TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 9 juin 2012

Le bras de fer Merkel-Hollande 


La France s’apprête à entrer en récession alors que l’Allemagne revoit à la hausse sa prévision de croissance. Présentés le même jour, les rapports de la Banque de France et de la Bundesbank résument douloureusement (pour nous) le décrochage qui s’accélère entre Paris et Berlin.
Les chiffres ne laissent aucune illusion à ceux qui pensent que François Hollande peut sortir vainqueur d’un bras de fer avec Angela Merkel ! Or, bras de fer il y a. Hollande l’a engagé, comme promis, en réclamant la mutualisation des dettes des pays de la zone euro et l’intervention de la BCE pour aider les pays en difficulté.
Angela Merkel reste droite dans ses bottes : c’est « nein », et le retour partiel à la retraite à 60 ans en France renforce la détermination de la chancelière. Mutualiser les dettes française et allemande reviendrait à faire financer en partie la mesure par Berlin, alors même qu’en Allemagne l’âge de départ est progressivement reculé à 67 ans ! Plus le gouvernement français se montrera dépensier, plus son homologue allemand se rigidifiera dans l’intransigeance. Angela Merkel se dit, non sans raison, que si elle lâchait du lest, les Français en profiteraient pour s’éloigner encore plus de l’équilibre budgétaire – les promesses coûteuses ne manquent pas au sein du gouvernement Ayrault. Sans compter qu’un « geste » de sa part décomplexerait également les électeurs grecs, leur ôtant toute inhibition à voter, le 17 juin, pour la gauche radicale Syriza, qui réclame la continuation du versement des aides européennes tout en promettant l’arrêt des efforts de redressement internes.
Angela Merkel a anticipé une victoire de Syriza et le chaos grec qui s’ensuivrait en évoquant une Europe à plusieurs vitesses. Elle oblige ainsi ses partenaires à choisir entre l’explosion de l’euro – que personne ne souhaite – et un engagement à long terme pour construire une Union plus politique et plus solidaire, mais également plus intrusive dans les affaires de ses membres. Sa position est claire : « Qui m’aime me suive ! »
Le couple franco-allemand s’est distendu en même temps que l’équilibre économique entre les deux pays s’est rompu. L’Europe est désormais une famille monoparentale, et c’est Angela Merkel qui porte la culotte. Bon gré, mal gré, ceux qui en auront la force la suivront. Y compris Paris.

