mardi 7 décembre 2010
Pauvre, mais “so romantisch”
"Ici déjà l’ordre social européen prenait d’autres formes", écrivait-il dans les années 1950 lors d’un voyage à Dublin. Il était sous le charme de ses compagnons de route irlandais, il faisait du romantique jusqu'à l’écoeurement. "La pauvreté n’était non seulement plus une ‘honte’, mais en fait ni un honneur ni une honte : elle était – en tant que moment de la conscience sociale – aussi insignifiante que la richesse : les plis du pantalon avaient perdu de leur tranchant".
Ces lignes parurent ensuite dans son célèbre Journal irlandais, où Böll décrit une société honnête, modeste, se contentant de peu et tout aussi heureuse ; un pays qui, malgré la famine, l’émigration et le pouvoir de l’Eglise catholique, était parvenu à préserver son humanité.
Un vieux rêve allemand s'est effondré avec l'Irlande
Au milieu des années 1950, le Journal irlandais apparut aussi comme l’exact opposé de la rude Allemagne d’après-guerre et du miracle économique avec ses nouveaux dieux : Croissance, Consommation et Capital. Heinrich Böll, l’honnête homme de Cologne, et l’Irlande, l’honnête île du Nord, étaient faits pour s’entendre. C’était le bon temps. L’île de Böll était pauvre mais pas en faillite. Aujourd’hui, c’est l’inverse.Ces dernières semaines, c’est un vieux rêve allemand qui s’est effondré avec les finances irlandaises. Comme rarement un autre pays, la petite île tenait une place à part dans le cœur des Allemands. Dans les années 1960, 1970 et 1980, de nombreux compatriotes avaient suivi les traces de Böll en Irlande et lui vouaient la même nostalgie (du moins tous ceux qui ne lui préféraient pas Goa ou Ibiza).
L’Irlande leur paraissait plus pure et plus honnête que leur patrie, les champs y étaient encore fertiles, les usines rares et les hommes pas encore corrompus par la richesse. On ne pouvait pas rêver mieux, se disaient les Allemands en chantant les louanges du retard.
Les Irlandais, eux maudissaient leur pauvreté
Ils arrivaient parfaitement à oublier que les Irlandais, eux, maudissaient leur pauvreté. Il s’agissait de défendre leur droit de rêver à une autre vie, même s’il fallait pour cela combattre la réalité. Aujourd’hui encore, les chiffres de l’Office du tourisme irlandais montrent que les Allemands sont les plus fidèles visiteurs de l’île."L’ordre social européen" y a en effet pris "d’autres formes", même si ce ne sont pas celles que Böll appelait de ses vœux. Depuis plusieurs semaines, cette petite île tient tout le continent européen en haleine, menaçant l’euro et le pilier de la communauté européenne en même temps. Comment le pays le plus en retard d’Europe a-t-il pu se transformer aussi vite en véritable tripot, paradis des requins immobiliers, des banques d’investissement et autres fléaux de la finance ?
Jusqu’à la fin des années 1980, le Moyen-Age avait trouvé son dernier refuge en Irlande, à l’écart des lumières du continent. Pendant des dizaines d’années, l’Eglise catholique avait défendu sa forteresse celtique contre les assauts de la modernité. Toutefois au début des années 1990, avec la chute du rideau de fer et les débuts de la mondialisation, l’Eglise avait elle aussi dû céder aux nouveaux maîtres.
Les mêmes excès en Irlande que dans les pays d'Europe de l'Est
Au catholicisme a donc succédé le règne du capitalisme. En un rien de temps, la vertueuse Irlande s’était transformée en bordel, c’était l’endroit où l’on venait faire ce que l’on osait pas faire chez soi.Cette nouvelle donne semblait être une bénédiction pour l’Irlande. L’île bourdonnait d’activité et les milliards d’aide de l’UE renforçaient un peu plus l’illusion que les temps difficiles étaient à jamais derrière nous. Du jour au lendemain, le parent pauvre de l’Europe devint l’un des pays plus chers. L’épidémie d’obésité gagna rapidement l’île où 30% des femmes et presque la moitié des hommes sont désormais en surpoids. Jusque dans les années 80, les Irlandais faisaient partie des peuples les plus maigres d’Europe. A présent, leur tour de taille se rapproche de celui des Allemands. Leur croissance a été démesurée.
Comme partout où les hommes ont tenté de lutter contre l’évolution naturelle, la modernité est arrivée en Irlande comme un torrent impétueux. A cet égard, les hommes fraîchement affranchis ressemblent beaucoup aux hommes fraîchement enrichis. Il n’est pas étonnant que le capitalisme ait donné lieu aux mêmes excès en Irlande que dans les pays trop longtemps asservis d'Europe de l'Est.
Même si de nouvelles entreprises solides ont effectivement été créées sur l’île, les dirigeants politiques ont beaucoup trop misé sur leur nouvelle industrie financière, secret de leur réussite. Pour la première fois de leur histoire, ce secteur magique leur apportait richesse et prospérité.
Le tigre celtique ressemble à présent à un chaton épuisé, hirsute et éclopé. Les Allemands devraient l’entourer de soin et continuer à rendre visite à l’enfant malade. "Cette Irlande existe, avait écrit Heinrich Böll dans son journal. Celui qui s’y rend et ne la trouve pas, ne pourra toutefois pas prétendre à réparation auprès de l’auteur".
GRANDE-BRETAGNE - Julian Assange a été arrêté
Le fondateur de WikiLeaks était recherché par Interpol dans le cadre d'une enquête pour viol en Suède.
Julian Assange, 39 ans, "a été arrêté en vertu d'un mandat européen à 9 h 30" locales (10 h 30, heure de Paris) alors qu'il se présentait devant la police, a précisé Scotland Yard. "Il doit comparaître aujourd'hui devant la cour de justice de Westminster", a ajouté le communiqué de la police britannique. Julian Assange doit répondre des accusations de "coercition", d'"agression sexuelle" et de "viol" à l'encontre de deux femmes, pour des faits qui auraient été commis en août en Suède.
L'extradition pourrait prendre des mois
Le fondateur de WikiLeaks s'était défendu sur Twitter des faits qui lui sont reprochés, indiquant : "Les charges sont sans fondement et le fait qu'elles sortent en ce moment est profondément perturbant." Son avocat a plusieurs fois indiqué qu'il ferait appel d'une éventuelle décision d'extrader son client, affirmant s'inquiéter d'une possible extradition vers les États-Unis s'il devait être arrêté et confié à la police suédoise, et soulignant les "déclarations belliqueuses venant des États-Unis".
Les États-Unis menacent Julian Assange de poursuites en représailles à la diffusion progressive depuis plusieurs jours par WikiLeaks de 250.000 télégrammes diplomatiques américains embarrassants, sans pour autant avoir trouvé à ce jour un chef d'inculpation recevable. La procédure d'extradition de Julian Assange pourrait prendre plusieurs semaines, voire des mois.
Un porte-parole de l'agence britannique pour le crime organisé (SOCA) a expliqué qu'un étranger présenté devant une cour de justice britannique en vue de son extradition pouvait s'y opposer, entraînant une nouvelle audition des parties. Si une décision d'extradition est alors prise, le suspect a 7 jours pour faire appel. Les appels successifs entraînent le renvoi à la juridiction supérieure, un processus qui pourrait prendre des mois.
