samedi 13 septembre 2014
Le pays coule, ils règlent leurs comptes
Julie Gayet, Valérie Trierweiler, Thomas Thévenoud, Aquilino Morelle, Montebourg -Filippetti…
Affaires Julie Gayet, Valérie Trierweiler, Thomas Thévenoud, Aquilino Morelle, Montebourg & Filippetti… etc.
Le destin de la France, ils s’en moquent complètement. Seules leurs petites affaires de cœur, de pouvoir ou de fric les intéressent et passionnent les médias.
Alors que la France est ruinée, les déficits incontrôlables, la dette abyssale et le chômage explosif, comment osent-ils se comporter de façon aussi indécente et lamentable ? Comment peuvent-ils imaginer que les Français ne voient pas l’immensité de leur indignité, de leur bassesse et de leur déshonneur ?
Comment ne comprennent-ils pas que le Peuple est humilié par leur désinvolture et n’en peut plus de les voir se complaire dans cette affligeante médiocrité. Ils ne supportent plus ni leur irresponsabilité, ni leurs mensonges, ni leurs tromperies.
Le Général de Gaule se faisait « une certaine idée de la France ». Eux ne pensent qu’à leurs petites affaires misérables et minables. Comme un mauvais gui, ils s’accrochent encore à l’arbre qu’ils étouffent. Espérons que le peuple secoue rapidement le cocotier !
Courage, fuyons !
Ministres et amantes de François Hollande le traînent aujourd’hui dans la boue après s’être laissés entraîner dans son sillage, se rêvent rebelles et insoumis ; ils ne font que cracher dans la soupe dès qu’elle ne leur est plus servie.
Comme toujours, les politiciens ont le chic pour aller dans le sens du vent. Plus connus pour leurs talents de transformistes que pour leur cohérence, ils changent de casquette et retournent leur veste au gré des vents et de l’opinion. C’est un vrai métier.
Pour le plus grand plaisir des cyniques et le plus grand désarroi des Français et du monde, c’est le président de la république qui en fait aujourd’hui les frais. Les femmes qui l’ont soutenu, et celles qui l’ont aimé, se fendent de révélations assassines sur François Hollande, l’homme qui trompe. Refusant d’être ses compagnons de déroute, ses anciens amis et alliés l’abandonnent l’un après l’autre, quittant le navire gouvernemental avant l’inévitable naufrage. En faisant en sorte que cela se voie, que chacun sache qu’il ne sont plus avec mais contre l’homme qui déçoit.
Ils vont dans le même sens, mais pas du même pas : en plus du snobisme et de la malhonnêteté du chef de l’État, Valérie Trierweiler dénonce l’incompétence de ses ministres. Les livres et déclarations se succèdent et érodent chaque fois un peu plus une crédibilité et une confiance déjà bien maigres. L’image du président est au plus bas – pour l’instant – au point qu’il en vienne à quémander un peu de respect, non pour lui, mais pour sa fonction.
Les soi-disant frondeurs et insoumis autoproclamés font avant tout, et sans s’en rendre compte, l’aveu de leur propre crédulité. Ils ont cru dans l’homme, dans son talent, son programme et ses idées. Ils ont cru dans sa capacité à redresser le pays, à faire revenir la croissance et l’emploi en menant de vraies politiques de gauche justes et efficaces, à promouvoir une économie plus sociale et plus solidaire mue par l’amour fraternel, à réindustrialiser la France avec des énergies vertes. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ils ont cru à tout cela, n’ont pas vu venir l’échec et la déception.
Valérie Trierweiler, journaliste politique àParis Match, aurait ainsi découvert François Hollande infidèle et déloyal. Lui, qui « aurait » selon de persistantes rumeurs un enfant d’Anne Hidalgo et bien d’autres liaisons extra-conjugales ; lui qui lui a refusé le statut de concubine mais lui a laissé celui de première dame ; lui qui a entretenu pendant plus d’un an une relation avec une actrice de seconde zone qu’il allait visiter en scooter ; cet homme-là, elle en est tombée follement amoureuse, l’a cru sincère et fidèle. Elle a également découvert que le président qui n’aimait pas les riches était un nanti, que le président des pauvres les appelait les « sans-dents ». Journaliste politique, et femme, elle serait tombée follement amoureuse d’un homme qu’elle suivait depuis des années mais dont elle ignorait tout. Que dire d’une journaliste aussi lucide et bien informée ?
Et que dire de ministres qui, après des années passées en politique, découvrent l’existence et l’influence des lobbies et groupes de pression, la corruption, et la réalité de l’exercice du pouvoir ?
Delphine Batho, en tant que ministre de l’énergie, a découvert les lobbies pétrolier et nucléaire. Pire : elle a découvert leur opposition à une transition énergétique qui, en plus d’être théoriquement mal conçue et pratiquement invivable, les menace directement. Cécile Duflot a découvert la déception de l’électeur, les promesses non tenues, les défauts de la démocratie quand elle fait la part belle à la démagogie – comme si elle-même vivait d’autre chose. Toutes deux ont découvert la corruption et les connivences, auxquelles – ô, surprise ! – les politiciens ne seraient pas insensibles.
Mais pourquoi attendre de se faire lourder pour devenir « Insoumise » ? Quelle est la crédibilité de ministres qui crachent dans la soupe dès qu’elle ne leur est plus servie ? Qu’attendaient-ils au juste pour faire ces révélations, alors qu’ils avaient leur place à la Cour ?
Montebourg, Hamon, Duflot, Bathot et Trierweiler ne sont ni des héros, ni des rebelles, ni des insoumis. Après avoir misé sur le mauvais cheval, ils veulent l’abattre ; les canards boiteux veulent la peau de l’âne bâté.
