TOUT EST DIT

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lundi 16 avril 2012

Marine Le Pen fustige les bobos du PS

Lors du meeting de campagne qu’elle tenait à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, Marine Le Pen a tenu un discours où elle s’est moquée des bobos parisiens. Loin des préoccupations de la majorité des Français, ces bobos, essentiellement socialistes, se sont fait épingler, avec beaucoup d’humour, par Marine Le Pen.
Belle sortie de Marine Le Pen qui a remis les bienpensants à leur place. Les journalistes de tous poils doivent se sentir visés en reprenant les paroles de Marine Le Pen sur les bobos et sur la pensée unique de la gauche française.
La présidente du Front national a ainsi déclaré : « Voyez les bobos venus après le brunch au spectacle de la Concorde, avant de filer en Velib’ à Vincennes voir si François à une cravate plus cool que Nicolas. A moins que la séance de yoga ne les oblige à renoncer à ces festivités. »
Voici la vidéo du discours de la candidate frontiste dont sa jolie tirade sur les bobos, leurs velibs et leurs cours de yoga :


Henin Beaumont par MarineLePen
BIEN SÛR, OUTRE LA DÉMAGOGIE COUTUMIÈRE DES LE PEN, UNE VÉRITÉ SE FAIT JOUR DANS L'ANALYSE DES BOBOS (ne pas confondre avec les bonobos race plus fréquentable et ô combien sympathique)

Sondage : Sarkozy passe devant au second tour (exclu) !

Selon le dernier sondage du modèle ElectionScope avant le premier tour des élections présidentielles, Nicolas Sarkozy serait devant François Hollande au premier comme au second tour des présidentielles. Il remporterait la finale avec le score serré de 50,2 %.
Si les résultats du modèle scientifique ElectionScope ne donnent pas les même scores que les principaux instituts de sondage (ceux-là qui avaient pronostiqué de faciles victoires à Balladur et à Jospin en 1995 et 2002), ElectionScope ne s’est jamais trompé depuis qu’il a été crée, dans les années 90.
A chaque fois que ce système de calcul des résultats politiques a été testé, les chiffres qu’il a donnés correspondaient aux votes des électeurs. Ses créateurs, les économistes Véronique et Bruno Jérôme ont toujours obtenu des résultats plus proches de la vérité que ceux des sondeurs classiques (et dépassés ?).
De quoi redonner confiance aux supporters du président ? Pas de quoi, évidement, diminuer les certitudes et l’arrogance de ceux de François Mollande…

Gauche Hollande : les petits arrangements d’Anne Lauvergeon

L’ancienne patronne d’Areva et actuelle conseillère de François Hollande, Anne Lauvergeon, fait beaucoup parler d’elle avec la sortie d’un livre de campagne qui ne s’assume pas et qui attaque avec une rare violence Nicolas Sarkozy. Atomic Anne réécrit joyeusement l’histoire en se confiant le beau rôle et en faisant la leçon à la France entière, mais elle oublie de préciser les petits arrangements dont elle bénéficie depuis son départ d’Areva.
Non reconduite à la tête d’Areva par Nicolas Sarkozy, Anne Lauvergeon cherche à se venger… Pourtant, les conditions de son départ ont de quoi faire rêver nombre de chômeurs en fin de droit (ou pas) et la morale de gauche version Hollande n’a rien à envier au bling-bling sarkozyen.
Anne Lauvergeon a commencé par encaisser un joli chèque de 1,5 million d’euros. Une jolie somme pour l’ancienne patronne du nucléaire français, dont le bilan ne justifie pourtant pas un tel bonus. Areva est sur le point de lancer un plan social pour faire face aux déficits laissés par Mme Lauvergeon et la société pourrait ne jamais se remettre des acquisitions douteuses (Uramin) qu’elle a réalisé.
Mais ce n’est pas tout. Loin s’en faut. Malgré son éviction, le groupe Areva continue à financer à Anne Lauvergeon les services d’une secrétaire, d’une voiture, d’un chauffeur et d’un garde du corps. Des services dont la facture mensuelle s’élève à 68.000 euros pour les caisses (déjà mal en point) d’Areva.
Est-ce là la nouvelle morale que François Hollande souhaite imposer au monde des affaires ? Si Anne Lauvergeon, l’une des plus proches conseillères du candidat socialiste, profite aussi éhontément du système, quelle crédibilité le parti socialiste a-t-il à jouer les gros bras face à « l’empire de la finance » ?

Le plébiscite avant le vote 
 
C’est le temps des démonstrations de force, du roulage de biscotos. La guerre des images et des symboles qui se poursuit. Il s’agit de se faire acclamer, porter en triomphe, bander ses muscles de lutteur caucasien. Le plébiscite avant le vote.
Alors, Hollande, combien de divisions? Et Sarkozy? Et Mélenchon? Bien sûr, c’était ça la question du week-end. La seule. Rien sur le fond, tout sur la forme. Celle de la foule.
100 000 personnes sur l’esplanade du château de Vincennes pour soutenir le candidat socialiste, nous dit-on, et autant place de la Concorde pour porter celui de l’UMP. Comptes précis, formidablement symboliques. C’est extraordinaire tout de même, les hasards comptables. Et cette fois, pas de chiffres de la police pour recadrer tout ça. C’est dommage.
Surtout montrer qu’on n’est pas seul. L’homme politique, et a fortiori quand il est candidat, déteste se montrer seul. C’est assez compréhensible. Il lui faut la foule autour de lui, une immense foule pour crédibiliser sa stature. Légitimer son titre de personnage public qui ne s’appartient plus, qui est devenu une création collective.
On sait bien que les participants à ces immenses meetings sont des militants venus par centaines de bus et de trains spéciaux spécialement affrétés par les partis. Qu’ils constituent une «claque», comme on dit au théâtre, un public captif et convaincu. Mais ça n’a aucune importance.
L’image toujours plus importante que le discours. Celle d’une communion parfaite, d’une symbiose, d’une adhésion sans faille. Compter sur l’effet de masse et la retransmission de ces images par les télés pour que l’énergie devienne contagieuse. Et puis impressionner l’adversaire, prendre des airs de casseur d’assiettes.
C’est quand les gens deviennent des peuples qu’ils sont impressionnants. Chaque candidat, de Nathalie Arthaud à Marine Le Pen pour balayer tout l’échiquier, s’adresse donc au «peuple de France» quand il se retrouve face à ses militants. Faisant semblant de l’oublier. L’oubliant peut-être.

Vas-y, Nico, lâche-toi !

Gaspard Proust s'apprêtait à adresser une lettre anonyme au président de la République. Nous l'avons interceptée et la portons à votre connaissance. 

