dimanche 25 septembre 2011
La BCE appelée à peser plus pour résoudre la crise de la dette
La Grèce réduira son déficit "quel que soit le coût politique"
Le ministre des Finances de la Grèce Evangélos Vénizélos a promis dimanche à Washington que son pays allait continuer de réduire son déficit budgétaire "quel que soit le coût politique".
"Nous sommes prêts à prendre les initiatives nécessaires quel que soit le coût politique", a affirmé M. Vénizélos dans un discours devant l'assemblée annuelle de l'Institut international de la finance (IIF), une association de 450 banques du monde.
Avec la poursuite de la récession dans le pays, "nous réagirons en introduisant des mesures supplémentaires", a-t-il dit.
Il a rappelé les efforts déjà faits par Athènes. Selon lui, "la Grèce n'est pas le bouc émissaire de la zone euro ou de l'économie internationale. La Grèce est un pays historique et fier avec des citoyens qui font beaucoup de sacrifices pour le sauver et le voir se rétablir".
"Je ne pense pas qu'on puisse trouver beaucoup d'exemples au niveau international d'efforts de rééquilibrage budgétaires aussi rapides. Mais comme vous le savez, cela s'accompagne d'un coût politique et social, très élevé", a souligné le ministre.
"Ce qui est important pour nous est de casser le cercle vicieux [...] Je parle maintenant en ma capacité d'ancien ministre de la Défense: il est absolument nécessaire de remporter cette guerre", a-t-il déclaré.
M. Vénizélos a eu de longues discussions dimanche avec la direction de l'IIF, qui a lancé en juillet une offre pour réduire le taux d'intérêt et/ou le montant de la dette grecque, et en allonger la maturité. Cette offre attend toujours une traduction concrète pour que les investisseurs puissent y répondre.
L'IIF a considéré que celle-ci devait être menée à son terme. "Il n'est pas imaginable de rouvrir l'accord et compte tenu de ses avantages pour la Grèce nous devons nous concentrer maintenant sur sa mise en oeuvre déterminée et en temps utile", a indiqué dans un communiqué le président de l'Institut, Josef Ackermann.
M. Vénizélos était sur la même ligne, se disant optimiste sur la possibilité d'obtenir la participation requise.
"Les objectifs peuvent être atteints, du moment qu'il est bien compris que cela profite collectivement à la Grèce, à ses partenaires institutionnels et au secteur privé. La Grèce veut y parvenir, et y parviendra", a-t-il estimé.
"Il est absolument indispensable d'éviter les bruits, les rumeurs, et la maintenant célèbre cacophonie européenne. Nous devons envoyer un message très clair, stable et sain", a-t-il ajouté.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a apporté une nouvelle fois son soutien à la Grèce, lors d'un entretien sur la chaîne CNN.
"Je pense que les dernières annonces faites par le gouvernement grec sont très encourageantes. Et, de fait, il n'y a pas d'autre possibilité que de voir la Grèce faire des réformes structurelles mais également de sérieux efforts de rééquilibrage budgétaire", a-t-il expliqué.
Cette immigration dont on n'ose pas parler
Secret de l'instruction : le bal des faux-culs
Magistrats, avocats, ministère de la Justice, journalistes... tout le monde viole allègrement le secret de l'instruction quand il y trouve son intérêt. Pourquoi en irait-il autrement pour l'affaire Karachi ?
L’époque aime savoir, la transparence est un veau d’or. Aussi absurde qu’une lionne qui imposerait à ses petits d’être végétariens, la loi impose encore le secret de l’instruction. Et la nature humaine s’en affranchit naturellement. Et cela durera aussi longtemps que la justice restera humaine et que ce ne seront pas des machines qui nous jugeront de manière automatique ,ce qu’à Dieu ne plaise.
Et le pire c’est que, oui, chacun aura toujours ses bonnes raisons : l’intérêt du client pour l’avocat ; la sortie d’une paralysie dans un dossier pour un juge ; le poids de la hiérarchie pour un procureur. Et plein d’autres encore qui vont du renvoi d’ascenseur à la médisance, du combat politique ou idéologique à la soif médiatique ou à l’importance qu’on veut se donner.
Et quand le secret de l’instruction - ou de l’enquête - n’est pas violé il n’y a qu’une seule alternative : soit il n’y a rien d’intéressant à révéler - parce que n’oublions pas que la presse, pour publier, veut du scoop , du nouveau, du croustillant, pas du réchauffé ou du déjà vu -, soit personne dans la longue chaîne judicaire n’a d’intérêt direct à faire de telles révélations. Et c’est sur ce second point que le bât blesse et que tout devient illusoire. Comment concevoir dans un processus judiciaire, qui est une catharsis et le lieu de purgation des passions humaines parfois les plus viles, que personne n’ait d’intérêt à « faire passer une info » dès lors que vous êtes en présence justement d’intérêts si diamétralement opposés : entre une victime ou un collectif de victimes qui se plaint - à tort ou à raison -, un procureur qui poursuit - ou pas - , des policiers qui enquêtent - sous l’autorité du précédent… -, un juge qui instruit - quand on veut bien l’y autoriser -, un mis en cause qui se défend - toujours - et des témoins qui se souviennent - plus ou moins bien...
Les affaires dites politiques n’échappent pas à la règle bien évidemment, elles sont même le révélateur de ces luttes contradictoires mais elles font courir en plus, par leur nature même, le risque évident de l’emballement, de l’amalgame et de la vindicte.
