dimanche 6 mars 2011
Erdogan sait qu’il est en Europe
Erdogan se trouvait en Allemagne, où il répandait la bonne parole aux autochtones. Du point de vue des Allemands, le dirigeant a fait son petit Kadhafi quand il les a carrément accusés d’être des racistes prêts à opprimer les 3 millions de Turcs locaux en les obligeant à parler allemand et en les empêchant de pratiquer leur religion. "Nul ne peut ignorer les droits des minorités … Personne ne pourra nous arracher à notre culture," a lancé Erdogan devant une assemblée de 11 000 émigrés turcs à Düsseldorf. "Nos enfants doivent appendre l’allemand, mais ils doivent d’abord apprendre le turc," a-t-il tonné, apportant sans le vouloir de l’eau au douteux moulin d’Angela Merkel, qui avait affirmé que le multiculturalisme avait "totalement échoué" en Allemagne parce que les immigrés refusaient d’apprendre la langue du pays.
Les limites de la tolérance turque
Certes, il n’a jamais été très amusant d’être un immigré turc en Allemagne. Il suffit de passer seulement quelques heures en compagnie des membres du parti de Merkel pour comprendre à quel point les attitudes ont peu évolué depuis l’arrivée du premier Gastarbeiter il y a une cinquantaine d’années. La citoyenneté, quand elle est accordée, ne l’est qu’avec une mesquinerie que l’on croirait conçue pour compliquer la vie.Pourtant, qui souhaiterait partager le sort des 15 millions de Kurdes de Turquie ? Quiconque a le courage de vouloir d’abord enseigner le kurde à ses enfants va bien vite prendre conscience des limites de la tolérance turque. Quant à la liberté de culte, les alévis (près d’un cinquième de la population musulmane) sont victimes de discriminations systématiques, alors que même les fraternités religieuses qui constituent l’ossature de l’AK, le parti d’Erdogan, sont toujours frappées d’une interdiction officielle.
Ce qu’il y a de bien, avec Erdogan, c’est que quelque part tout au fond de sa robuste poitrine, cet ancien footballeur professionnel tient à redresser ces torts, enfin, certains d’entre eux, en tout cas. Son parti a fait plus pour effacer cette longue liste d’injustices qu’aucun autre gouvernement depuis la fondation de la république turque. Mais il est quand même parfois difficile de savoir à quel Erdogan on a affaire. S’agit-il du populiste qui agite les foules comme on l’a vu à Düsseldorf, qui flatte avec cynisme la diaspora turque pour regonfler son trésor de guerre avant les élections de juin, ou d’Erdogan l’Atatürk religieux, refondateur de la Turquie, héraut de la paix mondiale ?
"Une idée confuse de l'histoire de son pays"
Quelque part là-dedans se dissimule encore un idéaliste émotif, prompt à réagir à la moindre provocation, issu d’une famille pauvre venue à Istanbul, avec tous les complexes que cela suppose. (Abdullah Gül, actuel président de Turquie, avait coutume de lui donner des coups de pied sous la table pour le rappeler à l’ordre lors de négociations particulièrement délicates avec les généraux ou des délégations européennes en visite.)C’est pourquoi, en dépit de sa tendance à jouer les matamores, et malgré la corruption et le clientélisme croissant au sein de son propre parti, Erdogan va sans doute être réélu pour un troisième mandat sans précédent. En parvenant à museler l’armée et à libéraliser l’économie, il a modifié la vie politique turque à tel point que le vieux parti républicain d’Atatürk, qui flirtait avec le nationalisme extrémisme, a désigné un alévi pour se présenter contre lui.
Comme la plupart des Turcs, Erodgan n’a qu’une idée plutôt confuse de l’histoire de son pays avant ce que l’on appelle "l’indépendance", et considère généralement l’Empire ottoman comme une période ininterrompue de progrès et de tolérance islamique universelle s’étalant sur six siècles. Allez donc dire ça aux Arabes, aux Egyptiens, aux Grecs, et aux peuples des Balkans et du Caucase. Dans sa naïveté, une grande partie de la politique étrangère néo-ottomane de la Turquie est à l’image d’Erdogan.
Aussi européenne que la Grande-Bretagne
La Turquie a le sentiment d’être maltraitée dans une Europe qui se replie sur elle-même et se fait jour après jour moins séduisante. De plus, elle peine à gérer pleinement sa propre croissance fulgurante. En termes de critères économiques fondamentaux, Ankara estime avoir autant le droit de s’asseoir à la table européenne que la Roumanie ou la Bulgarie. Or, un seul des 35 chapitres des négociations pour son intégration a été bouclé depuis qu’elles ont commencé en 2004.Mais même en ne connaissant que les grandes lignes de l’histoire turque, on comprend que le pays a un destin tout aussi européen que la Grande-Bretagne. C’est en Europe que les Ottomans levaient la majorité de leurs armées et de leurs impôts, c’est d’Europe que venait traditionnellement la majorité de leurs élites. Il suffit de contempler les camions bourrés de télévisions, réfrigérateurs et ordinateurs turcs faire la queue sur des kilomètres à la frontière de la Bulgarie et de la Grèce pour voir où se situe son avenir. Et Erdogan le sait, en dépit de ce que disent Sarkozy, Le Pen, ou le pape, voire lui-même à l’occasion, au sujet de ce “club chrétien” exclusif que serait l’Europe.