La posture de rebelle est une imposture de plus : ils changent de camp au milieu d’une bataille qu’ils comprennent perdue. Ils deviennent résistants après la guerre. Ils se présentent comme alternative au programme qu’ils ont défendu. La critique est aisée, mais l’art est difficile ; après avoir échoué dans le second en seulement quelques mois, ils se lancent dans la première. Si les écologistes se mettent à écrire des livres chaque fois qu’un politicien ne tient pas ses promesses, qui protégera nos forêts ?
Tous ont cru en François Hollande parce qu’ils voulaient y croire, ont vu en lui un espoir parce qu’ils voulaient en avoir un. Les hommes politiques ne sont pas plus malins que leurs électeurs.
Le déni de réalité, symptomatique des politiques français, est manifeste dans leur persistance à penser que leurs solutions pour sauver l’économie, la société et la planète sont les bonnes, puis à attribuer leurs échecs à une mauvaise application ou des circonstances extérieures. Ils ne reconnaissent pas plus leurs erreurs que leurs comptes à l’étranger, persistent à penser que l’échec du socialisme s’explique par beaucoup de choses mais pas par les idées socialistes.
Tous veulent atteindre la connaissance, mais bien peu sont prêts à en payer le prix. — Juvénal
Bien peu sont prêts à payer le prix de la connaissance, le prix de la vérité, le prix de la liberté. Bien peu sont prêts à accepter de prendre la réalité pour seul juge et seule récompense de leurs efforts. Malheureusement pour eux, la réalité gagne toujours, tôt ou tard – et malheureusement jamais assez tôt.
En retournant leur veste, ces braves gens tentent de se placer à nouveau dans le sens du vent, jusqu’à la prochaine fois. Espérons qu’il n’y en ait plus et que la réalité (donc la liberté) l’emporte, une fois pour toutes.
La folie furieuse
La folie furieuse
"Rare chez les individus, la folie est en revanche la règle des groupes, des partis et des époques" écrit Nietzsche dans Par delà bien et mal. Nous sentons bien l’actualité politique française basculer dans la folie. L’étalage des coucheries, les petites phrases insensées qui tournent en boucle, la fureur des lynchages, la perte de tout sens de la dignité, la banalisation des pires saloperies, l’obscénité, le ridicule, partout étalés en grands titres clinquants. La vie publique, de A à Z, semble gagnée par une véritable démence qui fait peur. Comment expliquer un tel phénomène? Les explications de courte vue abondent: l’impuissance publique qui rend fou, la mort du politique, les déchaînements d’ego et de jalousies, la vanité exacerbée, etc… Tout cela est sans doute vrai. Mais pire: nous subissons surtout les conséquences, à long terme, du déclin de l’intelligence, des humanités, de la culture, la disparition des repères historiques, intellectuels, les qualités de bon sens et d’éducation qui sont les fondements de la raison collective.
Impôt : vers le totalitarisme fiscal ?
Les impôts et les cotisations obligatoires constituent une opportunité sans précédent pour accumuler des informations individuelles qui, à terme, représente une menace considérable pour nos libertés.
L’apparition de l’État-providence au 20ème siècle a conduit à multiplier les impôts et à promouvoir l’interventionnisme économique et social, en particulier sous la forme de systèmes de protection sociale financés par cotisations obligatoires. Les dirigeants politiques de gauche ou de droite sont devenus des virtuoses de la communication dans ce domaine, sur un registre d’ailleurs simpliste mais efficace : augmenter les prélèvements obligatoires est un progrès pour tous, y compris pour ceux qui les payent. Il fallait y penser. Ce tsunami d’impôts et de cotisations obligatoires constitue aussi une opportunité pour accumuler des informations individuelles qui, à terme, représente une menace considérable pour les libertés publiques. Sans nous en rendre toujours compte, nous sommes déjà sur ce que Hayek appelait La route de la servitude.
La progressivité, prétexte à inquisition fiscale
Il n’est pas admissible que l’État, sous couvert d’efficience fiscale, accumule une information financière sur les revenus et les patrimoines. Cette fonction appartient aux instituts de statistiques mais de façon totalement anonyme. L’impôt progressif sur le revenu global des foyers fiscaux est donc attentatoire à la liberté. Il nécessite en effet une base de données nominative de l’ensemble de la population, mise à jour annuellement à partir des déclarations de revenus obligatoires. Le libéralisme suppose une imposition du revenu à caractère proportionnel (flat tax) qui n’exclut d’ailleurs pas les préoccupations sociales. En effet, le mécanisme de l’impôt négatif est parfaitement adapté à l’impôt proportionnel : au-dessous d’un certain niveau de revenu, au lieu de payer, le contribuable reçoit de l’argent.
La justification d’une telle position de principe en faveur de la proportionnalité de l’impôt est double. D’une part, la globalisation des revenus n’est plus nécessaire : la taxe proportionnelle s’applique à tous les revenus non exonérés sans qu’il soit nécessaire de connaître le revenu global par foyer fiscal. D’autre part, les innombrables mesures interventionnistes (dites niches fiscales) liées à l’impôt progressif ne peuvent plus être maintenues. Ces mesures fiscales ne sont qu’un affichage politicien permettant à tel ou tel parti d’affirmer qu’il favorise les énergies vertes, les restaurants du cœur, le financement des syndicats, les investissements outre-mer, etc. Il y en a des centaines. L’évaluation a posteriori de l’efficacité de ces dispositions complexes n’a jamais lieu. Il s’agit d’un sordide jeu politicien que la technocratie d’État met au service des partis et de leurs leaders.
