mercredi 28 mai 2014
La France a peur
La France a peur
La France est un pays fiévreux. La politique, un jeu brutal. Nous assistons, depuis trois jours, à une fusillade. Ça tire de tous les côtés. On ne sait pas bien qui est avec qui, qui a dégainé le premier, qui va s'en tirer ni qui va y rester. On déplore des pertes : Jérôme Lavrilleux, Guy Alvès et Bastien Millot (Bygmalion), Jean-François Copé, mais aussi Manuel Valls et, rien de moins, le président de la République, François Hollande. Pour l'instant, Nicolas Sarkozy parvient plus ou moins à passer entre les balles, tandis que ceux à qui la situation profite, François Fillon, Alain Juppé et les quadra Le Maire, NKM et Bertrand ne vont pas tarder à se pilonner les uns les autres. Autour de l'Assemblée nationale résonne la musique sifflante qu'Ennio Morricone avait composée pour Le Bon, la Brute et le Truand. Marine Le Pen triomphe.
À part le Front national, aucun parti ne tient debout, tandis que le pouvoir exécutif récolte à peine plus de 13 % d'approbation dans la population - autant dire que plus personne ne lui fait confiance. Le chef de l'État a fait une étrange apparition, comme un hologramme au milieu des bombes, dont on n'a absolument rien retenu. Le Premier ministre, malgré ce qui ressemble furieusement à une crise de régime, a indiqué qu'il allait continuer comme avant. À gauche, certains estiment que c'est le moment d'organiser une "marche citoyenne contre le racisme" ou quelque chose de semblable (pourquoi pas un concert de Yannick Noah ? Marine Le Pen pourrait prendre le pouvoir par les armes avec le soutien du peuple !). À droite, c'est le Far West. Que reste-t-il de la cinquième économie du monde ?
La France change. La France change et elle n'en a pas envie. Mais la France est obligée de changer, parce que le monde a changé. Alors elle s'y adapte contre son gré : l'industrie a presque disparu ; les meilleurs diplômes ne suffisent plus pour trouver du travail ; des écoles, des maternités, des casernes ferment leurs portes ; tout est devenu cher ; les petits commerces de jadis ont laissé la place à des hypermarchés cauchemardesques ; des départements entiers sont en voie de désertification, d'autres sont en proie à la violence ; on ne sait plus apprendre à lire et à écrire ; les jeunes qui le peuvent s'en vont, les autres accordent leur suffrage à l'extrême droite. Souterrainement, un État impotent, craquant de toute part, maintient la population en soins palliatifs. Préférant la ration à la réforme, l'ajustement au changement, l'hypocrisie à la vérité, notre pays est en train de faire naufrage.
Sa population change, aussi. On ne peut pas lire les 25 % du Front national sans s'éclairer des lumières de l'immigration de masse, qui a transformé à son insu un peuple qu'on n'a guère consulté sur le sujet. Dans le RER, on croise des femmes en tchador et des hommes en djellaba, barbus jusqu'au torse. Ça n'est pas un fantasme, c'est la réalité quotidienne de centaines de villes en France : a-t-on le droit d'être choqué par cela ? De se sentir mal à l'aise avec cela ? D'estimer que notre pays ne devrait pas être celui où un tel obscurantisme a cours à tous les coins de rue ? Si ni la gauche ni la droite ne proposent quoi que ce soit pour traiter ce problème, si la gauche comme la droite font comme si ce problème n'existait pas, pire, s'ils accusent de racisme ou autre délit ceux qui affirment qu'il y a un problème, le peuple, désireux que la France reste la France, se fait entendre, et cette volonté de subsistance n'est pas incriminable en elle-même.
La crise politique et la crise économique démontrent que le modèle français comme le modèle européen sont à bout de souffle. De haut en bas, par quelque angle qu'on les prenne, et quel que soit l'objectif que l'on poursuit hormis celui de l'effondrement, la France et l'Europe doivent changer. En France, on ne peut pas continuer avec ces blocages qui empêchent d'assainir le public et de donner de l'air au privé. En Europe, on n'obtiendra jamais l'adhésion des peuples à un système aussi compliqué et privé de source démocratique. Il faut faire des choix.
