Le Royaume-Uni menace d'utiliser son veto lors du prochain sommet sur le budget de l'Union. Il s'oppose aussi vivement à l'Union bancaire qui consoliderait pourtant la zone euro. Explications.
Angela Merkel n'est pas très optimiste sur la sortie de crise. Et pour cause: non seulement le cas grec n'est toujours pas réglé,
mais les réformes destinées à consolider la zone euro et l'Union
européenne n'avancent pas. La faute aux Français? Eh bien non. Cette
fois-ci, ce sont les Anglais qui menacent de faire capoter deux réformes
majeures : le budget commun et l'Union bancaire.
Un double discours sur l'Union bancaireOfficiellement, le Royaume-Uni est satisfait de voir qu'une supervision bancaire
unique se mette en place dans la zone euro. Cette réforme va diminuer
les risques de crise au sein de l'Union monétaire. C'est la condition
pour que le futur fonds de sauvetage permanent de la zone euro, le MES,
puisse prêter directement aux banques sans passer par les Etats, évitant
ainsi d'alourdir leur dette.
Mais officieusement, le Royaume-Uni
semble prêt à torpiller le projet, soucieux des conséquences
potentielles de ce grand remue-ménage pour son industrie des services
financiers, dénoncent les journaux anglo-saxons.
Les craintes de Londres portent sur la potentielle mainmise de la
Banque centrale européenne (BCE) au sein de l'Autorité bancaire
européenne, l'EBA, l'organisme en charge de la régulation bancaire dans
toute l'UE. Si la BCE, en tant que superviseur unique de la zone euro,
vote au nom des 17 au sein des instances de décision de l'EBA, les 10
autres risquent de se retrouver automatiquement mis en minorité. Le
Royaume-Uni s'y oppose farouchement.
Dans l'idéal, Londres
souhaite un double vote - les pays de l'union bancaire d'un côté, et les
pays hors zone euro de l'autre - avant toute décision finale sur une
régulation européenne. Mais cela compliquerait le système et cela
reviendrait surtout, selon certains analystes à donner un droit de veto
au Royaume-Uni et à ses alliés. Il faut trouver "une articulation
intelligente avec l'EBA pour ne pas l'affaiblir", sinon les Britanniques
demanderont une dérogation sur la supervision bancaire, conclut un
diplomate. Une situation d'autant plus inacceptable que la place
financière de Londres a été touchée récemment par plusieurs scandales,
et notamment celui du Libor.
Un blocage qui persiste sur le budgetCette situation commence à exaspérer les Allemands. Selon le magazine Der Spiegel,
la chancelière Angela Merkel compare en privé le Premier ministre
britannique et les membres de son cabinet à des poupées du "Muppet Show"
qui grommellent depuis les loges. Il faut dire que les Britanniques
trainent aussi les pieds sur le budget de l'Union. Doit-on y voir une
coïncidence avec les négociations sur l'Union bancaire? Sans doute.
Cependant, comme l'explique un expert : le Royaume-Uni est résolu depuis
longtemps à contribuer le moins possible aux dépenses de l'UE. Le
gouvernement britannique a d'ailleurs annoncé récemment son intention de
se désengager de mesures européennes en matière de coopération
policière et judiciaire. Il a aussi menacé d'utiliser son veto si les négociations n'aboutissent pas à un gel des dépenses.
Sans
surprise, la dernière entrevue sur le sujet entre les pays européens a
vite tourné au vinaigre. Le locataire du 10 Downing Street s'en est pris à certains hauts fonctionnaires
européens payés plus de 10.000 euros, laissant entendre que des coupes
salariales pouvaient être faites. La France, de son coté, a dénoncé le
rabais britannique: un chèque compensatoire (3,5 milliards d'euros en
2011) que reçoit le Royaume-Uni chaque année depuis 1985 sous prétexte
qu'il bénéficie beaucoup moins des aides de la PAC que les autres pays.
Le camp des durs, c'est à dire ceux qui veulent comprimer le budget
européen, s'est délité depuis quelques semaines, note cependant un
observateur. Les "talibans", selon l'expression d'un haut responsable
européen, ne sont plus que quatre: Royaume-Uni, Suède, Finlande et
Pays-Bas. Mais le temps commence à manquer pour trouver un accord.