La taxation des patrimoines, diktat idéologique
Le même raisonnement doit évidemment s’appliquer à tous les impôts supposant une globalisation nominative. Ainsi, l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et les droits de succession sont actuellement calculés en appliquant un barème progressif à tout le patrimoine taxable ou à la totalité de la succession (à la part de chaque héritier pour être exact). Cette modalité n’est pas acceptable. Il est possible, si l’on respecte les libertés individuelles, de taxer tel ou tel élément de patrimoine, mais jamais d’utiliser le droit fiscal pour surveiller, comme un Big Brother économique, l’évolution des patrimoines individuels.
En ce qui concerne les droits de succession, l’État n’a évidemment pas à décider que les transmissions en ligne directe sont acceptables jusqu’à un certain niveau (actuellement en France abattement de 100 000 € par part) mais fortement taxables au-delà d’un certain seuil (actuellement taux de 45% à partir de 1 805 677 €). Il n’a pas non plus à spolier ceux qui veulent transmettre en dehors de leur famille (taux d’imposition de 60% sur le total de la succession). La seule solution respectant le libre choix individuel est une taxe proportionnelle à taux unique sur les éléments transmis. Tous ces exemples prouvent, s’il en était besoin, que la fiscalité repose sur une idéologie commune aux partis de droite et de gauche plaçant le pouvoir économique et financier de l’État au-dessus du respect des libertés individuelles. En réalité, une caste de politiciens et de technocrates est parvenue à imposer à la population l’idée que son énorme pouvoir financier est légitime et représente l’intérêt général. L’argument invoqué est toujours le même : l’onction de l’élection transforme ipso facto les politiciens en représentants totalement désintéressés gérant l’argent public avec le souci constant de l’intérêt général. Les multiples « affaires » montrent ce qu’il en est vraiment. Les élections sont en réalité devenues l’un des principaux mécanismes de promotions d’ambitieux sans scrupules comme le Rouge (l’armée) et le Noir (l’Église) pouvaient l’être, selon Stendhal, au 19ème siècle. Nos élus sont les Julien Sorel d’aujourd’hui.
La technologie au service de l’inquisition
L’écotaxe poids lourds française, récemment abandonnée, est un autre exemple très illustratif des dérives de l’appareil d’État dans le domaine fiscal. La problématique est connue : les poids lourds dégradent le réseau routier et rejettent dans l’atmosphère quantité de polluants puisqu’ils sont équipés de moteurs diesels. Comment faire payer une taxe de circulation à l’ensemble des poids lourds, qu’ils soient français ou étrangers ? La solution consensuelle droite-gauche-écologistes a été la suivante : installer un énorme système de surveillance électronique sur le réseau routier, hors autoroutes. Les déplacements des poids lourds seront ainsi minutieusement enregistrés et le montant de la taxe sera fonction de la distance parcourue. Politiciens et technocrates étaient visiblement très fiers de cette avancée nouvelle de l’inquisition fiscale. Ils disposeraient désormais d’un fichier nominatif des déplacements professionnels. Merveilleux ! Ils n’avaient pas tenu compte des chouans bretons et vendéens, les bonnets rouges, qui n’ont cure de ces petits calculs mais sont prêts à se battre pour la liberté et la survie de leurs entreprises. L’État a dû reculer et Ségolène Royal, nouvelle ministre en charge du dossier, visiblement mal à l’aise, a considéré que l’écologie ne devait pas être « punitive ». Dont acte.
De mauvaises solutions pour conserver tout le pouvoir fiscal
Cet épisode emblématique du comportement des États est significatif au moins à deux égards. D’une part, les gouvernants n’hésitent pas à enfreindre les libertés individuelles s’ils sont acculés financièrement : il s’agissait ici de se procurer des ressources pour financer le réseau routier. Parsemer le pays de portiques électroniques de contrôle ne leur a pas paru choquant. Mémoriser tous les déplacements professionnels leur a semblé normal. Disposer d’un système électronique de surveillance potentiellement utilisable à des fins inconnues ne leur a pas posé de problème éthique. Nos dirigeants, noyés dans les problèmes techniques, n’ont plus la hauteur de vue qui s’impose à leur niveau de responsabilité. Un autre aspect du problème n’a pas été évoqué et il est pourtant essentiel. En soi, le principe d’une taxe contributive, spécifique aux poids lourds, est acceptable. Mais il y a deux façons de taxer, sans flicage électronique, les déplacements des poids lourds : au niveau européen ou au niveau national. S’il s’agit de faire contribuer les poids lourds nationaux ou étrangers au financement du réseau routier, la bonne solution consiste à instituer une taxe annuelle européenne : elle touchera presque tous les utilisateurs du réseau routier. Pour ceux qui viennent de l’extérieur de l’espace européen, il suffit de percevoir une taxe à la frontière européenne et à chaque passage. Le consensus européen sera sans doute difficile à obtenir, comme toujours. Mais surtout, et voilà l’essentiel, l’État-nation ne veut pas se départir de son pouvoir fiscal au profit d’une entité supranationale. L’État-nation, c’est-à-dire ceux qui le dirigent, un tout petit nombre. Restreindre les libertés des citoyens est pour eux une meilleure solution qu’abandonner une once de leurs prérogatives fiscales.