Le vertige populiste 


Les admonestations pleuvent sur la France, sommée d'adopter les réformes profondes que lui prescrivent les marchés (et le sens commun). Sur les décisions de Hollande pèseront le vote législatif de ce mois, le cours périlleux de la crise et la machinerie européenne. Mais, pour la suite, ses décisions devront recueillir l'adhésion publique. Et vaincre à cette fin la résistance qui met en France tout exécutif dans la mélasse. Elle empêtra Sarkozy et paralysa Chirac. Hollande n'évitera pas la réaction multiple et confuse du " populisme ". Hors les urnes où il dépérit, le populisme, un jour ou l'autre, choisit la rue.
Contre les choix légitimes de pouvoirs élus le populisme - notion trop vague, trop dépréciative - est à la fois le symptôme d'une détresse populaire et l'expression de chimères alternatives. Tous, loin de là, ne s'embrigadent pas au Front de gauche ou au Front national, mais des millions de Français remâchent le sentiment d'être abandonnés par les " puissants ", caste indistincte où ils fourrent en vrac la classe politique, les médias, l'élite, les riches, la finance et autres boucs émissaires de leurs malheurs.
Ce sentiment de déréliction nourrit depuis longtemps la mélancolie nationale. On y voit les politiques dépossédés de pouvoirs réels par les forces malignes de la mondialisation et de l'Europe défaillante. Incapables de juguler, chez nous, un chômage sempiternel et le déclassement avéré de la nation. Et peut-être aussi qu'au-delà de ces échecs bien des reins et des coeurs vivent, dans la souffrance, le déchirement des grandes mutations. Dans cette souffrance, le populisme trouve sa source.
Le populisme est un fleuve noir qu'alimentent les peurs écologiques, le vieillissement démographique et, bien sûr, les dérangements de l'immigration, de la peur de l'islam. De l'insécurité. Il charrie, comme autant d'épaves, la clochardisation de la rue, la misère des SDF, la paupérisation de l'État. Il se repaît de l'immoralité des " princes " et de la cupidité indécente de quelques patrons. Le fleuve se déverse, pour finir, dans l'océan des nostalgies. On y ressasse la nation de jadis, son passé peu à peu englouti et sa culture agonisante, naufragée par la révolution culturelle qui s'accomplit sous nos yeux. Celle, entre autres, d'Internet, des images et des sons de la modernité.
Dans ce grand chambardement des techniques et des moeurs, le populisme vit un désenchantement démocratique. Contre la caste élitaire, il en appelle au " peuple ". Mais lequel ? Le peuple, entité souveraine qui gouverne la nation ? Ou le peuple plébéien, la foule porteuse de désirs et de droits ? " Ah, le peuple est en haut mais la foule est en bas ", disait Victor Hugo. Et c'est dans cette foule que fermente le populisme.
Pour en cerner les actuels contours - à droite dans sa composante identitaire et nationaliste, à gauche dans son cri social -, Dominique Reynié le peint comme un " vertige social-nationaliste ". Il affecte presque toute l'Europe. Disons qu'en France il ébranle deux orientations communes aux deux grands partis du gouvernement. D'une part, il rejette une Europe communautaire, réconfortée, chez nous, par le Parlement après avoir été malmenée par le " non " référendaire de 2005. Et, d'autre part, il refuse la diète sociale imposée à un État providence ruineux.
Est-ce que Hollande, européen convaincu et plausible réformateur, peut vaincre ce vertige ? L'adhésion européenne bénéficie, en France, d'un soutien électoral encore majoritaire. Mais l'Europe n'a pas franchi le Rubicon d'une gouvernance crédible de sa monnaie. Surtout, elle se révèle fondamentalement libérale. Le socialisme français y apparaît, jusque chez ses pairs sociaux-démocrates, comme le résidu poussif d'un modèle condamné. Dans une économie de marché mondialisée, les Européens valides assument, comme l'Allemagne, d'affronter la compétition. Aux invalides, la voiture balai !
Quant à la capacité pour Hollande de rallier à ces réformes éventuelles une adhésion publique, elle n'ira pas sans déboires. Le populisme dispose, dans la rue, des gros bataillons populaires et ouvriers arrachés au PS. Car le socialisme français semble avoir perdu le " sens du peuple " (1) ou trahi son bon sens. Toujours est-il qu'il aura abandonné à Marine Le Pen les plaies sensibles de la sécurité, de l'immigration et de la laïcité au profit d'un multiculturalisme compassionnel et erratique que le populisme rejette. Les classes moyennes sont ainsi devenues les principaux bastions du Parti socialiste. Or, faute d'attaquer à la hache la réduction des dépenses publiques, Hollande devra les soumettre, elles aussi, à la pression fiscale. D'être tenues pour " riches " ne les consolera pas.
Bref, la plainte des portefeuilles et la colère de la rue promettent à Hollande un horizon fort peu " normal ".
1. Michelet, cité par Laurent Bouvet.

Hollande sur le fil du rasoir
 
Pour Philippe Tesson, la majorité à venir n'a rien d'homogène. Pour gouverner, Hollande devra trahir soit ses alliés, soit ses idées.
L'enjeu des élections législatives est capital pour François Hollande. Depuis un mois, le nouveau président ne gouverne qu'en fonction de cette échéance. Gouverner n'est pas le mot : on ne gouverne réellement que lorsqu'une majorité parlementaire est en place. Et les quelques décisions qu'a prises François Hollande ces dernières semaines, les mots qu'il a prononcés, les signes qu'il a envoyés n'ont répondu qu'au seul souci de peser sur le corps électoral dans le but de s'assurer la majorité la plus large. On ne s'en scandalisera pas : la méthode est classique. Ce qu'on veut dire, c'est qu'on ne peut inférer de ce qui a été fait jusqu'à présent aucune conclusion sur ce que sera sa politique. Celle-ci sera déterminée par ce qui sortira des urnes au soir du second tour. C'est pourquoi nous parlons d'un enjeu capital.
Or il apparaît possible, sinon probable, si l'on en croit les dernières estimations, que la majorité à venir ne sera pas homogène. Il y a des diversités dont les différents éléments sont compatibles. Il en est d'autres qui sont difficilement conciliables. C'est le cas dans la situation présente, si elle se vérifie. Le projet du PS s'inscrit dans une tradition sociale-démocrate. Celui du Front de gauche est de nature révolutionnaire. Celui des Verts dessine une nouvelle gauche en rupture totale, sur quelques points essentiels, avec le programme présidentiel. Et au sein même du PS, des divergences profondes perdurent, notamment sur l'Europe, qui fragilisent sa cohésion.
Cette hétérogénéité serait gérable si la période que nous traversons était normale, pour employer un mot à la mode. Elle ne l'est pas. La crise et l'état de la France vont exiger des mesures radicales. François Hollande va rapidement se trouver devant une alternative : ou gouverner avec autorité, au risque de mettre en péril l'unité de sa majorité, et c'est la crise politique, ou gouverner à force de compromis, au risque de remettre en cause ses propres objectifs, et c'est l'échec de sa politique.
C'est dire l'étroitesse de la marge de manoeuvre dont dispose le nouveau président pour gouverner et pour imposer ses choix. Cela est une chose. Autre chose : la légitimité de ses choix, qui n'est pas le moindre sujet d'inquiétude. Ainsi s'ouvre, dans cette double incertitude, le quinquennat Hollande.

