lundi 22 août 2011
Benoît XVI et l’autre visage de la jeunesse
Certes il n’a pas le charisme et la verve de Jean Paul II. Depuis le conclave qui l’a installé au Vatican, il est présenté comme un réactionnaire de la pire espèce. A-t-il changé ? Il est juste entré dans la lumière à sa façon. Et ces Journées mondiales de la jeunesse entamées dans la confusion se sont achevées dans la ferveur, confirmant son lent mais sûr ancrage auprès des jeunes chrétiens. Or, les motivations de cette jeunesse-là ne sont pas si différentes de celles incarnées par les indignés qui lui faisaient front au début des JMJ. Toutes deux sont sujettes aux mêmes maux identitaires, aux mêmes préoccupations : travail, logement, avenir. Un million de chrétiens venus de 193 pays, souvent au prix de sacrifices, ont écouté Benoît, simple vicaire du Christ, qui s’efface derrière sa mission, là où leurs parents venaient voir Jean Paul superstar. Il a parlé de précarité d’emploi, de société superficielle et, entre ses apparitions, les pèlerins dansaient sur la Macarena ou Shakira. Elle s’estompe l’image du Panzer cardinal et de son appartenance aux jeunesses hitlériennes, lot des enfants allemands de sa génération à qui on ne demandait pas l’avis. Là où l’adulé Jean Paul mettait le préservatif à l’index, l’austère Benoît n’a pas eu d’anathème envers les comportements sexuels. Hier, les mêmes qui avaient accueilli les cathos sous un tombereau d’insultes étaient revenus à leur tolérance originelle. S’ils ne partagent par leur foi, ils en poursuivent une autre qui doit guider ce monde vers le même objectif : son salut.
Les banques grecques s'entraident pour éviter la faillite
Les quatre plus grandes banques du pays ont donné leur accord pour prendre jusqu'à 50 millions d'euros d'obligations convertibles pour aider à recapitaliser la petite banque privée grecque Proton Bank.
La Banque Centrale grecque a annoncé ce week-end que les quatre plus grandes banques du pays ont donné leur accord pour prendre jusqu'à 50 millions d'euros d'obligations convertibles pour aider à recapitaliser la petite banque privée grecque Proton Bank. Cette dernière est pourtant soupçonnée de détournement de fonds, mais est soutenue par l'Etat grec fin d'éviter « les répercussions négatives » sur le système bancaire grec.
Selon une source du Financial Times, l'accord précède une annonce attendue des banques du pays qui demanderont d'urgence des liquidités à la Banque Centrale grecque.
Les quatre grandes banques grecques - National Bank of Greece, EFG Eurobank, Alpha Bank et Piraeus Bank - font en effet face à une crise de liquidités menaçante alors qu'environ 10 milliards d'euros des dépôts du gouvernement vont être retirés auprès des banques grecques pour rembourser la dette venant à échéance dans les semaines à venir.
National Bank of Greece, EFG Eurobank, Alpha Bank et Piraeus Bank déploraient en avril l'évaporation d'environ 10 milliards d'euros due à des retraits en série des Grecs, soit 4,5% du total de l'argent du système bancaire du pays.
Selon une source du Financial Times, l'accord précède une annonce attendue des banques du pays qui demanderont d'urgence des liquidités à la Banque Centrale grecque.
Les quatre grandes banques grecques - National Bank of Greece, EFG Eurobank, Alpha Bank et Piraeus Bank - font en effet face à une crise de liquidités menaçante alors qu'environ 10 milliards d'euros des dépôts du gouvernement vont être retirés auprès des banques grecques pour rembourser la dette venant à échéance dans les semaines à venir.
National Bank of Greece, EFG Eurobank, Alpha Bank et Piraeus Bank déploraient en avril l'évaporation d'environ 10 milliards d'euros due à des retraits en série des Grecs, soit 4,5% du total de l'argent du système bancaire du pays.
Royal présente sa règle d'or, de diamant, de fer, etc
La règle d'or défendue par le gouvernement ne suffit pas à la candidate PS, qui propose d'ajouter sept autres règles (de diamant, de fer, d'argent,...).
Ségolène Royal, candidate à la primaire PS, a répondu lundi à François Fillon par une tribune publiée dans Le Figaro, en lui proposant d'ajouter à sa "règle d'or" budgétaire sept autres règles, de diamant, d'argent, de fer... visant à aboutir à un "ordre social juste".
"Je vous propose, en complément de votre 'règle d'or', les règles d'un ordre social juste pour mettre fin aux désordres injustes: désordres des banques qui dictent leur loi aux Etats et aux peuples, désordre des spéculateurs qui vampirisent la création de richesse par le travail", écrit Ségolène Royal, candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007.
Et d'énumérer: "La règle de diamant: que le principe de justice fiscale soit aussi inscrit dans la Constitution; la règle d'argent: que l'égalité fiscale soit faite entre les entreprises du CAC 40 et les PME; la règle de fer: que soient interdites les stock-options et les sur-rémunérations des traders".
Autres règles que Ségolène Royal souhaite ajouter: "La règle du respect: que les valeurs humaines l'emportent sur les valeurs financières (...); la règle de bon sens: qu'un euro dépensé soit un euro utile (...); la règle de croissance: que soit créée une banque publique de financement des PME et des stratégies industrielles capable de générer des emplois et d'augmenter les salaires".
Dans cette tribune, la présidente de la région Poitou-Charentes demande à François Fillon s'il peut "affirmer que, si cette règle de la maîtrise du déficit public avait été posée en 2007, vous auriez pu engager les dépenses suivantes: bouclier fiscal, allègement de l'ISF, exonération des heures supplémentaires, création de niches fiscales et sociales?".
"Je vous propose, en complément de votre 'règle d'or', les règles d'un ordre social juste pour mettre fin aux désordres injustes: désordres des banques qui dictent leur loi aux Etats et aux peuples, désordre des spéculateurs qui vampirisent la création de richesse par le travail", écrit Ségolène Royal, candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007.
Et d'énumérer: "La règle de diamant: que le principe de justice fiscale soit aussi inscrit dans la Constitution; la règle d'argent: que l'égalité fiscale soit faite entre les entreprises du CAC 40 et les PME; la règle de fer: que soient interdites les stock-options et les sur-rémunérations des traders".
Autres règles que Ségolène Royal souhaite ajouter: "La règle du respect: que les valeurs humaines l'emportent sur les valeurs financières (...); la règle de bon sens: qu'un euro dépensé soit un euro utile (...); la règle de croissance: que soit créée une banque publique de financement des PME et des stratégies industrielles capable de générer des emplois et d'augmenter les salaires".
Dans cette tribune, la présidente de la région Poitou-Charentes demande à François Fillon s'il peut "affirmer que, si cette règle de la maîtrise du déficit public avait été posée en 2007, vous auriez pu engager les dépenses suivantes: bouclier fiscal, allègement de l'ISF, exonération des heures supplémentaires, création de niches fiscales et sociales?".
François Fillon a mis samedi la pression sur le Parti socialiste en lui demandant de faire preuve de "responsabilité", au nom du "sens de l'intérêt national" face à la crise de la dette, et d'adopter la "règle d'or" de retour à l'équilibre budgétaire.
Et si la Grèce n’était plus dans la zone euro ? Par AB Galiani
Le feuilleton grec se poursuit depuis 18 mois. Les responsables européens semblent seulement découvrir la dégradation des finances de ce pays qui contrevient au dogme selon lequel « un Etat ne peut faire faillite ». Il ne peut s’agir que d’un mauvais coup de spéculateurs et autres agences de notation ou de quelque coryphée mal intentionné. Hélas, une faillite, ça se prépare, ici dans la cécité généralisée. Revenons sur la tragédie grecque, ses causes et les solutions. Pas sur que sortir maintenant de la zone euro soit envisageable …
Cette situation a des racines anciennes. Et sans doute la Grèce n’était pas prête à entrer dans la zone euro, ni même peut être dans l’Union Européenne. Mais elle n’a fait que peu de choses pour corriger ensuite. En tout état de cause, son appartenance à la zone euro lui a permis de bénéficier d’un capital confiance que lui accordaient ses créanciers (ceux qu’on appelle « les marchés »), sans que soient entreprises les réformes de modernisation de son économie et de son administration. Au final, c’est un endettement qui atteint plus de 126 % du PIB en 2009, près de 160 % fin 2011.
