TOUT EST DIT

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samedi 26 juin 2010

Un crachat et une intervention de la police, scénario peu commun à Wimbledon

Des organisateurs qui accusent un joueur d'avoir craché en direction du public, la police britannique qui annonce avoir arrêté quatre personnes... Wimbledon a vécu une drôle de journée, vendredi, loin de son image de tournoi pour gentlemen. Et tout cela lors d'un même match, celui qui opposait, sur le court 18, le Roumain Victor Hanescu à l'Allemand Daniel Brands, pour le troisième tour.

Selon les organisateurs, Hanescu a craché en direction du public, à la suite d'une altercation avec des supporters. Le Roumain, tête de série numéro 31, a ensuite abandonné, invoquant une blessure à une jambe. "Quelqu'un lui a dit quelque chose lors du cinquième set, a expliqué un porte-parole du tournoi. Il s'est dirigé vers les spectateurs et a craché dans leur direction. Il est ensuite retourné pour servir tout en jurant à l'intention des spectateurs. Il a fait quelques doubles fautes de plus, apparemment de manière délibérée, puis il a déclaré forfait", a-t-il expliqué.

Le porte-parole du tournoi a par ailleurs indiqué, sans relier les deux événements, que la police était intervenue lors de ce même match pour procéder à plusieurs arrestations. "A 20 h 50 environ, la police a été appelée sur le tournoi. Quatre hommes ont été arrêtés pour violation de la loi sur l'ordre public. Ils ont été conduits à un poste de police où l'enquête se poursuit", a confirmé la la police.


A ROLAND GARROS IL AURAIT PU CRACHER SUR LE JUGE DE CHAISE SANS AUCUN SOUCI !

But en contre

Peut-il réussir là où tant de ses prédécesseurs ont échoué ? François Fillon parviendra-t-il à mener à bien une réforme des retraites forcément impopulaire, celle-là même dont Michel Rocard disait qu'elle pouvait faire tomber dix gouvernements ? Le Premier ministre est moins connaisseur en football que le chef de l'État - il ne lui serait sans doute pas venu à l'idée de recevoir Thierry Henry le jour même où deux millions de personnes étaient dans la rue, ça non - mais il montre des qualités certaines pour marquer en contre. Un goût avéré, pour la contre-attaque, avec l'absence totale de complexe du débutant. Non sans culot, il a toisé le mécontentement de la rue pour bien faire comprendre que, cette fois, il irait jusqu'au bout. Et il n'a pas attendu plus d'une nuit pour le faire. Lui que l'on avait dit effacé, ombre dans l'ombre de Nicolas Sarkozy, subissant une fonction dont il avait programmé lui-même la disparition, charge sabre au clair. C'est mister Nobody au pont d'Arcole ! Et si le vrai bonapartiste était à Matignon plutôt qu'à l'Élysée ? Le chef du gouvernement ne semble guère s'embarrasser, en effet, de sa cote de popularité qui s'érode, certes, mais résiste étonnamment bien à une crise qui aurait pu la ruiner. Il mise sur sa détermination dans la tempête pour renvoyer l'image d'un dirigeant ne variant pas aux vents de la colère. Cette obstination-là lui vaut sans doute considération et crédibilité dans une France lassée et même agacée par les diktats des sondages maniés, jusqu'à la manipulation parfois, par les maîtres-stratèges de la communication. Lui, est plus à l'aise avec un simple calendrier en carton-mâché qu'avec des liasses d'enquêtes d'opinion. Pour les retraites, il a réglé le timing au millimètre, manœuvrant à découvert pour prendre par surprise une opposition presque étonnée par une offensive aussi candide. Maintenant, il pousse son avantage... Le risque, maintenant, c'est d'en faire trop. A force de nier la rigueur au prétexte, simpliste, qu'ailleurs c'est bien pire, il affaiblit son propre discours de fermeté budgétaire et financière. Il a trop nié toute hausse des impôts pour que le début de reniement qu'il a esquissé hier passe inaperçu. Il ne faudrait pas, non plus, que le courage dont on le crédite encore prenne peu à peu l'apparence d'une froide arrogance modèle Juppé 95. Le danger, ce serait de se laisser emporter par un excès de confiance en lui : narguer le mouvement syndical en minimisant l'ampleur du jeudi de protestation, c'est aussi faire un pied de nez à une France qui souffre et s'inquiète. Avoir raison, seul contre tous s'il le faut, dans la seule idée de servir les intérêts du pays, est une tentation à laquelle cet ex-gaulliste social doit être sensible. Sera-t-il capable de résister à ses maléfices.

Olivier Picard

Énergie et indépendance

De plus en plus, en Union européenne, on semble désireux de se rapprocher de la Russie. Après l'époque des protestations contre les atteintes aux droits de l'homme, nombreuses et flagrantes sous la présidence de Vladimir Poutine, voici venu le temps de la compréhension. Il est vrai que le président actuel, Dmitri Medvedev, semble plus proche des exigences occidentales en ce domaine. Pourtant, les exactions, les crimes contre les journalistes indépendants, par exemple, restent pratiquement impunis.

La France n'est pas en reste dans ce mouvement de rapprochement. Nous discutons volontiers de l'achat par la Russie de nos navires de guerre polyvalents de type Mistral. Vladimir Poutine, cependant, exige, pour acheter, que la France laisse à ces navires leurs équipements électroniques ultra-perfectionnés. Nous, nous ne voulions pas les exporter ainsi. Sans doute pour montrer aux pays périphériques de la Russie que nous ne voulions pas risquer de voir accrue quelque menace venant de leur puissant voisin. Apparemment, on en est là.