L’endettement, garantie d’augmentation future des impôts
Le financement de la protection sociale (santé, retraites, chômage) a été réalisé partiellement à crédit depuis plusieurs décennies. L’État français a dû instituer la CADES (Caisse d’amortissement de la dette sociale), structure de cantonnement de la dette sociale accumulée. Une ressource spécifique à large assiette a été créée (la CRDS) qui devait permettre à la CADES d’amortir en un temps donné la dette sociale. Échec complet. Les régimes de protection sociale obligatoires restant lourdement déficitaires, les gouvernements successifs n’ont jamais cessé de transférer de nouvelles dettes à la CADES. L’en-cours de dette sociale géré par cet organisme dépasse aujourd’hui les 140 milliards d’€. Un tel mécanisme de financement permet à la gouvernance politique de promettre des avantages sociaux pendant les campagnes électorales, de les mettre en place ensuite et de faire supporter le paiement effectif par des prélèvements obligatoires futurs, nécessaires pour rembourser la dette accumulée. Il s’agit donc, comme pour tout endettement, de recevoir dans l’immédiat un avantage qui sera payé dans l’avenir. Doit-on reprocher à des électeurs mal informés des réalités financières de vivre aux dépens de leurs enfants qui devront rembourser leurs dettes ? Non, bien évidemment. Mais il est impératif, nécessaire, indispensable de reprocher férocement à ceux qui nous dirigent de promettre ce qu’ils savent ne pouvoir donner que par l’hypocrisie et la gabegie publique. Endetter un pays à hauteur de presque 100% de son PIB, c’est évidemment restreindre la liberté de choix des générations futures ; c’est faire peser sur elles une charge fiscale énorme et leur léguer des contraintes de gestion colossales, privatives de liberté. Nous payons encore aujourd’hui le vote de la retraite à 60 ans pour tous instituée en 1982 par François Mitterrand et tous les irresponsables dont il s’entourait (dont François Hollande). Les contraintes financières inhérentes à ce régime inadapté grèvent lourdement la compétitivité de l’économie française. Les données démographiques étaient parfaitement connues en 1982. Ces gens-là n’ont aucune excuse : ils ont trahi leurs enfants pour se faire élire.
L’interventionnisme public a pu constituer historiquement un progrès dans certains domaines. Lorsqu’il s’agit d’alphabétiser toute la population ou de garantir un niveau minimum de soins de santé à tous, il est difficilement imaginable de se passer de structures publiques. Mais le pouvoir politique a perverti l’interventionnisme en le transformant en un instrument à son service. Le pouvoir politique ne recherche que sa propre puissance. Le prétexte du progrès social et économique était trop beau pour ne pas l’utiliser dans le but d’accumuler par la maîtrise de l’argent un pouvoir considérable. Voilà qui est fait : en France, les pouvoirs publics recyclent chaque année 57% de la richesse produite. En poursuivant dans cette voie nous passerons bientôt de l’interventionnisme au totalitarisme économique. Notre liberté est désormais en jeu.
Mariage pour tous : la droite et Sarkozy à l'heure des choix
Après l'avoir combattu à l'Assemblée et dans la rue, la droite reviendra-t-elle sur la loi Taubira ? Pour Vincent Tremolet de Villers, cette affaire dépasse largement le mariage gay.
Il y a quelques mois encore, Laurent Wauquiez ne mâchait pas ses mots: «Le rôle de la droite expliquait-il, n'est pas d'être le notaire d'une soi-disant modernité imposée. Elle doit donner des repères, défendre des valeurs et revenir sur la loi Taubira.» Depuis 2013, les foules se sont dispersées et avec elles l'intensité d'un débat qui pendant un an a divisé le pays. Pour les présidentiables de la droite, l'affaire semble acquise: «Le mariage pour tous, je m'en fous. Ce n'est pas un sujet», aurait lancé, à en croire Le Nouvel Observateur,Nicolas Sarkozy. Alain Juppé déclare à Valeurs actuelles au sujet du mariage pour tous: «Je crois qu'il s'agit d'un acquis, qui a été intégré par la société française.»Xavier Bertrand et François Fillon assurent quant à eux vouloir réécrire la loi pour supprimer les possibilités d'adoption par les couples homosexuels et réduire, dans les faits, le mariage entre personnes de même sexe à une union civile. En vérité, ils voudraient tous passer à autre chose. Sept mille mariages gays ont été célébrés en 2013 et la crise économique impose, pensent-ils, d'autres urgences. La difficulté pour la droite est que cette loi est beaucoup plus qu'un simple texte législatif. L'affaire est d'abord symbolique. Depuis 1984, nous n'avions pas vu de telles foules dans la rue contre un projet de loi.
Trois manifestations de plusieurs centaines de milliers de personnes, une pétition avec 700 000 signataires: la lutte contre la loi Taubira a fait naître une génération politique. Autre nouveauté, la jeunesse des manifestants. Les lodens des quinquas de 1984 ont été remplacés par les sweats de dizaines de milliers de jeunes gens. Et des vocations politiques sont nées. À l'UMP dans le courant Sens Commun, mais aussi derrière Hervé Mariton, Laurent Wauquiez ou La Droite forte. En marge des partis, les Veilleurs ou le laboratoire d'idées Fonder demain veulent influer sur la vie publique. Ces novices ont leur combat fondateur, leur «Mai 68 conservateur» (Gaël Brustier). Ils ne pourront pas laisser dire que cette mobilisation était vaine et rétrograde. Qu'il s'agissait des derniers feux d'une France qui meurt. Dernier symbole enfin: considérer cette loi comme intouchable, c'est donner indirectement raison à ceux qui ont comparé les foules qui l'ont combattu aux «forces sombres».
