vendredi 21 janvier 2011
Américains ou israéliens, ces hackers qui peuvent faire plier l'Iran
Afghanistan : Ben Laden lie le sort des otages au retrait français d'Afghanistan
La France est "déterminée" à poursuivre sa mission en Afghanistan, a déclaré vendredi le ministère des affaires étrangères, interrogé sur un message attribué à Oussama Ben Laden. Le chef d'Al-Qaida, Oussama Ben Laden, a lié la libération des otages français retenus en Afghanistan et au Niger au retrait militaire de la France et averti que les positions du président Nicolas Sarkozy "coûteront cher" à la France, dans un enregistrement diffusé vendredi 21 janvier par la chaîne arabe Al-Jazira.
LE REFUS DU RETRAIT, UN "FEU VERT" POUR TUER LES OTAGES
S'adressant au peuple français, il a dit : "Le refus de votre président de se retirer d'Afghanistan est le résultat de son suivisme de l'Amérique et ce refus est un feu vert pour tuer vos prisonniers (...) mais nous ne ferons pas cela au moment qui lui convient à lui". Cette position de M. Sarkozy "lui coûtera et vous coûtera cher sur différents fronts, à l'intérieur et à l'extérieur de la France", a-t-il ajouté.
Dans un message datant d'octobre 2010, Ben Laden avait déjà averti que la France ne connaîtrait la sécurité que si elle se retirait d'Afghanistan et cessait "ses injustices" à l'égard des musulmans. Il avait alors justifié l'enlèvement de cinq Français en septembre au Niger revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
En Afghanistan, où environ 3 750 soldats français sont stationnés, deux journalistes français de France 3, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, sont toujours en captivité depuis leur enlèvement le 30 décembre 2009.
Un rapport trompeur sur le changement climatique circule sur le Net
Sur le Net, l'alarmisme climatique se répand aussi vite que le climato-scepticisme. En témoigne ce rapport, rédigé par une ONG argentine inconnue – l'Universal Ecological Fund – qui fait, depuis mardi 18 janvier, les gorges chaudes de la Toile. Le rapport, présenté par l'ONG comme principalement fondé sur les résultats du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), avance que la température moyenne globale de la Terre pourrait augmenter de 2,4 °C d'ici à... 2020. Et que les conséquences de cette montée du thermomètre sur la production agricole mondiale s'annoncent "énormes", selon le rapport, même à une si brève échéance.
L'ensemble de ces estimations est cependant fondé sur une erreur lourde : la température moyenne globale de la Terre ne peut pas augmenter de 2,4 °C au cours des dix prochaines années, en raison de l'inertie du système climatique. La majorité des travaux scientifiques sur le sujet indiquent que les températures d'ici à la fin du siècle excèderont de 1,1 °C à 5 °C celles qui prévalaient avant l'ère industrielle. En outre, si les conséquences futures du réchauffement sur l'agriculture mondiale sont certaines et vraisemblablement de grande magnitude, de nombreuses incertitudes demeurent sur les régions du monde qui seront le plus affectées.
Par exemple, la question de l'impact du changement climatique sur le régime de précipitations au Sahel demeure ouverte : les différents modèles de simulation du climat ne s'accordent pas pour dire si, dans un monde plus chaud, il pleuvra plus ou moins dans cette région... Quant aux observations, elles suggèrent pour l'heure que l'intensité de la mousson africaine est liée à un cycle qui affecte l'Atlantique avec une période d'environ cinquante ans ("l'Atlantic Multidecadal Oscillation")...
L'INFORMATION LANCÉE SUR UN SITE SCIENTIFIQUE
Comment ce rapport d'une ONG inconnue – sans lien avec une étude scientifique publiée dans une revue à comité de lecture – est-il parvenu à capter une telle attention ? D'abord, le communiqué de presse annonçant les grandes lignes du rapport de l'ONG argentine a été posté, mardi 18 janvier, sur Eurekalert, un site administré par la prestigieuse American Association for the Advancement of Science (AAAS), dans une zone d'accès réservée aux journalistes scientifiques. Y sont en général relayés des communiqués d'institutions de recherche (universités, laboratoires...) annonçant la publication de travaux scientifiques dans des revues internationales.