Des traces de vie extraterrestre sur une météorite, selon un scientifique
L'Île-de-France, un virage pour le basculement vers la TNT
Dix millions d'aides dépensés
Phil Collins tire sa révérence
La voix de Genesis
Né en 1951 à Londres, Phil Collins débuta sa carrière artistique alors qu'il n'était qu'un enfant. Il commença comme acteur et modèle, avant de se lancer dans la musique. En 1968, il forme avec Ronnie Caryl son premier groupe, Hickory, qui deviendra ensuite Flaming Youth. La formation signe chez le label Fontana Records en 1969. Phil Collins rejoint Genesis en 1971. Il est le batteur du groupe, puis le chanteur en 1975, quand Peter Gabriel quitte la formation. Genesis enchaîne alors les tubes : Turn it on again, Misunderstanding, Mama, I can't dance.Depuis plusieurs années, Phil Collins vit en Suisse, à Féchy. En 2010, il avait annoncé qu'il ne pouvait plus jouer de batterie, en raisons de problèmes nerveux. Il va pouvoir s'occuper pleinement de toute sa famille, notamment de ses cinq enfants.
Pourquoi, diable, arpenter la magnifique cathédrale du Puy-en-Velay en plein milieu de semaine?
Le début d’une tournée présidentielle des lieux de mémoire. Passons vite sur les propos d’une grande finesse de Laurent Wauquiez, opposant les racines du Velay et celles du Potomac. Mais célébrer sans objet les racines chrétiennes de la France, c’est agiter la muleta à la face des autres familles de pensée. Dans sa tentative de reconquête de l’opinion française, Nicolas Sarkozy segmente les publics, les thèmes et les régions. Un jour les médecins, un jour les paysans.
Aucune circonstance n’imposait Le Puy. Ni ce discours à destination des publics catholiques (et juifs, alors que leurs histoires ont été parfois tragiquement opposées). De nombreux catholiques, pas seulement les curés antisarkosystes, avaient été choqués par les discours sur les Roms, l'été dernier. Ils sont souvent les premiers à refuser de stigmatiser les musulmans ou les immigrés.
Laïcité, immigration, islam, pauvreté: on laisse les mots s’emmêler. La parole se débride. Depuis longtemps, Nicolas Sarkozy a osé un discours libre sur les religions. Il est temps qu’avec la même liberté le Président donne un coup d’arrêt à ces dérives. Laisser organiser des débats qui entretiennent la confusion est dangereux. Surtout en période de crise économique. Autant de mèches allumées sur des barils de poudre qui ne demandent qu’à s’enflammer. Dimanche dernier, à la télévision, le Président était rassembleur. Au Puy, il était segmentant. Segmenter, c’est diviser.
Après un court séjour dans ce pays, que dire de la situation et de l’avenir, que dire aussi des réactions et ce qu’on pourrait attendre tant de l’UE que de la France ?
La première impression en arrivant pour la première fois après la révolution « du 14 janvier 2011 » dans ce pays où j’ai vécu et que je fréquente assez régulièrement peut se traduire par les traits dominants suivants :
- une fantastique volonté de s’exprimer et de profiter pleinement de cette libéralisation de la parole
- une anxiété face à l’avenir aujourd’hui incertain alors qu’il fut si longtemps prévisible, dans la sécurité mais aussi la contrainte
- une formidable aspiration à une situation socio-économique meilleure
- une grande fierté d’avoir été ainsi à l’avant-garde de la libéralisation arabe
- une très grande déception face à l’attitude de la France jugée fidèle à sa compromission avec l’ancien régime, au-delà de l’acceptable, et incapable de comprendre les enjeux
- une forte résignation vis-à-vis de l’UE manifestement pas consciente de l’importance des défis et des besoins à court terme.
Si chacun en Tunisie s’exprime, du chauffeur de taxi à l’employé de banque, sans omettre l’universitaire et l’ancien ministre, c’est pour dire sa foi en l’avenir et sa fierté d’être tunisien, à la pointe du progrès démocratique dans le monde arabe, mais aussi pour faire partager ses craintes face à :
- une insécurité jugée inquiétante
- un gouvernement soupçonné de soumission aux tenants de l ‘ancien régime
- des actions de destructions imputées aux hommes de main de l’ancien régime ou aux voisins régionaux
- une absence de progrès immédiats.
Une tâche lourde et délicate pour Caïd Essebsi
Il est bien difficile dans tout cela de faire la part des rumeurs et des fantasmes. L’instrumentalisation est partout et multiforme, de l’attribution du meurtre de ce prêtre en février aux islamistes avant d’en découvrir le mobile crapuleux, en passant par les doutes entretenus sur le devenir des membres des familles Ben Ali et Trabelsi supposés détenus, mais vis-à-vis desquels courent toutes les hypothèses.
Il est certain que ce type de situation est assez courant, historiquement, dans le prolongement des révolutions. Il est aussi la conséquence de la liberté d’expression et d’informations : les faits divers sont aujourd’hui connus, les avis divergents peuvent s’exprimer.
La société découvre la nécessité de filtrer, évaluer, critiquer des informations multiples, alors qu’elle était habituée à un politiquement direct imposé sans remise en cause possible.