Ils ont acheté la presse

Charles Gave, de l’Institut des Libertés, nous présente ici une recension du livre de Benjamin Dormann, « Ils ont acheté la presse », dans laquelle l’auteur explique l’actuel biais de la presse en faveur des thèses économiques keynésiennes et socialistes.
“Ils ont acheté la Presse”  de Benjamin Dormann
 sous titre: “Pour comprendre enfin  pourquoi elle se tait, étouffe ou encense”
Éditeur: Jean Picollec
Depuis toujours, je commence entre deux et cinq livres par semaine. Il m’arrive rarement de les terminer tous tant la qualité soit de l’écriture soit des arguments développés peut être faible.

Le propos de l’auteur, Benjamin Dorman, qui se dit de gauche. est d’expliquer comment les milliardaires soit disant « de gauche » ont pris le contrôle de nos médias, quels ont été leurs relais, leurs relations avec l’État, quelles ont été leurs méthodes de management et comment nous en sommes arrivés  à ce monde assourdissant de bruit et ou rien d’essentiel et d’important n’est jamais dit. Comme le disait Soljenitsyne, en pays communiste, le plus dur est de parler. En France, le plus dur est de faire entendre…
La première partie de l’ouvrage consiste en une description d’un certain nombre de personnalités de ce monde très spécial et des méthodes qu’ils ont employées pour arriver la où ils en sont, dont on peut dire sans crainte qu’elles ne sont pas « jolies, jolies ». Le but essentiel de tous ces gens semblent être en effet  de s’enrichir de façon éhontée tout en jurant la main sur le cœur qu’ils sont « de gauche », ce qui vaut indulgence pleine et entière de la part des journalistes que par ailleurs ils asservissent et qui sont sous leurs ordres. Je laisse au lecteur le plaisir de découvrir le nom et les pratiques de tous ces bienfaiteurs de l’humanité souffrante  qui pratiquent allégrement  trafic d’influence et concussion avec la meilleure conscience du monde. Cette première partie mérite à elle seule les 23 Euros que coûtent cet ouvrage.
La deuxième partie, pour un homme comme moi, pas très versé dans les gens mondialement connus à Paris et sur les réseaux qui font et défont les réputations dans notre beau pays, est encore beaucoup, beaucoup plus intéressante.
De temps en temps,un lecteur me pose la question la question : comment se fait-il que je ne sois jamais interviewé , si ce n’est par BFM  (de temps en temps, ce dont je les remercie). Je réponds toujours  que c’est sans doute  parce que je suis rarement en France  et que je ne fais guère d’efforts pour être connu des journalistes.
Mais je me demandais quand même pourquoi des hommes éminents comme  Pascal  Salin, Alain Cotta, Jean-Jacques Rosa, etc… ne passaient jamais sur les ondes, sans avoir de vrai réponse ?
Ce livre m’en a donné — enfin — l’explication.
La quasi totalité des économistes que nous voyons constamment sur les ondes appartiennent en fait à deux « clubs de réflexion », très reliés l’un à l’autre  et au Parti Socialiste et dont les financements sont pour le moins obscurs, venant parfois de pays étrangers.
Ces deux clubs se nomment Terra Nova et Le Cercle des Économistes.
De grands « débats » sont  bien sûr organisés dans les médias « officiels » sur les sujets brûlants, mais comme la puissance invitante fait presque toujours aussi partie du même  « club »,  ne seront invités que les membres du club, ce qui est après tout le privilège du rédacteur en chef : inviter qui il veut. Et c’est la où se situe la tromperie.
Les intervenants seront présentés comme monsieur X, professeur à Polytechnique, monsieur Y professeur à Normal Sup’, monsieur Z professeur à Sciences Po’ Paris, ce qui laisse croire à l’auditeur que ce qui leur a valu cette invitation est leur compétence professionnelle tout à fait remarquable puisqu’ils enseignent dans ces prestigieuse écoles.
À aucun moment n’est mentionné le fait qu’ils appartiennent tous ou presque aux mêmes clubs de réflexion, qu’ils sont copains comme cochons, qu’ils ne doivent leurs positions éminentes qu’à leur  engagement dans le Parti Socialiste et qu’ils ont sans doute passé les heures qui précédent le débat à se repartir les rôles dans le débat qui allait suivre.
Le pauvre auditeur a l’impression qu’il écoute des gens compétents et de bonne foi, alors qu’il n’en est RIEN et en tire la conclusion que puisqu’ils disent tous la même chose, eh bien cela doit être la vérité. En fait, il assiste à un débat entre la Pravda et les Izvestia, les deux grands journaux de l’ex URSS dont le seul but est de le manipuler, LUI.
En ce qui me concerne, je ne comprends pas que des hommes d’honneur puissent dévoyer à ce point l’idée très haute que j’ai de la Démocratie, du rôle des journalistes mais encore plus de l’intégrité morale qui devrait être la caractéristique des intellectuels.
On imagine mal Raymond Aron, Jacques Rueff, Alfred Sauvy, Bertrand de Jouvenel  ou enfin Jean-Francois Revel accepter de participer à ce sordide théâtre d’ombres.
C’est de ce genre de pratiques que la France crève.
Le livre donne tous les détails sur ceux qui se livrent à ces méfaits, sur les réseaux qui les soutiennent, sur  les radios ou télévisions, payées par nos impôts sur lesquels ils sévissent et je ne saurai donc trop en recommander la lecture, et ce d’autant plus que cet ouvrage, qui est une vraie et remarquable enquête, n’a bénéficié d’aucune couverture de presse et que je l’ai trouvé par hasard en me promenant à la Procure à Paris.