En général seulement. "L'AAAS ne donne pas sa caution à ce qui est posté sur Eurekalert, explique une porte-parole de la grande société savante. Il y a environ 900 organisations qui peuvent y annoncer des informations et ces informations sont placées sous leur responsabilités, non sous celle de l'AAAS. C'est une agence de relations publiques, Hoffman&Hoffman, qui a posté le communiqué en question." Alertée par un journaliste du quotidien britannique The Guardian, l'association américaine – par ailleurs éditrice de la revue Science – a cependant retiré le rapport trompeur du site d'information.
Trop tard : l'information était déjà "sortie". Et commençait à faire son chemin sur la Toile. Et pour cause : l'ONG se prévalait d'un climatologue argentin Osvaldo Canziani, qui co-présidait le groupe II du GIEC lors de la rédaction du quatrième rapport d'expertise, publié en 2007. M. Canziani, était injoignable, jeudi 20 janvier, pour s'exprimer sur sa réelle participation à la rédaction du rapport de l'ONG...
UN PRÉCÉDENT RÉCENT
L'affaire n'est pas sans rappeler celle, qui a plongé le GIEC dans la tempête au début de l'année 2010 : le quatrième rapport du panel avait cité un rapport d'ONG – et non, comme le veut l'exercice, une étude scientifique dûment publiée – donnant pour probable la disparition des glaciers himalayens d'ici à 2035.
Le rapport en question, rédigé par le WWF, citait un article de presse du New Scientist, lui-même inspiré d'un rapport commandé par l'Unesco à un glaciologue russe... Ce rapport mentionnait la date de 2350 – une coquille s'est donc glissée dans le texte du journaliste, s'est répercutée dans le rapport du WWF pour finir... dans le quatrième rapport du GIEC.
Dans le cas présent, les travaux du GIEC ne sont nullement impliqués. La communauté scientifique a même fait preuve d'une grande vigilance : sur le blog collectif Realclimate, le climatologue Gavin Schmidt, chercheur au Goddard Institute for Space Studies (NASA), révèle que lui et plusieurs scientifiques ont prévenu l'ONG, dès lundi 17 janvier, des erreurs grossières contenues dans le rapport, en vain. Plusieurs chercheurs, interrogés par l'AFP, ont également dit avoir prévenu les auteurs du texte, sans succès.
La vitesse à laquelle s'est propagée l'information, une fois "sortie" du site Eurekalert, est considérable. Reprise par plusieurs agences et journaux, elle a fait un bref passage sur Lemonde.fr – par le biais d'une reprise de dépêche – avant d'en être ôtée. Interrogé par l'AFP, Marshall Hoffman, responsable de l'agence de relations publiques Hoffman&Hoffman, maintient la pertinence du rapport...
Stéphane Foucart
Les littéraires vont sursauter. Mais tant pis, allons-y ! Écrivons-le franchement ! Et si les mots étaient les ennemis de l’éducation nationale ? Son poison mortifère ? Toutes ces formules creuses administrées, locataire après locataire, par un ministère verbeux, gonflé de sa propre importance, prêt à éclater d’une indigestion de circulaires.
De réformes ratées en réformes avortées, son verbe a perdu toute sa crédibilité et a fini par s’abîmer dans un scepticisme décourageant. Tout changement, surtout quand il est commandé d’en haut, est désormais suspect, tellement suspect qu’il inhibe le goût de l’évolution, et distille ses effets immobilistes. Nous voilà donc une fois de plus à la veille d’une journée d’actions, invariablement synonyme des déceptions du monde scolaire.
Le gouvernement s’obstine, en effet, dans une logique comptable qui rend incompréhensible, voire incohérent, tout discours volontariste. La sémantique de Luc Chatel se perd dans les équations simplistes de son cabinet. Car la réduction des effectifs est un résultat brandi comme un triomphe de l’arithmétique : puisque le nombre global d’élèves baisse, profitons-en pour réduire le nombre d’enseignants. Il fallait y penser. Pour faire passer cette inéluctable vérité, le gouvernement nous promet que tout cela sera indolore, ou presque. Une affirmation qui a fort peu de chances de convaincre les rectorats.
La réussite scolaire n’est pas seulement une question de moyens, et le nombre d’élèves par classe n’est pas forcément un gage de succès. Mais comment réduire la voilure quand, au même moment, on prétend s’intéresser aux «enfants décrocheurs»? Si le nombre d’enseignants par élèves est supérieur à la moyenne européenne dans le secondaire, il est nettement en dessous pour l’élémentaire. Mais, au sommet de l’État, on semble se contenter de ce qui apparaît pourtant comme un handicap décisif pour l’école française, désormais loin d’être la plus performante selon les résultats de la grande enquête Pisa. Quand se décidera-t-on enfin à réduire cette infirmité fataliste qu’on inflige à trop d’enfants ?