Alors oui, dans ces affaires là, on viole aussi le secret de l’instruction à tous les niveaux : dans les rédactions, dans les dîners en ville, en aparté d’une audience, dans les couloirs des palais, des commissariats ou des entreprises du CAC 40, dans les antichambres des ministères et même sur les oreillers.
Et s’en indigner est d’une rare hypocrisie dès lors que la loi crée, elle-même, les conditions de sa propre violation en prévoyant que la partie civile n’est pas soumise au secret de l’instruction et que les Parquets sont placés sous l’autorité du Ministre de la justice. Ajoutez à ce déséquilibre le secret salutaire des sources des journalistes permettant à tous de se croire à l’abri et vous aurez la recette parfaite de révélations parfois justes, parfois anarchiques, contradictoires et souvent instrumentalisées. C’est à qui aura la source « la plus proche de l’enquête » comme on dit. Et parfois cette information n’est pas immédiatement publiée mais circule complaisamment entre personnes dites « intéressées » ; et cela s’appelle plus que de la rumeur. Et cette proximité des différentes sources - plus ou moins fiables - est un fait. Incontournable. Je ne sais s’il faut le déplorer mais ce qui est certain c’est que ça ne changera pas de sitôt et que les récents cris d’orfraies ont les accents du discours partisan, naïf et peut-être malhonnête.
Christine Lagarde favorable à une action concertée de la BCE et du FESF
La directrice générale du Fonds monétaire international souhaite que les deux organes agissent conjointement.
"La BCE rachète des obligations à contrecoeur et pas forcément avec une grande certitude et une grande prévisibilité, ce qui sur le long terme est sans doute un problème", a-t-elle déclaré lors d'une séance de questions après un discours devant le Comité de Bretton Woods.
"Je me demande personnellement s'il ne serait pas nécessaire d'avoir une combinaison des deux", à savoir des achats de la BCE et du Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui doit se voir attribuer cette capacité après ratification du renforcement de ses pouvoirs par chacun des Etats-membres.
Que signifie «faire défaut sur sa dette» pour un pays?
Quand il concerne un pays, ce scénario de faillite est qualifié de «défaut souverain».
Quand survient-il?
Quand un Etat fait face à des finances publiques très dégradées, il peut espérer les rétablir en augmentant ses impôts, en coupant dans ses dépenses et en misant sur un rebond de la croissance (qui permet d’augmenter ses rentrées fiscales et de diminuer certaines dépenses, sociales par exemple). Mais ces mesures engendrent souvent une spirale récessionniste, qui pèse encore plus sur la dette.Face à une dette (principal et intérêts) hors de contrôle, l’Etat peut alors choisir, comme ultime porte de sortie, de ne pas rembourser tout ou partie de ses créanciers: c’est le défaut souverain. Une solution qui n’est pas si rare: les économistes Carmen M. Reinhart et Kenneth S. Rogoff dénombrent dans leur livre Cette fois c'est différent. Huit siècles de folie financière plus de 71 crises de défaut souverain entre 1975 et 2006. Rien qu’en quinze ans, il y en a déjà eu deux majeures: la Russie en 1998 et l’Argentine en 2001. Pour la France, le dernier défaut remonte à 1812, époque où les conquêtes napoléoniennes avaient rendu le pays exsangue.
En quoi diffère-t-il de celui d’une entreprise ou d’un ménage?
Si, à la différence d’une entreprise, un Etat dispose de moyens politiques qui lui permettent souvent d’éviter un défaut de paiement, sa façon de gérer ce défaut diffère également. Quand une entreprise met la clé sous la porte, elle se place en «liquidation judiciaire»: les créanciers peuvent rembourser tout ou partie de leur dette sur les locaux, les machines, les stocks... Pour une famille c’est un peu la même chose: la maison de campagne, les voitures, les bijoux, tout est revendu pour rembourser les prêteurs.Or, quand un Etat annonce qu’il ne peut plus payer sa dette… il ne paye tout simplement pas sa dette: les créanciers n’envahissent pas le pays pour récupérer des bouts de territoire ou pour s’octroyer un peu du patrimoine foncier. Si, à la fin du XIXe siècle, aux temps forts de la colonisation, le défaut souverain pouvait parfois être synonyme de mise sous tutelle et de perte de souveraineté comme pour l’Egypte en 1876, ce n’est plus le cas maintenant, les Etats en défaut gardant leur autonomie politique.
Comment est-il décidé?
Les Etats n’annoncent jamais de manière aussi théâtrale et dogmatique qu’ils ne rembourseront rien. Un Etat, même s’il fait défaut, aura toujours besoin de financements extérieurs dans le futur et ne peut pas s’aliéner pour toujours les investisseurs étrangers. Résultat: créanciers et débiteurs se réunissent et négocient le défaut de manière multilatérale. Souvent, cela se passe avec l’aide des grands organismes internationaux, le FMI ou la Banque mondiale, qui mettent autour de la table le «mauvais élève» et les Etats créanciers.Il existe d’ailleurs deux groupes informels, le club de Paris, créé en 1956, et le club de Londres, créé en 1976, qui se réunissent à chaque fois qu’une crise de défaut survient, et qui encadrent et facilitent les négociations avec les créanciers. Le premier est composé de créanciers publics (avec 19 pays développés qui en sont membres permanents), alors que le second ne réunit que des banques commerciales, leur but étant de trouver des compromis satisfaisants entre les créanciers et le pays en défaut de paiement.
