samedi 9 juin 2012
Pour Philippe Tesson, la majorité à venir n'a rien d'homogène. Pour gouverner, Hollande devra trahir soit ses alliés, soit ses idées.
Ils ont acheté la presse
Charles Gave, de l’Institut des Libertés, nous présente ici
une recension du livre de Benjamin Dormann, « Ils ont acheté la
presse », dans laquelle l’auteur explique l’actuel biais de la presse en
faveur des thèses économiques keynésiennes et socialistes.
“Ils ont acheté la Presse” de Benjamin Dormann
sous titre: “Pour comprendre enfin pourquoi elle se tait, étouffe ou encense”
Éditeur: Jean Picollec
Depuis toujours, je commence entre deux et cinq livres par semaine.
Il m’arrive rarement de les terminer tous tant la qualité soit de
l’écriture soit des arguments développés peut être faible.
La première partie de l’ouvrage consiste en une description d’un certain nombre de personnalités de ce monde très spécial et des méthodes qu’ils ont employées pour arriver la où ils en sont, dont on peut dire sans crainte qu’elles ne sont pas « jolies, jolies ». Le but essentiel de tous ces gens semblent être en effet de s’enrichir de façon éhontée tout en jurant la main sur le cœur qu’ils sont « de gauche », ce qui vaut indulgence pleine et entière de la part des journalistes que par ailleurs ils asservissent et qui sont sous leurs ordres. Je laisse au lecteur le plaisir de découvrir le nom et les pratiques de tous ces bienfaiteurs de l’humanité souffrante qui pratiquent allégrement trafic d’influence et concussion avec la meilleure conscience du monde. Cette première partie mérite à elle seule les 23 Euros que coûtent cet ouvrage.
La deuxième partie, pour un homme comme moi, pas très versé dans les gens mondialement connus à Paris et sur les réseaux qui font et défont les réputations dans notre beau pays, est encore beaucoup, beaucoup plus intéressante.
De temps en temps,un lecteur me pose la question la question : comment se fait-il que je ne sois jamais interviewé , si ce n’est par BFM (de temps en temps, ce dont je les remercie). Je réponds toujours que c’est sans doute parce que je suis rarement en France et que je ne fais guère d’efforts pour être connu des journalistes.
Mais je me demandais quand même pourquoi des hommes éminents comme Pascal Salin, Alain Cotta, Jean-Jacques Rosa, etc… ne passaient jamais sur les ondes, sans avoir de vrai réponse ?
Ce livre m’en a donné — enfin — l’explication.
La quasi totalité des économistes que nous voyons constamment sur les ondes appartiennent en fait à deux « clubs de réflexion », très reliés l’un à l’autre et au Parti Socialiste et dont les financements sont pour le moins obscurs, venant parfois de pays étrangers.
Ces deux clubs se nomment Terra Nova et Le Cercle des Économistes.
De grands « débats » sont bien sûr organisés dans les médias « officiels » sur les sujets brûlants, mais comme la puissance invitante fait presque toujours aussi partie du même « club », ne seront invités que les membres du club, ce qui est après tout le privilège du rédacteur en chef : inviter qui il veut. Et c’est la où se situe la tromperie.
Les intervenants seront présentés comme monsieur X, professeur à Polytechnique, monsieur Y professeur à Normal Sup’, monsieur Z professeur à Sciences Po’ Paris, ce qui laisse croire à l’auditeur que ce qui leur a valu cette invitation est leur compétence professionnelle tout à fait remarquable puisqu’ils enseignent dans ces prestigieuse écoles.
À aucun moment n’est mentionné le fait qu’ils appartiennent tous ou presque aux mêmes clubs de réflexion, qu’ils sont copains comme cochons, qu’ils ne doivent leurs positions éminentes qu’à leur engagement dans le Parti Socialiste et qu’ils ont sans doute passé les heures qui précédent le débat à se repartir les rôles dans le débat qui allait suivre.