20 milliards en un mois : premier bilan de François Hollande

Hausse du Smic, détricotage de la réforme de la retraite, fin du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, augmentation de l’allocation de rentrée scolaire. En pleine crise de la dette, et alors que l’Europe est au bord de l’explosion à cause de ses déficits publics, les premières mesures de François Hollande comme président de la République auront coûté 20 milliards d’euros aux Français.
Les économistes et nos partenaires européens ont beau répété que la priorité des politiques publiques doit aller au désendettement et à une cure d’amaigrissement des dépenses publiques, le gouvernement socialiste joue à contre-temps. Élu sur des promesses démagogiques, François Hollande creuse les déficits pour gagner les législatives.
Le réveil risque d’être douloureux pour les Français quand ils réaliseront que les folies budgétaires qu’offre le gouvernement vont mettre à mal sur le long-terme l’ensemble du système social à la française. C’est une question de bon sens : on ne peut pas éternellement dépenser plus que l’on ne gagne.
La France (comme tous les pays industrialisés) n’a pas les moyens de vivre comme pendant les 30 glorieuses, où le pays ne connaissait pas le chômage de masse, où la croissance était soutenue et où la pyramide démographique était surtout beaucoup plus favorable. Avec l’allongement de la durée de vie, les travailleurs ne peuvent plus assumer le prix de retraites de plus en plus longues.
Et quid du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ? Qui peut penser qu’avec l’informatisation de l’administration, les besoins en personnel public n’ont pas diminué… Et au-delà même des besoins, le fardeau de la fonction publique est trop lourd à porter et coûte tout simplement trop cher.
Quant au Smic, on connait tous les effets pervers de cette mesure sur l’emploi et sur les salaires intermédiaires… 20 milliards en un mois… On espère que François Hollande va se calmer car il lui reste 59 mois à passer à l’Elysée !

DSK, victime du retour de la police morale

Plus d'un an après le début de l'affaire du Sofitel, Dominique Strauss-Kahn est plus que jamais sous le feu des critiques. Jean-Paul Brighelli, auteur de "La société pornographique", y voit un retour à l'ère de l'hypocrisie et du puritanisme exacerbé.

Il y a quelques mois, alors que Dominique Strauss-Kahn était soupçonné de tentative de viol, il était présenté comme « un séducteur un peu lourd ». Aujourd’hui, l’ex directeur du FMI se révèle un haut consommateur de prostitués, et les mêmes poussent des cris d’indignation. N’y a-t-il pas une forme d’hypocrisie dans ce revirement ?

Jean-Paul Brighelli : Je ne crois pas que cela soit de l’hypocrisie. Je pense que notre époque, peut-être car nous sommes à la fois dans une période d’ultra libéralisme et de crise, cultive deux talons d’Achille en même temps. L’un est la pornographie et l’autre le puritanisme le plus éhonté. Ce sont d’ailleurs deux sentiments qui sont partagés à droite comme à gauche.
Les gens qui s’en vont ostensiblement parce que Dominique Strauss-Kahn est invité à un anniversaire me font littéralement gerber. DSK a eu le tort d’être un libertin assumé dans une époque qui ne pouvait que récuser le libertinage, soit au nom de la pornographie franche et pécuniaire soit au nom du puritanisme.

On a l’impression qu’on condamne le sexe pour mieux en parler et se régaler des détails croustillants. Qu’en dites-vous ?

