TOUT EST DIT

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dimanche 25 septembre 2011

La BCE appelée à peser plus pour résoudre la crise de la dette

L'Europe a une nouvelle fois été appelée dimanche à muscler sa réponse à la crise de la dette qui l'afflige, le Fonds monétaire international demandant notamment plus d'actions de la part de la Banque centrale européenne.

Selon le FMI, la BCE est en effet le seul acteur suffisamment fort pour "effrayer" les marchés financiers.L'Allemagne, tout comme plusieurs hauts responsables de la BCE elle-même, n'ont toutefois guère envie de voir l'institution de Francfort s'impliquer davantage dans le soutien à la Grèce et aux autres pays en difficulté.Mais après le plongeon des marchés lié à la crainte d'une contagion de la crise grecque, la pression devient très forte sur les décideurs européens."La BCE est le seul agent capable d'effrayer les marchés", a commenté Antonio Borges, directeur du département Europe au sein du FMI, lors du rassemblement des responsables économiques et financiers mondiaux à Washington.La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, devait rencontrer dans l'après-midi de dimanche (heure des Etats-Unis) le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos.Ce dernier a reconnu dimanche que la faiblesse de l'administration grecque avait compliqué les efforts du pays, et assuré que son gouvernement prendrait les mesures nécessaires pour répondre aux attentes des créanciers."Faire tout ce qui sera nécessaire pour remplir nos obligations envers nos partenaires, la zone euro et le FMI: telle est la décision finale et irrévocable de la Grèce", a-t-il déclaré."La Grèce ressent l'incertitude internationale, mais la Grèce n'est le bouc émissaire ni de la zone euro, ni de l'économie mondiale. La Grèce est et sera toujours un membre de l'Union européenne et de la zone euro", a-t-il ajouté.IMPLIQUER LA BCE ?L'Union européenne et le FMI sont déjà venus au secours de la Grèce, mais aussi de l'Irlande et du Portugal. Les autorités veulent éviter que l'Italie et l'Espagne n'aient à leur tour besoin d'aide.De l'avis d'Antonio Borges, il est essentiel de combiner la force de frappe de la BCE à celle du Fonds européen de stabilité financière, doté de 440 milliards d'euros et chargé de verser les aides aux pays en difficulté.Mais plusieurs responsables européens se sont opposés à cette solution."Une avalanche de nouvelles propositions, chaque semaine, cela n'est d'aucune aide", a ainsi balayé Ewald Nowotny, l'un des membres du directoire de la BCE.Les marchés craignent une propagation de la crise grecque. Selon les estimations des analystes financiers, 2.000 milliards d'euros au moins seraient nécessaires dans le FESF pour protéger l'Italie et l'Espagne dans ce cas de figure.Selon le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, l'attention des marchés se portera sur l'utilisation des moyens existants du FESF dès que les Etats européens auront validé le développement de ses capacités."Nous devons trouver un mécanisme par lequel chaque euro placé dans le FESF serait multiplié par cinq, mais aucune décision n'a encore été prise sur les moyens pour y parvenir", a déclaré un autre responsable européen, qui souhaitait ne pas être nommé.MODÈLE AMÉRICAINDe son côté, le directeur général du FESF, Klaus Regling, a jugé qu'il ne serait probablement pas nécessaire de mettre la BCE à contribution."Il existe de sérieuses inquiétudes sur la compatibilité avec la BCE, parce cela pourrait ne pas être conforme avec son interdiction de financement des marchés. Je pense donc qu'il est très improbable que cela ait lieu", a-t-il déclaré.Un haut responsable de la BCE a quant à lui indiqué que l'Europe pourrait suivre l'exemple des Etats-Unis, qui avaient réécrit leurs règles financières lors de la crise de 2007-2009.Lorenzo Bini Smaghi, également membre du directoire de la BCE, a évoqué la possibilité d'un équivalent européen au programme TARP, qui avait renfloué le système bancaire, ou au programme TALF, qui avait injecté des liquidités sur un marché du crédit complètement asséché."Je pense que ces deux scénarios peuvent être suivis, et que ces deux options peuvent régler le problème", a-t-il dit.Mais malgré les signes que l'Europe s'apprêterait à agir, certains doutent que son intervention soit assez rapide ou assez ambitieuse pour calmer les marchés."Le risque existe que les marchés soient déçus par l'absence de nouveaux engagements spécifiques de la part des pays de la zone euro", a réagi le ministre suédois des Finances, Anders Borg."Il est évident qu'ils veulent édifier une cloison étanche, mais il faudra du temps avant de voir les décisions nécessaires se mettre en place."Samedi, le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, avait appelé la BCE à se placer en première ligne de la lutte contre la crise."La menace de défauts en cascade, de retraits bancaires massifs et spontanés, d'un risque catastrophique, tout cela doit être écarté", avait-il souhaité.Le gouverneur de la Banque centrale brésilienne a abondé dans son sens."L'expérience du Brésil avec les crises du passé suggère qu'il faut faire face aux problèmes de façon rapide et cohérente. Plus on attend longtemps, plus le risque de contagion et le coût augmente", a affirmé Alexandre Tombini."Il faut agir avec une force implacable."Avec le bureau de Washington, Gregory Schwartz pour le service français, édité par Guy Kerivel

La Grèce réduira son déficit "quel que soit le coût politique"

Le ministre des Finances de la Grèce Evangélos Vénizélos a promis dimanche à Washington que son pays allait continuer de réduire son déficit budgétaire "quel que soit le coût politique".
"Nous sommes prêts à prendre les initiatives nécessaires quel que soit le coût politique", a affirmé M. Vénizélos dans un discours devant l'assemblée annuelle de l'Institut international de la finance (IIF), une association de 450 banques du monde.


Avec la poursuite de la récession dans le pays, "nous réagirons en introduisant des mesures supplémentaires", a-t-il dit.
Il a rappelé les efforts déjà faits par Athènes. Selon lui, "la Grèce n'est pas le bouc émissaire de la zone euro ou de l'économie internationale. La Grèce est un pays historique et fier avec des citoyens qui font beaucoup de sacrifices pour le sauver et le voir se rétablir".
"Je ne pense pas qu'on puisse trouver beaucoup d'exemples au niveau international d'efforts de rééquilibrage budgétaires aussi rapides. Mais comme vous le savez, cela s'accompagne d'un coût politique et social, très élevé", a souligné le ministre.
"Ce qui est important pour nous est de casser le cercle vicieux [...] Je parle maintenant en ma capacité d'ancien ministre de la Défense: il est absolument nécessaire de remporter cette guerre", a-t-il déclaré.
M. Vénizélos a eu de longues discussions dimanche avec la direction de l'IIF, qui a lancé en juillet une offre pour réduire le taux d'intérêt et/ou le montant de la dette grecque, et en allonger la maturité. Cette offre attend toujours une traduction concrète pour que les investisseurs puissent y répondre.
L'IIF a considéré que celle-ci devait être menée à son terme. "Il n'est pas imaginable de rouvrir l'accord et compte tenu de ses avantages pour la Grèce nous devons nous concentrer maintenant sur sa mise en oeuvre déterminée et en temps utile", a indiqué dans un communiqué le président de l'Institut, .
M. Vénizélos était sur la même ligne, se disant optimiste sur la possibilité d'obtenir la participation requise.
"Les objectifs peuvent être atteints, du moment qu'il est bien compris que cela profite collectivement à la Grèce, à ses partenaires institutionnels et au secteur privé. La Grèce veut y parvenir, et y parviendra", a-t-il estimé.
"Il est absolument indispensable d'éviter les bruits, les rumeurs, et la maintenant célèbre cacophonie européenne. Nous devons envoyer un message très clair, stable et sain", a-t-il ajouté.
Le président de la Commission européenne a apporté une nouvelle fois son soutien à la Grèce, lors d'un entretien sur la chaîne CNN.
"Je pense que les dernières annonces faites par le gouvernement grec sont très encourageantes. Et, de fait, il n'y a pas d'autre possibilité que de voir la Grèce faire des réformes structurelles mais également de sérieux efforts de rééquilibrage budgétaire", a-t-il expliqué.

Cette immigration dont on n'ose pas parler

L'immigration sera-t-elle un enjeu majeur de l' élection présidentielle française ? Jean Bothorel, dans "Requiem pour les Français", revient sur la situation politique actuelle.

