TOUT EST DIT

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jeudi 9 mai 2013

Oui, ce président nous fait honte !

Oui, ce président nous fait honte !


Incapable de représenter la France, d’empêcher son déclin économique et d’éviter son abaissement politique, François Hollande fait honte, y compris à ses électeurs.
Il est des anniversaires que l’on se passerait de célébrer. Mais il faut tout de même les marquer, ne serait-ce que d’une pierre noire, pour ne pas oublier à quel point la démagogie est la pire maladie de nos démocraties. Voici donc un an, à peine plus de 51 % des Français (mais seulement 48 % des votants) ont décidé d’élire François Hollande à la magistrature suprême. Un score sans adhésion, sans enthousiasme et sans enchantement. Un score si étriqué qu’il explique peut-être pourquoi, un an plus tard, l’élu n’a toujours pas enfilé les habits de président de la République. Il n’en a toujours pas la stature, ni l’autorité et encore moins la volonté.
Ses amis disent de lui que François Hollande est resté « un simple conseiller général ». Cela peut paraître cruel, irrespectueux, voire insolent. En fait, c’est triste, angoissant et même effrayant. Ce président n’est pas seulement englué dans ses contradictions, encalminé dans son indécision et paralysé dans son ambiguïté. Il a montré qu’il est incapable de représenter la France à l’étranger. Il a fait la preuve de son inaptitude à jouer un rôle sur la scène européenne. Pire, il a prouvé son incompétence à rassembler les Français, à décrisper la société et à apaiser le pays.
Non, il ne faut pas avoir peur de le dire. Ce président fait honte à une très grande majorité de nos concitoyens, y compris certains de ceux qui l’ont élu et qui s’en mordent les doigts. Il leur fait honte lorsqu’il nomme, semaine après semaine, ses amis les plus proches aux postes essentiels de la République. Il fait honte lorsqu’il délègue un ministre aux obsèques de Hugo Chávez en ignorant délibérément la disparition de Margaret Thatcher. Il fait honte lorsque, au dernier sommet européen, il fait tapisserie dans l’antichambre, en attendant que David Cameron et Angela Merkel règlent les détails du budget de l’Union. Il fait honte lorsqu’il déploie sa maigre énergie à détricoter tout ce que Nicolas Sarkozy a réussi, comme si son seul but était de régler un compte personnel avec son prédécesseur.
Bien sûr, François Hollande bénéficie de la légitimité du suffrage universel, que personne ne saurait lui contester. Mais il est désormais une sorte de « roi nu » qui s’agite dans un théâtre d’ombres dirigeant avec sa clique un « pays légal » totalement coupé du « pays réel ». Au point qu’après moins d’un an d’exercice du pouvoir, il est bunkerisé à l’Élysée. Il a annulé tous ses déplacements dans la France profonde. Il a oublié les ouvriers de Florange à qui il avait tant promis. Il n’a plus de contact avec le monde paysan. Il est snobé par les entrepreneurs, qui ne supportent plus de ne pas être écoutés. Il vit reclus dans cette fastueuse résidence de la Pompadour, sans contact avec les élus, les citoyens, les patrons et même les artistes, qui n’osent plus se compromettre avec lui. Et le voilà maintenant caricaturé, comme Louis XVI réparant ses serrures pendant que le peuple gronde.
A l’étranger, les jugements sont encore plus sévères. Une grande chaîne de télévision américaine l’a récemment décrit comme un « lapin ébloui par les phares ». La presse britannique ou allemande ne sait plus si ce que qui se passe en France est encore une mauvaise farce ou une tragédie. Et même les médias russes n’en reviennent pas de ce président qui est parvenu en quelques semaines à casser tous les liens que Nicolas Sarkozy avait recréés avec ce géant incontournable sur le plan géopolitique, énergétique et maintenant industriel. Même la presse marocaine l’a cloué au pilori après les gaffes qu’il a faites pendant un récent voyage d’État. Il n’y a guère qu’à Tombouctou que François Hollande soit populaire. Du moins pour le moment !
Oui, ce président nous fait décidément honte. Lui qui veut moraliser la vie politique pour faire oublier l’incroyable scandale Cahuzac se refuse à faire une déclaration d’ISF commune avec sa concubine. Lui qui assurait, lors du débat télévisé qui l’a opposé à Nicolas Sarkozy, qu’il ferait en sorte que son comportement serait « en chaque instant exemplaire », insulte un jour les catholiques, bafoue un autre jour l’héritage chrétien du pays avant de faire tabasser et gazer des opposants pacifiques au funeste texte du mariage gay. Lui qui prétendait être un président normal vit comme un monarque, protégé par un nombre record de gendarmes mobiles, entre le pavillon de la Lanterne et le fort de Brégançon. Au point d’exaspérer ses propres amis de la gauche caviar, comme l’humoriste Gad Elmaleh qui a tweeté à ses fans, le 13 octobre dernier, cette réflexion de bon aloi : « Monsieur le président normal ! La France a mal et c’est pas normal. Alors devenez anormal ou faites moins mal. Parce que là vous faites tout mal. »