Cher Nicolas,

J'en ai marre. Marre de te voir galérer sur les plateaux télé et dans les sondages. Maintenant, il faut arrêter tes histoires de "vague" et de "je la sens bien", et mettre le turbo. Si ça ne prend pas, what the fuck, t'auras été toi-même !
Sans déconner, ressaisis-toi ! Go back to basics ! Au soir du premier tour, va dîner au Fouquet's, avec trois Rolex à chaque poignet, Ray-Ban en platine et verres en diamant. À la sortie du rade, jette à la foule ahurie ta note de la soirée, et je t'en supplie, ce soir-là, mets-toi au grand cru ! Vide-leur la cave, ne prends pas une bouteille en dessous de 3 000 euros ! Et si dehors ça hurle, joue la provoc, ouvre ton Burberry façon Jack l'éventreur et exhibe ton nouveau t-shirt sur lequel il y aura marqué "KARCHERIZE ME, BITCH".
Arrête de t'excuser, assume ! Fais revenir dans ta campagne ce merveilleux gimmick ; le "Oui, je pense ça, et alors ?!". Cette figure rhétorique ravageuse inspirée du "je préfère être riche et bien portant plutôt que pauvre et malade. Pas toi ?" Heu... oui..." Alors, fuck it !
Ta force, c'était ça, le truc décomplexé qui faisait que lorsqu'elles t'interrogeaient sur les plateaux télé, les minettes du PAF dégorgeaient fissa dans le Tampax.
Quand elles te posaient une question, c'était toujours dans l'idée de te coincer. Forcément, 80 % des journalistes sont de gauche, manière polie de dire qu'ils n'y connaissent rien à l'économie. Tu connais l'adage : "Les bacs S font de l'argent, les bacs L en parlent."
Du coup, les journalistes, leur seul axe, c'était de t'astiquer sur la morale, donc ton rapport au pognon : "Monsieur le président, il paraît que vous aimez les riches ?" "Oui. Et alors ? Vous-même, le PIB de la France, vous le préférez plus proche du Soudan ou de la Suisse ?" "Ben, heu..." "Ben vous voyez..." "Quoi, qu'est-ce qu'elles ont mes Ray-Ban ? Vous, quand il y a du soleil, vous mettez quoi ? Des rondelles de courgette ?" "Ben, heu, non..."
On te cogne sur le chômage ? Réponds comme à la grande époque : "Oui, le chômage a augmenté, mais vous ne trouvez pas que le chômage, c'est aussi une fantastique opportunité de temps libre qui permet de se consacrer à la recherche d'un emploi ? Et je devrais m'en excuser ?!" Et bim !
Et si on t'allume sur les patrons qui s'augmentent en temps de crise, surenchéris comme tu en as le secret : "Mâme Chabot, ce qu'il faut en ce moment, c'est du courage... Et vous ne trouvez pas que le vrai courage, c'est de s'augmenter quand on n'en a pas les moyens ? Je ne serai pas le président qui découragera le courage ! Et bim, bam, boum !
Ose l'aplomb ! Comme Ségolène ! Propose de faire raccompagner chaque clandestin par un flic jusqu'à sa case au Mali. Dis au peuple que tu vas diminuer les dépenses en augmentant les dépenses ! Personne n'a jamais osé, il y a un créneau à prendre !
Jette une vision d'avenir démente - la démence est tendance -, dis que dans 30 ans tu veux que la France ressemble à un rideau de douche. Pourquoi un rideau de douche ? On s'en fout, c'est de l'avenir, on ne le connaît pas, alors pourquoi pas !
Clive jusqu'à rassembler ! Dis que si t'es élu, tu feras la politique de Cheminade avec la compétence de Poutou. Que tu nommeras Artaud à la Bourse, Bouygues chez Emmaüs et Eva Joly aux objets trouvés. Explique qu'un jour tu marieras Jean-Luc et Marine ! Que ces deux-là, ils se détestent trop pour ne pas s'aimer et que tôt ou tard ils se mettront des tartes avant que le hibou écarlate n'aille lui crémer la raie comme à la grande époque du couple Taylor-Burton.
Du rêve, de l'audace, je te dis ! Plutôt que de faire chier les paradis fiscaux, ouvres-en un en France ! Déclare-le septième zone franche ! Convoque une conférence chez Vuitton, pose-toi dans un sac à main et annonce que tu vas classer le riche au patrimoine français ! Il est en voie de disparition ! Fais de Neuilly une réserve d'Indiens avec heures de visite et petit train!
Fous-y le Loft, dans leurs hôtels particuliers ! Montre aux gens que le riche bosse juste pour oublier à quel point ça l'emmerde de pouvoir tout se payer. Fais-leur miroiter, aux pauvres, à quel point c'est pénible d'aller acheter un Matisse chez Christie's et de débander au troisième coup de marteau du commissaire priseur !
Et surtout, ne cherche pas à soigner ton langage. N'écoute pas Debray qui pleurniche sur tes prétendus 250 mots de vocabulaire. Selon cette logique, s'il s'était présenté, les Français auraient élu le Petit Robert président de la République ! Toi, trace ta route, n'utilise que deux mots : "moi" et "je" ! La présidentielle, ça se joue sur un homme, alors va à l'essentiel !
Déconne pas, Nico, ose en grand, fais dans le sublime ! Si c'est Waterloo, il faut que ça sonne comme Austerlitz ! Et si, vraiment, ça devait tourner mal, au lendemain du premier tour, propose de pousser l'ouverture jusqu'à démissionner et nommer un président de la République socialiste. Et qu'ils se démerdent !
Anonyme, fin du XXe siècle.

LE SOCIALISME À LA FRANÇOIS


La triche au PS, sans morale, sans sanction par lessuper0s

La lutte contre la corruption selon François... par lessuper0s

La Gauche Caviar par lessuper0s

Vous déformez mes propos connasse par lessuper0s

En France, les syndicats font de la politique pendant que les élus décident des lois sociales