Ces quelques pages sur l’immigration et ses conséquences ont été écrites dans un souci pédagogique. Qu’elles soient prises pour ce qu’elles sont : un rappel, illustré de faits, qui porte sur une cinquantaine d’années de notre histoire. Ce bilan, qu’on le veuille ou non, d’une part, dictera nos prochaines échéances électorales à commencer par le scrutin présidentiel de 2012, et, d’autre part, nous obligera à réhabiliter, à magnifier la laïcité dans son sens premier. L’immigration, sauf à vouloir prolonger notre politique de l’autruche, devrait être au centre de nos préoccupations et dépasser nos joutes partisanes. Depuis quelques années, nos dirigeants de l’extrême gauche à l’UMP, pris d’une panique refoulée, feignent de bander les muscles, promettent de bloquer le flux des migrants clandestins et de freiner celui des migrants réguliers. Promesse dont nous attendons, en vain, les retombées concrètes. Les portes de la maison France ont donc toujours été largement ouvertes, par tradition, par générosité et nécessité, mais aussi par lâcheté, aveuglement et naïveté.
Le résultat de cette démission n’est plus à démontrer : depuis 1983, le Front national occupe le « créneau immigration », comme disent les communicants, et en fixe les contours. Une telle situation est non seulement irresponsable, elle sera de moins en moins tenable pour les futurs candidats à la présidence de la République. Si les problèmes que pose l’immigration sont à la fois graves et difficiles à traiter, nous devons néanmoins convenir que nous disposons, sur le front législatif d’un catalogue de mesures qui, si elles étaient rigoureusement appliquées, seraient suffisantes pour freiner et même stopper les flux migratoires.
En particulier, il ne serait pas inutile de revisiter la réforme législative imaginée par Charles Pasqua en 1993. N’était-elle pas réaliste d’un point de vue technique et légitime d’un point de vue humaniste? D’une part, cette réforme n’avait aucun caractère rétroactif mettant en cause les droits acquis des populations d’origine étrangère vivant légalement en France ; d’autre part, elle avait recensé les verrous qui fermeraient de façon graduelle nos frontières ; enfin, elle avait planifié à grande échelle et sans porter atteinte à nos principes républicains, les reconduites des immigrés clandestins. Personne n’attendait des lois Pasqua une «immigration zéro » et qui, au demeurant, souhaite une immigration zéro ? Mais ces lois permettaient, sans nul doute, d’enclencher un sérieux et sévère contrôle des flux migratoires.
De surcroît, les lois Pasqua ne contreviennent nullement aux accords de Schengen qui, signés en juin 1985, étaient entrés en vigueur cinq ans plus tard. Dans la logique du traité de Maastricht, tout citoyen de l’Union européenne avait le droit de circuler et de séjourner librement sur le territoire des États membres. Désormais, liberté de circulation et liberté de séjour faisaient figure de droits autonomes et leur champ d’application était élargi. L’« Europe des citoyens », selon un leitmotiv à la mode, venait d’être portée sur les fonds baptismaux. Initialement, la création de cet «espace Schengen» devait s’accompagner de nombreuses et cruciales contreparties : renforcement des contrôles destinés à endiguer les flux migratoires en provenance des pays sous-développés et des anciens pays du bloc soviétique, restriction des visas aux frontières de l’Union, coordination entre les États-membres de leurs polices aux frontières… Ces ambitieux projets ont fait chou blanc et les frontières de l’espace Schengen, à l’est comme au sud, sont, objectivement, des vannes ouvertes. On ne fera pas l’économie, ou d’une remise à plat, ou d’un moratoire des accords de Schengen.

Secret de l'instruction : le bal des faux-culs

Magistrats, avocats, ministère de la Justice, journalistes... tout le monde viole allègrement le secret de l'instruction quand il y trouve son intérêt. Pourquoi en irait-il autrement pour l'affaire Karachi ?

Oui j’avoue, j’ai déjà violé le secret de l’instruction. Plusieurs fois même. Mon Bâtonnier comprendra j’espère. Je l’ai violé au mépris de la loi sans nul doute, dans l’intérêt de mes clients toujours. Et je peux même affirmer que je connais des juges qui l’ont aussi violé ; des policiers qui l’ont fait ; des procureurs aussi. Et ces secrets ont été souvent publiés par des journalistes passibles de poursuites pour recel.
Est-on en train de découvrir l’eau tiède dans l’affaire Karachi en hurlant comme des loups ignorant une situation de fait aussi vieille que la justice ? A-t-on oublié que lorsque l’on ouvre un journal, un magazine ou que l’on se rend sur un site d’actualités quel qu’il soit, une part non négligeable, pour ne pas dire parfois majoritaire, nous informe des affaires judiciaires en cours ? Nous sommes alors, nous aussi lecteurs, en quelque sorte des receleurs complaisant de viol de ces secrets.

L’époque aime savoir, la transparence est un veau d’or. Aussi absurde qu’une lionne qui imposerait à ses petits d’être végétariens, la loi impose encore le secret de l’instruction. Et la nature humaine s’en affranchit naturellement. Et cela durera aussi longtemps que la justice restera humaine et que ce ne seront pas des machines qui nous jugeront de manière automatique ,ce qu’à Dieu ne plaise.

Et le pire c’est que, oui, chacun aura toujours ses bonnes raisons : l’intérêt du client pour l’avocat ; la sortie d’une paralysie dans un dossier pour un juge ; le poids de la hiérarchie pour un procureur. Et plein d’autres encore qui vont du renvoi d’ascenseur à la médisance, du combat politique ou idéologique à la soif médiatique ou à l’importance qu’on veut se donner.

Et quand le secret de l’instruction - ou de l’enquête - n’est pas violé il n’y a qu’une seule alternative : soit il n’y a rien d’intéressant à révéler - parce que n’oublions pas que la presse, pour publier, veut du scoop , du nouveau, du croustillant, pas du réchauffé ou du déjà vu -, soit personne dans la longue chaîne judicaire n’a d’intérêt direct à faire de telles révélations. Et c’est sur ce second point que le bât blesse et que tout devient illusoire. Comment concevoir dans un processus judiciaire, qui est une catharsis et le lieu de purgation des passions humaines parfois les plus viles, que personne n’ait d’intérêt à « faire passer une info » dès lors que vous êtes en présence justement d’intérêts si diamétralement opposés : entre une victime ou un collectif de victimes qui se plaint - à tort ou à raison -, un procureur qui poursuit - ou pas - , des policiers qui enquêtent - sous l’autorité du précédent… -, un juge qui instruit - quand on veut bien l’y autoriser -, un mis en cause qui se défend - toujours - et des témoins qui se souviennent - plus ou moins bien...

Les affaires dites politiques n’échappent pas à la règle bien évidemment, elles sont même le révélateur de ces luttes contradictoires mais elles font courir  en plus, par leur nature même, le risque évident de l’emballement, de l’amalgame et de la vindicte.

Alors oui, dans ces affaires là, on viole aussi le secret de l’instruction à tous les niveaux : dans les rédactions, dans les dîners en ville, en aparté d’une audience, dans les couloirs des palais, des commissariats ou des entreprises du CAC 40, dans les antichambres des ministères et même sur les oreillers. 

Et s’en indigner est d’une rare hypocrisie dès lors que la loi crée, elle-même, les conditions de sa propre violation en prévoyant que la partie civile n’est pas soumise au secret de l’instruction et que les Parquets sont placés sous l’autorité du Ministre de la justice. Ajoutez à ce déséquilibre le secret salutaire des sources des journalistes permettant à tous de se croire à l’abri et vous aurez la recette parfaite de révélations parfois justes, parfois anarchiques, contradictoires et souvent instrumentalisées. C’est à qui aura la source « la plus proche de l’enquête » comme on dit. Et parfois cette information n’est pas immédiatement publiée mais circule complaisamment entre personnes dites « intéressées » ; et cela s’appelle plus que de la rumeur. Et cette proximité des différentes sources - plus ou moins fiables - est un fait. Incontournable. Je ne sais s’il faut le déplorer mais ce qui est certain c’est que ça ne changera pas de sitôt et que les récents cris d’orfraies ont les accents du discours partisan, naïf et peut-être malhonnête.

Staline avait raison

Il est temps de rendre justice à Joseph Staline, l'un des hommes politiques les plus diffamés du XXe siècle. Surtout par les intellectuels. Les intellectuels trotskistes. Grâce à l'historien britannique Robert Service et à son livre "Trotski" (Perrin, 27 euros), on s'aperçoit qu'au contraire de la gauche et de l'extrême gauche européennes le maréchal avait tout de suite vu juste sur la nature réelle et le véritable caractère de l'auteur de "La révolution d'octobre". Le chouchou d'André Breton, l'idole de Maurice Nadeau, le maître d'Alain Krivine, le gourou de Michel Field et le modèle d'Edwy Plenel est loin d'être le saint laïque auquel ces trotskistes ou ex-trotskistes ont tenté de nous faire croire, y croyant eux-mêmes avec une naïveté non stalinienne. Car Staline, lui, ne s'y est pas trompé. Avec quatre-vingts ans d'avance sur Service. Il a tout de suite noté les insuffisances psychologiques, morales et politiques du fondateur de l'Armée rouge. Dieu sait le nombre de commentaires désagréables, voire haineux, que cela lui a valus. On lui aurait pardonné bien des choses mais s'en prendre au divin Trotski, le Mozart du marxisme, le Debussy de la dictature du prolétariat, le Fauré de la lutte des classes, c'était un crime majeur contre la pensée, la révolution, l'humanité. Le bon Léon martyrisé par le mauvais Joseph, c'est ainsi qu'on nous a raconté l'histoire de ces deux hommes, alors que c'était celle du mauvais Léon battu - à cause de son étourderie, de son orgueil, de sa paresse, de sa négligence - par le pire Joseph. Si Staline le visionnaire n'avait pas agi avec l'efficacité que ses plus féroces ennemis sont bien obligés de lui reconnaître, quels crimes abominables ce Narcisse, ce névrosé, ce suicidaire de Trotski - si l'on en croit Service - aurait fini par commettre contre le peuple russe et tous les autres peuples lors de son absurde, irréalisable et meurtrière révolution permanente ?

Le trotskisme, c'était bien. Avant Service. C'était le communisme sans le goulag, le socialisme sans la Loubianka, la dictature du prolétariat sans dictature. Ni prolétariat. Une religion fondée par un écrivain, comme la dianétique. Les héros du trotskisme sont restés des martyrs, ceux du communisme sont devenus des salauds : le choix de la bonne conscience était vite fait. Assassiné, Trotski était innocenté de ses assassinats. Du coup, ses partisans aussi. La joie trotskiste était celle de l'innocence. Les mains sales de Sartre s'enfuyant devant les mains propres de Besancenot. Que pouvait-on reprocher aux trotskistes, puisque Trotski n'avait pas eu le temps de faire mal, je veux dire de mal faire ? Les cocos et les maos ne pouvaient pas en dire autant. Obligés de faire profil bas quand les trotskistes portaient beau. Aujourd'hui, les voilà dans le même sac que celui où ont été noyés, avant eux, ceux qu'ils appelaient uniformément les staliniens. Trotski n'aura survécu, dans le coeur des honnêtes gens de gauche, que quelques décennies de plus que Staline. C'était quand même un meilleur écrivain. La preuve : il vendait beaucoup moins de livres.