Quels sont les mécanismes de défaut?
On parle surtout de défauts partiels (il n’y a jamais eu de dette annulée dans son intégralité), aussi appelés défauts explicites selon une étude de la banque d’investissement Natixis (une partie de la dette est alors annulée), ou de rééchelonnements (les échéances de paiement sont repoussées ou le paiement des intérêts suspendu), ces deux mécanismes étant souvent combinés pour parvenir à un versement effectif de 50% à 75% du montant de la dette de départ. Lors de la crise argentine, les créanciers ont ainsi perdu en moyenne 50% de la valeur faciale de leurs engagements.Selon cette étude, on peut aussi dire qu’un pays fait défaut quand on décide de subventionner sa dette et de le rendre solvable à l’aide de prêts à des taux d’intérêts très faibles.
On comprend donc facilement pourquoi les négociations prennent souvent du temps, les créanciers ayant souvent des intérêts divergents. Les investisseurs publics préfèreront peut-être un rééchelonnement de la dette, qui garantit avec certitude un remboursement plus long et moins important, mais certains, comme les banques ou des fonds d’investissement, opteront pour un recours en justice pour réclamer l’intégralité de leur dû.
Ainsi, en raison de l’hostilité de certaines banques italiennes qui détenaient une importante partie de la dette de l’Argentine, et qui ne voulaient pas d’une restructuration, le règlement de la crise de défaut de 2001, le plus grand défaut souverain de l’histoire ne s’est achevé qu’en juin dernier, alors que les pourparlers avaient commencé en 2005.
Existe-t-il des créanciers prioritaires en cas de défaut?
Si les discussions prennent du temps, c’est aussi parce que tous les créanciers, publics ou privés, petits ou grands, sont censés être représentés de la même manière et être égaux. Selon ce principe d’égalité, un Etat créancier ne peut pas réclamer en sous-main des garanties spécifiques de remboursement à un Etat débiteur, comme l’a fait la Finlande avec la Grèce en 2009 en négociant secrètement un plan de remboursement bilatéral, ce qui a d’ailleurs choqué l’ensemble de l’Union européenne.Pas de préférence dans le remboursement, et donc pas d’ordre non plus: en principe, ce ne sont pas les pays puissants qui se font d’abord rembourser, ensuite les pays moins gros, puis les banques de petite envergure et enfin les petits épargnants. Mais, en raison d’intérêts géopolitiques et économiques évidents, ce sont souvent les épargnants du pays qui sont payés en dernier, l’Etat remboursant en priorité les créanciers extérieurs. On distingue ainsi la dette extérieure, souvent libellée dans une monnaie étrangère, et la dette interne émise dans la monnaie du pays et détenue par les résidents. Lors de la crise de défaut de la Russie en 1998, Boris Eltsine a justement décidé d’annuler la dette émise en rouble, c’est-à-dire la dette intérieure, et de ne rembourser que la dette libellée en euro-obligations, soumise à la surveillance des autorités financières internationales.
Le cas du défaut de la Grèce
Selon de nombreux experts, la Grèce a déjà fait partiellement défaut au printemps 2010 quand les pays de la zone euro ainsi que le FMI ont passé un accord prévoyant une aide financière d’un montant de 110 milliards d’euro en contrepartie d’un plan de consolidation budgétaire important. Cette crise grecque connaît actuellement de nouveaux rebondissements et le problème de la dette semble s’aggraver de jour en jour, à point que des pays comme la Pologne proposent de faire appel à des organismes qui ont plus l’expérience des restructurations de dette comme le Club de Paris.Cet été, le pays a connu un second défaut de paiement «sélectif» ou partiel, les pays de la zone euro ayant accordé à la Grèce des subventions sous forme de prêts de long terme. L’ensemble des créanciers, et notamment de nombreuses banques européennes comme BNP Paribas (dont l'exposition globale à la dette grecque frôle les 5 milliards d'euros) ou la Société générale (2,7 milliards d'euros), doivent participer à l’effort pour un montant d’au moins 50 milliards d'euros sur la période 2011-2014, afin de réduire et de restructurer la dette grecque.
Ces créanciers ont le choix entre une décote (baisse de valeur) de leurs titres de dette et un rééchelonnement des échéances sur le long terme. C'est pourquoi la crise grecque actuelle pèse sur la situation de nombreuses institutions financières européennes.
Semaine décisive pour la Grèce et la zone euro
Après un séjour avorté début septembre face aux atermoiements grecs, les bailleurs de fonds du pays (Commission et Banque centrale européennes, Fonds monétaire international) doivent revenir cette semaine à Athènes pour réaliser un audit fiscal, pour déterminer si le pays peut encore échapper au défaut de paiement.
L'enjeu en est le déblocage en octobre - vital pour la Grèce - de la sixième tranche de huit milliards d'euros du prêt consenti en mai 2010 par la zone euro et le FMI.
Critiqués par les Etats-Unis et le FMI et mis sous pression par les marchés financiers pour agir plus vite ou différemment pour résoudre la crise de la dette publique, les dirigeants de la zone euro vont devoir faire preuve d'unité cette semaine, alors que les incertitudes diverses et les discours discordants ont fait dégringoler l'euro face au dollar.
Dans une déclaration commune faite samedi, à l'issue d'une réunion à Washington, les pays de la zone euro se sont engagés devant les Etats membres du FMI à faire "tout le nécessaire"et "assurer la stabilité financière de cette zone dans son ensemble".