Lundi, Nicolas Sarkozy dénonçait l'activisme politique des syndicalistes de la CGT et de la CFDT. Les relations entre syndicats et politiques découlent en France d'une longue tradition historique. Cette différence d'avec leurs homologues européens vient aussi du fait que chez nous, les politiciens ont la main sur les lois sociales.
Les échanges acrimonieux entre Nicolas Sarkozy d’une part, la CGT et la CFDT de l’autre, font resurgir une question aussi ancienne que le syndicalisme : quel rapport entre les organisations syndicales et la politique ? 
En France, le salariat organisé a toujours été sensible à cette question. Il est un trait de caractère historique de notre pays qui contribue à l’expliquer : depuis la Révolution, le pouvoir politique s’est presque toujours montré méfiant à l’égard des corps intermédiaires. Au fond, l’Etat accepte mal l’existence de contre-pouvoirs entre lui-même et le citoyen. De plus, la tradition jacobine et centralisatrice française a contribué à conférer à l’Etat une fonction interventionniste majeure dans les questions sociales. D’ailleurs, aujourd’hui encore, l’Etat est le principal producteur des lois sociales, alors que dans des pays voisins comme l’Allemagne, le droit social traduit plus volontiers les accords conclus de manière autonome entre les partenaires sociaux. Face à cette configuration nationale particulière, les organisations du monde du travail ne peuvent donc rester indifférentes aux choix électoraux les plus cruciaux. 
Par ailleurs, le syndicalisme français ne conçoit pas son implication dans le champ politique de la même manière que celui des grands pays voisins. Là encore, les racines historiques sont profondes. Trois modèles se cristallisent en Europe occidentale en 1906 : en Allemagne, le Congrès des syndicats entérine un partage des tâches : les revendications quotidiennes au syndicat et la politique au Parti social-démocrate ; au Royaume-Uni, les Trade Unions britanniques créent le Parti travailliste, pour relayer au Parlement les intérêts immédiats des travailleurs ; en France, enfin, la fameuse « Charte d’Amiens » proclame l’autonomie ouvrière, qui consiste en fait à considérer que le syndicat suffit à tout : il soutient la revendication prosaïque tout en préparant la grève générale qui doit mener à une transformation radicale de la société. Bref, le rapport du mouvement syndical au champ politique est plus intense ici qu’ailleurs, dans la mesure même où l’organisation ouvrière se considère comme dépositaire des grands changements de l’avenir. 
Au fil du temps, si les syndicats semblent avoir renoncé à renverser par eux-mêmes le système capitaliste, ils se sont rapprochés de certaines organisations partisanes. Longtemps, la CGT a été identifiée comme la courroie de transmission du PCF et son leader s’affiche aujourd’hui au côté de Jean-Luc Mélenchon. La CFDT, à l’origine autogestionnaire, s’est rapprochée du PS. La CGT-FO est plus partagée, entre des militants sympathisants ou membres, pour certains, du PS, pour d’autres de l’extrême gauche trotskyste, pour d’autres encore de la droite républicaine. La CFTC et, davantage encore, la CFE-CGC, sont plus marquées au centre droit, voire à droite. Les organisations plus récentes comme l’UNSA ou SUD sont perçues, pour la première, comme proche du PS, pour l’autre, du NPA et de la gauche de la gauche. Le syndicalisme patronal penche pour sa part nettement à droite. 
L’actuelle campagne des élections présidentielles paraît réactiver les engagements politiques de chacun. Sa nature en est la cause de fond. La démarche et la personnalité volontairement clivantes du Président-candidat en sont la raison conjoncturelle.

Les épines du rosier (à quoi s'attendre d'un pouvoir socialiste)

Dans un pamphlet qu'Atlantico publie en feuilleton à compter d'aujourd'hui et alors que François Hollande fait figure de favori des sondages, Roland Hureaux a souhaité faire le point sur les grandes lignes des politiques passées et à venir des socialistes. 
Rarement les Français se seront trouvés aussi incertains que devant l’élection présidentielle de 2012. A l’heure où nous écrivons, un sur deux ne sait pas encore pour qui il va voter ; ceux qui le savent voteront "contre" tel ou tel candidat plutôt que "pour".
C’est que, probablement, presque tous ressentent combien cette élection est paradoxale.
Si l’on se réfère aux sondages, la victoire du candidat du parti socialiste, François Hollande, ne fait guère de doute. Aucun ne lui donne moins de 54 % des voix au second tour contre Nicolas Sarkozy. Contre François Bayrou, ses chances paraissent plus faibles mais ce dernier ne fait guère d’efforts pour se hisser au second tour.
L’élection d‘un socialiste donnée pour acquise, sans qu’apparaisse réellement de solution alternative : c’est précisément ce qui rend les nos compatriotes si peu enthousiastes.
Et c’est bien là que réside le paradoxe de l’élection : les Français s’apprêtent à élire un socialiste alors que, sur à peu près tous les sujets importants, le parti socialiste se situe aux antipodes de leurs attentes.
Et comment en irait-il autrement ? Si l’on regarde une à une les causes de leur mécontentement, pour presque toutes, la politique menée par le parti socialiste quand il a été au pouvoir porte une large part de responsabilité, la faute de la droite, pour sa part, ayant surtout été de ne pas avoir su ou osé remettre en cause ces politiques.
Immigration ? Comment attendre autre chose de la gauche qu’un relâchement des contrôles et une plus grande tolérance à l’immigration clandestine. François Hollande reprend même sous un autre nom, celui de quotas, le thème de l’"immigration choisie" du Sarkozy de 2007, soit  la certitude d’ajouter aux clandestins un contingent supplémentaire de réguliers.
Éducation nationale ? La plus totale absence d’imagination caractérise le programme socialiste ; seul élément concret : la promesse irréalisable de 60 000 postes supplémentaires. Mais aucune remise en cause des motifs du déclin de l’institution : le "pédagogisme", le tronc unique, le relâchement des exigences que la gauche a introduits dans notre système éducatif depuis plus de 60 ans.
Impôts ? À une France qui, parmi les grands pays, bat tous les records de prélèvements obligatoires, François Hollande promet une couche supplémentaire d’impôts
Social ? La France a un système social particulièrement développé : si les classes supérieures, auxquelles il donne bonne conscience, s’en accommodent, sait-on que le principal motif de frustration de la classe ouvrière, celle qui travaille pour un salaire modeste, est de voir que beaucoup, qui ne travaillent pas, s’en sortent aussi bien qu’eux, voire mieux dans certains cas ? Quand la droite pose le problème, comme  récemment  Laurent Wauquiez, aussitôt les invectives socialistes fusent. Comment cette situation pourrait-elle être remise en cause par ceux-là même qui sont à l’origine de ces avantages, lesquels peuvent se justifier dans leur principe mais qui sont, le plus souvent, distribués à l’aveuglette ? Non seulement le PS ne reviendra pas sur ces avantages qui révulsent une bonne  partie du peuple français, mais il est probable qu’il les développera encore.