Officiellement, le budget doit être entériné lors du Sommet des 22 et 23
novembre. Par ailleurs, la France et l'Espagne ont réclamé mercredi que
des décisions soient prises pour l'Union bancaire avant la fin de
l'année, lors du conseil européen des 13 et 14 décembre.
Or un
échec des négociations aurait un effet dévastateur sur la confiance des
marchés et des investisseurs, explique un expert. Cela signifierait que
l'Union européenne est incapable de s'entendre sur la redistribution de
ses ressources ou l'activation de mécanismes de secours en période de
crise.
samedi 10 novembre 2012
Comment les Anglais empêchent l'Europe d'avancer
Quarante heures... trente-cinq heures...
Cependant, un député, M. Marescaux (gauche démocratique et radicale), déclarait, en 1937, que la loi des quarante heures n'avait pas provoqué la résorption du chômage attendue. En réalité, les coûts de production avaient augmenté. On luttait difficilement contre des concurrents n'ayant pas réduit la durée du travail. Les retards croissants de la fabrication des matériels de guerre inquiétaient. À gauche, cependant, on défendait toujours les quarante heures, et les difficultés rencontrées étaient attribuées aux « vices de l'organisation patronale, etc. ». Cependant, des experts dénonçaient une « décadence de l'économie qui peut être très grave si l'on n'y porte pas promptement remède ».
En 1937, la France produisait 20 à 25 % de moins qu'en 1929, alors que l'Angleterre produisait 25 % de plus, l'Allemagne 10 %, les États-Unis 5 %. Du coup, fin 1938, l'Allemagne disposait de 4 000 avions de combat modernes, la France seulement de 300. Il aurait fallu deux ans aux usines françaises pour obtenir une production similaire à celle de l'Allemagne.
« La situation économique la plus difficile »
La France essaya alors d'acheter des avions aux États-Unis. Lindbergh, le célèbre aviateur qui vivait en Bretagne à l'île d'Illiec, fut consulté. Il déclara : « La France semble encore plus bas que je ne le soupçonnais en ce qui concerne son armée de l'Air. Même s'ils réalisent leur programme des deux prochaines années, les Français n'auront qu'un nombre infime d'avions modernes en service. » Pour M. Lindbergh, la France et l'Angleterre avaient plus urgent encore à faire que de se procurer une arme aérienne digne de ce nom. C'était « la nécessité de changer l'esprit de leurs peuples ».
Les conséquences de tout cela furent dramatiques. Au lendemain de l'abandon de la Tchécoslovaquie, M. Daladier déclara à Guy La Chambre, ministre de l'Air : « Si j'avais eu 3 000 ou 4 000 avions de combat, il n'y aurait pas eu de Munich. »
« La France n'est plus gouvernée, constata alors le vice-président du Parti radical. La France souhaite être dirigée, mais le plus difficile est de trouver l'homme capable de le faire. » L'histoire s'en chargera en la personne du général de Gaulle, mais à travers les drames que l'on sait.
Nous ne sommes, heureusement, pas face aux mêmes dangers qu'à l'époque, la guerre ne menace pas. Mais, comme l'a rappelé le Premier ministre, la situation économique est « la plus difficile qui soit ». Les récentes décisions prises après le rapport Gallois vont dans la bonne direction, encore faut-il les appliquer en temps voulu. C'est-à-dire très vite.
(1) Toutes ces évocations et citations proviennent du livre Le désastre de 1940, par Claude Paillat, éditions Robert Laffont.
Comment la gauche domine la droite
Faire croire à une collusion entre droite et extrême droite,
pourtant beaucoup moins avérée que celle qui lie la gauche à
l’extrême-gauche.
Destiné à culpabiliser la droite, le terrorisme intellectuel a plus
d’un tour dans son sac. Son leitmotiv affirme une collusion entre la
droite et l'extrême droite. La droite serait une extrême droite qui
s’ignore, une extrême droite en puissance, un danger potentiel car,
livrée à elle-même, elle oscillerait à son insu du côté de l’extrême
droite.
Les journalistes brossent des portraits démonologiques de Patrick Buisson.