L'Etat filou

Sous le ciel plombé de la crise, le fleuve France roule des eaux fangeuses. Flottent en surface quelques gros scandales, épaves de basse époque qui exhibent à tous la décomposition morale et sociale de la nation. Un chef d'Etat tripotant, à l'Elysée, des liasses de billets clandestins, cette saynète de république bananière se serait, dans une démocratie décente, évanouie sous l'incrédulité générale. Or pas du tout !

Une séquelle d'"affaires" - depuis Elf jusqu'à Clearstream en passant par les frégates de Taïwan ou d'Arabie saoudite et les sous-marins pakistanais - a taillé à l'Etat un costard de filou. On le sait vérolé par la corruption extérieure, celle des marchés d'armes et de pétrole. On sait que, dans cette caverne d'Ali Baba aux quarante voleurs, nos princes ont prélevé leur dîme. Si bien que l'incroyable est devenu crédible : des mallettes de mauvais polar ont bel et bien circulé dans les palais nationaux. Un vieux peuple trop blasé s'en indigne à peine. Parmi les politiques, seul Bayrou se dit écoeuré !

Je ne crois pas toute notre classe dirigeante gagnée par la prévarication. La justice peut se tromper, mais la magistrature est saine. La haute fonction publique l'est tout autant, même si le "pantouflage" l'expose parfois au poison. C'est pour l'essentiel le politique qui est miné à divers étages. Ces jours-ci, à l'étage régional, avec l'affaire Guérini : sa cuisine ajoute, sur l'étouffe-chrétien marseillais de la petite et grande délinquance, sa cerise politique. Quant à l'étage national, il connaît, lui, la déchéance de la morale d'Etat.

Pendant trente ans, nos magiciens de gauche et de droite, qui n'ont cessé de faire tomber sur nous la manne d'un déficit permanent, auront de surcroît financé leurs propres campagnes de séduction avec une manne délictueuse : celle des rétrocommissions de contrats extérieurs. Ou celle de la "Françafrique".

Se faire graisser la patte par les pauvres d'Afrique grâce à l'entregent de leurs monarques, voici donc le dernier exploit d'une chronique désastreuse. Ceux qui connaissent l'Afrique soupçonnaient la pratique sans que la justice ou la presse aient jamais pu en réunir la preuve. Robert Bourgi, en "mangeant le morceau", ne l'apporte pas, mais les connaisseurs savent que son déballage méticuleux sonne vrai. Il gravera la pierre tombale de la "Françafrique" : une politique trouble scellée par l'omerta à la française.

La "Françafrique" a des reins solides. Elle a déjà évincé, sous Mitterrand et Chirac, les ministres qui voulaient sa peau. Elle résiste pour de mauvaises raisons, mais aussi pour d'autres plus avouables. La défense légitime des intérêts politique, économique, stratégique de la France l'amenait à composer avec les pouvoirs en place. Or les monarques africains entretiennent avec notre nation - en vérité, avec nos propres monarques républicains, les seuls qui comptent à leurs yeux - la sorte de liens qu'ils affectionnent : personnels, voire affectifs. Foin du Quai d'Orsay et de ses ambassades, ils veulent un contact direct avec le souverain !

Depuis de Gaulle jusqu'à Chirac, depuis Houphouët jusqu'à Bongo, la décolonisation française et son climat incestueux ont perpétué ces liens personnels qui naviguèrent entre la confiance et la complicité. Cette politique eut ses avantages et ses vices. Elle a promu, entre les monarques, des intermédiaires bien en cour, porteurs de messages et de mallettes. Le don est, en Afrique, le ciment de toute relation, et la culture du "potlatch" n'est pas d'emblée, chez le donneur, celui du pot-de-vin corrupteur. Mais elle devient vite, chez le récepteur, celle du corrompu. En les acceptant, l'Etat français a commis une faute morale.

Robert Bourgi a donc parlé. Adoubé par Foccart - le premier, sous de Gaulle, de ces messagers -, "Bob" est un Franco-Sénégalais d'une famille puissante à Dakar. Il comprend l'Afrique.

Je ne crois pas son "repentir" manipulé par le clan Sarkozy contre Villepin, tant il est évident que sa confession irait éclabousser l'Elysée, où il gardait ses entrées. Je crois plutôt que l'Afrique et la France d'aujourd'hui sonnaient le glas de ses services.

L'Afrique nouvelle, ouverte au monde, quitte l'exclusivité du tête-à-tête avec l'Hexagone. Et, de son côté, la France de Juppé tire, aux Affaires étrangères, un trait résolu sur l'inceste franco-africain. Entre ces deux pôles qui s'éloignaient, le passeur sentait du mou dans la corde à noeuds. Bourgi aura "craqué". Dans sa folle échappée vers la lumière, l'homme de l'ombre se brûle les ailes. Il incendie tout autour ses propres plantations. Son "suicide" s'enorgueillit, pour un ultime éclat, d'écraser sous le repentir un passé devenu récalcitrant.

Pitoyable, mais peut-être salutaire fin de partie ! Si seulement ce repentir-là pouvait enfin gagner notre Etat !

Christine Lagarde favorable à une action concertée de la BCE et du FESF

La directrice générale du Fonds monétaire international souhaite que les deux organes agissent conjointement.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a déclaré qu'il pourrait être avisé pour la Banque centrale européenne (BCE) de continuer à racheter des obligations d'Etat même après que le fonds de sauvetage européen aura été autorisé à le faire.
"La BCE rachète des obligations à contrecoeur et pas forcément avec une grande certitude et une grande prévisibilité, ce qui sur le long terme est sans doute un problème", a-t-elle déclaré lors d'une séance de questions après un discours devant le Comité de Bretton Woods.
"Je me demande personnellement s'il ne serait pas nécessaire d'avoir une combinaison des deux", à savoir des achats de la BCE et du Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui doit se voir attribuer cette capacité après ratification du renforcement de ses pouvoirs par chacun des Etats-membres.

Que signifie «faire défaut sur sa dette» pour un pays?

Quand la dette d'un Etat devient incontrôlable, il peut choisir de restructurer ou effacer sa dette: c'est ce qu'on appelle le «défaut souverain».
 Depuis le début du mois de septembre, les rumeurs sur une faillite de la Grèce s’accumulent: le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, a prédit «une restructuration plus prononcée de la dette grecque», tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a jugé que «la priorité absolue était d'éviter un défaut de paiement incontrôlé de la Grèce», après que son ministre de l’Economie Philip Rösler a évoqué une «insolvabilité ordonnée» dans le quotidien Die Welt. Dernier en date, un membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. Klaas Knot admet que «c'est l'un des scénarios». «J'ai longtemps été convaincu que la faillite n'était pas incontournable. Mais les nouvelles d'Athènes, parfois, ne sont pas encourageantes», confie-t-il au quotidien néerlandais Het Financieele Dagblad, selon Reuters.
Quand il concerne un pays, ce scénario de faillite est qualifié de «défaut souverain».

Quand survient-il?

Quand un Etat fait face à des finances publiques très dégradées, il peut espérer les rétablir en augmentant ses impôts, en coupant dans ses dépenses et en misant sur un rebond de la croissance (qui permet d’augmenter ses rentrées fiscales et de diminuer certaines dépenses, sociales par exemple). Mais ces mesures engendrent souvent une spirale récessionniste, qui pèse encore plus sur la dette.
Face à une dette (principal et intérêts) hors de contrôle, l’Etat peut alors choisir, comme ultime porte de sortie, de ne pas rembourser tout ou partie de ses créanciers: c’est le défaut souverain. Une solution qui n’est pas si rare: les économistes Carmen M. Reinhart et Kenneth S. Rogoff dénombrent dans leur livre Cette fois c'est différent. Huit siècles de folie financière plus de 71 crises de défaut souverain entre 1975 et 2006. Rien qu’en quinze ans, il y en a déjà eu deux majeures: la Russie en 1998 et l’Argentine en 2001. Pour la France, le dernier défaut remonte à 1812, époque où les conquêtes napoléoniennes avaient rendu le pays exsangue.

En quoi diffère-t-il de celui d’une entreprise ou d’un ménage?

Si, à la différence d’une entreprise, un Etat dispose de moyens politiques qui lui permettent souvent d’éviter un défaut de paiement, sa façon de gérer ce défaut diffère également. Quand une entreprise met la clé sous la porte, elle se place en «liquidation judiciaire»: les créanciers peuvent rembourser tout ou partie de leur dette sur les locaux, les machines, les stocks... Pour une famille c’est un peu la même chose: la maison de campagne, les voitures, les bijoux, tout est revendu pour rembourser les prêteurs.
Or, quand un Etat annonce qu’il ne peut plus payer sa dette… il ne paye tout simplement pas sa dette: les créanciers n’envahissent pas le pays pour récupérer des bouts de territoire ou pour s’octroyer un peu du patrimoine foncier. Si, à la fin du XIXe siècle, aux temps forts de la colonisation, le défaut souverain pouvait parfois être synonyme de mise sous tutelle et de perte de souveraineté comme pour l’Egypte en 1876, ce n’est plus le cas maintenant, les Etats en défaut gardant leur autonomie politique.        

