mercredi 10 février 2010
BANQUES – Les Français pas contents du tout
Ras le bol des agios, des tarifs excessifs et des crédits impossibles à obtenir ! Les Français sont fâchés avec leur banquier. Résultat : les plaintes fusent et les clients se méfient. Mettre ses économies dans son matelas, une idée qui pourrait revenir à la mode
La Médiation bancaire, qui a pour but de régler les conflits entre usagers et établissements bancaires, a vu ses services pris d'assaut en 2008. L'organisme de protection des particuliers a reçu un niveau record de 28.724 plaintes, soit une augmentation de 15.7% par rapport à 2007.
Mais de quoi se plaignent-ils ?
Ce boom des plaintes peut s'expliquer en partie par la plus grande étendue du domaine de compétence de la Médiation bancaire, qui peut recevoir depuis 2008 des plaintes concernant des litiges au crédit, notamment sur la difficulté à obtenir ou à proroger des crédits-relais en cas d'achats immobiliers. L'organisme ne peut en revanche toujours pas intervenir sur l'octroi ou non d'un crédit par une banque. La gestion des opérations de crédit représente cependant la principale source de plaintes (23%). Le fonctionnement du compte de dépôt est la seconde cause de litige (22%). Les clients protestent également en masse contre la tarification des banques (15%).
Des tarifs vraiment pas justes
Selon la 4e enquête annuelle CLCV-Mieux vivre votre argent, les tarifs de 57 services bancaires ont pourtant diminué en moyenne de 5.31% en un an. Malgré les efforts, le temps n'est pas aux réjouissances car si on regarde de près les résultats encore 16 établissements sur 57 ont augmenté leurs frais. Les écarts de prix sur un panier "moyen" de services à la carte en métropole restent vraiment aléatoires. Cela peut aller de 41 (Crédit Agricole Nord-Est) à 131,66 euros (Banque Populaire Centre Atlantique), soit un écart de 221,12%. L'étude épingle d'ailleurs la Banque populaire comme étant l'établissement le plus cher.
Les Français se méfient de leur banque
Entre des crédits difficiles à obtenir et des frais ahurissants, il y a peu de chance pour que les clients hexagonaux pensent à leur banquier le jour de la St-Valentin. Les Français le savent : les banques ont un coffre-fort à la place du cœur. Le baromètre Trust Edelman StrategyOne*2010, qui mesure la cote de confiance de 40 grandes entreprises auprès de la population française, ne trahit pas ce sentiment. La Poste, la Société Générale et BNP Paribas sont toutes les trois en bas de classement. Les Français encore plus ronchons que de coutume peuvent bien entendu raconter tous leurs malheurs à la Médiation bancaire ou même à l'Afub (association des usagers des banques) mais sachez que dans 53% des cas les médiateurs ont donné raison aux banques. Si vous voulez éviter les frais d'avocat, une solution vous ouvre les bras : changer de banque ! Le nouveau service bancaire lancé par le crédit agricole, B for Bank, l'a bien compris, sa campagne de pub tourne autour d'un slogan évocateur : "Mon banquier, c'est moi".
Damien Bouhours
La probable hausse de la fiscalité affectera le luxe, dit Hermès
Les Etats du monde entier n'auront pas d'autre choix que d'augmenter les impôts sur les revenus pour faire face aux déficits publics, une évolution qui pèsera sur la demande pour les produits de luxe au cours des années à venir, déclare le directeur général d'Hermès International, Patrick Thomas.
"Notre secteur va traverser une très mauvaise passe parce que les gouvernements devront financer les déficits. Ils vont donc augmenter les impôts et cela affectera les riches", a-t-il dit à Reuters en marge de l'inauguration, à New York, de la première boutique pour hommes jamais ouverte par le groupe français.
Hermès, qui gère environ 300 magasins, a fait état la semaine dernière d'un chiffre d'affaires 2009 supérieur aux attentes tout en relevant sa prévision de résultat opérationnel pour l'année qui vient de se terminer et en disant anticiper sur une hausse d'environ 5% de ses ventes en 2010.
Patrick Thomas a estimé que l'industrie du luxe dans son ensemble avait évité le pire en 2009, tout en soulignant que les perspectives pour 2011 et 2012 étaient très "sombres".
Il a ajouté qu'une hausse des ventes en Amérique latine, au Canada et aux Etats-Unis pouvait compenser un ralentissement des ventes mondiales d'Hermès.
Phil Wahba, version française Benoit Van Overstraeten, édité par Benjamin Mallet