Marine Le Pen juge "scandaleux" son boycott par Michel Drucker
Interrogée sur Radio classique, Marine Le Pen a jugé "scandaleux" le boycott dont elle fait l'objet de la part de Michel Drucker. L'animateur de Vivement dimanche avait fait part de son aversion vis-à-vis des Le Pen, père et fille, sur le plateau de Laurent Ruquier, le 6 novembre, dans l'émission On n'est pas couché. En réaction, la leader frontiste appuie où ça fait mal : "C'est un véritable scandale, d'autant que Michel Drucker est sûrement extrêmement bien payé par les contribuables français puisqu'il est sur le service public. Il a oublié probablement ce que voulait dire le service public."
Et Marine Le Pen, donc, d'expliquer que le service public implique un "devoir", celui "de ne pas exclure le représentant ou la représentante de millions d'électeurs". Au premier tour de la présidentielle de 2007, la candidature de Jean-Marie Le Pen avait rassemblé les voix de 3.834.530 électeurs, soit 10,44 % des suffrages exprimés. En comparaison, Olivier Besancenot, qui, lui, a eu le loisir de partager avec Michel Drucker un après-midi de convivialité, a réuni 1.498.581 suffrages exprimés en mai 2007, soit 4,08 %. Reste que, reçu en mai 2008, Besancenot détient, à ce jour, la meilleure part d'audience de l'émission dans la catégorie "invités politiques" avec 21,3 % des téléspectateurs devant leur téléviseur ce jour-là. Petit dans les urnes, fort à la télé, ce n'est pas incompatible. En pleine bataille pour prendre la tête du FN, Marine Le Pen doit être impatiente de vérifier ce théorème pour elle-même...
Divertissements
À France Télévisions, l'embarras de la direction est palpable. Il est inenvisageable de contraindre Michel Drucker à recevoir des invités qu'il ne souhaite pas interviewer. Par ailleurs, Vivement dimanche et Vivement dimanche prochain ne relèvent pas d'émissions d'information mais de divertissement. Le rendez-vous de Michel Drucker, basé sur l'empathie, rend ainsi sympathique tout homme politique qui s'assoit dans le canapé rouge de l'émission. Surtout, Thierry Thuillier, le patron de l'information du groupe France Télévisions, n'est pas décideur. Lui ne peut que veiller au pluralisme des émissions politiques telles que Mots Croisés ou À vous de juger. Marine Le Pen y est d'ailleurs très souvent invitée.
Thuillier et, avant lui, Arlette Chabot ont bien tenté de peser sur la direction du groupe pour empêcher les politiques de filer vers les émissions de divertissement. Certains politiques, pour soigner leur image, avaient la fâcheuse tendance à éviter les questions, plus ennuyeuses, des journalistes politiques ou les joutes verbales avec les adversaires. Rémy Pflimlin a, de nouveau, été sensibilisé à cette question par Thierry Thuillier.
Le Point.fr a sollicité une réaction du président de France Télévisions. Nous attendons sa réponse. Toujours est-il que ce n'est pas à Michel Drucker ou à Laurent Ruquier - qui nourrit les mêmes réticences envers Marine Le Pen - de définir qui est exclu des émissions de divertissement de France 2. Cette responsabilité est trop importante pour être laissée à la seule appréciation de saltimbanques qui n'ont avec le service public qu'un rapport de fournisseur à client. Car ni Michel Drucker ni Laurent Ruquier ne sont des salariés de France 2. Leur autonomie, réelle en matière d'invitations, se heurte ici aux prérogatives et obligations de l'entreprise publique.
Spectacle - Laurent Gerra : "Ca m'amuse d'être vulgaire"
Laurent Gerra n’est pas du genre à faire dans la langue de bois, que ce soit sur scène ou dans la vie. Après avoir flingué la télévision, il a choisi de « flinguer la musique ».
France-Soir. La nouvelle génération de chanteurs n’est vraiment pas votre tasse de thé ?
Laurent Gerra. Elle ne me surprend pas. J’ai la vive impression que tout a déjà été fait en mieux. Je trouve que Vincent Delerm et Bénabar n’ont pas d’univers. Quant à Grand Corps Malade, c’est un faux poète. Force est de constater que de plus en plus de chanteurs suppriment leur nom de famille : Camille, Zaz, Juliette, la Grande Sophie… A croire qu’ils ont peur de faire honte à leurs parents.
F.-S. En grand nostalgique que vous êtes, qui écoutez-vous en ce moment ?
L. G. Eddy Mitchell, Lavilliers, Guy Béart, Marc Lavoine, des crooners comme Sinatra, du jazz et de la musique classique.
F.-S. Si vous aviez l’occasion de remonter dans le temps, à quelle époque aimeriez-vous vivre ?
L. G. A celle de mes parents. Ils sont nés juste après la guerre. C’était la libération des mœurs. Mais n’allez pas croire que je ne suis pas bien dans mon époque.
F.-S. Les hommes politiques ne sont pas épargnés non plus dans ce spectacle. A commencer par la femme du Président de la République, Carla Bruni-Sarkozy.
L.G. C’est vrai. Sa chanson Ta tienne est tellement drôle que je ne pouvais pas passer à côté. Il y a quelques années, Carla est venue voir mon spectacle, elle l’avait apprécié. Pas sûr que ce dernier lui plaise autant. Mais vous savez, d’une manière générale, il vaut mieux éviter de croiser les hommes politiques.
F.-S. Est-ce à dire que vous évitez de vous retrouver sur leur chemin ?
L. G. Pas forcément. Il m’est déjà arrivé de serrer la main du Président lors d’une remise de légion d’honneur. Mais je fais attention à ne pas avoir trop de contacts avec les hommes politiques. Ils sont malins, ils essayent de vous mettre dans leur poche. Il ne faut pas oublier qu’il faut être brillant pour en arriver à un tel niveau.
« Avoir un ennemi comme Ardisson, c’est un luxe »
F.-S. N’en avez-vous pas marre que l’on vous accuse d’être vulgaire ?L. G. Ça m’a toujours amusé. C’est tellement assumé que je n’ai aucun souci avec ça. Qui ne dit pas de gros mots ? Et puis je me considère moins vulgaire que Mickaël Vendetta, Ardisson et Fogiel.
F.-S. N’avez-vous jamais regretté vos propos ?
L. G. Non. Ça se voit lorsque j’aime bien une personne. Les autres, je m’en fous. Je ne prends même plus la peine de parler de Fogiel et d’Ardisson dans mes spectacles, ça serait leur accorder trop d’importance. Et puis, avoir un ennemi comme Ardisson, c’est un vrai luxe.
F.-S. Sous vos allures de gros dur, vous cachez un grand cœur…
L. G. J’imagine. Je suis quelqu’un de très heureux dans la vie. Je passe mon temps à rire avec mes amis. Il faut dire que tous les gens que j’ai croisés sont plutôt des rigolos, que ce soit Salvador, Belmondo, Hallyday, Lautner.
F.-S. En bossant autant, n’avez-vous pas eu parfois l’impression d’être passé à côté de votre vie ?