Les puritains ont toujours été des obsédés. Et vice versa, je me demande si parmi les obsédés, il n’y a pas des puritains qui sommeillent. Il est évident que pour assumer complètement la sexualité, il faut savoir transformer ses fantasmes en désirs. Pour ne pas avoir de fantasmes, il faut d’un coté avoir fait la paix avec sa propre sexualité et de l’autre avoir récusé toutes les hypocrisies. L’hypocrisie génère du fantasme, tout comme d’ailleurs la pornographie qui, sous couvert de combler les fantasmes, ne peut qu’en générer d’autres à force de frustration.
Dominique Strauss-Kahn a vécu comme il l’a voulu, baisé qui il a voulu. Je sens une jalousie chez tous ces contempteurs de libertinage qui me laisse doucement rigoler.

Iriez-vous jusqu’à dire qu’on assiste à un retour de la « police de la morale » ?

Il en existe une en Arabie Saoudite qui s’invite régulièrement chez les particuliers. Ici, c’est plus feutré, moins officiel. Jamais l’époque n’a été aussi normative. Nous somme en retrait, en régression manifeste, par rapport à la façon dont on vivait dans la deuxième partie du 18eme siècle. Nous avons 250 ans de retard !

On se dirige donc vers une société fade, complément normative ?

Nous avons désormais un président normal, il est donc logique que nous ayons une société orthonormée. Les deux sont assez drôles à regarder de l’extérieur, mais seulement de l’extérieur. Je pense que qui que ce soit qui prendrait au sérieux l’imposition de normes dans la société actuelle se ferait drôlement « chier ».

Les excès d’indignation des féministes ne confinent-ils pas parfois à un certain racisme anti-homme ?

Je ne crois pas. Il y a beaucoup d’hommes qui adhèrent aux formes les plus outrancières du féminisme. Je tiens à rappeler une chose, ce sont les libertins du 18eme siècle, Pierre Choderlos de Laclos par exemple, qui ont élaboré les thèses féministes les plus avant-gardistes que l’on puisse imaginer. La 81eme lettre des « liaisons dangereuses » représente le plus grand manifeste féministe qu’il soit. Les chiennes de garde peuvent aller se rhabiller !
Le libertinage a toujours défendu les femmes comme il défendait les hommes. Il défend l’humain ! Les gens qui commencent à dire « les hommes », « les femmes », qui veulent des quotas et qui trouvent intelligent de mettre autant de ministres femmes que de ministres hommes sans se demander si les unes ou les autres sont compétents, me font également vomir.

58% des Français estiment que le Front National devrait être représenté à l’Assemblée Nationale

Sondage Mediaprism/Atlantico : les Français pensent également que Marine Le Pen (43%), Jean-Luc Mélenchon (45%) et Eva Joly (29%) devraient figurer sur les bancs de l'Assemblée Nationale. La proportionnelle semble donc valorisée.
Une assemblée nationale « idéale » qui n’est sans doute pas celle qui sortira des urnes. Des députés « nationaux » qui doivent rester proches de leurs territoires d’origine

58% des Français estiment que le Front National devrait être représenté à l’Assemblée Nationale

Le « vote de légitimité » exprimé par les Français à propos des partis politiques est significativement différent de leur choix électoral. En effet, partisans ou non, ils sont près de 6 sur 10 (58%) à estimer que le Front National, tout comme Europe Ecologie Les Verts (58% également) ou le Modem (59%) devraient être représentés à l’Assemblée Nationale. Ceci malgré le score faible d’Eva Joly, ou décevant concernant François Bayrou, le 22 avril dernier. La réalité sera sans doute différente avec une probabilité non négligeable aujourd’hui que parmi ces 3 partis seul EELV soit effectivement représenté, notamment via un groupe parlementaire (15 députés minimum).
L’enquête confirme également l’emprise et l’installation dans l’opinion du Front de Gauche par rapport au Parti Communiste, à Lutte Ouvrière ou encore au Nouveau Parti Anticapitaliste incarnés par Nathalie Arthaud et Philippe Poutou lors de l’élection présidentielle. Les Français sont respectivement 50%, 43%, 29% et 25% à souhaiter leur représentation au sein de l’hémicycle.
Les Français démontrent à travers cette réponse tolérance et maturité politique qui les poussent à revendiquer la pluralité d’expression et de courants de pensée digne selon eux de figurer au sein d’une Assemblée Nationale représentative.
(Cliquez sur l'image pour agrandir)

François Fillon en tête des personnalités (hors ministres) souhaitées à l’Assemblée Nationale. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen auraient toute leur place également.

