es huit syndicats de fonctionnaires ont claqué vendredi 25 juin la porte de la première réunion de négociation salariale, le ministre du travail Eric Woerth n'ayant pu confirmer la hausse générale du point d'indice prévue au 1er juillet, ni démentir un éventuel gel des salaires. "Cette désinvolture est inacceptable et c'est pourquoi nous avons quitté la séance", a déclaré Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.
"A quatre jours de l'échéance" de la prochaine réunion, le ministre "nous dit que le gel des salaires est la perspective la plus vraisemblable pour 2011, 2012 et 2013", s'est indigné Jean-Marc Canon (CGT). Ce scénario "représenterait 8 % de perte de pouvoir d'achat", a affirmé son syndicat, dans un communiqué, calcul effectué sur la base des prévisions d'inflation utilisées pour la programmation triennale des lois de finances.
Avant de claquer la porte, les syndicats ont lu une déclaration commune. "La valeur du point d'indice" est "l'élément central et prioritaire en matière salariale dans la fonction publique", affirme le texte, signé des huit syndicats (CGT, FSU, FO, Solidaires, UNSA, CFDT, CFTC et CGC). Alors que les syndicats veulent négocier des augmentations générales de salaire, qui s'effectuent par la revalorisation d'un "point d'indice" fixée depuis le 1er juillet 2009 à 55,12 euros (+0,5 %), le gouvernement parle lui de "salaire moyen", incluant les primes, promotions et heures supplémentaires, qui ne bénéficient pas à tous.
"C'EST FACILE DE TOUT METTRE DANS UN MÊME POT"
Peu après, un communiqué commun de MM. Woerth et Tron affirmait que l'augmentation générale de 0,5 % au 1er juillet est fonction d'"arbitrages budgétaires" non encore rendus, la décision finale devant être annoncée "aux environs du 1er juillet".
"Le discours d'ouverture était catastrophique" et "sans aucune proposition", a réagi Bernard Sagez, secrétaire général des fonctionnaires CFTC, à la sortie de la séance. Selon lui, Eric Woerth aurait "déclaré que la valeur du point d'indice représente le sixième du salaire des fonctionnaires. C'est quand même scandaleux, ce n'est pas du tout la situation dans la fonction publique. C'est facile de tout mettre dans un même pot et de faire croire qu'on a tous été augmenté de 2 %" s'est-il indigné.
Coup de théâtre cependant, une heure après cette séance, le premier ministre François Fillon déclarait lors d'une conférence de presse que "l'engagement a bien été pris par le gouvernement d'augmenter le point d'indice de 0,5 % au 1er juillet". "Cet engagement n'est pas remis en cause", mais "il y aura une discussion avec les partenaires sociaux", a-t-il dit.
Dans le calcul de la rémunération des fonctionnaires, le point d'indice représente environ 25 % du total, a affirmé de son côté le secrétaire d'Etat à la fonction publique Georges Tron, selon qui syndicats et gouvernement pourraient se revoir "en début de semaine prochaine". Les syndicats ont par ailleurs jugé le calendrier trop serré et déploré de n'avoir reçu les documents de préparation que mercredi soir.