Le pauvre auditeur a l’impression qu’il écoute des gens compétents et de bonne foi, alors qu’il n’en est RIEN et en tire la conclusion que puisqu’ils disent tous la même chose, eh bien cela doit être la vérité. En fait, il assiste à un débat entre la Pravda et les Izvestia, les deux grands journaux de l’ex URSS dont le seul but est de le manipuler, LUI.
En ce qui me concerne, je ne comprends pas que des hommes d’honneur puissent dévoyer à ce point l’idée très haute que j’ai de la Démocratie, du rôle des journalistes mais encore plus de l’intégrité morale qui devrait être la caractéristique des intellectuels.
On imagine mal Raymond Aron, Jacques Rueff, Alfred Sauvy, Bertrand de Jouvenel ou enfin Jean-Francois Revel accepter de participer à ce sordide théâtre d’ombres.
C’est de ce genre de pratiques que la France crève.
Le livre donne tous les détails sur ceux qui se livrent à ces méfaits, sur les réseaux qui les soutiennent, sur les radios ou télévisions, payées par nos impôts sur lesquels ils sévissent et je ne saurai donc trop en recommander la lecture, et ce d’autant plus que cet ouvrage, qui est une vraie et remarquable enquête, n’a bénéficié d’aucune couverture de presse et que je l’ai trouvé par hasard en me promenant à la Procure à Paris.
20 milliards en un mois : premier bilan de François Hollande
Le réveil risque d’être douloureux pour les Français quand ils réaliseront que les folies budgétaires qu’offre le gouvernement vont mettre à mal sur le long-terme l’ensemble du système social à la française. C’est une question de bon sens : on ne peut pas éternellement dépenser plus que l’on ne gagne.
La France (comme tous les pays industrialisés) n’a pas les moyens de vivre comme pendant les 30 glorieuses, où le pays ne connaissait pas le chômage de masse, où la croissance était soutenue et où la pyramide démographique était surtout beaucoup plus favorable. Avec l’allongement de la durée de vie, les travailleurs ne peuvent plus assumer le prix de retraites de plus en plus longues.
Et quid du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ? Qui peut penser qu’avec l’informatisation de l’administration, les besoins en personnel public n’ont pas diminué… Et au-delà même des besoins, le fardeau de la fonction publique est trop lourd à porter et coûte tout simplement trop cher.
Quant au Smic, on connait tous les effets pervers de cette mesure sur l’emploi et sur les salaires intermédiaires… 20 milliards en un mois… On espère que François Hollande va se calmer car il lui reste 59 mois à passer à l’Elysée !
DSK, victime du retour de la police morale
Il y a quelques mois, alors que Dominique Strauss-Kahn était soupçonné de tentative de viol, il était présenté comme « un séducteur un peu lourd ». Aujourd’hui, l’ex directeur du FMI se révèle un haut consommateur de prostitués, et les mêmes poussent des cris d’indignation. N’y a-t-il pas une forme d’hypocrisie dans ce revirement ?
On a l’impression qu’on condamne le sexe pour mieux en parler et se régaler des détails croustillants. Qu’en dites-vous ?
Iriez-vous jusqu’à dire qu’on assiste à un retour de la « police de la morale » ?
On se dirige donc vers une société fade, complément normative ?
Les excès d’indignation des féministes ne confinent-ils pas parfois à un certain racisme anti-homme ?
58% des Français estiment que le Front National devrait être représenté à l’Assemblée Nationale
58% des Français estiment que le Front National devrait être représenté à l’Assemblée Nationale
François Fillon en tête des personnalités (hors ministres) souhaitées à l’Assemblée Nationale. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen auraient toute leur place également.
Des électeurs avertis, qui votent selon leurs convictions … et selon le parti politique du candidat.