Pourquoi les taux s’envolent ou « le signe visible de la crise »
Progressivement, les créanciers vont s’interroger sur la capacité de la Grèce à honorer ses échéances. Cela se traduit d’abord par la dégradation de la « notation » en 2009 qui constate les difficultés en même temps que l’absence de perspectives convaincantes de redressement. Il est faux de croire qu’un Etat ne peut faire faillite et que donc il peut s’endetter de façon illimitée. Plus grave encore, les autorités européennes relèvent que la situation a été minimisée par quelques habillages financiers et par la faiblesse de l’outil statistique. A ce jour, cependant, on peut s’étonner qu’aucune poursuite pénale n’ait été engagée envers les anciens dirigeants grecs et leurs éventuels complices. Dés lors que la Grèce a perdu le capital confiance des « marchés » – de ses créanciers -, ceux qui avaient des titres émis par l’Etat grec ont cherché à s’en défaire. En vertu du principe de « l’offre et de la demande », leur valeur a baissé, ce qui correspond mathématiquement à une hausse des taux d’intérêt. En quelque sorte, celui-ci inclut une « prime de risque » mesurant la dégradation de la solvabilité de la Grèce. Cette dernière doit emprunter aujourd’hui à plus de 17 % – à comparer aux 3 % auxquels emprunte l’Etat allemand ou aux 3,5 % de la France.
En attendant, les finances de l’Etat grec restent le tonneau des Danaïdes. Tant que le déficit existera, il faudra injecter des fonds. Un prêt de 110 milliards (80 de l’Union Européenne et 30 du FMI) a été consenti en mai 2010. Le mal menaçant d’autres Etats dans une situation proche, l’Europe a créé, au terme d’un marathon, un « fonds de stabilité financière », doté de 750 milliards (dont 440 milliards apportés par les États et 250 milliards apportés par le FMI). On évoque les « euro-obligations » qui risquent de n’être qu’un moyen de plus pour poursuivre la course à la dette en changeant l’emprunteur. D’aucuns évoquent un quasi dépôt de bilan : si la dette était réduite de 30 %, la Grèce retrouverait sa solvabilité en 20 ans … Mais elle devra alors renoncer à emprunter pendant longtemps car la confiance serait durablement perdue.
Evidemment, il y a aussi la recherche de responsables. Conformément à une mode lancée par Philippe le Bel, « pour effacer la créance, effaçons le créancier », les politiques se défaussent également de leurs responsabilités sur les préteurs à qui on reproche … d’avoir prêté. Les mêmes veulent faire taire les agences de notation, comme si casser le thermomètre suffisait à faire disparaître la fièvre. Et bien sur, les grands responsables désignés restent toujours « les spéculateurs ». Si il y a eu « spéculation », ne serait ce pas de la part de ceux qui pensait que l’on pouvait vivre éternellement à crédit ?
Imaginons alors ce qui se passerait : sous le poids des déficits extérieurs et dans un contexte très défavorable, faute de perspectives de redressement, la drachme se dévaloriserait – la dévalorisation étant presque la même chose que la dévaluation, à ceci prés qu’elle ne résulte pas d’une décision officielle -. En effet, du simple fait de « l’offre et de la demande », la quantité de drachmes en vente excéderait celle achetée.
Certes, cette perte de valeur améliorerait la compétitivité des produits grecs vendus à l’étranger. Reste que les effets positifs pourraient mettre des années à se manifester, car le pays est principalement orienté « agriculture » et « tourisme », d’autant qu’à ce jour, les importations représentent 3 à 4 fois les exportations. En revanche, les effets négatifs se feront sentir immédiatement : du fait de la hausse des prix importés, le niveau de vie se réduira drastiquement. Et la Grèce pourrait achever de devenir définitivement insolvable : la dette libellée en euro sera revalorisée au fur et à mesure de la dégringolade de la drachme … Bref, la sortie de la zone euro aujourd’hui serait catastrophique, une sorte de moderne Nemesis.
Alors en conclusion…
En fait, il y a deux Europes : l’une qui a choisi de privilégier les entreprises – plutôt le Nord » – et l’autre qui a choisi la consommation – plutôt le Sud. Ce dernier groupe a maintenu son niveau de vie en s’endettant… Vient l’heure où les préteurs demandent des comptes. Nous autres, Etats, nous savons maintenant que nous sommes faillibles. Il manque dans la zone euro un dispositif de sortie de crise. Peut être aussi manque-t-il des responsables politiques courageux et lucides qui reconnaissent qu’on ne peut vivre durablement au dessus de ses moyens. En France, observons bien jusqu’où les candidats aux Présidentielles de 2012 auront le courage de s’engager sur l’ampleur des réformes à conduire.
Comment la Grèce en est arrivée là ?
La Grèce présente tous les ingrédients du mécanisme classique – hélas – dans une partie de l’Europe. L’endettement a permis de concilier un niveau de vie élevé avec la permanence d’un secteur public peu performant, d’un secteur privé peu concurrentiel, et donc peu compétitif et d’une protection sociale généreuse – on part(ait) tôt en retraite -. L’endettement de la Grèce – tous agents confondus, publics et privés – envers l’extérieur représente quasiment deux fois le PIB – c’est à la dire la richesse produite chaque année dans le pays. Ainsi la Grèce connaît un déficit commercial (elle achète à l’étranger plus qu’elle ne lui vend) de 16 % du PIB … C’est considérable. Et l’Etat emprunte chaque année l’équivalent de 15 % du PIB pour boucler son budget, le double du déficit français. 70 % de la dette publique est couverte par l’extérieur. Avec une pression fiscale plutôt faible, la Grèce a joué à fond la stimulation de la consommation et pour vivre, a acheté à crédit. Elle a connu une croissance notable mais fragile car reposant sur l’endettement. Avec un effet « boule de neige » concernant le déficit public, les intérêts de la dette évoluant avec la taille de l’ardoise.Cette situation a des racines anciennes. Et sans doute la Grèce n’était pas prête à entrer dans la zone euro, ni même peut être dans l’Union Européenne. Mais elle n’a fait que peu de choses pour corriger ensuite. En tout état de cause, son appartenance à la zone euro lui a permis de bénéficier d’un capital confiance que lui accordaient ses créanciers (ceux qu’on appelle « les marchés »), sans que soient entreprises les réformes de modernisation de son économie et de son administration. Au final, c’est un endettement qui atteint plus de 126 % du PIB en 2009, près de 160 % fin 2011.
Pourquoi les taux s’envolent ou « le signe visible de la crise »
Progressivement, les créanciers vont s’interroger sur la capacité de la Grèce à honorer ses échéances. Cela se traduit d’abord par la dégradation de la « notation » en 2009 qui constate les difficultés en même temps que l’absence de perspectives convaincantes de redressement. Il est faux de croire qu’un Etat ne peut faire faillite et que donc il peut s’endetter de façon illimitée. Plus grave encore, les autorités européennes relèvent que la situation a été minimisée par quelques habillages financiers et par la faiblesse de l’outil statistique. A ce jour, cependant, on peut s’étonner qu’aucune poursuite pénale n’ait été engagée envers les anciens dirigeants grecs et leurs éventuels complices. Dés lors que la Grèce a perdu le capital confiance des « marchés » – de ses créanciers -, ceux qui avaient des titres émis par l’Etat grec ont cherché à s’en défaire. En vertu du principe de « l’offre et de la demande », leur valeur a baissé, ce qui correspond mathématiquement à une hausse des taux d’intérêt. En quelque sorte, celui-ci inclut une « prime de risque » mesurant la dégradation de la solvabilité de la Grèce. Cette dernière doit emprunter aujourd’hui à plus de 17 % – à comparer aux 3 % auxquels emprunte l’Etat allemand ou aux 3,5 % de la France.
Qu’est ce qui a été fait ?
Début 2010, les autorités grecques s’engagent à ramener le déficit public à 8,7 % du PIB pour 2010, avec un retour en dessous des 3 % en 2012, avec comme mesures clés : un gel des dépenses publiques dont les salaires de la fonction publique, un allongement de la durée de cotisations retraite, une hausse des impôts – notamment de la TVA -. La « rigueur » spartiate n’est jamais que le retour au niveau de vie autorisé par la production du pays. Il reste que le déficit a bien du mal à être endigué à l’instar des têtes de l’hydre de Lerne. Les estimations établies en juin dernier faisaient état de dépenses publiques en dérapage (+ 6 % par rapport à la même période en 2010) tandis que les recettes se tassent. La tragédie, c’est que la Grèce doit dégager un excédent primaire de 3 % du PIB pour faire face à sa dette, alors qu’augmenter les impôts réduit à peine les déficits, quand cette mesure ne contribue pas à les creuser. Il a fallu des décennies pour en arriver là, ce n’est pas en quelques mois que la situation peut être redressée.En attendant, les finances de l’Etat grec restent le tonneau des Danaïdes. Tant que le déficit existera, il faudra injecter des fonds. Un prêt de 110 milliards (80 de l’Union Européenne et 30 du FMI) a été consenti en mai 2010. Le mal menaçant d’autres Etats dans une situation proche, l’Europe a créé, au terme d’un marathon, un « fonds de stabilité financière », doté de 750 milliards (dont 440 milliards apportés par les États et 250 milliards apportés par le FMI). On évoque les « euro-obligations » qui risquent de n’être qu’un moyen de plus pour poursuivre la course à la dette en changeant l’emprunteur. D’aucuns évoquent un quasi dépôt de bilan : si la dette était réduite de 30 %, la Grèce retrouverait sa solvabilité en 20 ans … Mais elle devra alors renoncer à emprunter pendant longtemps car la confiance serait durablement perdue.
Evidemment, il y a aussi la recherche de responsables. Conformément à une mode lancée par Philippe le Bel, « pour effacer la créance, effaçons le créancier », les politiques se défaussent également de leurs responsabilités sur les préteurs à qui on reproche … d’avoir prêté. Les mêmes veulent faire taire les agences de notation, comme si casser le thermomètre suffisait à faire disparaître la fièvre. Et bien sur, les grands responsables désignés restent toujours « les spéculateurs ». Si il y a eu « spéculation », ne serait ce pas de la part de ceux qui pensait que l’on pouvait vivre éternellement à crédit ?
Et si la Grèce sort de l’euro ?
La Grèce ne peut dévaluer, c’est-à-dire décider officiellement une diminution de la valeur de sa monnaie. Il ne peut y avoir d’euros à plusieurs vitesses. L’idée qui a pu être avancée, c’est une sortie de l’euro ; la Grèce revenant à la drachme.Imaginons alors ce qui se passerait : sous le poids des déficits extérieurs et dans un contexte très défavorable, faute de perspectives de redressement, la drachme se dévaloriserait – la dévalorisation étant presque la même chose que la dévaluation, à ceci prés qu’elle ne résulte pas d’une décision officielle -. En effet, du simple fait de « l’offre et de la demande », la quantité de drachmes en vente excéderait celle achetée.
Certes, cette perte de valeur améliorerait la compétitivité des produits grecs vendus à l’étranger. Reste que les effets positifs pourraient mettre des années à se manifester, car le pays est principalement orienté « agriculture » et « tourisme », d’autant qu’à ce jour, les importations représentent 3 à 4 fois les exportations. En revanche, les effets négatifs se feront sentir immédiatement : du fait de la hausse des prix importés, le niveau de vie se réduira drastiquement. Et la Grèce pourrait achever de devenir définitivement insolvable : la dette libellée en euro sera revalorisée au fur et à mesure de la dégringolade de la drachme … Bref, la sortie de la zone euro aujourd’hui serait catastrophique, une sorte de moderne Nemesis.
Alors en conclusion…
En fait, il y a deux Europes : l’une qui a choisi de privilégier les entreprises – plutôt le Nord » – et l’autre qui a choisi la consommation – plutôt le Sud. Ce dernier groupe a maintenu son niveau de vie en s’endettant… Vient l’heure où les préteurs demandent des comptes. Nous autres, Etats, nous savons maintenant que nous sommes faillibles. Il manque dans la zone euro un dispositif de sortie de crise. Peut être aussi manque-t-il des responsables politiques courageux et lucides qui reconnaissent qu’on ne peut vivre durablement au dessus de ses moyens. En France, observons bien jusqu’où les candidats aux Présidentielles de 2012 auront le courage de s’engager sur l’ampleur des réformes à conduire.
Des fausses notes à la fausse unanimité
Certes, ce n’était pas aussi tragique que la tempête qui jeudi dernier s’est abattue en Belgique sur le festival de rock de Hasselt (le Pukkelpop), faisant cinq morts et quelques dizaines de blessés. Mais tout de même et de façon très métaphorique on peut dire que les journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts, qui se sont tenues à Clermont-Ferrand (de jeudi à dimanche) ont bien failli, à cause d’une météo politique orageuse, virer elles aussi au « Pukkelpop ». De façon non pas dramatique, comme au festival limbourgeois, mais, comme souvent chez les Verts, dans un registre franchement vaudevillesque…
Turbulence n° 1 : Nicolas Hulot…
Les turbulences, déjà nombreuses avant la primaire écolo, se sont encore amplifiées avec la fâcherie de Nicolas Hulot, qui a du mal à digérer l’humiliante défaite (seize points dans le nez, tout de même) que lui a impitoyablement infligée Eva Joly. « Eva dans le mur », disait-on quand le présentateur vedette de TFI s’était enfin décidé à entrer dans la compétition électorale. Mais la Franco-Norvégienne (Eva gagner avant de devenir Eva tout perdre ? ) a triomphalement traversé le mur en le fracassant, et les briques sont retombées en pluie sur la tête du malheureux Hulot, meurtrissant durablement son amour-propre. Ce dernier en conserve de gros bleus à l’âme. Souhaitant prendre, avait-il annoncé, une « distance bienveillante » avec le parti écologiste, il a refusé d’apparaître aux journées d’été de Clermont-Ferrand, sur lesquelles son absence était censée drainer quelques nuages gris… Depuis sa déroute, Hulot remâche son amertume et entretient le mystère sur ses intentions. Il veut, affirment ses proches, « continuer à intervenir dans le débat public ». Mais sous quelle forme ? « Si nous avons des objectifs communs, j’observe que la modalité pour les atteindre diverge », a-t-il récemment déclaré. Hulot le naïf avoue aussi « avoir espéré une autre pratique de la politique ». Ses « modalités divergentes » pour atteindre des objectifs communs, vont-elles se traduire par des chemins certes parallèles mais différents ? En politique, les chemins parallèles ont souvent tendance à s’éloigner l’un de l’autre.
Afin de franchir le Rubicon, Nicolas Hulot avait quitté en fanfare sa Fondation et ses activités très rémunératrices de TFI, où il officiait depuis vingt-cinq ans. Pour se retrouver au final le bec dans l’eau. L’eau glaçante d’une douche froide, en provenance directe d’un iceberg norvégien et que lui a administrée sans douceur la fille des fjords. De la banquise fondue réfrigérante. Il ne manquait que la camisole de force. Quant à la pratique de la politique et ses coups tordus, l’un des adversaire de Nicolas Hulot au sein de l’appareil vert, en l’occurrence Noël Mamère, prétend l’avoir confraternellement prévenu : « Comme Nicolas j’ai vécu dans le monde des médias et la politique est plus violente car plus mesquine. » Ah ! Ces mesquins qui nous gouvernent… Les écolos détiennent tout de même, en la matière, le pompon des haines étriquées…
Les proches de Nicolas Hulot accusent en effet l’entourage d’Eva Joly d’être responsable du crash électoral de leur candidat, contre lequel auraient été multipliés les coups bas, avec l’approbation silencieuse mais « bienveillante » de l’ancienne magistrate. Du côté de cette dernière on s’efforce de minimiser, avec « bienveillance » toujours, l’impact de cette absence. « Une campagne avec Nicolas Hulot, c’est mieux, mais sans lui on a déjà fait aussi. » Avec certes des résultats mitigés : 5,27 % en 2002 et 1,57 % en 2007… Mais les Khmers verts, dont la doctrine est ancrée à gauche de la gauche, méprisent le chiraco-centrisme de Nicolas Hulot, trop éloigné de leurs pratiques sectaires. Ils le lui ont fait savoir sans ambiguïté.
Un mépris que Daniel Cohn-Bendit exprime avec agacement. « Si Nicolas Hulot était venu avec nous aux européennes en 2009, il aurait été le candidat en 2012. Le problème c’est qu’il dit oui-non, non-oui ». Selon un vieux proverbe russe : « Ceux qui sont en retard sont punis par la vie. » Cela semble particulièrement vrai en politique. Pour autant, dans son discours de samedi, Eva Joly a lancé, avec un semblant d’émotion dans la voix, un appel à celui qu’elle a politiquement trucidé : « Nicolas, nous avons besoin de toi, de ton talent et de tes connaissances… » Pour coller ses affiches, sous formes de vidéo-clips, durant la campagne présidentielle ?
Turbulence n° 2 : Daniel Cohn-Bendit…
Daniel Cohn-Bendit, grand maître depuis quarante-trois ans en agitations bruyantes et désordonnées, attise l’une des turbulences, dont il est d’ailleurs à l’origine, que traverse actuellement Europe Ecologie-Les Verts. Il est certes le pygmalion d’Eva Joly. Mais il ne souhaite pas, il le dit et le répète depuis deux ans, une candidature écologiste qu’il trouve inutile, à la prochaine présidentielle. Sa stratégie : négocier avec les socialistes le soutient à leur candidat(e) dès le premier tour, contre l’obtention d’un maximum de circonscriptions gagnantes aux prochaines législatives, afin que les écologistes puissent former un groupe autonome à l’Assemblée nationale. Car, si le parti des Verts est devenu le numéro deux dans l’opposition de gauche, ses sièges dépendent encore en grande partie du PS. Un groupe parlementaire leur donnerait évidemment plus d’autonomie et un poids politique accru.
Lors de la primaire écolo Cohn-Bendit a toutefois voté pour Eva Joly, parce que, a-t-il confessé, « je croyais qu’elle allait perdre. De ma part il s’agissait d’un geste solidaire », et compassionnel à l’égard de celle qu’il avait fait entrer en politique. Et qu’il voyait déjà ratatinée sous le rouleau compresseur de la notoriété médiatique de Nicolas d’Hulot. La vraie nature des Verts lui aurait-elle échappé, à lui aussi ?
Eva Joly ne lui tient toutefois pas rigueur de sa position hérétique. « Dany est mon ami. Je ne peux pas lui reprocher de dire ce qu’il pense, mais il se trompe. Il regarde dans le rétroviseur quand il parle du risque de 21 avril. Moi je préfère regarder vers l’avenir. » En somme elle reproche à son copain Cohn-Bendit d’avoir les yeux rivés sur Marine Le Pen et d’être un peu trop obsédé par la présidente du Front national ?
Candidate elle est, candidate elle restera. Eva Joly entend bien maintenir sa candidature jusqu’au bout. Elle a d’ailleurs, avec « bienveillance », prévenu les socialistes « qu’elle ne serait pas une candidate de témoignage et encore moins la candidate au ratissage des voix écologistes pour le compte du Parti socialiste. (…) Pour nous la sortie du nucléaire ne se négocie pas, elle s’impose ».
Message, en formes de râteau, adressée aux représentants du PS présents à ces journées d’été d’EE-LV. Et pour ceux d’entre eux qui seraient un peu durs de l’oreille, Cécile Duflot a pris soin de préciser auprès des journalistes : « Ici beaucoup de gens vont aller voter à la primaire socialiste. » Personnellement la patronne des Verts n’a pas l’intention d’y participer, « sauf si dans les débats des candidats à cette primaire il y a des expressions qui rendent impossible l’accord entre nous ». On ne peut mieux dire que la primaire socialiste se déroulera sous influence et haute surveillance des écologistes. Des électeurs auprès desquels François Hollande, avec ses atermoiements sur la sortie du nucléaire, n’est certes pas le mieux placé.
Turbulence n° 3 : Laurence Vichniesky
Autre source de turbulence : le véritable réquisitoire que Laurence Vichniesky, ex-collègue et amie d’Eva Joly, a dressé dans Libération de jeudi contre le programme d’EE-LV, mouvement dont elle est, jusqu’à présent la porte-parole, mais dont elle récuse le projet de A jusqu’à Z, prônant sa « révision ». Rien de moins. « Il ne faut pas confondre politique et morale : rien ne sert de rechercher qui sont les responsables ou les profiteurs de la dette. Il faut la réduire. » Et l’ex-magistrate ne discerne pas dans le projet écologiste la moindre mesure susceptible de museler nos déficits par trop criants. Bien au contraire. Pour les dirigeants d’une formation politique, être ainsi contredits par la propre porte-parole du mouvement, c’est tout de même quelque chose d’assez inédit. Une exclusivité d’Europe Ecologie-Les Verts.
Jeudi, le député européen Jean-Paul Besset, proche de Nicolas Hulot, rendu méfiant par les attaques personnelles dont son ami a été l’objet durant la primaire écolo, prévenait : « Eva Joly est maintenant notre candidate ? Mais attention : Nous ne nous rangerons pas comme des petits soldats derrière elle. » Pourtant samedi tel fut bien le cas. La candidate verte a remis ses turbulents camarades chacun à sa place. Cécile Duflot ? A « la barre » du parti. Daniel Cohn-Bendit ? « Je vais l’utiliser pour tout ce qui est européen. » Nicolas Hulot ? Elle lui trouvera un « think tank écolo », avec plein de paillettes médiatiques, pour l’occuper. Tous derrière et elle devant…
Turbulence n° 4 : Eva Joly
Ecologiste de fraîche date, mais surtout européenne et cosmopolite, Eva Joly souhaite une France dénucléarisée dans une Europe démilitarisée. Une Europe supranationale et sans frontières, ouvertes à tous les vents de l’immigration, et de surcroît sans défense face aux menaces du terrorisme islamiste, aux menées chinoises ou tout autre danger pouvant surgir, à tout moment, de n’importe où. Une Europe dépouillée, au nom d’un pacifisme subversif, de tout moyen de dissuasion. Comme la Norvège face à la furie meurtrière d’un Anders Behring Breivik ? Celle que ses sympathisants nomment la « nordique batailleuse » est décidément porteuse d’une culture dangereuse… Peu importe aux Verts qu’Eva Joly soit néophyte en matière d’écologie. Ils ont trouvé en elle beaucoup mieux, l’incarnation de leur fanatisme…
La petite phrase du week-end
La petite phrase du week-end pourrait bien revenir à François Hollande qui, dans un entretien au Journal Dimanche déclare : « Je n’ai pas exercé directement le pouvoir, mais je l’ai approché de près. Et après tout, si je ne suis pas nouveau, je suis neuf. » Même s’il a déjà beaucoup servi ?
Dans le vif du sujet
François Fillon, à quelques jours d'un durcissement budgétaire et fiscal, vient de sonner le tocsin de la rentrée. Il aura suffi, pour cela, d'un appel à l'union nationale pour graver le retour à l'équilibre des comptes dans la Constitution.
Le message du Premier ministre est clair : il n'y a pas d'autre politique que la baisse de la dépense publique. Et tous ceux qui refuseraient la fameuse « règle d'or » - elle consiste notamment à s'interdire toute dépense qui ne serait pas financée - ne seraient que des irresponsables.
En répliquant qu'un exécutif incendiaire n'était pas le mieux placé pour prendre la tête des pompiers, l'opposition rejette le piège dans lequel il tente de l'enfermer. Avant l'université d'été de La Rochelle, le week-end prochain, les candidats à la primaire socialiste vont coordonner leurs réponses à cette donne compliquée. Samedi, à Clermont-Ferrand, pour son entrée en campagne, Eva Joly s'est évertuée à démontrer que l'absence de choix serait une idée dangereuse, car elle conduirait au repli sur soi.
Le ton est donné. À cinq semaines de sénatoriales favorables à la gauche, et à huit mois de la présidentielle, nous voici dans le vif du sujet. La grande question sera de savoir comment les retombées de la crise financière - peur pour son emploi, son épargne, son pouvoir d'achat - pèseront sur les comportements électoraux.
La partie n'est simple pour personne. La crise peut profiter à la majorité sortante, en poussant une partie de l'électorat à s'accrocher à ce qu'il connaît - on ne part pas à l'aventure sous l'ouragan - et à saluer dans les urnes l'énergie présidentielle.
Mais les tentatives de « rassurer les marchés » peuvent, a contrario, apparaître comme l'aveu d'une impuissance politique à civiliser la finance et une incapacité à offrir de l'espoir à un peuple à qui on demande surtout de se serrer la ceinture. Les Français sentent bien, comme l'écrit le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, qu'en fait de solution à la crise, on a surtout déplacé les transats sur le pont du Titanic.
La difficulté vaut autant pour la gauche socialiste dont tous les candidats, à commencer par François Hollande, ont intégré, à défaut de « règle d'or », la nécessité de réduire la dette. Difficile pour eux de peindre l'avenir en rose avec de l'argent public que l'on n'a pas. Difficile aussi, malgré l'engagement que la moitié des recettes nouvelles iraient au désendettement, de se défaire définitivement d'une vieille réputation dépensière que Dominique Strauss-Kahn aurait été le mieux à même d'enterrer.
En réalité, tout va se jouer sur l'ampleur et la répartition des efforts. La droite ne pourra pas aller très loin dans la taxation des hauts revenus, financiers ou non, sans contrarier une partie de son électorat. La gauche est mieux placée pour le faire, à condition de ne pas décourager l'investissement. Les écologistes et les centristes vont profiter de cette confusion pour faire la pédagogie d'une autre croissance, plus juste et plus solidaire.
Parce que rien n'est écrit d'avance et parce que la crise oblige à plus d'imagination, il se pourrait que cette présidentielle soit passionnante. Ce serait l'honneur de la démocratie et le meilleur rempart contre l'abstention et contre les extrémismes simplistes que ce débat central puisse se développer.
François Fillon, à quelques jours d'un durcissement budgétaire et fiscal, vient de sonner le tocsin de la rentrée. Il aura suffi, pour cela, d'un appel à l'union nationale pour graver le retour à l'équilibre des comptes dans la Constitution.
Le message du Premier ministre est clair : il n'y a pas d'autre politique que la baisse de la dépense publique. Et tous ceux qui refuseraient la fameuse « règle d'or » - elle consiste notamment à s'interdire toute dépense qui ne serait pas financée - ne seraient que des irresponsables.
En répliquant qu'un exécutif incendiaire n'était pas le mieux placé pour prendre la tête des pompiers, l'opposition rejette le piège dans lequel il tente de l'enfermer. Avant l'université d'été de La Rochelle, le week-end prochain, les candidats à la primaire socialiste vont coordonner leurs réponses à cette donne compliquée. Samedi, à Clermont-Ferrand, pour son entrée en campagne, Eva Joly s'est évertuée à démontrer que l'absence de choix serait une idée dangereuse, car elle conduirait au repli sur soi.
Le ton est donné. À cinq semaines de sénatoriales favorables à la gauche, et à huit mois de la présidentielle, nous voici dans le vif du sujet. La grande question sera de savoir comment les retombées de la crise financière - peur pour son emploi, son épargne, son pouvoir d'achat - pèseront sur les comportements électoraux.
La partie n'est simple pour personne. La crise peut profiter à la majorité sortante, en poussant une partie de l'électorat à s'accrocher à ce qu'il connaît - on ne part pas à l'aventure sous l'ouragan - et à saluer dans les urnes l'énergie présidentielle.
Mais les tentatives de « rassurer les marchés » peuvent, a contrario, apparaître comme l'aveu d'une impuissance politique à civiliser la finance et une incapacité à offrir de l'espoir à un peuple à qui on demande surtout de se serrer la ceinture. Les Français sentent bien, comme l'écrit le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, qu'en fait de solution à la crise, on a surtout déplacé les transats sur le pont du Titanic.
La difficulté vaut autant pour la gauche socialiste dont tous les candidats, à commencer par François Hollande, ont intégré, à défaut de « règle d'or », la nécessité de réduire la dette. Difficile pour eux de peindre l'avenir en rose avec de l'argent public que l'on n'a pas. Difficile aussi, malgré l'engagement que la moitié des recettes nouvelles iraient au désendettement, de se défaire définitivement d'une vieille réputation dépensière que Dominique Strauss-Kahn aurait été le mieux à même d'enterrer.
En réalité, tout va se jouer sur l'ampleur et la répartition des efforts. La droite ne pourra pas aller très loin dans la taxation des hauts revenus, financiers ou non, sans contrarier une partie de son électorat. La gauche est mieux placée pour le faire, à condition de ne pas décourager l'investissement. Les écologistes et les centristes vont profiter de cette confusion pour faire la pédagogie d'une autre croissance, plus juste et plus solidaire.
Parce que rien n'est écrit d'avance et parce que la crise oblige à plus d'imagination, il se pourrait que cette présidentielle soit passionnante. Ce serait l'honneur de la démocratie et le meilleur rempart contre l'abstention et contre les extrémismes simplistes que ce débat central puisse se développer.
La Libye est en train de faire vivre ses dernières heures au régime de Khadafi ; le pape envoie en mission un million de jeunes catholiques en liesse depuis Madrid ; l'avenir de Dominique Strauss-Kahn se joue ce lundi matin à New York. La relativité de l'information doit laisser cette dernière à sa juste place dans la hiérarchie de l'actualité. Mais les médias du monde entier se tournent à nouveau vers l'ex- présidentiable du Parti socialiste français. Y aura-t-il un procès pénal ? Le sort d'un des plus puissants Français du monde est entre les mains du procureur Vance. Mais DSK est fini politiquement. Il y aura de toute façon une procédure au civil - ou des arrangements financiers délirants. Et un feuilleton judiciaire en France avec la plainte de Tristane Banon. Quelle que soit la décision de Vance, l'affaire ne sera plus jamais classée. Comment DSK pourrait-il revenir sur le devant de la scène après cet été tragique au plan personnel ? Son couple même survivra-t-il à l'acharnement juridico-médiatique dont on ne peut s'empêcher de juger qu'il l'a lui-même provoqué ? La rentrée politique donne le top départ de la campagne présidentielle pour tous les partis. DSK en est loin. Sans l'affaire du Sofitel, il caracolerait en tête des sondages à gauche et le PS lui déroulerait le tapis rose. Pas sûr pour autant qu'il saurait répondre aux attentes sociales qui s'annoncent véhémentes sur fond de crise et de rigueur. Il aurait su contrer le sortant sur son propre terrain. Mais qu'attendent-ils tous pour proposer du fond, du concret ?
Un cauchemar traverse l’Atlantique
Cette semaine, un cauchemar socialiste va peut-être bien traverser l’Atlantique. Celui de DSK. S’il se terminait à New York, il y aurait toutes les chances pour qu’il plane jusqu’à La Rochelle. Bien parti, en tout cas, pour pourrir l’ambiance des traditionnelles universités d’été du PS, même en l’absence de l’ex-favori.
Les apparences de réjouissance, pourtant, sont à prévoir. Les plus prudents salueront la fin heureuse du calvaire de «Dominique». Les plus fidèles, la reconnaissance de son «innocence». Et on oubliera de mentionner que seul un procès en bonne et due forme aurait pu l’attester et non un simple abandon des charges, par défaut et au bénéfice du doute, fautes de preuves juridiques. Aucun dirigeant socialiste, sans doute, n’osera l’avouer, mais le parti aurait largement préféré, consciemment ou non, que l’exil américain de son ancien champion se poursuive le plus longtemps possible. Ce serait évidemment son intérêt.
Depuis le début de l’épisode des primaires, DSK est un boulet qu’il faut tirer quand il ne fait pas, par sa propre inertie, de gros dégâts. Le plus pénible, c’est de devoir prendre position, et il le faudra bien, les socialistes ayant, à plusieurs reprises, raté l’occasion de prendre - dignement mais clairement - leurs distances avec des comportements et un mode de vie qui - viol ou non - auraient dû disqualifier leur auteur tant il apparaît clair que chacun savait qu’ils allaient bien au-delà de la simple vie privée d’un séducteur compulsif.
A dix mois de la présidentielle, le Parti socialiste ne peut même pas se réjouir de la faiblesse de l’exécutif dans les sondages. Mal à l’aise face à la crise, piégé, malgré tout, par la polémique de la règle d’or, encombré, quoi qu’en disent les protagonistes, par les rivalités de personnes qui empoisonnent la course à la candidature, il offre une image brouillée, et on ne voit pas comment il pourrait l’éclaircir à court terme. Toute en esquive et en politiquement correct, la bataille de communication des prétendants ne parvient ni à tracer des frontières nettes entre les écuries dans l’optique du 9 octobre, ni à mettre en évidence l’énergie commune qui pourrait les rassembler après le 16 octobre.
La gauche elle-même est plus que jamais un concept impressionniste, voire flou, tout juste cadré par le bois fragile de l’antisarkozysme. Pas plus tard que samedi, les écologistes d’EELV n’ont pas manqué de jeter une pierre dans le jardin de leurs grands voisins socialistes en exigeant des engagements sur l’arrêt du nucléaire, au sens large, pour prix de leur future alliance. Avant même la mise en couple, les ultimatums. Quand votre cœur fait boum, n’est-ce pas, on ne transige pas. Cette semaine, François, Martine, Arnaud et les autres ne verront pas la vie en rose tous les jours, mais sur l’océan des vanités, la météo politique sera étouffante.
Cette semaine, un cauchemar socialiste va peut-être bien traverser l’Atlantique. Celui de DSK. S’il se terminait à New York, il y aurait toutes les chances pour qu’il plane jusqu’à La Rochelle. Bien parti, en tout cas, pour pourrir l’ambiance des traditionnelles universités d’été du PS, même en l’absence de l’ex-favori.
Les apparences de réjouissance, pourtant, sont à prévoir. Les plus prudents salueront la fin heureuse du calvaire de «Dominique». Les plus fidèles, la reconnaissance de son «innocence». Et on oubliera de mentionner que seul un procès en bonne et due forme aurait pu l’attester et non un simple abandon des charges, par défaut et au bénéfice du doute, fautes de preuves juridiques. Aucun dirigeant socialiste, sans doute, n’osera l’avouer, mais le parti aurait largement préféré, consciemment ou non, que l’exil américain de son ancien champion se poursuive le plus longtemps possible. Ce serait évidemment son intérêt.