La formation des maîtres hésite, elle aussi. Si l’échec des IUFM est désormais assumé, le nouveau dispositif est parti dans le sens inverse de la direction qu’il aurait dû prendre en optant pour plus d’université, et plus de théorie. Et moins d’expérience sur le terrain avant d’affronter une classe. C’est à pleurer…
Mardi, le président a, enfin, fait un geste significatif en mettant l’accent sur «la formation pratique» qu’il faudrait développer. Les enseignants ont apprécié cette inflexion, mais ils demandent à voir. Nous aussi. En espérant que ce soit le début d’une métamorphose indispensable : débarrasser la conception de l’éducation nationale des idéologies qui l’ont fossilisée.
Le “Rubygate” qui guette Berlusconi
Se relèvera-t-il encore une fois ? Si Silvio Berlusconi a réussi à surmonter bon nombre de scandales, celui-là pourrait lui coûter cher. Au fil des révélations et des accusations, “le Rubygate” prend en effet une telle ampleur qu’on voit mal le Cavaliere s’en sortir encore une fois. Dernière preuve en date : même le vatican le lâche, le numéro deux du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, ayant invité hier “ceux qui ont une responsabilité publique à s’efforcer de faire preuve d’une moralité plus affirmée”...
Résumé du scandale : Ruby, de son vrai nom Karima El Mahroug, aurait participé début 2010 à des fêtes dans la villa du président du Conseil près de Milan, et comme bon nombre de jeunes femmes invitées, aurait terminé dans le lit du président. Selon la presse, ces jeunes filles auraient été rémunérées au moins 5 000 euros par prestation. Problème pour Berlusconi : si la prostitution n’est pas interdite en Italie, elle l’est avec des mineures. Or Ruby n’a eu 18 ans qu’en novembre dernier.
Après enquête, la justice a donc annoncé vendredi qu’elle soupçonnait M. Berlusconi d’avoir rémunéré les services de cette prostituée mineure et de l’avoir fait libérer lors d’une interpellation pour vol en mai. Des accusations réitérées lundi quand, disposant “d’amples éléments de preuve”, le parquet de Milan a demandé une autorisation de perquisition.
Mis au pied du mur, Silvio Berlusconi s’est énervé mercredi. “Il n’y a eu aucun abus de fonction, ni incitation à la prostitution encore moins de mineure”, a-t-il déclaré, dénonçant “une attaque très grave des magistrats qui ont piétiné les lois à des fins politiques”. Si l’on ignore qui de Berlusconi ou des magistrats gagnera la bataille judiciaire, la bataille médiatique, elle, est déjà à son apogée.
Hier, la presse italienne publiait encore des témoignages issus d’écoutes téléphoniques des jeunes filles impliquées dans le “Rubygate”. Des écoutes qui montrent aussi que les parents et les frères de jeunes filles les incitaient à participer aux soirées controversées de Berlusconi.
Évoquant une soirée avec M. Berlusconi, la mère d’Iris Berardi demande ainsi au téléphone à sa fille : “combien il t’a donné ? cinq mille euros ?”. Ce à quoi celle-ci lui répond “sept”.
Larry Page remplace Eric Schmidt à la tête de Google
Google a annoncé le remplacement de son patron par le cofondateur de la société.
L'annonce a fait l'effet d'une bombe. Google a annoncé le remplacement de son patron, Eric Schmidt, par le cofondateur de la société, Larry Page. Celui-ci prendra ses fonctions le 4 avril. Dans un billet sur le blog officiel de la société, Eric Schmidt explique les raisons de cette décision. « Avec la croissance de Google, le management s'avère plus compliqué. Larry [Page], Sergey [Brin] et moi avons beaucoup discuté sur la façon de simplifier notre structure d'encadrement et de fluidifier nos prises de décision. En ce début d'année, nous avons pensé que c'était le bon moment d'apporter ces changements. »L'UE va geler les avoirs de la famille Ben Ali
Jour après jour, l'étau se resserre sur Zine el-Abidine Ben Ali et sa famille élargie. Après la Suisse, mercredi, l'Union européenne a annoncé ce jeudi son intention de procéder au gel des avoirs de l'ex-président exilé en Arabie saoudite. Le chef du parquet tunisien a ouvert une enquête pour «acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers», «placements illicites à l'étranger» et «exportation illégale de devises». Sans attendre de connaître la liste des personnes visées par les sanctions internationales, enfin, Paris dit avoir pris «les dispositions nécessaires» pour bloquer les avoirs des familles Ben Ali et Trabelsi en France.