"Cela comprend de mettre en oeuvre la décision des dirigeants de la zone euro le 21 juillet pour accroître la flexibilité du Fonds européen de stabilité financière, de maximiser sa force de frappe et d'améliorer la gestion de crise et la gouvernance de la zone euro", ont-ils indiqué.
Les chefs d'Etat et de gouvernement ont trouvé en juillet un accord pour aider davantage la Grèce et étendre le champ d'intervention du fonds de secours de la zone (FESF), notamment en le dotant d'un instrument lui permettant de racheter sur le marché de la dette d'Etats en difficulté.
Cet accord est en cours de ratification par les 17 parlements nationaux de la zone, un processus qui devrait être achevé à la mi-octobre. Le vote particulièrement attendu des députés allemands, dont le pays est le plus gros contributeur aux plans d'aide européens, est prévu jeudi.
Selon toute vraisemblance le projet de loi sera adopté à une large majorité par le Bundestag, puisque l'opposition parlementaire social-démocrate et écologiste a l'intention de voter en sa faveur.
Mais au sein de la majorité parlementaire (conservateurs et libéraux) de la chancelière Angela Merkel, en pleine déroute électorale, de nombreux députés critiquent cette réforme du FESF, s'appuyant sur des réticences de l'opinion publique allemande à payer pour les "mauvais élèves" de la zone euro.
Malgré cela, à Washington, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schaüble, s'est dit ouvert à ce que le fonds de secours financier permanent de la zone euro (le MES) entre en vigueur plus tôt que prévu, c'est-à-dire avant mi-2013.
"Le plus tôt sera le mieux", a-t-il affirmé, disant vouloir "une solution permanente, dès que possible".
Avant le vote du Bundestag, le Premier ministre grec Georges Papandréou rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel lors d'un dîner à Berlin mardi.
Egalement présent à Washington ce week-end, le ministre grec des Finances Evangelos Venizelos a présenté au FMI de nouvelles mesures d'austérité destinées à rassurer les bailleurs du pays et à permettre le déblocage de la sixième tranche.
Pour s'assurer du retour à Athènes des experts de la troïka pour terminer leur audit, le gouvernement grec a imposé une très controversée réforme de la taxe foncière, de nouvelles réductions des pensions de retraite et le licenciement provisoire de 30.000 fonctionnaires.
"En faisant toute une série de réunions, nous faisons des efforts pour stabiliser la situation", a promis M. Venizelos après une rencontre avec son homologue allemand.
De nouvelles grèves sont prévues en Grèce la semaine prochaine avant une grève générale le 19 octobre.
Relance: et si on avait eu tout faux
Dès qu'on ôte au malade son dispositif de survie, massage cardiaque budgétaire et tente à oxygène monétaire, il calanche. Quant aux banques, elles-mêmes intubées par des taux d'intérêt proches de zéro et toute la chimie qu'il est possible d'inventer comme «facilités quantitatives», elles n'ont l'air en bon état que pour se distribuer de gros bonus.
Naît un doute: s'est-on trompé du tout au tout? Les plans n'ont-ils servi à rien si ce n'est à aggraver la situation puisqu'en plus il faut maintenant engager des douloureux plans d'austérité? Avons-nous eu affreusement tort d'avoir fait de lord Keynes l'homme de l'année 2009 (1)?
Ces interrogations viennent à l'esprit à la lecture du dernier rapport du Fonds monétaire international [PDF]. Olivier Blanchard, le chef économiste, y fait amende honorable. Il admet n'avoir pas vu en début d'année que la reprise était «beaucoup plus lente [que prévu] dans les pays avancés».
En vérité, il n'est pas le seul: les drôles d'experts de Goldman Sachs prévoyaient une expansion de 4% sur 2011! Elle ne sera finalement que de 1,5%, selon le FMI... Ensuite, poursuit Oliver Blanchard, le ralentissement depuis l'été était annoncé, mais il est d'une ampleur qui, là encore, a surpris les économistes. Bref, «la reprise est devenue beaucoup plus incertaine».
Rien n'a été corrigé
Et que propose le Fonds monétaire? De rajouter une dose de relance. Il salue le nouveau plan pour l'emploi que propose Barack Obama de 400 milliards de dollars. Il admoneste les Européens qui plongent tous ensemble dans l'austérité. On comprend le président américain. Il a sa réélection en tête et puis, s'il y a des personnes non responsables du maelström, ce sont bien les chômeurs. Mais sur le fond, faut-il suivre le FMI et s'en référer encore et encore à Keynes?
Sur le principe, on admettra volontiers qu'en 2008 l'effondrement était tel qu’il fallait agir. Les courbes étaient impressionnantes: les productions comme la Bourse chutaient plus vite qu’en 1929. Agir, relancer, a évité que ne se reproduisent les errements du XXe siècle. Mais la chute stoppée n'a pas entraîné la remontée.
Là est l'erreur: on a cru que, puisque l'économie se rétablissait, elle retrouvait sa route. Or, et il faut souligner qu'Olivier Blanchard et beaucoup d'économistes n'ont cessé de le dire: «les fragilités structurelles» de la période achevée par la crise des subprimes n'ont pas été corrigées, ou bien trop peu. C'est vrai de l'économie réelle: les pays importateurs comme les Etats-Unis ou la France doivent régler leur problème d'emploi, c'est-à-dire de compétitivité. C'est vrai du système financier, qui a cru pouvoir «repartir comme avant», c'est-à-dire recevoir un argent facile des banques centrales et faire des bulles avec. Quelle est la bonne finance post-Lehman? Les disputes sur cette question ne sont pas réglées, au contraire, comme on le voit sur les cours de Bourse des établissements français.