Pendant ce temps, la situation se tend à nouveau sur les livraisons de gaz russe à certains pays. Aujourd'hui, c'est la Biélorussie qui se trouve en difficulté, chacun des deux protagonistes reprochant à l'autre de ne pas avoir tenu ses engagements financiers. La Russie recourt alors aux grands moyens et commence à fermer le robinet et à réduire les livraisons à la Biélorussie, comme elle le fit pour l'Ukraine. Comme l'Ukraine, la Biélorussie, en réponse, menace de garder le gaz qui passe sur son sol en transit vers l'Europe.

Pour une commission européenne de l'énergie

Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, vient de constater une baisse des livraisons de gaz en Lituanie, dans l'est de l'Allemagne, en Pologne. Voici donc bien démontré que l'Union européenne peut se trouver placée en situation difficile par le simple contrecoup des choix politiques russes dans lesquels elle n'est pour rien. Ainsi, le Président de Biélorussie, qui ne suscite pas chez nous une particulière sympathie, semble peu enclin à entrer dans l'union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan que veut lui imposer Moscou. Les dirigeants russes voient, dans l'approvisionnement en gaz, un moyen de l'y contraindre. Cela manifeste notre propre fragilité et, plus encore, celle des anciens satellites de l'URSS comme les Pays baltes. Ceux-ci sont encore plus directement dépendants de la Russie en la matière.

Tout cela devrait pousser l'Union européenne à réagir plus rapidement et plus efficacement. N'attendons pas d'être pris au dépourvu par d'autres crises qui, survenant en plein hiver, mettraient les pays de l'Union en plus graves difficultés encore. Il est donc urgent de créer cette « communauté européenne de l'énergie » souhaitée par Jacques Delors et par Jerzy Buzek.

Il est temps pour nous, en France comme dans les autres pays européens, de comprendre que ce n'est pas en tentant d'améliorer individuellement nos relations avec la Russie que les choses s'arrangeront. Si chacun de nos pays négocie pour son propre compte la fourniture de gaz, nous y perdrons tous. Seule l'Union européenne peut s'imposer dans des négociations avec des mastodontes comme Gazprom. Seule l'Union européenne peut instaurer la sécurité en ce domaine et garantir ainsi l'indépendance de chacun.

Les syndicats de fonctionnaires furieux contre Eric Woerth

es huit syndicats de fonctionnaires ont claqué vendredi 25 juin la porte de la première réunion de négociation salariale, le ministre du travail Eric Woerth n'ayant pu confirmer la hausse générale du point d'indice prévue au 1er juillet, ni démentir un éventuel gel des salaires. "Cette désinvolture est inacceptable et c'est pourquoi nous avons quitté la séance", a déclaré Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.
"A quatre jours de l'échéance" de la prochaine réunion, le ministre "nous dit que le gel des salaires est la perspective la plus vraisemblable pour 2011, 2012 et 2013", s'est indigné Jean-Marc Canon (CGT). Ce scénario "représenterait 8 % de perte de pouvoir d'achat", a affirmé son syndicat, dans un communiqué, calcul effectué sur la base des prévisions d'inflation utilisées pour la programmation triennale des lois de finances.

Avant de claquer la porte, les syndicats ont lu une déclaration commune. "La valeur du point d'indice" est "l'élément central et prioritaire en matière salariale dans la fonction publique", affirme le texte, signé des huit syndicats (CGT, FSU, FO, Solidaires, UNSA, CFDT, CFTC et CGC). Alors que les syndicats veulent négocier des augmentations générales de salaire, qui s'effectuent par la revalorisation d'un "point d'indice" fixée depuis le 1er juillet 2009 à 55,12 euros (+0,5 %), le gouvernement parle lui de "salaire moyen", incluant les primes, promotions et heures supplémentaires, qui ne bénéficient pas à tous.

"C'EST FACILE DE TOUT METTRE DANS UN MÊME POT"

Peu après, un communiqué commun de MM. Woerth et Tron affirmait que l'augmentation générale de 0,5 % au 1er juillet est fonction d'"arbitrages budgétaires" non encore rendus, la décision finale devant être annoncée "aux environs du 1er juillet".

"Le discours d'ouverture était catastrophique" et "sans aucune proposition", a réagi Bernard Sagez, secrétaire général des fonctionnaires CFTC, à la sortie de la séance. Selon lui, Eric Woerth aurait "déclaré que la valeur du point d'indice représente le sixième du salaire des fonctionnaires. C'est quand même scandaleux, ce n'est pas du tout la situation dans la fonction publique. C'est facile de tout mettre dans un même pot et de faire croire qu'on a tous été augmenté de 2 %" s'est-il indigné.

Coup de théâtre cependant, une heure après cette séance, le premier ministre François Fillon déclarait lors d'une conférence de presse que "l'engagement a bien été pris par le gouvernement d'augmenter le point d'indice de 0,5 % au 1er juillet". "Cet engagement n'est pas remis en cause", mais "il y aura une discussion avec les partenaires sociaux", a-t-il dit.

Dans le calcul de la rémunération des fonctionnaires, le point d'indice représente environ 25 % du total, a affirmé de son côté le secrétaire d'Etat à la fonction publique Georges Tron, selon qui syndicats et gouvernement pourraient se revoir "en début de semaine prochaine". Les syndicats ont par ailleurs jugé le calendrier trop serré et déploré de n'avoir reçu les documents de préparation que mercredi soir.