jeudi 9 mai 2013
Oui, ce président nous fait honte !
La République des menteurs
"Opération "Muraille de Chine" : pourquoi Moscovici connaissait depuis décembre 2012 l'existence du compte suisse de Cahuzac, par Gilles Gaetner.
Comme des arracheurs de dents, florilège des mensonges du gouvernement, par Geoffroy Lejeune.
La monarchie sauverait-elle la France ?
Nous avons été discuter avec Olivier Tournafond, monarchiste et fier de l’être, Professeur de droit à Paris, qui a voulu se pencher avec nous sur une analyse approfondie des deux modèles sociétaires, à savoir la démocratie et la monarchie, cette dernière pouvant revêtir d’ailleurs des formes assez diverses.
LVDLR. Que pensez-vous de la mise aux enchères du sang séché du dernier Roi de France ?
Olivier Tournafond. Je pense qu’il y a d’une part une volonté de sensationnel et même peut être de spéculation. Je crois que s’il y avait à vendre du sang séché de Lénine ou d’Hitler, cela attirerait également des investisseurs ! Les autographes, les costumes et même les mèches de cheveux sont autant des souvenirs historiques. Mais il y a également un autre sentiment qui s’y trouve mêlé : les gens ont l’impression de prendre possession d’une relique, d’un objet exceptionnel comme le Saint-Suaire qui ouvre sur une autre dimension, celle d’un passé terriblement chargé en drames qu’est la Révolution française. Donc les deux sont intrinsèquement mêlés et, à mon sens et ils expliquent le succès de telles ventes. Cela étant la question est de savoir si l’on doit autoriser ou non ces mises aux enchères d’objets sacrés et symboliques ? Le débat est ouvert.
LVDLR. Le fait sociologique est bien là : les gens s’intéressent aux reliques. Ce qui prouve l’intérêt toujours vivant du commun des mortels à l’égard de la monarchie même si ce sentiment révèle un caractère tant soit peu sacrilège. Que ce soit en France ou en Russie…
Olivier Tournafond. En effet ! Je constate que les sentiments des peuples, russe, français, ou encore européens sont des sentiments mêlés et parfois paradoxaux. Pendant 200 ans, on leur a dit sans discontinuer que la démocratie allait assurer leur bonheur. Cela a été un peu la même chose avec la propagande en faveur de l’Union Européenne et de l’Euros qui devaient eux aussi assurer la prospérité du continent. Et aujourd’hui les gens déchantent ! Qu’il soit démocratique ou européen, ils voient bien que ce système est en grande difficulté. Et ils sont amèrement déçus car ils s’aperçoivent qu’ils n’ont rien gagné du tout et qu’ils ont en outre perdu la dimension sacrée de la fonction politique avec la chute des monarchies. Des sondages réalisés ils y a quelques années démontraient qu’environ 20% de Français éprouvaient une grande sympathie pour la royauté et ne désapprouveraient pas le retour à une monarchie constitutionnelle en France. C’est un chiffre considérable, car 20% correspond à l’audience électorale de grands partis politiques comme l’UMP, le PS ou le FN.
La monarchie peut d’ailleurs revêtir une infinité de formes.
Il existe d’abord les monarchies absolues où le monarque règne sans partage. Certains Etats sont encore gouvernés de cette manière, à ne citer que l’Arabie Saoudite. Malgré son caractère féodal marqué, ce système reste finalement efficace de nos jours. On notera que lors des printemps arabes, les monarchies du Golf ont su résister en jugulant l’insurrection tandis que l’on assistait à la mort des dictatures laïques, pourtant sanguinaires...
Il faut d’ailleurs nuancer. Dans la monarchie absolue qui fut le système politique de la France à l’âge classique et notamment sous le règne de Louis XIV, le roi ne rend pas de comptes à un quelconque parlement. Mais « absolu» n’est pas synonyme de « despotique ». Ce terme signifie seulement « libre de tout lien » ce qui ne veut pas dire « tyrannique ». Le roi de France n’aurait pas eu le pouvoir de marier des personnes du même sexe ou de prélever des impôts confiscatoires…
A l’autre opposé on trouve la monarchie constitutionnelle qui n’est rien d’autre qu’une démocratie couronnée. A titre d’exemple on peut citer le Royaume-Uni, les pays scandinaves, l’Espagne, la Belgique. Dans ce système le roi règne mais ne gouverne pas. Il se contente d’assurer la continuité de l’Etat et la fonction symbolique attachée à la Couronne. C’est une monarchie diminuée mais qui a tout de même le mérite d’exister car elle assure l’unité de la nation. Que serait la Grande Bretagne sans sa Reine. Que seraient devenus les belges sans leur roi ? La Belgique serait-elle restée un havre de sécurité pour les riches contribuables ?