L. G. Non. Même si parfois, je regrette de ne pas avoir assez de temps pour moi. C’est bien pour ça que j’ai pris une année sabbatique. Ça m’a permis de me consacrer à ma passion, le ski, et de répondre à toutes les invitations. J’ai ramé pour revenir. Il ne faut pas croire, les gens vous oublient vite.
A l’Olympia jusqu’au 1er janvier 2011. Réservations : 08.92.68.33.68. Tarifs : de 42,20 € à 73,00 €.
Ça décape !
Martine Aubry ? « la Susan Boyle du PS », François Bayrou ? « c’est Ségolène avec une bite », Strauss-Kahn ? « Le queutard du FMI (Fourre-moi immédiatement) », Sarkozy ? « petit, petit, tout est mini chez Sarkozy », Chirac, il passe son temps à « mater les culs ». On le sait, Laurent Gerra n’est pas du genre à faire dans la dentelle. Pas étonnant donc qu’il n’épargne ni les hommes politiques ni les chanteurs dans ce nouveau spectacle. Accompagné d’un orchestre de 20 musiciens, l’imitateur mêle sketches, parodies et medleys. Grand Corps Malade se transformera en « Grand Cornichon », Bénabar deviendra « Bénabarre-toi » et Diam’s chantant « avec un torchon sur la courge ». Du côté des classiques, Patrick Bruel et Céline Dion en prendront également plein la bobine. Drôle, corrosif, ce spectacle se veut également émouvant lorsque Laurent Gerra rend hommage aux grands de ce monde qui ont disparu : Bécaud, Jean Ferrat, Gainsbourg ou autres Salvador.Comme certains de mes confrères, je m’interrogeais la semaine dernière (lire notre édition du 3 décembre en page 4) sur l’étrange silence de Martine Aubry à propos de la préparation de l’élection présidentielle en général et de l’entrée fracassante de Ségolène Royal dans la bataille des primaires socialistes.
Et de conclure qu’ou bien elle n’avait pas l’envie et la rage d’être elle-même candidate, ou bien qu’elle avait appris de la bouche de DSK qu’il serait candidat et qu’elle s’effaçait devant lui. « On le saura très vite », disions-nous.
On l’a su en effet très vite, très précisément en lisant dimanche la très longue interview de Martine Aubry au Journal du dimanche. Dans cette interview intitulée « Mon devoir, préparer la gauche à gagner » la première secrétaire maintient le calendrier des primaires et annonce qu’elle fera connaître sa décision personnelle en juin.
Au passage, elle stigmatise l’impatience d’une Ségolène Royal ou d’un François Hollande mais elle ne dit pas un mot de Dominique Strauss-Kahn. Pour tous ceux qui ont l’habitude de décoder les discours socialistes, une évidence s’impose : non seulement Martine Aubry n’en veut pas à DSK de faire traîner sa prise de décision mais elle la couvre, l’approuve et roule désormais pour sa candidature en mettant sa légitimité et ses moyens de patronne des socialistes à son service. Peu importe que François Hollande minimise la popularité actuelle de DSK et que Bertrand Delanoë s’agace du culte du sauveur suprême, Martine Aubry taille la route pour l’actuel directeur du FMI.
Laurent Fabius avait récemment laissé entendre à demi-mot que lui aussi était au courant, et c’est donc bien la majorité qui avait conquis le Parti socialiste en 2008 qui est en train de se rassembler derrière DSK. Peu importe à cette coalition les candidatures de témoignages de Manuels Valls et d’Arnaud Montebourg, voire même celle plus consistante de François Hollande, la seule véritable adversaire de DSK aux primaires de septembre 2011 sera Ségolène Royal et il faudra toute la puissance de l’appareil socialiste pour la contrer. C’est ce qu’on espère à Washington et Rue de Solferino.
L’austérité ruine le patrimoine
Plus tôt cette année, à l’autre bout de la Méditerranée, sur l’île grecque de Kea, une tour du IVe siècle av. J.C. s’est en partie effondrée sous les yeux des habitants, en dépit des avertissements répétés du département local d’archéologie.
La nouvelle que trois autres murs [après l'effondrement début novembre de la Maison du gladiateur] s’étaient désintégrés à Pompéi début décembre a fait le tour du monde. Mais l’église de Castille et la tour en mer Egée viennent nous rappeler que la ville sur les pentes du Vésuve n’est pas le seul site d’Europe du Sud où sont menacés des trésors archéologiques, culturels et historiques.
On a toujours attribué les manquements dans le secteur de la conservation au déséquilibre existant entre le fabuleux patrimoine culturel du Sud de l’Europe et les ressources comparativement limitées dont disposent les gouvernements de la région. L’Italie compte plus de sites inclus dans le patrimoine mondial de l’Unesco que tout autre pays, et l’Espagne est la suivante sur la liste.
Le financement espagnol de la culture a déjà chuté d'un tiers
Mais aujourd’hui, après des décennies de prospérité relative et de financements plus généreux, la région est confrontée à une nouvelle menace : de l’Atlantique à la mer Egée, les Etats, s’efforçant de rééquilibrer leurs finances publiques et de juguler leur dette, procèdent à des coupes sombres dans les budgets de leurs ministères de la culture et du patrimoine.C’est une région où les statistiques ont la triste réputation d’être douteuses : le financement du patrimoine se retrouve souvent dans le même sac que les arts et, en Espagne particulièrement, le financement destiné aux œuvres de conservation est réparti à plusieurs niveaux de l’Etat.
Mais l’exemple du Portugal, plus centralisé, permet de se faire une idée de l’étendue de ces réductions. La semaine dernière, Lisbonne a voté un budget d’austérité pour 2011 qui réduit de 9 % les fonds publics alloués à la culture.
En Espagne, les associations de défense du patrimoine affirment que dans certaines régions, le financement de la culture a déjà chuté d’un tiers. Dans le même temps, l’éclatement de la bulle immobilière du pays a privé la conservation des édifices anciens d’une source importante de liquidités — les sommes déboursées par les promoteurs qui souhaitaient construire du neuf. “Si cet argent se tarit, alors les autorités locales vont dire qu’elles doivent dépenser pour les gens plutôt que pour les bâtiments,” déclare Javier Ruiz, architecte et activiste.
Le mois dernier, en Italie, des musées, des galeries d’art et des sites du patrimoine ont fermé dans le cadre d’une journée de grève pour protester contre les projets du gouvernement, qui prévoit d’écrémer le budget national de la culture de 280 millions d’euros au cours des trois prochaines années. Alessandra Mottola Molfino, présidente de l’association italienne Italia Nostra, y voit “un coup mortel pour notre patrimoine”. Or, ces réductions sont-elles vraiment indispensables ?
