Pointés du doigt par Nicolas Sarkozy, les musulmans de France ne cachent plus leur malaise. A un peu plus d'un an de l'élection présidentielle, vers qui va alors se tourner cet électorat qui compte beaucoup ?
L'UMP ? : « La peste des musulmans »
Mais cette fois l'ambiance est différente et ce débat qui était censé se concentrer sur la place des religions en France tourne à la stigmatisation. La crainte d'une vague d'immigration clandestine en provenance de Tunisie, d'Egypte ou de Libye est accompagnée de petites phrases qui choquent une partie de la droite et de la gauche. Autant d'ingrédients propices à jeter l'opprobre sur 4 millions d'individus vivant en France.En colère, beaucoup de musulmans qui avaient adhéré à l'UMP se détournent alors du parti majoritaire, Abderrahmane Dahmane a ainsi appelé ses coreligionnaires à « ne pas renouveler leur adhésion » au parti présidentiel. « L'UMP de Coppé c'est la peste pour les musulmans » avait-il martelé.
Désenchantés par un Nicolas Sarkozy qui n'a pas réellement donné sa chance à des personnes issues de la majorité, – entre Rachida Dati qui aura brillé par ses frasques et Fadela Amara bien impuissante pour améliorer la vie dans les banlieues – les Français de confession musulmane pourraient se dispatcher sur l'ensemble de l'échiquier politique.
« Il n'y a pas de vote musulman »
En 2007, certains s'étaient tourné vers le FN, séduits par un parti qui avait choisi une jeune femme d'Afrique du Nord pour illustrer ses affiches et un discours qui ne stigmatiserait pas les populations intégrées.A gauche, capter cet électorat ne semble pas faire partie des priorités. Le NPA évoque bien les musulmans, mais souvent à travers le prisme des revendications pro-palestiniennes. Du côté du Front de Gauche ou du PS, rien de plus, pas plus qu'au centre.
L'UMP fragilisée, un boulevard s'ouvre à ces factions politiques. Qui arrivera à séduire les musulmans de France ? « Il n'y a pas de vote musulman mais des musulmans qui votent pour des valeurs et chacun en fonction de ses références », répond Akli Mellouli, un élu socialiste refusant de soutenir l'idée d'un vote communautaire.