Et entre ces deux modèles opposés il existe une infinité de situations intermédiaires. Des régimes mixtes qu’on peut appeler « monarchies statutaires » ou encore « monarchies institutionnelles », dans lesquelles le pouvoir du roi est réel mais partagé. On en a vu beaucoup d’exemples au XIXeme Siècle et jusqu’à la guerre de 1914. Par exemple en France la Restauration ou le Second Empire correspondent à ce modèle ; le pouvoir appartenait pour partie au Parlement et pour partie au souverain. L’empire des Habsbourg en est un autre illustration remarquable, tout comme l’Empire allemand crée par Bismarck. Dans ces Etats on pratiquait le suffrage universel et la protection sociale ! Actuellement il y a un minuscule Etat en Europe, la Principauté de Lichtenstein, qui continue à fonctionner selon ce modèle. La souveraineté politique appartient conjointement au Prince et au Peuple. Le Prince dispose de la direction politique et d’un droit de veto ; il peut aussi provoquer des référendums. Le peuple de son côté peut s’adresser au Prince pour provoquer une votation exactement comme en Suisse. Et ce système d’alliance du Prince et du Peuple s’avère efficace car ces dernières années il a permis de tenir en échec les puissantes oligarchies parlementaires et financières qui souhaitaient avoir les coudées franches…
Je ne vous cache pas que ce système est celui qui a ma préférence. C’est en quelque sorte la monarchie tempérée par la démocratie directe. L’alliance de l’autorité légitime et du consentement populaire…
La monarchie est un système politique et social qui obéit à une logique tout à fait différente de la logique démocratique. Le régime démocratique, et on le voit bien dans notre système républicain, fonctionne suivant les règles de la logique formelle, c’est à dire des exclusions et oppositions. Il faut toujours choisir : droite ou gauche, Peuple ou Roi, salarié ou patron, progrès ou réaction, hommes ou femmes, riches ou pauvres, etc… C’est un système réducteur, frustrant et à terme intrinsèquement violent. Par contre le régime monarchique est un système de logique paradoxale, d’union des contraires en quelque sorte. Le roi règne, dirige le jeu politique et peut prendre des décisions propres. Mais en même temps il peut laisser au peuple de très grands espaces de liberté et mettre en place des mécanismes d’autogestion. On a découvert, par exemple, que sous la Monarchie Française, dans le sud-est et du côté du Dauphiné, il existait un territoire appelé « la République des Escartons » qui fonctionnait en démocratie directe à la manière des cantons suisses. La population gérait son territoire, votait les impôts, élisait ses représentants. Les rois de France ne remirent jamais en cause ces libertés qui étaient assimilées à des privilèges et qui étaient donc à ce titre garanties par la Couronne. Quel exemple et quelle modernité ! Ce n’était pas le seul exemple. Et c’est la Révolution française qui a mis fin à ces libertés au nom de l’égalité face à l’Etat !
LVDLR. Il est vrai que la Belgique a su éviter la sécession grâce à son monarque… Je voulais maintenant vous demander votre avis sur le cas de l’Espagne…
Olivier Tournafond. La question de l’Espagne est une question extrêmement intéressante et actuelle. Le Roi Juan-Carlos se retrouve sur la sellette dans une position assez inconfortable. Le souverain a été porté par la vague européenne. En 1982 lors du coup de force du colonel Terejo, il a choisi la démocratie parlementaire et l’ouverture à l’Europe. Ce choix lui a assuré une très grande popularité pendant trente ans, autrement dit quand tout allait bien. L’ennui c’est que maintenant la vague européenne reflue parce que tout va mal. Au sud de l’Europe tout le monde vitupère l’Europe et l’Euro. On le voit à Chypre ou en Grèce. Désormais, en proie à des difficultés analogues, le peuple espagnol est devenu hostile à cette construction abstraite, parfois inhumaine. On peut penser qu’une éventuelle proclamation de l’indépendance par la Catalogne mettrait alors le feu aux poudres. Ce n’est pas une hypothèse d’école, car en février dernier il y a eu une mise en garde sérieuse de la part du chef d’Etat Major des armées espagnoles. Il a clairement indiqué que si la Catalogne proclamait son indépendance, l’armée ne se considérerait plus liée par la constitution ni envers le gouvernement. Ce qui signifierait concrètement un coup d’Etat et une répétition du scénario de 1982.