Comment est-il décidé?

Les Etats n’annoncent jamais de manière aussi théâtrale et dogmatique qu’ils ne rembourseront rien. Un Etat, même s’il fait défaut, aura toujours besoin de financements extérieurs dans le futur et ne peut pas s’aliéner pour toujours les investisseurs étrangers. Résultat: créanciers et débiteurs se réunissent et négocient le défaut de manière multilatérale. Souvent, cela se passe avec l’aide des grands organismes internationaux, le FMI ou la Banque mondiale, qui mettent autour de la table le «mauvais élève» et les Etats créanciers.
Il existe d’ailleurs deux groupes informels, le club de Paris, créé en 1956, et le club de Londres, créé en 1976, qui se réunissent à chaque fois qu’une crise de défaut survient, et qui encadrent et facilitent les négociations avec les créanciers. Le premier est composé de créanciers publics (avec 19 pays développés qui en sont membres permanents), alors que le second ne réunit que des banques commerciales, leur but étant de trouver des compromis satisfaisants entre les créanciers et le pays en défaut de paiement.

Quels sont les mécanismes de défaut? 

On parle surtout de défauts partiels (il n’y a jamais eu de dette annulée dans son intégralité), aussi appelés défauts explicites selon une étude de la banque d’investissement Natixis (une partie de la dette est alors annulée), ou de rééchelonnements (les échéances de paiement sont repoussées ou le paiement des intérêts suspendu), ces deux mécanismes étant souvent combinés pour parvenir à un versement effectif de 50% à 75% du montant de la dette de départ. Lors de la crise argentine, les créanciers ont ainsi perdu en moyenne 50% de la valeur faciale de leurs engagements.
Selon cette étude, on peut aussi dire qu’un pays fait défaut quand on décide de subventionner sa dette et de le rendre solvable à l’aide de prêts à des taux d’intérêts très faibles.
On comprend donc facilement pourquoi les négociations prennent souvent du temps, les créanciers ayant souvent des intérêts divergents. Les investisseurs publics préfèreront peut-être un rééchelonnement de la dette, qui garantit avec certitude un remboursement plus long et moins important, mais certains, comme les banques ou des fonds d’investissement, opteront pour un recours en justice pour réclamer l’intégralité de leur dû.
Ainsi, en raison de l’hostilité de certaines banques italiennes qui détenaient une importante partie de la dette de l’Argentine, et qui ne voulaient pas d’une restructuration, le règlement de la crise de défaut de 2001, le plus grand défaut souverain de l’histoire ne s’est achevé qu’en juin dernier, alors que les pourparlers avaient commencé en 2005.

Existe-t-il des créanciers prioritaires en cas de défaut? 

Si les discussions prennent du temps, c’est aussi parce que tous les créanciers, publics ou privés, petits ou grands, sont censés être représentés de la même manière et être égaux. Selon ce principe d’égalité, un Etat créancier ne peut pas réclamer en sous-main des garanties spécifiques de remboursement à un Etat débiteur, comme l’a fait la Finlande avec la Grèce en 2009 en négociant secrètement un plan de remboursement bilatéral, ce qui a d’ailleurs choqué l’ensemble de l’Union européenne.
Pas de préférence dans le remboursement, et donc pas d’ordre non plus: en principe, ce ne sont pas les pays puissants qui se font d’abord rembourser, ensuite les pays moins gros, puis les banques de petite envergure et enfin les petits épargnants. Mais, en raison d’intérêts géopolitiques et économiques évidents, ce sont souvent les épargnants du pays qui sont payés en dernier, l’Etat remboursant en priorité les créanciers extérieurs. On distingue ainsi la dette extérieure, souvent libellée dans une monnaie étrangère, et la dette interne émise dans la monnaie du pays et détenue par les résidents. Lors de la crise de défaut de la Russie en 1998, Boris Eltsine a justement décidé d’annuler la dette émise en rouble, c’est-à-dire la dette intérieure, et de ne rembourser que la dette libellée en euro-obligations, soumise à la surveillance des autorités financières internationales.

Le cas du défaut de la Grèce

Selon de nombreux experts, la Grèce a déjà fait partiellement défaut au printemps 2010 quand les pays de la zone euro ainsi que le FMI ont passé un accord prévoyant une aide financière d’un montant de 110 milliards d’euro en contrepartie d’un plan de consolidation budgétaire important. Cette crise grecque connaît actuellement de nouveaux rebondissements et le problème de la dette semble s’aggraver de jour en jour, à  point que des pays comme la Pologne proposent de faire appel à des organismes qui ont plus l’expérience des restructurations de dette comme le Club de Paris.
Cet été, le pays a connu un second défaut de paiement «sélectif» ou partiel, les pays de la zone euro ayant accordé à la Grèce des subventions sous forme de prêts de long terme. L’ensemble des créanciers, et notamment de nombreuses banques européennes comme BNP Paribas (dont l'exposition globale à la dette grecque frôle les 5 milliards d'euros) ou la Société générale (2,7 milliards d'euros), doivent participer à l’effort pour un montant d’au moins 50 milliards d'euros sur la période 2011-2014, afin de réduire et de restructurer la dette grecque.
Ces créanciers ont le choix entre une décote (baisse de valeur) de leurs titres de dette et un rééchelonnement des échéances sur le long terme. C'est pourquoi la crise grecque actuelle pèse sur la situation de nombreuses institutions financières européennes.

Semaine décisive pour la Grèce et la zone euro

La zone euro s'apprête à vivre une semaine cruciale, avec le retour de la troïka dans une Grèce au bord de la cessation de paiement, et le vote prévu du parlement allemand sur l'élargissement du Fonds de soutien européen, des événements attendus sur des marchés paniqués.
Après un séjour avorté début septembre face aux atermoiements grecs, les bailleurs de fonds du pays (Commission et Banque centrale européennes, Fonds monétaire international) doivent revenir cette semaine à Athènes pour réaliser un audit fiscal, pour déterminer si le pays peut encore échapper au défaut de paiement.
L'enjeu en est le déblocage en octobre - vital pour la Grèce - de la sixième tranche de huit milliards d'euros du prêt consenti en mai 2010 par la zone euro et le FMI.
Critiqués par les Etats-Unis et le FMI et mis sous pression par les marchés financiers pour agir plus vite ou différemment pour résoudre la crise de la dette publique, les dirigeants de la zone euro vont devoir faire preuve d'unité cette semaine, alors que les incertitudes diverses et les discours discordants ont fait dégringoler l'euro face au dollar.
Dans une déclaration commune faite samedi, à l'issue d'une réunion à Washington, les pays de la zone euro se sont engagés devant les Etats membres du FMI à faire "tout le nécessaire"et "assurer la stabilité financière de cette zone dans son ensemble".
"Cela comprend de mettre en oeuvre la décision des dirigeants de la zone euro le 21 juillet pour accroître la flexibilité du Fonds européen de stabilité financière, de maximiser sa force de frappe et d'améliorer la gestion de crise et la gouvernance de la zone euro", ont-ils indiqué.
Les chefs d'Etat et de gouvernement ont trouvé en juillet un accord pour aider davantage la Grèce et étendre le champ d'intervention du fonds de secours de la zone (FESF), notamment en le dotant d'un instrument lui permettant de racheter sur le marché de la dette d'Etats en difficulté.
Cet accord est en cours de ratification par les 17 parlements nationaux de la zone, un processus qui devrait être achevé à la mi-octobre. Le vote particulièrement attendu des députés allemands, dont le pays est le plus gros contributeur aux plans d'aide européens, est prévu jeudi.
Selon toute vraisemblance le projet de loi sera adopté à une large majorité par le Bundestag, puisque l'opposition parlementaire social-démocrate et écologiste a l'intention de voter en sa faveur.
Mais au sein de la majorité parlementaire (conservateurs et libéraux) de la chancelière Angela Merkel, en pleine déroute électorale, de nombreux députés critiquent cette réforme du FESF, s'appuyant sur des réticences de l'opinion publique allemande à payer pour les "mauvais élèves" de la zone euro.
Malgré cela, à Washington, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schaüble, s'est dit ouvert à ce que le fonds de secours financier permanent de la zone euro (le MES) entre en vigueur plus tôt que prévu, c'est-à-dire avant mi-2013.
"Le plus tôt sera le mieux", a-t-il affirmé, disant vouloir "une solution permanente, dès que possible".
Avant le vote du Bundestag, le Premier ministre grec Georges Papandréou rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel lors d'un dîner à Berlin mardi.
Egalement présent à Washington ce week-end, le ministre grec des Finances Evangelos Venizelos a présenté au FMI de nouvelles mesures d'austérité destinées à rassurer les bailleurs du pays et à permettre le déblocage de la sixième tranche.
Pour s'assurer du retour à Athènes des experts de la troïka pour terminer leur audit, le gouvernement grec a imposé une très controversée réforme de la taxe foncière, de nouvelles réductions des pensions de retraite et le licenciement provisoire de 30.000 fonctionnaires.
"En faisant toute une série de réunions, nous faisons des efforts pour stabiliser la situation", a promis M. Venizelos après une rencontre avec son homologue allemand.
De nouvelles grèves sont prévues en Grèce la semaine prochaine avant une grève générale le 19 octobre.