La République des menteurs


Débâcle. Onze mois de mandat, onze mois de mensonges. Frappé de plein fouet par l’affaire Cahuzac et les soupçons portant sur d’autres proches (Moscovici, Augier…), Hollande est au plus mal. Et la France avec lui. Notre sondage exclusif : Sarkozy seul recours à droite.
Déjeunant à Bercy avec la rédaction de Valeurs actuelles, le 28 février — trois semaines avant sa démission —, Jérôme Cahuzac, évoquant son différend avec François Hollande sur la taxe à 75 % durant la campagne, a eu ce mot : « Ça a été un moment de grande solitude. »Et, joignant le geste à la parole, de mimer celui qui, regardant de tous côtés, cherchait en vain un regard ami vers qui se tourner. Devenu, depuis son aveu sur ses comptes en Suisse et à Singapour, un véritable pestiféré, y compris dans son propre camp, l’ancien ministre du Budget peut aujourd’hui mesurer, sans le mimer, ce qu’est réellement un “moment de grande solitude”. Il est loin d’être le seul. L’onde de choc, d’une violence inouïe, s’étend à l’ensemble du pouvoir et de la gauche. Jusqu’à l’Élysée.
Si rien, pour l’heure, ne permet d’affirmer avec certitude que le chef de l’État était au courant des mensonges de son ministre et ami, il a fait montre, au minimum, d’une naïveté coupable. Surtout, Hollande, pour n’avoir lui-même cessé de tromper les Français, avant et après son élection, incarne cette République des menteurs aujourd’hui aux affaires (dans tous les sens du terme). C’est le lâchage de ses propres électeurs, ou de ce qu’il en reste, qui explique sa dégringolade record dans les sondages (26 % seulement d’opinions favorables dans le dernier baromètre Ipsos-le Point).
Avec le recul, tout semblait écrit : au cours du débat de second tour de la présidentielle qui l’opposait à Nicolas Sarkozy, ce dernier, prémonitoire, avait usé à… douze reprises du mot “mensonge” contre celui qui promettait alors croissance, emploi et « République irréprochable »« Mais vous avez toujours, c’est terrible, dans votre esprit, le mot “mensonge” », avait même, à un moment, répliqué Hollande. Près d’un an après, ce sont ces mensonges dénoncés par Sarkozy qui plombent le chef de l’État. D’où cet étonnant, et justifié, symbole révélé par notre sondage exclusif Ifop-Valeurs actuelles (lire tableau ci-dessous) : au moment même où Hollande, l’homme du parler-faux, est lâché par son camp, Sarkozy, l’homme du parler-vrai, est plus que jamais adoubé par le sien, dont il apparaît comme l’unique recours. À la question “Quel est votre candidat préféré pour représenter l’UMP à l’élection présidentielle de 2017 ? ”, 63 % des sympathisants UMP citent son nom, contre 33 % seulement pour l’ensemble des… huit autres personnalités proposées ; et 4 % qui répondent “aucun de ceux-là”.
Non seulement Sarkozy écrase ses concurrents UMP — le second, François Fillon, est… 52 points derrière ! —, mais encore creuse-t-il l’écart avec eux par rapport à la même enquête du mois de mars. Hormis Laurent Wauquiez, qui progresse de manière anecdotique (passant de 1 à 2 %), Alain Juppé, qui stagne en troisième position (9 %), et Valérie Pécresse à la dernière place (1 %), tous les autres régressent : Fillon, mais aussi Nathalie Kosciusko-Morizet (malgré son omniprésence médiatique due à sa candidature à Paris), Bruno Le Maire (en dépit du succès de son livre) et Xavier Bertrand, dernier ex æquo. Quant à Jean-François Copé, le président du parti, il n’obtient que… 3 % (— 1 point) des suffrages des électeurs UMP !
Preuve supplémentaire, à travers ce même sondage, du profond discrédit affectant Hollande : tandis que celui-ci est touché par ricochet, et de plein fouet, par le scandale Cahuzac — au point que près de la moitié des sympathisants de gauche (42 %) réclament un remaniement —, Sarkozy, lui, n’est nullement atteint par ses propres démêlés judiciaires. C’est même l’inverse. « Alors qu’une part importante de l’électorat de gauche reproche à Hollande y compris des erreurs ou des fautes dont il n’est, a priori, pas directement responsable, Sarkozy progresse au sein de son électorat malgré sa mise en examen dans l’affaire Bettencourt, survenue entre nos deux dernières enquêtes », relève Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop. Selon celui-ci, « les sympathisants UMP y trouvent même un motif supplémentaire de faire bloc derrière lui »— ceux de gauche s’éloignant, dans le même temps, de celui qu’ils ont élu il y a onze mois…
En plus de sa stratégie (se situer en retrait tout en étant présent) et du profit qu’il tire d’une UMP profondément divisée, où nul n’est parvenu à s’imposer, c’est aussi — autre symbole — parce qu’il incarne précisément le contrepoint du chef de l’État, dont il apparaît l’exact opposé en tout, que Sarkozy progresse autant à droite : « Quand les sympathisants UMP le comparent à Hollande, tant dans le style, les idées que la méthode, ils se disent que, malgré ses défauts, il est vraiment très au-dessus de son successeur », poursuit Jérôme Fourquet. À l’inverse, à gauche, ce sont les défauts de Hollande qui ont pris le pas, chez ses propres électeurs, sur les qualités qu’ils lui prêtaient : à peine plus d’un sympathisant socialiste, communiste et écologiste sur deux (52 %) font encore confiance à “leur” président !
Pas de meilleur indicateur, ou presque, donc, de l’effondrement du chef de l’État dans l’opinion que la popularité au zénith de son prédécesseur : que Hollande ait tenu ses promesses et permis à la France, sinon de dompter, du moins d’affronter la crise, et l’ancien président, l’ayant accusé de “mensonges”, l’aurait nécessairement payé dans les sondages — y compris dans son propre camp. Aujourd’hui, les tromperies et les échecs de Hollande ne font que confirmer le jugement et les prédictions de Sarkozy — notamment à droite.
Croissance, dette, retraites, impôts, copinage dans les nominations, jusqu’aux chiffres manipulés du nombre de manifestants anti-“mariage pour tous”, et désormais cette kyrielle de ministres et proches du chef de l’État — dont son ancien trésorier de campagne, Jean-Jacques Augier — embourbés dans les affaires et les soupçons : il n’est pas un domaine où Hollande et le pouvoir socialiste n’ont trahi leurs engagements et menti aux Français (lire pages suivantes). Au moins autant que la persistance de la crise et les terribles statistiques du chômage — plus de mille chômeurs de plus par jour en moyenne depuis son élection ! —, c’est cela, aussi, qui explique l’affolante débâcle du chef de l’État : une perte totale de confiance de l’opinion envers l’exécutif rejaillissant, à travers lui, sur l’ensemble de la classe politique — au profit, notamment, du Front national (lire dans Valeurs actuelles).
C’est bien, comme l’a dit Fillon, à une « crise de régime », sans précédent depuis 1958, à laquelle nous assistons aujourd’hui. Que les électeurs UMP le ressentent et poussent Sarkozy à remonter sur son cheval, rien de plus normal. Que plusieurs responsables de l’opposition ciblent aujourd’hui le nouveau maillon faible du gouvernement, Pierre Moscovici (lire dans Valeurs actuelles l'article de Gilles Gaetner : "Opération Muraille de Chine"), en réclamant un remaniement, voire une dissolution de l’Assemblée, rien, encore, que de bonne guerre. Alors député PS, Jérôme Cahuzac lui-même ne réclamait-il pas, en 2010, en pleine affaire Woerth, de « redemander au peuple de faire des choix », dénonçant dans le climat de l’époque « une crise de régime, une crise politique, une crise morale » ? Mais que la gauche elle-même, nombre de ses élus mais aussi sa presse se mettent à leur tour à tirer encore plus fort que la droite contre leur propre camp (ainsi de Libération, accusant Laurent Fabius sur la foi de rumeurs) témoigne de l’état de déliquescence atteint, aujourd’hui, par le pouvoir socialiste.
Titre de l’éditorial du Monde du 4 avril consacré à la « bombe Cahuzac » « Ce mensonge qui ouvre une crise démocratique ». Rien de moins. Extrait : « Depuis dix mois, la perte de crédit du chef de l’État était déjà profonde et handicapait son action. Elle risque de devenir abyssale, paralysante. […] À la crise économique et sociale dans laquelle est plongée la France, au climat politique qui avait pris un tour délétère depuis peu, s’ajoute désormais une profonde crise démocratique, tant le plus élémentaire contrat de confiance entre le peuple et ses gouvernants est rompu. » Après avoir tant menti aux Français, Hollande ne peut se mentir à lui-même : onze mois seulement après son élection, son mandat est déjà plus qu’un échec. Une faillite.
À lire également dans "Valeurs actuelles"
"Opération "Muraille de Chine"
 : pourquoi Moscovici connaissait depuis décembre 2012 l'existence du compte suisse de Cahuzac, par Gilles Gaetner.
Comme des arracheurs de dents, florilège des mensonges du gouvernement, par Geoffroy Lejeune.

Journal hebdomadaire de Voix de la Russie – 6 mai 2013

UN AUTRE JOURNAL, LAVÉ DES SCORIES DE LA CENSURE PS

La monarchie sauverait-elle la France ?


A un moment donné la monarchie semblait être vouée aux oubliettes en France. Elle n’existait qu’à travers les livres d’histoire où l’auréole des temps jadis resplendissait dans les grands agissements des aïeux. Pour ceux qui sont âgés de plus de 30 ans, on se souvient encore de Du Guesclin ou de Charles Martel, ou encore de l’époque glorieuse de Louis XIV. Certains d’entre nous savent qu’à l’échafaud le dernier Bourbon a demandé à son bourreau des nouvelles du marquis de La Pérouse. La monarchie française a su féconder le monde, car bien que banni par ses égaux, le Marquis de Lafayette, noble français par excellence, sut contribuer à l’éclosion des Etats-Unis. En un sens, la monarchie incarnait et incarne toujours d’ailleurs le règne personnalisé d’un être humain face à la démocratie, système bureaucratique privé de toute humanité qui, selon Bertrand de Jouvenel, grand politologue français, rendit les impôts beaucoup plus lourds et enfanta le vingtième siècle avec toutes ses horreurs indicibles.
Nous avons été discuter avec Olivier Tournafond, monarchiste et fier de l’être, Professeur de droit à Paris, qui a voulu se pencher avec nous sur une analyse approfondie des deux modèles sociétaires, à savoir la démocratie et la monarchie, cette dernière pouvant revêtir d’ailleurs des formes assez diverses.
LVDLR. Que pensez-vous de la mise aux enchères du sang séché du dernier Roi de France ?
Olivier Tournafond. Je pense qu’il y a d’une part une volonté de sensationnel et même peut être de spéculation. Je crois que s’il y avait à vendre du sang séché de Lénine ou d’Hitler, cela attirerait également des investisseurs ! Les autographes, les costumes et même les mèches de cheveux sont autant des souvenirs historiques. Mais il y a également un autre sentiment qui s’y trouve mêlé : les gens ont l’impression de prendre possession d’une relique, d’un objet exceptionnel comme le Saint-Suaire qui ouvre sur une autre dimension, celle d’un passé terriblement chargé en drames qu’est la Révolution française. Donc les deux sont intrinsèquement mêlés et, à mon sens et ils expliquent le succès de telles ventes. Cela étant la question est de savoir si l’on doit autoriser ou non ces mises aux enchères d’objets sacrés et symboliques ? Le débat est ouvert.
LVDLR. Le fait sociologique est bien là : les gens s’intéressent aux reliques. Ce qui prouve l’intérêt toujours vivant du commun des mortels à l’égard de la monarchie même si ce sentiment révèle un caractère tant soit peu sacrilège. Que ce soit en France ou en Russie…