Il faut faire l'Europe politique, il faut élire un président européen au suffrage universel direct, faire des ministères européens, faire le même droit du travail et la même fiscalité dans toute l'Europe, il faut une politique industrielle européenne, il faut défendre sérieusement les frontières de l'Europe, il faut neutraliser les lobbys qui sévissent à Strasbourg et Bruxelles, il faut intensifier massivement les échanges d'étudiants entre universités européennes, tout ça est de la responsabilité de nos gouvernants qui, eux aussi, doivent changer. Il n'y a plus de volonté politique au pouvoir, ni en France ni en Europe. Il n'est pas certain que M. Hollande aille jusqu'au bout de son mandat. Il n'est pas certain non plus que Mme Le Pen ne soit jamais élue. L'heure est donc grave, et les apparatchiks qui nous gouvernent manifestent une insoutenable légèreté.
Aymeric Chauprade : c’est un vote d’adhésion aux idées de la souveraineté nationale
Ces derniers temps le Front national a fait une remarquable percée. Le troisième parti de la France, il accumule des points à toute vitesse : un bon score aux municipales, une indubitable victoire aux européennes… Ce sera le troisième parti au Parlement européen ! Et après ? Il faut patienter jusqu’à 2017. L’élection présidentielle s’annonce très intéressante !
Aymeric Chauprade, conseiller spécial de Marine Le Pen, qui a aimablement consenti à accorder une interview à la Voix de la Russie, nous explique les raisons de la grande victoire de son parti.
LVdlR. Les européennes ont été marquées par la percée des partis eurosceptiques et europhobes. En France, la victoire du Front national a provoqué un « séisme » politique. Etait-ce un vote-sanction contre la politique du gouvernement actuel en France ou un non à l’Union européenne telle qu’elle est aujourd’hui ?
Aymeric Chauprade. Tout d’abord, je ferai une précision. Nous sommes un parti eurosceptique. Mais nous ne sommes pas europhobes dans la mesure où nous aimons l’idée européenne et la civilisation européenne. Ce que nous critiquons, c’est l’Union européenne précisément. Je crois que le résultat est une sanction très forte, bien sûr, de l’UMP et du PS, les deux partis qui ont un bilan européen catastrophique. En vérité, cette Union européenne est le bilan de ces partis qui ont soutenu le transfert de souveraineté. Aujourd’hui nous avons un rejet par les Français d’une Union européenne qui ne fonctionne pas, qui les a privés de leur souveraineté. Et les Français adhèrent aux idées du FN qui sont des idées centrées sur la souveraineté nationale. Ils veulent récupérer leur souveraineté dans tous les domaines pour pouvoir reprendre leur destin en mains.
LVdlR. Le Front National parviendra-t-il à former un groupe parlementaire au sein du Parlement européen ?
A.Ch. Vous savez que le Front national va avoir 24 députés ce qui en fait le troisième parti au Parlement européen derrière la CDU et le FPD allemands, donc le parti qui va peser. Avec nos partenaires, avec lesquels nous sommes en train de discuter, nous formerons, sans aucun doute, un groupe de plus de 7 nationalités et de 25 députés, sans problème, puisque déjà le FN en a 24. Et ce groupe va peser dans le Parlement européen, dans les commissions spécialisées du Parlement sur différents sujets pour se battre pour une Europe d’Etats souverains et pas pour une Europe supranationale.
LVdlR. Il pourra donc influencer la prise de décision et bloquer les décisions du Parlement européen, n’est-ce pas ?
A.Ch. Bien sûr. Je prends un exemple. Je pense que nous aurons la capacité d’empêcher le traité transatlantique qui transforme le marché unique européen en marché unique euro-américain, d’empêcher ce traité transatlantique qui est nuisible à nos économies en Europe de se faire et qui renforcerait, d’ailleurs, l’atlantisme sur l’Europe. Nous allons nous y opposer fermement et je pense que nous aurons la capacité de développer tout cela grâce à ce groupe.
LVdlR. Le parti de Marine Le Pen avait fait une percée remarquable lors des élections municipales, et maintenant il est en tête aux élections européennes. Quelles sont les chances pour le Front national à la présidentielle ?