L'enjeu, ensuite, est idéologique. Il plonge aux racines de la droite. Ne pas abroger ou revenir sur une loi aussi fortement disputée reviendrait à reconnaître un sens de l'histoire. À considérer que la gauche est «le parti de demain». Qu'il lui appartient de faire évoluer la société, quand la droite s'occuperait de la bonne gestion de l'économie et de la sécurité des personnes. Ne pas défaire ce que la précédente majorité a fait confirmerait, une nouvelle fois, la domination culturelle de la gauche. La légalisation de la PMA pour les couples de femmes, puis de la GPA apparaîtrait donc, à terme, comme des progrès inéluctables. Nicolas Sarkozy en 2007 et 2012 avait remis en cause ce pouvoir culturel en essayant de réconcilier tradition et modernité, ouverture et protection. On l'imagine mal revenir en affirmant que ce qu'a fait son successeur est gravé dans le marbre, que la volonté politique ne peut rien contre une loi votée dans une atmosphère électrique et un pays divisé. Sauf à faire ce choix pour des raisons stratégiques. Le score que l'on prête déjà à Marine Le Pen obligerait, dit-on, le candidat de la droite à se recentrer et à devenir un candidat de rassemblement et d'apaisement pour l'emporter largement au deuxième tour de l'élection présidentielle face à la candidate du Front national. Cela reviendrait à sacrifier une partie de l'électorat traditionnel de l'UMP, à la jeter dans les bras de Marine Le Pen (ou des abstentionnistes), pour gagner des suffrages au centre et à gauche. Refaire en grand ce qu'avait été l'ouverture (et la nomination de Bernard Kouchner au gouvernement) au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy. La difficulté est que l'ancien chef de l'État a trouvé, depuis deux ans, ses meilleurs soutiens dans cette droite des valeurs. Peut-il prendre le risque de la décevoir?
Choix symbolique, doctrinal, stratégique: la manifestation du 5 octobre pour la famille et contre la GPA concernera donc moins François Hollande et le gouvernement que la droite et Nicolas Sarkozy.
La France sous tutelle comme la Grèce dès le 2 octobre prochain ?
J'aime beaucoup lire le blog et les analyses de Jacques Attali. Je sais, vu les nombreux courriers des lecteurs que je reçois à chaque fois que je parle de lui, que vous êtes assez nombreux à ne pas « l'apprécier ». Pour autant, ses propos restent très importants par ce qu'ils révèlent de la pensée du courant mondialiste, libre-échangiste, européen et financier qui, disons-le, dirige aujourd'hui le monde dans lequel nous vivons.
La question n'est pas de savoir si Attali a raison ou tort, bien que, sur nombre de ses constats purement économiques, je sois d'accord avec lui en particulier sur l'idée de cap et de trajectoire menant notre pays directement vers la faillite. La véritable question c'est de voir à travers ses écrits et comprendre les moyens de résolution que « l'élite » mondiale et « éclairée » (forcément, nous autres, les sans-dents, sommes également dans leur esprit des sans-intelligence) souhaite nous appliquer et du coup, mieux voir venir la sauce à laquelle certains veulent même plus nous manger mais plus vraisemblablement nous dévorer tout cru.
Attali pense qu'il faut plus d'Europe, plus de gouvernance mondiale, il souhaite même l'institution d'un gouvernement mondial pour diriger un monde globalisé, mondialisé. Il veut encore et toujours plus d'Europe, encore moins de souveraineté pour la France, toujours plus de contrôle sur les pays et, sans jamais vraiment le dire, il souhaite la disparition des États-nations.
Son point de vue, n'en déplaise à ses détracteurs, est totalement fondé, brillant, bien illustré et bien vendu aux masses. Son point de vue, ce n'est évidemment pas celui de l'intérêt des peuples, mais celui du tout petit, du ridiculement petit même peuple de la finance, qui est plus assimilable à une caste qu'à autre chose. Cette caste de maîtres nous dirige et veut non seulement accroître son pouvoir mais également sa richesse. Il y a une chose que la mondialisation a réussi à merveille et ce n'est pas le bonheur des peuples, non, ce que la mondialisation a brillamment réussi c'est à souder par-delà toutes les cultures et les sociétés, au-delà des guerres et des rancurs historiques, les mégariches entre eux.
Comme le disait si bien Warren Buffet, bien sûr qu'il y a une lutte des classes, et c'est la mienne qui a gagné, celle des mégariche, celles des hommes et femmes de pouvoir, celle des milliardaires sans foi ni loi. Un très riche indien, français, qatari, ou américain partagent bien plus de valeurs (dans tous les sens du terme) entre eux qu'avec leur peuple de sans-dents respectifs.
Jacques Attali ne défend pas les intérêts du peuple de France ou même les intérêts des peuples européens. Il défend sa caste et vend cette sauce immonde avec un très grand brio.
Pour Attali donc, il faudra encore plus de rigueur (cela dit, nous n'y couperons pas quand bien même nous reprendrions notre droit souverain à battre monnaie nous-même), il faut moins dépenser, il faut réduire drastiquement les dépenses de l'État. Or réduire les dépenses de l'État, nous le savons tous pertinemment, si nous le faisons fortement cela n'entraîne pas une baisse de la dette mais avant tout une baisse de la croissance (car tout ce qui n'est plus dépensé par l'État vient réduire le PIB). Cela amène une récession qui, comme en Grèce ou en Espagne, ne peut que se transformer en dépression économique. Ce phénomène est aussi sûr et certain que 1 + 1 font 2. Aucune donc des solutions proposées ou envisagées par Attali ne permettra de régler la crise que nous traversons, en revanche elles sont un grand pas vers encore plus d'asservissement des peuples, vers encore plus de dissolution des cultures nationales vers une espèce de sous-culture mondiale partagée par tous à base d'hyperconsommation, d'hyperprofit et d'hyperexploitation (aussi bien des hommes que des ressources).
Si nous suivons la politique de Jacques, alors nous nous retrouverons exactement dans la même situation que la Grèce, et pour nous vendre ses idées il nous menace justement de grècification, mais les conséquences pour éviter la faillite ou les conséquences de la faillite sont exactement les mêmes. Seule la vitesse d'apparition de ces conséquences varient. En clair, si pour éviter la faillite nous détruisons tous les services publics, que nous privatisons tous les secteurs de l'économie etc., etc., alors cela revient au même que de se passer de services publics parce que nous ne pourrions plus les payer.