Olivier Tournafond. En effet ! Je constate que les sentiments des peuples, russe, français, ou encore européens sont des sentiments mêlés et parfois paradoxaux. Pendant 200 ans, on leur a dit sans discontinuer que la démocratie allait assurer leur bonheur. Cela a été un peu la même chose avec la propagande en faveur de l’Union Européenne et de l’Euros qui devaient eux aussi assurer la prospérité du continent. Et aujourd’hui les gens déchantent ! Qu’il soit démocratique ou européen, ils voient bien que ce système est en grande difficulté. Et ils sont amèrement déçus car ils s’aperçoivent qu’ils n’ont rien gagné du tout et qu’ils ont en outre perdu la dimension sacrée de la fonction politique avec la chute des monarchies. Des sondages réalisés ils y a quelques années démontraient qu’environ 20% de Français éprouvaient une grande sympathie pour la royauté et ne désapprouveraient pas le retour à une monarchie constitutionnelle en France. C’est un chiffre considérable, car 20% correspond à l’audience électorale de grands partis politiques comme l’UMP, le PS ou le FN.
La monarchie peut d’ailleurs revêtir une infinité de formes.
Il existe d’abord les monarchies absolues où le monarque règne sans partage. Certains Etats sont encore gouvernés de cette manière, à ne citer que l’Arabie Saoudite. Malgré son caractère féodal marqué, ce système reste finalement efficace de nos jours. On notera que lors des printemps arabes, les monarchies du Golf ont su résister en jugulant l’insurrection tandis que l’on assistait à la mort des dictatures laïques, pourtant sanguinaires...
Il faut d’ailleurs nuancer. Dans la monarchie absolue qui fut le système politique de la France à l’âge classique et notamment sous le règne de Louis XIV, le roi ne rend pas de comptes à un quelconque parlement. Mais « absolu» n’est pas synonyme de « despotique ». Ce terme signifie seulement « libre de tout lien » ce qui ne veut pas dire « tyrannique ». Le roi de France n’aurait pas eu le pouvoir de marier des personnes du même sexe ou de prélever des impôts confiscatoires…
A l’autre opposé on trouve la monarchie constitutionnelle qui n’est rien d’autre qu’une démocratie couronnée. A titre d’exemple on peut citer le Royaume-Uni, les pays scandinaves, l’Espagne, la Belgique. Dans ce système le roi règne mais ne gouverne pas. Il se contente d’assurer la continuité de l’Etat et la fonction symbolique attachée à la Couronne. C’est une monarchie diminuée mais qui a tout de même le mérite d’exister car elle assure l’unité de la nation. Que serait la Grande Bretagne sans sa Reine. Que seraient devenus les belges sans leur roi ? La Belgique serait-elle restée un havre de sécurité pour les riches contribuables ?
Et entre ces deux modèles opposés il existe une infinité de situations intermédiaires. Des régimes mixtes qu’on peut appeler « monarchies statutaires » ou encore « monarchies institutionnelles », dans lesquelles le pouvoir du roi est réel mais partagé. On en a vu beaucoup d’exemples au XIXeme Siècle et jusqu’à la guerre de 1914. Par exemple en France la Restauration ou le Second Empire correspondent à ce modèle ; le pouvoir appartenait pour partie au Parlement et pour partie au souverain. L’empire des Habsbourg en est un autre illustration remarquable, tout comme l’Empire allemand crée par Bismarck. Dans ces Etats on pratiquait le suffrage universel et la protection sociale ! Actuellement il y a un minuscule Etat en Europe, la Principauté de Lichtenstein, qui continue à fonctionner selon ce modèle. La souveraineté politique appartient conjointement au Prince et au Peuple. Le Prince dispose de la direction politique et d’un droit de veto ; il peut aussi provoquer des référendums. Le peuple de son côté peut s’adresser au Prince pour provoquer une votation exactement comme en Suisse. Et ce système d’alliance du Prince et du Peuple s’avère efficace car ces dernières années il a permis de tenir en échec les puissantes oligarchies parlementaires et financières qui souhaitaient avoir les coudées franches…
Je ne vous cache pas que ce système est celui qui a ma préférence. C’est en quelque sorte la monarchie tempérée par la démocratie directe. L’alliance de l’autorité légitime et du consentement populaire…
La monarchie est un système politique et social qui obéit à une logique tout à fait différente de la logique démocratique. Le régime démocratique, et on le voit bien dans notre système républicain, fonctionne suivant les règles de la logique formelle, c’est à dire des exclusions et oppositions. Il faut toujours choisir : droite ou gauche, Peuple ou Roi, salarié ou patron, progrès ou réaction, hommes ou femmes, riches ou pauvres, etc… C’est un système réducteur, frustrant et à terme intrinsèquement violent. Par contre le régime monarchique est un système de logique paradoxale, d’union des contraires en quelque sorte. Le roi règne, dirige le jeu politique et peut prendre des décisions propres. Mais en même temps il peut laisser au peuple de très grands espaces de liberté et mettre en place des mécanismes d’autogestion. On a découvert, par exemple, que sous la Monarchie Française, dans le sud-est et du côté du Dauphiné, il existait un territoire appelé « la République des Escartons » qui fonctionnait en démocratie directe à la manière des cantons suisses. La population gérait son territoire, votait les impôts, élisait ses représentants. Les rois de France ne remirent jamais en cause ces libertés qui étaient assimilées à des privilèges et qui étaient donc à ce titre garanties par la Couronne. Quel exemple et quelle modernité ! Ce n’était pas le seul exemple. Et c’est la Révolution française qui a mis fin à ces libertés au nom de l’égalité face à l’Etat !
LVDLR. Il est vrai que la Belgique a su éviter la sécession grâce à son monarque… Je voulais maintenant vous demander votre avis sur le cas de l’Espagne…
Olivier Tournafond. La question de l’Espagne est une question extrêmement intéressante et actuelle. Le Roi Juan-Carlos se retrouve sur la sellette dans une position assez inconfortable. Le souverain a été porté par la vague européenne. En 1982 lors du coup de force du colonel Terejo, il a choisi la démocratie parlementaire et l’ouverture à l’Europe. Ce choix lui a assuré une très grande popularité pendant trente ans, autrement dit quand tout allait bien. L’ennui c’est que maintenant la vague européenne reflue parce que tout va mal. Au sud de l’Europe tout le monde vitupère l’Europe et l’Euro. On le voit à Chypre ou en Grèce. Désormais, en proie à des difficultés analogues, le peuple espagnol est devenu hostile à cette construction abstraite, parfois inhumaine. On peut penser qu’une éventuelle proclamation de l’indépendance par la Catalogne mettrait alors le feu aux poudres. Ce n’est pas une hypothèse d’école, car en février dernier il y a eu une mise en garde sérieuse de la part du chef d’Etat Major des armées espagnoles. Il a clairement indiqué que si la Catalogne proclamait son indépendance, l’armée ne se considérerait plus liée par la constitution ni envers le gouvernement. Ce qui signifierait concrètement un coup d’Etat et une répétition du scénario de 1982.
Quelle serait alors l’attitude du Roi ? Essaierait-il à nouveau, comme il y a trente ans de sauver une démocratie parlementaire désormais discréditée, prenant alors le risque d’être balayé par une vague populaire et massive de rejet ? Ou bien prendrait-il la tête de la contestation en instaurant un nouveau régime dans lequel il exercerait un pouvoir effectif ? Vous admettrez que c’est une situation à hauts risques ! Elle montre bien les limites de la monarchie constitutionnelle dans lequel le Prince inactif peut devenir l’otage du système…
LVDR.En conclusion on pourra toujours discuter des arguments avancés par les participants dans ce genre de débat, mais les faits sont bien là. Il va sans dire que la France, pour en revenir à elle, se trouve dans une impasse existentielle en forme en quelque sorte de « queue de poisson ». Et si cette voie s’avère sans issue, peut-être vaudrait-il mieux faire marche arrière tant qu’il est encore temps pour renoncer à l’héritage sanglant de Cinq Républiques qui ont finalement échoué ; et pour reprendre le cours de l’histoire sur des bases plus saines. Cette Histoire qui a fait les grandes heures de ce pays, celui qui se fit connaître sous le nom de « France » avec tous ses héros et tous ses génies. Tous désormais proscrits au nom d’un Nouveau Régime Mondialiste anonyme, sans âme, ni cœur, ni religion, ni pays…

Affaire Lagarde : la stratégie du discrédit


Affaire Kadhafi-Sarkozy, Affaire Tapie… Décidément la pression exercée sur les anciens du gouvernement Fillon s’accentue. En attendant Fillon se déplace à Moscou et mène des négociations… On se demande bien sur le pourquoi. Ca bouge beaucoup du côté de la droite et l’on sent un vent de renouveau souffler sur le camp de l’Ancien Président de la République. C’est vrai que selon ses proches Sarkozy ne rêve qu’à la quiétude et le doux confort qui semblent être siens depuis qu’il a perdu la batailleprésidentielle et s’est installé dans sa nouvelle position. Cependant l’entourage de l’ancien président témoigne d’un regain d’intérêt prononcé chez le patient à l’égard des actualités nationales et internationales. On comprend facilement que tout ce remue-ménage dérange la gauche au pouvoir et provoque une réaction facilement prévisible de l’ordre : tiens-toi tranquille dans ton coin sinon il t’en cuira !
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En se penchant sur le dernier-né de la campagne menée tambour battant contre les féaux de Fillon, c’est-à-dire l’affaire Lagarde, on aura vite fait de découvrir que le tout semble être cousu de fil blanc. Tout d’abord pourquoi avoir organisé des perquisitions à domicile de Christine Lagarde en 2013 ? Le dossier est instruit à partir de 2011 et l’affaire allait son train sans remous et esclandre. Et voilà que le juge saisit le procureur pour qu’il lui baille un mandat contre Madame Lagarde.
Certes, certaines personnalités comme Jacques Sapir bien connu dans le monde de la haute finance, n’y voit rien d’extraordinaire :
 On aurait aimé vous entretenir sur Christine Lagarde et l’affaire, assez spéciale, qui la concernerait ans le cadre de l’affaire Tapie. Est-ce que d’après vous il s’agirait d’une attaque contre Madame Lagarde ?
Jacques Sapir. La perquisition réalisée au domicile de Madame Lagarde fait partie de l’enquête et c’est une procédure normale dans la justice française. Elle n’implique aucune présomption de culpabilité par rapport à Madame Lagarde. Elle découle en fait de la volonté du juge d’instruction en charge de l’affaire Tapie de vérifier qu’il n’y a aucun document concernant l’affaire Tapie au domicile de Madame Lagarde. C’est une mesure qui doit être considérée comme une mesure normale à ce stade de la procédure ».
On n’est pas dupe. Il est tout à fait évident que l’affaire d’arbitrage privé de la transaction de Tapie est à cent lieues de l’intérêt purement professionnel. Il est tangible que Lagarde a en quelque sorte enfreint la consigne mais elle a déclaré avoir agi de son propre chef et délibérément. Même si elle cherchait à sauver les meubles, on ne saurait lui reprocher grand’chose. Quand on la nommait d’ailleurs chef du FMI, personne n’y voyait d‘inconvénient et ce, nonobstant le fait que les poursuites judiciaires ont été engagées en 2011 déjà, c’est-à-dire bien avant sa nomination.
L’explication de cette affaire qui relève de la politique plus que du Parquet donne à réfléchir : ou bien Christine Lagarde est devenue une personne peu commode au FMI dont il faut se débarrasser à tout prix, ou bien il s’agit d‘une attaque oblique de l’ancien maître de l’Elysée pour déprogrammer son retour en politique. Quoi qu’il en soit, la « guerre des valeurs » entre la gauche et la droite françaises continue mais il semble que cette fois-ci il s’agit des valeurs purement matérielles. Et sur ce champ de bataille les deux partis semblent être à égalité. On a presqu’envie de leur demander : Et la France là-dedans ?