Nous n'avons pas regardé le mal en face
Aujourd'hui, les dettes sont là. La politique économique doit être conduite talon-pointe, comme disaient les pilotes naguère, en massacrant les dépenses inutiles à la croissance et en grossissant les autres. Il faudrait aussi que les banques centrales vers qui on se tourne, car elles seules disposent encore d'un peu de marge de manoeuvre (surtout la BCE), n'agissent qu'en échange des réformes structurelles engagées par les gouvernements.La leçon générale de la replongée, de ce «double-dip soft» que nous traversons, est désormais limpide: la crise a révélé que c'est le mode de croissance qu'il faut entièrement redéfinir. Non pas seulement à cause de l'endettement public (France) ou privé (monde anglo-saxon, Espagne). L'endettement n'est pas la racine du mal, il est l'analgésique qui a permis d'éviter de regarder le mal en face. Le mal, c'est le formidable changement nécessaire imposé par la mondialisation du comment produire et du comment protéger.
Pour parler de la seule France, le plan de relance a permis d'éviter le pire, mais la croissance qui retombe vers 1% impose d'affronter cette fois-ci «face à face» le problème d'un déficit commercial monstrueux qui prouve qu'on produit de moins en moins en France. Le déficit public est moins fondamental par son volume que par le problème d'un Etat providence qui est sapé dans ses tréfonds par la mondialisation, l'individualisme et le grippage des mécanismes de la redistribution. Allons-nous, cette fois enfin, en prendre conscience?
(1) Dossier d'«Enjeux-Les Echos» décembre 2009. Retour à la chronique
A Moscou, quelques voix critiquent l'accord Poutine-Medvedev
Considéré comme un apôtre du contrôle des dépenses, il a dit, depuis Washington où il participe à une réunion du G20, "refuser inconditionnellement" de servir dans un gouvernement dirigé par M. Medvedev, avec qui il dit avoir "de nombreux désaccords sur la politique économique". M. Koudrine a notamment souligné qu'il était contre "les dépenses substantielles, en premier lieu celles à but militaire". "Cela va créer des risques supplémentaires pour le budget et l'économie. Cela veut dire qu'on ne pourra pas réduire nos déficits", a-t-il souligné, relevant que dans un tel contexte, la Russie sera encore plus dépendante de ses exportations d'hydrocarbures, dont les revenus nourrissent déjà l'économie.
Un autre haut responsable a exprimé samedi sa déception après l'annonce du retour presque acquis de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012 : le conseiller économique de M. Medvedev, Arkadi Dvorkovitch, a écrit sur son compte Twitter "il n'y a aucune raison de se réjouir". Au moment du discours télévisé des deux dirigeants, il a ajouté : "C'est le bon moment de zapper pour regarder une chaîne sportive".
Après deux mandats consécutifs au Kremlin, Vladimir Poutine avait désigné Dmitri Medvedev pour lui succéder en 2008, occupant quant à lui le poste de premire ministre. Mais de l'avis de la plupart des observateurs, il n'a jamais lâché le gouvernail, restant l'homme fort de la Russie. En vertu d'une réforme constitutionnelle qui entrera en vigueur en 2012 et qui allonge la durée des mandats présidentiels de 4 à 6 ans, Vladimir Poutine pourrait théoriquement rester au Kremlin jusqu'en 2024.
Quand un intime et un ancien conseiller sont mis en examen pour services rendus dans un éventuel financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur ; quand un ami-de-trente-ans est menacé par une enquête parce que soupçonné d'avoir violé le secret professionnel, nous sommes loin, très loin, de la « fable » que Nicolas Sarkozy feignait de voir dans le volet politico-financier de l'enquête Karachi. C'est une bombe politique qui est lâchée. Quand bien même il y aurait un emballement et une curiosité dans l'agenda judiciaire - un juge, Van Ruymbeke, qui accélère ses investigations à la veille de la présidentielle -, on atteint un moment de vérité sur la République « irréprochable » promise par Nicolas Sarkozy. Ne lésinant pas sur les moyens, les juges ciblent le premier cercle d'un président qui a toujours clamé qu'il était immunisé contre les affaires et qui, à l'époque des contrats d'armement visés, faisait tout sauf de la figuration : bras droit de Balladur, ministre du Budget, forcément pas démuni d'informations. S'il est vrai que son rôle dans Karachi n'est pas défini, au moins peut-on dire, à ce stade, qu'il est rattrapé politiquement par l'affaire et éclaboussé médiatiquement. Quant à la vraie-fausse polémique sur l'Elysée accusé d'avoir accès au dossier judiciaire, ou sur Brice Hortefeux pincé au téléphone avec l'ex-épouse d'un porteur de billets qui « balance beaucoup », elle est somme toute marginale. Le pouvoir est tenu informé en temps réel des affaires sensibles, tous les pouvoirs s'échinent à mettre des bâtons dans les roues de la justice, le secret de l'instruction est régulièrement bafoué par la droite, la gauche et la presse.
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Salaire du Président : - 30% dit Hollande ! par Daniel Bernard
Le candidat à la Primaire du PS surenchérit à la proposition de son concurrent Valls qui proposait de baisser le salaire du président de 20%.