Emploi ? Ce que certains polémistes appellent la "préférence française pour le chômage", le fait que la France traîne un volant de 2 à 3 millions de chômeurs structurels, est inséparable de la politique du franc fort, puis de l’euro fort, choix faits par le gouvernement Bérégovoy de 1992 : personne, au parti socialiste, en dehors d’un Montebourg relativement marginal, ne remet en cause cette politique.
On pourrait continuer ainsi : comment les agriculteurs attendraient-ils que le PS, qui a promu la désastreuse réforme de la politique agricole commune de 1992, et qui compte dans ses rangs le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, remette en cause des orientations qui ont entraîné un effondrement dramatique des effectifs agricoles ?
Affaires ? Il est vrai que plusieurs affaires récentes pour lesquelles des instructions sont en cours (affaire Woerth, affaire de Karachi, etc.) entachent la réputation de la droite. Mais comment attendre une moralisation de la vie politique d’un secrétaire général du parti socialiste, François Hollande, qui a couvert les turpitudes que l’on sait dans les fédérations socialistes du Nord ou des Bouches-du-Rhône ? Aujourd’hui, 57 élus socialistes, maires de grandes villes, parlementaires ou présidents de conseils généraux, qui ont été mis en examen ou condamnés,  continuent à occuper d'éminentes fonctions
Les Français, même de gauche, auxquels les sondages promettent une large victoire du candidat socialiste, ont le blues... La perspective de cette victoire, donnée aujourd’hui pour acquise, les déprime.
Elle les déprime parce qu’ils savent qu’une grande partie de ce qu’ils reprochent à Sarkozy, plus ou moins consciemment, ne pourra qu’être aggravé par la gauche.
Elle les déprime parce que, et tous les sondages le montrent, sur la plupart des questions de société, la France est plus à droite qu’elle ne l’a jamais été, si tant est que ces étiquettes aient encore un sens aujourd’hui.
Une France de droite prête à élire un candidat de gauche, une France qui rejette d’avance tout ce que le candidat socialiste promet ? Comment est-ce possible ?
Sans doute des considérations personnelles peuvent-elles entrer en compte, le style du président actuel n’ayant pas fait de mécontents qu’à gauche. Le rejet dont il fait l’objet chez  une partie des Français a  des causes diverses que les opposants se chargent de nous rappeler : les maladresses dont il est coutumier, à commencer par la soirée inaugurale du Fouquet’s, suivie de l’escapade sur le yacht de Bolloré, des décisions maladroites, comme la baisse du bouclier fiscal, qui l’ont fait apparaitre comme le président des riches, et qu’il a dû rapporter ensuite, des réformes malencontreuses qui d’ailleurs, le plus souvent, ne sont que la poursuite de celles que la gauche avait engagées.
Mais faut-il pour autant que la France tombe de Charybde en Scylla ?
Ce dont les Français n’ont encore qu’obscurément conscience et qu'il convient de mettre pleinement sous leurs yeux est que la grande majorité des griefs qu’ils éprouvent en tous domaines à l’égard du présent état des choses, est moins l’effet du quinquennat Sarkozy que le résultat direct des politiques menées par le parti socialiste au cours des trente dernières années.

S’il est vrai en effet que, au moins en apparence, la gauche se trouve écartée du pouvoir depuis dix ans, n’oublions pas qu’elle a été aux affaires de 1981 à 1986, de 1988 à 1993, puis de 1997 à 2002 soit au total 15 ans sur 30. Mais son influence va bien plus loin que ce temps passé aux commandes de l’État : d’abord parce que la droite, plus dépourvue d’imagination que jamais, a, en bien des domaines appliqué avec zèle les politiques engagées par la gauche, en matière agricole, monétaire, sociale, universitaire, etc. Ensuite parce que l’influence intellectuelle d’hommes de gauche passés, sinon avec armes et bagages, du moins avec toute leur structuration intellectuelle, au service de la droite, a été souvent déterminante, l’exemple le plus emblématique étant celui de Jacques Attali, conseiller de François Mitterrand et devenu le principal inspirateur du programme de réformes de Nicolas Sarkozy.
Nous passerons en revue les principaux domaines où on peut dire que l’influence de la gauche au cours des trente dernières années a été proprement catastrophique.

A suivre chaque jour à compter de demain
Table des matières :
Introduction
L’affaiblissement économique de la France
L’émergence des féodalités locales et l’euthanasie des communes
L’abandon de la politique d’aménagement du territoire
Laxisme en matière d’immigration, politique sociale injuste
L’éducation nationale à la dérive
Pseudo-réforme de l’État  et déclin des services publics
Politique étrangère : le grand alignement de 1981
La gauche immorale
Et la droite ?
L’imposture


Concorde contre Vincennes : tout ce que cache le clash des meetings

Jour de meetings ce dimanche. Place de la Concorde pour Nicolas Sarkozy, esplanade du château de Vincennes pour François Hollande, et un mot d'ordre : réunir le maximum de monde pour mobiliser les troupes à une semaine du 1er tour.

Jour de meetings politiques ce dimanche. Nicolas Sarkozy tient le sien Place de la Concorde quand François Hollande prononcera son discours sur l’esplanade du château de Vincennes. Que penser du choix de ces lieux ?
David Valence : Au-delà de l'événement, ces deux meetings jumeaux ont de quoi intéresser les historiens du politique ! Je m'explique : traditionnellement, c'est la gauche qui entretient avec l'espace parisien, ses places (la Bastille, la Nation) et ses rues, un rapport hautement référence sur le plan symbolique. À l'inverse, la droite n'entretenait, jusqu'à récemment, qu'un rapport méfiant avec le pavé parisien. À une exception près : les Champs-Elysées le long desquels les gaullistes avaient défilé le 30 mai 1968. 
A cet égard, la situation de ce dimanche est particulièrement paradoxale. C'est en effet la droite qui occupera une place en passe de devenir "symbolique" pour elle, la Concorde, car les victoires de Chirac en 1995 et de Sarkozy en 2007 y avaient été fêtées. Dans le même temps, les partisans de François Hollande seront, eux, rassemblés dans un espace vierge de toute référence symbolique pour la gauche, à savoir l'Esplanade du château de Vincennes. 
Au petit jeu des références historiques, ces deux lieux peuvent se charger l'un et l'autre de présages funestes : la place de la Concorde est tout de même le lieu ou les Français ont guillotiné un roi, Louis XVI, le 21 janvier 1793 ! C'est aussi le lieu ou la crise du 6 février 1934 a éclaté.
Quant au château de Vincennes, il fut un temps le QG du général Gamelin, chef des troupes françaises en 1940 : on a connu symbolique plus réjouissante ! 

Comment alors expliquer le choix de François Hollande pour le château de Vincennes ?

Il ne faut sans doute y voir que des raisons pratiques, de disponibilité. Mais si on dépasse l'approche historique, on peut trouver ce choix assez amusant. D'une certaine façon, les socialistes vont "camper" aux portes de Paris, comme pour signifier qu'ils dont prêts a entrer dans la capitale et dans ses lieux de pouvoir.
La droite, elle, va se réunir sur une place située a proximité immédiate des lieux de pouvoir que sont l'Elysée, le ministère de l'Intérieur et l'Assemblée nationale. Comme pour se rassurer et se dire que c'est encore elle qui tient le pouvoir. Symboliquement, on a un effet de miroir amusant. 
Visiblement, c'est Nicolas Sarkozy qui a souhaité organiser une forme de concurrence ce dimanche, en répliquant au rassemblement de Vincennes par celui de la Concorde, qui était prévu de moins longue date. J'y vois comme un résumé de la campagne. C'est François Hollande qui, dans son style cotonneux, est pourtant à l'initiative ; tandis que Nicolas Sarkozy, comme le challenger qu'il est devenu, est obligé de lancer des défis à son adversaire. 