L’impression dominante est donc celle d’une très grande incertitude. Rien n’est gagné alors que tout un chacun s’emploie à faire preuve d’optimisme.
Le chef du gouvernement était excessivement contesté, il n’était plus en mesure d’exercer son mandat et avait d’ailleurs commis de nombreuses maladresses ; il est remplacé depuis le 27 février par M. Caïd Essebsi. Cet ancien ambassadeur et ancien ministre est un homme auquel son grand âge confère une très grande expérience sans lui enlever une pugnacité et une hauteur de vue rares. Il possède des qualités exceptionnelles de détermination, d’attachement à la défense des intérêts de son pays et des compétences remarquables dans le domaine des relations internationales.
Il s’engage dans une tâche lourde et délicate au service de son pays mais sera inévitablement contesté.
Il appartient aux Tunisiens de se déterminer
Dans cette période agitée et troublée c’est la règle. Chacun ne voit que son intérêt immédiat : l’esprit de vengeance est présent, le désir de revanche est perceptible … de nombreux acteurs - qu’ils n’aient jamais quitté le pays, qu’ils reviennent d’exil ou se présentent subtilement comme des recours expérimentés après une carrière à l’étranger - ne sont pas tous légitimes aux yeux des Tunisiens qui ont eu à endurer les humiliations de l’ancien régime.
Leurs liens avec les dirigeants de ce même régime sont d’ailleurs souvent patents et rien ne prouve qu’ils en soient aujourd’hui délivrés.
Tout se sait en Tunisie et la société est extrêmement vigilante vis-à-vis du risque de se faire confisquer « sa révolution ». Ses craintes ne sont pas infondées. Des ennemis de la « révolution du 14 janvier » rôdent en Tunisie comme autour d’elle. Mais il est indéniable que cette suspicion généralisée nuit fortement au redémarrage du pays.
Il appartient aux Tunisiens, et à eux seulement, de se déterminer. Ils en ont les moyens et les capacités. Aucune ingérence n’est légitime ni acceptable.
Souhaitons que le nouveau Premier ministre sache conquérir la confiance de son peuple, répondre à ses attente notamment en matière de transparence et de liberté vis à vis des pressions des tenants de l’ancien régime et enfin sache rassembler les forces vives pour relancer l’économie.
Une refondation des politiques
Mais alors quelle attitude pour la France, voire l’Union européenne ?
Il est certain que l’évolution de la situation appelle à une refondation des politiques vis à vis de nos amis et partenaires du Sud et de l’Est méditerranéen. La ligne directrice devrait s’articuler autour de deux axes d’effort : soutenir les évolutions de ces sociétés qui sont parvenues par elles-mêmes à se libérer de leurs chaînes et écouter les besoins de ces pays nouvellement affranchis des autoritarismes qui sévissaient depuis leurs indépendances.
Il convient pour cela de fixer un cadre et des outils.
Il semblerait tout à fait approprié d’adopter le cadre du partenariat euro-méditerranéen, neutre et ouvert, placé sous la conduite des ministres des Affaires étrangères.
Quant aux outils, ils doivent matérialiser le souci d’écoute des pays Sud et Est méditerranéens. Il peut être envisagé, pour cela, de créer des instances de concertation entre Premiers ministres qui permettraient d’identifier les pistes de coopération répondant prioritairement aux attentes des partenaires.
Il semble évident que l’aide est attendue en premier lieu sur le plan de l’emploi, puis de la sécurité alimentaire, voire de la ressource en eau. Mais comment faire pour répondre à ces enjeux dans un délai cohérent avec les besoins immédiats et les attentes des populations ? Seule une véritable concertation débouchant sur un partenariat sincère pourra contribuer à apporter des réponses utiles.
L’échec des révolutions entamées au Sud impliquerait un retour en arrière vers des autoritarismes laïcs ou religieux dommageables pour les pays concernés, mais tout aussi dommageables pour les pays du Nord. Spécifiquement pour leur sécurité. C’est à ce titre que le succès de ces Révolutions constitue un véritable défi pour les pays occidentaux.
Les "Poopoopidoos" de l'infidélité
Les collectivités européennes trouvent l’UE trop timide
La commission interméditerranéenne de la Conférence des régions périphériques maritimes (CRPM) s’est réunie le 4 mars 2011 à Bari (Italie), autour de la crise politique des pays du sud de la Méditerranée.
A la tête de cette commission, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Michel Vauzelle, a soutenu, comme son homologue des Pouilles, le président Vendola, que l’Europe se montrait trop timide dans le processus de démocratisation en marche dans les pays arabes.
C’est aussi à Bari que se tiendra la prochaine réunion de l’Assemblée régionale et locale euroméditerranéenne (ARLEM), mais pas avant janvier 2012. La jeune institution ne s’est réunie qu’une fois pour le moment, en janvier 2011, à Agadir.
Lire aussi : L’ARLEM plaide pour une Union pour la Méditerranée proche des villes et des régions
Les élus locaux de Méditerranée inquiets pour le partenariat euro-méditerranéen
Michel Vauzelle réélu président de la CRPM
Méditerranée, miroir du Monde
Premier constat stratégique, les puissances de ce Monde sont toutes présentes en Méditerranée.