Le bateau ivre de François Hollande


Il y a un an, le Président de tous les Français accédait au gouvernail. Il y a également un an, le Président Poutine faisait de même. Il y a 55 ans, le gouvernement du Général prit, lui aussi, la situation en mains. La presse française a beau vilipender Poutine en faisant fi de son franc succès, il arrive toujours à faire face à toutes les critiques en affichant des résultats nets dignes d’un grand chef d’entreprise : chômage presque le plus bas du monde, protection sociale améliorée, solde du Commerce Extérieur positif, retour au rang des grandes puissances, monnaie stable, armée confiante en son avenir et réarmement réussi. On ne peut pas en dire autant pour le bilan de François Hollande. Mais à vrai dire je plains beaucoup l’homme qui, en brave type, s’évertue de tenir toutes ses promesses, même les plus intenables, à savoir marier la chèvre et le choux, c’est-à-dire les Français catholiques et traditionnalistes avec la génération gay déboussolée du type ni blanc, ni black, ni jaune, unisexe et copulation généralisée au nom de FEMEN ! Et au milieu de tout ce gâchis un doux rêveur qui n’hésite pas à rester à la barre tel un capitaine du Titanic gaulois.
A sa façon de Gaulle était, lui aussi, un visionnaire, mais qui, à la différence de Hollande, se fichait pas mal de ses promesses. Il œuvrait pour le bien public, pour son pays et pour lui la fin justifiait toujours les moyens. C’est grâce à lui que la France qui s’est beaucoup compromise lors de la Seconde Guerre mondiale s’en est tirée à si bon compte et triomphante. Ce fin renard a su esquiver tous les dangers, planter tous ses ennemis, dépasser tous les rivaux même le général Juin et de Lattre de Tassigny et résister à la poussée vigoureuse américaine. Nous avons voulu demander à un grand spécialiste de la France, doyen du corps diplomatique russe et chef du Centre de recherches sur la France de l’Institut de l’Europe de l’Académie des Sciences de Russie ce qu’il pense du règne de Hollande par rapport à l’héritage gaullien. Voici sa réponse :
 Comment voyez-vous les choses maintenant, un an après l’arrivée de François Hollande au pouvoir par rapport au général de Gaulle, car il y a 55 ans son deuxième gouvernement accédait justement aux commandes ?
Yuri Roubinski. Par définition, la comparaison n’a pas de raison d’être. Elle n’est pas correcte en ce sens qu’en France et dans le monde du temps du premier gouvernement de De Gaulle, en 44-45, qui fut appelé le gouvernement provisoire de République Française, c’était encore la guerre… Et la seconde fois, en 68, c’était la guerre d’Algérie ! Donc c’étaient des circonstances extraordinaires au niveau d’une catastrophe, nationale dans le premier cas et très grave dans le second. Aujourd’hui on ne peut pas dire que la France est au bord de l’abîme bien que le catastrophisme règne parmi les commentateurs aussi bien français qu’étrangers qui évaluent le bilan de la première année du mandat présidentiel de François Hollande. Il faut dire effectivement que le bilan n’est pas brillant dans le sens des grands équilibres socio-économiques qui sont dans un état pire qu’il y a un an. Mais on ne peut pas dire en même temps que le président actuel a hérité d’une situation brillante non plus. Quand les compagnons de F.Hollande disent qu’ils sont au pouvoir depuis un an et que la droite y a été depuis 10 ans, ce n’est pas faux. Et quand ils font référence à la crise systémique mondiale, c’est aussi vrai ! Mais en même temps avec l’alternance depuis 3 mandats présidentiels, la gauche perdait les voix. Et donc c’est pour la première fois depuis François Mitterrand, depuis 1995 c’est-à-dire son départ, à partir de 81 quand il a été élu et depuis 88 quand il a été réélu, depuis lors la gauche a été dans l’opposition. Aujourd’hui elle est au pouvoir et on peut dire que la situation politique et morale du gouvernement actuel n’est pas enviable parce que c’est la gauche qui détient aujourd’hui tous les leviers de commande politiques : majorité dans les 2 chambres du parlement, Elysée ce qui est essentiel, gouvernement, majorité dans 21 conseils régionaux des 22 de la Métropole, la majorité dans les Conseils généraux des départements, mairies des grandes villes… Bref, c’est un pouvoir sans partage ! Et les résultats ne sont pas à l’avenant des attentes des électeurs de Hollande. Tous les sondages affichent une perte nette de popularité : il y a un an, il débutait avec 62 % de voix favorables. Aujourd’hui il est au niveau de 24 %, ce qui est le niveau le plus bas depuis la création de la Cinquième République. Les raisons sont évidentes : quelles que soient les erreurs de l’actuel gouvernement et du chef de l’Etat, la situation en Europe en général et surtout dans le Sud de la zone euro n’est pas brillante, loin de là ! Et tous les indicateurs de l’économie française sont en baisse. Sauf l’emploi qui est en hausse. Vient s’y rajouter la dette de l’Etat. Tel est le tableau de bord décourageant ! Dans ces conditions il n’est pas étonnant que l’opposition en fait ses choux gras, mais au sein même de la majorité il y a des communistes, des écologistes, le parti de Mélenchon. Et ils donnent tous de la voix. Il y a une tendance inquiétante à la montée des extrêmes. Le Front National de Le Pen part à la hausse. Le Parti de gauche de Mélenchon réussit moins bien. Mais la conjonction de ces extrémismes ne prédit rien qui vaille.
Comment peut-on porter un jugement d’ensemble ? Je me souviens de la réponse célèbre d’un grand homme d’Etat chinois quand on lui a demandé son opinion sur la révolution française de 1789. Il a dit : « Trop peu de temps ! Il faut qu’il s’écoule un peu plus de temps pour pouvoir en juger ! » Alors ici c’est pareil. Il faut que le mandat de François Hollande soit consommé. L’homme semble balloté entre les attentes de son électorat, ses propres promesses électorales qu’il est difficile de tenir dans l’ensemble et d’autre part, les réalités. Il en tient compte. Alors du fait de cette dichotomie on s’aperçoit que le président et le gouvernement sont obligés de louvoyer et donner entre les deux extrêmes. Et par conséquent, ils donnent une impression d’indécision, de mollesse. Je crois que c’est un peu exagéré. Le style du gouvernement a changé effectivement, mais en fait qu’est-ce qu’on peut dire pour l’avenir ? Premièrement, je ne crois pas, sauf un concours de circonstances extraordinaire, que le gouvernement actuel soit remanié de façon humiliante c’est-à-dire avec le départ du Premier ministre. Mais on aura en automne un changement important et effectivement la baisse du nombre de postes ministériels. C’est presque certain ! D’autre part, la défaite de la gauche aux élections municipales et européennes de l’année prochaine, c’est presque certain aussi. Mais cela ne porte pas atteinte à la légitimité du pouvoir actuel. C’est-à-dire en revenant à votre première question, sur le parallèle avec le Général, ce n’est pas avec lui ! Le parallèle est important dans le sens où les institutions léguées par le général de Gaulle c’est-à-dire par la constitution de la Cinquième République fondée en 1958, donnent au pouvoir exécutif et tout d’abord au Président de la République, une légitimité incontestable pendant toute la durée de son mandat tant que sa majorité à l’Assemblée Nationale tient ! Je n’ai pas l’impression que du jour au lendemain on peut s’attendre à la cassure de la majorité actuelle, ce serait suicidaire ! Mais je n’ai non plus l’impression que la formule de l’Union Nationale, c’est-à-dire droite-gauche, pour parer aux nécessités actuelles les plus pressantes, soient valables. D’abord pour les socialistes ce serait un rôle assez humiliant. Mais d’autre part, la droite n’est pas prête à prendre les rênes du pouvoir elle non plus. Elle est divisée entre les deux leaders de l’UMP. L’ancien président Sarkozy peut effectivement postuler de nouveau mais la situation n’est pas encore mure. Il pourrait prendre le pouvoir mais ce sera contre-productif pour l’opposition. Il faut attendre que la situation soit plus difficile. Il faut attendre, encore 4 ans peut-être pour pouvoir revenir au pouvoir.

