TOUT EST DIT

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samedi 10 novembre 2012

Comment les Anglais empêchent l'Europe d'avancer

Le Royaume-Uni menace d'utiliser son veto lors du prochain sommet sur le budget de l'Union. Il s'oppose aussi vivement à l'Union bancaire qui consoliderait pourtant la zone euro. Explications.
Angela Merkel n'est pas très optimiste sur la sortie de crise. Et pour cause: non seulement le cas grec n'est toujours pas réglé, mais les réformes destinées à consolider la zone euro et l'Union européenne n'avancent pas. La faute aux Français? Eh bien non. Cette fois-ci, ce sont les Anglais qui menacent de faire capoter deux réformes majeures : le budget commun et l'Union bancaire.
Un double discours sur l'Union bancaireOfficiellement, le Royaume-Uni est satisfait de voir qu'une supervision bancaire unique se mette en place dans la zone euro. Cette réforme va diminuer les risques de crise au sein de l'Union monétaire. C'est la condition pour que le futur fonds de sauvetage permanent de la zone euro, le MES, puisse prêter directement aux banques sans passer par les Etats, évitant ainsi d'alourdir leur dette.
Mais officieusement, le Royaume-Uni semble prêt à torpiller le projet, soucieux des conséquences potentielles de ce grand remue-ménage pour son industrie des services financiers, dénoncent les journaux anglo-saxons. Les craintes de Londres portent sur la potentielle mainmise de la Banque centrale européenne (BCE) au sein de l'Autorité bancaire européenne, l'EBA, l'organisme en charge de la régulation bancaire dans toute l'UE. Si la BCE, en tant que superviseur unique de la zone euro, vote au nom des 17 au sein des instances de décision de l'EBA, les 10 autres risquent de se retrouver automatiquement mis en minorité. Le Royaume-Uni s'y oppose farouchement.
Dans l'idéal, Londres souhaite un double vote - les pays de l'union bancaire d'un côté, et les pays hors zone euro de l'autre - avant toute décision finale sur une régulation européenne. Mais cela compliquerait le système et cela reviendrait surtout, selon certains analystes à donner un droit de veto au Royaume-Uni et à ses alliés. Il faut trouver "une articulation intelligente avec l'EBA pour ne pas l'affaiblir", sinon les Britanniques demanderont une dérogation sur la supervision bancaire, conclut un diplomate. Une situation d'autant plus inacceptable que la place financière de Londres a été touchée récemment par plusieurs scandales, et notamment celui du Libor.
Un blocage qui persiste sur le budgetCette situation commence à exaspérer les Allemands. Selon le magazine Der Spiegel, la chancelière Angela Merkel compare en privé le Premier ministre britannique et les membres de son cabinet à des poupées du "Muppet Show" qui grommellent depuis les loges. Il faut dire que les Britanniques trainent aussi les pieds sur le budget de l'Union. Doit-on y voir une coïncidence avec les négociations sur l'Union bancaire? Sans doute. Cependant, comme l'explique un expert : le Royaume-Uni est résolu depuis longtemps à contribuer le moins possible aux dépenses de l'UE. Le gouvernement britannique a d'ailleurs annoncé récemment son intention de se désengager de mesures européennes en matière de coopération policière et judiciaire. Il a aussi menacé d'utiliser son veto si les négociations n'aboutissent pas à un gel des dépenses.
Sans surprise, la dernière entrevue sur le sujet entre les pays européens a vite tourné au vinaigre. Le locataire du 10 Downing Street s'en est pris à certains hauts fonctionnaires européens payés plus de 10.000 euros, laissant entendre que des coupes salariales pouvaient être faites. La France, de son coté, a dénoncé le rabais britannique: un chèque compensatoire (3,5 milliards d'euros en 2011) que reçoit le Royaume-Uni chaque année depuis 1985 sous prétexte qu'il bénéficie beaucoup moins des aides de la PAC que les autres pays.
Le camp des durs, c'est à dire ceux qui veulent comprimer le budget européen, s'est délité depuis quelques semaines, note cependant un observateur. Les "talibans", selon l'expression d'un haut responsable européen, ne sont plus que quatre: Royaume-Uni, Suède, Finlande et Pays-Bas. Mais le temps commence à manquer pour trouver un accord. Officiellement, le budget doit être entériné lors du Sommet des 22 et 23 novembre. Par ailleurs, la France et l'Espagne ont réclamé mercredi que des décisions soient prises pour l'Union bancaire avant la fin de l'année, lors du conseil européen des 13 et 14 décembre.
Or un échec des négociations aurait un effet dévastateur sur la confiance des marchés et des investisseurs, explique un expert. Cela signifierait que l'Union européenne est incapable de s'entendre sur la redistribution de ses ressources ou l'activation de mécanismes de secours en période de crise.

Quarante heures... trente-cinq heures...

Quarante heures... trente-cinq heures... 