Il y a pourtant une solution pour sortir de cette crise et cette solution passe par un grand projet politique qui doit susciter l'adhésion du peuple. Effectivement, nous devons réduire les dépenses mais nous pouvons le faire à partir du moment où nous définissons collectivement ce que nous voulons voir croître et ce qu'il sera indispensable de faire décroître. Nous pouvons, en modifiant totalement nos cadres économiques, changer la donne et repartir de l'avant. Nous pouvons et nous devrons sortir de l'euro pour pouvoir rebattre monnaie, non pas pour faire de l'inflation ou de l'hyperinflation mais pour, plus prosaïquement, avoir un outil essentiel à l'accompagnement de la mise en place d'un nouveau cadre économique. Ce grand projet politique doit être centré non pas sur les intérêts des grandes multinationales ou de cette caste d'êtres supérieurs que sont nos mégariches, non, cette politique doit être pensée par et pour le peuple.
Vous devez comprendre qu'il n'y a aucune fatalité au naufrage aussi bien moral que politique de notre pays. Il y a des trahisons massives et il y a surtout un peuple, des peuples, qui, soumis au pouvoir divertissant et lobotomisant de la télé et de loisirs vendus comme étant du bonheur prêt à consommer, ont presque tous totalement abandonné leur pouvoir politique en de mauvaises mains.
C'est aux dirigeants de craindre les peuples et pas l'inverse. Soyons optimistes car je sens se lever dans ce pays l'esprit résistant, l'esprit du bien et du sens commun, l'esprit de la grandeur de notre pays, son esprit profondément gaulliste. Nous allons traverser une période particulièrement difficile et j'ai déjà exprimé dans ces colonnes les meilleures façons à mon sens de s'en prémunir ou de vivre le moins mal possible ces moments qui seront historiques. Mais Attali a raison sur plusieurs points. Nous arrivons à la croisée des chemins et Hollande a échoué comme un bleu sur l'ensemble de ses paris dont le plus risqué était celui d'attendre le retour de la croissance salvatrice. Il n'y aura rien pour le sauver, au contraire : avec l'augmentation des taux américains, c'est une nouvelle série de krachs financiers, boursiers et obligataires qui nous attend.
Attali a raison lorsqu'il dit que l'Europe va sévir et va nous mettre sous tutelle. Ce jour-là, nous devrons choisir entre l'humiliation ou la guerre sinon, comme le disait Churchill, nous aurons l'humiliation et la guerre. Nous devrons quitter cette Europe et reprendre notre destin en main en affrontant ensemble notre réalité.
Attali a raison encore dans son calendrier car le budget, qui sera présenté et que nos ministres y compris le premier d'entre eux Valls tentent de vendre à Merkel, prouve bien l'absence de volonté politique, en tout cas pour le moment. Mais pensez-vous que cette majorité, engluée dans les scandales, puisse réussir maintenant à faire quoi que ce soit ? Rien, et l'action de Valls est chaque jour un peu plus condamnée à l'échec.
Je vous laisse donc lire Attali et vous forger votre propre opinion, celle de citoyens, politisés, conscients du bien commun et de l'intérêt public, garants de la liberté héritée dont nous sommes dépositaires et qu'il conviendra de léguer à nos enfants.
Rendez-vous le 2 octobre par Jacques ATTALI
« À tous ceux que l'avenir de la France pourrait intéresser, je donne rendez-vous ici même, le 2 octobre : son sort, ce jour-là, sera scellé, pour longtemps. D'ici à cette date, en effet, notre pays devra faire enfin les choix qu'il refuse obstinément d'effectuer depuis 20 ans, malgré tous les conseils, tous les livres, tous les discours.
Récapitulons les dates importantes du mois à venir :
- Ce mercredi 10 septembre, le gouvernement doit faire connaître la trajectoire qu'il choisit pour 2015. Ce choix est crucial, puisqu'il détermine le sort du pays jusqu'en 2016, année en principe pré-présidentielle, pendant laquelle tout le monde s'empressera de ne rien faire. Les choix qui restaient à trancher avant ce mercredi étaient immenses. Faut-il avouer au pays que les déficits publics ne sont pas sous contrôle et que la France rejoindra bientôt le triste club des pays dont la dette publique est supérieure à son PIB ? Faut-il se résigner à des déficits durablement supérieurs à 4 % du PIB, à la différence de tous les autres pays européens ? Ou, au contraire, faut-il enfin faire d'énormes réformes et de cruelles économies pour maîtriser ces dérives ? Faut-il encore augmenter les impôts ? Et lesquels ? Faut-il se résigner à une déflation suicidaire ? Faut-il libérer les forces de la croissance au risque de déchaîner la coalition de tous les conservatismes ? J'ai ma réponse à ces questions. Je ne sais pas, à l'instant où j'écris, celle qui sera donnée par le gouvernement. La suite du calendrier ne l'incite pas à l'audace ...
- Le vendredi 12 septembre, la structure du budget doit être communiquée au Haut conseil des finances publiques et aux autres pays européens, dont les ministres des Finances seront réunis pour cela à Milan.
- Le mardi 16 septembre, le Premier ministre doit demander la confiance du Parlement, qui sera d'autant plus difficile à obtenir qu'il aura pris les mesures très difficiles auxquelles nul n'a préparé le pays.
- Le jeudi 18 septembre, le président de la République donnera la quatrième conférence de presse semestrielle de son mandat.
- Le mercredi 24 septembre, ou quelques jours plus tard en raison d'un déplacement du Président à l'ONU, le budget détaillé sera présenté en Conseil des ministres puis, le jeudi 2 octobre, déposé au Parlement.
- Le dimanche 28 septembre auront lieu les élections sénatoriales.
Tout, alors, sera joué.