Comme nous voyons, la France est en train de sombrer, et pour la remettre à flot il faudra beaucoup plus que les seins nus d’une FEMEN ou la politique franchement unisexe d’un Monsieur Bricolage. 

La France a perdu le code d’honneur


François Hollande souffle sa première bougie à l’Elysée. Je suis sûr que la gauche s’en félicite et sable du champagne avec toute l’insoutenable légèreté de l’être qui est celle des soixante-huitards un peu attardés. On parle toujours de la défense de la liberté de tout un chacun. La liberté du mariage homosexuel ou celle de frapper le pauvre curé en pleine messe au Notre-Dame ; la liberté de vendre les églises pour les transformer en mosquées et enfin la liberté de raser les bâtisses religieuses pour construire une nouvelle ville et s’ouvrir davantage à l’avenir qui chante.
La violente insouciance de la France de nos jours où l’on livre de plus en plus une guerre farouche contre le bon sens et les traditions me rappelle sans cesse l’ère soviétique ou peut-être même l’époque fasciste. On construit un nouveau monde sur les restes consumés de l’Ancien Régime et on se soucie comme d’une guigne de tous ceux qui ne font pas partie du nouvel ordre. Cette façon de réfléchir épouse parfaitement le code soviétique. On parle du respect de la religion d’autrui et en même temps on soutient la guerre qui fait rage en Syrie. La bien-aimée opposition syrienne gaze les civils et les troupes de Bachar al-Assad. Ce fait est internationalement reconnu, mais l’Elysée s’en moque. Contre vents et marées et nonobstant le bon sens les rebelles ont quand même raison ! La guerre devient de plus en plus inhumaine et cauchemardesque. Les alliés de l’OTAN violent et empalent Kadhafi. En Irak, à Bagdad, les Américains pendent Hussein, pourtant président de son pays démocratiquement élu… Et le prince William s’en va-t-en Afghanistan où les troupes occidentales tuent du musulman sur un pari (la vidéo a été rendue publique par un soldat américain)…
L’Europe se justifie : si elle a fait pendre un tel ou tel dictateur c’a été pour la bonne cause. Si les rebelles ont gazé quelqu’un, c’est que les pauvres gueux n’avaient pas d’armes plus appropriées. Si Israël a tiré sur la Syrie, c’est qu’il craignait le grand méchant loup Bachar. Bref, tous les arguments sont bons.
Les rebelles syriens démontent les gens en pièces détachées pour les vendre en organes et se procurer les armes ? Pas de réponse. Une fille syrienne s’est fait violer par 20 personnes. Elle fut sauvagement achevée avec un crucifix planté dans sa bouche ? Personne n’en parle. Tout ça c’est d’infimes détails.
L’Europe a perdu tout son apanage, tout son attrait et se transforme de plus en plus en être rapace et impitoyable qui, tel un mort vivant, marchande sa survie en jetant en pâture aux barbus écervelés des territoires entiers comme la Libye ou la Syrie pourvu que ces fanatiques n’attaquent pas la France.
Il était une fois l’Europe et elle s’est faite avec le code d’honneur, le code international du chevalier. Et c’est la défense de ces grandes valeurs qui forgèrent l’humanité. Ces valeurs ont attiré les peuples barbares tapis dans leurs tanières. Ecoutons, par exemple, un maître d’armes français du nom d’Alain Floquet, grand pratiquant d’aïkibudo, art martial des samouraïs, qui en parle :

La Voix de la Russie. L’Aïkibudo est aussi un code d’honneur. Je pense que le code d’honneur crée aussi cette communauté de pratiquants….
Alain Floquet. C’est une philosophie. Il faut le voir comme cela et je pense que toute la vie est une philosophie. C’est un code d’honneur dans l’esprit de la paix. C’est peut-être un paradoxe parce que cela vient des arts martiaux pratiqués au Japon aux temps anciens… Mais ils se sont transcendés en art de paix parce qu’ils portaient en eux la capacité de dépasser la technique, le combat, dépasser l’art de tuer pour dire que par cette capacité que l’on a, on annihile l’agressivité. Cela génère une attitude différente et supprime l’agressivité. Le code d’honneur est quelque chose d’important, oui !
En fait on retrouve chez le samouraï les mêmes valeurs qu’il soit Sarrasin, templier… Des valeurs moyenâgeuses : le code d’honneur, la loyauté, servir ce qui était très important ! Et c’est toujours d’actualité ! Cela veut dire servir les autres. Toutes ces valeurs-là ont perduré et servent de fond à l’aïlkibudo. »
Un jour plus tard maître Floquet nous a transmis un texte que je veux rendre public. Voici ce qu’il a écrit :
« Dans ce monde tumultueux où les conflits s’embrasent ça et là, où les crises ruinent les espoirs, l’Aïkibudo a de, par sa nature, la capacité d’être ce sanctuaire où, par l’échange, l’effort dans la pratique, le don de soi, la compassion, l’attention à l’autre, il fait bon vivre et se retrouver hors des chemins noirs et boueux de l’égoïsme, du mercantilisme ou de la quête du pouvoir.
Paradoxe de l’évolution, ou l’art de la guerre du Chevalier, qu’il soit sarrasin, templier ou samouraï, s’est transcendé en Art de Paix qui véhicule de nobles valeurs antiques telles que l’effort, la justice, l’honneur, le respect, l’assistance aux plus faibles, autant de vertus qui contribuent à ouvrir son cœur et son esprit aux autres. Servir est le maître mot de cette évolution. Servir est un acte d’humanité et d’élévation, quels qu’en soient les fruits. Même si parfois l’ingratitude peut causer de profondes blessures, quelle richesse, quelle joie, quel bonheur d’avoir été généreux et de partir, un jour, le cœur en joie et plein de la lumière du bonheur que l’on a pu donner.

Comparez maintenant cet état d’esprit chevaleresque à la pratique des armes en Syrie soutenue par l’Occident. Les gens qui créèrent la France et qui partageaient les idées d’Alain Floquet sont à des années-lumière des êtres sans foi ni loi qui font la pluie et le beau temps aujourd’hui. Mais les grands sages savent qu’après le paroxysme de l’indicible vient toujours l’époque où l’ordre est restauré. C’est comme le ressac inévitable et son effet commence déjà à sentir. Les gens qui s’insurgent contre la façon de régenter le monde peuvent être chrétiens, musulmans ou bouddhistes mais ils rejettent tous le cynisme d’un monde qui a vécu. Alors on ne peut dire que : courage ! Le jour de la fin de guerre je dis que le retour à la norme s’opérera dans la violence, mais ce retour est absolument inévitable.