Il est parfois bien utile de se remémorer l'histoire. Ainsi, le 21 août 1938, le président du Conseil, Édouard Daladier, déclarait : « La France doit se remettre au travail » (1). Il préconisait un aménagement de la loi des quarante heures. En effet, depuis des mois, les Allemands pratiquaient la semaine de cinquante-deux heures, voire soixante heures dans les usines. Depuis 1936, il était interdit, en France, de recourir aux heures supplémentaires. Cela posait bien des problèmes aux arsenaux. Le but de cette mesure était de réduire le chômage, d'accroître les embauches. Or, de 1936 à 1937, on se refusait à aborder ce sujet tabou.
Cependant, un député, M. Marescaux (gauche démocratique et radicale), déclarait, en 1937, que la loi des quarante heures n'avait pas provoqué la résorption du chômage attendue. En réalité, les coûts de production avaient augmenté. On luttait difficilement contre des concurrents n'ayant pas réduit la durée du travail. Les retards croissants de la fabrication des matériels de guerre inquiétaient. À gauche, cependant, on défendait toujours les quarante heures, et les difficultés rencontrées étaient attribuées aux « vices de l'organisation patronale, etc. ». Cependant, des experts dénonçaient une « décadence de l'économie qui peut être très grave si l'on n'y porte pas promptement remède ».
En 1937, la France produisait 20 à 25 % de moins qu'en 1929, alors que l'Angleterre produisait 25 % de plus, l'Allemagne 10 %, les États-Unis 5 %. Du coup, fin 1938, l'Allemagne disposait de 4 000 avions de combat modernes, la France seulement de 300. Il aurait fallu deux ans aux usines françaises pour obtenir une production similaire à celle de l'Allemagne.
« La situation économique la plus difficile »
La France essaya alors d'acheter des avions aux États-Unis. Lindbergh, le célèbre aviateur qui vivait en Bretagne à l'île d'Illiec, fut consulté. Il déclara : « La France semble encore plus bas que je ne le soupçonnais en ce qui concerne son armée de l'Air. Même s'ils réalisent leur programme des deux prochaines années, les Français n'auront qu'un nombre infime d'avions modernes en service. » Pour M. Lindbergh, la France et l'Angleterre avaient plus urgent encore à faire que de se procurer une arme aérienne digne de ce nom.  C'était « la nécessité de changer l'esprit de leurs peuples ».
Les conséquences de tout cela furent dramatiques. Au lendemain de l'abandon de la Tchécoslovaquie, M. Daladier déclara à Guy La Chambre, ministre de l'Air : « Si j'avais eu 3 000 ou 4 000 avions de combat, il n'y aurait pas eu de Munich. »
« La France n'est plus gouvernée, constata alors le vice-président du Parti radical. La France souhaite être dirigée, mais le plus difficile est de trouver l'homme capable de le faire. » L'histoire s'en chargera en la personne du général de Gaulle, mais à travers les drames que l'on sait.
Nous ne sommes, heureusement, pas face aux mêmes dangers qu'à l'époque, la guerre ne menace pas. Mais, comme l'a rappelé le Premier ministre, la situation économique est « la plus difficile qui soit ». Les récentes décisions prises après le rapport Gallois vont dans la bonne direction, encore faut-il les appliquer en temps voulu. C'est-à-dire très vite.
(1) Toutes ces évocations et citations proviennent du livre Le désastre de 1940, par Claude Paillat, éditions Robert Laffont.

Comment la gauche domine la droite

Faire croire à une collusion entre droite et extrême droite, pourtant beaucoup moins avérée que celle qui lie la gauche à l’extrême-gauche.
Destiné à culpabiliser la droite, le terrorisme intellectuel a plus d’un tour dans son sac. Son leitmotiv affirme une collusion entre la droite et l'extrême droite. La droite serait une extrême droite qui s’ignore, une extrême droite en puissance, un danger potentiel car, livrée à elle-même, elle oscillerait à son insu du côté de l’extrême droite.
Les journalistes brossent des portraits démonologiques de Patrick Buisson. Mauvais génie de Sarkozy, il symbolise une école buissonnière de la droite, condamnée à trahir Marianne par de la contrebande d’idées maudites. L’extrême droite serait la seconde nature ou la vraie nature de la droite. Comme par magie noire.
De là, toute une série de notions connotées suggérant l’idée d’une proximité entre la droite et l’extrême droite (« droitisation », « droite dure », « droite extrême », « extrémisme de droite »), assorties d’expressions anxiogènes (glissement, dérive, virage, chasse sur les terres, braconne sur les thèmes, court après les thèses, fait le jeu, rompt les digues).
Ayrault défend son passé de sympathisant trotskiste
Nombre d’hommes politiques de gauche ayant fait leurs classes à l’extrême gauche, cette accusation de collusion permet à la fois de troubler l’adversaire et de se dédouaner soi-même. Si l’extrême droite est à deux doigts de phagociter la droite, alors l’extrême-gauche devient moins gênante, moins encombrante, moins voyante, presque utile à la cause. C’est logique.

Lorsque le Premier ministre Jean-Marc Ayrault déclare que la droite perd ses « défenses immunitaires » devant l’extrême droite, il n’est pas seulement un politicien qui utilise une métaphore virologique, forgée par des idéologues extrémistes. C’est aussi un ex-militant de 68 qui défend son passé de sympathisant trotskiste. Ce meneur de manifs lycéennes fut recruté au PS par Jean Poperen, celui qui forgea la formule sectaire « Rocard d’Estaing ».
Il est faux de dire que le parti socialiste est l’otage de l’extrême gauche. Mais pour un Manuel Valls, venu à gauche par le versant de la social-démocratie, attiré par le réformisme, le républicanisme et Rocard, combien d’autres sont venus au parti socialiste par des causes exclusives ou radicales. Au gouvernement, les sectaires (Montebourg, Peillon, Taubira, Vallaud-Belkacem) sont plus bruyants que les compétents (Bricq, Fabius, Sapin).
La thématique de la collusion justifie les alliances de la gauche en même temps qu’elle dé-légitime la droite. Non seulement on insinue que la frontière entre droite et extrême droite est poreuse, mais on la déplace artificiellement vers le centre. Cela réduit l’espace et l’oxygène de la droite. Cela repousse sans cesse les limites du périmètre de ce qu’il est licite de dire. Cela décrète d’extrême droite le constat de certains problèmes ou le diagnostic de certaines difficultés traditionnellement posés par les courants gaullistes, libéraux et conservateurs. En somme, la droite est amputée de trois de ses quatre composantes, seule la sensibilité centriste étant tolérée.
D’aucuns se présentent comme héroïquement hostiles à des alliances de la droite avec le Front national, alors que personne ne les préconise. Comme le souligne Brice Couturier : « Les médias de gauche peuvent bien faire semblant de croire à l’existence, au sein de l’UMP, d’une forte tentation d’alliance avec le Front national ; en réalité, elle n’existe nulle part ».
Le débat ne porte donc pas sur la question d’alliances avec le FN. Il est interne à la droite qui, par définition, ne souhaite pas s’allier avec l’extrême-droite. Il oppose les chiraquo-centristes à ceux qui, de Philippe Séguin à Nicolas Sarkozy, ont assumé une partie de l’héritage gaulliste, conservateur et libéral de la droite. Les premiers veulent, toutes affaires cessantes, se voir décerner des brevets de belles âmes antifascistes. Les seconds, au contraire, froissent la susceptibilité de la gauche.