Relance: et si on avait eu tout faux

On a cru que, puisque l'économie se rétablissait, elle retrouvait sa route. Mais elle a replongé. La leçon est limpide: c'est le mode de croissance qu'il faut entièrement redéfinir. 
 Donc pile trois ans plus tard, après avoir dépensé des milliers de milliards, nous revoilà «au bord de la récession». Les plans de relance ont dramatiquement alourdi les dettes, mais ils ne sont pas parvenus à atteindre leur objectif: «relancer» les économies pour qu'elles vivent d'elles-mêmes.
Dès qu'on ôte au malade son dispositif de survie, massage cardiaque budgétaire et tente à oxygène monétaire, il calanche. Quant aux banques, elles-mêmes intubées par des taux d'intérêt proches de zéro et toute la chimie qu'il est possible d'inventer comme «facilités quantitatives», elles n'ont l'air en bon état que pour se distribuer de gros bonus.
Naît un doute: s'est-on trompé du tout au tout? Les plans n'ont-ils servi à rien si ce n'est à aggraver la situation puisqu'en plus il faut maintenant engager des douloureux plans d'austérité? Avons-nous eu affreusement tort d'avoir fait de lord Keynes l'homme de l'année 2009 (1)?
Ces interrogations viennent à l'esprit à la lecture du dernier rapport du Fonds monétaire international [PDF]. Olivier Blanchard, le chef économiste, y fait amende honorable. Il admet n'avoir pas vu en début d'année que la reprise était «beaucoup plus lente [que prévu] dans les pays avancés».
En vérité, il n'est pas le seul: les drôles d'experts de Goldman Sachs prévoyaient une expansion de 4% sur 2011! Elle ne sera finalement que de 1,5%, selon le FMI... Ensuite, poursuit Oliver Blanchard, le ralentissement depuis l'été était annoncé, mais il est d'une ampleur qui, là encore, a surpris les économistes. Bref, «la reprise est devenue beaucoup plus incertaine».

Rien n'a été corrigé

Et que propose le Fonds monétaire? De rajouter une dose de relance. Il salue le nouveau plan pour l'emploi que propose Barack Obama de 400 milliards de dollars. Il admoneste les Européens qui plongent tous ensemble dans l'austérité.
On comprend le président américain. Il a sa réélection en tête et puis, s'il y a des personnes non responsables du maelström, ce sont bien les chômeurs. Mais sur le fond, faut-il suivre le FMI et s'en référer encore et encore à Keynes?
Sur le principe, on admettra volontiers qu'en 2008 l'effondrement était tel qu’il fallait agir. Les courbes étaient impressionnantes: les productions comme la Bourse chutaient plus vite qu’en 1929. Agir, relancer, a évité que ne se reproduisent les errements du XXe siècle. Mais la chute stoppée n'a pas entraîné la remontée.
Là est l'erreur: on a cru que, puisque l'économie se rétablissait, elle retrouvait sa route. Or, et il faut souligner qu'Olivier Blanchard et beaucoup d'économistes n'ont cessé de le dire: «les fragilités structurelles» de la période achevée par la crise des subprimes n'ont pas été corrigées, ou bien trop peu. C'est vrai de l'économie réelle: les pays importateurs comme les Etats-Unis ou la France doivent régler leur problème d'emploi, c'est-à-dire de compétitivité. C'est vrai du système financier, qui a cru pouvoir «repartir comme avant», c'est-à-dire recevoir un argent facile des banques centrales et faire des bulles avec. Quelle est la bonne finance post-Lehman? Les disputes sur cette question ne sont pas réglées, au contraire, comme on le voit sur les cours de Bourse des établissements français.

Nous n'avons pas regardé le mal en face

Aujourd'hui, les dettes sont là. La politique économique doit être conduite talon-pointe, comme disaient les pilotes naguère, en massacrant les dépenses inutiles à la croissance et en grossissant les autres. Il faudrait aussi que les banques centrales vers qui on se tourne, car elles seules disposent encore d'un peu de marge de manoeuvre (surtout la BCE), n'agissent qu'en échange des réformes structurelles engagées par les gouvernements.
La leçon générale de la replongée, de ce «double-dip soft» que nous traversons, est désormais limpide: la crise a révélé que c'est le mode de croissance qu'il faut entièrement redéfinir. Non pas seulement à cause de l'endettement public (France) ou privé (monde anglo-saxon, Espagne). L'endettement n'est pas la racine du mal, il est l'analgésique qui a permis d'éviter de regarder le mal en face. Le mal, c'est le formidable changement nécessaire imposé par la mondialisation du comment produire et du comment protéger.
Pour parler de la seule France, le plan de relance a permis d'éviter le pire, mais la croissance qui retombe vers 1% impose d'affronter cette fois-ci «face à face» le problème d'un déficit commercial monstrueux qui prouve qu'on produit de moins en moins en France. Le déficit public est moins fondamental par son volume que par le problème d'un Etat providence qui est sapé dans ses tréfonds par la mondialisation, l'individualisme et le grippage des mécanismes de la redistribution. Allons-nous, cette fois enfin, en prendre conscience?
(1) Dossier d'«Enjeux-Les Echos» décembre 2009. Retour à la chronique

A Moscou, quelques voix critiquent l'accord Poutine-Medvedev

Le ministre des finances russe, Alexeï Koudrine, a déclaré dimanche 25 septembre qu'il ne participerait pas à un gouvernement si le président Dmitri Medvedev devenait premier ministre sous une présidence de Vladimir Poutine en 2012. "Je ne me vois pas dans un nouveau gouvernement. Personne ne m'a d'ailleurs proposé quoique ce soit. Les différends que nous avons ne me permettront pas d'en faire partie", a déclaré le ministre, cité par les agences russes.
M. Koudrine, qui dirige le ministère des finances depuis 2000, est le responsable de plus haut rang à exprimer son désaccord après l'annonce samedi par MM. Poutine et Medvedev qu'ils comptaient échanger leurs postes à l'occasion de la présidentielle de 2012.

Considéré comme un apôtre du contrôle des dépenses, il a dit, depuis Washington où il participe à une réunion du G20, "refuser inconditionnellement" de servir dans un gouvernement dirigé par M. Medvedev, avec qui il dit avoir "de nombreux désaccords sur la politique économique". M. Koudrine a notamment souligné qu'il était contre "les dépenses substantielles, en premier lieu celles à but militaire". "Cela va créer des risques supplémentaires pour le budget et l'économie. Cela veut dire qu'on ne pourra pas réduire nos déficits", a-t-il souligné, relevant que dans un tel contexte, la Russie sera encore plus dépendante de ses exportations d'hydrocarbures, dont les revenus nourrissent déjà l'économie.
Un autre haut responsable a exprimé samedi sa déception après l'annonce du retour presque acquis de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012 : le conseiller économique de M. Medvedev, Arkadi Dvorkovitch, a écrit sur son compte Twitter "il n'y a aucune raison de se réjouir". Au moment du discours télévisé des deux dirigeants, il a ajouté : "C'est le bon moment de zapper pour regarder une chaîne sportive".
Après deux mandats consécutifs au Kremlin, Vladimir Poutine avait désigné Dmitri Medvedev pour lui succéder en 2008, occupant quant à lui le poste de premire ministre. Mais de l'avis de la plupart des observateurs, il n'a jamais lâché le gouvernail, restant l'homme fort de la Russie. En vertu d'une réforme constitutionnelle qui entrera en vigueur en 2012 et qui allonge la durée des mandats présidentiels de 4 à 6 ans, Vladimir Poutine pourrait théoriquement rester au Kremlin jusqu'en 2024.

Ça balance pas mal à Paris

Quand un intime et un ancien conseiller sont mis en examen pour services rendus dans un éventuel financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur ; quand un ami-de-trente-ans est menacé par une enquête parce que soupçonné d'avoir violé le secret professionnel, nous sommes loin, très loin, de la « fable » que Nicolas Sarkozy feignait de voir dans le volet politico-financier de l'enquête Karachi. C'est une bombe politique qui est lâchée. Quand bien même il y aurait un emballement et une curiosité dans l'agenda judiciaire - un juge, Van Ruymbeke, qui accélère ses investigations à la veille de la présidentielle -, on atteint un moment de vérité sur la République « irréprochable » promise par Nicolas Sarkozy. Ne lésinant pas sur les moyens, les juges ciblent le premier cercle d'un président qui a toujours clamé qu'il était immunisé contre les affaires et qui, à l'époque des contrats d'armement visés, faisait tout sauf de la figuration : bras droit de Balladur, ministre du Budget, forcément pas démuni d'informations. S'il est vrai que son rôle dans Karachi n'est pas défini, au moins peut-on dire, à ce stade, qu'il est rattrapé politiquement par l'affaire et éclaboussé médiatiquement. Quant à la vraie-fausse polémique sur l'Elysée accusé d'avoir accès au dossier judiciaire, ou sur Brice Hortefeux pincé au téléphone avec l'ex-épouse d'un porteur de billets qui « balance beaucoup », elle est somme toute marginale. Le pouvoir est tenu informé en temps réel des affaires sensibles, tous les pouvoirs s'échinent à mettre des bâtons dans les roues de la justice, le secret de l'instruction est régulièrement bafoué par la droite, la gauche et la presse.

Malodorantes mallettes

Robert Bourgi, Alexandre Djouhri, Ziad Takeddine… A ce trio d’intermédiaires sulfureux viennent désormais s’ajouter deux autres noms susceptibles d’intensifier le séisme qui menace de transformer la Sarkozie en une sorte de Fukushima. Il s’agit de Thierry Gaubert, dont Caroline Parmentier nous a brossé le portrait dans Présent d’hier, en nous remettant en mémoire les hauts faits de son frère Patrick, des réseaux Pasqua. L’autre, Nicolas Bazire, est un ami encore plus intime de Nicolas Sarkozy. Les deux Nicolas furent en quelque sorte les jeunes capitaines de la garde rapprochée d’Edouard Balladur, lorsque ce dernier, devenu Premier ministre de François Mitterrand (du 29 mars 1993 au 11 mai 1995), s’apprêtait à trahir Jacques Chirac. Les deux Nicolas allaient être aux commandes des grandes manœuvres balladuriennes. Avant que les ambitions du Premier ministre ne se fracassent sur la fracture sociale de Jacques Chirac.