A Pompéi, on suit des directives des années 1970
En Grèce, qui se trouve au cœur de la tourmente de la dette en Europe, le ministère de la Culture a annoncé la semaine dernière qu’il faisait appel à Bruxelles pour combler les brèches, réclamant 540 millions d’euros pour restaurer sites archéologiques et monuments et pour rénover les musées, dont beaucoup ont dû fermer leurs portes à cause de la crise.Ailleurs, d’aucuns prétendent que la crise pourrait servir de stimulant en faveur d’une plus grande efficacité de la part des autorités et d’une implication plus constructive du secteur privé. “Ce n’est pas un problème d’argent, explique Roger Abravanel, auteur basé à Milan et avocat de l’économie de marché. Les conservateurs professionnels — des gens qui à la fois comprennent la culture et savent qu’il faut la rendre accessible au public —, ici, ça n’existe pas. En Italie, nous suivons un modèle complètement différent où les autorités sous-traitent aux sociétés qui ont organisé des expositions.”
Un défenseur du patrimoine qui a préféré garder l’anonymat assure que Pompéi est loin de manquer de fonds. “Depuis 1997, l’agence nationale qui gère le site a récolté beaucoup d’argent car c'est elle qui reçoit directement les fonds. Mais elle ne dispose pas de mécanismes de gestion assez réactifs. Le personnel est placé sous le contrôle direct du ministère à Rome, et c’est un système rigide. En vingt ans, il n’y a eu aucun renouvellement, avec pour conséquence que l’on a ici des responsables qui travaillent en fonction de directives qui datent des années 70.”
Les relations troubles entre secteur public et privé
La crise a aussi braqué les projecteurs sur la relation souvent trouble en Europe du Sud entre secteur public et privé. Pourtant, il a longtemps été difficile d’impliquer les entreprises. Pendant des années, on a cru que c’était parce que l’Italie ne proposait pas les généreux aménagements fiscaux dont bénéficient les sponsors éventuels dans les pays anglophones.Mottola Molfino estime que les nouvelles règles mises en place ces dix dernières années ne pâtiraient pas d’être simplifiées. Mais, comme tant d’autres en Europe du Sud, elle se méfie encore de la volonté de l’Etat de confier au secteur privé la responsabilité de préserver le patrimoine national du pays. “Ça devrait être un devoir et un honneur,” lance-t-elle.
L’idée que la conservation du patrimoine soit essentiellement l’affaire des autorités est semble-t-il aussi très répandue parmi les chefs d’entreprise qui, de toute façon, ont vu leurs bénéfices rognés par la crise économique mondiale.
Il n’y a probablement pas de monument plus célèbre en Europe du Sud que le Colisée. Mais comme beaucoup d’autres édifices romains antiques, il a un besoin urgent d’être restauré. L’été dernier, le ministère italien de la Culture, anticipant les réductions dont il allait être l’objet, a fait savoir qu’il recherchait des sponsors pour couvrir en partie un programme de travaux de 25 millions d’euros.
Diego Della Valle, fondateur de la chaîne de maroquinerie et de chaussures Tod’s, a été le premier magnat à répondre à l’appel. Et jeudi dernier, il s’est avéré qu’il était le seul. Della Valle a courageusement annoncé que sa société prendrait l’intégralité de la facture à sa charge. Sinon, a-t-il conclu, l’Italie courait le risque “d’un autre Pompéi”.
L’agonie de la monnaie unique
Montebourg mis en examen pour diffamation dans l'affaire Bettencourt
"Je maintiens les propos attaqués par Mme Woerth dont j'apporterai les preuves. Pour moi, être mis en examen pour diffamation à la demande de la famille Woerth est un honneur", a déclaré M. Montebourg. Il a indiqué que l'eurodéputée Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts) était également mise en examen pour avoir repris ses propos.
"ORGANISER LA FRAUDE FISCALE"
Le 19 juin, le député de Saône-et-Loire avait évoqué un présumé conflit d'intérêts entre les fonctions de Mme Woerth comme gérante de la fortune de la milliardaire Liliane Bettencourt et celles de son mari, ex-ministre du budget. Il avait ainsi affirmé dans un entretien au site Internet de L'Express : "Nous avons un ministre du budget, en même temps trésorier de l'UMP, dont la femme travaille à organiser la fraude fiscale de Mme Bettencourt."
Florence Woerth avait porté plainte pour diffamation le 24 juin contre le député et l'ancienne juge afin, selon son avocat, de "manifester son souci de vérité et de transparence".
Nouveau pic du pétrole depuis plus de deux ans
Le contrat de janvier a gagné 19 cents, soit 0,21%, à 89,38 dollars le baril, au plus haut depuis les 90,06 dollars du 7 octobre 2008.
Les futures sur le brut US ont terminé à leur plus haut niveau en plus de deux ans lundi, soutenu par les propos du président de la Fed Ben Bernanke. Ce dernier n'a pas exclu vendredi soir, dans un entretien à la chaîne CBS, de porter les achats d'obligations du Trésor américain au-delà des 600 milliards de dollars annoncés le mois dernier.La hausse du dollar est toutefois venue limiter les gains.
Le contrat de janvier a gagné 19 cents, soit 0,21%, à 89,38 dollars le baril, au plus haut depuis les 90,06 dollars du 7 octobre 2008.
Au moment de la clôture du New York Mercantile Exchange, le Brent cédait six cents (0,07%) à 91,36 dollars le baril.
La «révolution» Eric Cantona fait des émules
Près de 38.000 internautes se déclarent prêts à retirer leur argent des banques ce mardi, à l'appel de l'ex-star du football. Un député européen et un collectif suggèrent plutôt de changer d'établissement.
Près de 9000 adhérents à la page Facebook «Revolution! on 12/07 Let's go everybody to withdraw our money!» (Révolution! le 7/12 Allons tous ensemble retirer notre argent) disent qu'ils videront leurs comptes. L'Italie n'est pas en reste avec le même nombre de volontaires.Dans le même temps, la vidéo de l'interview d'Eric Cantona, est traduite en 20 langues sur Youtube.
Certains tentent de reprendre l'idée de l'ancien footballeur tout en la nuançant. Ainsi, l'eurodéputé Pascal Canfin d'Europe Ecologie-Les Verts et le collectif «Sauvons les riches» ont annoncé lundi qu'ils lançaient un site internet «jechangedebanque.org» destiné à transférer «notre argent des banques les plus nuisibles vers celles les plus recommandables». Parmi ces établissements financiers «recommandables», le collectif et le député citent la Banque postale, le Crédit coopératif et la Nouvelle économie fraternelle (Nef).
Contrairement à l'appel de l'ex-star du football Eric Cantona à retirer son argent des banques, le député européen, membre de la Commission des Affaires économiques et monétaires, et le collectif estiment dans un communiqué que «cette transition collective» ne «vise pas à l'effondrement du système dont on ne voit pas très bien à qui il profiterait» mais «pose clairement la question de la reprise en main de la finance».
Pour eux, «toutes les banques ne se valent pas et le fait que notre argent soit placé dans des institutions financières n'est pas un mal en soi» car «les banques sont utiles au financement de l'économie. Mais certaines d'entre elles ont aujourd'hui détourné leur fonction et se servent de l'économie au lieu de la servir», écrivent-ils, faisant référence à BNP Paribas, Société Générale ou encore Crédit Agricole. Longtemps restées silencieuses sur le sujet, les banques ont finalement déploré au début du mois, l'initiative de l'ancienne star du ballon rond, certaines comme BNP Paribas la considérant comme «insécuritaire». Quant à la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, elle demande à Eric Cantona de rester à sa place.