Mauvais génie de Sarkozy, il symbolise une école buissonnière de la
droite, condamnée à trahir Marianne par de la contrebande d’idées
maudites. L’extrême droite serait la seconde nature ou la vraie nature
de la droite. Comme par magie noire.
De là, toute une série de notions connotées suggérant l’idée d’une
proximité entre la droite et l’extrême droite (« droitisation »,
« droite dure », « droite extrême », « extrémisme de droite »),
assorties d’expressions anxiogènes (glissement, dérive, virage, chasse
sur les terres, braconne sur les thèmes, court après les thèses, fait le
jeu, rompt les digues).
Ayrault défend son passé de sympathisant trotskiste
Nombre d’hommes politiques de gauche ayant fait leurs classes à
l’extrême gauche, cette accusation de collusion permet à la fois de
troubler l’adversaire et de se dédouaner soi-même. Si l’extrême droite
est à deux doigts de phagociter la droite, alors l’extrême-gauche
devient moins gênante, moins encombrante, moins voyante, presque utile à
la cause. C’est logique.
Il est faux de dire que le parti socialiste est l’otage de l’extrême gauche. Mais pour un Manuel Valls, venu à gauche par le versant de la social-démocratie, attiré par le réformisme, le républicanisme et Rocard, combien d’autres sont venus au parti socialiste par des causes exclusives ou radicales. Au gouvernement, les sectaires (Montebourg, Peillon, Taubira, Vallaud-Belkacem) sont plus bruyants que les compétents (Bricq, Fabius, Sapin).
La thématique de la collusion justifie les alliances de la gauche en même temps qu’elle dé-légitime la droite. Non seulement on insinue que la frontière entre droite et extrême droite est poreuse, mais on la déplace artificiellement vers le centre. Cela réduit l’espace et l’oxygène de la droite. Cela repousse sans cesse les limites du périmètre de ce qu’il est licite de dire. Cela décrète d’extrême droite le constat de certains problèmes ou le diagnostic de certaines difficultés traditionnellement posés par les courants gaullistes, libéraux et conservateurs. En somme, la droite est amputée de trois de ses quatre composantes, seule la sensibilité centriste étant tolérée.
D’aucuns se présentent comme héroïquement hostiles à des alliances de la droite avec le Front national, alors que personne ne les préconise. Comme le souligne Brice Couturier : « Les médias de gauche peuvent bien faire semblant de croire à l’existence, au sein de l’UMP, d’une forte tentation d’alliance avec le Front national ; en réalité, elle n’existe nulle part ».
Le débat ne porte donc pas sur la question d’alliances avec le FN. Il est interne à la droite qui, par définition, ne souhaite pas s’allier avec l’extrême-droite. Il oppose les chiraquo-centristes à ceux qui, de Philippe Séguin à Nicolas Sarkozy, ont assumé une partie de l’héritage gaulliste, conservateur et libéral de la droite. Les premiers veulent, toutes affaires cessantes, se voir décerner des brevets de belles âmes antifascistes. Les seconds, au contraire, froissent la susceptibilité de la gauche.
Dette publique française : où en est-on ?
Une synthèse sur la dette publique française, son montant, son évolution, sa gestion ou ses responsables.
Les termes de dette publique et de dette souveraine sont souvent, à tort, indistinctement employés. La dette souveraine correspond en fait à la dette de l’État (ou du gouvernement central). Si l’on y rajoute les dettes sociales, des collectivités locales (régions, départements, communes…) ainsi que des divers opérateurs d’État (ODAC), on obtient alors la dette publique.
En France, la dette de l’État ou souveraine représente plus de trois quarts de la dette publique totale :
Elle a évolué de la façon suivante :
Évolution de la dette entre 2002 et le deuxième trimestre 2012
La dette souveraine est constituée d’un ensemble d’obligations. Celles-ci sont en grande majorité in fine. Cela signifie que l’emprunteur paye un coupon d’intérêts périodiquement et ne rembourse le capital qu’en une seule fois, à l’échéance. Le coupon est défini contractuellement et est en général fixe. Certaines obligations (BTANi et OATi) sont cependant indexées sur l’inflation.
Les trois instruments de dette, créés en 1985 et émis par l’Agence France Trésor (AFT), sont les suivants :
- Les BTF (Bons du Trésor à taux fixe et à intérêt précompté) sont des titres de créance négociables à court terme, d'une durée de vie inférieure à 1 an à l'émission.
