Martine Aubry reste offensive au lendemain du débat qui l'a opposée à François Hollande. La maire de Lille a estimé une nouvelle fois jeudi 13 octobre sur RTL que son adversaire de la primaire socialiste manquait de clarté, l'accusant d'avoir employé "des mots de droite" lors de leur confrontation, la veille.
En réponse, François Hollande a marqué sa différence, sur Europe 1 : "Je ne veux pas être dans la dévalorisation, je n'ai pas besoin, moi, de dénigrer, de dévaluer, de dénoncer. J'ai besoin simplement de convaincre autour d'un projet parce qu'après, j'aurai à rassembler", a dit le député de Corrèze.>> Voir les temps forts du débat en vidéo
"JE NE SUIS PAS LA GAUCHE SECTAIRE"
Assurant qu'elle "gagnerait" dimanche prochain, lors du second tour car elle a "une ligne, une cohérence" et n'a "pas besoin" de changer son discours entre les deux tours, contrairement à son adversaire, la maire de Lille a lancé : "Je ne suis pas la gauche sectaire", en guise de réponse à l'attaque de M. Hollande à son encontre, la veille. "Je n'ai pas aimé qu'il reprenne les termes de la droite pour la CMU, pour les 35 heures", a-t-elle ajouté.
Alors que le journaliste de RTL, Jean-Michel Aphatie, lui a demandé si la phrase lancée par son concurrent la veille l'avait blessée, Mme Aubry a répondu : "Cela ne m'a pas blessé mais c'est des mots de la droite et ca me gêne toujours quand un homme de gauche utilise les mots de la droite."
HOLLANDE NE VEUT "PAS TOMBER DANS CES CARICATURES"
"J'ai trouvé qu'il y avait des points de flou" chez M. Hollande, a assuré la finaliste de la primaire, citant tour à tour les sujets sur lesquels elle juge que le député de Corrèze "a changé d'avis", selon elle : l'éducation, le cumul des mandats ou les licenciements boursiers... "À l'évidence, la gauche que je propose n'est pas la sienne", a ajouté Mme Aubry, qui n'a pas voulu reconnaitre qu'elle visait François Hollande lorsqu'elle parle de "gauche molle".
Sur ces points précis, M. Hollande a répondu sur Europe 1 : "Je ne veux pas tomber dans ces caricatures, il n'y a pas ici des durs et des mous, les flous et les clairs". "La gauche n'a à être ni sectaire, ni fragile. Elle a à être elle-même : capable de lutter contre les inégalités et de redresser le pays", a-t-il énoncé. "Je n'ai pas cherché à blesser qui que ce soit" mais "je ne peux pas accepter l'idée qu'il y aurait une gauche molle", a commenté François Hollande, assurant : "Je ne fais jamais rien qui puisse heurter et diviser dans mon camp."
CLINS D'OEIL AUX ÉLECTEURS DE MONTEBOURG ET ROYAL
Avant le second tour, Martine Aubry et François Hollande ont aussi tenté de séduire les électeurs d'Arnaud Montebourg, qui n'a toujours pas pris position pour l'un des deux finalistes, et ceux de Ségolène Royal, qui a annoncé son soutien à François Hollande mercredi.
La maire de Lille a indiqué au sujet du député de Saône-et-Loire : "Je ne sais pas du tout" qui il va soutenir. "Je l'ai eu au téléphone et j'ai répondu à sa lettre". "Ségolène Royal sait mieux que quinconque que je n'ai pas triché" lors du congrès de Reims, en 2008, a aussi lancé Mme Aubry. Cette dernière a tout de même reconnu que le ralliement de Mme Royal pour M. Hollande l'a "déçu" car elle pense être "plus proche" de l'ancienne candidate à la présidentielle et de ses électeurs, que ne l'est M. Hollande, citant "des sujets" qu'elles ont "en commun", notamment les licenciements boursiers ou l'indépendance de la justice.
De son côté, celui qui est arrivé en tête au premier tour de la primaire socialiste a déclaré en direction des électeurs de M. Montebourg : "J'entends les messages, je suis sensible à cette inquiétude qui n'est pas nouvelle dans le pays sur la mondialisation et ses excès, et l'absence de protection (...) Mais je ne suis là que pour convaincre les Français sur une ligne cohérente."
Au sujet du ralliement de Mme Royal, il a redit qu'il trouvait ce geste "élégant" sur le plan personnel et "fort" sur le plan politique. Et pour conclure, François Hollande a assuré que s'il l'emportait dimanche en finale de la primaire face à Martine Aubry, celle-ci ferait la campagne "comme première secrétaire du PS".
Martine Aubry, maire de Lille, candidate à la... par rtl-fr
Hollande : "moi, j’évite la caricature" par Europe1fr