Pascal Canfin et le collectif «Sauvons les riches» appellent à une «consommation responsable». «Nous préférons que nos économies soient gérées par des banques qui investissent l'épargne localement, ne participent pas au casino financier, refusent d'être présentes dans les paradis fiscaux et de verser des bonus indécents», concluent-ils.
Enfin, ils rappellent aux particuliers que vider son compte en banque ne se fait pas en un clic. Pour cela, il faut prévenir son établissement suffisamment à l'avance. Ils leur suggèrent donc de changer de banque. Quasiment aucune des 40.000 agences que compte l'ensemble du réseau bancaire français n'accepter de délivrer plus de 2.000 euros à un client si celui-ci n'a pas prévenu de sa venue à l'avance, et pour peu que son compte soit crédité de la somme correspondante.
Le PS est déjà très loin de l’idée des primaires défendue l’année dernière par Arnaud Montebourg, qui voulait confier à tous les électeurs sympathisants le soin de choisir le candidat de gauche qui sera opposé à Nicolas Sarkozy, en 2012, afin de « régler du même coup cette question du leadership qui perdure depuis la retraite de Lionel Jospin ».
Telles qu’elles s’engagent, les primaires « ouvertes » s’annoncent plus confuses et plus longues encore que les primaires « fermées » de 2006. Sur le papier, le calendrier établi par Martine Aubry et ratifié par le parti semble logique : d’abord le programme, ensuite le candidat chargé de le défendre. En pratique, cette démarche relève de la pure démagogie, teintée d’hypocrisie. À quoi bon faire voter des sympathisants entre plusieurs candidats qui défendraient un même programme ? En 2007, Ségolène Royal ne s’était pas embarrassée des propositions du parti. On l’imagine mal rentrer dans le moule en 2012. Et on n’imagine pas plus Dominique Strauss-Kahn faire sienne la liste de mesures de plus en plus radicales qui émerge des débats, depuis la fuite en avant gauchiste qui a suivi le congrès de Reims.
En gardant le calendrier actuel, soit le parti élabore un programme pour du beurre, soit il s’apprête à faire voter entre plusieurs candidats à la candidature pour du vent.
À la vérité, le calendrier a été mitonné pour l’unique confort de « DSK », afin de lui permettre de rester le plus longtemps possible à Washington, à la tête du FMI. Non pas parce qu’il serait le seul à pouvoir battre Nicolas Sarkozy — les sondages donnent des chances de victoire à trois ou quatre socialistes différents —, mais parce que c’est le mieux placé pour barrer, en interne, la route à Ségolène Royal. Le clivage principal du congrès de Reims reste d’actualité. Voici deux ans, le directeur du FMI avait envoyé ses troupes auprès de Martine Aubry pour isoler Ségolène Royal. Pour les primaires de l’année prochaine, la première secrétaire s’apprête à lui renvoyer l’ascenseur. C’est parce qu’elle a senti le piège que la madone du Poitou s’est lancée. Et c’est parce que les primaires sont planifiées pour prolonger, et non pour supprimer les manœuvres d’appareil, qu’elles sont vouées à dégénérer. Il n’y aura pas de leadership clair à leur issue… si tant est qu’elles aient lieu sous la forme promise.
Le premier réflexe, c'est de se dire « bon débarras ».
Les conflits familiaux des ultra-riches semblent si éloignés de la réalité qu'ils apparaissent plus pathétiques encore que scandaleux. A ce niveau de fortune, la bataille juridique entre une fille et sa mère n'en apparaissait que plus obscène. Comme si Françoise rejouait indéfiniment Electre pour écarter Liliane-Clitemnestre de son horizon. Un sentiment très primaire assaillait inévitablement le spectateur de cette tragédie moderne où l'absurde le disputait, parfois, au burlesque.
Tout est bien qui finit bien avec le retrait de la plainte de l'héritière contre le favori ? Avec la réconciliation coup de théâtre au dernier acte d'une famille écartelée par le destin ? On voudrait bien le croire même si cet épilogue, après tout, nous indiffère.
Mais l'intrigue est ailleurs. Dans le mystère croisé d'une séduction irrationnelle entre une vieille dame et un artiste aussi cynique que déjanté, et celui d'une stratégie pour contrôler l'un des plus grands groupes français. Il faudra sans doute quelques semaines ou quelques mois pour comprendre comment ce dénouement a influé sur l'évolution du géant des cosmétiques. Le suisse Nestlé a-t-il oui ou non profité de ce Kriegsspiel pour faire avancer ses pions dans sa conquête française ? C'est l'inconnue de l'équation.
Bien évidemment, le pouvoir politique n'est sans doute pas resté neutre en coulisse et a sans doute mis toute son influence dans la balance pour tenir la main des scénaristes de ce feuilleton. Tant de monde avait intérêt à ce que la guerre des Bettencourt prenne fin d'une manière ou d'une autre. La procédure était si explosive qu'elle avait déjà largement gangrené le corps de l'actualité politique, faisant tomber l'un des ministres les plus emblématiques du gouvernement.
La paix de Neuilly ne suffira pas à mettre un point final à l'orage parisien qui a secoué tout l'exécutif depuis le printemps. « L'affaire » a fait remonter à la surface tous les fantasmes - réalisés ou non - sur les liens troubles entre l'argent et la politique. Il faudra plus qu'une fin à l'eau de rose pour dissiper le parfum vaguement écœurant d'une promiscuité gênante. Qu'importe, au fond, le sort de Liliane et celui de son gendre, nouveau directeur général de L'Oréal, si le pays s'interroge sur la confiscation par des milliardaires entreprenants mais peu scrupuleux d'une partie de la morale d'un pays, et de sa confiance en lui-même.
(Alphonse Allais)
Martine Aubry en a assez que l'agenda individuel des présidentiables socialistes dévore l'agenda collectif du PS. Avec elle, on admettra qu'il y a plus important dans la vie et dans l'actualité que la date à laquelle Ségolène Royal s'élance. Car, pendant ce temps, on parle moins du projet. Plus précisément, on entend davantage les dissonances que les concordances.
On savait que la patronne du PS ne se laisserait pas dicter son calendrier par Nicolas Sarkozy qui vient, depuis le remaniement, de lancer la campagne de l'UMP. Elle a, d'ailleurs, quelques bonnes raisons de ne pas broncher.
D'abord parce que, par tempérament et par conviction, elle entend faire de la fermeté sa marque de fabrique et un élément de crédibilité. Dans la tempête, elle tient à montrer qu'elle a des nerfs, qu'elle se soucie d'abord des préoccupations des Français.
Ensuite, parce que les militants ont voté le calendrier des primaires le programme jusqu'en janvier, les candidatures jusqu'en juin, la désignation en octobre et qu'elle a fondé la rénovation du parti en s'appuyant sur eux. Pour Martine Aubry, la priorité est au vote, cette semaine, du projet sur « l'égalité réelle ». Après les fêtes, conventions, rencontres et voyages se succéderont.
Enfin, parce qu'elle sait que le choix de l'heureux candidat ou valeureux, selon de l'état du pays dépendra du climat préélectoral : selon que les centristes seront réunis ou éparpillés, que la crise sera menaçante ou dissipée, que Nicolas Sarkozy aura ou pas retrouvé des couleurs, que les sondages et les cantonales de mars donneront des indications, le choix peut différer. Un effondrement de l'euro accroîtrait, par exemple, les chances de Dominique Strauss-Kahn.