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Le premier modèle de l'histoire a été conçu et commercialisé en 2007. L’innovation majeure de l’iPhone est la possibilité de pouvoir interagir avec l’écran à travers une interface tactile. Après des mois de rumeurs et de spéculations, le tout premier iPhone est ainsi présenté le 9 janvier 2007, et est vendu aux Etats-Unis dès le mois de juin. C'est un succès immédiat au point d'être sacré « invention de l'année 2007 » par le magazine Time. Il inclut un GSM quadri-bande, compatible EDGE, en plus des fonctionnalités normales que sont le multi-touch ou le baladeur numérique.
IPhone 3G :
Le nouveau smartphone ne tarde pas à sortir. En effet, il est mis en vente dès le 11 juillet 2008 dans le monde et le 18 juillet en France. Soit moins d'un an après la sortie de la première version. L'iPhone 3G se veut beaucoup plus évolué. Il prend en charge la norme 3G dont les premières applications grand public permettent l'accès à Internet, le visionnage de vidéos mais aussi d'émissions de télévision et la visiophonie.
IPhone 3GS :
La troisième génération du smartphone date de juin 2009. Il possède une caméra vidéo intégrée, une meilleure résolution pour la fonction photo, une meilleure autonomie (de 128Mo à 256Mo) ainsi que de meilleures performances (le S signifiant Speed) et inclut notamment un contrôle vocal et une boussole. Il est aussi possible avec ce nouvel iPhone de classer les applications par dossier et encore de lire un livre via le nouveau système iBook.
IPhone 4 :
La version la plus récente du téléphone intelligent est sorti en juin 2010. Les nouveautés, par rapport au modèle 3GS sont, en plus du système d'exploitation iOS4, une vitre plus résistante, un écran à résolution doublée (quatre fois plus de pixels que sur les modèles précédents), une caméra en façade pour la visioconférence, via FaceTime, ou encore l'enregistrement et le montage de vidéo en haute définition. Le design du smartphone a aussi été modifié pour l'occasion.
Rumeurs
Le 2 mars 2011, durant la Keynote de présentation de l'iPad 2, Apple a annoncé avoir franchi le cap des 100 millions d’iPhone vendus à travers le monde. Aujourd'hui, seuls les modèles EDGE et 3G ne sont plus en vente. Le modèle 3GS est commercialisé avec 8 Go en tant que modèle d'entrée de gamme. Des rumeurs circulent sur les nombreuses évolutions que devraient présenter l'iPhone 5. Mais aucune certitude cependant. Rendez-vous le 4 octobre pour une nouvelle révolution de la téléphonie mobile.Elections sénatoriales: un suspense à sept mois de la présidentielle
Suspense à sept mois de l'élection présidentielle : le scrutin sénatorial qui s'ouvre dimanche à 8h30 pourrait voir un basculement historique à gauche de la deuxième chambre du Parlement.
La moitié des sièges du Sénat est renouvelée, dans 44 départements soit 170 sénateurs, en comptant cinq nouveaux sièges créés en Isère, dans le Maine-et-Loire, l'Oise, à La Réunion et en Nouvelle-Calédonie pour tenir compte des évolutions démographiques et six sièges pour les Français de l'étranger.
La gauche, qui a gagné toutes les dernières élections locales, --municipales, régionales, cantonales-- ne peut que progresser. Pourra-t-elle pousser l'avantage auprès des 71.890 grands électeurs jusqu'à remporter la majorité du Sénat ? Les paris restent ouverts car l'équation personnelle des candidats, les particularité locales, les jeux d'alliance rendent toute prévision impossible.
La droite devrait pâtir de la grogne des élus locaux qui ont mal perçu la réforme des collectivités adoptée fin 2010 et qui sont en première ligne face aux répercussions de la crise sur leurs administrés. Elle se présente en outre en ordre très dispersé, comme à Paris. Mais le mode de scrutin qui permet une surreprésentation des petites communes rurales, traditionnellement conservatrices, l'avantage. La grande majorité des petits maires ou délégués municipaux qui votent sont par ailleurs sans étiquette.
Les bureaux de vote ouvrent à 8h30 pour le premier tour dans les 26 départements ou le scrutin a lieu au suffrage majoritaire. Il sera clos à 11h00 et un deuxième tour se déroulera entre 15h30 et 17h30. Dans les autres départements soumis à la représentation proportionnelle, le scrutin est ouvert de 09h00 à 15h00.
Les résultats s'échelonneront jusque vers 18h30-19h00 en métropole. Le président UMP du Sénat Gérard Larcher a déjà annoncé une conférence de presse.
Mais si le scrutin est si serré qu'aucune majorité nette ne s'est dégagée dimanche soir, il faudra attendre le "troisième tour" de l'élection sénatoriale, c'est-à-dire celle du nouveau président, le 1er octobre, pour désigner le vainqueur.
Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, le Sénat pourrait basculer à gauche dimanche. Guillaume Perrault, journaliste au Figaro, décrypte les conséquences éventuelles d'un tel basculement.
DETTE : La zone euro prête devant le FMI à faire : "TOUT LE NÉCESSAIRE"
Les chefs d'Etat et de gouvernement ont trouvé en juillet un accord pour étendre le champ d'intervention du fonds de secours de la zone et aider davantage la Grèce. Cet accord est en cours de ratification par les 17 parlements nationaux de la zone, un processus qui devrait être achevé à la mi-octobre.