Dette publique française : où en est-on ?

Une synthèse sur la dette publique française, son montant, son évolution, sa gestion ou ses responsables.

La crise des dettes publiques met sous le feu des projecteurs, et à juste titre, le niveau insoutenable qu’elles ont atteint dans nombre de pays. De quoi parlons-nous exactement et quelles sont ces dettes qui pèsent le plus lourd dans la balance ? L’existence de plusieurs organismes émetteurs de dettes ne rend d’ailleurs pas les choses très lisibles.
Les termes de dette publique et de dette souveraine sont souvent, à tort, indistinctement employés. La dette souveraine correspond en fait à la dette de l’État (ou du gouvernement central). Si l’on y rajoute les dettes sociales, des collectivités locales (régions, départements, communes…) ainsi que des divers opérateurs d’État (ODAC), on obtient alors la dette publique.
En France, la dette de l’État ou souveraine représente plus de trois quarts de la dette publique totale :

Elle a évolué de la façon suivante :

Évolution de la dette entre 2002 et le deuxième trimestre 2012
Source : Insee.
La dette souveraine est constituée d’un ensemble d’obligations. Celles-ci sont en grande majorité in fine. Cela signifie que l’emprunteur paye un coupon d’intérêts périodiquement et ne rembourse le capital qu’en une seule fois, à l’échéance. Le coupon est défini contractuellement et est en général fixe. Certaines obligations (BTANi et OATi) sont cependant indexées sur l’inflation.
Les trois instruments de dette, créés en 1985 et émis par l’Agence France Trésor (AFT), sont les suivants :
  • Les BTF (Bons du Trésor à taux fixe et à intérêt précompté) sont des titres de créance négociables à court terme, d'une durée de vie inférieure à 1 an à l'émission.
  • Les BTAN (Bons à Taux Annuel Normalisés) sont des valeurs assimilables du Trésor émises pour des durées de 2 ou 5 ans.
  • Les OAT (Obligations Assimilables du Trésor français) sont aussi des titres assimilables, émis pour des durées de 7 à 50 ans.
Voici la composition actuelle de la dette de l’État, dont la durée de vie moyenne est d’environ 7 ans :

Les OAT sont ainsi le principal instrument de la dette souveraine.
La dette sociale, autre composant important de la dette publique, poursuit par ailleurs une progression fulgurante puisqu’en 10 ans (entre la fin 2002 et le deuxième trimestre 2012), elle est passée de 3% à 11,3% du PIB. En euros, elle a été multipliée par 5. De 46,6, elle est montée à 228,4 milliards d’euros. À l’inverse, l’endettement des collectivités locales a augmenté de manière beaucoup plus mesurée.
Or la dette sociale est essentiellement émise par un autre organisme que l’AFT. Ce deuxième poste de la dette publique est en effet porté par la CADES (Caisse d’Amortissement de la dette Sociale). Cette entité, créée en 1996 et dont la devise est (sans ironie) « CADES : rembourser la dette – Assurer le futur » , voit sa dette régulièrement augmenter et atteindre à la fin du deuxième trimestre 144,4 milliards d'euros [1].
Or, on peut se demander quelle est l’utilité de cet organisme qui semble faire doublon avec l’AFT. D’autant plus que la CADES emprunte à des conditions légèrement dégradées par rapport à l’AFT (0,18% de plus sur la maturité 10 ans par exemple). La CADES procède certes à des émissions en devises étrangères (dollar US ou yen), mais l’AFT pourrait aussi bien avoir ces prérogatives.
De plus, son mode de fonctionnement ressemble fort à une usine à gaz. On trouve ainsi dans l’organigramme des entités improbables comme le ministère de l’agriculture :

Source : CADES.
Source : CADES.
Quand on regarde le profil des souscripteurs de 2011, on peut légitimement se poser la question de savoir quelles sont les banques centrales qui achètent ces obligations. En particulier la Banque de France et la Banque Centrale Européenne font-elle partie des acheteurs de ces obligations ? Cela constituerait une violation dans l’esprit de l’interdiction de financement direct des États.
En conclusion, si la dette publique est portée par d’autres composantes que l’État, ce dernier en est néanmoins le principal générateur. La dette sociale augmente à un rythme inquiétant et son mode de financement est peu transparent, si ce n’est opaque et laisse entrevoir la possibilité d’un mécanisme visant à échapper à des contraintes limitant l’endettement des États. Il conviendrait pour une gestion optimisée de faire porter l’ensemble de la dette de l’État et des dettes sociales à l’AFT. Enfin, les dettes souveraines et sociales expliquent à elles deux la quasi-totalité de la dégradation de la dette ces dix dernières années.
  1. L’ACOSS et les hôpitaux publics sont les deux autres principaux porteurs de la dette sociale.

L'endettement de la Grèce pourrait dépasser 140% du PIB en 2020

La Grèce échouera à ramener le poids de son endettement à un niveau viable d'ici 2020 si rien ne change, déclaré Jörg Asmussen, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).
Le deuxième plan d'aide international accordé à la Grèce en mars prévoit que l'endettement du pays revienne à 116,5% du produit intérieur brut (PIB) mais le retard pris dans la mise en oeuvre de réformes rendent cet objectif inatteignable.