Thierry Gaubert a commencé sa carrière politique à la mairie de Neuilly, conquise à la hussarde en 1984 par Nicolas Sarkozy, dont il deviendra en quelque sorte l’indispensable factotum durant une dizaine d’années, le suivant même, en 1993, en tant que chargé de mission, au ministère du Budget. Puis Gaubert abandonnera la politique pour se consacrer à l’immobilier. Après un premier mariage avec l’héritière du prestigieux groupe Barrière (palaces, casinos, et autres établissements haut de gamme, dont le Fouquet’s), il épousera en seconde noce Hélène de Yougoslavie, princesse de sang, qui ensuite, dans le contexte d’un divorce tumultueux, livrera à la justice des documents dangereux pour son ex-mari. Et, par ricochet, pour les amis de ce dernier. Notamment MM. Bazire, Copé, Hortefeux, et Takieddine. En 2008, Thierry Gaubert avait déjà été mis en examen, pour, entre autres peccadilles, « abus de bien sociaux et escroquerie dans une affaire immobilière concernant la collecte et l’utilisation du 1 % logement dans les Hauts-de-Seine ». Le voici en outre rattrapé, grâce à une épouse rancunière, par son passé politique aux côtés de Nicolas Sarkozy.

Nicolas Bazire, après l’échec d’Edouard Balladur, dont il avait été le directeur de cabinet à Matignon, s’était retiré lui aussi de la politique. Il tracera son chemin dans la finance (notamment à la banque Rothschild), avant de devenir directeur général du Groupe Arnault, « holding de la plus grande fortune de France ». Comme Ziad Takieddine avec lequel il avait gardé des liens amicaux, Bazire se voit aujourd’hui mis en examen à propos du financement occulte de la campagne d’Edouard Balladur. « L’autre » Nicolas était également demeuré très proche du président de la République. Il fut même son témoin lors du mariage de celui-ci avec Carla Bruni.

Des amis amnésiques

Troisième mis en examen dans cette affaire de financement illégal d’un présidentiable, Ziad Takieddine. Résidant à Monaco, il entretenait au début des années 1990 des liens étroits avec la famille princière, tout en côtoyant également de nombreux politiciens de la Côte d’Azur, dont François Léotard. Bonne pioche, puisque celui-ci, en mars 1993, devenait ministre de la Défense du gouvernement Balladur. Récapitulons : Balladur, Premier ministre, son directeur de cabinet Nicolas Bazire, François Léotard ministre de la Défense, Nicolas Sarkozy ministre du Budget… C’est sous ce quatuor que Ziad Takieddine, au demeurant homme affable, cultivé et doué, va commencer sa mirifique carrière d’intermédiaire de l’ombre dans de gros contrats internationaux, tournant autour de ventes d’armes. « Hier hommes politiques, patrons des médias et chefs d’entreprises dînaient dans son hôtel particulier de 700 mètres carrés avenue Georges-Mandel à Paris, ou faisaient trempette dans ses piscines du Cap d’Antibes. Aujourd’hui les mêmes se bouchent le nez. » Ils se sont trop mouillés dans les piscines de sa villa ? L’intermédiaire de la vente de sous-marins au Pakistan, dont les retombées sont peut-être à l’origine de l’attentat de Karachi après que Chirac, élu président, a bloqué le versement des rétrocomissions, est devenu trop compromettant.

Malheureusement pour ces amnésiques, Ziad Takieddine était marié à une anglaise, Nicola Johnson. Celle-ci, après un divorce conflictuel, a par vengeance, tout comme l’épouse de Thierry Gaubert, transmis certains documents à la justice. Notamment des photos qui montrent l’intermédiaire que plus personne ne veut connaître, en compagnie d’hommes politiques français, dont les couples Copé et Hortefeux, le député Estrozy, Gaubert bien sûr… Et d’autres princes en goguettes de la Sarkozie. Quel malheur d’avoir une femme qui divorce !

Dans cette affaire pleine de grenades à retardements, on discerne les séquelles, et peut-être le dénouement de la guerre sans merci à laquelle se sont livrés Balladuriens et Chiraquiens au début des années 1990 pour la conquête du pouvoir. Une guerre notamment relancée par les déclarations de Robert Bourgi. Et l’acharnement des juges.

Nicolas Sarkozy méprise sans doute autant les romans de Paul Bourget que la Princesse de Clèves. Pourtant un titre de cet écrivain devrait au moins retenir son attention : Nos actes nous suivent. Et nous rattrapent. Pour prendre une image plus en rapport avec la culture de l’actuel chef de l’Etat qu’un roman de Marie-Madeleine de Lafayette ou de Paul Bourget, disons que cette affaire ressemble à un dessin animé farfelu où l’on verrait tout un tas de mallettes aux crocs de requins grimper furieusement les marches de l’Elysée pour aller mordre les mollets du président de la République.

Dossier PS : dernière ligne droite pour la primaire

A deux semaines du vote, les prétendants socialistes à la magistrature suprême jettent leurs dernières cartes. Montebourg et Valls s'affirment, Hollande s'avance confiant, tandis qu'Aubry et Royal veulent créer la surprise. Prudents jusque-là, les six candidats se retrouvent mercredi sur le plateau d'i>Télé pour deux heures de débat, avant une dernière rencontre sur BFM-TV le 5 octobre. 

Primaire PS : ces mélenchonistes qui voteront Montebourg par Chloé Demoulin
Au Front de gauche, on rechigne à le crier sur tous les toits, mais certains militants pourraient bien se déplacer pour aller voter à la primaire socialiste. Quant à leur candidat fétiche, pas de doute là-dessus, il s’appelle bien Montebourg.

Primaire socialiste : le «pacte» se retourne contre ses inventeurs par Variae, blogueur associé
Notre blogueur associé Varié - soutien de François Hollande - s'intéresse à la sémantique du « pacte », un mot dont on parle beaucoup ces derniers temps, notamment celui conclu entre DSK et Martine Aubry. Ce mot dont s'accommode bien la presse, qui « susurre du sensationnel et du scabreux » et « se gorge de non-dits, de malaises, de rancœurs, de connotations incontrôlées »...

Montebourg veut reprendre Valmy aux Le Pen par Philippe Cohen
Depuis le premier débat de la primaire socialiste, les caravaniers du candidat Montebourg ont la pêche. Ce mardi, ils sont venus avec lui à Valmy pour fêter le 220ème anniversaire de la création de la Ière République...

La retraite à 60 ans : question majeure pour la primaire comme pour la présidentielle 2012 par Gérard Filoche, blogueur associé
Ce n’est pas un jeu de chat et de souris ni de petite phrase. C’est une question sensible, décisive. C’est là-dessus depuis 2010 que Sarkozy a plongé dans les sondages, parce qu’il a voulu tuer la retraite à 60 ans.

Les candidats socialistes se font tirer le portrait par SuperNo par SuperNo, blogueur associé
Notre blogueur associé SuperNo dépeint un portrait caustique des candidats à la primaire socialiste. Il dénonce ce qu'il qualifie d'incompétence totale de la classe politique traditionnelle à gérer le pays, et pointe du doigt l'inanité de ses solutions...

Salaire du Président : - 30% dit Hollande ! par Daniel Bernard
Le candidat à la Primaire du PS surenchérit à la proposition de son concurrent Valls qui proposait de baisser le salaire du président de 20%.

Quand Mélenchon reçoit les candidats à la primaire PS par Variae, blogueur associé
A la Fête de l'Huma, Jean-Luc Mélenchon a reçu certains des candidats socialistes. Curieux cérémonial, juge Variae - proche de François Hollande - qui regrette que tous les partis de gauche ne se soient pas associés au mécanisme de la primaire.

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Dossier PS : des primaires encore primaires
A quelques semaines du vote, le premier débat télévisé entre les six candidats à la primaire socialiste n'a permis à aucun d'entre eux de tirer véritablement son épingle du jeu. A noter : une ou deux passes d'armes mais rien de bien clivant...

Dossier : avant la Rochelle, le point sur la primaire PS
Du 26 au 28 août, les candidats à la primaire socialiste se retrouveront à la Rochelle pour leur université d'été. Retour sur le choix et l'organisation contestés du fameux processus de désignation qui fera de l'un d'entre eux un futur présidentiable...

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Des candidats à la primaire socialiste tentant d'afficher leur unité à la Rochelle et un Jean-Luc Mélenchon qui essaye d'exister à Grenoble : la gauche fait sa rentrée politique... Tant bien que mal.

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François Hollande aborde avec une confiance prudente la dernière phase de la campagne menant au premier tour de la primaire socialiste, où Martine Aubry et Ségolène Royal espèrent encore créer une surprise que les sondages n'annoncent pas.

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Primaires socialistes de 2006 et de 2011 : les débats en vidéo  
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IPhone 5 : Succès commercial annoncé pour Apple

La prochaine conférence d'Apple devrait avoir lieu le mardi 4 octobre. Au cours de cette réunion, Tim Cook, le nouveau PDG de la marque, devrait présenter l’iPhone 5. L'occasion de faire un retour sur la réussite du smartphone le plus vendu au monde. Vidéo.