Si, ce mercredi, le gouvernement choisit la solution courageuse, qui consiste à purger tous les écarts antérieurs pour se redonner de la marge, il lui faudra annoncer des économies de plus de 25 milliards en 2015, et une hausse de deux points au moins de la TVA, ou autant de petites contributions fiscales infiniment plus douloureuses ; il pourrait alors craindre de ne pas avoir l'approbation du Parlement six jours plus tard.
S'il ne le fait pas, la France sera, avec l'Italie, le seul pays d'Europe refusant de se réformer. Le seul pays en route vers la faillite et la ruine de ses habitants. Le seul pays traité, à juste titre, par ses partenaires européens, de « cigale prétentieuse », de lâche inconscient, de fossoyeur de l'Union. Celle-ci pourrait (devrait, même, en application des traités) mettre notre pays sous tutelle et envoyer ses représentants afin d'établir le budget à notre place, comme ce fut le cas en Grèce ou au Portugal. Exactement comme on traite une personne incapable de gérer ses finances.
Voici le choix. Voici les enjeux. Au lieu de s'occuper d'anecdotes nauséabondes, les hommes politiques, de gauche comme de droite, ne devraient débattre en public que de cette question : que faire d'ici le 2 octobre prochain ?
Ce jour-là, je dirai ce que je pense de ce que le pouvoir aura décidé pour l'avenir de notre pays : aura-t-il choisi d'agir ou se sera-t-il bercé de l'illusion qu'il a encore du temps ? Croira-t-il que chacun peut s'en sortir seul, ou continuera-t-il d'entretenir une juxtaposition de groupes de pression quémandant chacun une part de plus en plus grande d'un gâteau de plus en plus petit ?
À lui d'en décider. À vous d'en juger. Rendez-vous le 2 octobre. »
Préparez-vous et restez à l'écoute.
À demain... si vous le voulez bien !!
Ivan Rioufol : le vrai clivage politique passe par l'islam
Pour Ivan Rioufol, le vrai clivage n'est plus d'ordre politique, entre la droite et la gauche, ni d'ordre économique, opposant les libéraux aux dirigistes, mais d'ordre identitaire, entre la nation laïque et le communautarisme islamisé.
Le vrai clivage? Ce n'est plus la droite contre la gauche ; cette opposition-là ne produit que de vaines disputes. Ce pourrait être les libéraux contre les dirigistes ; cependant, ce serait considérer l'économie comme la clef de voûte des crises. Or l'inquiétude identitaire, née du rouleau compresseur de la mondialisation, est celle qui, partout, réveille les peuples. Les Écossais, par exemple, semblent attacher de plus en plus de poids à leur libre destin, en dépit des surenchères de Londres pour tenter de faire échec au prochain vote sur l'indépendance. En France, un même désir de retour à la nation originelle fédère de nombreux citoyens, par-delà les partis. Mais c'est l'islam qui, en l'occurrence, sert de révélateur à la fracture politique. Celle-ci oppose ceux qui défendent la pérennité de l'unité nationale aux partisans de sa dissolution dans la «diversité», au prétexte d'une culpabilisation occidentale enfouie.
Un choix est à faire entre la nation laïque et le communautarisme islamisé. La présidentielle se jouera prioritairement sur ce terrain existentiel, dont dépendent les enjeux européens. L'alternative est cautionnée majoritairement par les classes moyennes, qui trouvent un écho auprès du Front national. Pour autant, ce nouveau clivage n'est pas celui que les dirigeants osent pour l'instant reconnaître. À droite comme à gauche, les élites ont avalisé un multiculturalisme de fait, en renonçant à maîtriser l'immigration de masse et à l'intégrer dans la société d'accueil. Toutefois, l'irrésistible ascension de Marine Le Pen les oblige à ouvrir les yeux et à prendre position. Lui laisser le thème de la nation et de sa protection serait lui offrir la victoire en 2017. Déjà, les derniers sondages la mettent largement en tête au premier tour.
Sous couvert d'un discours républicain présentable, le PS a choisi le camp du différentialisme, théorisé par son think-tank Terra Nova. Le parti héberge les procureurs en «islamophobie», ce concept imposé par l'islam radical pour réfuter toute critique. Si Manuel Valls sait dénoncer l'idéologie islamiste, le premier ministre ne manque jamais une occasion de saluer l'Islam, en étalant ainsi une préférence politique. Défendre les chrétiens d'Irak, martyrisés par le Califat, peut être présenté à gauche comme la manifestation d'une droite «dure» et «raciste». La promesse récurrente d'un droit de vote aux immigrés pour les élections locales est une autre manière de vouloir flatter un électorat conscient du dynamisme de sa démographie.François Hollande lui doit en grande partie son élection.
C'est donc à la droite qu'il revient d'investir ce débat essentiel, pour lequel Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez ou Hervé Mariton ont déjà apporté leur soutien. Nicolas Sarkozy, qui fait annoncer son retour, ne pourra se contenter d'un positionnement accommodant s'il veut être un obstacle au FN. Pour avoir choisi cette voie molle et centriste, il est peu probable qu'Alain Juppé conserve les bons sondages qui ont accueilli sa candidature à l'Élysée (voir mon blog). La priorité qu'il met à disqualifier le vote lepéniste et à valoriser la religion musulmane lui fait expressément rejeter l'«assimilation», qui est pourtant l'ADN de la nation. En 2002, celui qui était alors président de l'UMP se disait prêt à suivre l'air du temps qui était à l'altermondialisme, mouvement aujourd'hui disparu. Le multiculturalisme qu'il caresse aujourd'hui avec une semblable légèreté lui réservera la même déconvenue.
