiqué.
Si les images satellite retraitées par les services météorologiques permettent bien de localiser le nuage, elles apportent peu d'indications sur sa densité, ainsi que sur ses déplacements. D'où l'intérêt des tests, afin de ne pas se limiter au principe de précaution. Autre piste explorée : la possibilité pour les avions de voler plus bas que les couloirs aériens actuels, afin de rester sous le nuage. Avec toutefois l'inconvénient d'accroître le bruit et la consommation des appareils, et le risque non négligeable d'user prématurément les moteurs.
« La priorité est de s'occuper des passagers en souffrance et de savoir comment remettre en place le système, déclarait hier le directeur général d'Air France-KLM Pierre-Henri Gourgeon. C'est pourquoi Air France va procéder à des vols d'évaluation. Les conditions économiques seront évoquées dans un second temps. » Parti à Shanghai jeudi dernier pour l'annonce de la candidature de China Eastern dans l'alliance SkyTeam, le patron d'Air France-KLM n'a pu rentrer en France que la nuit dernière, sur l'unique vol d'Air France en provenance de Chine qui s'est posé hier soir à Marseille, et a dû regagner la capitale en voiture.
BRUNO TREVIDIC,
En Europe et en France, l'Église catholique semble devenue l'objet privilégié des attaques contre les religions. Le pontificat de Benoît XVI est souvent résumé par une série d'initiatives et de propos qui ont attisé les critiques. Dans ce contexte dégradé, sont venues au premier plan les affaires de prêtres pédophiles, avec le paradoxe que le pape qui a le plus fait pour éradiquer cette horreur, finit par attirer sur lui les soupçons. Et le clair témoignage du cardinal Schönborn, primat d'Autriche, sur l'action du pape dès 1994, alors qu'il était cardinal et tenta de mobiliser le Vatican sur le drame des prêtres pédophiles, le prouve.
La série des scandales continue, les nouveaux réactivant les plus anciens, comme dans un engrenage infernal. Ainsi début avril, un prédicateur bien mal inspiré fit, au Vatican, un parallèle profondément choquant entre le traitement médiatique fait au pape et les souffrances dues à l'antisémitisme. Ce propos, bien que désavoué, est révélateur de la plus mauvaise réponse : placer l'Église en victime, ce qui choque, car les vraies victimes sont ainsi négligées. Plus récemment, le n° 2 du Vatican affirmait un lien ¯ démenti par tous les experts ¯ de cause à effet entre l'homosexualité et la pédophilie.
Ces critiques expriment aussi quelque chose d'important sur ce que le monde contemporain attend de l'Église. Pourquoi est-on plus sévère avec les prêtres pédophiles, que vis-à-vis de tous les autres cas de pédophilie, leur immense majorité ? C'est que croyant ou non, on attend des Églises beaucoup plus que d'autres institutions dépositaires du message du Christ ; on attend des institutions chrétiennes qu'elles témoignent par ce qu'elles sont, par ce qu'elles font. Bref, la virulence particulière de la critique est ici le signe d'une terrible déception par rapport à une institution qui devrait donner des garanties d'humanité plus fortes que d'autres.
La bonne réponse aux mises en cause devrait s'inspirer de l'éloge de la jeunesse de l'Église, qu'a formulé le cardinal Martini (1). Pensons aussi aux appels à l'ouverture de l'archevêque de Poitiers, Mgr Rouet, dans son livre revigorant (2). Pensons aussi à l'appel à une nouvelle inscription de l'Église dans la société sécularisée, que lance ce grand texte, proposé par les évêques de France, et publié récemment sous le titre « Entre épreuves et renouveaux, la passion de l'Évangile » (3). On y lit notamment : « Il n'y a aucune incompatibilité de principe entre la société laïque et l'inscription de l'Église dans cette société, mais il y a urgence à discerner quels déplacements doivent s'opérer dans la culture catholique, pour pratiquer effectivement ce travail d'inscription. »
Derrière la virulence de certaines critiques, l'Église devrait apprendre à voir, bien mieux qu'une volonté de dénigrement, l'expression d'une espérance déçue, d'un appel à plus d'humanité au nom de l'Évangile.
(2) Mgr Albert Rouet, J'aimerais vous dire (Bayard).
(3) Rapport de Mgr Claude Dagens à l'assemblée des évêques, Entre épreuves et renouveaux, la passion de l'Évangile (Bayard, Cerf, Fleurus-Mame).
(*) Philosophe, auteur notamment de Inscription chrétienne dans la société sécularisée (Parole et Silence).
Les radios de la poitrine de Marilyn mises en vente aux enchères
Une vente aux enchères pas comme les autres devrait se tenir au casino de Planet Hollywood à Las Vegas fin juin. Avec au menu, différents objets ayant appartenu à Marilyn Monroe. Les fans de l'actrice américaine pourront ainsi faire monter les enchères pour se procurer... la radiographie de sa poitrine et de son thorax ! Et pour cela, il faudra au minimum débourser 12 000 dollars, selon certains experts.