Quelle serait alors l’attitude du Roi ? Essaierait-il à nouveau, comme il y a trente ans de sauver une démocratie parlementaire désormais discréditée, prenant alors le risque d’être balayé par une vague populaire et massive de rejet ? Ou bien prendrait-il la tête de la contestation en instaurant un nouveau régime dans lequel il exercerait un pouvoir effectif ? Vous admettrez que c’est une situation à hauts risques ! Elle montre bien les limites de la monarchie constitutionnelle dans lequel le Prince inactif peut devenir l’otage du système…
LVDR.En conclusion on pourra toujours discuter des arguments avancés par les participants dans ce genre de débat, mais les faits sont bien là. Il va sans dire que la France, pour en revenir à elle, se trouve dans une impasse existentielle en forme en quelque sorte de « queue de poisson ». Et si cette voie s’avère sans issue, peut-être vaudrait-il mieux faire marche arrière tant qu’il est encore temps pour renoncer à l’héritage sanglant de Cinq Républiques qui ont finalement échoué ; et pour reprendre le cours de l’histoire sur des bases plus saines. Cette Histoire qui a fait les grandes heures de ce pays, celui qui se fit connaître sous le nom de « France » avec tous ses héros et tous ses génies. Tous désormais proscrits au nom d’un Nouveau Régime Mondialiste anonyme, sans âme, ni cœur, ni religion, ni pays…
Affaire Lagarde : la stratégie du discrédit
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En se penchant sur le dernier-né de la campagne menée tambour battant contre les féaux de Fillon, c’est-à-dire l’affaire Lagarde, on aura vite fait de découvrir que le tout semble être cousu de fil blanc. Tout d’abord pourquoi avoir organisé des perquisitions à domicile de Christine Lagarde en 2013 ? Le dossier est instruit à partir de 2011 et l’affaire allait son train sans remous et esclandre. Et voilà que le juge saisit le procureur pour qu’il lui baille un mandat contre Madame Lagarde.
Certes, certaines personnalités comme Jacques Sapir bien connu dans le monde de la haute finance, n’y voit rien d’extraordinaire :
On aurait aimé vous entretenir sur Christine Lagarde et l’affaire, assez spéciale, qui la concernerait ans le cadre de l’affaire Tapie. Est-ce que d’après vous il s’agirait d’une attaque contre Madame Lagarde ?
Jacques Sapir. La perquisition réalisée au domicile de Madame Lagarde fait partie de l’enquête et c’est une procédure normale dans la justice française. Elle n’implique aucune présomption de culpabilité par rapport à Madame Lagarde. Elle découle en fait de la volonté du juge d’instruction en charge de l’affaire Tapie de vérifier qu’il n’y a aucun document concernant l’affaire Tapie au domicile de Madame Lagarde. C’est une mesure qui doit être considérée comme une mesure normale à ce stade de la procédure ».
On n’est pas dupe. Il est tout à fait évident que l’affaire d’arbitrage privé de la transaction de Tapie est à cent lieues de l’intérêt purement professionnel. Il est tangible que Lagarde a en quelque sorte enfreint la consigne mais elle a déclaré avoir agi de son propre chef et délibérément. Même si elle cherchait à sauver les meubles, on ne saurait lui reprocher grand’chose. Quand on la nommait d’ailleurs chef du FMI, personne n’y voyait d‘inconvénient et ce, nonobstant le fait que les poursuites judiciaires ont été engagées en 2011 déjà, c’est-à-dire bien avant sa nomination.
L’explication de cette affaire qui relève de la politique plus que du Parquet donne à réfléchir : ou bien Christine Lagarde est devenue une personne peu commode au FMI dont il faut se débarrasser à tout prix, ou bien il s’agit d‘une attaque oblique de l’ancien maître de l’Elysée pour déprogrammer son retour en politique. Quoi qu’il en soit, la « guerre des valeurs » entre la gauche et la droite françaises continue mais il semble que cette fois-ci il s’agit des valeurs purement matérielles. Et sur ce champ de bataille les deux partis semblent être à égalité. On a presqu’envie de leur demander : Et la France là-dedans ?
Le bateau ivre de François Hollande
La France a perdu le code d’honneur
Les Présidents et l’art culinaire
Sondages: un an de chute libre pour François Hollande
«Je me suis fixé une ligne de conduite : ne jamais se laisser impressionner, suivre son chemin»,déclarait il y a peu François Hollande.
Il vaut mieux, au regard de la chute vertigineuse de sa popularité dans les enquêtes d'opinion
«François Hollande, quelles que soient les courbes des différents instituts, a connu les baisses les plus brutales qu'a pu connaître unprésident sous la Ve République», confirme Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA.
«Rattrapé par les contingences économiques nationales»
Le chef de l'Etat a notamment payé un «été calamiteux en terme d'opinion», explique le sondeur. «Pendant deux à trois mois, il s'est employé à être le moins visible médiatiquement parce qu'il avait décidé de prendre le contrepied de Nicolas Sarkozy, poursuit-il. Et ça a été un vrai échec parce que les Français ont eu le sentiment que le président de s'intéressait pas aux problèmes qu'ils subissaient, ne s'investissait pas suffisamment pour lutter contre la crise».