Manifestement soucieux de donner des gages aux manifestants, qui ne décolèrent pas malgré la victoire obtenue dans la rue, le pouvoir tunisien a fait savoir ce jeudi que 33 membres de la famille Ben Ali ont été interpellés depuis le départ du président déchu. Son propre gendre, Sakher Materi, qui est considéré comme l'un des hommes d'affaires les plus importants du pays, a été arrêté le 14 janvier. Ces premières interpellations, lors desquelles de nombreux bijoux, montres et cartes bancaires ont été saisis par les forces de l'ordre, n'ont cependant pas suffi à prévenir les débordements. Le week-end dernier, certains groupes d'émeutiers ont pillé plusieurs villas réputées appartenir à la famille Trabelsi dans une banlieue chic au nord de Tunis. Le neveu favori de l'épouse du président Ben Ali, Imed Trabelsi, a par ailleurs été mortellement poignardé dans les heures qui ont suivi le départ du couple présidentiel pour la péninsule arabique.
«Recel» et «blanchiment»
Sur l'autre rive de la Méditerranée, le porte-parole du gouvernement Fillon, François Baroin, a fait savoir ces derniers jours que les proches du président Ben Ali «n'ont pas vocation à rester» sur le sol français. Plusieurs parents de l'ex-président, qui avaient pris leurs quartiers dans un hôtel d'Euro Disney, dont une fille de son épouse Leïla Trabelsi, semblent avoir été discrètement invités à quitter le pays le week-end dernier.Mercredi, trois ONG ont porté plainte à Paris pour «recel» et « blanchiment» dans l'espoir d'obtenir un blocage rapide de ce patrimoine par la justice. «Il faut faire vite avant que l'ex-dictateur ne parvienne à faire sortir cet argent de France» , plaide Me Maud Perdriel-Vaissière, conseil de l'association Sherpa. Ce jeudi, François Baroin a indiqué avoir été informé par l'organisme de contrôle Tracfin de «mouvements suspects» sur les comptes de la famille Ben Ali.
Tunisie : le parti de Ben Ali dissout son instance suprême
Le premier conseil des membres du gouvernement de transition se réunit sur fond de nouvelles démissions ministérielles. L'armée a dû procéder à des tirs de sommation pour disperser des manifestants qui tentaient d'escalader le mur d'enceinte du siège du RCD.
La police, en première ligne lors de la répression de la révolte populaire qui a fait au moins 100 morts en un mois, selon un bilan des Nations unies, se tenait à l'écart. «Je suis avec vous. On ne va pas tirer sur vous, l'essentiel c'est que le rassemblement soit pacifique», a déclaré à la foule devant le siège du RCD un colonel de l'armée qui tentait de calmer les manifestants. Ceux-ci l'ont applaudi et certains ont cueilli des fleurs dans les massifs alentours pour les déposer dans les canons des chars postés là, devant des militaires qui souriaient.
Une centaine de magistrats et d'avocats ont aussi manifesté devant le Palais de justice pour réclamer l'«indépendance de la justice» et le départ d'un magistrat qu'ils ont accusé d'avoir servi les intérêts du président déchu et de sa famille, désormais accusés de s'être approprié les richesses du pays.
Nouvelle démission
Conséquence ou non de ces manifestations, Zouheir M'dhaffer, l'un des ministres déjà en poste dans l'exécutif Ben Ali, a annoncé sa démission. La cinquième depuis la formation du gouvernement mais la première émanant d'un membre de l'ancien régime. Chargé du Développement administratif, Zouheir M'dhaffe a déclaré qu'il démissionnait «favoriser la transformation démocratique du pays».Le Rassemblement constitutionnel démocratique a par ailleurs annoncé dans un communiqué la dissolution de son instance suprême, le bureau politique, en raison de la démission de plusieurs de ses membres. Soucieux de prendre leurs distances avec le RCD, le président par intérim et le premier ministre en ont effectivement démissionné mardi, suivis jeudi par les ministres du gouvernement d'union nationale qui étaient membres de la formation, selon l'agence de presse officielle TAP. L'Agence tunisienne de presse (TAP), elle, a annoncé qu'ils avaient «démissionné de leurs responsabilités au sein du parti», laissant planer une ambiguïté.
Atif Chelbi, ministre tunisien de l'Industrie, à ce sujet: