TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 27 mars 2012

L'écart se resserre encore entre Sarkozy et Hollande

La progression des intentions de vote en faveur du président-candidat, entamée avec son entrée officielle en campagne, se poursuit au premier comme au second tour.

Pour la première fois dans le baromètre de la présidentielle réalisé par OpinonWay-Fiducial pour Le Figaro et LCI, le président sortant arrive en tête au premier tour avec 28%. Nicolas Sarkozy devance d'un point François Hollande. Dans la dernière vague d'étude, réalisée le 15 mars, OpinionWay donnait les deux favoris de l'élection présidentielle à égalité à 27,5%.
L'écart au second tour entre les deux candidats se resserre également avec un recul d'un point pour Hollande à 54%. Avec 46 % d'intentions de vote, Sarkozy réalise son meilleur score depuis le lancement du baromètre en novembre.
Selon Bruno Jeanbart, directeur des études politiques à OpinionWay, Nicolas Sarkozy profite, d'abord, du «vide à droite» qui s'est confirmé après la validation du dépôt des parrainages auprès du Conseil constitutionnel. Dans les dernières études, Dominique de Villepin et Corinne Lepage étaient encore testés et cumulaient, le 15 mars, 1,5 point à eux deux. «Nicolas Sarkozy dispose également d'un bon niveau de récupération des électeurs qui avaient déjà voté pour lui au premier tour en 2007», ajoute Jeanbart: près de deux tiers (67 %) de ses électeurs de la dernière présidentielle se prononcent aujourd'hui pour lui alors qu'ils n'étaient que 61% lors de la vague du 24 janvier.

Mélenchon poursuit sa progression

Cette progression n'empêche pas Marine Le Pen de se maintenir à un niveau constant depuis plus de quatre mois: avec 17% des intentions de vote, en progression d'un point par rapport au 15 mars, la candidate du Front national confirme sa position de troisième dans la course à l'Élysée. Réalisé au terme des événements de Montauban et de Toulouse, le baromètre ne mesure pas d'impact sensible de ce drame sur les intentions de vote et, en particulier, sur les équilibres entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. «C'est à surveiller, explique Bruno Jeanbart. Si l'attitude de Nicolas Sarkozy pendant cette semaine a été généralement saluée lors de nos enquêtes, on constate également une forte montée de l'intérêt des Français sur les questions de sécurité. Et nous gardons à l'esprit que la progression de Jean-Marie Le Pen, en 2002, n'a été sensible qu'au mois d'avril, dans les trois dernières semaines avant le vote.»
À gauche, Jean-Luc Mélenchon poursuit sa progression en gagnant un point, à 11%. «Il incarne aujourd'hui le vote alternatif pour ceux qui ne sont convaincus par aucune des propositions des autres candidats, comme avait pu le faire François Bayrou en 2007», estime Jeanbart. Autre point commun entre les deux candidats: à cinq ans d'intervalle, leurs très bons résultats dans certaines catégories comme les diplômés et diplômés supérieurs, les CSP +, les enseignants… Mélenchon talonne le candidat du MoDem: avec 12% d'intentions de vote, en recul d'un point, Bayrou réalise son plus mauvais score depuis décembre. Et à mesure que la campagne avance, le report de ses voix au second tour profite de plus en plus à Sarkozy. Un tiers des électeurs qui se prononcent aujourd'hui pour Bayrou envisagent de voter Sarkozy au second tour; ils n'étaient que 26% il y a douze jours.


Nicolas Sarkozy domine sur les thèmes régaliens

Avantage au régalien et à l'autorité. Si le second tour de la présidentielle reste pour l'instant dominé par François Hollande, les images comparées du chef de l'État et de son principal concurrent donnent encore un net avantage à Nicolas Sarkozy. Les événements de Toulouse ont même renforcé les dimensions d'autorité du président candidat qui a fait de la lutte contre l'insécurité et le terrorisme l'un des axes forts de son positionnement politique depuis 2002. Sur la capacité de chacun des deux à lutter contre le terrorisme, Sarkozy recueille 44% des suffrages contre 17% à Hollande dans le baromètre Fiducial pour LCI et Le Figaro. Dans la lutte contre l'insécurité, il possède encore une large avance avec 41% contre 22% à Hollande. Dépositaire de l'Autorité publique, Sarkozy tire pleinement parti de la séquence toulousaine qui a vu le chef de l'État reprendre son rôle présidentiel. «Plus généralement, la droite est créditée depuis les années 1980 d'une capacité plus forte que la gauche à lutter contre l'insécurité», rappelle Bruno Jeanbart, directeur des études d'OpinionWay.
On retrouve cette différence dans les autres traits d'image où Sarkozy est, aux yeux des personnes interrogées, celui qui est a le plus d'autorité (54% contre 23%), le plus à même de prendre des décisions difficiles (49% contre 23%) à prendre les bonnes décisions face à la crise économique (41% contre 27%). En revanche, le candidat PS prend l'avantage en étant celui qui a un projet (35% contre 30%) et sur sa capacité être proche des Français (40 % contre 21%).
Après les événements de Toulouse, les Français sont très majoritairement satisfaits de la manière dont la police (84%), le Raid (79%) et les services de renseignement (56%) ont mené leur mission.

ECHOUÉS

Face aux résistances contre l'introduction d'une taxe sur les transactions financières ("Finanztransaktionssteuer" en allemand) tant au sein de la coalition au pouvoir à Berlin qu'au sein de l'UE – notamment de la part du Royaume-Uni et de la Suède – le gouvernement d'Angela Merkel et de Wolfgang Schäuble veut proposer une "taxe boursière élargie" moins contraignante. La Commission européenne doute cependant de son efficacité.

François Hollande séduit de moins en moins les jeunes électeurs

Il a fait de la jeunesse "sa" priorité. Mais la jeunesse semble de moins en moins convaincue. Plébiscité par les moins de 30 ans il y a quelques mois, François Hollande recule nettement au sein de cette classe d'âge. A l'inverse, deux de ses concurrents progressent sensiblement dans ce segment de l'électorat : Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Comme le montre une étude de l'institut CSA réalisée pour Le Monde, les candidats du Front de gauche et du Front national sont les deux seuls prétendants à l'Elysée qui, chez les moins de 30 ans, bénéficient d'intentions de vote supérieures à celles qu'ils obtiennent auprès de l'ensemble des Français.
Dans cette étude qui compare deux séries de trois sondages (les premiers effectués entre octobre et décembre 2011, les seconds réalisés en mars 2012), ce qui a l'avantage d'avoir des échantillons de tailles convenables, François Hollande sort à la fois gagnant et perdant. Gagnant, car il reste le candidat qui agrège sur son nom le plus de jeunes. Perdant, car son avance, écrasante fin 2011, ne l'est plus guère désormais. "François Hollande peine à fidéliser les jeunes électeurs autour de sa candidature", constate Yves-Marie Cann, directeur d'études chez CSA.

Au quatrième trimestre 2011, 39 % des moins de 30 ans déclaraient leur intention de voter pour le candidat socialiste. A l'époque, ils étaient 17 % à se prononcer pour Nicolas Sarkozy, 14 % pour Marine Le Pen, 11 % pour François Bayrou et 6 % pour Jean-Luc Mélenchon. Aujourd'hui, seuls 26 % des moins de 30 ans disent vouloir voter pour M. Hollande, soit une baisse de 13 points. A l'inverse, M. Bayrou a gagné deux points, M. Sarkozy et Mme Le Pen ont progressé de 6 points chacun, et M. Mélenchon a bondi de 8 points.
Ces chiffres sont à mettre en rapport avec les intentions de vote moyennes des différents candidats. Au dernier trimestre 2011, à l'époque où 39 % des moins de 30 ans déclaraient vouloir voter pour lui, François Hollande était crédité d'environ 33 % des voix dans l'ensemble de l'électorat. Désormais, alors que son score moyen de premier tour est de 29 % auprès de l'ensemble des Français, il n'est que de 26 % chez les jeunes. Surreprésentés il y a quelques mois parmi les électeurs du candidat socialiste, les moins de 30 ans sont aujourd'hui sous-représentés.
Pour d'autres candidats, c'est le phénomène inverse que l'on observe. Fin 2011, Jean-Luc Mélenchon obtenait des scores équivalents chez les jeunes et auprès de l'électorat dans son ensemble : environ 6 %. Aujourd'hui, le candidat du Front de gauche obtiendrait 11 % des voix au premier tour. Mais auprès des seuls électeurs âgés de moins de 30 ans, il réaliserait un score bien meilleur : 14 %.
"JEUNES" ET "JEUNES"
Le même constat vaut pour Marine Le Pen. Fin 2011, la candidate du FN accusait un léger retard chez les moins de 30 ans. Créditée de 16 % des voix au premier tour, elle obtenait seulement 14 % dans cette frange de l'électorat. Depuis, la part des jeunes s'est renforcée parmi ses partisans. Tandis que ses intentions de vote ont baissé de 2 points auprès de l'ensemble des Français, elles se sont renforcées de 6 points chez les jeunes.
Il y a bien sûr "jeunes" et "jeunes". De ce point de vue, au-delà des tendances générales, l'étude de CSA permet de mettre en valeur certaines singularités, liées au sexe, à l'âge, au milieu social et au niveau de diplôme des personnes interrogées.
Concernant le sexe, un phénomène est saillant : les candidats situés aux extrêmes séduisent plus les jeunes hommes que les jeunes femmes. Alors qu'ils progressent de 9 points chez les premiers, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ne gagnent respectivement que 5 et 2 points chez les secondes. C'est tout l'inverse qui se produit pour François Bayrou. Entre le dernier trimestre 2011 et mars 2012, le président du MoDem est resté stable (11%) chez les jeunes électeurs. Il est en revanche passé de 10 % à 16 % chez les jeunes électrices.
MELENCHON CHEZ LES CSP+
Selon l'âge, les évolutions ne sont pas les mêmes non plus. C'est chez les 18-24 ans que Jean-Luc Mélenchon progresse le plus et que François Hollande baisse le moins. C'est au contraire chez les 25-30 ans que François Bayrou et Nicolas Sarkozy font les plus grandes percées. L'extrême droite, quant à elle, fait un bond chez les 18-24 ans. Dans cette catégorie d'âge, Marine Le Pen talonne désormais François Hollande (25 % contre 28 %). Fin 2011, elle était loin derrière (13 % contre 39 %).
Autre variable intéressante : la profession du chef de famille. Pour les jeunes électeurs, note Yves-Marie Cann, il s'agit là d'un "bon indicateur du milieu social des personnes interrogées". C'est parmi les CSP+ que François Hollande décline le plus, au profit à la fois de Jean-Luc Mélenchon et de François Bayrou. Chez les CSP–, la percée la plus spectaculaire est celle de Marine Le Pen.
Sans surprise, enfin, c'est chez les moins diplômés que le candidate du Front national progresse le plus même si, dans le même temps, elle consolide ses positions à l'autre bout du spectre : quand François Hollande perd dix points chez les titulaires d'un diplôme supérieur à bac + 2, Marine Le Pen en gagne 8, soit autant que Jean-Luc Mélenchon. "Un diplôme élevé ne semble plus agir autant qu'avant comme une barrière au vote FN. C'est sans doute lié aux difficultés de plus en plus grandes que rencontrent les plus diplômés sur le marché du travail", constate Yves-Marie Cann.

L'exception française 


Un empereur de la Rome antique apostrophé sur les vices de sa dictature répliqua : "Le peuple, ces temps-ci, n'est pas meilleur que moi..." Cette réplique brûle, dirait-on, les lèvres de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. Ils ne croient pas le peuple français meilleur qu'eux. Ils n'en feront pas l'aveu. Mais ce peuple, souverain des urnes, ils le voient inapte à connaître et affronter la cruelle vérité de son état. Lui annoncer et détailler la cure qui l'attend, c'est, croient-ils, courir droit à l'échec électoral. C'est perdre les voix séduites par les gourous des temps de crise occupés à saigner les boucs émissaires d'autrefois et d'aujourd'hui : le monde tel qu'il se mondialise, l'Europe, la finance apatride, les riches... Mieux vaut, pensent nos deux champions, consentir par quelques postures à cette chasse à courre. Quitte, la victoire en poche, à oublier le gros des simagrées avant de ramener les égarés sur le champ de bataille de la dette et de la croissance.
Ce calcul n'améliore pas la pédagogie espérée de la campagne électorale. Il laissera des traces après l'élection. Or la grande affaire de la France, c'est sans doute l'élection, mais plus encore les six premiers mois où le futur président affrontera une incontournable adversité. Les lendemains déchanteront.
L'air des temps de crise, c'est, depuis toujours, le repli dans le nationalisme protectionniste. Il a, dans cette campagne, deux figures de proue : Mélenchon et Marine Le Pen, aux extrémités gauche et droite de l'éventail. Ils bougent l'un et l'autre dans deux courants séculaires de la fronde française. Tout en s'exécrant, ils se rejoignent dans la radicalité de leurs projets et le néosouverainisme de leur ligne Maginot : ils veulent mettre la Ve République par terre et affronter le monde tel qu'il est avec le petit sabre de l'exception française.
Mélenchon, apôtre de la "révolution citoyenne", a le talent du verbe, la jactance du rebelle, le rataplan bien balancé du tribun. Son oeillet rouge fleurit d'instinct les grands lieux de mémoire de la gauche française : la Bastille, la Commune et le "grand soir". Son défilé, l'autre jour, fleurait les "aristos à la lanterne" et "Le temps des cerises".
Son bouche-à-bouche ranime un Parti communiste agonisant. Au Café de Flore - Fouquet's de la gauche caviar -, on murmure déjà qu'il vaut mieux "avoir tort avec Mélenchon que raison avec Rocard". En invectivant les riches et les fesse-mathieux de la finance cosmopolite, Mélenchon prendra des voix au Parti socialiste. Et si Hollande l'emporte, son ralliement fera miauler la cougar sociale-démocrate. Cette forte bouffée d'une "exception française" - qui aura durablement plombé la France - inquiète toute l'Europe.
Marine Le Pen, elle, n'a pas dit son dernier mot. Elle tient vaillamment la route dans le tohu-bohu médiatique. Apprêté par la crise, le néosouverainisme tombe tout rôti dans son tablier. Avenante et enjôleuse, elle a beau gommer les outrances xénophobes passéistes du papa, elle en garde l'estoc pour crever rien de moins que l'euro et l'Europe... Carnage virtuel qui excite l'électorat populiste à qui Sarkozy, "candidat du peuple", adresse, pour l'entre-deux-tours, quelques oeillades.
Car le pronostic, peut-être prématuré mais constant, de Sarkozy et de Hollande, c'est que la présidence ira à l'un ou à l'autre. Et qu'ils doivent d'ores et déjà ménager les électeurs des candidats dont ils prévoient, au premier tour, le naufrage : Marine Le Pen, François Bayrou et Mélenchon. Dans ce trio, le duo Le Pen-Mélenchon a pour traits communs son assiette populaire, sa fièvre antiélitaire et le pilori dressé contre l'euro et la finance cosmopolite. L'un et l'autre veulent "renationaliser" la politique française. Constatons que, bien au-delà de leur incantation, la nation reverdit dans le sauve-qui-peut d'une opinion désemparée.
Les contorsions électoralistes de Sarkozy et de Hollande sacrifient donc à ce syndrome nationaliste. Hollande lance, dans les jambes de Mélenchon, les 75 % d'impôt pour les super-riches. Il retrouve Sarkozy pour vouloir renégocier tantôt ceci, tantôt cela des traités européens. Une gesticulation qui, malgré son évidente comédie électoraliste, fait des remous : on y respire à Berlin, Rome, Madrid, La Haye et Bruxelles une conception britannique de l'Europe. Et cette idée rampante qu'au fond la France n'aime l'Europe que... française.
On y dénonce surtout l'exception d'une certaine immaturité politique et économique du peuple français. Celle qui fuit la vérité du constat et les devoirs de l'effort. Ces jours-ci, l'Allemagne, avec en poupe le vent de ses réformes bien engrangées, assène une insolente réussite. Et le peuple suisse, par référendum, refuse de compromettre sa propre santé en rajoutant deux semaines à ses quatre semaines de congés annuels. Peuples spartiates. Des Martiens ? Non, des voisins !

La plaie du chômage 


Le chômage augmente. Inexorablement. La courbe de l’emploi est déprimée, disent les spécialistes. Elle déprime tout autant les candidats à l’élection présidentielle. Ils savent que le chômage figure en tête des préoccupations des Français, donc de leurs électeurs ou de ceux qui bouderont les urnes, faute de croire dans les promesses des uns et des autres.
Une fois de plus, entre les irréductibles clans gaulois des « yakas » et des « fauquons », la France est plus riche de promesses que d’euros. Rien de bien nouveau si l’on compare avec les élections passées. Les politiques courent derrière l’économie. Ceux qui rêvent du grand soir comme ceux qui veulent, plus humblement, dresser un barrage contre le tsunami qui noie l’emploi, ne peuvent ignorer que la politique de la France ne se fait plus à la Bourse de Paris, mais sur un marché planétaire.
Véritable mal français, le chômage résiste aux mesures des uns et aux formules incantatoires des autres. La réalité est pourtant là : notre industrie subit une hémorragie que rien ne semble pouvoir arrêter. Les services suivent le même chemin que l’acier, le textile ou la chimie.
Mais il y a des maux bien de chez nous. Quand les demandeurs d’emploi frontaliers ne trouvent plus de débouchés chez leur voisin dont ils ignorent la langue. Quand, selon une enquête réalisée auprès de chefs d’entreprises, 9 % seulement des candidats à une embauche ont des compétences suffisantes en français pour occuper ce poste, on peut s’inquiéter. À quoi bon multiplier les stages ou les réformes de l’éducation pour aboutir au constat que faute de formation adéquate, des centaines de milliers de chômeurs sont condamnés à la conquête de Pôle Emploi ou aux petits boulots digne d’un Zola du troisième millénaire.
Tout comme on peut continuer à se demander pourquoi l’âge idéal pour travailler, selon les statistiques, se situerait entre 25 et 50 ans. La fameuse exception française se renforce d’année en année et il est inutile de toujours chercher un quelconque bouc émissaire quand on pourrait commencer par balayer devant notre porte en luttant contre des dérives connues, mais transformées en tabous sociaux ou culturels.

CONSIGNES


François Copelovici, qui veut se présenter en 2017, donne les consignes ; " Sarko ne doit pas passer en 2012, il faut l'alternance, c'est la seule méthode pour que je sois élu en 2017".
Les suffrages sont-ils déjà exprimés ? 
Jeu de dupes ? 
NAVRANT

DSK, saison 2 une série B 


Voilà un an, quand dans son bureau de Washington Dominique Strauss-Kahn se projetait sur le printemps 2012, il se préparait à débattre des chiffres du chômage, du taux de change de l’euro et de l’avenir du nucléaire avec Nicolas Sarkozy, François Bayrou et l’ex juge Eva Joly.
Il se débat depuis hier avec un juge d’instruction en fonction, développe son argumentaire sur le libre-échangisme, la non circulation de devises et la dissimulation de capitaux de travailleuses dans les arrière-salles glauques de restaurants de luxe face à de drôles de contradicteurs : « Dodo La Saumure »,
« René la balance », « Béa la généreuse ». Avec ces surnoms dignes de personnages de Michel Audiard, on peut regretter que ces débats ne soient pas retransmis (après 22h30 et avec la mention interdit aux moins de 18 ans). Mais bon, les saisons 2 ont souvent peine à égaler la précédente. DSK est donc à sa place en deuxième partie de soirée et en série B.
Les étudiants de Cambridge qui ont bousculé sa leçon d’économie et les eurodéputés qui l’ont boycottée l’ont remis à sa place.

Nicolas Sarkozy veut « protéger les Français »

Entretien avec Nicolas Sarkozy. Président sortant, candidat de l'UMPà l'élection présidentielle.

Après le drame de Toulouse, la République a-t-elle, comme le dit François Bayrou, des questions à se poser ?
Je ne vois pas au nom de quoi on culpabiliserait la République du fait des crimes monstrueux de Mohamed Merah. C'est un monstre qui s'est auto-radicalisé et qui est passé sans transition de la délinquance de droit commun au terrorisme.
Mais c'est un Français, il a grandi dans une banlieue toulousaine...
Mohamed Merah est capable de tirer à bout portant dans la tête d'une petite fille. Croyez-vous que des institutions de la République, comme l'école, le collège, le lycée ou celles destinées à favoriser l'intégration ou l'insertion socioprofessionnelle de nos jeunes, sont compétentes pour traiter ce genre de comportement ?
C'est bien la question !
La réponse est non. Mohamed Merah n'est pas le résultat d'une société ou d'un climat. Pour autant, nous devons nous interroger sur la prévention des nouvelles formes de radicalisation islamiste. Je souhaite par ailleurs rendre hommage aux forces de l'ordre et aux magistrats qui ont fait un travail remarquable, permettant de confondre et mettre le meurtrier hors d'état de nuire en dix jours.
La banlieue a été un grand thème de campagne en 2007. Pourquoi est-elle si absente ?
Les quartiers, aujourd'hui, sont plus sûrs, plus agréables à vivre, moins éruptifs qu'il y a 10 ans. Nous avons investi 43 milliards d'euros avec le plan ANRU et j'ai annoncé un deuxième plan de 18 milliards pour continuer ce travail. Il n'y a rien de plus faux que de dire qu'il ne s'est rien passé dans les banlieues.
Votre manière de présider a troublé. C'est votre sentiment ?
Mais enfin, elle m'a permis de ne reculer sur aucune des réformes ! De faire sans violence la réforme des retraites, l'autonomie des universités, d'imposer le service minimum dans les transports, ou encore de réformer le statut des dockers et des ports. J'ai beaucoup de progrès à faire sur la méthode, mais qu'est-ce que ce serait si elle avait été bonne !
Vous annoncez des mesures chaque jour. Mais quel est votre projet global ?
J'ai gardé les mêmes valeurs : le travail, l'effort, le mérite, la responsabilité, l'autorité, la solidarité. À la différence de M. Hollande, je considère qu'on ne peut pas isoler la France et lui promettre qu'on l'exonérera des efforts que les autres font et demandent. Mon projet, c'est de dire aux Français : vous avez besoin d'être protégés. Et pour être protégés, il faut que votre pays soit fort, en remboursant ses dettes. C'est pourquoi je respecterai l'objectif de 0 % de déficit en 2016. Le deuxième élément de mon projet, c'est la compétitivité en allégeant le coût du travail tout en augmentant les bas salaires.
Ces engagements représentent un effort de 110 milliards d'impôts en plus et de dépenses en moins...
Sur les 40 milliards de prélèvements supplémentaires, 32 sont déjà votés. Sur les huit autres, j'ai proposé 3,5 milliards de recettes sur les grands groupes et les exilés fiscaux. Il reste 4,5 milliards à trouver en cinq ans ! Sur les économies, je continuerai à réduire le nombre de fonctionnaires ; je n'accepterai pas qu'on touche à la réforme des retraites et nous soumettrons les grosses collectivités territoriales à un effort d'économies. Est-il normal que les effectifs des collectivités territoriales, en dix ans, aient augmenté de 175 %, sans transfert de compétence ?
Quels sont les leviers de la relance en Europe alors que l'austérité pointe un peu partout ?
Je pense que nous sommes sortis de la crise financière, que la confiance revient et que nous sommes en phase de reprise économique. Que n'a-t-on dit des sommets entre Mme Merkel et moi ! Grâce à ces sommets, l'Europe est dotée d'un gouvernement économique qui a surmonté la crise grecque.
L'Espagne est fragile cependant...
Raison de plus pour conforter ce que nous avons fait. J'ai donc proposé trois choses et fixé un délai d'un an. Si Schengen ne se dote pas d'une gouvernance politique et ne résout pas la protection des frontières de l'Europe, nous suspendrons notre participation à Schengen. En matière commerciale, j'ai proposé qu'on fonde la réciprocité, à travers un Buy European Act, qui permettra de réserver des marchés publics à des entreprises qui produisent en Europe, tant que les marchés en Asie ne sont pas ouverts. Enfin, j'ai proposé un Small Business Act, réservant 20 % de nos marchés publics aux PME.
C'est un ultimatum ?
Pas du tout, c'est du volontarisme. Vous avez sans doute vu que le ministre de l'Intérieur allemand a récemment déclaré que j'avais parfaitement raison et qu'il demandait la même chose. La vérité, c'est que si l'Europe retombe dans ses travers d'avant, elle explosera.

La démocratie en déclin

“Revers pour la démocratie en Europe de l’Est”, titre Die Presse qui qualifie de “dramatiques” voire d’“explosifs” les résultats du dernier “indice de transformation” de la fondation Bertelsmann, qui note régulièrement l’évolution de la démocratie et de l’économie du marché dans 128 pays. “La plupart des Etats d'Europe centrale, de l’Est et Sud-Est ont vecu ces dernières années des pertes qualitatives dans leur démocratie, leur économie de marché et dans la gestion de leur politique”, constate la fondation, très proche du milieu des affaires.
Elle attribue ce changement à la polarisation politique et à la soif de pouvoir de certains dirigeants. Parmi les Etats européens épinglés se trouvent la Hongrie (en tête), la Slovaquie, l’Albanie, le Kosovo, la Macédoine et le Montenegro tandis que la Pologne et, dans une moindre mesure, la Serbie font figure de bons éleves.

CETTE ANNÉE LA FRANCE RISQUE DE BASCULER DANS UNE OLIGARCHIE ROUGE.
LA " SOCIALOCRATIE"
HOLLANDE EST LE DANGER POUR LA FRANCE. 
LA "SALOPRICRATIE" EST EN MARCHE

Sarkozy: Je revient

Ne vous frottez pas les yeux, vous avez bien lu et ce n'est pas une faute d'accord. L'italique est importante : je veux vous parler de l'usage du pronom je chez Nicolas Sarkozy. Depuis la campagne 2007, on a beaucoup glosé sur son usage intensif de ce pronom. Le discours de la Porte de Versailles, le 14 janvier 2007 était de ce point de vue un cas d'école : un je toutes les 17 secondes, un quart des phrases commençant par ce mot... J'avais fait remarquer que si l'égotisme linguistique du candidat, devenu président, était incontestable, il n'avait rien à envier au maître en la matière, François Mitterrand, ou à son adversaire de l'époque, Ségolène Royal (voir dans Mots de Nicolas Sarkozy et ici, ici, et ici sur mon blog).
Vous avez peut-être joué avec l'Observatoire des discours que nous avons réalisé pour le Monde avec Linkfluence (et que nous venons de mettre à jour). Un outil (en haut à droite) vous permettra de vous faire une idée de l'usage des différents pronoms par les candidats en lice pour la présente élection, ainsi que lors de la présidentielle 2007 et dans l'ensemble des discours de Nicolas Sarkozy depuis 2004 (accession à la présidence de l'UMP).

L'évolution temporelle de l'usage du pronom je chez ce dernier est tout à fait spectaculaire. Je me suis intéressé aux discours de bien des personnalités, mais c'est la première fois que je suis en mesure d'analyser une masse aussi importante d'interventions (728 au moment présent) pour un même personnage politique et sur une durée aussi longue. Vous pouvez vous donner une idée de cette évolution en déplaçant la sélection temporelle sur la ligne de temps dans l'Observatoire des discours de Nicolas Sarkozy, mais il est peut-être plus commode dans ce cas précis d'avoir une vision synthétique. Je vous ai donc mâché le travail :
On constate une évolution tout à fait étonnante de l'usage du pronom je dans la bouche de Nicolas Sarkozy au fil du temps (la courbe en rouge pointillée donne la tendance lissée). Je ne m'attendais pas à constater autant d'amplitude dans les variations : l'usage du je varie d'un facteur de 1 à 4 ou plus selon les périodes, ce qui est considérable.
Mais le plus intéressant sans doute est qu'on peut suivre les différentes étapes de la conquête du pouvoir par Nicolas Sarkozy. Le premier pic de je en 2004 correspond à sa candidature et son accession à la présidence de l'UMP, après quoi le je décline pour remonter de plus belle à partir de l'automne 2005. Souvenez-vous : c'était la crise des banlieues, la rivalité avec Dominique de Villepin, qui était à l'époque donné premier dans les sondages... Il est vrai que Nicolas Sarkozy pensait à la présidence de la République depuis longtemps, et pas seulement en se rasant, mais il semble bien que la fin 2005 ait été le vrai point de départ de sa course à l'Elysée. L'usage du je va croître de façon intense jusqu'au soir du second tour.
Nicolas Sarkozy entre alors dans un rôle différent, celui de président. On aurait pu penser que le passage à ce nouveau rôle, qui s'accompagne d'un discours de nature différente, moins personnel par définition, produirait une cassure franche dans les courbes — j'allais dire une rupture. En fait, on voit que le je décline, mais de façon progressive. Comme si le président ne cessait que graduellement d'être candidat. Marie-France Garaud disait à propos de Jacques Chirac qu'il était un excellent cheval d'obstacle, mais qu'il aimait tellement la course qu'il continuait à sauter sur le plat... Il faut avouer que c'est un peu l'image que nous a donnée Nicolas Sarkozy dans sa période d' «hyperprésidence ».
Bon an mal an, la courbe du je décline au fil du quinquennat. Le président se présidentialise et parle moins de lui — avec des sautes d'ego de loin en loin, notamment début 2011. Le cheval commençait à piaffer dans les stalles... Et la barrière est tombée à la rentrée 2011, date du lancement de la course à l'Elysée.
Les mots nous disent décidément bien des choses. Ils parlent volontiers malgré nous. Surtout ceux qu'on ne surveille pas, comme les pronoms et autres « petits mots » du discours... Nos observatoires sont là [2007, Sarkozy, 2012] pour vous aider à jouer avec eux !
ENCORE UNE ANALYSE À LA CON, RÉALISÉE PAR UN CRÉTIN GAUCHISANT SOURD DE LA FEUILLE.
HOLLANDE, LUI, NE DIT JAMAIS "JE"; IL EST TROP LÂCHE, TROP MOU, GUIMAUVE AU GRÉ DES TENDANCES, IL DIT "OUI" POUR TOUT ET À TOUS !!