Admettons donc qu'il est urgent d'attendre. Pour autant, cette posture présente des inconvénients.
Primo, alors que les chances de la gauche n'ont jamais été aussi fortes depuis seize ans, elle offre plusieurs mois à la droite pour se refaire une santé. Et au centre Jean-Louis Borloo réunit ses amis jeudi pour se trouver une figure rassembleuse.
Secundo, elle entretient le doute sur ses motivations et le flou sur les positions du PS. On l'a vu à propos des retraites, sur lesquelles il n'a guère capitalisé : on ne sait plus si le relatif silence de Martine Aubry correspond à un choix prendre du temps, de la hauteur ou à un embarras à dire une position incontestée.
Tertio, des primaires civilisées peuvent produire un débat dynamisant. À l'inverse, une longue compétition sauvage peut replonger le parti dans des surenchères fratricides dont les militants ne veulent plus.
Quelle attitude doit adopter Martine Aubry, dès lors que l'incontestable favori de la course est celui qui fait le plus mystère sur sa participation ? En premier lieu, ne pas exagérer le pacte de non-agression passé avec lui, Royal et Fabius. En donnant l'impression que les primaires ne seraient qu'un habillage, il a déclenché l'initiative surprise de Ségolène Royal.
Enfin et surtout, la patronne du PS doit supplier Dominique Strauss-Kahn d'avoir l'audace de se prononcer tôt. D'avoir le courage de dire assez rapidement s'il conserve ou abandonne un poste prestigieux pour un autre destin, moins confortable, plus incertain et donc méritoire.
Il faut le dire : nous sommes tous très heureux de la réconciliation de Liliane et sa fille Françoise. Ces retrouvailles familiales autour du magot font chaud au cœur. Il faut aussi dire un grand merci à Liliane et Françoise pour nous avoir divertis des mois durant - le feuilleton de leur brouille a presque fait oublier la réforme des retraites. Merci, Mesdames, de nous avoir présenté François-Marie Banier, le bling bling zozotant. Merci d’avoir mis en valeurs les talents de Monsieur et Madame Woerth. Merci d’avoir levé le voile sur la vie des vrais riches de Neuilly, leurs malheurs et leurs bonnes œuvres. Merci pour les aperçus des mœurs féroces des juges entre eux. Merci, merci pour tout, Mesdames. Et vous voyez, on est heureux pour vous, mais déçu que le feuilleton s’arrête déjà, surtout sans le procès qu’on attendait tous...
“On gagne ou on gagne !”. C’est le candidat de la farce tranquille.
une relation tourmentée
On aurait pu penser qu'après la douloureuse expérience grecque, les Allemands auraient géré les développements ultérieurs de la crise de l'euro avec plus de doigté. Appris à ne pas mettre les salles de marché à feu et à sang. Il n'en a rien été. A la suite des déclarations à l'emporte-pièce de la chancelière, cet automne, les milieux financiers parlent désormais de « Merkel crash ». Après l'avoir accusée d'avoir renchéri le sauvetage d'Athènes en traînant des pieds, on lui reproche maintenant d'avoir aggravé, sinon provoqué, les difficultés de Dublin en réclamant trop tôt, trop haut et trop fort, de nouvelles règles pour la zone euro. Et, tout particulièrement, en complément du mécanisme permanent appelé à succéder au fonds (FESF) mis en place au printemps pour trois ans, une participation du secteur privé aux futures crises. Pour Jean Pisani-Ferry, directeur de l'Institut Bruegel, « l'idée allemande de prévoir le traitement des crises de dette est juste sur le fond, mais il y a eu une erreur de timing sur la proposition de Deauville. Il n'y avait pas urgence, puisqu'on avait devant nous deux ans et demi pour régler la question de l'après-FESF. Comme on a fait des annonces trop tôt, les discussions n'étaient pas suffisamment avancées, chacun a donné sa propre interprétation, d'où la confusion ». Dans les cercles gouvernementaux allemands, on justifie cette hâte par la difficulté des banques irlandaises, dès septembre, à trouver des collatéraux suffisants.
Cela n'explique, ni n'excuse, des incohérences manifestes. Angela Merkel a ainsi pu dramatiser la situation en déclarant l'euro « dans une situation extrêmement grave », pour, deux jours plus tard, s'affirmer « plus confiante qu'au printemps » en la stabilité de la monnaie unique. Des documents internes ont émergé, évoquant l'introduction des clauses d'action collective dès 2011, quelques jours après que cinq ministres des Finances de l'UE eurent exclu toute modification des règles avant 2013. Berlin s'est alors contenté d'expliquer que le travail était encore « en cours ». Moyennant quoi les « spreads » se sont envolés.
Comment expliquer une telle gaucherie ? La nécessité de convaincre une opinion allemande inquiète de la stabilité de la monnaie ? La crainte d'un nouveau parti politique eurosceptique à la droite de la CDU ? Pas vraiment, selon Claire Demesmay, de l'Institut allemand de politique étrangère : « Le contexte intérieur allemand entre beaucoup moins en ligne de compte qu'il y a quelques mois. » La chancelière va bien faire face à sept élections régionales en 2011. Mais elles se décideront sur des enjeux locaux. Qui plus est, l'opinion paraît beaucoup plus amène à l'égard des Irlandais qu'à l'égard des Grecs. Comme l'explique Hans Stark, du Comité d'études des relations franco-allemandes, « la perception du modèle irlandais est très différente. Les critiques portent plus sur le gouvernement, qui a échoué à superviser ses banques, que sur le peuple. A l'inverse, dans la crise grecque, vous aviez une véritable attaque contre le modèle grec, les retraites anticipées, la croissance financée à crédit, le trucage des chiffres… ».
Angela Merkel cherche-t-elle alors à donner des gages au Tribunal constitutionnel, qui doit rendre au premier semestre 2011 son arrêt sur la validité du FESF ? S'agit-il de lui démontrer que l'on ne prend pas la voie d'une « union de transferts », dans laquelle les pays riches paieraient pour les plus pauvres ? Rien n'empêchait la chancelière de négocier en toute discrétion et de revendiquer ses avancées après le Conseil européen de décembre.