A.Ch. Moi, je crois, que contrairement à ce que disent depuis longtemps les analystes dans les médias, le vote du FN n’est plus depuis longtemps un vote de protestation, c’est un vote d’adhésion, d’adhésion aux idées de la souveraineté nationale. C’est le retour de la souveraineté dans l’esprit des Français et c’est ce qui va nous amener en 2017 à gagner la présidentielle. Je suis convaincu que Marine Le Pen a la capacité de rassembler les Français dans un projet qui lui permettra de former une large majorité en 2017 pour accéder à la présidence et pour remettre notre pays la France dans l’histoire.
Moscou accorde 240 millions d'euros à la Syrie
La Russie va accorder 240 millions d'euros à la Syrie pour qu'elle règle ses problèmes sociaux, écrit mercredi le quotidien Kommersant.
46 millions d'euros seront versés sans contrepartie au gouvernement syrien depuis le compte de Vnechekonombank (VEB) ouvert à la Banque centrale de Syrie. Cette décision a été prise lors de la visite de la délégation intergouvernementale dirigée par le vice-premier ministre Dmitri Rogozine, la semaine dernière à Damas.
Cette information a été annoncée par une source haut placée du gouvernement russe, selon qui cette décision fut précédée d'une demande du gouvernement syrien de lui accorder une assistance financière sans contrepartie. "La Russie a répondu positivement. Au total cette année, les autorités syriennes recevront 240 millions d'euros", affirme la source.
Le 30 avril, le premier ministre Dmitri Medvedev a signé le décret N716-P selon lequel 46,3 millions d'euros seront versés sans contrepartie aux autorités syriennes depuis le compte de la VEB ouvert à la Banque centrale syrienne. Pour cette opération le premier ministre a chargé le ministre des Finances de signer un avenant avec la partie syrienne. Le vice-ministre des Finances Sergueï Stortchak s'en est chargé pendant la réunion de la commission intergouvernementale russo-syrienne pour la coopération économique, commerciale, scientifique et technique à Damas la semaine dernière.
Dmitri Rogozine, son coprésident, a déclaré que la réunion avait porté principalement sur les questions financières et économiques. La visite de la délégation russe et la signature d'un avenant financier à quelques jours de l'élection présidentielle syrienne du 3 juin montre que Moscou mise toujours sur Bachar al-Assad. Les sources diplomatiques et gouvernementales le qualifient de "candidat sans alternative" et associent à Assad l'avenir des relations bilatérales.
Les experts ne sont pas unanimes quant à savoir si la décision de Moscou d'accorder des fonds à Damas est politisée. "Ce geste est appelé à monter à la population syrienne que Bachar al-Assad bénéficie d'un soutien extérieur. De plus, cela prouve encore une fois que la Russie ne renoncera jamais à soutenir Assad, bien qu'il existe en Syrie une opposition modérée avec laquelle Moscou aurait eu des contacts", explique Alexeï Malachenko, membre du conseil scientifique du Centre Carnegie de Moscou. D'après lui, la ligne de soutien du gouvernement Assad se poursuivra, même si cela coûtait très cher à Moscou.
Boris Dolgov, expert au Centre d'études arabes de l'Institut d'études orientales, a déclaré qu'un octroi de fonds à des fins humanitaires ne pouvait pas être interprété comme un soutien du gouvernement car l'argent servira à aider la population syrienne. "Il est évident que la Syrie a besoin d'aide humanitaire. Depuis trois ans ce pays vit en pleine guerre civile, l'infrastructure est détruite, le nombre de réfugiés a dépassé 1 million de personnes", a déclaré Boris Dolgov.
Les deux experts pensent que Bachar al-Assad remportera la présidentielle à venir.
L'administration américaine semble être arrivée à la même conclusion et aurait décidé, selon le Wall Street Journal, de "redoubler d'efforts" sur la ligne syrienne. D'après le WSJ, Barack Obama pourrait prochainement autoriser officiellement les militaires américains à participer à la formation de "rebelles syriens modérés" pour se battre contre l'armée d'Assad et les groupuscules associés à Al-Qaïda. Le coût de ce programme n'a pas été dévoilé.
Allocution de François Hollande : le pédalo a encore rétréci
C’est avec un peu d’étonnement que j’ai appris que Hollande allait intervenir sur les médias, étonnement qui s’est rapidement mêlé de consternation en entendant ce que le président avait à dire. Cela méritait-il vraiment d’interrompre toutes les rotatives et tous les journalistes en radio ? Franchement, je me demande.