Les 187 Etats membres du FMI ont par ailleurs promis, dans cette déclaration, "d'agir collectivement pour restaurer la confiance et la stabilité financière, et raviver la croissance mondiale".
"Nous sommes convenus d'agir de manière déterminée pour nous attaquer aux dangers auxquels est confrontée l'économie mondiale", ont-ils affirmé à l'issue du Comité monétaire international et financier (CMFI), l'instance qui définit les orientations politiques du Fonds.
Ces dangers "comprennent les risques liés à la dette publique, la fragilité du système financier, le faiblissement de la croissance économique et un chômage élevé", a précisé le Comité.
Anni Podimata : “La Grèce a besoin de la confiance de ses partenaires européens” | euronews, i talk
Anni Podimata : “La Grèce a besoin de la confiance de ses partenaires européens” | euronews, i talk
Comment résoudre le problème de la Grèce ? Sommes-nous sur le point d’assister au dénouement épouvantable d’une tragédie grecque ô combien contemporaine ? La Grèce est-elle un bouc émissaire ? L’extrêmité d’un iceberg qui ferait sombrer l’Europe tel un Titanic financier ? Les métaphores sont plus faciles à trouver que les solutions, ces temps-ci.
Pour répondre à vos questions, Alex Taylor reçoit la vice-présidente grecque du Parlement européen, Anni Podimata.
Une question de Patrick, téléspectateur en Belgique : “La Grèce a des problèmes en ce moment. On parle qu’elle pourrait vivre sans l’Europe. Pensez-vous réellement que la Grèce pourrait la quitter ?”
Alex Taylor, euronews :
“On parle de plus en plus d’un référendum en Grèce, Anni Podimata. Aujourd’hui, les Grecs diraient “oui” ou “non” à l’Europe ?”
Anni Podimata, vice-présidente grecque du Parlement européen :
“S’il y avait un référendum en Grèce, il ne fait aucun doute que les Grecs voteraient en faveur de l’Europe. Les Grecs sont parfaitement conscients des tenants et aboutissants de cette crise actuelle, mais ils ne remettent pas en cause le caractère irréversible de leur appartenance au noyau dur de l’Europe et à la zone euro.”
Alex Taylor :
“Mais il y a beaucoup de manifestations et il faut s’attendre à une rigueur encore plus forte. Ne serait-ce pas plus facile de sortir de la zone euro ?”
Anni Podimata :
“La situation n’est pas simple. La tâche est immense et elle est déjà en cours en Grèce. Il y a de nombreuses manifestations, mais on se concentre beaucoup là-dessus et on ne tient pas assez compte du fait que des millions de Grecs sont parfaitement conscients de la nécessité de changer radicalement les choses.”
Alex Taylor :
“On a beaucoup parlé de fiscalité et notamment du dysfonctionnement du système. Qu’est-ce qui devrait changer ?”
Anni Podimata :
“On a déjà changé en profondeur, le système des retraites, la santé, l‘éducation, l’administration publique. En même temps, nous avons adopté et mis en oeuvre des mesures très radicales pour consolider le pays d’un point de vue fiscal.
Mais avant tout, nous devons changer les mentalités sur plusieurs aspects dans mon pays, mais pas seulement. Je pense qu’en Europe en général, nous devons faire évoluer les mentalités au sujet de nos responsabilités et de nos droits en tant que membres de l’Union européenne.”
Une question d’Erik, téléspectateur suédois :
“Je voudrais savoir ce que l’Union européenne et le Parlement peuvent faire pour soutenir la Grèce dans la crise actuelle.”
Anni Podimata :
“Le problème majeur de la Grèce et de manière générale en Europe, c’est le manque de confiance entre nous, entre les différentes populations au sein de l’Union et envers notre monnaie unique.
Le Parlement peut faire beaucoup et déjà, il a fait beaucoup. Il peut clairement faire passer un message de solidarité et de respect à l‘égard du peuple grec et faire preuve de compréhension envers l’effort important que mon pays est en train de fournir pour appliquer ces mesures.”
Alex Taylor :
“Je vis aussi à Berlin et je peux vous dire que les Allemands pensent qu’ils font un effort immense pour sortir la Grèce des problèmes qu’elle a eus par le passé. Les pays du Nord sentent bien qu’ils vont devoir donner davantage d’argent pour effacer les erreurs précédentes de la Grèce.”
Anni Podimata :
“Absolument. J’ai beaucoup de respect pour les populations de ces pays auxquels on demande de soutenir la Grèce par le biais d’emprunts. Parfois, l’impression que cela donne à l‘étranger, c’est que l’argent accordé à la Grèce serait un don. C’est faux. L’argent est prêté à la Grèce et la Grèce le remboursera avec des intérêts.”
Une question d’Evangelia, téléspectatrice bruxelloise, d’origine grecque :
“Pensez-vous que la Grèce va rester dans une Europe unifiée ? Quel sera l’avenir de la Grèce et de l’Europe ?”
Anni Podimata :
“Ce qui est le plus difficile, c’est d’avoir le sentiment que nos partenaires, ou en tout cas certains d’entre eux, n’ont pas vraiment confiance dans nos efforts. On dirait qu’ils ne sont pas sûrs que la Grèce va réussir. C’est un problème fondamental. La Grèce et les Grecs font ce qu’ils doivent faire. Ce dont ils ont besoin avant tout dans les circonstances actuelles, c’est que leurs partenaires leur montrent la confiance qu’ils ont dans leurs efforts et leur donnent une chance de réussir et qu’ils cessent de tout le temps douter d’eux. On ne devrait pas en tant que citoyens, et en tant que politiciens, adopter les habitudes des marchés financiers.”