"Si rien ne change, l'endettement de la Grèce en 2020 sera quelque peu supérieur à 140% du PIB d'après les estimations de la BCE", souligne Jörg Asmussen, dans un entretien à paraître dans l'édition de samedi du quotidien belge De Tijd.
L'endettement de la Grèce représente aujourd'hui 175% du PIB et devrait atteindre 190% en 2013.
Les caisses de la Grèce se vident rapidement alors même que le pays attend le versement de la prochaine tranche d'un programme d'aide international de 130 milliards d'euros, a déclaré vendredi le secrétaire d'Etat aux Finances Christos Staikouras.
Un plan d'austérité et de réformes du marché du travail, présenté par le gouvernement d'Antonis Samaras et jugé crucial pour le versement de la prochaine tranche d'aide, a été approuvé mercredi par le Parlement grec.
Malgré cela, un responsable de l'Union européenne a indiqué vendredi qu'il était peu probable que les ministres des Finances de la zone euro prennent une décision définitive sur le versement de la nouvelle tranche lors de leur réunion de lundi, en attendant un rapport sur la viabilité de la dette grecque.
Jörg Asmussen estime que l'Eurgroupe doit examiner différentes options permettant d'aider la Grèce, "y compris des rachats de dettes volontaires, un abaissement du taux d'intérêt sur les prêts et l'exigence d'un surplus primaire grec plus élevé".
Une mesure plus radicale serait que les pays de la zone euro, qui ont déjà consenti 127 milliards d'euros de prêts à la Grèce, effacent une partie de ces prêts mais Jörg Asmussen estime que cela est invraisemblable.
Il ajoute qu'il vaut mieux garder la Grèce au sein de la zone euro, disant que le pays pouvait obtenir deux années de financement supplémentaires mais notant qu'il n'y avait pas encore d'accord sur la manière d'y parvenir.
"Au cours des prochains jours, nous avons besoin d'un accord sur de nouvelles mesures en Grèce et sur une aide supplémentaire des autres pays de la zone euro pour garantir la viabilité de la dette."

LA GRÈCE EST LA FRANCE DE DEMAIN, PRENONS EN DE LA GRAINE !

Abomination ! Les écoliers décrivent le réel au lieu des fantasmes de l’Education Nationale

Aujourd’hui, je tombe sur une dépêche « AFP ». Rédigée avec la patte inimitable « AFP », avec ce cachet si particulier « AFP », avec ces vrais morceaux de petits bouts de vécu « AFP » dedans, elle ne pouvait qu’attirer mon attention. En plus, ça parle de sexisme et d’enfants illettrés. Comme elle était d’importance, elle a été gentiment été copiée puis collée dans différents organes de cette presse que le monde du facsimilé nous envie. Une analyse s’impose.
Avant d’aller plus loin, cette dépêche se retrouve ici ou encore . Notez que le travail de l’un des sites aura consisté à insérer des retours chariots (qui montrent toute la finesse d’analyse du média en question) alors que l’autre aura trouvé la brillante idée d’insérer une jolie photo en chapeau de la dépêche. Tout ce travail sur le matériel brut de l’AFP est véritablement ébouriffant.
Pour rappel, les subventions directes à la presse (c’est à dire, votre argent) se montent cette année à plus d’un demi-milliard d’euros. On appréciera la bonne utilisation de ces fonds.
Demaerd Bisounoursland Security - Division Gros Calins