Refuser la soumission
La déférence que porte Juppé à l'islam, à l'instar d'une grande partie de la gauche, lui fait dire que «l'islamophobie est un point de clivage» pour l'UMP. Or, il est contradictoire de se réclamer de la laïcité, comme il le fait, et de n'avoir d'intérêt que pour une religion, au prétexte qu'elle est nouvelle et mal comprise. D'autant que la «christianophobie» et la «judéophobie» mériteraient alors, ô combien! les mêmes inquiétudes. Les Français musulmans n'ont pas droit à plus d'égard que les catholiques, protestants ou juifs. C'est pourtant ce que soutient l'ancien premier ministre lorsqu'il dit espérer «inventer une identité heureuse» dans «le respect des différences», comme si la France millénaire était devenue un laboratoire pour l'Homme nouveau. D'autant que Juppé reconnaît: «Jamais, tout au long de mon parcours scolaire et universitaire, on ne m'a proposé d'ouvrir le Coran, dont j'ignore à peu près tout.» Une lecture de Claude Lévi-Strauss (Tristes tropiques) lui ferait peut-être prendre conscience de ce que l'anthropologue appelait «l'intolérance musulmane», qui «adopte une forme inconsciente chez ceux qui s'en rendent coupables».
Cette religion n'est pas un problème, quand elle est contenue dans la sphère privée. La difficulté tient à la démission de responsables politiques qui, comme Juppé et ses néogaullistes, croient pouvoir acheter la paix civile en tenant un discours sur «l'apaisement». Cette crainte du conflit revient à admettre une inaptitude de cette «diversité» à se fondre chez l'autochtone, prié de s'effacer. Or la démarche, approuvée par les sermons sur la non-discrimination, est une soumission à l'islam politique qui exige sa «visibilité» et ne supporte pas la contrariété. Refuser ces intimidations n'est pas s'opposer aux musulmans, comme le soutiennent les «antiracistes» qui hurlent au retour des années 1930. La plupart ne réclament rien. Comparer leur sort à celui des Juifs est une outrance qui n'effraie pourtant pas ceux qui ont choisi d'accélérer la balkanisation de la nation affaiblie.
L'«Appel de Paris»
C'est au nom de ce même islam politique que le Califat commet actuellement d'indicibles cruautés contre les minorités en Irak et en Syrie. Il menace aussi l'Occident qui enfin se mobilise derrière les États-Unis, avec le soutien de certains pays arabes. Ces derniers signes de solidarité s'imposent aussi en France, d'où partent des centaines de jeunes djihadistes pour rejoindre l'État islamique. Mardi, des associations musulmanes ont, sous l'égide de la Mosquée de Paris, pris la défense des chrétiens d'Orient. Certes, leur «Appel de Paris» se garde de voir l'islamisme dans ces barbaries «qui ne peuvent se prévaloir de l'islam». Si le texte critique les «appels inconsidérés au djihad», il ne rejette pas le djihad lui-même. Reste la démarche de bonne volonté, répondant à une société inquiète. Sa vigilance reste le meilleur rempart devant la démission des désabusés.
La déférence que porte Juppé à l'islam, à l'instar d'une grande partie de la gauche, lui fait dire que «l'islamophobie est un point de clivage» pour l'UMP. Or, il est contradictoire de se réclamer de la laïcité, comme il le fait, et de n'avoir d'intérêt que pour une religion, au prétexte qu'elle est nouvelle et mal comprise. D'autant que la «christianophobie» et la «judéophobie» mériteraient alors, ô combien! les mêmes inquiétudes. Les Français musulmans n'ont pas droit à plus d'égard que les catholiques, protestants ou juifs. C'est pourtant ce que soutient l'ancien premier ministre lorsqu'il dit espérer «inventer une identité heureuse» dans «le respect des différences», comme si la France millénaire était devenue un laboratoire pour l'Homme nouveau. D'autant que Juppé reconnaît: «Jamais, tout au long de mon parcours scolaire et universitaire, on ne m'a proposé d'ouvrir le Coran, dont j'ignore à peu près tout.» Une lecture de Claude Lévi-Strauss (Tristes tropiques) lui ferait peut-être prendre conscience de ce que l'anthropologue appelait «l'intolérance musulmane», qui «adopte une forme inconsciente chez ceux qui s'en rendent coupables».
Cette religion n'est pas un problème, quand elle est contenue dans la sphère privée. La difficulté tient à la démission de responsables politiques qui, comme Juppé et ses néogaullistes, croient pouvoir acheter la paix civile en tenant un discours sur «l'apaisement». Cette crainte du conflit revient à admettre une inaptitude de cette «diversité» à se fondre chez l'autochtone, prié de s'effacer. Or la démarche, approuvée par les sermons sur la non-discrimination, est une soumission à l'islam politique qui exige sa «visibilité» et ne supporte pas la contrariété. Refuser ces intimidations n'est pas s'opposer aux musulmans, comme le soutiennent les «antiracistes» qui hurlent au retour des années 1930. La plupart ne réclament rien. Comparer leur sort à celui des Juifs est une outrance qui n'effraie pourtant pas ceux qui ont choisi d'accélérer la balkanisation de la nation affaiblie.
L'«Appel de Paris»
C'est au nom de ce même islam politique que le Califat commet actuellement d'indicibles cruautés contre les minorités en Irak et en Syrie. Il menace aussi l'Occident qui enfin se mobilise derrière les États-Unis, avec le soutien de certains pays arabes. Ces derniers signes de solidarité s'imposent aussi en France, d'où partent des centaines de jeunes djihadistes pour rejoindre l'État islamique. Mardi, des associations musulmanes ont, sous l'égide de la Mosquée de Paris, pris la défense des chrétiens d'Orient. Certes, leur «Appel de Paris» se garde de voir l'islamisme dans ces barbaries «qui ne peuvent se prévaloir de l'islam». Si le texte critique les «appels inconsidérés au djihad», il ne rejette pas le djihad lui-même. Reste la démarche de bonne volonté, répondant à une société inquiète. Sa vigilance reste le meilleur rempart devant la démission des désabusés.
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