Depuis le début de l’épisode des primaires, DSK est un boulet qu’il faut tirer quand il ne fait pas, par sa propre inertie, de gros dégâts. Le plus pénible, c’est de devoir prendre position, et il le faudra bien, les socialistes ayant, à plusieurs reprises, raté l’occasion de prendre - dignement mais clairement - leurs distances avec des comportements et un mode de vie qui - viol ou non - auraient dû disqualifier leur auteur tant il apparaît clair que chacun savait qu’ils allaient bien au-delà de la simple vie privée d’un séducteur compulsif.
A dix mois de la présidentielle, le Parti socialiste ne peut même pas se réjouir de la faiblesse de l’exécutif dans les sondages. Mal à l’aise face à la crise, piégé, malgré tout, par la polémique de la règle d’or, encombré, quoi qu’en disent les protagonistes, par les rivalités de personnes qui empoisonnent la course à la candidature, il offre une image brouillée, et on ne voit pas comment il pourrait l’éclaircir à court terme. Toute en esquive et en politiquement correct, la bataille de communication des prétendants ne parvient ni à tracer des frontières nettes entre les écuries dans l’optique du 9 octobre, ni à mettre en évidence l’énergie commune qui pourrait les rassembler après le 16 octobre.
La gauche elle-même est plus que jamais un concept impressionniste, voire flou, tout juste cadré par le bois fragile de l’antisarkozysme. Pas plus tard que samedi, les écologistes d’EELV n’ont pas manqué de jeter une pierre dans le jardin de leurs grands voisins socialistes en exigeant des engagements sur l’arrêt du nucléaire, au sens large, pour prix de leur future alliance. Avant même la mise en couple, les ultimatums. Quand votre cœur fait boum, n’est-ce pas, on ne transige pas. Cette semaine, François, Martine, Arnaud et les autres ne verront pas la vie en rose tous les jours, mais sur l’océan des vanités, la météo politique sera étouffante.
Hot.
La politique du tout ou rien
Et si Eva Joly devait se contenter d’un petit 1,5 % à la présidentielle ? La question est posée dans son propre parti : Daniel Cohn-Bendit redoute que, face au danger Le Pen, le vote utile joue à fond à gauche, asséchant le réservoir des non socialistes pour garantir la présence d’un candidat au second tour. L’ancien soixante-huitard aimerait, de toute façon, qu’Europe Ecologie-Les Verts ne joue pas avec le feu, et retire sa candidate pour faire bloc face à Marine Le Pen… et à Nicolas Sarkozy.
Ils ne sont pas nombreux sur sa longueur d’onde. Lors de leurs journées d’été, chaleur aidant peut-être, les écologistes se sont montrés sûrs d’eux et dominateurs. Ils ont remisé pendant trois jours leurs profondes et multiples divisions pour adouber leur candidate dans l’enthousiasme et, aussi, pour dicter leurs conditions au Parti socialiste. Sans engagement de sortie du nucléaire, il n’y aura pas d’accord de gouvernement avec la gauche, ont-ils martelé.
Ça passe ou ça casse ! Les écologistes se basent sur leur bon score aux européennes de 2009 (16,5 %, à quelques centièmes du PS) et sur l’émotion provoquée par l’accident nucléaire de Fukushima, pour croire à leur bonne étoile.
Ils oublient plusieurs vérités au passage.
D’abord c’est le populaire Cohn-Bendit qui menait la liste aux européennes. Il est bien plus chaleureux qu’Eva Joly, qui affirme que « la douceur n’est pas une qualité présidentielle ». Ensuite, les scores écologistes ont été très en retrait aux régionales de 2010 (où les Verts avaient pourtant l’espoir de rafler l’Alsace), et encore moindres aux cantonales de 2011. Enfin, une présidentielle est le contraire d’un scrutin de liste. La « mère des élections » est une alchimie entre les électeurs et un ou une candidate. En préférant Joly à Hulot, les Verts ont fait jouer les réflexes d’appareil au détriment de la notoriété et du lien de leur champion(ne) avec les Français. Ils refusent toute concession politique, idéologique ou même tactique : c’est leur droit, mais la stratégie du « tout ou rien » se termine en général avec… pas grand-chose. Si EELV continue de se déchirer sur les hommes, comme lors du psychodrame Hulot, de tirer à vue sur ceux qui sortent la tête du rang, comme Laurence Vichnievsky, et de camper sur des exigences qui ne tolèrent aucune négociation, le parti écologiste risque fort de se retrouver les mains vides.
Libye : les rebelles marchent sur Tripoli, le fils de Mouammar Kadhafi a été capturé
23H12 - LE FILS DE MOUAMMAR KADHAFI, SEIF AL-ISLAM, A ETE CAPTURE, ANNONCE UN CHEF REBELLE
22H20 - "Tirez sur quiconque crie Allah Akbar"- Le Centre des médias a distribué des dossiers sonores à la presse, contenant des enregistrements de conversations radio entre militaires du régime. "Ne soyez pas des lâches! Tirez sur quiconque crie Allah Akbar!", peut-on entendre. Ou encore: "Nous sommes dans (le quartier est de) Souk Al-Jomaa, il y a des gens qui crient Allah Akbar, nous avons capturé certains d'entre eux et tué d'autres". "Il y a des corps étendus, nous avons besoin d'une voiture pour les récupérer. Nous avons besoin de renforts, des manifestants sont partout en train de crier".
22H15 - Radio rebelle - Les rebelles libyens ont annoncé la mise en service d'une radio rebelle à Tripoli, sur laquelle ils vont diffuser des enregistrements de conversations radio entre soldats pro-Kadhafi faisant état d'exécutions sommaires de manifestants anti-régime. "91.1 FM Radio Tripoli débutera ses émissions ce soir", a indiqué le Centre des médias du conseil militaire de Misrata. "Nous diffuserons une bulletin d'informations toutes les 15 minutes".
22h08 - Massacre en vue? - Ce haut responsable, qui a parlé sous couvert d'anonymat à des journalistes à l'hôtel Rixos, a mis en garde contre "un massacre si les rebelles entrent à Tripoli". Quant aux chiffres qu'il avance sur les victimes de l'offensive à Tripoli, il n'était pas possible dans l'immédiat de confirmer ce bilan de source indépendante.
22H02 - ENVIRON 376 PERSONNES ONT ETE TUEES ET PLUS DE 1.000 BLESSEES A TRIPOLI DEPUIS LE DEBUT DE L'OFFENSIVE SAMEDI, SELON UN BILAN FOURNI PAR UN HAUT RESPONSABLE LIBYEN
21H50 - "Allah Akbar" - Les combats dans l'avenue Al-Hadaba al-Charqiyah, qui fait face à l'hôtel Rixos, font rage. Des avions, vraisemblablement ceux de l'Otan, survolent la capitale. Les appels "Allah Akbar" (Dieu est grand), lancés des mosquées de la capitale en signe d'encouragement aux rebelles, sont entendus depuis l'hôtel des journalistes.
21H43 - LES COMBATS CONTINUENT DANS LA SOIREE A TRIPOLI, SELON UN JOURNALISTE DE L'AFP.
21H25 - Kadhafi pris au piège - L'ancien numéro deux du régime, Abdessalem Jalloud, réfugié en Italie, affirme que le numéro un libyen est pris au piège. Kadhafi "n'a aucun moyen de quitter Tripoli. Toutes les routes sont bloquées. Il peut seulement partir sur la base d'un accord international et je pense que cette porte est fermée", explique-t-il à la chaîne de télévision publique TG3. "Je crois qu'il reste une semaine, au maximum 10 jours au régime et peut-être moins".
21H10 - Pertes cruciales - Dans le camp Kadhafi, plus de 4.000 cibles militaires ont été endommagées ou détruites ces quatre derniers mois, selon un bilan de la porte-parole de l'Otan. "Le régime en est clairement à son stade ultime", renchérit-elle. "Nous voyons des gens faisant leurs bagages, trois personnes de haut rang ayant fait défection ces derniers jours, et le territoire contrôlé par Kadhafi rétrécir sous nos yeux".
20H55 - Encerclement - L'opération "Sirène" des rebelles semble suivre sa marche en avant: en fin de journée, le quartier populaire de Tajoura, situé dans la banlieue est de Tripoli, était sous contrôle des rebelles de même que celui de souk Al-Jomaa, selon des témoins. Des insurgés se sont aussi infiltrés dans la capitale en arrivant par la mer depuis l'enclave côtière de Misrata, à 200 km à l'est.