Les Allemands auraient-ils un problème de compréhension des marchés ? « La géographie allemande, dans laquelle la capitale politique est éloignée de la place financière, ne facilite pas forcément la communication, estime Jean Pisani-Ferry. Mais ce qui me semble plus déterminant, c'est que les Allemands n'ont pas, ou plus, l'expérience des crises. A l'inverse des Finlandais, des Suédois, qui ont traversé de sérieux coups de tabac dans les années 1990, ils n'en ont plus connu depuis des décennies. Le personnel politique est moins prêt à en affronter une nouvelle. »
Soit. Mais on peut aussi voir les choses sous un jour, plus… « machiavélique ». Ainsi, Sylvain Broyer, chez Natixis, trouve, lui, que « la communication d'Angela Merkel se lit assez bien. Elle poursuit deux objectifs. D'abord faire baisser l'euro - et elle y parvient. Ensuite, puisque ses partenaires ne veulent pas, d'eux-mêmes, se plier à l'exercice de consolidation budgétaire, ou du moins pas aussi vite qu'elle le souhaite, elle utilise les marchés pour les mettre sous pression. C'est de la realpolitik. C'est très déplaisant pour ceux qui sont visés, mais compte tenu de la vigueur de la reprise outre-Rhin, après toutes les critiques faites sur le modèle exportateur, les Allemands pourraient se montrer bien plus directifs encore, ce qu'ils sont par culture ». La chancelière ne jouerait-elle pas alors à l'apprenti sorcier ? On ne peut exclure que les choses dérapent. Angela Merkel ne contrôle pas la charge d'intérêt que les marchés imposent aux pays les plus faibles, par exemple. Mais elle sait qu'elle a un filet de sécurité : la BCE, qui serait « contrainte de monétiser la dette publique d'un pays en crise, si besoin était », estime Sylvain Broyer, qui ajoute, toutefois : « Cela ne veut pas dire du tout que la stratégie allemande est la meilleure. Il faut absolument, en parallèle, réfléchir au futur de l'Europe, qui passe par une politique fiscale commune. » Or, on ne semble pas vraiment en prendre la voie. Jean Pisani-Ferry souligne qu'avec le mécanisme permanent, « une forme d'assurance se met progressivement en place. Si elle se maintient à des taux acceptables, on pourra parler d'une forme de solidarité. Mais j'observe dans le débat actuel une grande résistance à toute idée de solidarité financière basée sur des transferts permanents. On est très loin de l'idée, par exemple, d'un budget fédéralisé ».
On peut payer ses impôts via Internet. Acheter une chanson ou un journal numérique via son iPhone ou son iPad. Passer un péage autoroutier sans marquer l'arrêt. Prendre le métro parisien en passant une carte sans contact. Mais on ne peut pas payer sa baguette avec un porte-monnaie électronique !
A l'heure où méga comme micro paiement électronique ne posent plus de problèmes tant technologiques que psychologiques, la pièce de monnaie fait de la résistance. Les banques abandonnent Moneo - la principale initiative française en terme de porte-monnaie électronique -et les solutions alternatives, comme l'intégration d'une fonction paiement sans contact à nos téléphones mobiles, nos cartes de transport ou de cantines ne progressent guère.
Gros utilisateurs de la carte Bleue, les Français ne ressentiraient pas le besoin d'une nouvelle forme de paiement. On devrait pourtant faire leur bonheur malgré eux en leur expliquant qu'à New York comme à Tokyo on peut payer son taxi, acheter une boisson ou remplir un parcmètre sans avoir besoin de trouver de monnaie. Pratique mais aussi très sûr (dans la mesure où un porte-monnaie électronique embarqué dans un téléphone peut par exemple être bloqué puis recrédité à distance en cas de perte), le porte-monnaie 2.0 devrait être le couteau suisse numérique du paiement au XXI e siècle.
Pour qu'une solution émerge, il faut cependant qu'un standard s'impose. Il faut que les commerçants disposent de terminaux de lecture sans contact. Et ils n'investiront pas argent ou espace dans une multitude de solutions.
Il faut aussi que tous les intervenants (banques, opérateurs télécom, émetteurs de cartes, sociétés de transport...) se mettent d'accord. Qui contrôlera les données personnelles stockées sur la puce ? Qui prélèvera les marges ? Qui gérera le système et garantira l'interopérabilité ?
Depuis des années, le dossier n'avance pas. Le porte-monnaie numérique reste une solution d'avenir en attente. L'Etat ne pourrait-il pas passer à la vitesse supérieure en vendant au plus offrant une concession exclusive ?
« too big to fail ? »
Les grands Européens à l'origine de l'euro espéraient que la solidarité créée entre les peuples par le partage d'une monnaie commune donnerait progressivement naissance à une Europe politique. Il est toutefois peu probable qu'ils aient imaginé un scénario aussi périlleux que celui qui secoue la zone euro depuis bientôt un an.
A quelques jours du Conseil européen de décembre, le bras de fer entre les marchés financiers et les institutions de la zone euro se poursuit comme un jeu de dominos à haut risque, dans une incompréhension réciproque qu'aggrave le contexte spécifique et inédit de l'Union économique et monétaire (UEM). Après la Grèce et l'Irlande, le Portugal est désormais sur la sellette, et la liste des maillons faibles potentiels de la zone s'allonge de semaine en semaine.
Les marchés continuent de manifester une triple défiance à l'égard de la solvabilité des Etats dits périphériques, de la viabilité des plans de sauvetage et, en dernier ressort, de la solidité de l'UEM elle-même. Et ils testent les gouvernements sans relâche en mettant la pression sur les vulnérabilités du système.
La réponse des autorités de la zone euro (gouvernements et BCE), secondées par le FMI, se veut volontariste : tout sera mis en oeuvre pour venir en aide aux Etats en difficulté et rétablir le calme sur les marchés. Avec une prémisse plus ou moins explicite : le coût d'une implosion de la zone euro serait infiniment supérieur à celui du sauvetage financier de ses membres les plus fragiles. En d'autres termes, la zone euro représente l'institution « too big to fail » par excellence, et son éclatement, un risque systémique catastrophique pour ses Etats membres, y compris l'Allemagne, pour la construction européenne dans son ensemble, mais aussi pour le système financier mondial.
L'ennui est que la garantie de fait qui résulte de cette situation pousse les marchés à la surenchère, soit qu'ils doutent de la capacité des Etats à l'honorer, soit qu'ils cherchent simplement à en tirer parti, en augmentant les primes de risque et en imposant le renflouement de la situation financière de leurs débiteurs souverains.
La réaction des marchés à la volonté allemande de les faire contribuer aux pertes de leurs investissements - certes malvenue en pleine crise irlandaise, mais justifiée dans son principe -illustre bien la situation particulière que crée l'UEM : les gouvernements de la zone euro se retrouvent bel et bien otages du « too big to fail ». Résultat : jugée inévitable par les marchés au début de la crise grecque, alors que les institutions de la zone euro refusaient crânement d'en entendre parler, la restructuration de la dette des Etats en difficulté fait désormais l'objet d'un duel à fronts renversés, où les marchés sont en position de force.
Où tout cela s'arrêtera-t-il ? Les autorités de la zone euro ont jusqu'à présent essentiellement réagi sur le terrain financier : plans de sauvetage de la Grèce et de l'Irlande, constitution du Fonds européen de stabilité financière, interventions massives de la BCE sur le marché des obligations des Etats attaqués, projet de « mécanisme permanent de résolution des crises ». Tout cela n'a pas empêché la crise de faire tache d'huile.
Or les failles de l'UEM sont de nature économique et politique, et les mesures prises par les Européens sur ce terrain-là - sous la bannière de la « réforme de la gouvernance économique de la zone euro » -demeurent insuffisantes et incertaines. Il faudra aller beaucoup plus loin dans la réponse économique et politique à apporter au scepticisme des marchés pour enrayer la crise et assurer la stabilité à long terme de l'UEM.