- Les BTAN (Bons à Taux Annuel Normalisés) sont des valeurs assimilables du Trésor émises pour des durées de 2 ou 5 ans.
- Les OAT (Obligations Assimilables du Trésor français) sont aussi des titres assimilables, émis pour des durées de 7 à 50 ans.
Les OAT sont ainsi le principal instrument de la dette souveraine.
La dette sociale, autre composant important de la dette publique, poursuit par ailleurs une progression fulgurante puisqu’en 10 ans (entre la fin 2002 et le deuxième trimestre 2012), elle est passée de 3% à 11,3% du PIB. En euros, elle a été multipliée par 5. De 46,6, elle est montée à 228,4 milliards d’euros. À l’inverse, l’endettement des collectivités locales a augmenté de manière beaucoup plus mesurée.
Or la dette sociale est essentiellement émise par un autre organisme que l’AFT. Ce deuxième poste de la dette publique est en effet porté par la CADES (Caisse d’Amortissement de la dette Sociale). Cette entité, créée en 1996 et dont la devise est (sans ironie) « CADES : rembourser la dette – Assurer le futur » , voit sa dette régulièrement augmenter et atteindre à la fin du deuxième trimestre 144,4 milliards d'euros [1].
Or, on peut se demander quelle est l’utilité de cet organisme qui semble faire doublon avec l’AFT. D’autant plus que la CADES emprunte à des conditions légèrement dégradées par rapport à l’AFT (0,18% de plus sur la maturité 10 ans par exemple). La CADES procède certes à des émissions en devises étrangères (dollar US ou yen), mais l’AFT pourrait aussi bien avoir ces prérogatives.
De plus, son mode de fonctionnement ressemble fort à une usine à gaz. On trouve ainsi dans l’organigramme des entités improbables comme le ministère de l’agriculture :
Quand on regarde le profil des souscripteurs de 2011, on peut légitimement se poser la question de savoir quelles sont les banques centrales qui achètent ces obligations. En particulier la Banque de France et la Banque Centrale Européenne font-elle partie des acheteurs de ces obligations ? Cela constituerait une violation dans l’esprit de l’interdiction de financement direct des États.
En conclusion, si la dette publique est portée par d’autres composantes que l’État, ce dernier en est néanmoins le principal générateur. La dette sociale augmente à un rythme inquiétant et son mode de financement est peu transparent, si ce n’est opaque et laisse entrevoir la possibilité d’un mécanisme visant à échapper à des contraintes limitant l’endettement des États. Il conviendrait pour une gestion optimisée de faire porter l’ensemble de la dette de l’État et des dettes sociales à l’AFT. Enfin, les dettes souveraines et sociales expliquent à elles deux la quasi-totalité de la dégradation de la dette ces dix dernières années.
- L’ACOSS et les hôpitaux publics sont les deux autres principaux porteurs de la dette sociale. ↩
L'endettement de la Grèce pourrait dépasser 140% du PIB en 2020
Le deuxième plan d'aide international accordé à la Grèce en mars prévoit que l'endettement du pays revienne à 116,5% du produit intérieur brut (PIB) mais le retard pris dans la mise en oeuvre de réformes rendent cet objectif inatteignable.
"Si rien ne change, l'endettement de la Grèce en 2020 sera quelque peu supérieur à 140% du PIB d'après les estimations de la BCE", souligne Jörg Asmussen, dans un entretien à paraître dans l'édition de samedi du quotidien belge De Tijd.
L'endettement de la Grèce représente aujourd'hui 175% du PIB et devrait atteindre 190% en 2013.
Les caisses de la Grèce se vident rapidement alors même que le pays attend le versement de la prochaine tranche d'un programme d'aide international de 130 milliards d'euros, a déclaré vendredi le secrétaire d'Etat aux Finances Christos Staikouras.
Un plan d'austérité et de réformes du marché du travail, présenté par le gouvernement d'Antonis Samaras et jugé crucial pour le versement de la prochaine tranche d'aide, a été approuvé mercredi par le Parlement grec.