20H45 - L'effondrement, ce soir - "Ce à quoi nous sommes en train d'assister ce soir est l'effondrement du régime", déclare à l'AFP le porte-parole de l'Alliance atlantique, Mme Oana Lungescu. "Plus tôt Kadhafi réalisera qu'il n'a aucune possibilité de gagner, le mieux ce sera pour tout le monde", ajoute-t-elle.
20H40 - Les médias en danger? - De violents affrontements à l'arme légère ont lieu près de l'hôtel Rixos hébergeant la presse, dans le centre de Tripoli, forçant les journalistes à s'abriter dans le sous-sol de l'établissement, rapporte un journaliste de l'AFP sur place. Des pro-Kadhafi, armés de kalachnikov, sont postés devant l'hôtel Rixos et tirent en direction des rebelles Les journalistes, qui ont mis leur gilets pare-balles et leurs casques, ont sorti des draps blancs sur lesquels est écrit "TV".
20H30 - Soutien occidental - Dans un communiqué, la Maison Blanche affirme que, après la perte ces derniers jours par les troupes du régime de plusieurs villes au profit des forces rebelles puis l'assaut de Tripoli, "les jours de Kadhafi sont comptés". En France, le président Sarkozy "exhorte" le colonel Kadhafi d'"ordonner immédiatement à celles de ses forces qui lui sont encore loyales de cesser le feu, de déposer les armes, de regagner leurs casernements et de se mettre à la disposition des autorités libyennes légitimes".
20h19 - "Nous ne nous rendrons pas" - Dans un message sonore diffusé à la télévision nationale, le colonel Kadhafi a réaffirmé sa détermination à ne pas se rendre."Nous ne nous rendrons pas. nous n'abandonnerons pas Tripoli aux occupants et à leurs agents. Je suis avec vous dans cette bataille. Nous ne nous rendrons jamais et grâce à Dieu nous sortirons victorieux".
20H12 - Chute annoncée - En fin d'après-midi, Abdelhakim Belhaj, l'un des chefs militaires des rebelles, était sûr de lui: "Nous entrerons dans Tripoli dans quelques heures. Nous espérons que d'ici demain elle sera tombée entre nos mains", déclarait-il à l'AFP. Dans l'après-midi, les rebelles ont libéré plusieurs dizaines de détenus de la prison de Maya, située à quelque 25 km à l'ouest de Tripoli. Ils ont aussi pris le contrôle d'une caserne-clé aux portes de Tripoli, située au "kilomètre 27", où ils se sont emparés d'armes et de munitions.
20H08 - Arrivés par l'Ouest - Selon des témoins, les rebelles sont entrés dans la banlieue Ouest de la capitale à Janzour. Une percée qui est le point culminant de l'opération "Sirène", lancée hier soir et qui se déroule en coordination entre le Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion, et les combattants dans et autour de Tripoli.
19H57 - Percée décisive - Les rebelles de l'Ouest libyen sont entrés dans Tripoli, a constaté un correspondant de l'AFP. Les insurgés étaient acclamés par une foule en liesse, avec de la musique: les civils couraient le long du convoi des insurgés. Des accrochages avec des soldats fidèles au dirigeant Mouammar Kadhafi avaient néanmoins lieu pendant leur avancée.
EN DIRECT - Les rebelles libyens sont entrés dimanche en début de soirée dans Tripoli, déterminés à renverser le dirigeant Mouammar Kadhafi après 6 mois d'insurrection civile dans le pays. Si le colonel Kadhafi a encore affirmé quelques heures plus tôt qu'il ne se rendrait pas, l'un des chefs militaires rebelles a lui prédit que l'assaut de Tripoli et le renversement de Kadhafi étaient une question d'heures.
22H20 - "Tirez sur quiconque crie Allah Akbar"- Le Centre des médias a distribué des dossiers sonores à la presse, contenant des enregistrements de conversations radio entre militaires du régime. "Ne soyez pas des lâches! Tirez sur quiconque crie Allah Akbar!", peut-on entendre. Ou encore: "Nous sommes dans (le quartier est de) Souk Al-Jomaa, il y a des gens qui crient Allah Akbar, nous avons capturé certains d'entre eux et tué d'autres". "Il y a des corps étendus, nous avons besoin d'une voiture pour les récupérer. Nous avons besoin de renforts, des manifestants sont partout en train de crier".
22H15 - Radio rebelle - Les rebelles libyens ont annoncé la mise en service d'une radio rebelle à Tripoli, sur laquelle ils vont diffuser des enregistrements de conversations radio entre soldats pro-Kadhafi faisant état d'exécutions sommaires de manifestants anti-régime. "91.1 FM Radio Tripoli débutera ses émissions ce soir", a indiqué le Centre des médias du conseil militaire de Misrata. "Nous diffuserons une bulletin d'informations toutes les 15 minutes".
22h08 - Massacre en vue? - Ce haut responsable, qui a parlé sous couvert d'anonymat à des journalistes à l'hôtel Rixos, a mis en garde contre "un massacre si les rebelles entrent à Tripoli". Quant aux chiffres qu'il avance sur les victimes de l'offensive à Tripoli, il n'était pas possible dans l'immédiat de confirmer ce bilan de source indépendante.
22H02 - ENVIRON 376 PERSONNES ONT ETE TUEES ET PLUS DE 1.000 BLESSEES A TRIPOLI DEPUIS LE DEBUT DE L'OFFENSIVE SAMEDI, SELON UN BILAN FOURNI PAR UN HAUT RESPONSABLE LIBYEN
21H50 - "Allah Akbar" - Les combats dans l'avenue Al-Hadaba al-Charqiyah, qui fait face à l'hôtel Rixos, font rage. Des avions, vraisemblablement ceux de l'Otan, survolent la capitale. Les appels "Allah Akbar" (Dieu est grand), lancés des mosquées de la capitale en signe d'encouragement aux rebelles, sont entendus depuis l'hôtel des journalistes.
21H43 - LES COMBATS CONTINUENT DANS LA SOIREE A TRIPOLI, SELON UN JOURNALISTE DE L'AFP.
21H25 - Kadhafi pris au piège - L'ancien numéro deux du régime, Abdessalem Jalloud, réfugié en Italie, affirme que le numéro un libyen est pris au piège. Kadhafi "n'a aucun moyen de quitter Tripoli. Toutes les routes sont bloquées. Il peut seulement partir sur la base d'un accord international et je pense que cette porte est fermée", explique-t-il à la chaîne de télévision publique TG3. "Je crois qu'il reste une semaine, au maximum 10 jours au régime et peut-être moins".
21H10 - Pertes cruciales - Dans le camp Kadhafi, plus de 4.000 cibles militaires ont été endommagées ou détruites ces quatre derniers mois, selon un bilan de la porte-parole de l'Otan. "Le régime en est clairement à son stade ultime", renchérit-elle. "Nous voyons des gens faisant leurs bagages, trois personnes de haut rang ayant fait défection ces derniers jours, et le territoire contrôlé par Kadhafi rétrécir sous nos yeux".
20H55 - Encerclement - L'opération "Sirène" des rebelles semble suivre sa marche en avant: en fin de journée, le quartier populaire de Tajoura, situé dans la banlieue est de Tripoli, était sous contrôle des rebelles de même que celui de souk Al-Jomaa, selon des témoins. Des insurgés se sont aussi infiltrés dans la capitale en arrivant par la mer depuis l'enclave côtière de Misrata, à 200 km à l'est.
20H45 - L'effondrement, ce soir - "Ce à quoi nous sommes en train d'assister ce soir est l'effondrement du régime", déclare à l'AFP le porte-parole de l'Alliance atlantique, Mme Oana Lungescu. "Plus tôt Kadhafi réalisera qu'il n'a aucune possibilité de gagner, le mieux ce sera pour tout le monde", ajoute-t-elle.
20H40 - Les médias en danger? - De violents affrontements à l'arme légère ont lieu près de l'hôtel Rixos hébergeant la presse, dans le centre de Tripoli, forçant les journalistes à s'abriter dans le sous-sol de l'établissement, rapporte un journaliste de l'AFP sur place. Des pro-Kadhafi, armés de kalachnikov, sont postés devant l'hôtel Rixos et tirent en direction des rebelles Les journalistes, qui ont mis leur gilets pare-balles et leurs casques, ont sorti des draps blancs sur lesquels est écrit "TV".