Parce qu’en cinq minutes d’une intervention menée à un rythme qui ne ressemblait pas à celui, lancinant, qu’il impose d’habitude à ses auditeurs, ce qu’il a dit n’a pas franchement cassé des briques.
Après avoir passé un petit savon sur les électeurs du FN, qui n’ont vraiment pas été gentils, lui font mal à sa France et mettent ce beau pays, le phare de la Liberté et des Droits de l’Homme, dans une sale posture vis-à-vis des autres membres européens, Hollande a fermement décidé de faire porter le chapeau à son prédécesseur et à la conjoncture très difficile (mais surtout pas lui), puis s’est fixé comme mission de réformer la France et de réorienter l’Europe, parce que bon, ça suffit à la fin, maintenant, c’est décidé, il faut faire des choses.
Voilà donc le capitaine de pédalo qui annonce vouloir agiter ses petites cannes de serin pour draguer derrière lui tout le paquebot européen. On y croit très moyennement, d’autant moins que son frêle esquif a encore rétréci au lavage électoral, et ne mesure plus guère qu’un petit 15% (si on oublie l’abstention, et 6.1% sinon). Mais il y tient : avec sa nouvelle légitimité turgescente et vigoureuse, il va réorienter l’Europe, d’autant plus qu’il va mener une réforme du Tonnerre De Brest en France, vous allez voir, ça va cogner du chaton mignon.
Oui, vous avez bien lu (et pour les plus courageux d’entre nous, vous avez bien entendu), il entend réformer la France à grand coup de plans d’actions, de pactes trucs et de dépoussiérage institutionnel machin. Cette affirmation soudaine à vouloir changer les choses interroge. D’une part, on se demande pourquoi il ne s’y est pas mis plus tôt. Même en imaginant qu’il lui ait fallu un an pour prendre la mesure de l’ampleur de la crise, la deuxième année aurait largement dû être consacrée à mettre en place les réformes structurelles qui permettraient, justement, de relancer la croissance, ou, au moins, de stabiliser la situation, arrêter l’hémorragie d’emplois, de reboucher les paniers percés des administrations, bref, insuffler un vrai vent de réformes profondes.
D’autre part, on attend toujours les détails de ses pactes divers et variés, annoncés pour certains depuis la fin de l’année dernière. Si la mise en place des réformes demandera bien évidemment du temps, annoncer précisément de quoi il va retourner n’en prend guère, et composer des grandes lignes pour préparer l’opinion à ces réformes ne nécessite surtout que du courage. Les données, on les a depuis des lustres. Les domaines d’actions sont connus. Les méthodes ne sont, malheureusement, pas pléthore et les marges de manœuvre ont même tendance à se réduire, ce qui laisse peu de place aux tergiversations chronophages. Mais apparemment, l’actualité a été trop chargée ces derniers temps puisque nous n’avons eu ni les grandes lignes, ni le détail de ces réformes, juste leurs noms sous forme de slogans publicitaires et de jingles acidulés.
Et du côté européen, il prétend pouvoir réorienter tout le paquebot Europe. On se demande où il est allé pécher une idée pareille, mais deux petites secondes de réflexion montrent qu’il ne le pourra pas. D’abord, parce que le Parti Populaire Européen (la droite européenne, donc) a toujours la dragée haute. Ensuite, il faut bien admettre qu’actuellement, ceux qui ont le vent en poupe, ce sont largement plus les anti-européens que les pros, et certainement pas le PSE (parti socialiste européen) qui a perdu pas mal de sièges et n’a toujours pas la majorité au parlement. Et enfin, les récentes élections, toutes bleues marines furent-elles, n’ont pas changé la donne européenne : les équilibres sont identiques, les gugusses sont globalement les mêmes. Hollande n’a rien pu réorienter en deux ans d’Europe, on ne voit pas ce qui pourrait changer maintenant. Et ce n’est certainement pas avec sa nouvelle crédibilité qu’on n’aperçoit plus maintenant qu’avec un microscope à balayage électronique qu’il va pouvoir déclencher autre chose que des sourires amusés parmi ses collatéraux à Bruxelles.
Avant même d’avoir entendu le chef de l’Exécutif s’exprimer sur les résultats de campagne, il était légitime de se demander s’il y avait réellement matière à commenter de sa part.