Après la place de la Bastille à Paris et celle du Capitole à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon a choisi lui ce samedi la plage du Prado à Marseille pour organiser son dernier meeting. Autant de lieux symboliques…

Je n’assigne pas au rassemblement de Jean-Luc Mélenchon à la Bastille le même objectif que le meeting de François Hollande à Vincennes ou celui de Nicolas Sarkozy à la Concorde. 
Le rassemblement du Front de gauche à la Bastille était destiné à faire la preuve que ce qu’annonçaient les sondages était véridique : à savoir que le Front de gauche pouvait mobiliser des milliers de personnes ; depuis vingt ans, les communistes seuls avaient perdu cette capacité à mobiliser. D'autre part, le choix de la Bastille était évidemment un clin d'oeil à la victoire de 1981, qui y avait été fêtée. Pour l'ex-socialiste mitterrandolâtre qu'est Mélenchon, c'était une façon de dire "je suis l'héritier de 1981, mieux et plus que François Hollande ne l'est".

A ce propos, que peut-on dire du comptage des personnes présentes dans ce type de meetings ouverts en plein air ? Le nombre de spectateurs présents à la Bastille lors du discours de Jean-Luc Mélenchon reste ainsi difficilement quantifiable… 

Le comptage des présents dépend effectivement beaucoup des lieux où les rassemblements sont organisés. 
La place de la Concorde sur laquelle sera Nicolas Sarkozy ce dimanche est par exemple un endroit très difficile à remplir. C’est un espace extrêmement ouvert, qui n'est enserré par des bâtiments que sur un seul coté (au nord, notamment par l'Hôtel de la Marine). Organiser un rassemblement en un tel lieu est un vrai défi, une vraie démonstration de force. Car à moins de 30 000 personnes, la place a l'air vide.
Il existe des seuils symboliques pour beaucoup de journalistes. Un très  grand rassemblement est évalué à plus de 50 000 personnes. 100 000 personnes qui se rassemblent et cela devient un phénomène majeur. 

Qu’est-ce qui détermine l’efficacité d’un meeting comme ceux de ce dimanche ? Comment isoler un « gagnant » ?

Visiblement le Parti socialiste est un peu pris de court par le fait que l’UMP en fasse une sorte de match.
Il y aura peut-être plus de monde sur la place de la Concorde qu’à Vincennes... Nicolas Sarkozy et ses équipes comptent là-dessus pour produire un effet psychologique, et accréditer l'idée que le président sortant est bien le candidat du peuple.
Mais je ne crois pas, malgré tout, à un effet psychologique significatif dans l'électorat, au sens oÙ cela permettrait à un candidat de prendre l'ascendant définitivement sur l'autre. 

Quel intérêt alors à dépenser autant d’argent pour organiser ces rassemblements ?

Les images de ces deux grands rassemblements déplaceront peut-être quelques voix au sein  d’une famille politique donnée. En clair, de telles images créent peut-être un effet de bipolarisation. Il est possible que des gens qui étaient tentés de voter pour des petits candidats, en voyant le grand rassemblement derrière Nicolas Sarkozy ou François Hollande,  se disent qu’au fond c’est là qu’il faut se trouver et qu’il faut voter pour quelqu’un qui soit susceptible de remporter la victoire finale.

Quid des meetings du jour des petits candidats ? Ne risquent-ils pas d’être éclipsés par les événements des candidats UMP et PS ?

Comme en théorie, il y a une égalité dans le décompte du temps de parole, les petits candidats peuvent toujours espérer avoir leur moment d’exposition médiatique. Mais il est clair que le traitement réservé aux différents rassemblements ne sera pas le même.

Comment expliquer de telles mobilisations dans un pays comme la France qui compte si peu de militants ? 

Les gens qui viennent aux meetings sont loin d’être tous des militants.
On est ici au cœur du paradoxe français. Les citoyens se défient très violemment de l'engagement politique et des hommes politiques. Donc ils sont très peu à adhérer aux partis. Mais dans le même temps, nous restons un peuple ultra-politisé par rapport aux Allemands, aux Britanniques ou aux Américains, avec des taux de participation toujours supérieurs à 69% à la présidentielle, jusqu'à plus de 80% même, parfois. Et les meetings ne désemplissent pas... La politique reste la grande affaire des Français. 


Compétitivité et dépenses publiques : les oubliés de la campagne ?

Tandis que la zone euro inquiète de nouveau les marchés, Grèce et Espagne en tête, et qu’elle vient d’élaborer un plan « pare-feu » à Copenhague accordant 800 milliards d’euros au mécanisme européen de stabilité (MES), la campagne présidentielle française semble se dérouler sur une autre planète et dans la surenchère.
  Moins d’un tiers des français, (selon plusieurs sondages) pensent que les candidats apportent des réponses à leurs problèmes : Le fait est, à quelques rares exceptions près, que la principale convergence des propositions des présidentiables porte sur la volonté d’alourdir la fiscalité sous toutes ses formes, qu’elle concerne les impôts ou les taxations, et de préférer nettement la punition à l’incitation pour les Français désignés à l’opinion comme bouc émissaire, les riches (mais pas seulement), les entreprises et autres « profiteurs » (exilés fiscaux ou encore dirigeants).
Le fait que le taux de prélèvement en France (43,8 % de prélèvements obligatoires en 2011, en hausse d’1,3 %) soit l’un des plus élevés de l’OCDE et atteigne des niveaux confiscatoires, pas plus que le déficit abyssal du commerce extérieur (plus de 70 milliards), ne semblent devoir constituer une priorité. D’autant que les comptes publics paraissent se redresser plus vite que prévu (5,2 % en 2011 contre le taux de 5,7 % anticipé) semblent devoir atténuer la perception de la dette française qui enfle encore atteignant des sommets himalayens (85,8 % du PIB à 1 717 milliards d’euros).

C’est donc un diagnostic sur les handicaps majeurs de la France qui ne souffre que de peu de contestation chez les économistes et qui mesure les défis auxquels le pays doit faire face : la compétitivité de la maison France (et de ses entreprises) et les dépenses publiques de celle-ci (56 %, très supérieur à la moyenne de l’OCDE dans tous les compartiments : retraite, prévoyance, santé ou éducation). Paradoxalement si ces deux axes sont parfois abordés par les candidats, c’est rarement en terme de priorité majeure et bien souvent sous forme de trompe l’œil (en terme d’objectifs par exemple, pour les déficits, sans être clair sur les moyens).