Interrogés sur une liste de personnalités politiques (hors ministres déjà en fonction) pour constituer une Assemblée Nationale « à la carte », indépendamment des choix par circonscription ou même de leur candidature effective aux élections législatives, les Français là aussi se détachent de leur préférence partisane et dessinent une assemblée plurielle et inédite. type  Le « vote de légitimité » exprimé par les Français à propos des partis politiques est significativement.
En tête, François Fillon aurait sa place à l’Assemblée Nationale pour 54% des Français interrogés. Il confirme là sa cote de légitimité politique et devance Jean-François Copé crédité d’un score de 35%. Alain Juppé est l’autre grande figure de l’UMP dont la présence dans l’hémicycle serait jugée comme légitime pour 50% des Français, suivi de près par le grand perdant de la présidentielle, Français Bayrou, que les électeurs verraient quand même tout à fait parmi les députés. Finalement absent de la course à la mandature suprême, Jean-Louis Borloo n’en reste pas moins présent et « apprécié », 45% des Français jugeant qu’il aurait toute sa place en député de la République.
Si la circonscription d’Hénin-Beaumont les départagera et n’en sélectionnera qu’un, les Français de leur côté verraient bien les deux opposants au sein de l’Assemblée. Respectivement, 45% et 43% estiment que Jean-Luc Mélenchon ET Marine Le Pen auraient leur place sur les bancs du Palais Bourbon.
A gauche, Ségolène Royal (candidate affirmée et affichée au perchoir) confirme « son retour » en devançant Martine Aubry avec 45% de Français estimant qu’elle aurait sa place à l’Assemblée contre 40% pour la secrétaire générale du Parti Socialiste. Du côté des écologistes, nous notons également le retour de Nicolas Hulot, nettement préféré à Eva Joly pour occuper une place parmi les députés, pour 40% des Français, devant donc la candidate EELV à l’élection présidentielle et préférée en sont temps lors de la primaire écologiste, créditée ici d’un score de 29% (Daniel Cohn-Bendit recueille pour sa part 35%).
Des scores qui démontrent le souhait de représentation du courant écologiste à l’Assemblée Nationale, malgré la faible performance de la candidate à la présidentielle. Dans cet hémicycle à la carte, d’autres personnalités politiques se maintiennent ou émergent, comme Dominique de Villepin, dont 36% des Français estiment qu’il aurait toute sa place à l’Assemblée, Nicolas Dupont-Aignan (35%), Olivier Besancenot (32% nettement préféré à Philippe Poutou, 24%).
D’anciens ministres des gouvernements Fillon restent légitimes pour une partie des Français, comme Rama Yade (39%), François Baroin (36%), Nathalie Kosciusko-Morizet (35%), Rachida Dati (32%) ou Xavier Bertrand (31%). Bertrand Delanoë (38%), Elisabeth Guigou (33%), Martin Hirsch (32%) ou encore Jack Lang (31%), restent « des valeurs sures » à gauche en terme de légitimité parlementaire.
Cette enquête inédite révèle donc là aussi à travers cette question une aspiration des Français pour une représentation plurielle des idées des convictions et des personnalités à l’Assemblée Nationale, et ceci indépendamment et au delà de leur propre opinion en tant qu’électeur.

Des électeurs avertis, qui votent selon leurs convictions … et selon le parti politique du candidat.

63% des Français déclarent s’intéresser autant aux élections législatives qu’à l’élection présidentielle, et 29% moins s’y intéresser (8% s’y intéresser davantage). Sans doute une implication un peu lassée après la grande séquence présidentielle (et comme le montrent des estimations de taux de participation, en deça du scrutin précédent). Certes conscients de l’enjeu, ils sont 40% à estimer que les médias n’en parlent pas assez, mais autant (41%) à considérer qu’ils en parlent « comme il faut ».
Forts d’une certaine liberté de penser, les électeurs déclarent avant tout aller voter « en fonction de leurs convictions personnelles sans penser au gouvernement actuel ou au rapport de force politique », pour 38% d’entre eux. Ensuite, ils sont plus nombreux (28%) à aller voter pour « donner une majorité au gouvernement actuel (que cela corresponde ou non à vos propres convictions) » plutôt que pour « donner suffisamment de poids à l’opposition pour qu’elle puisse jouer son rôle (que cela corresponde ou non  à vos propres convictions) » (21%). 13% enfin votent « en fonction des personnalités et des programmes des candidats sur votre circonscription, indépendamment du reste ».
Toutefois, ils ne sont pas dupes, les Français savent bien que les députés sont avant tout des hommes et des femmes de parti : 69% estiment que les députés à l’Assemblée « agissent et votent selon les consignes de leur parti politique » davantage qu’en fonction « des attentes et de l’intérêt du territoire et des citoyens qu’ils représentent » (21%) ou encore de « leurs convictions intimes et personnelles » (10%).
Dès lors, le premier critère de choix des électeurs lors de ces élections législatives est le parti politique d’appartenance des candidats (59%), suivi, quand même, par « le projet et les idées » (50%).
(Cliquez sur l'image pour agrandir)