INFOGRAPHIE
Les portions entre pointillés indiquent des périodes sans publication de sondages.
A contrario, l'«effet Mali» n'a pas offert de rebond spectaculaire à François Hollande. «Très vite», explique Gaël Sliman, le chef de l'Etat a été «rattrapé par les contingences économiques nationales». «Les Français demandent au président depuis un an de leur prouver qu'il s'attèle à la lutte contre le chômage et à faire repartir la croissance», continue-t-il. Même l'affaire Cahuzac n'a pas eu «d'impact sur la popularité du président». Ce sont bien les questions économiques et sociales qui sont au coeur des préoccupations des Français.
Hollande «peut redevenir populaire»
«Une large part de l'impopularité de François Hollande ne provient tout simplement que d'une chose : une situation économique mauvaise avec une perspective encore plus mauvaise», résume le directeur général adjoint de BVA. «De ce point de vue là, quelle que soit l'équipe au pouvoir aujourd'hui, elle ne pourrait pas être dans la popularité.» «En fait, c'est toujours vers le président que les Français se tournent. C'est au président qu'ils demandent des comptes et c'est légitime», reconnaît de son côté le chef de l'Etat.
Reste qu'une part de cette impopularité est due «au style, à la posture» de François Hollande lui-même, selon Gaël Sliman. «Les Français doutent de ce président, doutent de sa capacité à faire face à la crise», explique le sondeur. Sans cela, «il pourrait peut-être être dix points au-dessus». Cette critique, François Hollande la balaie : «S'il y a un reproche qui m'est apparu totalement inapproprié, c'est celui de ma prétendue indécision. On peut critiquer mes décisions, penser que je fais fausse route, dire que je n'ai pas pris le bon cap mais s'il y a une chose dont je suis sûr c'est que depuis un an, j'ai fait des choix majeurs pour la France.»
Rien n'est néanmoins perdu pour le président à en croire Gaël Sliman : «François Hollande n'est pas détesté», si bien qu'il «peut espérer dans un an ou dans deux, si la situation économique s'améliore, redevenir populaire».
Le baromètre Ifop/Le JDD est réalisé sur un échantillon de 1 875 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
Le baromètre TNS Sofres/Le Figaro magazine est réalisé sur un échantillon national de 1000 personnes représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées en face-à-face à leur domicile. Méthode des quotas.
Le baromètre BVA-Orange-L'express-France Inter est réalisé auprès d’un échantillon de Français représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus recrutés par téléphone puis interrogés par Internet. Méthode des quotas.
Un 8 Mai aux couleurs de la Pologne
La relève
Quelques nouvelles de mon lieu de vacance, dans un coin de Gironde au bord de l’océan… Le sentiment que la France politique s’enfonce dans un abîme sans fond. La Commission européenne vient "d’accorder un sursis de deux ans à la France pour se mettre en règle". Notre fierté nationale devrait en être fouettée. Mille ans d’histoire, de guerres, de révolutions, de souffrances, de succès et de gloire, à conquérir notre indépendance. "Honneur et Patrie" était la devise des Français libres" en 1940-1943. Et nous voilà comme des enfants à quémander un sursis de deux ans avant la grande punition. Pendant ce temps, les politiciens nous ridiculisent. Stupéfiante cette déclaration de M. Fillon se démarquant de l’ex-président au sujet du Front national. En une quarantaine de réunions auxquelles j’ai assistées, je n’ai jamais vu l’ex-Premier ministre élever un soupir de désaccord sur ces sujets avec N. Sarkozy. Tout le monde sait à quel point il s’est démené pour rester à la tête du gouvernement fin 2010. Ce retournement de veste est inqualifiable. Quant à l’autre, à "machine", elle veut un "gouvernement d’union nationale" sans le PS ni l’UMP… Avec qui alors, Mélenchon, et Bayrou? Bel attelage en effet: FN, communistes et centristes… Démagogie, mensonges, vulgarité, mais pour qui nous prennent-ils? Le "grand manitou", apprend-on, n’écarte plus un remaniement du gouvernement sachant "qu’aucun ministre ne serait protégé." Oulala! On a peur, il va peut-être se passer des choses… Franchement cette classe politique est à la ramasse, on ne peut plus compter sur elle. C’est aux citoyens, je le crois de plus en plus, à nous, de s’organiser, de créer des club, des associations, des blogs, de s’investir dans la vie locale, les mairies, et d’imposer une relève.
La conjuration des imbéciles
Quand Nicolas Sarkozy juge Hollande "vraiment nul" et estime que Fillon est "un loser"
Hollande un an après : pourquoi il doit arrêter de dire aux Français qu'ils sont formidables