Une forte attente de proximité et d’engagement local
Europe : Comment Merkel a piégé Hollande
Chacun s'est étonné de la dureté d'Angela
Merkel à l'égard des propositions de Paris. C'est pourtant la
conséquence logique de la position de Berlin depuis le 6 mai
Le contraste est frappant. De ce côté-ci du Rhin,
la presse s'est enflammée jeudi 7 juin à la publication du projet
d'initiatives de croissance du gouvernement allemand. Il s'est même agi
de la grande affaire du jour et chacun tentait de comprendre l'échec de
François Hollande. Outre-Rhin, les observateurs ont à peine noté le fait
et n'ont pas insisté sur l'humiliation du président français. Ce fossé
s'explique aisément. En France, beaucoup voulu croire que l'élection de
François Hollande allait changer la donne en Europe et que le nouveau
locataire de l'Elysée pourrait imposer une relance par les
investissements. Pour dire vrai, les institutions bruxelloises se sont
faites complices de cette illusion en ne cessant de marteler, dans les
jours qui ont suivi l'élection française, le mot de « croissance ». On a
vu Angela Merkel faire le dos rond et elle-même murmurer ce mot
magique. On a cru que l'affaire était dans le sac. C'était mal connaître
et l'Allemagne et la chancelière.
Une position allemande fermeÉeh ! euh, c'est une blague ?.T'inquiète, Mario il est con.
Durant le dernier mois, Angela Merkel n'a en réalité jamais cédé sur
cette question de la croissance. Pour elle, engager aujourd'hui une
relance keynésienne serait des plus nocives. Elle donnerait l'illusion
d'une reprise qui entraînerait du relâchement dans ce qu'elle considère
toujours comme la priorité absolue : l'assainissement des finances
publiques. Voici pourquoi, à chaque fois qu'elle a évoqué la croissance,
la chancelière a précisé qu'elle ne voyait pas d'autres solutions pour
la relancer que l'amélioration de la compétitivité par « des réformes
structurelles ». Sa proposition de jeudi est donc cohérente.
Piège tendu
Il s'agissait donc d'un dialogue de sourd, mais les observateurs
français n'y ont vu qu'une avancée de Paris. En réalité, pendant ce
temps, la chancelière tissait son piège. Elle a d'abord désamorcer le
danger intérieur en s'entendant avec le SPD pour une adoption avant
l'été du pacte budgétaire, moyennant un impôt sur les transactions financières
. Du coup, ce pacte que François Hollande ne veut pas ratifier tel quel
le sera sans doute par les sociaux-démocrates. Il perd là un appui
précieux pour faire pression sur la chancelière.
Désamorçage européen
La chancelière a ensuite désamorcé le danger européen en tentant de
mettre les fédéralistes bruxellois de son côté. Jeudi, elle s'est ainsi
proclamée favorable à une union politique de l'Europe. Condition qu'elle
pose, là aussi depuis toujours, pour donner son accord aux obligations
communes. Et ici également, François Hollande est mis en difficulté,
sommé de dire s'il accepte la perte de compétences nationales en faveur
d'institutions fédérales pour parvenir à son objectif
d'euro-obligations. Alors que l'opinion française comme le parti
socialiste sont très divisés sur le sujet européen. Nul doute que
l'Elysée ne sera guère loquace sur le sujet. Et les Eurobonds ont ainsi
toutes les chances d'être enterrées. Et si elles ne sont pas, elles ne
serviront pas à faire de la relance.
Le but de la chancelière : sa réélection
Angela Merkel est un animal politique. Sa seule ambition est son
maintien à la chancellerie en 2013. Elle est actuellement en difficulté
dans les sondages et elle a vu « son ami Nicolas » emporté par la
crise... Elle n'a donc aucune raison de céder à François Hollande face à
une opinion allemande peu encline à faire de la « croissance à la pompe
», comme on dit outre-Rhin. Au contraire, si elle sort vainqueur de ce
bras de fer avec le président français, elle pourra se prévaloir
outre-Rhin d'avoir défendu les intérêts de la république fédérale en
Europe. Et espérer un retour en grâce auprès de son opinion.
Le pari perdu de Paris
Du côté de Paris, l'illusion semble désormais brisée. Il est à
présent impensable (mais en réalité, il en a toujours été ainsi) que
l'Europe se lance dans une politique de relance. La véritable question
est, à présent, de savoir quelle sera la politique européenne de la
France. Sans l'objectif de la relance, ne lui restera-t-elle plus qu'à
rentrer dans le rang et revenir à la rigueur.