Une forte attente de proximité et d’engagement local

La première qualité attendue des députés, pour 78% des Français, est celle de l’écoute et de la proximité avec les habitants de la circonscription. L’élection législative a bien cette particularité de mandater des élus pour une action politique et réglementaire nationale, mais non déconnectée pour autant des territoires dont ils sont issus. D’ailleurs, dans les autres qualités testées, « l’expérience politique locale » l’emporte sur « l’expérience politique nationale » (respectivement 46% et 26%).
Une majorité de Français (56%) est d’ailleurs convaincue d’un député, même s’il siège à l’Assemblée Nationale, est également tout à fait important « pour agir et faire bouger les choses au niveau local ».
Sans doute en raison de cette attente de représentants nationaux en prise avec les préoccupations locales, les Français sont d’autant plus opposés au cumul des mandats qu’ils concernent des mandats éloignés des territoires (85% contre le cumul Député-Ministre ; 75% contre le cumul Député-Président d’un conseil général, régional ou d’une communauté de communes). Ils sont plus nuancés sur le cumul Député-Maire (51% contre ; 37% pour ; 12% indifférents).

Méthodologie : Échantillon de 1 238 personnes, représentatif de la population Française âgée de 18 ans et plus, interrogés du 5 au 7 juin, par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing). Méthode des quotas sur les critères de sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, catégorie d’agglomération et région.


Europe : Comment Merkel a piégé Hollande

Chacun s'est étonné de la dureté d'Angela Merkel à l'égard des propositions de Paris. C'est pourtant la conséquence logique de la position de Berlin depuis le 6 mai
Le contraste est frappant. De ce côté-ci du Rhin, la presse s'est enflammée jeudi 7 juin à la publication du projet d'initiatives de croissance du gouvernement allemand. Il s'est même agi de la grande affaire du jour et chacun tentait de comprendre l'échec de François Hollande. Outre-Rhin, les observateurs ont à peine noté le fait et n'ont pas insisté sur l'humiliation du président français. Ce fossé s'explique aisément. En France, beaucoup voulu croire que l'élection de François Hollande allait changer la donne en Europe et que le nouveau locataire de l'Elysée pourrait imposer une relance par les investissements. Pour dire vrai, les institutions bruxelloises se sont faites complices de cette illusion en ne cessant de marteler, dans les jours qui ont suivi l'élection française, le mot de « croissance ». On a vu Angela Merkel faire le dos rond et elle-même murmurer ce mot magique. On a cru que l'affaire était dans le sac. C'était mal connaître et l'Allemagne et la chancelière.

Éeh ! euh, c'est une blague ?.T'inquiète, Mario il est con.

Une position allemande ferme
Durant le dernier mois, Angela Merkel n'a en réalité jamais cédé sur cette question de la croissance. Pour elle, engager aujourd'hui une relance keynésienne serait des plus nocives. Elle donnerait l'illusion d'une reprise qui entraînerait du relâchement dans ce qu'elle considère toujours comme la priorité absolue : l'assainissement des finances publiques. Voici pourquoi, à chaque fois qu'elle a évoqué la croissance, la chancelière a précisé qu'elle ne voyait pas d'autres solutions pour la relancer que l'amélioration de la compétitivité par « des réformes structurelles ». Sa proposition de jeudi est donc cohérente.
Piège tendu 
Il s'agissait donc d'un dialogue de sourd, mais les observateurs français n'y ont vu qu'une avancée de Paris. En réalité, pendant ce temps, la chancelière tissait son piège. Elle a d'abord désamorcer le danger intérieur en s'entendant avec le SPD pour une adoption avant l'été du pacte budgétaire, moyennant un impôt sur les transactions financières . Du coup, ce pacte que François Hollande ne veut pas ratifier tel quel le sera sans doute par les sociaux-démocrates. Il perd là un appui précieux pour faire pression sur la chancelière.
Désamorçage européen
La chancelière a ensuite désamorcé le danger européen en tentant de mettre les fédéralistes bruxellois de son côté. Jeudi, elle s'est ainsi proclamée favorable à une union politique de l'Europe. Condition qu'elle pose, là aussi depuis toujours, pour donner son accord aux obligations communes. Et ici également, François Hollande est mis en difficulté, sommé de dire s'il accepte la perte de compétences nationales en faveur d'institutions fédérales pour parvenir à son objectif d'euro-obligations. Alors que l'opinion française comme le parti socialiste sont très divisés sur le sujet européen. Nul doute que l'Elysée ne sera  guère loquace sur le sujet. Et les Eurobonds ont ainsi toutes les chances d'être enterrées. Et si elles ne sont pas, elles ne serviront pas à faire de la relance.
Le but de la chancelière : sa réélection
Angela Merkel est un animal politique. Sa seule ambition est son maintien à la chancellerie en 2013. Elle est actuellement en difficulté dans les sondages et elle a vu « son ami Nicolas » emporté par la crise... Elle n'a donc aucune raison de céder à François Hollande face à une opinion allemande peu encline à faire de la « croissance à la pompe », comme on dit outre-Rhin. Au contraire, si elle sort vainqueur de ce bras de fer avec le président français, elle pourra se prévaloir outre-Rhin d'avoir défendu les intérêts de la république fédérale en Europe. Et espérer un retour en grâce auprès de son opinion.
Le pari perdu de Paris
Du côté de Paris, l'illusion semble désormais brisée. Il est à présent impensable (mais en réalité, il en a toujours été ainsi) que l'Europe se lance dans une politique de relance. La véritable question est, à présent, de savoir quelle sera la politique européenne de la France. Sans l'objectif de la relance, ne lui restera-t-elle plus qu'à rentrer dans le rang et revenir à la rigueur.