Réduction des déséquilibres macroéconomiques internes et stratégie de croissance commune digne de ce nom, mécanismes de solidarité budgétaire, constitution d'un marché commun de la dette publique en euro sont les seules réponses à la hauteur du défi. Elles prendront du temps à mettre en oeuvre, mais le cap doit être donné sans tarder.
L'image des syndicats; document.
Les Allemands paient moins d'impôts sur le patrimoine que nous. Nous devons donc nous aligner. Les Espagnols et les Belges paient moins d'impôts sur le tabac que nous. Nous devrions donc nous aligner. Le monde entier paie moins de cotisations sociales que nous. Nous devrions donc, là encore, nous aligner. On se croyait en plein débat fiscal et on se retrouve dans l'exposition Mondrian qui vient de commencer à Beaubourg ! Objectif : alignement général par le bas. Au nom, bien sûr, du bon sens, de la compétitivité nationale et de l'avenir des buralistes.
Mais il y a là comme un problème. Du courage, mesdames et messieurs les gouvernants ! Osez révéler la dure vérité, plutôt que de faire miroiter une convergence qui se traduirait par des cadeaux fiscaux. Les Français continueront longtemps de payer les impôts parmi les plus élevés au monde. Il serait même logique que chaque taxe soit plus lourde chez nous qu'ailleurs. Pour une raison aveuglante : nous avons la dépense publique la plus élevée au monde après le Danemark et la Suède.
Centrons l'éclairage sur l'Allemagne, vers laquelle le président Nicolas Sarkozy veut fiscalement converger. La dépense publique y aura absorbé 48 % des richesses créées cette année, contre 56 % en France. Cet écart d'un sixième, soit 8 % du PIB, représente 160 milliards d'euros. C'est énorme. Comment donc imaginer la convergence ? La première solution est simple. La France applique le système de prélèvements sociaux et fiscaux de l'Allemagne sans rien changer à ses dépenses. L'Allemagne retournant vers l'équilibre budgétaire, la France maintiendrait au fil des ans un déficit de 8 % du PIB, le niveau de 2009-2010. Elle pourrait espérer remporter le titre de champion du monde du gouffre public. Mais jamais les investisseurs ne continueraient à boucher un trou pareil, même avec tout le savoir-faire de l'Agence France Trésor qui place les obligations émises par l'Etat français. C'est donc impossible.
Deuxième solution : la France transpose la fiscalité allemande en augmentant tous ses taux d'un sixième (l'écart entre dépenses publiques allemande et française) pour converger vers le même déficit budgétaire. Le taux de la TVA en Allemagne est de 19 % ? Il passerait en France à 22,2 % (contre 19,6 % aujourd'hui). Le taux marginal de l'impôt sur le revenu est de 45 % outre Rhin ? Il passerait à 52 % de ce côté-ci (au lieu de 41 %). Cette convergence-là ferait donc brutalement augmenter nombre d'impôts. Impossible aussi. Ce qui nous amène logiquement vers la troisième solution : la France ramène ses dépenses publiques au niveau allemand. Elle pourrait alors… supprimer la TVA si l'Union européenne n'imposait un taux minimal de 15 %. Ou abolir l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les sociétés tout en réduisant le déficit public de 3 % du PIB ! Mais quand on voit la difficulté du gouvernement à réduire la dépense publique de quelques petites centaines de millions, ou l'incapacité de l'opposition à proposer la moindre piste intéressante en la matière, il est permis de douter. La France est droguée à la dépense publique. Seule une violente secousse pourrait parvenir à la décrocher de sa seringue budgétaire.
Peut-être alors faut-il regarder d'autres modèles ? Comment fait par exemple le Danemark pour rester compétitif avec une dépense publique de 60 % du PIB et un déficit mieux contenu que le nôtre ? La réponse est d'une brutalité terrifiante : ces doux Danois matraquent le cochon de contribuable. L'impôt sur le revenu fait 25 % du PIB, contre à peine 7 % en France (sans la CSG, le chiffre français descend même à moins de 3 %). La TVA et les autres taxes sur la consommation en ponctionnent 15 %, moitié plus qu'en France. De quoi faire perdre n'importe quelle élection de par chez nous. Il faudra faire autrement.
Nos voisins montrent clairement que si nous voulons réduire durablement l'impôt (objectif sans doute souhaitable), il faut d'abord diminuer la dépense publique. D'autres pays y sont parvenus sans tomber pour autant en enfer, comme la Suède qui a diminué la sienne de près de 20 % du PIB en quinze ans. Mais si les Français estiment collectivement que les dépenses publiques doivent être maintenues, voire accrues, alors l'impôt augmentera. Toutes les convergences du monde n'empêcheront pas cette divergence-là.
Levée de boucliers à Berlin et Paris contre la proposition d'obligations européennes
« Beaucoup de questions techniques »
Adopter des « changements fondamentaux » dans les Traités européens
tableau sombre pour les cadres. Plus encore que celles des années précédentes, leurs perspectives de rémunération pour 2011, telles que les dessine, pour « Les Echos », le groupe de formation et de conseil en management Cegos, ont de quoi alimenter leur pessimisme. Car autant les forces vives de l'entreprise pouvaient comprendre qu'en période de crise chacun se serre la ceinture, que l'individualisation, si prisée, des augmentations soit mise entre parenthèses - ce fut le prix à payer pour limiter la casse en matière d'emploi des cadres -, autant cette cure d'austérité devient difficile à supporter alors que pointent des signes de reprise de l'activité, certes bien inégaux selon les secteurs. Trois années de ce régime et toujours pas de bout du tunnel à l'horizon.
Il n'en faut pas plus pour accréditer l'idée que ce n'est pas seulement un moment difficile à traverser mais un mouvement long qui est enclenché. Après avoir longtemps choyé leurs cadres, les dirigeants découvrent, d'ailleurs, d'autres formes de motivation, non monétaires, qui, sans susciter la même dévotion à l'entreprise, ne créent pas non plus de cassure profonde, juste un détachement. Etre moins impliqué rend-il les cadres moins performants ? Pas sûr.
Même si elle est un défi pour le management des entreprises, cette diète salariale durable imposée aux cadres a surtout des conséquences sociétales. Elle est, en effet, de nature à creuser le fossé qui sépare les classes moyennes des classes supérieures de la société. Peuplées de hauts cadres, de dirigeants, d'indépendants, ces dernières auront traversé la crise sans être vraiment saisies d'un sentiment de déclin financier. Tel n'est pas le cas de ces classes moyennes dont les strates centrales ou supérieures forment les gros bataillons de l'encadrement. Une récente étude Ifop pour la Fondation pour l'innovation politique fait apparaître chez elles la conviction massive d'être prises dans une triple trajectoire de déclassement : par rapport à leurs parents, vis-à-vis de leur position d'origine et, par anticipation, de la situation future de leurs enfants.
Puisque cette angoisse si ancrée se nourrit autant d'une frustration salariale que d'un manque massif de reconnaissance sociale, le remède au mal-être des classes moyennes en général, au malaise des cadres en particulier, n'appartient pas aux seules entreprises. Sous peine de voir s'agrandir cette fracture sociale, ces Français du milieu ont vocation à être les cibles de politiques publiques (fiscales, urbaines, scolaires...) mieux ciblées.