Si l’on prend un exemple : limiter la croissance des dépenses à 1 % l’an (contre 2,6 en moyenne au cours des trente dernières années), c’est certes un ralentissement mais en aucun cas une baisse structurelle pourtant très attendue et estimée par les spécialistes entre 120 et 150 milliards d’euros sur les cinq prochaines années.

Cet évitement qui frôle le déni et l’insouciance, pour le Nouvel Economiste, répond à une logique : ne pas effrayer l’électorat car nommer les axes et l’ampleur des remises en cause à réaliser serait suicidaire. L’austérité et la rigueur ne font pas recette en période électorale. Reste à savoir (et on le saura vite après les élections) s’il est possible de gérer la réalité après l’avoir niée. Reste à savoir si les marchés se contenteront des promesses électorales. Reste à savoir enfin si la « baguette magique » de la croissance viendra miraculeusement rendre moins douloureux et moins brutaux les sacrifices à accomplir.


Certes l’OCDE est la première à reconnaître qu’une amélioration durable de la croissance est essentielle au renforcement des finances publiques et à la réduction de la charge de l’endettement public et privé. La politique d’austérité est certes nécessaire mais sans doute pas suffisante.

Dans le même temps l’OCDE rappelle qu’entre 2000 et 2011 les coûts salariaux horaires ont progressé de 47,2 % en Espagne, de 39 % en France, de 35,3 % en Italie et seulement de 19,2 % en Allemagne. Aussi se hasarde –t-elle à préconiser de réduire le coût minimum du travail en France (comme en Grèce !) et de donner plus de place à la fiscalité indirecte ; tandis que de son côté la Cour des Comptes pointe du doigt la perte de compétitivité et les dépenses publiques.


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 Comment libérer la croissance française en rejoignant les meilleures performances des autres pays de l’Euroland ?

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 Comment retrouver la compétitivité pour l’industrie française sur le déclin depuis 10 ans (22 % de parts du PIB en 2000, 16 en 2010. Une balance excédentaire de 11 milliards en 2000, déficitaire de 32 en 2010 et un excédent brut d’exploitation en pourcentage de la valeur ajoutée divisé par deux sur la même période, passant de 32 % à 16 %.), sachant que l’Allemagne a su conserver sa base industrielle et sa compétitivité tandis que la France a privilégié les services, oubliant par trop que les échanges sont d’abord industriels (et les services de proximité) ?

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 Comment réduire les dépenses publiques avec le soutien des corps intermédiaires, la compréhension de l’opinion et sans insurrection ?

Des éléments de réponse avec les économistes du Cercle Turgot : « 
réindustrialiser c’est aussi de l’intelligence », chercher les coûts cachés des délocalisations, « arrêter de mettre des bâtons dans les roues » des industriels comme le dit Pierre GATTAZ, créer un lien de confiance entre les financiers en les associant mieux aux projets, faire un suivi sur mesure et favoriser l’innovation.
Quant à la réduction de la dépense publique, elle nécessite autant de pédagogie que de volonté partagée et une nouvelle lucidité sur le nouveau monde globalisé, très compétitif et sans égard particulier pour notre « vieux pays » dans la « vieille Europe ».
En savoir plus :
- Nicolas Bouzou sur le site d’Astérès.
- La chronique « Économique et finance » de Jean-Louis Chambon sur Canal Académie
- Site du Cercle Turgot

Les ténors de la majorité derrière Nicolas Sarkozy

François Fillon, Jean-François Copé, Alain Juppé, NKM et Xavier Bertrand ont tous appelé à la mobilisation en faveur du président-candidat.
Un rassemblement sous le signe de la gravité. Mines sombres mais déterminées, les ténors de la majorité se sont succédé dimanche à la tribune de la Concorde, pour soutenir Nicolas Sarkozy et appeler à la mobilisation, à une semaine du premier tour.
La liste des intervenants avait été modifiée le matin même: les personnalités du monde du spectacle (Nadine Trintignant et Véronique Genest en vidéo, Claude Lelouch en live) étaient des «surprises» concoctées par le candidat et ses plus proches, qui n'avaient pas prévenu la plupart des membres du QG et de l'UMP. À l'inverse, le jeune Guillaume Peltier, qui devait intervenir, n'a finalement pas eu la parole. Comme pour mieux relever la gravité du moment, seule une poignée de poids lourds de la majorité - triés sur le volet - ont pris la parole sous le chapiteau: le ministre du Travail, Xavier Bertrand, et celui des Affaires étrangères, Alain Juppé, la porte-parole du candidat, Nathalie Kosciusko-Morizet, le secrétaire général du parti, Jean-François Copé, et le premier ministre, François Fillon.
Tous ont martelé le même message, soit en substance: «Nicolas Sarkozy ou le chaos» ou encore «Au secours, la gauche revient!». «Récusez ceux qui se drapent dans le vieux drapeau rouge, parce que le vent du progrès s'est toujours confondu avec le drapeau tricolore», a lancé Fillon, qui a tellement forcé sur sa voix qu'il a été à deux doigts de la casser. Le premier ministre en a appelé au général de Gaulle pour critiquer le candidat PS: «Au fond, François Hollande est le reflet de ce portrait de politiciens dénoncé par le général de Gaulle: “ces hommes à demi-mot qui ne prennent jamais la vie à plein parce qu'ils ne sont ni assez forts ni assez vrais”.» Et d'ajouter: «La France a besoin d'un chef d'État, pas d'un conteur de bonne aventure, pas d'un homme qui n'est constant sur rien, sauf sur sa sarkophobie.»

«Attention à l'arrogance»

Juppé n'a pas été en reste pour critiquer les socialistes: «Attention à l'arrogance, à la confiscation de tous les pouvoirs par un seul parti dont on connaît l'aptitude au népotisme (…). Attention au retour en arrière, au rétropédalage vers l'ancien monde!» Le ministre des Affaires étrangères a vanté le bilan international du président sortant, tandis que Xavier Bertrand vantait le bilan social:  «Le social, ça commence comme socialiste, mais ça n'a rien à voir», a ironisé le ministre du Travail. «C'est le retour des petites combines», a stigmatisé NKM.
C'est Jean-François Copé qui avait ouvert le bal, avant d'intervenir une deuxième fois à la tribune. Il a appelé la «majorité silencieuse» à faire mentir les sondages et les «ricanements médiatiques»: «À Saint-Germain-des-Prés, on nous disait que tout était joué, on nous demandait de regarder la gauche gagner (…) Il reste sept jours pour lever l'imposture intellectuelle de la gauche», a-t-il lancé.
Tous ont insisté sur le nombre de participants à ce meeting en plein air: «plus de 100.000», selon Copé ; moins, au jugé (les Champs-Élysées et les bas-côtés étaient vides). Le patron du parti a invoqué Napoléon qui haranguait ses soldats, au soir de la victoire d'Austerlitz: «Il vous suffira de dire “j'y étais”, on vous dira “Vous êtes des braves”!» Fillon, pour sa part, a évoqué «le long chemin tracé par nos rois».