Il serait faux de croire que les pays arabes sont uniquement tournés vers l’Europe ou les Etats-Unis. Cela fait plusieurs années que les relations se densifient avec les BRIC (Brésil, Chine, Inde et Russie) dans le vaste mouvement Sud-Sud qui s’opère. Surfant sur la recomposition de la carte géoéconomique mondiale, les pays méditerranéens ont donc développé des politiques étrangères multidirectionnelles et diversifié leurs rapports commerciaux internationaux [1].
A ce titre, il est frappant mais pas étonnant de constater que tous les grands Etats et leurs décideurs politiques en particulier, où qu’ils se trouvent, suivent de près la tournure des événements dans le monde arabe et semblent embarrassés par cette soif de libertés qui galvanise des populations trop longtemps opprimées.
[1] Confluences Méditerranée, « La Méditerranée sans l’Europe »,
n°74, L’Harmattan, automne 2010.
L'Europe est triplement en panne
Bien que des annonces soient faites pour accompagner les transitions qui se dessinent avec difficultés, l’ennui, c’est que Europe est triplement en panne :politiquement (manque d’ambition et trop peu d’intégration malgré le traité de Lisbonne), économiquement (impact de la crise financière et dettes publiques) et géographiquement (controverses autour des limites symbolisées par le cas de la Turquie). Ces faiblesses ajoutées aux errements de l’Union pour la Méditerranée (UpM) n’ont rien de favorable pour le dialogue euro-méditerranéen.
Soyons certains cependant que la conditionnalité de l’aide fera son retour dans les discussions à venir à Bruxelles et que la méfiance des populations du Sud vis-à-vis des pays européens, France en tête, s’est notablement accrue ces dernières semaines. On peut vouloir « refonder » l’UpM mais on doit aussi tenir compte du nouveau paysage régional qui se dessine et des déceptions immenses qui planent sur les relations entre les pays arabes et l’Europe.
Chine et Russie inquiets des révolutions arabes
Mais l’inquiétude vaut aussi pour les dirigeants en Chine, qui observent attentivement la tournure de
ces contestations [1]. Celles-ci interrogent la pérennité du « consensus de Pékin », ce modèle consistant à stimuler l’ouverture économique internationale tout en maintenant une rigidité politique forte en interne.
A cette préoccupation s’ajoute l’ancrage bien réel de la Chine dans une région qui lui fournit une part importante de ses approvisionnements énergétiques et qui consomme de plus en plus les produits manufacturés que Pékin met abondamment sur le marché mondial. Nul ne saurait ignorer le développement des investissements et la stratégie financière déployée par la Chine en Méditerranée, rive Sud comme rive Nord. Il n’est pas non plus anodin de voir l’armée chinoise venir rechercher une diaspora estimée à près de 30000 personnes [2] sur le sol libyen, en proie à des combats importants ces jours-ci.
[1] Fiona Hill, « How Russia and China See the Egyptian
Revolution », Foreign Policy, 22 février 2011.
[2] “Setting sail for
Libya”, The Economist, 1er mars 2011.
Le Brésil attentif
Le Brésil également regarde avec prudence ce qui se déroule dans la région Méditerranée/Moyen-Orient. Après avoir dopé sous les deux mandats de Lula son ancrage dans la zone en multipliant les dialogues politiques et les prises de positions commerciales, Brasilia semble désormais plus soucieux de conduire une
politique étrangère tenant davantage compte du respect des droits humains depuis l’arrivée début janvier 2011 de Dilma Roussef à la présidence [1].
[1] « Governing Brazil : a promising start »,
The Economist, 19 Février 2011, p. 13.
[2] Jean-Jacques Kourliandsky, « Monde arabe et Amérique latine : un
moment de vérité », Affaires stratégiques, IRIS, 15 février 2011. Voir
aussi Gabriel Elizondo, « Latin
America's sudden silence on Gaddafi », Al-Jazeera, 25 Février 2011.
Rôle d'Internet et des réseaux sociaux
Le rôle joué par Internet et les réseaux sociaux type Facebook paraît fondamental. L’accès et le partage des informations depuis son écran d’ordinateur ont branché des milliers d’individus sur l’extérieur et des espaces d’expression où la censure ne sévissait pas. Ces idées et ces informations remuées en cliquant sur sa souris ont perturbé le dispositif de sécurité traditionnelle des régimes. Bien que cela soit difficilement quantifiable, force est de reconnaître que cette agitation immatérielle lancée à travers Internet a servi de catalyseur à la contestation dans la rue, devenue alors plus populaire et plus globale [1].
Ensuite, et bien que le problème de l’emploi soit central parmi les raisons qui expliquent les secousses de la zone Méditerranée/Moyen-Orient, il faut insister sur la très forte hausse des denrées alimentaires mondiales [2].
Les pressions actuelles sur le pouvoir d’achat des populations méditerranéennes expliquent en
partie les soulèvements [4]. Depuis plusieurs années, la dépendance aux marchés internationaux s’accroît
En Tunisie comme en Egypte, on a réclamé à la fois de la liberté et du pain [8]. Parler d’émeutes de la faim serait excessif, mais ignorer la variable alimentaire serait une grave erreur. C’est le caractère géopolitique des questions agricoles qui vient ici de s’affirmer et qui pourrait se renforcer davantage avec la hausse en cours du prix du pétrole [9].