20H30 - Soutien occidental - Dans un communiqué, la Maison Blanche affirme que, après la perte ces derniers jours par les troupes du régime de plusieurs villes au profit des forces rebelles puis l'assaut de Tripoli, "les jours de Kadhafi sont comptés". En France, le président Sarkozy "exhorte" le colonel Kadhafi d'"ordonner immédiatement à celles de ses forces qui lui sont encore loyales de cesser le feu, de déposer les armes, de regagner leurs casernements et de se mettre à la disposition des autorités libyennes légitimes".
20h19 - "Nous ne nous rendrons pas" - Dans un message sonore diffusé à la télévision nationale, le colonel Kadhafi a réaffirmé sa détermination à ne pas se rendre."Nous ne nous rendrons pas. nous n'abandonnerons pas Tripoli aux occupants et à leurs agents. Je suis avec vous dans cette bataille. Nous ne nous rendrons jamais et grâce à Dieu nous sortirons victorieux".
20H12 - Chute annoncée - En fin d'après-midi, Abdelhakim Belhaj, l'un des chefs militaires des rebelles, était sûr de lui: "Nous entrerons dans Tripoli dans quelques heures. Nous espérons que d'ici demain elle sera tombée entre nos mains", déclarait-il à l'AFP. Dans l'après-midi, les rebelles ont libéré plusieurs dizaines de détenus de la prison de Maya, située à quelque 25 km à l'ouest de Tripoli. Ils ont aussi pris le contrôle d'une caserne-clé aux portes de Tripoli, située au "kilomètre 27", où ils se sont emparés d'armes et de munitions.
20H08 - Arrivés par l'Ouest - Selon des témoins, les rebelles sont entrés dans la banlieue Ouest de la capitale à Janzour. Une percée qui est le point culminant de l'opération "Sirène", lancée hier soir et qui se déroule en coordination entre le Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion, et les combattants dans et autour de Tripoli.
19H57 - Percée décisive - Les rebelles de l'Ouest libyen sont entrés dans Tripoli, a constaté un correspondant de l'AFP. Les insurgés étaient acclamés par une foule en liesse, avec de la musique: les civils couraient le long du convoi des insurgés. Des accrochages avec des soldats fidèles au dirigeant Mouammar Kadhafi avaient néanmoins lieu pendant leur avancée.
EN DIRECT - Les rebelles libyens sont entrés dimanche en début de soirée dans Tripoli, déterminés à renverser le dirigeant Mouammar Kadhafi après 6 mois d'insurrection civile dans le pays. Si le colonel Kadhafi a encore affirmé quelques heures plus tôt qu'il ne se rendrait pas, l'un des chefs militaires rebelles a lui prédit que l'assaut de Tripoli et le renversement de Kadhafi étaient une question d'heures.
RETROUVÉ : Edito de la Nouvelle Lettre n°641 du 14 octobre 2000 rédigé par Jacques Garello.
"La vingt cinquième heure" de Virgil Gheorgiu, est un livre qui a marqué ma génération. Nous découvrions pour la première fois la réalité du communisme, ce qui se passait réellement de l'autre côté du rideau de fer. Jusque là la conspiration du silence et l'imbécillité criminelle des hommes d'Etat, tel Edouard HERRIOT, nous avaient persuadé que l'URSS était le pays du miracle socialiste, et Joseph STALINE le "père du peuple".
Ces jours-ci sur Canal Plus est diffusé Est-Ouest, un film que certains taxeront d'anti-communisme primaire, simplement parce qu'il dit la vérité sur l'écrasement physique et moral que le régime stalinien a organisé sur les êtres humains qui avaient le malheur de vivre sur le territoire soviétique.
Je m'aperçois que ce contre quoi notre conscience se révoltait à l'époque, ce qui a légitimé notre engagement depuis des décennies, n'est pas différent de ce que nous combattons à l'heure actuelle. C'est sans doute moins cruel, beaucoup moins spectaculaire, mais tout aussi malfaisant, contraire à la dignité et à la liberté des hommes. C'est la même odeur d'arbitraire, d'injustice, de mort qui n'a cessé de flotter, pas seulement dans les pays communistes, mais aussi dans les pays dits libres mais intellectuellement marxisés et socialement collectivisés, pas seulement dans les années trente ou quarante, mais encore aujourd'hui, au seuil du troisième millénaire.
Je dédie ces pensées à Madame AUBRY, dont on nous dit qu'elle quitte sa rude tâche ces jours-ci, et dont un futuriste anglais nous prédit qu'elle sera notre Président de la République dans moins de vingt ans. Tout ce qu'a fait cette femme au pouvoir a ces relents d'arbitraire, d'injustice et de mort que j'évoquais à l'instant, et à quoi l'on reconnaît qu'une société est en train de pourrir.
Le moindre de ses méfaits a été les trente cinq heures. Dans sa version d'origine, c'était déjà une excellente façon de ruiner les entreprises françaises, mais la philosophie et la méthode valaient plus que les dispositions de la loi. La philosophie était celle de la police économique. L'Etat se charge de contrôler les conditions dans lesquelles les entreprises embauchent, organisent le travail et le rythme du travail. La méthode est celle du décret, ou des oukases : les trente cinq heures seront organisés suivant la volonté du ministre, et non sur la base des négociations entre les partenaires concernés ; c'est la négation du contrat, fut-il collectif, pour établir le règne du diktat, incontrôlé, bien qu'anti-constitutionnel, contraire à toute liberté publique et privée.
Comme l'a souligné sans complaisance Edmond MAIRE dans son interview à Libération (commentée sur notre site libres.org la semaine dernière) Martine AUBRY nous a ramenés à une gauche jacobine, étatiste, considérant le patronat comme un ennemi de classe, le profit comme un fléau social, le contrat comme une exploitation, le capitalisme comme le démon. Nous voilà revenus au Programme Commun de la gauche, aux heures les plus sombres de la communisation française. Comme elle va se sentir à l'aise aux côtés des communistes staliniens dont elle a besoin pour être élue à Lille ! Comme elle manie avec aisance cette langue de bois marxiste qui avait cours dans les commissariats et les camps de l'URSS. Elle aura remis la France à l'heure vingt cinquième.
Mais il y a pire encore. Je ne cesserai de protester contre la loi qu'elle est en train de faire voter non seulement sur l'IVG (nom séant de l'avortement), mais aussi sur le rôle de la famille dans les IVG qui concernent les mineures. L'avortement du troisième mois (que l'on appelle habilement avortement de la 12° semaine) est une atteinte inimaginable à la vie d'un être humain complètement formé. A cette période, comme l'enseigne la science médicale, l'être humain n'est plus un embryon, un être humain potentiel, mais un foetus, c'est à dire un être humain réel. J'admets difficilement la distinction entre le potentiel et le réel, puisque le développement de la vie est un processus continu dès la fécondation, mais il y a quelque chose que personne ne peut nier : l'embryon est devenu un être humain réel, au point qu'il commence à se manifester dans le sein de sa mère. Voilà donc la porte ouverte à l'eugénisme, voilà le droit de supprimer un être vivant, sous des prétextes qui seront évidemment toujours indiscutables.
L'un des prétextes n'est-il pas la peur des parents pour les mères mineures ? Qu'à cela ne tienne : on s'arrangera pour ne pas en parler aux parents, on requerra l'aide d'un "adulte référant", quelque bonne âme qui accepte d'être complice et d'entourer des soins nécessaires la mineure interruptrice. Ici, Martine AUBRY n'interrompt pas seulement la vie, mais la famille.aussi. Comme dans le régime soviétique, comme chez Hitler, elle sépare les enfants des parents pour les actes les plus importants de leur vie à leur âge. C'est le discours sur l'émancipation, sur l'affranchissement, c'est l'Etat prenant possession de la jeunesse.. Depuis Lénine, Staline, Hitler ou Ceusescu, on sait que les enfants sont la propriété de l'Etat, et que les parents ne sont que des nourriciers subsidiaires.
Ainsi, chez ce ministre hors du commun, toutes les déviances, toutes les dégradations, toutes les déraisons trouvent un écho favorable. Dans ces conditions j'espère fortement :
- que les mesures qu'elle a fait prendre soient rapportées dans les plus brefs délais, et le moins que l'opposition puisse promettre est d'annuler toutes les lois Aubry, sans exception,
- que cette dame ne parvienne jamais aux plus hautes fonctions de l'Etat, et que le prophète qui la voit à l'Elysée se trompe,
- que les gens du Nord mettent un coup d'arrêt à la carrière liberticide et infanticide de Martine AUBRY. Que vienne le plus tôt possible sa dernière heure politique.
DÉJA, C'EST TOUT DE MÊME SENSÉ DE DIRE QU'IL NE FAUT PAS QU'ELLE PASSE,NON ?
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