Et justement, à quoi ont été employés les fonds ? A nous narrer l’histoire rocambolesque d’un dictionnaire écrit par des écoliers, afin de les inciter à écrire et éviter ainsi l’écueil de l’illettrisme dans lequel l’Education Nationale s’emploie pourtant à les flanquer en toute bonne foi. L’idée, au départ, est comme d’habitude à la fois simple et parfaitement idiote : puisque les élèves savent à peine écrire, plutôt que reprendre leur enseignement avec des bases solides et des méthodes éprouvées, appliquons-nous à leur coller un exercice complexe et qui n’a pas été déjà fait auparavant ce qui nous évitera ainsi tout benchmark infamant. Faisons pondre à des élèves de grande section jusqu’au CM2 plusieurs milliers de définitions sur des mots divers et variés, collationnons l’ensemble et déclenchons ensuite une bonne polémique de vierges effarouchées lorsqu’on commencera à lire le résultat.
Parce qu’il faut comprendre que les définitions produites par des élèves au cerveau pas encore suffisamment lavé sont remplies d’abominables
évidences machismes que seul un passage par l’Éducation Nationale, citoyenne et responsable, pendant une douzaine d’années, permet d’amoindrir.
Vous pensez que j’exagère ? Que nenni. Il suffit de lire la dépêche, phrase à phrase.
Le père, c’est « le chef de famille » et la mère « repasse »
Repasser, cela signifie qu’on porte des chemises proprettes avec, pourquoi pas, des petits pulls. Si la chemise est sous le petit pull, il n’y a alors pas besoin de la repasser, morbleu ! Dès lors, plutôt que d’interdire, le gouvernement devrait lancer une campagne d’information sur les tissus sans repassage, et aussi une campagne de formation des hommes au repassage, pardi ! Si les hommes refusent de repasser, c’est à leur(s) femme(s) de se révolter et pour cela, rien de plus simple : la menace de devoir aller au travail avec une chemise froissée aura tôt fait d’éliminer cet insoutenable esclavage du fer.
Bon.
En fait non, il est probable que les hommes iront juste au travail avec leurs fringues froissées, et au bout d’un moment les casual-fridays deviendront des casual-semaines, puis on inventera des « chic-friday » comme dans les compagnies qui embauchent des geeks sans maman ou sans femme pour repasser, et où tout le staff s’habille en punk depuis au moins dix ans.
« Le Dictionnaire numérique des écoliers, qui comprend 17.000 définitions écrites et illustrées par des élèves de la grande section au CM2, a été lancé en septembre 2010 par la Direction générale de l’enseignement scolaire, dans le cadre du plan national de prévention de l’illettrisme. »
Et moi qui croyais que pour ne plus être illettré, il fallait apprendre à écrire, alors qu’en réalité, un dictionnaire en ligne suffisait ! Le progrès est fulgurant : on se demande si c’est l’accès à un dico, écrit par des tout-petits enfants, qui combat l’illettrisme, ou si c’est le fait de devoir écrire une définition qui fait mieux le travail qu’une page de lettres et une dictée. Et d’ailleurs, le résultat est flagrant. Si flagrant que je suis absolument zoutré que le gouvernement, dans sa grande inconséquence, ait osé couper la prise au dictionnaire en question, au risque de favoriser l’illettrisme ! Quelle horreur !
En filigrane, l’action vigoureuse du gouvernement pose la question de savoir ce qui est mieux : une population sexiste ou une population illettrée ? Bizarrement, l’illettrisme semble donc plus souhaitable que le sexisme. Soit.
La suite nous apprend que « Certaines définitions (…) ne sont pas admissibles en l’état » et « même si le problème concerne une minorité de définitions », le ministère « a décidé sans attendre de suspendre la mise en ligne » sur le site internet du Centre national de documentation pédagogique (CNDP), a indiqué le ministère interrogé par cette bande de gros pachydermes mous de l’AFP. Ce qui est parfaitement logique : si une population illettrée est préférable à une population sexiste, il convient de retirer d’internet l’intégralité du dictionnaire, le temps pour le Comité De Nettoyage Pédagogique (CDNP) de vérifier toutes les définitions et d’en expurger celles par trop sexistes. Leu saiksimse, yl ne pasra papar mwa. Pourre l’ilétrimse, sa se négossie.
Le site « restera provisoirement fermé » dans l’attente d’une « révision » du processus de validation par le CNDP, et de « la relecture et réécriture » des définitions incriminées.
Oui mais attention ! On doit immédiatement savoir une chose : ce Comité De Nettoyage Pédagogique, là, est-il bien constitué d’enfants de la grande section au CM2 ? Et puis d’ailleurs, ce travail des enfants pour faire un dictionnaire a-t-il été rémunéré ? Comment peut-on ainsi accepter, en République du Bisounoursland, de nos jours, le fait de faire travailler des enfants à un dictionnaire, qui plus est supposé servir réellement de référence ? Comment peut-on laisser travailler des enfants, j’insiste, à une époque ou des étudiants et autres djeunzs ont tant de mal à trouver un job d’été ou même un stage rémunéré ? Combien un tel dictionnaire aurait-il permis de créer d’emploi s’il avait été correctement et normalement payé et réalisé par une équipe de personnels spécifiques, par exemple de syndiqués du Livre CGT ? La situation est insoutenable : selon toute vraisemblance, non seulement ce dictionnaire a été réalisé par des enfants non rémunérés (ce qui est formellement interdit, bande d’esclavagistes), mais en plus, il l’a été au détriment d’une classe sociale qui ne demande qu’à travailler ! L’abomination de cette révélation fera dresser tous les poils de n’importe quel socialiste imbibé d’égalité et de solidarité citoyenne participative !
On apprend qu’en outre, le ministère a demandé à l’Inspection générale une « évaluation » de « l’ensemble du dispositif ». Dans un pays normal, l’inspection générale va bien évidemment conclure que des enfants ont été exploités dans un sweat-shop gouvernemental, que les services publics sont devenus des services d’esclavage des petits. En conséquence, les responsables seront lourdement récompensés et des innocents, choisis au hasard, seront sévèrement punis par du bon illettrisme propre, sans sexisme, logique et limpide comme de la vodka premier prix, payée avec votre argent. Dans un souci d’équité et d’apaisement transgénérationnel, le terme Méga-Cafouillage ne sera pas employé.
Tiens, dans le texte de l’AFP consciencieusement reproduit partout, on peut lire la phrase suivante :
« Le site internet spécialisé dans l’éducation « vousnousils » et le site « leplus.nouvelobs.com » donnent quelques exemples : Une « femme » est « une maman, une mamie ou une jeune fille. Elle peut porter des bijoux, des jupes et des robes. Elle a de la poitrine. »
Alors hum, il me semblait qu’on disait « Nous Vous Ils », dans cet ordre, mais c’est probablement faire du mauvais esprit que de souligner que la deuxième personne du pluriel soit maintenant en première position ou confondue avec la première ; après tout, pourquoi pas. Mais dans ce cas, je m’insurge contre cet insupportable sexisme qui ne nous fait pas plutôt dire « Vous Nous Elles », ou bien « Vous Nous Elles Ils » pour des raisons égalitaires, voire « Vous Nous Eux », ou encore … euh ah je ne sais plus mais vous comprenez la gravité de la situation. Et surtout, on note ici l’insupportable discrimination des mères sans poitrine qui portent des pantalons. C’est violent.
Honnêtement, on se demande à quoi pouvaient s’attendre les gens qui donnent des définitions à écrire à des jeunes enfants. Peut-être l’Inspection Générale et le Comité de Pureté des Cerveaux Nationaux aurait-ils dû intervenir à la base pour demander aux professeurs de retoucher les définitions, afin qu’elles soient plus politiquement correctes, moins violemment en prise avec le monde normal et réel. Peut-être même aurait-on dû donner la définition directement aux enfants plutôt que leur demander ce qu’ils voient autour d’eux, puisque ce qu’ils observent d’en bas et comprennent avec leur petits crânes de choupinets est à ce point méprisable et honteusement immature. Peut-être que l’EdNat devrait directement s’appliquer à laver les cerveaux dès le plus jeune âge exactement comme elle sait si bien le faire (en cours d’économie ou d’histoire par exemple) chez les — un peu — plus vieux, ou exactement comme elle le reproche aux (vilains) cathos qui enseignent leurs (vilaines) croyances dès la petite enfance, plutôt que demander leur avis (moralement répréhensibles) à des petits cons sexistes qui n’ont aucune expérience de la vraie vie à six ans (les cons) et ne savent pas que, contrairement à ce qu’ils observent à la maison, non, une femme ne doit pas repasser, ni avoir de poitrine, ni porter de robes car c’est bien sûr se soumettre de la façon la plus vile au capitalisme financier de la spéculation apatride au sexisme glauque d’une société française insupportablement conservatrice et rétrograde qui ignore les tissus infroissables et le bonheur radieux de porter une chemise frippée !