Question d’Elisabeth, autrichienne et belge :
“J’aimerais bien savoir quelle peut être le rôle spécifique de la femme dans la résolution de la crise actuelle ?”
Alex Taylor :
“Pensez-vous que nous aurions eu une telle pagaille si les femmes avaient été aux responsabilités ?”
Anni Podimata :
“Vous avez sûrement entendu ce slogan il y a quelques semaines après l’effondrement du système financier mondial, – on parlait des “golden boys” -. Certains, en particulier des femmes, ont affirmé que si les femmes avaient été davantage présentes dans les plus hautes fonctions du secteur financier, il est fort probable que la crise aurait été évitée.
Je pense que la crise est une occasion de rappeler la nécessité absolue d’oeuvrer en faveur de l‘égalité des sexes et de la parité. Les femmes ont eu – et ont- beaucoup à apporter pour que l’on ait une approche différente, plus équilibrée et plus équitable dans la façon dont nous envisageons de sortir de la crise.”
Une question de Loïc, jeune téléspectateur belge :
“Si la Turquie pouvait intégrer l’Union européenne, quel effet cela pourra avoir sur la jeunesse, en Europe, sur nous et sur tout le monde en fait ?”
Alex Taylor :
“Anni Podimata, vous avez reçu un Prix de journalisme pour votre travail en faveur du rapprochement, de l’amitié entre la Grèce et la Turquie. Comment l’Europe peut-elle régler le conflit entre la Turquie et la Grèce, en particulier si la Turquie entre dans l’Union européenne ?”
Anni Podimata :
“Comme vous le savez, il y a certains critères que tout pays candidat doit remplir pour devenir un membre à part entière de l’Union européenne. Je pense, et c’est mon intime conviction, que si la Turquie adopte l’acquis communautaire et remplit les critères nécessaires…”
Alex Taylor :
“Elle n’en est pas encore là…”
Anni Podimata :
“Non, mais le processus est en cours. Je suis confiante, ce processus va se poursuivre tant que l’Union européenne restera confiante. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui remettent en cause l’objectif final de la Turquie de devenir membre à part entière de l’Union. Cela démotive les autorités et la population turques dans la mise en oeuvre de ce qu’ils doivent appliquer pour remplir leurs obligations. On doit respecter le fait que tout candidat qui remplit totalement les critères peut devenir membre à part entière de l’Union européenne.”
Grèce, quand l'Allemagne oublie ses dettes
L'histoire devrait inciter Berlin à plus de générosité envers Athènes.
6 avril 1941, la Wehrmacht envahit la Grèce. Hitler s'est lassé de voir que son allié Mussolini ne parvient pas à mettre au pas l'armée grecque, qui, depuis octobre 1940, lui résiste courageusement. Le Führer va lui faire payer cher ce combat désespéré. Commence en effet une occupation très dure qui va mettre la Grèce à genoux. Les historiens estiment qu'après la Pologne et l'URSS, la Grèce est le pays qui a le plus souffert de la barbarie allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Un chiffre : on évalue à 300 000 le nombre de personnes littéralement mortes de faim pendant cette période, du fait des privations liées à l'occupation nazie.
Après la Libération, l'Allemagne a dû accepter de compenser matériellement les souffrances et les pertes humaines que le Troisième Reich avait infligées aux populations occupées. Et après examen par une foultitude de commissions d'évaluation et des tergiversations qui devaient tenir compte de ce que l'Allemagne fédérale était devenue un allié précieux face au bloc soviétique, les réparations ont été définitivement fixées par un traité signé en 1953 à 41 milliards de dollars, payés par la seule Allemagne de l'Ouest à la Grèce.
Revanche
Or ces compensations ne tenaient pas compte d'une autre dette, facilement chiffrable puisqu'il s'agit d'un prêt forcé de 476 millions de reichsmarks que la Banque centrale de la Grèce occupée avait été contrainte de verser à Berlin, en 1941, au titre des contributions "à l'effort de guerre allemand". Un prêt à l'époque sans espoir de remboursement, dont l'Allemagne fédérale considère qu'il était compris dans les dommages de guerre dont elle s'est acquittée.
Seulement, quand on est, comme la Grèce, au bord de la faillite, tous les moyens sont bons. Et, comme croit le savoir Die Welt, certains à Athènes ont commencé à avancer que le prêt de 476 millions de reichsmarks fait sous la contrainte à l'Allemagne nazie ne pouvait être assimilé à un sinistre de guerre comme les autres. C'est, disent ceux qui exhument ainsi le passé, un emprunt dont la Grèce est en droit de demander le remboursement.
Or, selon les calculs des spécialistes, la somme libellée en reichsmarks correspond aujourd'hui à 14 milliards de dollars, environ 10 milliards d'euros. De plus, si on affecte ce montant d'un taux d'intérêt classique de 3 % sur 66 ans, on parvient à un total de 95 milliards de dollars, 68 milliards d'euros, soit un cinquième de la dette grecque. Certes, cela ne suffirait pas à renflouer le Trésor grec, mais cela améliorerait grandement la situation. Et cela constituerait surtout une jolie revanche d'Athènes sur un gouvernement allemand qui, depuis le début de la crise des dettes souveraines, est plus que réticent à apporter son aide au moins sérieux des pays du "club Med'", comme on le dit assez méchamment à Berlin.