Après tout, le peuple, souverain, a voté, et a mis une solide calotte aux partis de gouvernement : il n’y a guère à discuter. Après tout, l’élection implique des députés européens, et si elle est probablement un défouloir pour les électeurs, ne change pas l’équilibre des forces en présence dans le jeu national : il n’y a donc en France rien qui change fondamentalement. Après tout, le bonhomme est en place pour encore trois ans et peut, si cela sent vraiment le roussi, dissoudre l’assemblée ; moyennant le scrutin à deux tours, il aurait probablement une droite pas trop extrême en face de lui pendant le reste de son mandat, ce qui sera amplement suffisant pour la griller définitivement et être réélu quasiment dans un fauteuil. Bref : même un échec pareil ne le remet pas directement en cause.
Alors, sérieusement, pourquoi a-t-il pris la parole ?
Quel conseiller à moitié débile lui a proposé une manœuvre aussi délicate, et pire, quel hydrocéphale lui a pondu un texte à ce point navrant ? Prendre la parole devant le peuple à la suite d’une telle rouste demande effectivement du courage, mais cela se transforme en pure inconscience si c’est pour ensuite se placer, encore une fois, dans un nouveau piège rhétorique. C’est à se demander si Hollande, parfaitement conscient de son inamovibilité, ne se moque pas ouvertement du peuple français. Alternativement, il est totalement inconscient du décalage de son attitude par rapport à ce qui est demandé et ne comprend pas qu’ajouter une grosse louchée de langue de bois sur la débâcle de dimanche ne fait qu’attiser l’irritation générale, tant chez ses opposants que, pire, chez ses partisans (dont le nombre continue de diminuer).
De façon claire, prendre la parole pour un résultat aussi calamiteux laisse pour le moins perplexe. Si l’on écarte la possibilité qu’il ait lancé cette idée en l’air, pour rire, entre deux tartines au petit-déjeuner, et que tout son staff, aussi servile que perdu, ait embrayé aussi sec, on est forcé d’imaginer que cette prise de parole répond à une stratégie particulière. Bien évidemment, on en sera réduit aux pures spéculations, mais peut-être le message d’hier ne s’adressait-il finalement pas aux Français. Peut-être était-il plutôt dirigé vers l’extérieur, ce monde qui nous regarde un peu, consterné par les résultats, et que Hollande a bien maladroitement tenté de rassurer, tant sur le plan politique que sur le plan économique avec ses promesses de réformes, pour l’instant sans substance concrète. Peut-être aussi ce message s’adressait-il à ses propres troupes sur le mode « Tenez bon, j’ai compris qu’on barbotait dans le purin, on va s’en sortir », impossible à faire avaler.
Difficile à savoir. La seule impression qui surnage est que le chef de l’Exécutif semble s’être fait dicter sa conduite par un parti tiers, qu’il est balloté par les événements et ne montre aucun signe de savoir où il va… mais qu’il y va quand même, à tout hasard.
Vraiment, tout ceci n’est pas très rassurant.
L’impossible synthèse
L’impossible synthèse
Il faut reconnaître à l'UMP une forme de génie pour son éminente contribution au titre de droite la plus bête du monde. Le président François Hollande est au plus bas dans les sondages, le PS essuie deux déculottées électorales mémorables en quelques semaines, et c'est l'UMP qui trouve le moyen de s'offrir une crise interne majeure. Les socialistes sont tellement traumatisés qu'ils n'osent même pas se réjouir des turpitudes de l'opposition. Et ils ont raison, car l'affaire Bygmalion, fatale à Jean-François Copé, n'est qu'un épisode de plus dans une succession de scandales qui n'épargnent aucun parti et provoquent le dégoût citoyen.
À chaque fois, les principaux responsables politiques feignent l'ignorance quand leurs proches sont pris « la main dans les caisses » et que valsent des millions d'euros sans contrôle apparent. Dans son numéro d'homme intègre se départissant de toute arrogance, hier soir, sur le plateau du JT de TF1, Jean-François Copé a joué cette carte si douloureuse de l'homme trahi par les siens.