Vous me suivez ? Non ? Si ? Un Peu ? Ne partez pas, le texte de l’AFP continue !
Le « père » est « le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d’enfants. C’est le chef de famille parce qu’il protège ses enfants et sa femme. » Quant au mot « mère », il est défini par la phrase : « Ma mère repasse les affaires de toute la famille ».
On baigne en pleine horreur sexiste, j’en ai des palpitations !
Que le père soit le mari de la maman est suffisamment atroce sans qu’en plus on doive apprendre de front, brutalement et sans ambages que la maman ne puisse pas avoir d’enfant sans lui, alors que l’inverse se rencontre couramment ! Ce dictionnaire satanique, digne des pires régimes talibans (et de nos heures les plus sombres) ose poser comme une évidence que le chef de famille est le père, conception là encore rétrograde et conservatrice (avec des morceau de capitalisme, de libéralisme et des petits bouts d’apatrides qui en veulent à l’Humanité). Tout ceci est tout simplement inacceptable et justifie complètement son retrait du net : en effet, le chef de la famille est l’agent de police, ou le juge, les seuls habilités à défendre la femme et les enfants, a posteriori bien sûr, en cas d’agression (généralement inévitable, rendons-nous à l’évidence) dans la mesure où toute intervention armée ou musclée de la part du papa sera sévèrement punie, et l’agresseur dédommagé comme il se doit.
En revanche, « le travail réalisé en classe par les enseignants adhérents au projet n’est pour sa part pas remis en cause », indique le ministère, qui souligne que « l’élaboration de définitions par les élèves est un outil pédagogique opportun pour l’acquisition du vocabulaire, priorité dès l’école maternelle pour prévenir l’illettrisme ».
En lisant tout ça, j’ai du me munir d’une cuiller pour ramasser les morceaux de ma mâchoire tombée trop fort. Les zorribles définitions sexistes vérifiées, puis soumises par les enseignants de l’Épuration Nationale, forment malgré tout un travail « pas remis en cause ». La lutte contre l’illettrisme révèle un sexisme flagrant et troporibl qui n’a pas semblé défriser un seul des employés de l’État mais ça n’est pas grave, le travail a été fait et bien fait, tout baigne, arrêtons donc les serveurs.
Dans ces conditions on peut se demander pourquoi le dictionnaire est mis hors ligne, et pourquoi une commission de nettoyage va devoir tout se retaper et tout réécrire de façon pure et citoyenne alors que non, on ne remet rien en cause. Ça doit venir de la logique limpide que le service public exploite, comme les petits enfants gratuits, le tout payé avec votre argent que vous avez osé gagner avec votre chemise repassée dans le plus pur sexisme décadent du capitalisme financier
de la spéculation apatride du conservatisme familial insupportablement lettré, qu’on saura mettre au pas dans un illettrisme non sexiste, propre et salvateur, et surtout martelé avec soin dans le cerveau des cinq à dix ans qui sont des petits cons sexistes.
La brève de l’AFP contient à peine plus de 300 mots, et dans ces 300 mots, toute l’imbécilité, toute la stupidité crasse de notre société momifiquement correcte ressort d’un seul coup. C’est, véritablement, une performance pour cette Agence d’être ainsi parvenue à concentrer autant d’abrutissantes idioties, tant de son fait à elle que du fait de l’Éducation Nationale.
Je dis chapeau.

Petit lexique du parfait écolier sexiste

"Cette œuvre lexicographique est le fruit de l'imagination et du travail de milliers d'élèves guidés par leurs maîtres." En voici quelques exemples pas pris au hasard :


Définition
C'est le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d'enfants. C'est le chef de famille parce qu'il protège ses enfants et sa femme. On dit aussi papa.

Phrase d'exemple
Mon père est le chef de ma famille, c'est mon papa.

Et ouais, c'est comme cela, le père, c'est le chef, épicétou. Et la mère dans tout cela, alors ?


Définition
C'est une femme qui a des enfants. On l'appelle maman ou mamounette.

Phrase d'exemple
Ma mère, c'est aussi la maman de mes frères et sœurs.
Ma mère repasse les affaires de toute la famille.
Cette femme est devenue mère à trente ans.

Remarquez, on aurait pu tout aussi bien avoir : "Ma mère, ce qu'elle aime, c'est dépenser les sous de mon père, au magasin pour avoir de jolies robes." On aurait pu...

Mais on peut encore trouver plus rigolo.
Allez.
Pas du tout au hasard :


Définition
C'est une maman, une mamie ou une jeune fille.
Elle peut porter des bijoux, des jupes et des robes. Elle a de la poitrine.
Cette femme va souvent acheter son pain dans la boulangerie de ce village.

Phrase d'exemple
Miss France est la plus belle femme de France.

Et non pas, Claudie Haigneré a été la première femme astronaute française.
Surtout pas.

Ou encore : les femmes gagnent 20% de salaire en moins que les hommes en France qui a perdu deux places sur le classement de la parité, olé ! Bon, on termine ?


Définition
C'est un humain qui a de la barbe.

Phrase d'exemple
Dans le monde, les hommes parlent différentes langues.

Ouf, on a eu chaud, on aurait pu avoir : "Pour promouvoir la parité, ce travail, bien que très facile, a été aussi confié à des hommes."
Oh, ça va, si on ne peut plus rigoler.

Bon, si on résume, la fille est forcément "très jolie", le garçon ne dort pas dans la même chambre que les filles, la dame se croise au supermarché tandis que le monsieur n'existe tout simplement pas. Les pompiers ont du courage, tandis que les maîtresses ont de la patience.

Tout cela n'est pas bien grave, me direz-vous. C'est vrai, sauf que cela dénote de l'urgence qu'il y a non seulement à éduquer effectivement nos jeunes cervelles sur l'égalité des sexes, la parité, mais aussi les cerveaux supposés les guider. Car quand même, si toutes ces définitions sont inscrites sur ce site officiel, c'est que des maîtres, ou des maîtresses, les ont trouvées justes.

À moins qu'ils, ou elles, n'aient juste estimé que majorité faisant loi, il fallait laisser la définition la plus couramment admise par leurs élèves, plutôt que d'essayer de leur faire comprendre leurs erreurs et éventuellement, les guider sur des définitions plus paritaires.

Dans un cas comme dans l'autre, ce dictionnaire et ces définitions sont à l'image de ce que les enfants pensent, et l'enfant pense comme on lui donne à penser. Il n'est que le reflet du sexisme ordinaire, quotidien, presque banal que l'on rencontre partout, et que nos enfants n'ont pu qu'intégrer, des catalogues de jouets pour Noël, aux publicités en passant par les programmes télévisés, où les experts sont majoritairement des hommes tandis que les potiches restent féminines.