Certains pays l’ont compris : ainsi le Maroc qui accentue actuellement son dispositif pour apaiser les tensions économiques et sociales [10].
[1] Julien Saada, « Révoltes dans le Monde arabe : une révolution Facebook ? »,
Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la chaire Raoul
Dandurand, 1er février 2011. Il est intéressant de noter que Weibo, la version
chinoise de Twitter, est pour sa part sous le contrôle des autorités en Chine.
[2] Selon la Banque mondiale, 44 millions de
personnes dans le Monde sont tombés dans la pauvreté depuis le mois de juin
2010, sous l’effet de la hausse rapide des prix alimentaires (le blé a doublé
entre juin 2010 et janvier 2011). Voir « Food Price
Watch », Banque mondiale, Février 2011.
[3] The Economist, « A special report on feeding the world », 26 Février 2011.
[4] Josette Sheeran, « Le rôle de l’alimentation dans les troubles sociaux au
Moyen-Orient », communiqué de presse de la Directrice Exécutive du Programme
Alimentaire Mondial (PAM) du 7 février 2011. Voir aussi Paul Krugman « Droughts, Floods and Food », The
New York Times, 6 Février 2011.
[5]
Sébastien Abis, « L’Afrique
du nord face à la dépendance céréalière », note d’alerte du CIHEAM
n°71, janvier 2011.
[6] World Bank, « Egypt’s Food Subsides : benefit
incidence and leakages », Septembre 2010. Dans ce document, on peut lire que l’Egypte a consacré 2%
de son PIB aux subventions alimentaires (essentiellement le pain baladi, dont
peuvent bénéficier plus de la moitié de la population) en 2005 et en 2009,
contre 0,8% en 2000. En calculant ces pourcentages avec le PIB total de
l’Egypte, les sommes mobilisées pour ces subventions stratégiques ont ainsi
atteint environ 0,8 milliards de dollars en 2000, 1,8 milliards de dollars en
2005 et près de 3,8 milliards de dollars en 2009.
[7] Les disparités de richesse en milieu urbain
se développent et la sécurité alimentaire (ici essentiellement sous l’angle de
l’accessibilité) varie fortement selon les catégories socio-économiques. Voir “State of the World’s Cities 2010/2011.
Bridging the urban divide”, UN-Habitat, Nairobi, 2010.
[8] Steven Laurence Kaplan, « De 1789 à l’intifada égyptienne, le pain
reste le symbole de la contestation sociale », Le Monde, 8 février
2011.
[9] David & Eric
Coffin, « Tensions in Arab Street and
its impact on food prices”, in
CommodityOnline, 28 février 2011.
[10] Le Royaume du Maroc, par la voie de son
premier ministre Abbas el Fassi, a annoncé le 15 février qu’il doublait ses
engagements dans la Caisse de compensations chargée de subvenir aux producteurs
de sucre, d’huile, de farine et de gaz. Le montant prévu pour 2011 s’élève
désormais à 32 milliards de dirhams (environ 2,9 milliards d’euros), soit 4% du
PIB national prévu cette année.
Les frustrations des mondes intérieurs
L’apparition de troubles publics surgit alors à plus forte raison que les frustrations territoriales de ces ruraux enclavés se combinent avec les colères sociales urbaines. C’est quand Sidi Bouzid et Tunis se sont reconnectés que la révolte en Tunisie a pris les traits d’une révolution. L’exemple tunisien doit nous alerter. Car la planète n’est plus fracturée entre des Nords et des Suds, mais bel et bien entre des mondes urbains globalisés et des mondes ruraux isolés. La rupture entre ces deux mondes, qui ne se connaissent plus, peut
engendrer de la méfiance et des désordres. N’est-ce pas aussi pour cela que les dirigeants chinois scrutent l’horizon volatil méditerranéen ?
[1] Fond international du Développement Agricole
(FIDA), « Rapport sur la pauvreté
rurale 2011 », FIDA, Rome, 2010.
[2] Entretien avec Mohamed Elloumi, « Tunisie : pourquoi c’est à Sidi Bouzid
que tout a commencé », Agrobiosciences, 18 janvier 2011.
La logique d'offre d'eau est à bout de souffle en Méditerranée
Pourquoi les analystes s'emballent pour l'iPad 2
Les avis sont unanimes : la firme a frappé fort avec l'iPad 2. Un coup dur pour la concurrence, et des prévisions de ventes qui s'envolent pour Apple.
La vingtaine d'analystes qui se sont exprimés sur le site ont un jugement très positif sur l'ipad 2, tout en reconnaissant que le modèle s'apparente plus à une version1.5, avec des changements relativement mineurs. Mineurs peut-être, mais suffisants pour contrer la poussée de la concurrence. Tous s'accordent à dire que le marché sera extrêmement difficile pour les adversaires d'Apple, prévoyant de ce fait que la firme de Steve Jobs ne cèdent pas de part de marché cette année. Pour cela, ils citent trois points forts : la date de lancement, qui coupe l'herbe sous le pied à un certain nombre de concurrents, qui n'en sont pourtant qu'à leur premier modèle ; le prix, qui reste identique avec un meilleur rapport qualité-prix ; et le système d'exploitation, qui séduit par son expérience utilisateur et attire un maximum de développeurs, permettant à l'AppStore de compter 65 000 applications iPad.