Malgré cela, un responsable de l'Union européenne a indiqué vendredi qu'il était peu probable que les ministres des Finances de la zone euro prennent une décision définitive sur le versement de la nouvelle tranche lors de leur réunion de lundi, en attendant un rapport sur la viabilité de la dette grecque.
Jörg Asmussen estime que l'Eurgroupe doit examiner différentes options permettant d'aider la Grèce, "y compris des rachats de dettes volontaires, un abaissement du taux d'intérêt sur les prêts et l'exigence d'un surplus primaire grec plus élevé".
Une mesure plus radicale serait que les pays de la zone euro, qui ont déjà consenti 127 milliards d'euros de prêts à la Grèce, effacent une partie de ces prêts mais Jörg Asmussen estime que cela est invraisemblable.
Il ajoute qu'il vaut mieux garder la Grèce au sein de la zone euro, disant que le pays pouvait obtenir deux années de financement supplémentaires mais notant qu'il n'y avait pas encore d'accord sur la manière d'y parvenir.
"Au cours des prochains jours, nous avons besoin d'un accord sur de nouvelles mesures en Grèce et sur une aide supplémentaire des autres pays de la zone euro pour garantir la viabilité de la dette."
Abomination ! Les écoliers décrivent le réel au lieu des fantasmes de l’Education Nationale
Et justement, à quoi ont été employés les fonds ? A nous narrer l’histoire rocambolesque d’un dictionnaire écrit par des écoliers, afin de les inciter à écrire et éviter ainsi l’écueil de l’illettrisme dans lequel l’Education Nationale s’emploie pourtant à les flanquer en toute bonne foi. L’idée, au départ, est comme d’habitude à la fois simple et parfaitement idiote : puisque les élèves savent à peine écrire, plutôt que reprendre leur enseignement avec des bases solides et des méthodes éprouvées, appliquons-nous à leur coller un exercice complexe et qui n’a pas été déjà fait auparavant ce qui nous évitera ainsi tout benchmark infamant. Faisons pondre à des élèves de grande section jusqu’au CM2 plusieurs milliers de définitions sur des mots divers et variés, collationnons l’ensemble et déclenchons ensuite une bonne polémique de vierges effarouchées lorsqu’on commencera à lire le résultat.
Le père, c’est « le chef de famille » et la mère « repasse »
« Le Dictionnaire numérique des écoliers, qui comprend 17.000 définitions écrites et illustrées par des élèves de la grande section au CM2, a été lancé en septembre 2010 par la Direction générale de l’enseignement scolaire, dans le cadre du plan national de prévention de l’illettrisme. »
Le site « restera provisoirement fermé » dans l’attente d’une « révision » du processus de validation par le CNDP, et de « la relecture et réécriture » des définitions incriminées.
« Le site internet spécialisé dans l’éducation « vousnousils » et le site « leplus.nouvelobs.com » donnent quelques exemples : Une « femme » est « une maman, une mamie ou une jeune fille. Elle peut porter des bijoux, des jupes et des robes. Elle a de la poitrine. »
Le « père » est « le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d’enfants. C’est le chef de famille parce qu’il protège ses enfants et sa femme. » Quant au mot « mère », il est défini par la phrase : « Ma mère repasse les affaires de toute la famille ».
En revanche, « le travail réalisé en classe par les enseignants adhérents au projet n’est pour sa part pas remis en cause », indique le ministère, qui souligne que « l’élaboration de définitions par les élèves est un outil pédagogique opportun pour l’acquisition du vocabulaire, priorité dès l’école maternelle pour prévenir l’illettrisme ».
"Cette œuvre lexicographique est le fruit de l'imagination et du travail de milliers d'élèves guidés par leurs maîtres." En voici quelques exemples pas pris au hasard :
Et ouais, c'est comme cela, le père, c'est le chef, épicétou. Et la mère dans tout cela, alors ?
Remarquez, on aurait pu tout aussi bien avoir : "Ma mère, ce qu'elle aime, c'est dépenser les sous de mon père, au magasin pour avoir de jolies robes." On aurait pu...
Mais on peut encore trouver plus rigolo.
Allez.
Pas du tout au hasard :
Et non pas, Claudie Haigneré a été la première femme astronaute française.
Surtout pas.
Ou encore : les femmes gagnent 20% de salaire en moins que les hommes en France qui a perdu deux places sur le classement de la parité, olé ! Bon, on termine ?