On a du mal à le croire, lui qui a triché pour « capter » la présidence de l'UMP. Et d'ailleurs, cela n'a aucune importance. L'affaire Bygmalion n'est que le révélateur d'un mal beaucoup plus profond qui mine le parti depuis l'échec de Nicolas Sarkozy en 2012. Comment imaginer que l'UMP puise se reconstruire sur un tas de ruines et qu'elle fasse du neuf avec du vieux ? L'affaire Bygmalion a permis de solder des haines recuites sans rien régler. Il a manqué à l'UMP le courage de dresser l'inventaire du sarkozysme. Il lui a aussi manqué la volonté de définir une ligne politique. Et surtout, le parti a été entravé dans sa rénovation par le jeu trouble de Nicolas Sarkozy qui attise les passions.
Difficile d'imaginer qu'une synthèse puisse s'opérer entre défenseurs d'un centre droit humaniste et d'une droite décomplexée. Il serait bien, en tout cas, que le prochain président de l'UMP (si elle survit) ne soit pas candidat en 2017. Car dans notre système, la vie politique s'articule trop autour de la présidentielle. En cela, la recherche de l'homme providentiel occulte le débat d'idées.
Les trois raisons qui poussent les bourses européennes à monter malgré la catastrophe politique de dimanche
Les trois raisons qui poussent les bourses européennes à monter malgré la catastrophe politique de dimanche
Au lendemain des élections du Parlement européen, jugées assez catastrophiques pour l’idée européenne, les marchés boursiers ont tous performé hier sur le continent. Ces derniers n’ont pas réagi aux élections mais anticipent une réponse économique des États et une pression accrue sur la BCE. Un peu compliqué ? Et bien, pas tant que ça…
Ce qui s’est passé hier sur les places boursières européennes peut paraître très étonnant. En moyenne, les bourses ont augmenté de 2,5 %. La plus dynamique aura été la bourse d’Italie qui a grimpé de plus 3,4% et la plus déprimée aura été la bourse de Paris qui sature à moins de 1%. D’après les analystes, la hausse des valeurs italiennes salue la politique de réforme extrêmement courageuse du nouveau premier ministre et l’engagement du corps électoral tout entier qui a écrasé les tentations populistes et confirme ses engagements pro-européens.
Coté français, c’est l’inverse : les marchés financiers s’inquiètent d’un vote qui donne le sentiment de vouloir tourner le dos à l’Europe et sanctionnent les mauvais résultats économiques et surtout l’absence de réforme. A priori, la réaction boursière à Paris comme à Milan parait normale. Ce qui parait beaucoup moins logique est l’orientation très positive des autres marchés européens, que ce soit l’Allemagne, les pays du Benelux, les pays scandinaves, la Grèce, ou l’Espagne qui ont tous clôturés, en moyenne, aux alentours de 2% , alors que la construction européenne s’est quand même réveillée avec la gueule de bois au lendemain des élections.
L’explication de ce paradoxe tient en trois points qui sont propres au fonctionnement des marchés financiers :
Premier point, le résultat des élections européennes ne va rien changer quant au fonctionnement des institutions et à l’orientation politique de la construction européenne. La majorité va continuer d’appartenir aux mouvements conservateurs plutôt favorables aux options fédéralistes. En clair, le grand projet européen n’est pas remis en cause par la montée des partis d’extrême droite.
Second point, il est probable que François Hollande va ce mardi demander aux chefs d’Etats européens de changer le modèle économique de l’Europe. Le président de la République va insister sur la trop grande austérité imposée aux pays européens.Il va réclamer plus de croissance, moins de réformes. Les propos du président français ne seront pas entendus. Déjà inaudible en France, le président français est devenu depuis dimanche soir peu audible en Europe. La discipline européenne ne gêne que la France qui refuse de se remettre en cause. L’Hexagone pense qu’il pourrait changer l’Europe alors qu’il faudrait qu’il s’adapte à l’évolution. La France a perdu beaucoup de son influence.
Cela dit, les difficultés françaises peuvent amener les partenaires européens à faire preuve de mansuétude et de bienveillance. Il faudra peut-être sauver le soldat « France ». François Hollande peut, en séance à Bruxelles, ne faire aucune remarque, mais au contraire faire la charité. Pas très glorieux, mais ça lui permettra de gagner du temps. François Hollande pense « qu’avec le temps, tout passe… », y compris la crise. Il se trompe mais on n’en a pas (encore) la preuve.
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Sa chance est que les marchés ne sont pas obsédés par les solutions européennes. En revanche, ils adorent les antidouleurs et les expédients. Actuellement, les marchés sont satisfaits, tous les pays d’Europe sortent de la crise par eux-mêmes et on va encore donner du temps à la France. Que demander de plus ?