Le peuple français doit mettre à sa tête le seul homme qui permettra à la France de rester dans le concert des nations.
 Gare à cette dérive antisarkoziste stérile qui voudrait porter au pouvoir, par défaut, un homme qui, lui, mettra le pays au banc des nations, par son idéologie surannée et son incompétence .
Ne suivez pas ces "artistes bobos" qui véhiculent une idéologie socialisante, tout en vivant dans une bulle fortunée  qui les protège des miasmes de la politique qu'ils veulent promouvoir.

BAYROU OU LE COMBAT DE TROP
Il ne ferait même 
plus un bon premier ministre

Paris : l'UMP accuse le PS d'avoir «tissé sa toile»

Lamour reproche à Delanoë la politisation de l'administration, y voyant la préfiguration de ce que fera Hollande s'il est élu.
La secrétaire générale de la Ville de Paris a travaillé au cabinet de Laurent Fabius; la directrice des Affaires culturelles au cabinet de Catherine Tasca et celle de l'Action sociale au cabinet de Louis Besson, comme le directeur du Logement. Le directeur des affaires juridiques est passé chez Élisabeth Guigou et la directrice de l'Urbanisme à Matignon, sous Lionel Jospin… Ancien ministre et président du groupe UMP au Conseil de Paris, Jean-François Lamour a retrouvé ses réflexes de champion olympique de sabre pour porter l'estoc à Bertrand Delanoë sur le thème sensible de la politisation de l'administration parisienne.

Une politique de recrutement fondée «sur des critères idéologiques»

Dans une lettre transmise vendredi au maire PS de la capitale et que s'est procurée Le Figaro, le député UMP du XVe dresse, sur six pages, un inventaire à la Prévert destiné à prouver que «la politique de recrutement et de promotion interne» à Paris, est fondée «sur des critères idéologiques». «Un recrutement d'une telle ampleur, dit-il, que les cadres de l'administration municipale ont des difficultés à exercer leur mobilité au sein des services.» Pas de hasard quant à la date d'envoi de cette lettre alors que dimanche à Paris, devant le château de Vincennes, Bertrand Delanoë accueille le candidat socialiste François Hollande pour un grand meeting… En concurrence avec celui de Nicolas Sarkozy organisé place de la Concorde.
Cette politisation «ne concerne pas seulement les services municipaux mais également les sociétés d'économie mixte ou les établissements publics de la Ville», précise le député, citant l'actuel directeur général d'Eau de Paris qui fut directeur de cabinet de Louis Le Pensec. Idem pour le Crédit municipal de Paris dirigé par l'ancien chef du service d'information du gouvernement Jospin. Pour Jean-François Lamour, tout cela est «un mauvais présage pour l'avenir.»«Forts de ce constat, indique-t-il, évoquant une possible victoire du PS, nous ne pouvons qu'être inquiets des annonces de François Hollande qui prépare activement sa “chasse aux sorcières” dans l'ensemble des administrations de l'État, érigeant ainsi vos pratiques municipales en système national.»
Lamour, dans sa lettre, distingue le personnel politique habituel qui entoure le maire par le biais de son cabinet, de l'administration municipale dont il dénonce «le nettoyage» et la mise en place, «au sein des services de la Ville de Paris» d'une «véritable toile tissée “made in PS”».

Des primes considérées comme exagérées

Déjà à l'automne 2010, à la suite d'une mission d'information pilotée par l'élu UMP Alain Destrem, l'opposition municipale avait pointé cette politisation de l'administration et dénoncé des primes considérées comme exagérées, octroyées aux plus hauts salariés et qui depuis, ont d'ailleurs été revues à la baisse. «À l'époque, regrette un collaborateur de Jean-François Lamour, nous avions demandé l'évolution des primes et des salaires des quinze plus hauts revenus sur dix ans. Nous n'avons obtenu que les primes et salaires, sans leur évolution…»
Adjointe chargée des ressources humaines, Maïté Errecart se dit «indignée» et «navrée» par cette «stigmatisation». Elle rappelle que «le Conseil de Paris pilote la politique de la Ville de Paris et que l'administration la met en œuvre». Derrière cette lettre, elle voit aussi «l'expression de personnes entrées à la Ville de Paris et qui n'ont pas eu la carrière souhaitée». Mais surtout, elle s'interroge: «Faut-il considérer que passer par un cabinet ministériel serait disqualifiant, à gauche comme à droite?»

L'appel à la nation de Nicolas Sarkozy

Le président-candidat a rassemblé ses troupes dimanche place de la Concorde, à Paris.