Ouf, on a eu chaud, on aurait pu avoir : "Pour promouvoir la parité, ce travail, bien que très facile, a été aussi confié à des hommes."
Oh, ça va, si on ne peut plus rigoler.
Bon, si on résume, la fille est forcément "très jolie", le garçon ne dort pas dans la même chambre que les filles, la dame se croise au supermarché tandis que le monsieur n'existe tout simplement pas. Les pompiers ont du courage, tandis que les maîtresses ont de la patience.
Tout cela n'est pas bien grave, me direz-vous. C'est vrai, sauf que cela dénote de l'urgence qu'il y a non seulement à éduquer effectivement nos jeunes cervelles sur l'égalité des sexes, la parité, mais aussi les cerveaux supposés les guider. Car quand même, si toutes ces définitions sont inscrites sur ce site officiel, c'est que des maîtres, ou des maîtresses, les ont trouvées justes.
À moins qu'ils, ou elles, n'aient juste estimé que majorité faisant loi, il fallait laisser la définition la plus couramment admise par leurs élèves, plutôt que d'essayer de leur faire comprendre leurs erreurs et éventuellement, les guider sur des définitions plus paritaires.
Dans un cas comme dans l'autre, ce dictionnaire et ces définitions sont à l'image de ce que les enfants pensent, et l'enfant pense comme on lui donne à penser. Il n'est que le reflet du sexisme ordinaire, quotidien, presque banal que l'on rencontre partout, et que nos enfants n'ont pu qu'intégrer, des catalogues de jouets pour Noël, aux publicités en passant par les programmes télévisés, où les experts sont majoritairement des hommes tandis que les potiches restent féminines.
Le programme "ABCD de l'égalité" voulu par Najat Vallaud-Belkacem est effectivement nécessaire, ABCD, comme l'Abécédaire de l'égalité, Abécédaire, comme "Dictionnaire de la parité", Dictionnaire qu'on pourra donc démarrer par des définitions moins sexistes de ce "Dictionnaire des Écoliers", en enseignant à nos enfants une nouvelle façon de voir la société des hommes, et des femmes.
"Ce dictionnaire est vivant, riche déjà de plus de 17.000 définitions, il va s'enrichir encore au fil des années."
Espérons donc qu'il s'enrichisse aussi de nouvelles mentalités, moins sexistes pour plus d'égalité, de fraternité, et de sororité.
Sororité : en voilà un joli mot.
Les coûts de l'Airbus présidentiel épinglés par un député
Dans le cadre de la réduction des dépenses de l'Elysée, Hollande a affiché sa volonté de prendre le train le plus souvent possible, et de réserver l'A 330, surnommé un temps "Air Sarko One" en référence à l'Air Force One du président américain, aux trajets longue distance. Objectif affiché : rogner de 6,2% le poste "Déplacements" du budget de la présidence, à 18,2 millions d'euros.
Mais "un appareil qui n’est pas utilisé coûte néanmoins en maintenance", souligne Jérôme Chartier dans son rapport "Pouvoirs publics" , réalisé dans le cadre du projet de loi de Finances 2013. Il rappelle notamment que les pilotes ont effectué 158 heures de vol à vide depuis le mois de mai, afin de maintenir une qualification opérationnelle. Ce qui représente un coût de 3,4 millions d'euros.
En cumulant les vols, l'entretien ou encore l'entraînement des pilotes, l'appareil pourrait coûter chaque année pas moins de 25,9 millions d'euros, selon le député. Mais ces charges ne sont pas intégrées par l'Elysée, qui prend seulement en compte les heures de vol, facturées 21.634 euros l'unité.
En 2013, ces heures de vol devraient coûter environ 2,6 millions d'euros, estime le député, en prenant pour hypothèse que le chef de l'Etat réalisera 1 trajet de 10 heures tous les mois. Si les coûts fixes étaient pris en compte, il faudrait donc inscrire un déficit supplémentaire de 23,3 millions au budget de l'Elysée.
De quoi faire bondir les dépenses de la présidence de la République, qui doivent normalement être abaissés de 4,2%, à 105,4 millions d'euros, comme le prévoit la loi de Finances.
La dictature des minorités
Allô papa tango Charlie…