Troisième point, les marchés se sont convaincus que la Banque centrale européenne va intervenir en Juin. D’abord parce que Mario Draghi a encore dit qu’il ferait ce qu’il faut pour conjurer le risque de déflation (qui bloque tout, le crédit, l’activité et la croissance). Devant le risque français lié aux élections européennes, les autres pays de la zone euro peuvent demander à la BCE de faire un geste. Ce sera un tout petit geste (des taux négatifs sans doute) parce que la France est le seul pays à réclamer une intervention monétaire. Mais ce geste se traduira par un surcroit de liquidités, lesquelles iront sur les marchés financiers des pays les plus en forme.
C’est pourquoi les marchés anticipent et investissent et que la bourse monte partout, sauf à Paris.
Les Grecs refusent le "bétonnage" de leurs plages
Les associations de défense de l’environnement protestent contre une loi visant à "simplifier l'usage des zones littorales à des fins économiques".
Préserver l’environnement ou développer le tourisme ? C’est le débat qui agite les Grecs en ce moment. Un projet de loi du ministère des Finances grec veut"simplifier l'usage des zones littorales à des fins économiques". Le texte suscite une levée de bouclier des associations de défense de l'environnement qui dénoncent une proposition "criminelle" pour les côtes du pays.
Nous ferons pression jusqu'à ce que les députés comprennent que ce projet de loi ne peut et ne doit pas atteindre le Parlement", affirme l'organisation WWF qui a pris la tête de la fronde avec plusieurs associations de protection de l'environnement.
Rendu public mi-avril, le texte du ministère des Finances constate"l'immense importance économique de la zone côtière" en Grèce et se propose de "libérer cet énorme potentiel de croissance" en "simplifiant" les procédures "inefficaces et bureaucratiques"permettant notamment de délivrer des concessions d'exploitation. Le projet lève ainsi toute limitation maximum à la taille des plages privées, bars ou restaurants de plage et lève l'obligation de laisser un accès public au rivage sur les concessions privées.
Le ministère se propose aussi de légaliser, moyennant le paiement d'une amende, les constructions illégales déjà nombreuses sur les kilomètres de rivage du continent et des îles grecques. "Nous essayons de convaincre le députés que cette loi détruit le potentiel touristique de la Grèce, au lieu de le promouvoir (...). Les étrangers qui viennent en Grèce ne veulent pas voir des plages détruites et du béton partout mais notre vraie richesse naturelle", dénonce le WWF.
Parmi les actions menées, l'organisation a écrit à tous les parlementaires, lancé deux pétitions sur internet et invité les Grecs à inonder de commentaires le site opengov.fr où le projet est en consultation publique jusqu'au 13 mai. La Grèce, qui fait le pari de sortir en 2014 de 6 ans de récession, fait porter tous ses espoirs de croissance sur une saison touristique réussie après une année 2013 déjà record.
Le Premier ministre Antonis Samaras a récemment déclaré que laGrèce "allait battre un nouveau record en accueillant plus de 20 millions de touristes" après avoir frôlé la barre des 18 millions l'année dernière. Parallèlement, un second projet de loi du ministère de l'Environnement vise à rendre plus flexibles les plans d'occupation des sols pour encourager les constructions.
Honte à Laurence Ferrari
Honte à Laurence Ferrari
Dimanche soir, sur le plateau de BFM TV, Laurence Ferrari, la mine aussi expressive qu’un poisson mort, a reçu, à un moment de la soirée, Nicolas Bay pour le FN et, pour les « centristes », la momie bayroutiste Marielle de Sarnez. Se tournant vers Marielle de Sarnez, elle va lui poser cette incroyable question qui est une insulte au choix que vient de faire le peuple français :
— Est-ce que vous pensez, vous aussi, que cette victoire du Front national est une honte (sic) pour la France ?
Ce qui est une honte – pour la France, la démocratie et même le journalisme, sur lequel on n’a pourtant guère d’illusions –, c’est Laurence Ferrari. Et l’on peut regretter que Nicolas Bay, resté bouche… Bay en l’occurrence, n’ait pas décidé de dénoncer la honte d’une question que la Ferrari n’oserait poser à propos d’aucun autre parti, et quitté le plateau en plantant là l’arrogante blondasse…
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