Les Présidents et l’art culinaire


Que l’actuel locataire de l’Élysée soit associé au flanby est finalement une façon de rendre hommage à la tradition culinaire française.
Nous n’avons pas attendu le classement du repas gastronomique français au patrimoine mondial de l’UNESCO pour savoir qu’en France le pouvoir entretien des liens étroits avec la gastronomie. Si l’on peut passer à la postérité en donnant son nom à une loi, à une bataille, à une construction, rien ne vaut de laisser son nom à un plat. Rois et présidents s’en délectent bien sûr ; et en rêvent. Personne n’a encore réussi à battre Henri IV et sa célèbre poule au pot. Louis XI, qui avait le porc-épic pour emblème, n’a guère laissé de recette pour l’accompagner. Louis XIV, célébré de toutes parts, n’a néanmoins pas pu laisser de plat à son nom. Mais son siècle fut fameux en la matière. Le grand prédicateur jésuite Louis Bourdaloue a donné son nom à une tarte aux poires, et Bossuet, figure de l’aigle prédicateur, est associé pour jamais à un fromage, grâce à la ville de Meaux dont il était l’évêque. Louis-Philippe, après eux, fut caricaturé en poire, un fruit si proche du peuple. Napoléon III a popularisé le camembert en mangeant ce fromage à la descente d’une gare normande, même si l’on a du mal à déloger la légende de la réalité.
Au XXe siècle, brille le grand aristocrate Valéry Giscard d’Estaing qui, pour faire peuple, a commandé une soupe à son nom au cuisiner Paul Bocuse. Ce qui aurait pu être une charmante potée auvergnate revisitée, comme l’on disait à l’époque de la nouvelle cuisine, ou une soupe de lentilles du Puy, fut un velouté VGE, c’est-à-dire à la truffe. Le naturel était revenu à l’Élysée. C’était oublier que la truffe est célèbre pour sa poularde demi-deuil, c’est-à-dire lardée de truffes. De fait, le septennat c’est achevé dans le deuil jamais terminé de la défaite humiliante.
Mitterrand avait ses ortolans. Oiseaux interdits de consommation, braconnés et achetés fort chers au marché noir. La morale socialiste semble s’arrêter à la teneur de la table. Chirac fut envié pour la tête de veau. C’était retrouver le plaisir des nourritures canailles, c’était amener le terroir à Paris, et faire croire que l’on était proche de la terre. Sarkozy a voulu rompre avec tout cela. Abstème, il ne boit jamais de vin, alors que la cave de l’Élysée est une des plus belles de France. Sa passion pour les laitages n’était guère propice aux enchantements. Quand le président normal est arrivé, nous sommes revenus à la normalité de la gastronomie élyséenne. De ses goûts culinaires peu de choses ont percé, sauf qu’il a dû s’astreindre à un régime sévère pour se donner l’image d’un président. Les kilos en moins lui ont permis de gagner des voix en plus.
François Hollande est arrivé à l’Élysée auréolé de surnoms gastronomiques de haut vol, attribués à lui-même par ses camarades socialistes. Ce fut d’abord le fruit, avec l’appellation fraise des bois, car, disaient les socialistes, il n’y a pas d’éléphants derrière les fraises des bois. Chacun à son humour. Puis, quand il fallut durcir les attaques, on prit une comparaison plus molle ; vint le tour du flanby. Voilà notre président associé à un dessert enfantin, un flan, écrit avec un n, non un m comme l’exige normalement l’orthographe française. Dans l’association avec le flanby on a retenu la mollesse quand il fallait surtout y voir le hiatus avec la règle.
Le flanby a bercé la jeunesse d’une génération désormais en âge de voter. Il y avait la fameuse publicité télévisée, sur le mode de blague potache, où des enfants étaient invités à tirer une languette pour faire tomber le flan dans l’assiette. Les surveillants d’internat se remémorent surement les horribles batailles de flanby que les élèves ne manquaient pas de provoquer quand ceux-ci étaient servis en dessert. Il fallait alors rappeler que l’on ne joue pas avec la nourriture, et que l’on ne dégrade pas les bâtiments, même à coup de flan. Les plus sportifs ont pu s’exercer au concours de gobage de flanby, avec des records impressionnants à la minute. De nombreuses vidéos sont visibles sur Dailymotion. On comprend qu’Arnaud Montebourg ait interdit l’entrée de capitaux américains dans l’entreprise. Là-bas ils ont le concours du plus grand nombre de hamburgers mangés en cinq minutes. Entre le gobage et l’ingurgitation, il y a une concurrence dont nous ne sommes pas certains de sortir vainqueurs.
Pur produit de l’industrie agroalimentaire, aliment flasque et sans saveur, si ce n’est un léger arôme vanillé, le flanby est le produit type du mélange de la publicité, du marketing et de la consommation de masse. Ce faisant, s’il n’apporte aucune gloire sur le plan culinaire, il est bien un témoin de son époque, compagnon idéal d’enfants au palais immature et non éduqué. Le flanby est sucré et mou, il est à la gastronomie ce que la langue de bois est à la politique. Consensuel, il convient à tout le monde puisqu’il n’a pas d’aspérité, sans pour autant susciter l’adhésion. Il n’est pas clivant, comme on dirait en bon style sociologique.
Que l’actuel locataire de l’Élysée soit associé au flanby est finalement une façon de rendre hommage à la tradition culinaire française, et montre que celui-ci répond bien à la culture de son époque, gavée de télévision et de publicité, et ignorante des splendeurs de la table. S’il veut lui faire plaisir pour fêter les un an de son entrée au Château, le cuisiner du palais pourra concocter un dessert à la Hollande : un flanby fourré aux fraises des bois. Ce serait une façon charmante de détourner l’attaque en fierté, et de pouvoir laisser quelque chose de positif à la postérité.

Sondages: un an de chute libre pour François Hollande

«Je me suis fixé une ligne de conduite : ne jamais se laisser impressionner, suivre son chemin»,déclarait il y a peu François Hollande

Il vaut mieux, au regard de la chute vertigineuse de sa popularité dans les enquêtes d'opinion Après un an de présidence, les baromètres des instituts de sondage sont formels. Quatre d'entre eux* – TNS Sofres / Figaro-Magazine; Ipsos / Le Point ; BVA/Orange/L'Express/ Inter ; Ifop/JDD – réunis dans l'infographie ci-dessous démontrent tous la même tendance baissière et une cote de popularité ou de confiance aux alentours de 30%, voire moins.

«François Hollande, quelles que soient les courbes des différents instituts, a connu les baisses les plus brutales qu'a pu connaître un sous la Ve République», confirme Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA.

«Rattrapé par les contingences économiques nationales»

Le chef de l'Etat a notamment payé un «été calamiteux en terme d'opinion», explique le sondeur. «Pendant deux à trois mois, il s'est employé à être le moins visible médiatiquement parce qu'il avait décidé de prendre le contrepied de Nicolas Sarkozy, poursuit-il. Et ça a été un vrai échec parce que les Français ont eu le sentiment que le président de s'intéressait pas aux problèmes qu'ils subissaient, ne s'investissait pas suffisamment pour lutter contre la crise».

INFOGRAPHIE


Les portions entre pointillés indiquent des périodes sans publication de sondages.

A contrario, l'«effet Mali» n'a pas offert de rebond spectaculaire à François Hollande. «Très vite», explique Gaël Sliman, le chef de l'Etat a été «rattrapé par les contingences économiques nationales». «Les Français demandent au président depuis un an de leur prouver qu'il s'attèle à la lutte contre le chômage et à faire repartir la croissance», continue-t-il. Même l'affaire Cahuzac n'a pas eu «d'impact sur la popularité du président». Ce sont bien les questions économiques et sociales qui sont au coeur des préoccupations des Français.

Hollande «peut redevenir populaire»

«Une large part de l'impopularité de François Hollande ne provient tout simplement que d'une chose : une situation économique mauvaise avec une perspective encore plus mauvaise», résume le directeur général adjoint de BVA. «De ce point de vue là, quelle que soit l'équipe au pouvoir aujourd'hui, elle ne pourrait pas être dans la popularité.» «En fait, c'est toujours vers le président que les Français se tournent. C'est au président qu'ils demandent des comptes et c'est légitime», reconnaît de son côté le chef de l'Etat.

Reste qu'une part de cette impopularité est due «au style, à la posture» de François Hollande lui-même, selon Gaël Sliman. «Les Français doutent de ce président, doutent de sa capacité à faire face à la crise», explique le sondeur. Sans cela, «il pourrait peut-être être dix points au-dessus». Cette critique, François Hollande la balaie : «S'il y a un reproche qui m'est apparu totalement inapproprié, c'est celui de ma prétendue indécision. On peut critiquer mes décisions, penser que je fais fausse route, dire que je n'ai pas pris le bon cap mais s'il y a une chose dont je suis sûr c'est que depuis un an, j'ai fait des choix majeurs pour la France.»

Rien n'est néanmoins perdu pour le président à en croire Gaël Sliman : «François Hollande n'est pas détesté», si bien qu'il «peut espérer dans un an ou dans deux, si la situation économique s'améliore, redevenir populaire».

*Le baromètre Ipsos/Le Point est réalisé sur un échantillon d'environ 1000 personnes interrogées, représentatif de la population française âgée de 18 ans interrogées par téléphone. Méthode des quotas.
Le baromètre Ifop/Le JDD est réalisé sur un échantillon de 1 875 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
Le baromètre TNS Sofres/Le Figaro magazine est réalisé sur un échantillon national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées en face-à-face à leur domicile. Méthode des quotas.
Le baromètre BVA-Orange-L'express-France Inter est réalisé auprès d’un échantillon de Français représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus recrutés par téléphone puis interrogés par Internet. Méthode des quotas.

MADAME NE VEUT PAS ÊTRE FILMÉE....