Dimanche, votez !


Une non-campagne d’un mois : à croire que l’élection de François Hollande le 6 mai a agi comme un assommoir, vidant les esprits et réduisant l’intérêt de cette bataille électorale à la question, certes cruciale, des alliances et plus encore de leur refus. La droite parlementaire semble dans son immense majorité avoir pour souci principal le rejet de tout rapprochement, de tout désistement en faveur du Rassemblement bleu marine, ce qui à la fois prépare sa propre défaite et minimise les chances du « Front national » (peut-on encore l’appeler ainsi ?) d’envoyer plus qu’une poignée d’élus à l’Assemblée…
Cela a fait dire à Florian Philippot – prudent sur le nombre de députés espéré par le FN et ses alliés – qu’un élu du mouvement « vaudra 50 ou 100 fois » un élu de l’UMP ou du PS. Ce qui est vrai – mais faites le calcul, l’ambition est désormais modeste.
Une non-campagne : l’abstention pourrait atteindre près de 40 %, reflétant à la fois une lassitude des électeurs après la présidentielle, un certain fatalisme d’un côté comme de l’autre, l’idée que tout est gagné d’avance ou que tout est perdu, selon. Il y a aussi le nombre considérable de candidats, plus de 6 000, et le fait qu’il faut réellement, dans chaque circonscription, souvent redécoupée, aller chercher ce qu’ils racontent, chacun, et même à quel mouvement ils se rattachent. Souvent, seule la presse locale y est d’un quelconque secours.
Même le Rassemblement bleu marine n’échappe pas à ce flou, puisque son site présente la photo et le nom des candidats sans la moindre biographie, avec une lettre de candidature identique.
Pourtant le scrutin revêt une grande importance : il s’agit de savoir si, oui ou non, François Hollande disposera d’une sorte de majorité universelle qui couvre la plupart des échelons politiques, la culture, la justice et l’Education nationale étant par ailleurs largement acquises à la gauche. Il s’agit de donner ou non l’Etat au PS et de laisser celui-ci, ou non, gêné aux entournures sur le plan économique, mettre en œuvre son ingénierie sociale digne de Zapatero. Il s’agit de lui fournir les conditions, ou non, de donner à sa clientèle privilégiée – les immigrés extra-européens non naturalisés – le droit de vote, dès 2013, verrouillant durablement le résultat des élections municipales pour les années à venir.
Dans cette situation, la « politique du pire » qui, aussi bien du côté de l’UMP que du Rassemblement bleu marine, peut paraître intéressante avec la débâcle où s’enfoncera nécessairement l’Etat-PS, histoire d’en ramasser les dividendes en 2017, s’annonce plus que jamais comme la pire des politiques. D’autant que la droite dans son ensemble paraît devoir toujours devancer le PS et ses affidés.
Ici où là, le cordon sanitaire qui entoure le FN et ses alliés craque. Jean-François Copé en est très marri : Roland Chassain, candidat UMP dans la 16e des Bouches-du-Rhône, a ainsi virilement appelé dans Minute à s’entendre pour battre le socialiste Michel Vauzelle. Tout sauf ça, réagit Copé : « Ces propos ne sont en rien les miens. Notre ligne a toujours été claire concernant le FN : pas d’alliance et pas de discussion avec les responsables du FN. »
C’est donc aux citoyens, aux électeurs de faire la différence. Au service de la France, du bien commun et des lois naturelles élémentaires dont l’irrespect crée des non-sociétés… Et que dans chaque circonscription, autant que faire se peut, le meilleur soit en tête.