Nicolas Sarkozy a lancé dimanche, pendant quarante minutes, un vibrant «appel au peuple de France». Un appel à «la majorité silencieuse» afin de stopper le «rien ne nous arrêtera» annoncé par François Hollande au même moment à Vincennes, et pronostiqué par les sondages de deuxième tour qui donnent tous vainqueur le prétendant socialiste. Dans un discours très ample, lyrique et très tourné vers «les voies de l'avenir», le président sortant a enfin, mieux encore que dans sa «Lettre au peuple de France», dessiné les grandes lignes de sa vision de la France de demain. Il a annoncé un «nouveau modèle social», fondé sur l'organisation d'un «nouveau modèle de croissance» afin d'«organiser les conditions des nouvelles trente glorieuses du XXIe siècle».
À une semaine du premier tour, il n'a pas hésité, non plus, à avancer encore deux nouvelles propositions: la généralisation des faillites civiles contre le surendettement - qui permet d'effacer les dettes des familles surendettées et de leur donner «une deuxième chance» -, et l'objectif de croissance pour la BCE (lire ci-dessous). Cette nouvelle proposition prolonge le discours de Villepinte, et déplace, encore une fois dans cette campagne, le combat politique hexagonal au niveau européen. Cette fois-ci, il s'agit d'inscrire la croissance parmi les objectifs de la Banque centrale européenne. Nicolas Sarkozy sait qu'il faudra pour cela convaincre une Allemagne plus que réticente et il estime être le mieux placé pour le faire. Il a rappelé qu'il avait déjà obtenu de Berlin la création d'un gouvernement économique européen en décembre dernier, dont le but est de mettre en place des mécanismes de croissance dans la zone euro. Cette proposition est avancée à dessein par le président-candidat pour contrecarrer François Hollande qui a annoncé que, s'il était élu, il renégocierait le traité de discipline budgétaire signé début mars par 25 États européens, en vue d'y ajouter un volet sur la croissance.
Intervenant après les ténors de la majorité qui ont lourdement tourné en dérision les états de service politique de François Hollande, Sarkozy s'est refusé au discours militant dont il avait beaucoup usé ces derniers jours. Contrairement à son adversaire, qui n'a pas lésiné sur l'antisarkozysme, il n'a pas une seule fois prononcé le nom du candidat socialiste, ni ironisé sur ses propositions.
À 15 h 30, Nicolas Sarkozy a monté les marches de la tribune pour faire face à une place de la Concorde noire de monde, et couverte de drapeaux tricolores. Une heure plus tôt, l'un de ses très proches s'inquiétait encore de l'affluence insuffisante. Elle aura finalement été au rendez-vous. Cette image d'un rassemblement réussi était décisive pour éviter la spirale du défaitisme qui se répand dans les rangs de la majorité depuis qu'une batterie de sondages ont souligné que la campagne du président sortant marquait le pas. «Un meeting réussi ne fait pas une élection, mais il évite la contagion du défaitisme», glisse un sarkozyste.
Pour rompre avec le défaitisme, ce discours «sur la nation», rédigé par Henri Guaino, veut tenter de relancer la dynamique enrayée de ces derniers jours. Au pied de l'estrade, la première dame, Carla Bruni-Sarkozy, a écouté son mari évoquer ces mots de l'écrivain italien Malaparte à propos des Français qui «considèrent l'histoire comme un fait de la volonté des hommes», par opposition aux Italiens ou aux Anglais. Une volonté collective qui passe encore «par la nation», a expliqué longuement Sarkozy. «Nous avons fait l'erreur, ces trente dernières années, d'oublier les nations, car ce sont elles qui font l'histoire», a-t-il lancé en rappelant l'importance des frontières. Une volonté collective qui doit s'unir pour «déconstruire un État bureaucratique, et construire un État entrepreneur, qui refuse la drogue de la dépense publique», a aussi invoqué Sarkozy.
En citant Victor Hugo et Charles Péguy, le président sortant a voulu revenir aux sources du message principal de sa campagne, le seul qui lui a valu un retour en force dans les sondages: le refus d'une mondialisation subie, et la maîtrise d'un destin national qui passe par la défense de l'Europe des frontières. «Où voulons-nous aller?», a-t-il plusieurs fois demandé, en défendant cette idée d'une mondialisation enfin maîtrisée, qu'il s'agisse des flux migratoires ou des flux commerciaux.
Puis, reprenant la célèbre phrase de l'ancien pape Jean-Paul II prononcée au début de son pontificat, Nicolas Sarkozy a terminé son discours par un tonitruant
 «peuple de France, n'ayez pas peur! Ils ne gagneront pas si vous décidez que vous voulez gagner!»

A la Concorde, avec les militants UMP: "On ne va pas se laisser faire!"

Une soixantaine de militants UMP ont fait le déplacement de Compiègne, dans l'Oise, pour applaudir leur champion. Tous pour des motivations diverses, mais avec en commun la crainte d'une victoire de la Gauche. 
Pour son dernier grand meeting de campagne, Nicolas Sarkozy voulait rassembler. L'UMP a donc pris les choses en main, affrétant des cars un peu partout en France pour se rendre place de la Concorde, ce dimanche à Paris.  
Au départ de Compiègne, dans l'Oise, ils étaient une soixantaine, trépignant d'impatience à l'idée d'aller applaudir leur champion. Tous drapeaux français et UMP dehors, certains se font chambrer par les passants, mais le prennent avec le sourire.  
Retraités, cadres, étudiants, tous sont plutôt enthousiastes à l'approche du premier tour. Et pensent que l'élection se jouera "à rien" malgré "ce qu'en disent les médias, pro-Hollande". 
Dans le bus, l'ambiance est plutôt calme. Pas de chants, ni de cris guerriers, mais un gentil bourdonnement, symbole d'une attente bien palpable. Certains sont venus en famille, comme ce Compiégnois qui, déjà présent à Villepinte, attend une "nouvelle démonstration de force."  
"Il faut que je sois convaincu en repartant"
Tous ont en commun la crainte d'une victoire de la gauche, alors il est nécessaire de "ne pas se laisser faire", face au meeting de François Hollande à Vincennes. Sandrine Dauchelle, secrétaire départementale du parti, donne ses consignes au micro. Elle est accueillie par des applaudissements et quelques "vive la France".  
Au fond, quelques jeunes discutent. Nathan est en Bac Pro Hôtelier et, il le reconnait volontiers, ne connaît pas grand-chose à la politique. Il votera Sarkozy car ses parents, commerçants, "vont être beaucoup plus taxés avec Hollande." Son voisin, Matthieu, en BTS communication, attend du meeting de la Concorde qu'il "consolide (ses) idées. Il faut que je sois convaincu en repartant." 
Kevin, lui, va bientôt intégrer une école de cinéma. La politique c'est son truc, et il s'intéresse de près "à tous les candidats", même si, pour l'instant, le président sortant a sa préférence. Ce dimanche, il dit mettre son vote "en balance".  
Un Nicolas Sarkozy "comme on l'aime"
Arrivée à Paris, la troupe se rend, disciplinée, à la Concorde où l'organisation est calculée au millimètre près, avec plusieurs barrières pour contenir la foule. Au final, impossible d'accéder aux premiers rangs. Difficile également de retrouver les autres militants compiégnois présents depuis le début de la matinée.  
Le show commence. Une fois n'est pas coutume, Jean-François Copé en fait des tonnes: "A 14h, vous étiez déjà plus de 100 000!" La foule accroche. NKM, Juppé, Fillon, et quelques "people" comme le cinéaste Claude Lelouch s'enchaînent sur scène. Puis c'est au tour de Nicolas Sarkozy, de prononcer son discours.  
Malgré un froid glacial, la foule donne de la voix. Et lorsque leur champion quitte l'estrade, les réactions fusent. Certaines phrases ont marqué les esprits. "Dîtes ce que vous voulez pour votre pays. Dîtes le haut et fort", pour Arnaud, 24 ans. "De quel avenir voulez-vous?", pour Domitille, son amie.  
Sur le chemin du retour vers Compiègne, les militants sont épuisés, mais satisfaits. Sandrine Dauchelle confie avoir trouvé Nicolas Sarkozy, "déterminé, comme on l'aime". Quant à Kevin, sa décision est prise: "C'était vraiment un succès, mon vote est acquis". Pas de doute, le candidat UMP a plu à ses troupes. Reste maintenant à convaincre les autres.