Coup marketing Une fois de plus, Apple réalise un joli coup marketing avec l'iPad 2. Sortir une version "1.5", sans innovation majeure, est très intelligent de la part du groupe. Les changements sont techniquement suffisants pour correspondre au nouveau standard matériel du marché. Mais sans le dépasser, ce qui permet de ne pas augmenter le prix du produit et de conserver un prix d'entrée à 499 euros, pas du tout plus cher que les autres tablettes. Objectif : élargir la cible. Une cible qui entend parler des tablettes depuis un an, a eu le temps de développer une envie pour le produit, et est moins sensible aux arguments techniques, et plus au design, et par exemple au fait que l'iPad 2 est plus fin et plus léger.
Comme l'explique le Financial Times, ce sont en premier lieu les gens qui n'ont pas encore de tablette qui seront intéressés. Les autres préféreront sans doute attendre l'iPad 3 et les versions 2 concurrentes. En lançant son modèle avant certains concurrents très attendus, Apple occupera les rayons. Ceux qui pensaient choisir une autre marque en se disant qu'Apple est trop cher pourront y réfléchir à deux fois. La seule image de marque d'Apple, au moment de l'acte d'achat, fera la différence dans de nombreux cas.
De quoi diminuer encore les prévisions de ventes pour le marché du PC portable et du mini-PC. Gartner a fait savoir que la demande prévisionnelle pour les tablettes (et le ralentissement des ventes en Chine) abaissaient ses prévisions de croissance de +15,9% à +10,5% en 2011.
Ces entreprises qui suscitent l'admiration aux Etats-Unis
Alors que le chapitre de la crise semble se clore pour les grands industriels, Fortune publie son classement des compagnies américaines et françaises les plus admirées.
Les entreprises les plus admirées
Les entreprises les plus admirées
Fortune vient de publier son traditionnel classement des entreprises les plus admirées et respectées aux Etats-Unis. Un classement éventuellement critiquable quand on sait qu'Enron y a figuré en son temps en bonne place, mais toujours instructif. Ce palmarès est établi à partir d'enquêtes auprès de 15.000 dirigeants du Top 500 des plus grandes entreprises de Fortune, d'autres grandes entreprises internationales et d'analystes, d'après la FAQ du cabinet Hay, partenaire de l'opération. Le top 10 du cru 2011 est 100% américain.
La high tech rafle quatre places dans ce classement, dominé pour la quatrième année de suite par Apple. "Le rythme auquel il sort des nouveaux produits continue de mettre la barre très haut pour les compagnies high tech", souligne Fortune.
Warren Buffett conserve sa réputation d'investisseur le plus avisé des Etats-Unis. Sa holding, toujours en troisième position, a effectivement de quoi se réjouir: Moins d'un an après avoir déboursé plus de 26 milliards de dollars pour prendre l'entier contrôle de la compagnie ferroviaire Burlington Northern Santa Fe, celle-ci génère des profits opérationnels trimestriels d'un milliard de dollars.
Ont été ejectés du top 10 depuis l'année dernière: Johnson & Johnson, Goldman Sachs, Wal Mart et Toyota Motors. Il faut dire que le japonais a essuyé l'an passé l'une des pires crises de son histoire, rappelant fin 2009 et début 2010 près de neuf millions de voitures dans le monde.
Le plus gros perdant? Kirin Brewery, la marque de bière japonaise, qui a la réputation d'être l'entreprise la plus mauvaise aussi bien en termes d'innovation, de compétitivité globale, de solidité financière et de responsabilité sociale.
Les entreprises les plus admirées par secteurCes entreprises sont les plus admirées par les pairs de l'industrie. Quelques noms non américains ont réussi à se glisser dans les réponses: l'espagnol Telefonica, les suisses Nestlé et Novartis, l'Allemand BMW et le français Michelin. La présence de Goldman Scahs, honnie du grand public, rappelle bien qu'il s'agit uniquement de l'opinion de professionnels du secteur.
Les entreprises françaises les plus admirées
Fortune a extrait les noms qui apparaissent dans la première moitié des entreprises les plus admirées par secteur. Cette année il n'y en que neuf de françaises, contre 18 en 2010.
Sont disparues du palamarès depuis l'année dernière les entreprises suivantes: Axa, Christian Dior, Technip, Areva, Carrefour, Schneider Electric, Bouygues, Rexel et Peugeot..
"Aujourd'hui, Kadhafi a peur"
Kadhafi: "C'est moi ou Al-Qaïda"
En exclusivité mondiale, le chef d'Etat libyen a reçu, samedi, deux envoyés spéciaux du JDD dans son QG de Tripoli. Retrouvez ici des extraits de cet entretien exceptionnel.
"Quand il y a eu la confusion en Tunisie et en Egypte (…) Al-Qaida a donné instruction à ses cellules dormantes en Libye de faire surface (…) Les jeunes ne connaissaient pas Al-Qaida ni l’idéologie de cette organisation. Mais les membres de ces cellules vont jusqu’à leur donner des pilules hallucinogènes. (…) Aujourd’hui, ces jeunes ont pris goût à ces pilules et pensent que les mitraillettes sont comme une sorte de feu d’artifice."