Un 8 Mai aux couleurs de la Pologne


La présence à Paris aujourd'hui du président polonais, à l'occasion de la cérémonie du 8 Mai, est un juste rappel de l'histoire. Varsovie fut l'un des théâtres les plus douloureux de la Seconde Guerre mondiale. Du fait de la mainmise soviétique, les Polonais durent attendre bien après le 8 mai 1945, jusqu'en 1989, pour fêter leur vraie libération. En remontant les Champs-Élysées, le président Komorowski pourra difficilement ne pas y penser.
La France entretient depuis des siècles des liens solides et privilégiés. Quelques noms suffisent pour le rappeler. Chopin, Marie Curie, la comtesse Waleswka, maîtresse de Napoléon. Plus proche de nous, l'histoire de la résistance au modèle communiste, à travers le mouvement exemplaire que fut Solidarnosc, évoque une page glorieuse de l'Europe au détour des années 1980.
Mais si la Pologne est un partenaire important au moment où l'Europe doute d'elle-même, ce n'est pas uniquement pour des raisons historiques et culturelles. Même si elles sont essentielles. C'est aussi pour des raisons proprement politiques et stratégiques que Varsovie fait figure d'allié naturel.
Membre de l'Otan depuis 1999, et de l'Union européenne depuis 2004, la Pologne est un élément clef de la stabilisation du continent européen de l'après guerre froide. Économiquement, elle vient de se redresser de façon spectaculaire. Durant la sombre année 2009, un seul pays de l'Union européenne affichait une croissance positive, la Pologne. Quatre ans, à peine, après le stérile et pénible débat sur le plombier polonais.
Allié stratégique
De nombreux Polonais qui avaient émigré en Grande-Bretagne ou en Irlande ont fait leur retour. Et, depuis quelques mois, certaines villes comme Wroclaw accueillent même de plus en plus de jeunes diplômés du sud de l'Europe en quête de travail.
Varsovie bouge et aime l'Europe. Il est vrai, elle est le plus grand bénéficiaire des fonds européens de la politique de cohésion. Même le monde rural polonais, farouchement hostile naguère à toute ouverture, tire bénéfice de la Politique agricole commune et on retrouve logiquement dans les sondages une adhésion encore forte pour ce choix européen.
Pour l'euro en revanche, que la Pologne devait initialement adopter en 2012, les Polonais sont aujourd'hui plus sceptiques. Les exemples grecs et chypriotes invitent à la prudence. 62 % des sondés affirmaient récemment rejeter l'adoption de la monnaie unique.
Faut-il y voir le prélude à une contagion de l'euroscepticisme ? Pas si sûr. Car, parallèlement, les autorités polonaises travaillent d'arrache-pied à tous les grands projets de réforme de la gouvernance économique de la zone euro. Convaincus que le destin de la Pologne est de jouer un rôle de premier plan dans la conduite de l'UE.
Farouchement atlantiste (on le comprend avec un voisin aussi encombrant que la Russie), la Pologne est devenue encore plus européenne sur le plan stratégique. Surtout depuis que, en 2009, Washington a renoncé à déployer son bouclier antimissiles. En matière de politique de défense commune, c'est un allié plus allant que Berlin. Le partenaire polonais n'est pas seulement l'un des six grands pays de l'Union, c'est un de ses moteurs les plus motivés. Il est temps d'en prendre la mesure.

La relève

La relève


Quelques nouvelles de mon lieu de vacance, dans un coin de Gironde au bord de l’océan… Le sentiment que la France politique s’enfonce dans un abîme sans fond. La Commission européenne vient "d’accorder un sursis de deux ans à la France pour se mettre en règle". Notre fierté nationale devrait en être fouettée. Mille ans d’histoire, de guerres, de révolutions, de souffrances, de succès et de gloire,  à conquérir notre indépendance. "Honneur et Patrie" était la devise des Français libres" en 1940-1943. Et nous voilà comme des enfants à quémander un sursis de deux ans avant la grande punition. Pendant ce temps, les politiciens nous ridiculisent. Stupéfiante cette déclaration de M. Fillon se démarquant de l’ex-président au sujet du Front national. En une quarantaine de réunions auxquelles j’ai assistées, je n’ai jamais vu l’ex-Premier ministre élever un soupir de désaccord sur ces sujets avec N. Sarkozy. Tout le monde sait à quel point il s’est démené pour rester à la tête du gouvernement fin 2010. Ce retournement de veste est inqualifiable. Quant à l’autre, à "machine", elle veut un "gouvernement d’union nationale" sans le PS ni l’UMP… Avec qui alors, Mélenchon, et Bayrou? Bel attelage en effet: FN, communistes et centristes… Démagogie, mensonges, vulgarité, mais pour qui nous prennent-ils? Le "grand manitou", apprend-on,  n’écarte plus un  remaniement du gouvernement sachant "qu’aucun ministre ne serait protégé." Oulala! On a peur, il va peut-être se passer des choses… Franchement cette classe politique est à la ramasse, on ne peut plus compter sur elle. C’est aux citoyens, je le crois de plus en plus, à nous, de s’organiser, de créer des club, des associations, des blogs, de s’investir dans la vie locale, les mairies, et d’imposer une relève.

La conjuration des imbéciles

La conjuration des imbéciles
Le déclin commence toujours par l'économie avant de pourrir les têtes. Ces derniers temps, la France semble entrée dans la dernière phase, celle du crétinisme, de l'hystérie et de la mauvaise foi.

A croire que nous sommes tombés au-dessous du degré zéro de la politique. A ceux qui en doutent encore le premier projet de déclaration de la direction du PS sur l'Europe vient d'administrer la preuve que les esprits sont gravement atteints, jusque dans les hautes sphères du parti majoritaire.

Réveille-toi, Mitterrand, ils sont devenus fous ! Si l'on s'en tient à la lettre de ce texte, heureusement condamné par M. Ayrault, on est en droit de penser que les socialistes ont décidé d'inoculer aux Français le venin de l'europhobie et de la germanophobie. Alors que M. Copé, "président" autoproclamé (et à vie) de l'UMP double Marine Le Pen sur sa droite à propos des questions de société, voilà que le PS tente de ravir au Front national le flambeau du combat antieuropéen. M. Bartolone, troisième personnage de l'Etat, appelle même à une "confrontation" avec l'Allemagne. Le farceur !

Tels sont les effets de l'amoralité en politique. Quand rien ne vaut rien, tout se vaut et le PS n'hésite pas à tourner la page de son héritage européen en dénonçant la principale responsable des difficultés de la France :l'" Europe de droite" incarnée par Mme Merkel et son "intransigeance égoïste". Il suffisait d'y penser. Si la France dégringole depuis des années la spirale de l'endettement et de la désindustrialisation, si elle tarde tant à réagir pour remonter la pente, c'est la faute de l'Allemagne, voilà tout.
Le plus piquant est que cette "analyse" débile sort notamment des méninges de M. Cambadélis, secrétaire national à l'Europe, ex-lieutenant de M. Strauss-Kahn puis de Mme Aubry, qui passe pour avoir l'esprit très vif. Mais que demande le peuple, alors que montent le chômage, les colères et le malheur social ? Comme toujours dans ces cas-là, des coupables à pendre. Des têtes à décapiter. En somme, des boucs émissaires. Les socialistes vont donc lui en donner : ce sera d'abord Mme Merkel, qualifiée de "chancelière de l'austérité". On verra pour la suite.
"L'antiaméricanisme, c'est le socialisme des imbéciles", disait naguère l'historien Jacques Julliard. Aujourd'hui, c'est l'antigermanisme, qui est aussi la maladie sénile des souverainistes. Avant que Gerhard Schröder, chancelier social-démocrate, ne lui applique ses remèdes de cheval au début des années 2000, l'Allemagne était à peu près dans l'état de la France aujourd'hui. Il l'a ressuscitée. Mais la droite comme la gauche françaises ont refusé de s'inspirer de sa politique de redressement. Trop dure. Trop courageuse.
Notre pays s'est fourvoyé dans une autre voie que l'Allemagne,celle du déni, qui se résume à l'incantation du "retour à la croissance" et de la "fin de l'austérité". On a vu les résultats. Ce qui n'empêche pas la déclaration de la direction socialiste de célébrer avec ingénuité la "vision de la France" qui "entraîne avec elle de nombreux peuples". Défense de rire.
La stratégie de l'évitement qui nous a conduits où nous sommes est donc toujours à l'ordre du jour. Mélangez morphine, hallucinogènes, paresse intellectuelle et vous aurez le texte du PS, un copier-coller des bouffonneries involontaires que l'on peut lire dans Le Monde diplomatique ou dans Alternatives économiques, nos deux bibles du vaudouisme appliqué aux finances publiques.
Le mot d'ordre socialiste : continuons comme si de rien n'était en attendant la victoire des sociaux-démocrates allemands aux prochaines élections générales, à l'automne. Pour le PS, l'immobilisme reste donc le meilleur dessein pour la France. Inutile de baisser la dette de l'Etat, de réduire vraiment les dépenses publiques ou de résorber sérieusement le déficit budgétaire, comme l'ont fait les pays qui, sur des bases assainies, ont ensuite retrouvé la croissance, de l'Allemagne au Canada en passant par la Suède. Non, au contraire, il faut tout laisser filer, quitte à emprunter à tour de bras. C'est l'échec électoral de Mme Merkel qui nous sortira de notre mauvaise passe en ramenant la gauche aux commandes de l'Europe. Après, tout ira bien : nous pourrons à nouveau faire la noce et raser gratis.
A en croire le PS français, le SPD allemand serait même assez bête pour accepter la mutualisation des dettes européennes sans demander les contreparties que Mme Merkel avait réclamées en vain à M. Hollande. Le projet socialiste peut se résumer ainsi : pas question de se restreindre, nous allons persévérer dans la politique qui ne nous a pas réussi en empruntant d'arrache-pied pour financer nos dépenses publiques. Qu'importe si notre dette s'envole, l'Allemagne paiera pour nous : si besoin, elle n'aura qu'à se serrer la ceinture pour la rembourser. La rigueur, après tout, elle a l'habitude, ça lui est même consubstantiel.
Le drame, avec les périodes comme celles où nous vivons, c'est que le peuples sont prêts à croire les mensonges les plus énormes, les plus éhontés. On ne peut que souhaiter malheur à ceux qui les profèrent : que ce soit par cynisme, ruse ou insouciance, ils n'ont aucune excuse.