Le programme "ABCD de l'égalité" voulu par Najat Vallaud-Belkacem est effectivement nécessaire, ABCD, comme l'Abécédaire de l'égalité, Abécédaire, comme "Dictionnaire de la parité", Dictionnaire qu'on pourra donc démarrer par des définitions moins sexistes de ce "Dictionnaire des Écoliers", en enseignant à nos enfants une nouvelle façon de voir la société des hommes, et des femmes.

"Ce dictionnaire est vivant, riche déjà de plus de 17.000 définitions, il va s'enrichir encore au fil des années."
Espérons donc qu'il s'enrichisse aussi de nouvelles mentalités, moins sexistes pour plus d'égalité, de fraternité, et de sororité.

Sororité : en voilà un joli mot.



Les coûts de l'Airbus présidentiel épinglés par un député

L'Airbus présidentiel, commandé par Nicolas Sarkozy et conservé par François Hollande, continue de faire parler de lui. Cette fois, c'est au tour d'un député UMP, Jérôme Chartier, de dénoncer le coût de l'appareil, en raison de sa… trop faible utilisation par le nouveau président.
Dans le cadre de la réduction des dépenses de l'Elysée, Hollande a affiché sa volonté de prendre le train le plus souvent possible, et de réserver l'A 330, surnommé un temps "Air Sarko One" en référence à l'Air Force One du président américain, aux trajets longue distance. Objectif affiché : rogner de 6,2% le poste "Déplacements" du budget de la présidence, à 18,2 millions d'euros.
Mais "un appareil qui n’est pas utilisé coûte néanmoins en maintenance", souligne Jérôme Chartier dans son rapport "Pouvoirs publics" , réalisé dans le cadre du projet de loi de Finances 2013. Il rappelle notamment que les pilotes ont effectué 158 heures de vol à vide depuis le mois de mai, afin de maintenir une qualification opérationnelle. Ce qui représente un coût de 3,4 millions d'euros.
En cumulant les vols, l'entretien ou encore l'entraînement des pilotes, l'appareil pourrait coûter chaque année pas moins de 25,9 millions d'euros, selon le député. Mais ces charges ne sont pas intégrées par l'Elysée, qui prend seulement en compte les heures de vol, facturées 21.634 euros l'unité.
En 2013, ces heures de vol devraient coûter environ 2,6 millions d'euros, estime le député, en prenant pour hypothèse que le chef de l'Etat réalisera 1 trajet de 10 heures tous les mois. Si les coûts fixes étaient pris en compte, il faudrait donc inscrire un déficit supplémentaire de 23,3 millions au budget de l'Elysée.
De quoi faire bondir les dépenses de la présidence de la République, qui doivent normalement être abaissés de 4,2%, à 105,4 millions d'euros, comme le prévoit la loi de Finances.