"Je voudrais qu’une équipe d’enquête des Nations unies ou de l’Union africaine se rende ici, en Libye. Nous allons permettre à cette commission d’aller voir sur le terrain, sans aucune entrave."
"Chez nous, le pouvoir est au peuple. Nous n’avons pas de président qui démissionne, pas de parlement à dissoudre, pas d’élection qu’on falsifie, pas de Constitution qu’on peut amender. Nous n’avons pas de réclamations de justice sociale, parce qu’ici, c’est le peuple qui décide. Moi, je n’ai pas de pouvoir comme en avaient Ben Ali ou Hosni Moubarak."
"Je n’ai jamais tiré sur mon peuple! Et vous ne croyez pas que le régime algérien depuis des années combat l’extrémisme islamiste en faisant usage de la force! Et vous ne croyez pas que les Israéliens bombardent Gaza et des victimes civiles à cause des groupes armés qui s’y trouvent? Et en Afghanistan ou en Irak, vous ne savez pas que l’armée américaine fait régulièrement des victimes civiles? Est-ce que l’Otan en Afghanistan ne tire jamais sur des civils? Ici, en Libye, on n’a tiré sur personne."
"Je mets tout le monde au défi de prouver que j’ai un seul dinar à moi! Ce blocage des avoirs, c’est une piraterie de plus imposée sur l’argent de l’état libyen. Ils veulent voler de l’argent à l’état libyen et ils mentent en disant que c’est l’argent du Guide! Là aussi, qu’il y ait une enquête pour montrer à qui appartient cet argent. Moi, je suis tranquille. Je n’ai que cette tente."
où est la France ?
Attendre la suite des événements en témoignant une sympathie gratuite ne suffit plus : la révolution libyenne tourne au bain de sang. La guerre civile fait rage dans un rapport de forces très inégal. Avec, d’un côté, des populations criant leur soif de liberté mais sans expérience militaire ; de l’autre, une garde prétorienne aux ordres de Kadhafi renforcée de contingents mercenaires avec aviation, chars et artillerie. La chute du dictateur n’est pas pour demain. Alors, que faire ?
Ce qui paraissait encore inimaginable la semaine dernière ne semble plus l’être. La zone d’exclusion aérienne qui interdirait à tout avion libyen de décoller est désormais à l’étude, du moins à Washington, Londres et Paris. Certes, il ne s’agit encore que de gesticulation, car une telle décision nécessiterait l’accord du conseil de sécurité de l’ONU, où Russes et Chinois ne veulent pour l’instant rien entendre. Et, tout en renforçant leurs positions en Méditerranée, les Américains font bien comprendre aux Européens que la Libye reste d’abord leur problème. Elle est à leurs portes, leur fournit du pétrole et sert de tremplin aux vagues d’immigration qui font tant trembler le vieux continent.
En toute logique, l’Europe devrait prendre les devants, ne serait-ce que par une vraie coercition diplomatique et, surtout, une aide humanitaire massive. Malheureusement, la frileuse Europe étale jour après jour ses incompétences et ses faiblesses. Dire que ce n’est que le 11 mars qu’un Conseil européen daignera «dans l’urgence» (?!) se pencher sur la situation au Maghreb ! Que penser de cette «politique étrangère» mise en place par le traité de Lisbonne et qui, a-t-on dit, devait faire parler l’UE d’une seule voix ? La baronne Ashton en charge de ce travail est aussi inaudible que le «président» de l’Union, Herman Van Rompuy. De quoi regretter l’ancien «haut représentant» de l’UE Javier Solana qui n’avait pourtant pas les pouvoirs de la «ministre» Catherine Ashton. Au moins, lui, il savait parler !
Comble de l’hypocrisie, les Européens continuent à se fournir en pétrole libyen (alors que l’Arabie saoudite pourrait compenser ces livraisons…) en admettant sans gêne que les compagnies pétrolières versent tous les jours des millions de royalties au dictateur officiellement honni. Kadhafi, qui confond les recettes de l’État avec ses avoirs personnels et ceux de son clan (apparemment «bloqués») a de quoi survivre. Et de quoi payer les tueurs à sa solde…
Reste l’aide humanitaire, jusqu’à présent limitée à la portion congrue, y compris par la France. Pourtant, malgré les couacs récents, Paris s’enorgueillit de ses relations historiques avec son ancien protectorat tunisien. Premier geste : un porte-hélicoptères de la Marine nationale vient enfin d’appareiller pour rejoindre des frégates allemandes et britanniques déjà amarrées à Gabès afin de rapatrier les réfugiés égyptiens.
Aider les Tunisiens qui, malgré leurs faibles moyens, ont su admirablement accueillir des dizaines de milliers de personnes fuyant la Libye était pourtant de toute priorité. Et certainement plus important que la chasse «Hortefeux-Guéant» aux quelques clandestins tunisiens arrivés de Lampedusa pour être reconduits, menottés comme des criminels, à la frontière italienne. Des images complaisamment montrées à la télévision et qui font honte à la France.