Les fans trépignent. La Toile s'agite. L'émulation est à son comble. Pas de doute possibles avant même sa sortie l'iPhone 5 fait parler de lui. Ainsi Tim Cook devrait, le 4 octobre prochain, lors d'une conférence d'Apple, exhiber aux yeux du monde entier le fruit de tant de désir. Le smartphone sera ensuite commercialisé quelques jours plus tard. Les rumeurs prévoient cette mise en vente pour les alentours du 15 octobre. Avec cet évènement, l'opportunité est grande pour revenir sur la saga du smartphone le plus vendu au monde.
IPhone EDGE :
Le premier modèle de l'histoire a été conçu et commercialisé en 2007. L’innovation majeure de l’iPhone est la possibilité de pouvoir interagir avec l’écran à travers une interface tactile. Après des mois de rumeurs et de spéculations, le tout premier iPhone est ainsi présenté le 9 janvier 2007, et est vendu aux Etats-Unis dès le mois de juin. C'est un succès immédiat au point d'être sacré « invention de l'année 2007 » par le magazine Time. Il inclut un GSM quadri-bande, compatible EDGE, en plus des fonctionnalités normales que sont le multi-touch ou le baladeur numérique.
IPhone 3G :
Le nouveau smartphone ne tarde pas à sortir. En effet, il est mis en vente dès le 11 juillet 2008 dans le monde et le 18 juillet en France. Soit moins d'un an après la sortie de la première version. L'iPhone 3G se veut beaucoup plus évolué. Il prend en charge la norme 3G dont les premières applications grand public permettent l'accès à Internet, le visionnage de vidéos mais aussi d'émissions de télévision et la visiophonie.
IPhone 3GS :
La troisième génération du smartphone date de juin 2009. Il possède une caméra vidéo intégrée, une meilleure résolution pour la fonction photo, une meilleure autonomie (de 128Mo à 256Mo) ainsi que de meilleures performances (le S signifiant Speed) et inclut notamment un contrôle vocal et une boussole. Il est aussi possible avec ce nouvel iPhone de classer les applications par dossier et encore de lire un livre via le nouveau système iBook.
IPhone 4 :
La version la plus récente du téléphone intelligent est sorti en juin 2010. Les nouveautés, par rapport au modèle 3GS sont, en plus du système d'exploitation iOS4, une vitre plus résistante, un écran à résolution doublée (quatre fois plus de pixels que sur les modèles précédents), une caméra en façade pour la visioconférence, via FaceTime, ou encore l'enregistrement et le montage de vidéo en haute définition. Le design du smartphone a aussi été modifié pour l'occasion.

Rumeurs

Le 2 mars 2011, durant la Keynote de présentation de l'iPad 2, Apple a annoncé avoir franchi le cap des 100 millions d’iPhone vendus à travers le monde. Aujourd'hui, seuls les modèles EDGE et 3G ne sont plus en vente. Le modèle 3GS est commercialisé avec 8 Go en tant que modèle d'entrée de gamme. Des rumeurs circulent sur les nombreuses évolutions que devraient présenter l'iPhone 5. Mais aucune certitude cependant. Rendez-vous le 4 octobre pour une nouvelle révolution de la téléphonie mobile.


                                                                                                                         


Elections sénatoriales: un suspense à sept mois de la présidentielle

Suspense à sept mois de l'élection présidentielle : le scrutin sénatorial qui s'ouvre dimanche à 8h30 pourrait voir un basculement historique à gauche de la deuxième chambre du Parlement.
La moitié des sièges du Sénat est renouvelée, dans 44 départements soit 170 sénateurs, en comptant cinq nouveaux sièges créés en Isère, dans le Maine-et-Loire, l'Oise, à La Réunion et en Nouvelle-Calédonie pour tenir compte des évolutions démographiques et six sièges pour les Français de l'étranger.
La gauche, qui a gagné toutes les dernières élections locales, --municipales, régionales, cantonales-- ne peut que progresser. Pourra-t-elle pousser l'avantage auprès des 71.890 grands électeurs jusqu'à remporter la majorité du Sénat ? Les paris restent ouverts car l'équation personnelle des candidats, les particularité locales, les jeux d'alliance rendent toute prévision impossible.
La droite devrait pâtir de la grogne des élus locaux qui ont mal perçu la réforme des collectivités adoptée fin 2010 et qui sont en première ligne face aux répercussions de la crise sur leurs administrés. Elle se présente en outre en ordre très dispersé, comme à Paris. Mais le mode de scrutin qui permet une surreprésentation des petites communes rurales, traditionnellement conservatrices, l'avantage. La grande majorité des petits maires ou délégués municipaux qui votent sont par ailleurs sans étiquette.
Les bureaux de vote ouvrent à 8h30 pour le premier tour dans les 26 départements ou le scrutin a lieu au suffrage majoritaire. Il sera clos à 11h00 et un deuxième tour se déroulera entre 15h30 et 17h30. Dans les autres départements soumis à la représentation proportionnelle, le scrutin est ouvert de 09h00 à 15h00.
Les résultats s'échelonneront jusque vers 18h30-19h00 en métropole. Le président UMP du Sénat Gérard Larcher a déjà annoncé une conférence de presse.
Mais si le scrutin est si serré qu'aucune majorité nette ne s'est dégagée dimanche soir, il faudra attendre le "troisième tour" de l'élection sénatoriale, c'est-à-dire celle du nouveau président, le 1er octobre, pour désigner le vainqueur.

 «Un Sénat à gauche aurait peu d'impact sur la présidentielle»

Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, le Sénat pourrait basculer à gauche dimanche. Guillaume Perrault, journaliste au Figaro, décrypte les conséquences éventuelles d'un tel basculement.

 

 


 

Menteurs et imposteurs

Si la crise est en train de rouler sa meule sur la vieille Europe en général et sur la France en particulier, ce n'est certes pas la faute à pas de chance ou à la fatalité. Tout ce qui se passe aujourd'hui était prévu, annoncé, programmé. Les responsables de cette situation sont connus et il serait temps de leur demander des comptes :

- Les politiciens français, qui, à quelques exceptions près, mentent depuis trente ans aux Français en faisant croire que tout est possible. Ainsi ont-ils mis en oeuvre des réformes sociales, comme les 35 heures, que l'Etat finance en empruntant à l'étranger sans oser tailler vraiment dans nos dépenses publiques, qui sont, par tête d'habitant, parmi les plus élevées du monde. Résultat : une dette qui nous met en danger, comme nous n'avons jamais cessé de le répéter.

- Les "nonistes", qui, lors du référendum de 2005, ont empêché l'Europe de se doter d'une Constitution, donc d'un vrai pouvoir politique, la réduisant à l'état de géant paralysé, pour ne pas dire paralytique. Si, face à la crise grecque, l'Union européenne a été en dessous de tout, comme l'a dit, à juste titre, Jacques Delors, c'est évidemment leur faute.
- Les financiers, obsédés du rendement rapide et à deux chiffres, qui, après avoir dévasté nos industries avec leur goinfrerie court-termiste, ont commencé à spéculer contre les économies les plus malades de notre Vieux Continent. L'Allemagne a déjà fait sa cure. La Grande-Bretagne est en plein dedans. La France devra y passer, de gré ou de force. Tous ceux qui disent ou diront le contraire pendant la campagne à venir sont des menteurs ou des imposteurs.

DETTE : La zone euro prête devant le FMI à faire : "TOUT LE NÉCESSAIRE"

Les pays de la zone euro se sont engagés devant les Etats membres du Fonds monétaire international à faire "tout le nécessaire" pour résoudre la crise de la dette publique, ont annoncé samedi ces Etats membres dans une déclaration commune."Les pays de la zone euro feront tout le nécessaire pour résoudre la crise de la dette publique et assurer la stabilité financière de cette zone dans son ensemble et de ses Etats membres", ont rapporté ces derniers à l'issue d'une réunion à Washington
"Cela comprend de mettre en oeuvre la décision des dirigeants de la zone euro le 21 juillet pour accroître la flexibilité du Fonds européen de stabilité financière, de maximiser sa force de frappe et d'améliorer la gestion de crise et la gouvernance de la zone euro", ont-ils indiqué.
Les chefs d'Etat et de gouvernement ont trouvé en juillet un accord pour étendre le champ d'intervention du fonds de secours de la zone et aider davantage la Grèce. Cet accord est en cours de ratification par les 17 parlements nationaux de la zone, un processus qui devrait être achevé à la mi-octobre.
Les 187 Etats membres du FMI ont par ailleurs promis, dans cette déclaration, "d'agir collectivement pour restaurer la confiance et la stabilité financière, et raviver la croissance mondiale".
"Nous sommes convenus d'agir de manière déterminée pour nous attaquer aux dangers auxquels est confrontée l'économie mondiale", ont-ils affirmé à l'issue du Comité monétaire international et financier (CMFI), l'instance qui définit les orientations politiques du Fonds.
Ces dangers "comprennent les risques liés à la dette publique, la fragilité du système financier, le faiblissement de la croissance économique et un chômage élevé", a précisé le Comité.