Quand Nicolas Sarkozy juge Hollande "vraiment nul" et estime que Fillon est "un loser"


"Je serai peut-être obligé de revenir." Nicolas Sarkozy, qui part mercredi à Las Vegas où il donnera une conférence, penserait de plus en plus à faire son retour en politique, presque un an jour pour jour après sa défaite à l'élection présidentielle, rapporte Le Parisien de ce 7 mai. "Le pouvoir socialiste est en train de s'effondrer sur lui-même. Je suis extrêmement inquiet", a confié l'ancien chef de l'Etat à ses proches selon le quotidien.
Il juge François Hollande "vraiment nul" et critique notamment son "manque d'autorité". "Quand le chef ne donne pas le cap, il ne faut pas s'étonner...", aurait-il dit à propos de l'opposition entre Arnaud Montebourg et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui se serait fait insulter au téléphone par le ministre du Redressement productif. 
La situation actuelle l'inquiète : il se soucie des "1 500 chômeurs de plus par jour" et affirme que "la société est très fragile, il suffit d'une allumette". "Cela peut exploser", ajoute Nicolas Sarkozy qui n'écarte donc pas un retour à la politique, constatant des sondages en sa faveur.
Par ailleurs, l'ancien président de la République ne cache pas non plus son exaspération après les couacs à l'UMP. "Nicolas Sarkozy s'est mis 'en colère' lorsqu'il voit son ancien bras droit Claude Guéant s'expliquer sur la provenance de 500 000 euros sur son compte en banque", explique Le Lab / Europe 1. Il aurait été "atterré" que François Fillon et Laurent Wauquiez "tombent dans le piège" et dévoilent leur patrimoine. Et à en croire Le Parisien, Nicolas Sarkozy aurait qualifié François Fillon de "loser". Au temps de sa présidence, Nicolas Sarkozy désignait son Premier ministre comme son "collaborateur".

Hollande un an après : pourquoi il doit arrêter de dire aux Français qu'ils sont formidables


C’est en effet moins la crise qui est insupportable pour un nombre certain de citoyens que l’inégalité devant celle-ci. « Il faut faire des sacrifices », susurrait déjà Raymond Barre il y a trente-cinq ans. « Il faut faire des efforts », répète aujourd’hui François Hollande. Fort bien. Mais c’est précisément sur la manière dont l’effort est réparti que les interrogations, les protestations et les colères s’amoncellent. L’on pourrait remplir la grande bibliothèque François-Mitterrand avec les livres, les gazettes et les émissions consacrés à l’extraordinaire compilation de régimes spéciaux, d’avantages cachés, de cadeaux exclusifs et de traitements diversifiés qui constituent l’art et la manière dont la République française reçoit la taille, la dîme et la gabelle qui lui permettent de fonctionner. Mais quand les copropriétaires de ladite République commencent à mettre le nez dans des rouages aussi complexes qu’indéchiffrables, ils ne peuvent que se poser des questions. Et attendre des réponses qui, souvent, tardent à se manifester.
Dans la forêt vierge des avantages de tout poil et des mystères de tout acabit, citons quelques plantes vivaces qui n’en finissent pas de faire désordre. Les allocations familiales doivent-elles être soumises aux conditions de ressources ? Un esprit même faiblement cartésien est susceptible de trouver normal qu’une famille aux revenus de 10 000 euros par mois puisse peut-être se passer de cette aide, indispensable en revanche pour un foyer touchant des mensualités très nettement inférieures. À l’autre bout de la palette, est-il normal qu’une personne n’ayant jamais travaillé en France perçoive, entre autres bienfaits, une retraite, la couverture médicale universelle et l’allocation logement, alors que 8 millions de nationaux vivent officiellement en dessous du seuil de pauvreté ? Ce n’est pas, en tout état de cause, en traitant ceux qui posent cette question de fachos, de racistes et de colonialistes que l’on résoudra le problème.
Le tonneau des Danaïdes fuit par tous les bouts : au sommet, d’excellents conseillers fiscaux et financiers se concentrent pour que les plus riches paient le moins d’impôts possible, que les parachutes dorés et les retraites de platine couronnent les efforts des PDG méritants, ce qui ne serait pas particulièrement nocif si l’ensemble de ceux qui sont aux manettes de notre économie – et qui font souvent du bon travail – rendaient à la collectivité la juste part de leurs bénéfices.
Encore faut-il s’entendre sur la signification du mot « juste » et ne pas transformer le devoir civique en hémorragie interne généralisée. Tant que le monde tel qu’il est et la gauche française telle qu’elle va n’auront pas trouvé une alternative évidente à l’envie de bien gagner sa vie, celle-ci continuera de diriger, qu’on le veuille ou non, la démarche des meilleurs et des plus intelligents. Non par goût du fric pour lui-même, mais par l’exercice d’un capitalisme productif qui, chez nous, est encore considéré comme un mal plus ou moins nécessaire. Comme l’a montré Isabelle Albert dans son excellent essai Le Trader et l’Intellectuel (Éd. de l’Aube, 2012) ce qui pourrait arriver de mieux en France aujourd’hui, c’est une réconciliation, voire une synergie entre élites intellectuelles et publiques et élites productives et privées. Alors que, dans les gazettes et sur les écrans, des foultitudes d’experts et de politiques s’empoignent sur les problèmes du xxie siècle avec les schémas du xixe, alors que certains continuent d’expliquer doctement qu’il faut faire marcher la planche à billets, conchier la dette et tout prendre à partir de 300 000 euros par an, alors que d’autres prônent un libéralisme sans limite et la disparition quasi absolue de l’État, il ne serait pas malséant de rappeler que l’on marche sur deux jambes et que, par exemple, si l’Éducation nationale pensait un moment au monde qui va accueillir ses élèves, peut-être songerait-elle enfin à ne plus considérer le marché et l’entreprise comme des versets sataniques destinés à corrompre l’humanisme républicain… De même, les ministres, entrepreneurs, intellectuels et économistes devraient de toute urgence monter ensemble au créneau pour expliquer qu’il en est des métiers comme des humains : ils naissent, ils vivent, ils meurent. Il est plus important de former aujourd’hui, en France, des biologistes, des physiciens, des chimistes, des webmasters et autres gisements aurifères du futur que de dépenser des milliards à ressusciter certaines industries en déshérence, parties depuis longtemps dans les plaines concurrentes de l’hémisphère Sud.
Ce déficit de lucidité et de pédagogie est à mettre au lourd passif du bilan de ceux qui tiennent le gouvernail. Mais, n’ayons garde de nous oublier dans la distribution des blâmes : si la France tarde tellement à bouger et a perdu parts de marché et parts de maîtrise, c’est que des millions de Français veulent surtout que rien ne remue. S’il s’agit de toucher à nos acquis, à nos droits, à nos avantages, à nos régimes spéciaux, à nos statuts, le changement, ce n’est pas maintenant, ni demain, ni après-demain. Jamais. On n’en veut pas. Voyez chez les autres. Pas chez moi. Ce sont eux, les privilégiés, les assistés, les pistonnés.
Ne péchons pas par surcroît de pessimisme. Face à l’évidence du déficit et au danger de faillite, à la nécessité d’agir ou de couler, ils sont nombreux à pouvoir être convaincus, à condition, encore une fois, que la justice s’exerce à tous niveaux et qu’elle sanctionne avec au moins autant d’efficacité celui qui a volé un million d’euros que celui qui en a dérobé cent.
Rien n’est plus terrifiant, en effet, que de continuer sans rien faire à légitimer la vérité de La Fontaine : « Selon que vous soyez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » De moins en moins supportable ? À l’époque d’Internet et des réseaux sociaux, chaque flagrant délit d’injustice économique, financière ou sociale ne peut qu’alimenter le cynisme, la résignation et la méfiance. « Quand, dans une société, le taux de frustration dépasse le taux de production, tout devient possible », écrivait Ivan Illich. Nous y sommes.
Voilà pourquoi Hollande et consorts devraient arrêter une fois pour toutes de dire aux Français qu’ils sont formidables, un grand peuple, que tout le monde il est beau, gentil, talentueux, créatif et autres fleurs de rhétorique jetées en permanence sur la tombe des illusions perdues. On ne leur demande pas non plus d’insulter leurs concitoyens en les traitant de fainéants, de planqués, d’égoïstes, de râleurs et de profiteurs : le masochisme n’est point, et c’est heureux, leur vocation. Mais qu’au moins, « Moi, président », puisque c’est de lui qu’il s’agit aujourd’hui, cesse, à présent qu’il est en place et que seule une insurrection généralisée pourrait l’en déloger, de proclamer des avancées qu’il sait ne pas pouvoir réaliser, à faire des promesses qu’il sait ne pas pouvoir tenir, à montrer à quel point gouverner est un art de plus en plus difficile en cette ère où les plaques tectoniques se déplacent sans arrêt sur toute la planète, et où il importe de rattraper quatre décennies de laisser-aller. À l’impossible nul n’est tenu : à la franchise, oui.
En fait, Hollande a entrepris un travail aussi intéressant que désespéré, qui consiste à renier ses engagements en pariant sur le changement de couleur du tableau en 2017. L’histoire de France pense-t-il, n’est tissée que de ces contradictions créatrices : les volte-face d’aujourd’hui préparent, pour ces pragmatiques inspirés, les réussites de demain, et il faut donc chercher avec ses dents les dizaines de milliards nécessaires à un équilibre prévu pour être atteint dans cinq ans ; j’avoue j’en ai bavé pas vous… »
Extrait de "Moi, Président" (First édition), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.