Deux bâtiments de guerre américains arrivés sur une base en Crète
Deux bâtiments de guerre américains, l'USS Kearsarge et l'USS Ponce, sont arrivés vendredi dans la base militaire de Souda à la Canée, en Crète (Grèce), a indiqué à l'AFP le porte-parole de la base, Paul Farley.
"Les deux navires sont arrivés aujourd'hui" (vendredi), a-t-il déclaré au téléphone.
"Dans le cadre d'un effort international pour aider à l'évacuation des personnes qui quittent la Libye, le ministère américain de la Défense sous les ordres du président, fournit des avions militaires pour aider les Egyptiens, qui avaient quitté l'Egypte pour la frontière avec la Tunisie à rentrer en Egypte", a indiqué M. Farley cité dans un communiqué.
L'USS Kearsarge est un porte-hélicoptères transport de chalands de débarquement. Ce groupe d'opérations amphibies, avec quelque 800 Marines, une flotte d'hélicoptères et des installations médicales, peut assurer un soutien à des opérations humanitaires aussi bien que militaires.
L'USS Kearsarge et le USS Ponce, avaient traversé le canal de Suez et rejoint mercredi la Méditerranée pour se positionner au large de la Libye.
Environ quatre cents Marines américains, appartenant au premier bataillon de Caroline du Nord, sont arrivés jeudi par avion à Souda dans le cadre d'une opération "de repositionnement des forces dans la région", selon M. Farley.
L'arrivée des bâtiments de guerre américains à Souda s'inscrit dans le cadre des "opérations régulières" de la base, qui sert entre autres au "ravitaillement" des bâtiments américains ou des forces de l'Otan dans la région, en vertu d'un accord passé avec les Etats-Unis en 1990, a indiqué à l'AFP une source du ministère grec de la Défense.
Selon le ministère, trois bâtiments grecs effectuent également des patrouilles en Mediterranée, entre la Crète et la Libye, depuis la semaine dernière, pour protéger les paquebots et ferries grecs qui participent à une grande opération d'évacuation des étrangers de Libye.
Interrogé jeudi sur la possibilité de voir les Etats-Unis agir militairement pour mettre fin à la crise, le président américain Barack Obama a assuré qu'il faisait en sorte d'avoir à disposition "toute la gamme des options". Ces options sont "militaires et non militaires".
Il a toutefois indiqué que les décisions prendraient en considération "ce qui est le mieux pour le peuple libyen".
Le dirigeant libyen a mis en garde contre une intervention militaire étrangère qui pourrait selon lui se solder par des "milliers de morts".
Prix de l'humour politique: 2e sélection
Le jury du Prix "Press club, humour et politique" présidé par Jean Miot a procédé aujourd'hui à la deuxième sélection de petites phrases pour l'édition 2011, a annoncé le jury dans un communiqué. Pour cette deuxième sélection (la dernière aura lieu fin mai), le jury a retenu les meilleures "petites phrases" collectées depuis le 1er janvier dernier :
- André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme : "Dans sa forme historique, le PC est mort ; mais il a encore de l'avenir".
- François Bayrou, président du MoDem : "Rassembler les centristes, c'est comme conduire une brouette pleine de grenouilles : elles sautent dans tous les sens".
- François Baroin, ministre du Budget : "Michèle Alliot-Marie conserve toute sa légitimité à Saint-Jean-de-Luz".
- Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière: "Je ne serai peut-être pas élue présidente de la République, mais je ne serai pas la seule".
- François Hollande, député PS de Corrèze : "Mélenchon, ce qui est terrible, c'est qu'il a été socialiste toute sa vie et que toute sa vie ça va le suivre".
- Guillaume Bachelay, secrétaire national à l'industrie du PS, parlant de Ségolène Royal : "Qu'on commette des erreurs en politique c'est possible; qu'on les commette toutes, c'est fou !".
- Gabriel Cohn-Bendit (frère de Daniel) : "Les Verts sont capables du meilleur comme du pire ; mais c'est dans le pire qu'ils sont les meilleurs". (ce n'est pas de lui, ça)
- Renaud Donnedieu de Vabres, ancien ministre : "Passer de ministre à promeneur de son chien suppose un énorme travail sur soi-même".
- Daniel Fidelin, député UMP de Seine-Maritime : "Vu de la Chine, le port du Havre ne travaille pas".
- Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, après la tempête de neige sur l'Ile-de-France : "Il n'y a pas de pagaille ; la preuve le préfet a pu venir en trois minutes".
Le prix, décerné par un jury composé d'humoristes et de journalistes, récompense l'auteur de la phrase la plus drôle de l'année, qu'il s'agisse indistinctement d'humour volontaire ou involontaire. Il sera attribué en juin prochain. Le prix 2010 était revenu à Eva Joly, eurodéputée Europe Ecologie-Les Verts, pour sa déclaration : "Je connais bien Dominique Strauss Kahn; je l'ai mis en examen".
Georges Frêche, président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, décédé le 24 octobre dernier, avait reçu le prix spécial du jury pour: "Des gens intelligents, il y en a 5 à 6% ; moi je fais campagne pour les cons". Les internautes avaient donné leur prix au ministre de la Culture Frédéric Mitterrand pour la phrase : "Quand on m'appelle monsieur le Ministre, j'ai toujours l'impression que Jack Lang va surgir derrière moi !".