Anni Podimata : “La Grèce a besoin de la confiance de ses partenaires européens” | euronews, i talk

Anni Podimata : “La Grèce a besoin de la confiance de ses partenaires européens” | euronews, i talk
 Comment résoudre le problème de la Grèce ? Sommes-nous sur le point d’assister au dénouement épouvantable d’une tragédie grecque ô combien contemporaine ? La Grèce est-elle un bouc émissaire ? L’extrêmité d’un iceberg qui ferait sombrer l’Europe tel un Titanic financier ? Les métaphores sont plus faciles à trouver que les solutions, ces temps-ci.
Pour répondre à vos questions, Alex Taylor reçoit la vice-présidente grecque du Parlement européen, Anni Podimata.
Une question de Patrick, téléspectateur en Belgique : “La Grèce a des problèmes en ce moment. On parle qu’elle pourrait vivre sans l’Europe. Pensez-vous réellement que la Grèce pourrait la quitter ?”
Alex Taylor, euronews :
“On parle de plus en plus d’un référendum en Grèce, Anni Podimata. Aujourd’hui, les Grecs diraient “oui” ou “non” à l’Europe ?”
Anni Podimata, vice-présidente grecque du Parlement européen :
“S’il y avait un référendum en Grèce, il ne fait aucun doute que les Grecs voteraient en faveur de l’Europe. Les Grecs sont parfaitement conscients des tenants et aboutissants de cette crise actuelle, mais ils ne remettent pas en cause le caractère irréversible de leur appartenance au noyau dur de l’Europe et à la zone euro.”
Alex Taylor :
“Mais il y a beaucoup de manifestations et il faut s’attendre à une rigueur encore plus forte. Ne serait-ce pas plus facile de sortir de la zone euro ?”
Anni Podimata :
“La situation n’est pas simple. La tâche est immense et elle est déjà en cours en Grèce. Il y a de nombreuses manifestations, mais on se concentre beaucoup là-dessus et on ne tient pas assez compte du fait que des millions de Grecs sont parfaitement conscients de la nécessité de changer radicalement les choses.”
Alex Taylor :
“On a beaucoup parlé de fiscalité et notamment du dysfonctionnement du système. Qu’est-ce qui devrait changer ?”
Anni Podimata :
“On a déjà changé en profondeur, le système des retraites, la santé, l‘éducation, l’administration publique. En même temps, nous avons adopté et mis en oeuvre des mesures très radicales pour consolider le pays d’un point de vue fiscal.
Mais avant tout, nous devons changer les mentalités sur plusieurs aspects dans mon pays, mais pas seulement. Je pense qu’en Europe en général, nous devons faire évoluer les mentalités au sujet de nos responsabilités et de nos droits en tant que membres de l’Union européenne.”
Une question d’Erik, téléspectateur suédois :
“Je voudrais savoir ce que l’Union européenne et le Parlement peuvent faire pour soutenir la Grèce dans la crise actuelle.”
Anni Podimata :
“Le problème majeur de la Grèce et de manière générale en Europe, c’est le manque de confiance entre nous, entre les différentes populations au sein de l’Union et envers notre monnaie unique.
Le Parlement peut faire beaucoup et déjà, il a fait beaucoup. Il peut clairement faire passer un message de solidarité et de respect à l‘égard du peuple grec et faire preuve de compréhension envers l’effort important que mon pays est en train de fournir pour appliquer ces mesures.”
Alex Taylor :
“Je vis aussi à Berlin et je peux vous dire que les Allemands pensent qu’ils font un effort immense pour sortir la Grèce des problèmes qu’elle a eus par le passé. Les pays du Nord sentent bien qu’ils vont devoir donner davantage d’argent pour effacer les erreurs précédentes de la Grèce.”
Anni Podimata :
“Absolument. J’ai beaucoup de respect pour les populations de ces pays auxquels on demande de soutenir la Grèce par le biais d’emprunts. Parfois, l’impression que cela donne à l‘étranger, c’est que l’argent accordé à la Grèce serait un don. C’est faux. L’argent est prêté à la Grèce et la Grèce le remboursera avec des intérêts.”
Une question d’Evangelia, téléspectatrice bruxelloise, d’origine grecque :
“Pensez-vous que la Grèce va rester dans une Europe unifiée ? Quel sera l’avenir de la Grèce et de l’Europe ?”
Anni Podimata :
“Ce qui est le plus difficile, c’est d’avoir le sentiment que nos partenaires, ou en tout cas certains d’entre eux, n’ont pas vraiment confiance dans nos efforts. On dirait qu’ils ne sont pas sûrs que la Grèce va réussir. C’est un problème fondamental. La Grèce et les Grecs font ce qu’ils doivent faire. Ce dont ils ont besoin avant tout dans les circonstances actuelles, c’est que leurs partenaires leur montrent la confiance qu’ils ont dans leurs efforts et leur donnent une chance de réussir et qu’ils cessent de tout le temps douter d’eux. On ne devrait pas en tant que citoyens, et en tant que politiciens, adopter les habitudes des marchés financiers.”
Question d’Elisabeth, autrichienne et belge :
“J’aimerais bien savoir quelle peut être le rôle spécifique de la femme dans la résolution de la crise actuelle ?”
Alex Taylor :
“Pensez-vous que nous aurions eu une telle pagaille si les femmes avaient été aux responsabilités ?”
Anni Podimata :
“Vous avez sûrement entendu ce slogan il y a quelques semaines après l’effondrement du système financier mondial, – on parlait des “golden boys” -. Certains, en particulier des femmes, ont affirmé que si les femmes avaient été davantage présentes dans les plus hautes fonctions du secteur financier, il est fort probable que la crise aurait été évitée.
Je pense que la crise est une occasion de rappeler la nécessité absolue d’oeuvrer en faveur de l‘égalité des sexes et de la parité. Les femmes ont eu – et ont- beaucoup à apporter pour que l’on ait une approche différente, plus équilibrée et plus équitable dans la façon dont nous envisageons de sortir de la crise.”
Une question de Loïc, jeune téléspectateur belge :
“Si la Turquie pouvait intégrer l’Union européenne, quel effet cela pourra avoir sur la jeunesse, en Europe, sur nous et sur tout le monde en fait ?”
Alex Taylor :
“Anni Podimata, vous avez reçu un Prix de journalisme pour votre travail en faveur du rapprochement, de l’amitié entre la Grèce et la Turquie. Comment l’Europe peut-elle régler le conflit entre la Turquie et la Grèce, en particulier si la Turquie entre dans l’Union européenne ?”
Anni Podimata :
“Comme vous le savez, il y a certains critères que tout pays candidat doit remplir pour devenir un membre à part entière de l’Union européenne. Je pense, et c’est mon intime conviction, que si la Turquie adopte l’acquis communautaire et remplit les critères nécessaires…”
Alex Taylor :
“Elle n’en est pas encore là…”
Anni Podimata :
“Non, mais le processus est en cours. Je suis confiante, ce processus va se poursuivre tant que l’Union européenne restera confiante. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui remettent en cause l’objectif final de la Turquie de devenir membre à part entière de l’Union. Cela démotive les autorités et la population turques dans la mise en oeuvre de ce qu’ils doivent appliquer pour remplir leurs obligations. On doit respecter le fait que tout candidat qui remplit totalement les critères peut devenir membre à part entière de l’Union européenne.”

Grèce, quand l'Allemagne oublie ses dettes

L'histoire devrait inciter Berlin à plus de générosité envers Athènes. 


 6 avril 1941, la Wehrmacht envahit la Grèce. Hitler s'est lassé de voir que son allié Mussolini ne parvient pas à mettre au pas l'armée grecque, qui, depuis octobre 1940, lui résiste courageusement. Le Führer va lui faire payer cher ce combat désespéré. Commence en effet une occupation très dure qui va mettre la Grèce à genoux. Les historiens estiment qu'après la Pologne et l'URSS, la Grèce est le pays qui a le plus souffert de la barbarie allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Un chiffre : on évalue à 300 000 le nombre de personnes littéralement mortes de faim pendant cette période, du fait des privations liées à l'occupation nazie.

Après la Libération, l'Allemagne a dû accepter de compenser matériellement les souffrances et les pertes humaines que le Troisième Reich avait infligées aux populations occupées. Et après examen par une foultitude de commissions d'évaluation et des tergiversations qui devaient tenir compte de ce que l'Allemagne fédérale était devenue un allié précieux face au bloc soviétique, les réparations ont été définitivement fixées par un traité signé en 1953 à 41 milliards de dollars, payés par la seule Allemagne de l'Ouest à la Grèce.
Revanche
Or ces compensations ne tenaient pas compte d'une autre dette, facilement chiffrable puisqu'il s'agit d'un prêt forcé de 476 millions de reichsmarks que la Banque centrale de la Grèce occupée avait été contrainte de verser à Berlin, en 1941, au titre des contributions "à l'effort de guerre allemand". Un prêt à l'époque sans espoir de remboursement, dont l'Allemagne fédérale considère qu'il était compris dans les dommages de guerre dont elle s'est acquittée.
Seulement, quand on est, comme la Grèce, au bord de la faillite, tous les moyens sont bons. Et, comme croit le savoir Die Welt, certains à Athènes ont commencé à avancer que le prêt de 476 millions de reichsmarks fait sous la contrainte à l'Allemagne nazie ne pouvait être assimilé à un sinistre de guerre comme les autres. C'est, disent ceux qui exhument ainsi le passé, un emprunt dont la Grèce est en droit de demander le remboursement.
Or, selon les calculs des spécialistes, la somme libellée en reichsmarks correspond aujourd'hui à 14 milliards de dollars, environ 10 milliards d'euros. De plus, si on affecte ce montant d'un taux d'intérêt classique de 3 % sur 66 ans, on parvient à un total de 95 milliards de dollars, 68 milliards d'euros, soit un cinquième de la dette grecque. Certes, cela ne suffirait pas à renflouer le Trésor grec, mais cela améliorerait grandement la situation. Et cela constituerait surtout une jolie revanche d'Athènes sur un gouvernement allemand qui, depuis le début de la crise des dettes souveraines, est plus que réticent à apporter son aide au moins sérieux des pays du "club Med'", comme on le dit assez méchamment à Berlin.