La dictature des minorités

La dictature des minorités 



Dictature des minorités… Expression bien connue des lecteurs de Présent. Depuis trente ans que nous existons, nous avons régulièrement dénoncé ce phénomène de plus en plus évident dans nos sociétés démocratiques. Surtout depuis que la montée en puissance des médias, leurs multiplications et leurs diversifications promeuvent sans arrêt la démocratie d’opinion. Par de multiples vecteurs, dont les sociétés de pensée et d’influence demeurent tout de même la principale matrice idéologique, les minorités visibles se font non seulement entendre, mais elles imposent de plus en plus souvent leurs lois et leurs options à la majorité.
Une nouvelle preuve vient en quelque sorte de nous en être donnée de manière éclatante par la dernière élection présidentielle aux Etats-Unis, dont un analyste politique nous apprend : « Sans les minorités, Mitt Romney aurait gagné largement ; Barack Obama n’a recueilli que 39 % des voix des électeurs blancs (…). Et les Blancs de sexe masculin ne constituent que… 25 % des électeurs du président sortant ».
Difficile de dire si les perturbations météorologiques et peut-être climatiques ont joué ou non en faveur de Barack Obama. Mais les bouleversements démographiques, oui, incontestablement (voir l’article de Christian Daisug en page 3). Le président américain sortant a négocié en virtuose, en 2012 comme en 2008, le « virage démographique en cours, qui affaiblit la prééminence de la population blanche (…). A l’horizon 2020 plus d’un électeur sur trois sera noir, latino ou asiatique, et ils seront majoritaires au milieu du siècle ». Un virage dans lequel les WASPs (anagramme de White Anglo-Saxon Protestant) sont en train de dangereusement décrocher.
Sur un air de samba
L’analyse de ce scrutin nous apprend que les Noirs ont voté pour Barack Obama à 93 %. Soit 2 points de moins que par rapport à 2008. Toutefois, « c’est surtout la participation exceptionnelle des Latinos, catégorie la plus dynamique démographiquement (10 % de l’électorat cette année contre 9 % en 2008), qui a contribué à sa réélection. Les Hispaniques ont donné 71 % de leurs voix au président (…) contre 27 % à M. Romney… »
Les Hispaniques sont pourtant très majoritairement de confession et de tradition catholique. Ils sont aussi, pour la plupart d’entre eux, opposés à la libéralisation de l’avortement et aux mariages gays que le président démocrate, soutenu par Hollywood, se targue de promouvoir. Mais aujourd’hui, chez les Hispaniques comme dans toutes les autres communautés issues de l’immigration, c’est surtout le réflexe « immigrationniste » qui l’emporte. « Même les nouvelles générations issues de l’immigration cubaine, moins conservatrices que leurs parents, penchent désormais du côté démocrate. » Syndrome immigré oblige !
Cette immigration dont une élite WASP s’était souvent, par le passé, faite la championne : pour des raisons autant mercantiles qu’idéologiques, le libéralisme économique dont ils sont le fer de lance prônant la libre circulation des marchandises, des biens et des personnes. Et ce libéralisme pro-immigrés, juste retour de manivelle, se retourne aujourd’hui contre eux, les rayant peu à peu de l’histoire de leur pays dont ils seront de moins en moins les décideurs.
Le destin des Etats-Unis change de mains. Barack Obama incarne bien, avec un incontestable talent de politicien, son charisme médiatique et une certaine classe, cette « dictature des minorités ». Disons, puisqu’il est né à Hawaï, qu’il a su habilement surfer sur les vagues grossissantes de ces minorités de plus en plus visibles, envahissantes et dominantes.
Minorité sexuelle dictant sa loi
Les Etats-Unis, pays continent, sont parfaitement représentatifs de cette mondialisation en marche (dont leurs élites financières furent d’ailleurs les initiateurs), où l’amalgame de toutes les minorités contre les tenants anciennement majoritaires de la civilisation blanche et européenne, permet aux premières de déposséder en douceurs les seconds de leurs pouvoirs. Que ce soit dans le domaine de la politique politicienne ou celui des valeurs morales. On en perçoit actuellement en France une démonstration tout aussi spectaculaire avec l’intronisation du mariage gay, voulu par le gouvernement socialiste, mais programmé depuis longtemps par les lobbies homosexuels, puissamment relayés par des sociétés de pensée pour lesquelles l’éradication des racines chrétiennes dans les civilisations occidentales constitue un objectif avoué et proclamé.
Ségolène et les Bermudes
Depuis quinze jours une question récurrente revient dans les pages des quotidiens et des hebdomadaires : quel poste, correspondant à son rang, le président de la République doit-il attribuer à son ex-compagne, Ségolène Royal, mère de ses quatre enfants et accessoirement présidente du conseil régional de Poitou-Charentes ? Une fonction effectivement devenue très accessoire pour Mme Royal qui confiait, lors de d’un entretien paru dans Le Point du 25 octobre dernier : « Je n’ai aucune angoisse du vide. J’ai ma région. J’ai le temps d’aller au théâtre, de m’occuper de mes enfants, de voir plus mes amis, d’accepter des déplacements internationaux. Je vais à Pondichéry fin novembre, puis à Dakar en janvier. C’est un moment de respiration. De reconstruction. Pendant cinq ans j’ai été en campagne non-stop. »
La présidence de la région Poitou-Charentes lui laisse apparemment beaucoup de loisirs. A l’entendre il s’agirait presque d’un job à mi-temps. D’une entreprise qu’elle a lancée et qui maintenant tourne toute seule.
Mme Royal « respire », nous dit-elle. Mais sa respiration, hachée par moments de douloureux ressentiments, paraît stertoreuse. Elle n’a certes pas peur du « vide » poitevin. Mais elle se cherche tout de même, pour pallier tout risque de vertige, une fonction complémentaire digne de sa Royal personne. Au diable le non-cumul, préconisé par Aubry et Jospin. Deux personnes que du reste elle ne peut pas encadrer…
Dans cet entretien qui, après relecture (je l’avais survolé distraitement au moment de sa parution), paraît vraiment étrange, Mme Royal rappelait : « Je ne suis pas sortie de la politique (…). Il faut que je trouve quelque chose qui me convienne à moi et qui convienne à François Hollande. » Et surtout à Valérie Trierweiler. La quadrature du cercle, en quelque sorte. Royal insiste : « On va voir comment cela se dénoue (…). Il faut trouver la bonne solution sans précipitation. Il y a un contrat tacite entre François et moi : à un moment il faudra que je rentre dans le dispositif ». Et de souligner : « Le fait que malgré mon poids politique, je ne suis pas dans le dispositif, intrigue les gens. » Vu ses résultats lors des deux dernières élections auxquelles Mme Royal a participé (et dont nous n’aurons pas la cruauté de rappeler les chiffres), son poids politique a subi un fort régime d’amaigrissement. A tel point que dans les sondages d’opinion, Mme Royal devient de plus en transparente. Mais elle, tout à ses songes de gloire (passée), affirme : « Je reste sur la ligne de front. Il faut tenir. » Dans Ségo il y a, certes, ego. Beaucoup d’ego. Sans doute trop d’ego…
Une lumière qui décline
Alors quel poste pour satisfaire cet ego surdimensionné à qui la présidence d’une région paraît trop étriquée ? Si le président de la République tarde tant à lui en trouver un, c’est parce que, croit-elle savoir, « elle » exerce des pressions sur lui et sur son entourage. « Elle » ? L’usurpatrice élyséenne bien sûr…
Un entretien où la Madone du Poitou paraît douloureusement erratique. Aux Ségolénistes,« qui se sentent orphelin, elle leur dit : « vous être émancipés, prenez vos responsabilités (…). Je suis le seul leader politique qui pousse les gens à s’émanciper ». Ses électeurs ont d’ailleurs été les premiers à donner l’exemple : ils se sont émancipés en masse de leur candidate, « la seule », se gargarise celle-ci, « à avoir fait émerger une génération politique : Najat Vallaud Belkacen, Aurélie Fillippetti… Même Manuel Valls et Vincent Peillon : en 2007, ils m’ont choisie et ils ont bénéficié de ma lumière et de mon charisme ». Mais sa lumière n’est plus aujourd’hui « qu’un quinquet de taverne »…
Ségolène n’est peut-être plus « en campagne électorale » mais certains se demandent toutefois avec inquiétude si elle n’en continue pas moins à battre la campagne ?
Rassurons-les : Royal fait encore preuve de lucidité. Quand par exemple elle s’inquiète des « ravages politiques » produits par « le triangle des Bermudes » qu’elle forme au sommet de l’Etat avec Hollande et Trierweiller : « On ne sait pas quels seront les effets de cette affaire sur les Français. A un moment, ils peuvent en avoir marre de nous trois, et donc de moi aussi. C’est moi qui perds mon patrimoine politique. Pendant qu’on parle de ça, on ne parle pas de mes idées politiques. ». Et celles de François Hollande ?
Alors, quelle place pour l’ex-madone des sondages en détresse ? Nous sommes à l’époque des rapports : rapport Gallois, rapport Jospin… Il en pleut de partout. Une demi-douzaine d’autres commissions planchent en ce moment sur des rapports à venir. Alors pourquoi ne pas confier une mission de ce genre à Ségolène Royale ? Une commission chargée par exemple de pondre un rapport sur l’augmentation du paquet de couches-culottes ? A moins que François Hollande ne préfère laisser son ex-compagne disparaître corps et biens dans le triangle des Bermudes, où elle paraît déjà s’enfoncer. Comme le disent parfois, dans un code à eux, les aviateurs en détresse : 
Allô papa tango Charlie